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Scène vide. Fond scène, dans l’entrée centrale en arc de cercle,
Roseline, une housse de vêtements à la main, termine de descendre un escalier. Chic, dynamique. Un tourbillon.
Scène vide. Fond scène, dans l’entrée centrale en arc de cercle,
Roseline, une housse de vêtements à la main, termine de descendre un escalier. Chic, dynamique. Un tourbillon.
ROSELINE, apparaissant fond scène. – Arrêtez de râler, on y est
presque… attention, les dernières marches sont très glissantes. (Elle
pénètre dans la salle, branche un contacteur, une gerbe d’étincelles,
elle retente et la salle s’éclaire.) Et voilà !
ROSELINE, apparaissant fond scène. – Arrêtez de râler, on y est
presque… attention, les dernières marches sont très glissantes. (Elle
pénètre dans la salle, branche un contacteur, une gerbe d’étincelles,
elle retente et la salle s’éclaire.) Et voilà !
JERRY, sidéré à la vue du lieu. – C’est ici que je dois jouer ?!
JERRY, sidéré à la vue du lieu. – C’est ici que je dois jouer ?!
Après avoir glissé sur une marche, entrée de Jerry Guillos.
Le cabot par excellence.
ROSELINE. – C’est convivial, non ?
JERRY, sinistre. – Vous plaisantez ?
Après avoir glissé sur une marche, entrée de Jerry Guillos.
Le cabot par excellence.
ROSELINE. – C’est convivial, non ?
JERRY, sinistre. – Vous plaisantez ?
ROSELINE, enjouée quoi qu’il arrive. – Face à un si grand comique
professionnel, ce serait téméraire…
ROSELINE, enjouée quoi qu’il arrive. – Face à un si grand comique
professionnel, ce serait téméraire…
ROSELINE. – Je vais pendre vos vêtements pour éviter qu’ils
soient froissés.
ROSELINE. – Je vais pendre vos vêtements pour éviter qu’ils
soient froissés.
JERRY, désignant les deux chaises de la table face à la petite
scène. – Pourquoi il n’y a que deux chaises ?
11
JERRY, désignant les deux chaises de la table face à la petite
scène. – Pourquoi il n’y a que deux chaises ?
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JERRY, lugubre. – Il n’y a pas que mes vêtements qui ont envie
de se pendre…
ROSELINE. – Dans votre loge : champagne, bordeaux ? (Faute de
réponse.) Je vous mets la totale. Pour les toilettes, c’est…
JERRY. – Madame, sans vouloir jouer les stars…
ROSELINE. – Oh ! pas « madame »… Roseline… avec un « i ».
Oui, je suis 100 % française.
JERRY, lugubre. – Il n’y a pas que mes vêtements qui ont envie
de se pendre…
ROSELINE. – Dans votre loge : champagne, bordeaux ? (Faute de
réponse.) Je vous mets la totale. Pour les toilettes, c’est…
JERRY. – Madame, sans vouloir jouer les stars…
ROSELINE. – Oh ! pas « madame »… Roseline… avec un « i ».
Oui, je suis 100 % française.
JERRY. – Alors pour mettre les points sur les i, je ne me produirai
pas ici. Compris-i-i ?
JERRY. – Alors pour mettre les points sur les i, je ne me produirai
pas ici. Compris-i-i ?
JERRY. – Ramenez-moi à Marignane, que je reprenne le premier
avion pour Paris.
JERRY. – Ramenez-moi à Marignane, que je reprenne le premier
avion pour Paris.
ROSELINE. – C’est la déco qui vous chiffonne ? Deux bougies et
c’est Versailles !
ROSELINE, sérieuse. – Et mon client, je lui dirai quoi ?
JERRY. – Je m’en fous, je ne sais même pas qui c’est.
ROSELINE. – C’est un fan. Il vous a engagé pour lui tout seul,
vous devriez être flatté…
ROSELINE. – C’est la déco qui vous chiffonne ? Deux bougies et
c’est Versailles !
ROSELINE, sérieuse. – Et mon client, je lui dirai quoi ?
JERRY. – Je m’en fous, je ne sais même pas qui c’est.
ROSELINE. – C’est un fan. Il vous a engagé pour lui tout seul,
vous devriez être flatté…
JERRY, tombant des nues. – Parce qu’en plus il sera tout seul ?!
Mais pourquoi on ne m’a pas prévenu ?
JERRY, tombant des nues. – Parce qu’en plus il sera tout seul ?!
Mais pourquoi on ne m’a pas prévenu ?
JERRY. – Privé de public, si. Et la deuxième chaise, c’est pour
qui ? Pour son clebs ?! J’hallucine ! Vous me voyez, dans ce lieu
sordide, faire 90 minutes pour un seul spectateur ?!
JERRY. – Privé de public, si. Et la deuxième chaise, c’est pour
qui ? Pour son clebs ?! J’hallucine ! Vous me voyez, dans ce lieu
sordide, faire 90 minutes pour un seul spectateur ?!
12
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ROSELINE. – Jerry, ce n’est pas votre premier gala privé…
ROSELINE. – Mon client adore vos sketches, il sera le premier à
en rire.
ROSELINE. – Jerry, ce n’est pas votre premier gala privé…
ROSELINE. – Mon client adore vos sketches, il sera le premier à
en rire.
JERRY. – Le premier et même le dernier. Madame Roseline, je
ne suis pas un phénomène de foire qu’on exhibe n’importe où,
n’importe comment.
JERRY. – Le premier et même le dernier. Madame Roseline, je
ne suis pas un phénomène de foire qu’on exhibe n’importe où,
n’importe comment.
JERRY. – Parce que me forcer à jouer pour toucher votre commission, c’est pas de l’abattage ?
JERRY. – Parce que me forcer à jouer pour toucher votre commission, c’est pas de l’abattage ?
JERRY. – Vous n’allez quand même pas me retenir ici contre
mon gré ?
JERRY. – Vous n’allez quand même pas me retenir ici contre
mon gré ?
JERRY. – Le rire c’est mathématique. Plus on est de fous, plus
on rit. Moins on est, moins on se marre. Un seul spectateur, c’est un
cauchemar, je ne vais voir que lui… et si en plus il a une sale gueule…
JERRY. – Le rire c’est mathématique. Plus on est de fous, plus
on rit. Moins on est, moins on se marre. Un seul spectateur, c’est un
cauchemar, je ne vais voir que lui… et si en plus il a une sale gueule…
ROSELINE. – Pas « madame Roseline », ça fait mère maquerelle…
ROSELINE. – C’est formidable, les artistes finissent toujours par
détester ceux qui les font bosser.
ROSELINE. – Jerry, pour quelle raison valable j’annulerais votre
show ?
ROSELINE. – Avant d’entrer en scène, vous êtes bien tous pareils :
stressés, irritables… Décidément, l’artiste idéal, c’est un morceau
de sucre.
JERRY. – Un morceau de sucre, l’artiste idéal ?!
ROSELINE. – Oui… car lui, on peut toujours le prendre avec des
pincettes.
ROSELINE. – Pas « madame Roseline », ça fait mère maquerelle…
ROSELINE. – C’est formidable, les artistes finissent toujours par
détester ceux qui les font bosser.
ROSELINE. – Jerry, pour quelle raison valable j’annulerais votre
show ?
ROSELINE. – Avant d’entrer en scène, vous êtes bien tous pareils :
stressés, irritables… Décidément, l’artiste idéal, c’est un morceau
de sucre.
JERRY. – Un morceau de sucre, l’artiste idéal ?!
ROSELINE. – Oui… car lui, on peut toujours le prendre avec des
pincettes.
JERRY, se forçant à rire, prenant son portable. – Je vais la noter…
pour être sûr de ne jamais la replacer.
JERRY, se forçant à rire, prenant son portable. – Je vais la noter…
pour être sûr de ne jamais la replacer.
13
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ROSELINE. – Ah ! vous revoilà enfin aussi souriant que sur vos
affiches ! Au fait, pourquoi on vous y voit entouré de gros seins
dénudés ?
ROSELINE. – Ah ! vous revoilà enfin aussi souriant que sur vos
affiches ! Au fait, pourquoi on vous y voit entouré de gros seins
dénudés ?
JERRY. – Ben, pour illustrer mon titre : « Jerry, à gorges
déployées ».
JERRY. – Ben, pour illustrer mon titre : « Jerry, à gorges
déployées ».
JERRY. – Mais pour être aussi têtue, vous n’êtes pas 100 % française, vous êtes 100 % bretonne. Hier soir, je passais où ?
JERRY. – Mais pour être aussi têtue, vous n’êtes pas 100 % française, vous êtes 100 % bretonne. Hier soir, je passais où ?
JERRY. – Voilà. Archi-complet. Deux mille spectateurs, excusez
du peu. Ici, vous me voyez pour un seul grimper sur cette estrade ?
Déjà faire le con devant trois pelés et deux tondus, c’est surhumain… mais eux, au moins, ils sont cinq.
JERRY. – Voilà. Archi-complet. Deux mille spectateurs, excusez
du peu. Ici, vous me voyez pour un seul grimper sur cette estrade ?
Déjà faire le con devant trois pelés et deux tondus, c’est surhumain… mais eux, au moins, ils sont cinq.
JERRY. – Mais pourquoi m’avoir obligé à venir ici ? Dans ce trou
du cul du monde ? Vous trouvez que j’ai une tête de suppositoire ?!
JERRY. – Mais pourquoi m’avoir obligé à venir ici ? Dans ce trou
du cul du monde ? Vous trouvez que j’ai une tête de suppositoire ?!
JERRY. – Un « site » ? Une ruine sans âme qui vive ? Avec rien
autour ? Mais votre « client », puisqu’il est aussi seul qu’un ver solitaire, j’aurais pu aller jouer dans ses chiottes !
JERRY. – Un « site » ? Une ruine sans âme qui vive ? Avec rien
autour ? Mais votre « client », puisqu’il est aussi seul qu’un ver solitaire, j’aurais pu aller jouer dans ses chiottes !
JERRY, vexé. – Je ne suis pas vulgaire, je suis efficace. Moi,
quand on critique mon côté scato, je réponds toujours : « La merde,
ça fait mouche. » Et maintenant qu’on a touché le fond, on remonte
à la surface, mâââme Vaseline.
JERRY, vexé. – Je ne suis pas vulgaire, je suis efficace. Moi,
quand on critique mon côté scato, je réponds toujours : « La merde,
ça fait mouche. » Et maintenant qu’on a touché le fond, on remonte
à la surface, mâââme Vaseline.
14
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ROSELINE. – Subtil. Je la préfère à celle où vous étiez en string.
On aurait dit un sumo. Après le spectacle, une séance de dédicaces ?
Elle ne sera pas longue…
ROSELINE. – À l’Olympia.
ROSELINE. – On dit toujours que la qualité compense la quantité… et ce soir, croyez-moi, c’est du très haut de gamme.
ROSELINE. – Ça, je dois dire que… le choix du site, c’est lui.
ROSELINE. – Oh ! pas de vulgarités ! Ne déflorez pas votre
répertoire.
ROSELINE. – Subtil. Je la préfère à celle où vous étiez en string.
On aurait dit un sumo. Après le spectacle, une séance de dédicaces ?
Elle ne sera pas longue…
ROSELINE. – À l’Olympia.
ROSELINE. – On dit toujours que la qualité compense la quantité… et ce soir, croyez-moi, c’est du très haut de gamme.
ROSELINE. – Ça, je dois dire que… le choix du site, c’est lui.
ROSELINE. – Oh ! pas de vulgarités ! Ne déflorez pas votre
répertoire.
ROSELINE. – Et votre cachet ?
JERRY. – Quoi, mon cachet ? Je ne vais pas vous le réclamer.
ROSELINE. – Et votre cachet ?
JERRY. – Quoi, mon cachet ? Je ne vais pas vous le réclamer.
ROSELINE, riant. – Monsieur est trop bon !… Non, votre cachet,
c’est vous qui allez me le devoir.
ROSELINE, riant. – Monsieur est trop bon !… Non, votre cachet,
c’est vous qui allez me le devoir.
ROSELINE. – « Dédit égal au montant du cachet », c’est écrit en
majuscules sur votre contrat. Vous me donneriez 50 000 euros pour
que je vous raccompagne à l’aéroport ?
ROSELINE. – « Dédit égal au montant du cachet », c’est écrit en
majuscules sur votre contrat. Vous me donneriez 50 000 euros pour
que je vous raccompagne à l’aéroport ?
JERRY. – Pardon ?! Alors là, ça me ferait mal…
JERRY. – Pardon ?! Alors là, ça me ferait mal…
JERRY. – Non, je vais prendre un taxi. Je pense qu’il demandera
moins.
JERRY. – Non, je vais prendre un taxi. Je pense qu’il demandera
moins.
JERRY. – Vous savez… les impôts vont m’en piquer 75 %…
JERRY. – Vous savez… les impôts vont m’en piquer 75 %…
ROSELINE. – À condition d’en trouver un dans ce no man’s land.
50 000 euros, Jerry… Un tel cachet, après l’avoir avalé, on se sent
revigoré, non ?
ROSELINE. – Votre contrat stipulait : « règlement avant l’entrée
en scène ». (Elle sort de son sac une enveloppe épaisse.) Voilà, tout
est en ordre.
ROSELINE. – À condition d’en trouver un dans ce no man’s land.
50 000 euros, Jerry… Un tel cachet, après l’avoir avalé, on se sent
revigoré, non ?
ROSELINE. – Votre contrat stipulait : « règlement avant l’entrée
en scène ». (Elle sort de son sac une enveloppe épaisse.) Voilà, tout
est en ordre.
JERRY, ouvrant l’enveloppe, plus qu’agréablement surpris. –
Des espèces ?… Roseline !
JERRY, ouvrant l’enveloppe, plus qu’agréablement surpris. –
Des espèces ?… Roseline !
JERRY. – Pour moi, le noir n’a jamais été une couleur. Du liquide,
fallait le dire tout de suite, c’est une denrée qui devient rare… En
plus, ils sont tout neufs. Vous avez remarqué comme les pauvres…
les sans-dents… ont toujours des billets dégueulasses ? Comme s’ils
s’agrippaient à leurs biftons pour les retenir… Alors que les riches,
l’argent leur file tellement vite entre les doigts, ils n’ont pas le
temps de les salir. (Voulant compter.) Ça vous gêne si je…
JERRY. – Pour moi, le noir n’a jamais été une couleur. Du liquide,
fallait le dire tout de suite, c’est une denrée qui devient rare… En
plus, ils sont tout neufs. Vous avez remarqué comme les pauvres…
les sans-dents… ont toujours des billets dégueulasses ? Comme s’ils
s’agrippaient à leurs biftons pour les retenir… Alors que les riches,
l’argent leur file tellement vite entre les doigts, ils n’ont pas le
temps de les salir. (Voulant compter.) Ça vous gêne si je…
15
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ROSELINE. – Vous pensez que le fisc en verra la couleur ?
ROSELINE. – Vous pensez que le fisc en verra la couleur ?
ROSELINE. – Du tout. C’est un bonheur de voir à quel point
j’inspire confiance. Attention aux épingles… Attraper le tétanos en
comptant du black, ça passerait difficilement pour un accident du
travail.
ROSELINE. – Du tout. C’est un bonheur de voir à quel point
j’inspire confiance. Attention aux épingles… Attraper le tétanos en
comptant du black, ça passerait difficilement pour un accident du
travail.
JERRY, finissant de compter les liasses. – Je peux savoir combien vous m’avez revendu ? (Elle lui répond par un large sourire.)
Tant que ça ? Bien joué. (Finissant de compter.) Oh ! il y a 500 de
trop, tenez… (Reprenant le billet.) Je déconne ! Elle les aurait pris,
la sangsue. Si vous avez d’autres galas de cette espèce, surtout ne
vous gênez pas.
JERRY, finissant de compter les liasses. – Je peux savoir combien vous m’avez revendu ? (Elle lui répond par un large sourire.)
Tant que ça ? Bien joué. (Finissant de compter.) Oh ! il y a 500 de
trop, tenez… (Reprenant le billet.) Je déconne ! Elle les aurait pris,
la sangsue. Si vous avez d’autres galas de cette espèce, surtout ne
vous gênez pas.
JERRY. – Même pour zéro spectateur. Bon, maintenant soyez
sympa : c’est qui ?
JERRY. – Même pour zéro spectateur. Bon, maintenant soyez
sympa : c’est qui ?
ROSELINE. – Même pour un seul spectateur ?
ROSELINE. – N’insistez pas, je lui ai promis l’anonymat.
JERRY. – J’ai trouvé ! Ce n’est pas « un » mais « une » cliente.
ROSELINE, malicieuse. – Hé… pas si bête, la bête de scène…
ROSELINE. – Même pour un seul spectateur ?
ROSELINE. – N’insistez pas, je lui ai promis l’anonymat.
JERRY. – J’ai trouvé ! Ce n’est pas « un » mais « une » cliente.
ROSELINE, malicieuse. – Hé… pas si bête, la bête de scène…
JERRY, tournant autour de Roseline pour obtenir des réponses. –
Mais oui, une idée aussi tordue, c’est forcément une meuf. Pour
m’acheter à ce prix-là, elle doit être folle de moi. En plus, elle est
blindée. Elle est comestible ?… Oh non ! À tous les coups, c’est une
veuve, je les attire toutes. Brrr… Vous avez déjà fait l’amour avec
40 ans de plus que vous ?
JERRY, tournant autour de Roseline pour obtenir des réponses. –
Mais oui, une idée aussi tordue, c’est forcément une meuf. Pour
m’acheter à ce prix-là, elle doit être folle de moi. En plus, elle est
blindée. Elle est comestible ?… Oh non ! À tous les coups, c’est une
veuve, je les attire toutes. Brrr… Vous avez déjà fait l’amour avec
40 ans de plus que vous ?
JERRY. – J’appelle ça « prendre son pied dans la tombe »… Et
si c’était une ex qui voudrait se venger ? J’en ai tellement refroidi
de la chaudasse… Sur Facebook, y a que ça. Ou alors… ou alors…
c’est un homo qui croit que je fais partie de la fanfare.
JERRY. – J’appelle ça « prendre son pied dans la tombe »… Et
si c’était une ex qui voudrait se venger ? J’en ai tellement refroidi
de la chaudasse… Sur Facebook, y a que ça. Ou alors… ou alors…
c’est un homo qui croit que je fais partie de la fanfare.
16
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ROSELINE. – Je n’ai jamais été assez alcoolisée pour ça. C’est
comment ?
ROSELINE. – Je n’ai jamais été assez alcoolisée pour ça. C’est
comment ?
ROSELINE. – Votre repas chaud prévu par contrat, avant ou après
votre prestation ?
ROSELINE. – Votre repas chaud prévu par contrat, avant ou après
votre prestation ?
JERRY. – Après. Si j’ai le ventre plein, j’ai le cerveau vide. En
revanche, j’ai toujours les testicules à ras bord.
JERRY. – Après. Si j’ai le ventre plein, j’ai le cerveau vide. En
revanche, j’ai toujours les testicules à ras bord.
JERRY, narquois. – Vous avez bien fait de me titiller sur la vulgarité, ça me pousse à en rajouter. Bon, j’attaque à quelle heure ?
JERRY, narquois. – Vous avez bien fait de me titiller sur la vulgarité, ça me pousse à en rajouter. Bon, j’attaque à quelle heure ?
JERRY. – Non, d’habitude mon régisseur s’en charge… mais là,
c’est la première fois qu’il me plante. (Prenant son portable.) Je
vais encore essayer de le joindre… Oh non ! Réseau indisponible ?!
JERRY. – Non, d’habitude mon régisseur s’en charge… mais là,
c’est la première fois qu’il me plante. (Prenant son portable.) Je
vais encore essayer de le joindre… Oh non ! Réseau indisponible ?!
JERRY. – Mais c’est quoi ce lieu merdique ? Et ma femme ? Tous
les soirs on s’appelle, elle est d’une jalousie maladive…
JERRY. – Mais c’est quoi ce lieu merdique ? Et ma femme ? Tous
les soirs on s’appelle, elle est d’une jalousie maladive…
JERRY, sortant de sa housse le manuscrit du show et un CD. –
Si, mais pendant tout le show je vais être sur le qui-vive…
JERRY, sortant de sa housse le manuscrit du show et un CD. –
Si, mais pendant tout le show je vais être sur le qui-vive…
JERRY, donnant sa conduite à Roseline. – Oh oui ! Plus vite je
joue, plus vite je me tire. Je suis là depuis dix minutes et je sens déjà
le moisi. Sous les bras, je n’ai pas des champignons ?
JERRY, donnant sa conduite à Roseline. – Oh oui ! Plus vite je
joue, plus vite je me tire. Je suis là depuis dix minutes et je sens déjà
le moisi. Sous les bras, je n’ai pas des champignons ?
17
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ROSELINE, réprobatrice. – Oh !
ROSELINE. – Votre balance son et lumière, il y en a pour
longtemps ?
ROSELINE. – Oui, ici, rien ne passe…
ROSELINE. – Chaque problème en son temps. Pour votre régie,
quelqu’un de très efficace va nous dépanner. Vous n’avez pas une
conduite technique ?
ROSELINE. – Dès que notre mécène nous donne le feu vert, on
envoie le spectacle ?
ROSELINE. – Votre loge se trouve juste derrière la scène, mais je
vous préviens, ce n’est pas l’Olympia.
ROSELINE, réprobatrice. – Oh !
ROSELINE. – Votre balance son et lumière, il y en a pour
longtemps ?
ROSELINE. – Oui, ici, rien ne passe…
ROSELINE. – Chaque problème en son temps. Pour votre régie,
quelqu’un de très efficace va nous dépanner. Vous n’avez pas une
conduite technique ?
ROSELINE. – Dès que notre mécène nous donne le feu vert, on
envoie le spectacle ?
ROSELINE. – Votre loge se trouve juste derrière la scène, mais je
vous préviens, ce n’est pas l’Olympia.

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