Corrigé de dissertation Analyse du sujet : Dans les dernières lignes

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Corrigé de dissertation Analyse du sujet : Dans les dernières lignes
Corrigé de dissertation
Roger Caillois écrit que le citoyen est une sorte de « demi-dieu foulant aux pieds l’hydre de la tyrannie et
combattant pour le droit et la civilisation. La guerre est service public, pierre de touche de civisme. »
►Analyse du sujet : Dans les dernières lignes de son texte, Roger Caillois montre qu’à partir de la
Révolution française, la guerre ennoblit le combattant dès lors que celui-ci se bat en faveur de la
démocratie. La guerre aurait donc clairement une fonction politique : la faire serait le devoir de
chaque homme qui souhaite défendre le système politique et la civilisation dans lesquels il vit et
rejeter ainsi définitivement les dangers de la tyrannie. On remarque qu’un vocabulaire du registre de
l’épopée, relevant du style sublime, fait ici du soldat citoyen « un demi-dieu » qui extermine
« l’hydre de la tyrannie » en « la foulant aux pieds ». Nous avons dans cette représentation de la
guerre une vision qui n’est pas sans rappeler Homère.
► Problématique : Quand la guerre a parti lié avec la défense de la démocratie, l’engagement du
soldat sacralise-t-il nécessairement celui-ci ? Cet engagement noble justifie-t-il du reste le recours à
toutes sortes de violence ? La guerre est-elle, d’autre part, nécessairement un « service public », un
instrument fait pour défendre « le droit et la civilisation » ?
► Plan :
I/ La guerre fait du soldat un citoyen qui défend de manière sublime la démocratie
A/ La guerre sert à défendre un système politique qui s’oppose à la tyrannie
a) Un système démocratique mais depuis l’Antiquité et pas seulement la Révolution
française. Les Grecs et plus encore les Athéniens luttant contre le joug perse, pour
la liberté. Citoyens athéniens ne peuvent être dits esclaves de personne. Citation.
b) Cl. explique que la guerre a changé de nature depuis les guerres révolutionnaires
françaises dans lesquelles les soldats volontaires ont combattu pour défendre la
République contre les monarchies européennes. Citation.
c) Les poilus du Feu : le patriotisme poussent les Français à se battre contre les
Allemands, qui menacent la nation française. C’est du moins ce que croient les
soldats simples mais dévoués qui constituent l’escouade. Citation (p.287) ou
exemple.
B/ Cet engagement de nature politique impose de « fouler aux pieds » le monstre que l’on
combat.
a) Le cri de ralliement des Grecs – « la clameur éclatante », le « péan solennel »- qui
défendent la patrie de leur père et de leurs enfants. Citation
b) La guerre est moyen, instrument au service d’une fin politique d’après Cl. Dans
certains cas alors, la guerre est un acte dont la violence ne connaît pas de limites. Il
s’agit de terrasser l’ennemi. Citation p.57 « guerre d’anéantissement où l’on se bat
pour l’existence de la nation ».
c) La guerre de destruction massive dans Le Feu : « la rafale de feu et de fer »,
l’apocalypse pour exterminer l’ennemi. Exemple.
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C/ La guerre pour la liberté et pour le civisme fait du guerrier un être quasiment mythique.
a) Les nombreux emprunts d’Eschyle à l’Iliade d’Homère. Le souffle épique des
Perses. Exemple.
b) Allusion à Napoléon avec la métaphore du génie martial « comme un obélisque
vers lequel convergent les avenues d’une ville…etc. » chez Cl.
c) Le caporal Bertrand fait la guerre dans l’espoir d’un avenir meilleur pour le
peuple. Il parle « comme un prophète » et se demande si les soldats peuvent être
comparés à des héros de Plutarque et de Corneille. (340)
II/ Mais la guerre, même accomplie au nom d’un idéal démocratique, peut s’appuyer sur une
violence injuste et faire du guerrier lui-même un monstre – et non un « demi-dieu » qui combat le
monstre.
A/ Une guerre juste, pour « le droit et la civilisation », peut recourir à une violence sans
limites, condamnable.
a) L’image des thons que les Grecs achèvent à coups de débris de rames, d’épaves
dans Les Perses. Citation. Leur détermination mène à l’anéantissement de toute
l’armée, de toute la jeunesse perse. Citation.
b) Citation à commenter de Cl. : « …même les peuples les plus civilisés peuvent se
déchaîner l’un contre l’autre, enflammés par la haine. » (21).
c) Terre repue de sang, transformée en vaste cimetière à ciel ouvert, mutilation des
cadavres par les armes les plus modernes dans Le Feu. Exemple ou citation.
B/ La guerre, même quand elle pousse à tuer au nom d’un idéal politique supérieur, libère des
instincts qui n’ont rien de sublime.
a) Acharnement des Grecs sur les Perses : ils font preuve de sauvagerie. Citation
v.463-464.
b) Dans la définition trinitaire de la guerre, Cl. rappelle qu’une des composantes de la
guerre est à la base le peuple. Mais celui-ci se caractérise par un « instinct naturel
aveugle » (47) qui le rend dangereux, car difficile à maîtriser.
c) Bestialité des poilus. Citation à commenter : « des bêtes qui se traquent,
s’égorgent et s’emportent. » Image des bourreaux plutôt que des héros.
C/ Ceux qui combattent sont des hommes comme les autres et non des « demi-dieux ».
a) Triste réalité de la condition humaine rappelée par Eschyle. De la profusion au
rien, de la puissance à la mort. Citation.
b) Le soldat lambda, « l’homme ordinaire » est pour Cl. « friction » qui peut « arrêter
ou dérégler la machine. » (108)
c) « Les hommes sont faits pour être des maris, des pères – des hommes quoi ! ».
Citation du Feu à commenter.
III/ La guerre ne se fait pas toujours au nom d’un idéal démocratique : le soldat n’est pas toujours
un citoyen qui fait œuvre de « service public » : il peut ne compter pour rien dans un conflit.
A/ Au-delà de l’idéal civique, la guerre révèle la situation anarchique qui règne dans le monde
et qui fait que les États « vivent dans un état de guerre perpétuelle » (Hobbes).
a) Rappel de la 1ère guerre médique dans Les Perses. Invitation à ne pas guerroyer
sous n’importe quel prétexte pour Athènes qui dirige la ligue de Délos. Citation.
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b) Le projet politique qui vise à anéantir « l’existence entière de peuples » (44), et qui
pousse à voir la guerre comme un duel à grande échelle chez Cl.
c) Dénonciation du militarisme et des nationalismes dans Le Feu. Citation.
B/ Le soldat peut être mêlé à la démesure de la guerre, qui le dépasse, qui le compte pour rien.
a) Rôle des dieux qui punissent les Perses pour leur hybris et leur impiété : l’épisode
du Strymon. Citation ou exemple.
b) Le soldat d’infanterie n’a en-lui-même, pour Cl., aucun mérite, ne se caractérise
pas par son courage exceptionnel : s’il est bon combattant, il le doit à son chef, un
général d’exception qui incarne à la perfection le génie martial. Citation.
c) Les soldats du Feu ignorent les véritables enjeux politiques qui ont déclenché les
combats. « Faire la guerre pourquoi, on n’en sait rien… » (369). Ce ne sont pas
les peuples qui décident les guerres mais « c’est les maîtres qui les dirigent »
(389).
C/ Quel autre progrès que celui du droit contre la tyrannie pourrait tenir les hommes éloignés
de la furie des guerres ?
a) La sagesse, la tempérance de tout un peuple, demandant aux dieux de les préserver
de l’intempérance, donc des guerres. Citation de Darios sur l’avenir.
b) « Il faut en finir avec la guerre ». L’idéal pacifiste et l’internationalisme de
Barbusse. Citation ou exemple.
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