Présence du Molosse de Cestoni Tadarida teniotis dans I`avant

Le B¡èvre, 1996, 14, 72-73
Présence du Molosse de Cestoni Tadarida teniotis
dans I'avant-pays savoyard.
André MIQUET
CORA SAVOIE (G.O.S.)Université de Savoie, Département de Biotogie,
73376 Bouncer ou Lnc
Entre le 29 juillet et le 6 août 1989, Kees MOSTERT ef a/. (données non publiées)
identifiaient au détecteur d'ultra-sons le Molosse de Cestoni Tadarida teniotis dans le massif
de la Chambotte, à l'est du lac du Bourget ; il s'agissait de la première mention de cette espèFrance
(S.F.E.PM/1 984). Au crépuscule du 20 mars 1990, dans le val de Fier, soit 14km au nord
dans le même chaînon calcaire, des cris monosyllabiques très audibles me font repérer une
grande chauve-souris faisant de longues allées-venues assez haut dans la gorge. A la jumelle, la grande taille, la silhouette à ailes fines et surtout la distinction d'une queue dépassant
du patagium me conduisent à I'identification d'un Molosse de Cestoni. Dans le premier site
de la Chambotte, le 15 avril 1993, pendant le contrôle d'une colonie de Martinets à ventre
blanc .Apus melba (une trentaine de couples), un soudain redoublement des cris de ces derniers attire mon attention vers une fissure dans la voûte où ils nichent. ll fait encore jour et à
la jumelle, j'ai le temps de déterminer un Molosse, posé et à I'envol : par sa taille (proche de
celle des martinets), son faciès et sa queue. Après un bref mais intense harcèlement par les
Martinets, il fait un crochet en plein ciel et disparaît rapidement derrière la paroi.
Ces trois données, étalées sur 3 ans entre mars et août, dans un site bien défini,
suggèrent une présence régulière du Molosse dans ce secteur, au moins en estivage sinon
toute I'année. Ce site se trouve intermédiaire entre ceux du Vercors (NOBLET 1980) et du
sud du Bugey (TUPINIER 1971) d'une part, et celuidu Valais (Suisse) et du col de Bretolet
(Haute-Savoie, TUPINIER 1971) d'autre part. Le biotope y paraît favorable : vastes falaises
calcaires (exposées plein sud pour le Val de Fier, ouest pour la Chambotte), avec voûtes et
fissures, dominant des biotopes variés : forêts, éboulis et prairies thermo-xérophiles (présence de cigales), marais, lac, rivière, culture, vignes. laltitude (S00 à 600m pour les parois
favorables, 230 à 1000m pour les terrains de chasse) correspond tout à fait à celles des
observations d'ARLETTAZ (1990) en Valais, de même que le microclimat favorable (dû ici au
lac, au substrat et à l'exposition).
Aucune nouvelle observation n'a pû être faite lors de prospections visuelles ultérieures sur ces deux sites ; des études complémentaires seraient souhaitables pour préciser
son statut, et vérifier sa présence dans d'autres parois favorables des préalpes et de I'avantpays savoyards. Ces compléments d'information seraient d'autant plus nécessaires que les
deux falaises concernées sont largement, et de plus en plus, utilisées pour les loisirs
rupestres (escalade, vol libre). En dépit de la cohabitation très fréquente observée entre le
Molosse et le Martinet à ventre blanc, aux grandes affinités écologiques (ARLETTAZ 1990),
I'observation de conflit entre eux, aux dépens du Molosse d'ailleurs, pourrait bien illustrer une
capacité d'accueil limitée sur ce site.
ce dans le département de la Savoie, et I'une des plus nordiques pour la
REMERCIEMENTS
S. AULAGNIER a relu et amélioré le manuscrit
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BIBLIOGBAPHIE
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