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ENJEUX
L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de
politique et de sociologie
Le dossier des cartels de drogue mexicains
Par Charles Gagnon Lachapelle, Alexandre Redding,
Sébastien Tremblay-Ponton
Faits de base
La violence liée au trafic de drogues mexicain est un
sérieux problème pour la population mexicaine. Au Mexique, les
cartels de drogues sont très présents et très puissants. Comme les
Américains sont d’énormes consommateurs de drogues illicites,
les seigneurs du crime ont un grand marché qui ne demande qu’à
être exploité. Le Mexique est le principal fournisseur étranger de
marijuana aux États-Unis et l’un des principaux fournisseurs de
méthamphétamines. Depuis le début des cartels de drogues, le
taux d’homicide a augmenté dramatiquement, chaque année des
milliers de personnes, autant mexicaines et qu’américaines, sont
tuées à la frontière mexico-américaine. La violence ne fait
qu’augmenter de façon exponentielle. Les cartels1 ont une telle
influence dans la région qu’ils sont parvenus à infiltrer le
gouvernement et à le corrompre.
En raison de sa position géographique, le Mexique a,
depuis longtemps, été la voie empruntée par les trafiquants de
drogues pour conduire leurs produits de l’Amérique du Sud vers
les États-Unis. C’est vers la fin des années 80 que les cartels
mexicains sont apparus. Ces cartels ont pris le contrôle des routes
frontalières. En plus d’exercer eux-mêmes le trafic de drogues, ils
imposaient des taxes aux autres trafiquants qui désiraient livrer
leurs marchandises aux États-Unis.2
1
Un cartel de la drogue est une organisation criminelle développée avec pour
principal objectif de promouvoir et de contrôler les opérations de trafic de
drogues. Les cartels de la drogue varient de l'accord informel entre différents
narcotrafiquants à l'entreprise commerciale officielle. Les cartels de la drogue
ne sont pas des cartels au sens strict.
«http://dictionnaire.sensagent.com/CARTEL%20DE%20LA%20DROGUE/fr-fr/»
Encyclopédie en ligne, Thesaurus, dictionnaire de définitions, 2011.
2
BURTON, Fred, Mexico : The price of peace in the cartel wars, The Stratfor
global intelligence, 2 mai 2007,
http://www.stratfor.com/mexico_price_peace_cartel_wars
1
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Dans les années 90, les autorités mexicaines ont arrêté
Migel Gallardo, le fondateur du cartel de drogues mexicain le plus
puissant. À la suite de son arrestation, son cartel, Guadalajara,
s’est divisé en deux cartels principaux : le cartel de Sinaloa (dirigé
par les bras droits de Gallardo, Hector Salazar et Joaquin Guzman)
et le cartel de Tijuana (dirigé par les neveux de Gallardo). Ces
deux cartels se disputent depuis les principales routes menant aux
États-Unis avec les deux autres cartels majeurs, c’est-à-dire le
cartel du Golfe et le cartel de Juarez.3
Les relations entre les cartels ressemblent beaucoup à
celles entre deux pays. Pour qu’il y ait une paix entre les cartels, il
doit y avoir un certain équilibre de puissance entre eux. Or,
lorsque cet équilibre est bouleversé par l’arrestation ou le
meurtre de personnes d’importances, les cartels entrent dans une
guerre de pouvoir afin de contrôler le plus grand territoire
possible. C’est pourquoi la puissance entre les cartels est en
mouvement constant. Certains deviennent plus puissants,
d’autres moins, et certains nouveaux cartels se forment alors que
d’autres disparaissent.
Depuis le démantèlement des cartels colombiens de Cali et
de Medellín dans les années 90, les cartels mexicains sont
beaucoup plus puissants. Ils contrôlent maintenant l’entièreté du
marché américain en provenance du sud. La violence que créent
les combats entre les cartels pour l’accès aux routes vers les ÉtatsUnis est un grave problème non seulement pour les Mexicains,
mais aussi pour les Américains. En effet, plusieurs Américains ont
été la cible d’enlèvements et de meurtres. Les provinces
nordiques du Mexique ont vu des villes entières se transformer en
villes fantômes en raison de l’extrême violence des cartels.
Certaines provinces du Nord mexicain sont pratiquement en
guerre civile. En 2010 seulement, dans la ville de Ciudad Juárez (la
sixième plus grande ville du Mexique), 2000 personnes sont
mortes lors d’affrontements entre les cartels de Juarez et de
Sinaloa. Selon les autorités mexicaines, la ville de Ciudad Juárez
est la ville la plus dangereuse du monde. Cela démontre à quel
3
Border violence analysis, The Arellano Felix organisation, 2010,
http://borderviolenceanalysis.typepad.com/mexicos_drug_war/dto-101-thearellano-felix-organization.html
2
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point les autorités ont perdu le contrôle de leur propre pays au
profit des seigneurs de la drogue.4
Depuis 2007, la violence entre les cartels a énormément
augmenté en raison de la guerre de territoire qu’a entrainé la
déportation de Gallardo. C’est pourquoi le président du Mexique,
Felipe Calderon, s’est engagé dans une guerre contre les cartels.
Or, durant les quatre ans pendant lesquels le gouvernement
mexicain a tenté d’éliminer les cartels, 28 000 personnes ont
perdu la vie à cause de la violence des cartels, dont 2000 policiers
mexicains.5
Localisation sur la courbe des conflits
Afin de mieux cerner l’état du conflit des cartels de
drogues, nous devons analyser la situation dans laquelle le conflit
est actuellement. C’est avec certitude que nous pouvons affirmer
que le conflit est presque à son apogée. Il est clair que si on
assistait à une guerre civile au Mexique, ce serait plus intense. En
effet, le conflit des cartels de drogue au Mexique est
présentement majeur, car il y a plusieurs facteurs qui font en
sorte que ce dernier n’est pas en mesure de disparaître dans un
futur immédiat.
Premièrement, le nombre de morts augmente considérablement
au cours des années. En effet, depuis 2007, la situation va de mal
en pis. La violence entre les cartels a énormément augmenté à
cause de la guerre de territoire qu’a entrainé la déportation de
Gallardo. C’est pourquoi le président du Mexique, Felipe
Calderon, s’est engagé dans une guerre contre les cartels. Durant
cette année-là, plus de 2837 personnes sont décédées en lien
avec le conflit. En 2008, il y a eu une augmentation de 241% du
nombre de décès. En 2009, 9635 personnes se sont retrouvé six
pieds sous terre à la suite d’altercations avec les cartels de drogue
4
MALKIN, Elisabeth, Mexican drug gang leader confesses to killings, The New
York Times, 28 novembre
2010,http://www.nytimes.com/2010/11/29/world/americas/29mexico.html?_
r=1&scp=2&sq=mexican%20cartels&st=cse
5
Times topic, Mexican drug traffiking, The New York Times, 21octobre 2010,
http://topics.nytimes.com/top/news/international/countriesandterritories/me
xico/drug_trafficking/index.html?scp=1&sq=mexican%20cartels&st=cse
3
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au Mexique. Durant cette dernière année, en 2010, plus de 15273
personnes sont mortes. Parmi ces personnes décédées, 2000 sont
des
policiers
mexicains.45
Ce sujet a d’ailleurs fait les manchettes en 2011. Après seulement
une semaine de cette nouvelle année, les autorités mexicaines
ont retrouvé quinze têtes coupées dans un centre commercial au
Mexique. Il y a eu plus de 700 morts depuis seulement deux mois,
soit depuis janvier 2011.67
Racines et causes du conflit
La cause principale du conflit peut être comprise d’un
point de vue économique. La raison pour laquelle les cartels de
drogues mexicains sont si présents et si puissants, c’est que la
demande américaine de drogues est extrêmement élevée. La
demande des États-Unis crée sa propre offre. En effet, le marché
des drogues aux États-Unis est tellement profitable que les
seigneurs de la drogue peuvent exporter leur marchandise autant
qu’ils le veulent et à des prix démesurés. Certes, la forte
concurrence, soit la concurrence monopolistique dans un marché
non régulé par l’État, la forte demande et l’illégalité forment un
mélange explosif. Que le problème des cartels soit au Mexique, en
Colombie ou en Floride, la source du problème est toujours la
même. La violence est créée par le caractère avare des cartels qui
entrainent une compétition pour avoir la plus grosse part du
marché. Les membres des cartels s’entretuent pour pouvoir
contrôler plus de routes menant vers les États-Unis.
Une autre cause du conflit est la corruption. La corruption
de la police, de l’armée et du gouvernement a fortement aidé les
cartels de drogues à développer leur puissance et à la garder. À
4
“Mexico’s Drug War: Number of dead passes 30,000”.BBC (THE BBC). 16
décembre 2010, url: «http://www.bbc.co.uk/news/world-latin-america12012425». Consulté le 13 février 2011.
5
El Universal Oficial: mas de 22 mil 700 muertos por violencia
6
“Narcotrafico. La lucha por el territorio (in spanish). El Universal. url:
«http://www.eluniversal.com.mx/coberturas/cobertura2.html», Consulté le 12
février 2011.
7
ARCHIBOLD, RANDAL C.,
«http://www.nytimes.com/2011/02/02/world/americas/02mexico.html?_r=1&
scp=6&sq=mexican+drug+war&st=cse», en ligne, consulté le 11 février 2011.
4
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l’aide de la corruption, les cartels peuvent être protégés de l’État
et ils n’ont pas à se préoccuper de se faire arrêter. La corruption a
commencé dès le début des cartels et est encore un facteur
aujourd’hui.
Par contre, l’élément qui a déclenché la guerre entre le
gouvernement mexicain et les cartels de drogue fut l’élection de
M. Calderon le 11 décembre 2006. Immédiatement après avoir
été élu à la tête du pays, M. Calderon a envoyé 6 500 soldats dans
le nord du Mexique pour éliminer les cartels de drogues, tel qu’il
l’avait promis lors de sa campagne. Dans les années 1990, les
autorités étaient plutôt indulgentes à l’égard des cartels (peutêtre en raison de la corruption de l’État). Il faut dire que les cartels
étaient beaucoup moins violents dans les années 1990. Or dans
les années 2000, lorsque la violence s’est accentuée, le
gouvernement n’a fait que le minimum pour tenter de calmer les
cartels. La plus grosse offensive fut en 2005, alors que le président
Fox a envoyé quelques soldats dans les régions occupées par les
cartels. Cette infructueuse tentative de combattre les cartels a
couté la vie à 110 personnes. C’est vraiment depuis que le
président Calderon est arrivé au pouvoir que la violence des
cartels a augmenté de façon extraordinaire. Durant les quatre ans
du mandat de M. Calderon, 35 614 personnes ont perdu la vie
dont 1000 employés du gouvernement, ce qui comprend des
policiers, des juges et des procureurs. 8 9
Ce ne sont pas que les combats entre l’armée et les cartels
qui causent ce nombre élevé de victimes. En effet, comme les
efforts du président ont presque détruit en entier le cartel de
Tijuana lors de ces dernières années, les trois autres cartels
luttent tous les uns contre les autres pour obtenir le territoire du
cartel affaibli, ce qui engendre de nombreux combats et de
nombreux assassinats.
Pour trouver les racines de ce conflit, nous devons
remonter aux années 1980 où Pablo Escobar était le principal
trafiquant de cocaïnes en direction des États-Unis. Vers le milieu
des années 80, les autorités américaines ont serré la vis au trafic
de drogue en Floride. Les routes passant par la Floride maintenant
8
GRILLO, Ioan, «Mexico cracks down on violence», Seattle post intelligencer,
http://www.seattlepi.com/national/295578_mexico12.html
9
MARSHALL, Claire, «Gang war plague mexican drugs hub», BBC news,
http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/4144686.stm
5
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bloquées, Escobar a dû trouver une nouvelle façon de faire
parvenir sa marchandise en sol américain. Il s’est donc tourné vers
les trafiquants de drogues mexicains qui faisaient déjà passer de
la marijuana aux États-Unis. Ces petits trafiquants de drogues se
sont transformés, au fil des années, en groupes organisés appelés
cartels. Il faut par contre attendre l’arrestation de Pablo Escobar
pour que les cartels deviennent vraiment autonomes et puissants.
10
À l’origine, toutes les exportations de marijuana au Mexique
étaient contrôlées par un seul homme, Miguel Gallardo. C’est lui
qui a été le premier à faire passer de la cocaïne colombienne aux
États-Unis par le Mexique. En raison de ces relations avec Escobar,
Gallardo était l’homme le plus puissant du trafic de drogue
mexicain. Les cartels n’existaient pas encore et il dirigeait le trafic
de drogue à lui seul. Peu avant son arrestation en 1989, Gallardo
décida de diviser le trafic de drogues mexicain en quatre parties
dirigées par des trafiquants indépendants dans le but d’éviter que
ses opérations soient trop facilement arrêtées par les autorités et
pour qu’elles soient plus efficaces. Après son arrestation, les
cartels maintenant formés sont devenus complètement
indépendants. 11
Identification des agents de résolution possibles
Il y a plusieurs agents importants dans le conflit des
drogues au Mexique : le gouvernement mexicain, le
gouvernement américain, la population mexicaine, la population
américaine, la partie armée, la police, le gouvernement élu de ces
États et les cartels.
Le gouvernement mexicain joue un rôle primordial dans le
conflit des cartels de drogue au Mexique. La solution aux
problèmes de drogue au Mexique passe directement par
l’intervention du gouvernement mexicain. Le gouvernement de
Calderon fait présentement des efforts pour freiner l’essor des
cartels de drogues en faisant une intervention militarisée à travers
10
DEA, «history of DEA operation»,
http://www.justice.gov/dea/pubs/history/history_part2.pdf
11
Idem.
6
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le territoire mexicain. En effet, lors de la campagne électorale de
2006, le président actuel, M. Calderon, a promis au peuple
mexicain qu’il allait mettre un terme au trafic de drogue dans le
pays. Jusqu’à maintenant, il a tenu parole. Depuis que M.
Calderon est au pouvoir, 24 000 policiers et soldats ont été
envoyés dans 7 états différents pour combattre les cartels. Il a
aussi augmenté le salaire des troupes qui combattent les cartels
de 50%. De plus, il a entrepris une vague de déportation des
Mexicains recherchés aux États-Unis. Plusieurs membres haut
placés des différents cartels se sont fait arrêter ou ont été tués
depuis le débarquement des troupes.12
Le gouvernement mexicain ne peut pourtant rien à la
corruption de nombreux fonctionnaires et policiers. Des 7000
agents de l’Agence Fédéral d’investigation, 1500 sont soupçonnés
de trahison. Plusieurs hauts placés dans le gouvernement fédéral,
tels Victor Cadena, chef de la Police Fédérale, Noé Mandujano, exchef de la division des crimes organisés et tant d’autres ont été
arrêtés pour avoir passé de l’information de façon illicite ou
encore pour avoir assuré la protection de certains cartels. Selon
différents médias américains et mexicains, le cartel Sinaloa aurait
infiltré le gouvernement et travaillerait en partenariat pour
détruire les autres cartels. De plus, lorsque des membres d’un
cartel sont capturés, très peu d’entre eux passent devant un juge.
Le système judiciaire corrompu les protège au lieu de les
persécuter. Une intervention contre ces cartels de drogues se fait
difficile lorsque les membres des cartels contrôlent une partie du
gouvernement. Le gouvernement devrait exercer une solution
bilatérale qui comprend une intervention armée et une aide à la
population, comme la stimulation de l’économie pour créer des
emplois. La clé du succès est d’offrir un soutien financier et moral
à la société et d’offrir une voie alternative à sa population. Il est
certain que si un peuple se sent isolé, abandonné et connait un
niveau de vie qui frôle la misère, surtout juste à côté des opulents
États-Unis, l’attrait vers le crime organisé ne pourra que
s’amplifier. Il reste à voir si le Mexique arrivera à offrir l’aide
12
CRS report for Congres, opus cité
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nécessaire à sa société et si les fonds destinés à cette fin
parviendront réellement au but visé.13
La population mexicaine est aussi un facteur important
dans le conflit des cartels de drogue. La population mexicaine est
terrorisée par les cartels de drogue. Les groupes auraient instauré
un climat de terreur dans la société mexicaine par le moyen de
différentes intimidations. Je peux vous en citer un exemple qui a
eu lieu le 15 septembre 2008 lorsqu’un membre d’un des cartels
aurait lancé deux grenades dans une foule tuant 10 personnes et
en blessant plus de cent. Cette attaque aurait été un message
lancé aux policiers responsables du démantèlement des cartels de
drogues pour qu’ils cessent de tenter de leur nuire. Depuis le
début des conflits, en décembre 2006, environ 35000 personnes
sont décédées en relation avec les cartels. Malgré le fait que les
attaques de Calderon aient ralenti les ardeurs des cartels de
drogue, le taux d’homicide grimpe sans cesse au Mexique.
Plusieurs villes au Mexique sont devenues des villes fantômes vu
la présence des cartels de drogues. De plus, depuis le début des
hostilités entre les cartels, la commission des droits de l’homme a
reçu plus de 2000 plaintes alléguant des violations des droits de
l’homme. La police et les militaires sont accusés de ne pas avoir
respecté les droits de l’homme. On les accuse d’arrestations
illégales, de torture, de viol et de fabrication de preuves. Ainsi, les
droits des citoyens mexicains ne sont pas respectés. Bref, les
cartels de drogues ne sont pas bien accueillis par la population
mexicaine.
La population américaine est aussi affectée par les cartels
de drogue mexicaine. Michael Hayden, directeur de la CIA, a
identifié que la deuxième menace après Al-Qaïda est les cartels de
drogues mexicaines, le problème est donc considéré très
important aux yeux des Américains. Selon les autorités, les cartels
mexicains seraient présents dans plus de 200 villes américaines et
y auraient mis en place un système de distribution de drogue ou
de vente de drogue. Plusieurs gangs de rue auraient été identifiés
comme partenaire des différents cartels. La hausse du taux
13
Miller, Sara, Colombia offers clues for solution to Mexico drug war
http://www.csmonitor.com/World/Americas/2010/0804/Colombia-offersclues-for-solution-to-Mexico-drug-war, 4 août 2010.
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d’homicide dans les villes longeant la frontière américaine et
mexicaine aurait été attribuée aux différents cartels de drogues.
La population américaine constitue un marché très intéressant
pour les cartels de drogues mexicains. La consommation de
cocaïne et de marijuana des Américains se situe au premier rang
mondial et cet engouement crée ce gros problème au Mexique14.
Selon les statistiques, 25 millions d’Américains consomment de la
marijuana annuellement, 60% de la population américaine aurait
consommé de la marijuana au moins une fois dans leur vie15 et
15% de la population aurait consommé de la cocaïne au moins
une fois dans leur vie. La sénatrice, Hilary Clinton a indiqué qu’il
était injuste de blâmer le Mexique et ses cartels, mais il faut
regarder de ce côté de la frontière où la demande insatiable des
Américains en est la cause.16
Le gouvernement américain constitue un élément
important dans la résolution du conflit. Le gouvernement
américain pourrait investir davantage dans un programme de
prévention et un programme de désintoxication pour diminuer la
demande de drogue venant du Mexique. L’administration de
Clinton avait demandé au Rand Drug Policy Research Center de
faire une enquête sur l’usage de la cocaïne et les résultats étaient
que les Américains devraient transférer 3 milliards de dollars US
du développement militaire vers un programme de prévention à
la drogue, mais l’administration de Clinton et par la suite
l’administration de Bush ont refusé de se plier à la
recommandation du Rand Drug Policy Research Center. 17 La lutte
contre le trafic de drogue a comme résultat la hausse du budget
de surveillance de la frontière passant de 326 millions de dollars
US en 1992 à 2,7 milliards de dollars US en 2010.18
14
Source : http://www.alternet.org/drugs/92434/u.s._ranks_
Source: http://www.alcohol-and-drug-guide.com/marijuana-use-usa.html
16
Georgina Saldierna, « La insaciable demanda de EU impulsa al narco », dans
La Jornada, 26 mars 2009
15
17
Gould, Jens E. (October 20, 2008). "Mexico's Drug War Veers Toward
Terrorism Amid Anger Over U.S.". Bloomberg.
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=akDCw.fU
KYOc&refer=home. Retrieved 2008-10-20.
18
ÉTATS-UNIS - Arizona : à l’avant-garde mondiale de la xénophobie,
José Luis Rocha, 5 septembre 2010, Mondialisation.Ca
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Solutions:
Pour résoudre le problème de cartels au Mexique, notre
équipe propose une solution en trois étapes. Cette solution a pour
but de facilité la destruction des cartels et la réhabilitation de la
population des états du nord ravagé par la violence qui règne
dans les villes depuis quatre ans.
Notre solution repose sur une entraide Mexico-américaine très
poussée et nous prévoyons que les États-Unis devront investir 2
milliards soit un demi-milliard de plus que ce qu’ils ont déjà
promis au Mexique pour combattre les cartels.
Notre solution débute par la légalisation de la marijuana qui aura
l’effet de diminuer les revenus des cartels et, par conséquent, de
diminuer leur puissance. À la suite de l’affaiblissement des cartels,
l’armée américaine aidera les autorités mexicaines à effectuer des
opérations policières. Les nombreuses arrestations engendrées
par ces opérations diminueront considérablement la puissance, la
violence et l’influence des cartels au Mexique.
Finalement, une fois les cartels presque complètement détruits,
ou pour le moins grandement affaiblis, un plan de réhabilitation
de la population, passant par l’éducation et par l’aide sociale, sera
mis en place pour éliminer le trafic de drogue de la culture
mexicaine.
Légalisation de la marijuana
La première étape de notre plan d’intervention est de légaliser la
marijuana dans les États américains qui ont une frontière avec le
Mexique ainsi qu’au Mexique. De cette façon, le gouvernement
mexicain pourra prendre le monopole du marché de cannabis. Les
transactions de marijuana entre le Mexique et les États-Unis se feront
donc entre gouvernements.
Le fait de légaliser la marijuana ne mettrait pas un terme au problème,
car la guerre de la drogue continuerait à proliférer au Mexique. Par
contre, la légalisation de la marijuana affaiblirait de beaucoup les cartels
qui perdraient une énorme partie de leurs revenus. En effet, la
demande pour la marijuana illégale provenant de cartels diminuera
énormément, car les consommateurs pourront maintenant se procurer
du cannabis légal, contrôlé par le gouvernement, dont la qualité et la
fraicheur seraient garanties. Cette baisse immédiate de profits rendra
les opérations militaires, prévues dans notre plan, plus faciles. Privés de
10
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leur flux continu de revenu, les cartels auront de la difficulté à financer
la guerre contre le gouvernement. Par contre, cette réforme dans la
politique américaine et mexicaine peut entrainer des répercussions
néfastes. En effet, la légalisation de la marijuana peut entrainer une
hausse de demande en cocaïne et en héroïne. Cette situation n’aura par
contre pas d’impact sur notre plan puisque, même si elle se produit,
notre plan prévoit une opération militaire dans les mois qui suivent la
légalisation. De cette façon, les cartels n’auront pas le temps d’adapter
leur source de revenus.
La légalisation de la marijuana aux États-Unis peut cependant être
compliquée et quelque peu irréaliste. C’est pourquoi nous proposons
une légalisation qui serait réservée aux États frontières soit la Californie,
le Texas, le Nouveau-Mexique ainsi que l’Arizona. Ainsi, l’entrée de
marijuana aux États-Unis se fera de façon légale et sans violence
puisque le marché des cartels aura disparu tout au long de la frontière.
De plus, comme là estimer le comité de la proposition 19 de Californie,
les États intéressés pourrait obtenir des dizaines de millions de dollars
avec les taxes engendrées par la vente de marijuana.
Pour ce qui est de la loi légalisant la marijuana, nous proposons la
proposition 19 que le gouvernement de Californie a tenté de faire
passer en 2010. Cette loi permettrait la vente de marijuana aux
personnes de 21 ans et plus. Par contre, nous proposons une addition à
ce projet de loi qui consisterait en l’autorisation de l’exportation de la
marijuana en provenance du gouvernement mexicain.19
La difficulté majeure de cette étape de notre solution est de faire
passer la loi. Effectivement, en 2010, la proposition 19 n’a pas passé en
Californie, mais le vote a été très serré. Comme la Californie est l’État le
plus libéral des quatre États frontières, il est fort probable que le projet
de loi ne puisse être adopté dans tous ces États. Heureusement, cette
étape n’est pas essentielle à la réussite de notre plan. Ce n’est qu’une
mesure pour diminuer la puissance économique des cartels et faciliter
les deux autres étapes beaucoup plus importantes.
19
Proposition 19 ballot title as announced on July 10, 2010 by the Office of the
Attorney General of the State of California, PDF.
http://cdn.sos.ca.gov/vig2010/general/pdf/english/19-title-summ-analysis.pdf
11
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Opérations armées
Une fois les cartels affaiblis par la légalisation de la
marijuana, l’exécution d’une intervention militaire sera
impérative. Cette intervention devra passer par une coalition
militaire mexico-américaine beaucoup plus active qu’elle ne l’est
actuellement. Les autorités mexicaines ont démontré qu’elles
étaient incapables de combattre seules les cartels. En 2009, 60
000 soldats et policiers mexicains combattaient les cartels dans
les régions nordiques du pays. Malgré ce nombre impressionnant,
la violence dans ces régions n’a qu’augmenté au cours des
dernières années. Les forces armées du gouvernement mexicain
ne peuvent rivaliser avec les cartels et la raison est fort simple :
les cartels sont mieux équipés et mieux armés que les soldats et
policiers mexicain. 55% des armes confisquées aux cartels par les
autorités sont des fusils d’assauts. Les cartels possèdent aussi de
nombreux fusils mitrailleurs, des lance-roquettes ainsi que des
fusils antichars à haute précision. Cet équipement militaire
provient à 90% des États-Unis. 20
Les Américains aident déjà les forces mexicaines en leur
procurant de l’information sur les cartels obtenue par des
instruments de filature, technologie dont les forces mexicaines ne
disposent pas. Ils ont aussi promis de verser 1,5 milliard au
Mexique pour aider les forces mexicaines à combattre les cartels.
De plus, les forces américaines offrent de l’entrainement pour
combattre le crime organisé aux troupes mexicaines ainsi qu’au
procureur et aux juges mexicains.
L’étape militaire de notre solution va par contre plus loin.
Nous proposons une aide américaine physique. Il est clair que les
forces mexicaines ne font pas le poids devant le nombre et la
puissance de feu des cartels. Les Américains doivent donc
intervenir pour mettre fin aux conflits. Cette opération militaire
n’est pas sans intérêt pour les Américains. En effet, la violence des
cartels pourrait très bien se propager aux États-Unis, sans
compter les nombreuses victimes américaines qui ont déjà perdu
20
DARNTON, Kyra et BOURG, Anya, The War Next Door, CBS interactive, 21 juin
2009.
http://www.cbsnews.com/stories/2009/02/26/60minutes/main4831806.shtml
12
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la vie en sol mexicain. Les cartels sont déjà très présents dans
plusieurs grandes villes américaines, dont Los Angeles et New
York. Il est donc dans l’intérêt américain de ne pas laisser ce
conflit escalader au point où les autorités mexicaines n’auront
plus aucun contrôle dans les régions frontière entre le Mexique et
les États-Unis.
Nous pensons que pour avoir des résultats majeurs, les
États-Unis devraient consacrer entre 10 000 et 20 000 troupes au
conflit Mexicain d’ici 2013 en addition aux 60 000 troupes
mexicaines déjà sur le terrain.21 Cette intervention devra inclure
des agents de la «Drug Enforcement Agency», ou DEA, qui sont
experts en matière de trafic de stupéfiants et qui sont déjà sur le
terrain. Pour le reste, l’intervention des forces armées
américaines est nécessaire. Les États-Unis devraient utiliser les 1,5
milliards qu’ils ont promis au Mexique pour financer cette
opération militaire. Évidemment, une occupation du territoire
mexicain est hors de question. Le peuple américain est déjà
impliqué en Afghanistan et a beaucoup souffert de sa dernière
occupation, autant économiquement que socialement. M. Obama
a d’ailleurs, tout dernièrement, refusé de s’impliquer davantage
en Lybie pour ces mêmes raisons. De plus, il ne faut pas oublier
que le Mexique reste un allié très important des États-Unis. Les
forces américaines ne peuvent donc pas rester en sol mexicain
d’autant plus que la constitution mexicaine interdit toute forme
d’aide policière étrangère. Le président Calderòn accepte déjà
l’aide des agents du DEA, il serait impensable et irréaliste de lui
demander d’héberger des soldats américains. Cependant, comme
le Mexique est voisin des États-Unis et que les principaux points
d’intérêt pour une opération armée ne sont qu’à quelques
kilomètres des frontières américaines, cela ne pose pas de
problème majeur. L’opération militaire devra être extrêmement
minutieuse, car les cibles de cette opération sont des villes
peuplées de nombreux civils. Le plan n’est pas d’amener la guerre
dans les rues des villes frontière, mais bien de l’éliminer. Ce que
nous proposons, ce sont des opérations policières qui
combineraient l’effort des forces mexicaines et américaines. Avec
les renseignements obtenus par le DEA, la police mexicaine
pourrait procéder à l’arrestation de membre de cartels avec l’aide
21
idem
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politique et de sociologie
de la force de frappe américaine. Face à la supériorité en
équipement et en tactiques militaires américaines, les membres
des cartels seraient moins portés à combattre la police, ce qui
permettrait aux autorités mexicaines de faire plus d’arrestations
et de reprendre le contrôle du nord du pays. 22
Les opérations policières prendraient place tout au long de
la frontière là où ils seront nécessaires. Ceci étant dit, elles seront
concentrées dans trois villes clés : Tijuana, Matamoros et surtout,
Ciudad Juárez. Nous prévoyons que la moitié des troupes
devraient être consacrées à la ville de Ciudad Juárez, qui est une
des villes les plus dangereuses du monde. Le but de cette
opération est d’effectuer des arrestations, de saisir de la drogue,
de réduire l’influence des cartels et de dissuader la population et
les membres de la police et du gouvernement qui collaborent à
des activités criminelles. Le rôle américain ne doit cependant pas
dépasser l’opération policière : la responsabilité d’établir une
présence militaire permanente afin de reprendre le contrôle de
ces trois villes revient au gouvernement mexicain. Les troupes
américaines seront basées aux États-Unis et traverseront la
frontière au besoin.
Nous prévoyons que d’ici 2013 la violence reliée aux cartels
de la drogue aura suffisamment diminué pour que les États-Unis
puissent cesser leur aide militaire et que le gouvernement
mexicain puisse instaurer des institutions publiques et un système
de subvention pour combattre le problème social lié au trafic de
drogues, comme le propose notre plan à trois étapes.
Relance économique et social des régions affectées
La troisième étape de notre solution est une relance
économique et sociale des régions du nord mexicain affectées par
la violence des cartels.
La Colombie offre des conseils au Mexique pour tenter de
vaincre les cartels de drogue. La Colombie était auparavant
22
THOMPSON Ginger et MAZZETTI Mark, US Drones Fight Mexican Drug Trade,
The New York Times, 15 mars 2011.
http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/americas/16drug.html?_r=1&scp
=1&sq=us%20drones%20mexico&st=cse
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politique et de sociologie
contrôlée par des cartels de drogues, mais s’en est sortie. La
Colombie est parvenue à éliminer les gangs de rue grâce au
développement d’un système d’aide sociale adéquat. Une
solution bilatérale est nécessaire pour un démantèlement. On
doit s’assurer d’avoir la coopération des forces armées et une
économie qui génère des emplois qui soient accessibles à
Monsieur tout le monde. La Colombie a investi plus d’argent dans
son système d’éducation et est à l’écoute des différentes
communautés. La Colombie a aussi mis en place un programme
qui vise à réintégrer les anciens criminels. De plus, le
gouvernement colombien concentre ses efforts pour décourager
les jeunes hommes qui auraient facilement été victimes de
l’attrait de ces groupes qu’on qualifie de hors la loi. Puisque le
taux de criminalité a diminué, le gouvernement colombien a
réduit ses dépenses militaires, passant de 478 millions de dollars
en 2010 à 228 millions de dollars en 2011. Ainsi, la Colombie
encourage le Mexique à imiter ses initiatives. En fait, la clé du
succès est d’offrir un soutien financier et moral à la société et
d’offrir une voie alternative à sa population. Il est certain que si
un peuple se sent isolé, abandonné et connaît un niveau de vie
qui frôle la misère, en contraste avec le niveau de vie mené par
ses voisins du nord, l’attrait pour la criminalité ne pourra que
s’amplifier. Il reste à savoir si le Mexique arrivera à offrir l’aide
nécessaire à sa société et si les fonds destinés à cette fin
parviendront réellement au but visé. 23
Pour parvenir au même modèle que la Colombie, le
Mexique doit stabiliser son économie. Lorsqu’une industrie
cherche à s’établir dans un pays, cette entreprise cherche un
environnement stable qui assurera un investissement profitable.
Ainsi, les cartels de drogues créent une instabilité dans le pays à
cause de la création de marche locale de la drogue, la corruption
d’officier haut placé dans le gouvernement mexicain et leur
impact sur la violence au Mexique. Les entreprises sont donc
réticentes à l’idée d’implanter des usines au Mexique. Les coûts
fixes nécessaires pour installer une usine dans un pays sont
extravagants, donc les compagnies préfèrent choisir des pays ou
23
MILLER, Sara, Colombia offers clues for solution to Mexico drug war, url:
«http://www.csmonitor.com/World/Americas/2010/0804/Colombia-offersclues-for-solution-to-Mexico-drug-war», consulté le 2 avril 2011.
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politique et de sociologie
la stabilité règne. Si les compagnies ne font pas d’investissement
au Mexique, la création d’emploi se fait très difficile. Depuis cinq
ans, une douzaine d’entreprises se sont réinstallées aux ÉtatsUnis. Selon Londono et Guerrero, deux spécialistes des retombés
économiques des cartels de drogues, la perte économique liée
aux cartels de drogues est de 12,3 pour cent du PIB mexicain donc
de 1,43 milliard de dollars. 24
Le Mexique doit faire des importantes subventions aux
entreprises qui viendront s’installer en territoire au Mexique. Ses
subventions inciteront différentes industries inciteront des
entreprises a s’installer au Mexique et ceux-ci engageront des
Mexicains pour travailler dans les usines. Ainsi, on stimule
l’économie par la création d’emplois. De plus, le Mexique est situé
à proximité du pays avec le pouvoir d’achat le plus important.
Suite à la production des biens au Mexique, les biens pourraient
être acheminés vers les États-Unis rapidement avec un faible coût
de transport versus celui des pays asiatiques. Le Mexique
bénéficie d’un marché de libre-échange (Accord de libre-échange
nord-américain) avec les États-Unis, donc le Mexique possède des
tarifs préférentiels qui rendront les échanges plus efficaces et
profitables.
Le Mexique doit aussi développer son système d’aide
social. On pourrait estimer que 564 millions de dollars sont
nécessaires pour copier le modèle de développement d’aide
sociale colombien. Puisque le budget colombien pour le système
d’aide est de la Colombie est de 236 millions et la population est
deux fois moindre. La population du Mexique est de 110 millions
tandis que celle de la Colombie est de 46 millions donc le budget
devrait être doublé. Selon le Secrétaire des affaires publiques, le
budget alloué au Secrétaire de la Défense et de la Marine est
d’environ 2,5 milliards de dollars américains. Il est donc réaliste
d’envisager un transfert de fonds du budget militaire au budget
du développement d’un système d’aide. Si le gouvernement
mexicain n’a pas les fonds nécessaires pour le budget, la
communauté internationale pourrait venir en aide au Mexique,
car le problème des drogues est un problème planétaire qu’on
24
HAZARD, Leah. Mexico’s war on drugs: a war on the economy?,
www.globalinvision.org/2008/09/08/mexico-war-drugs-war-economy, consulté
le 29 février 2011
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tente d’effacer. Si le gouvernement mexicain ne veut pas faire
appel à la communauté internationale, il pourrait toujours faire
un emprunt au Fonds Monétaire International qui verserait des
fonds au Mexique à des taux d’intérêt dérisoires. Selon plusieurs
spécialistes, la légalisation de la marijuana permettrait de freiner le
développement des cartels de la drogue. On estime que la vente de
marijuana représente entre 50 à 75% des revenus des cartels mexicains,
soit 36 milliards par année. La marijuana constitue un revenu stable
pour les cartels car, malgré que le profit engendré par la vente de
cannabis soit faible comparativement à celui de la cocaïne, la marijuana
se cultive aisément en sol mexicain. La cocaïne engrange de plus gros
profits, mais elle doit être importée par les cartels : il est donc plus
difficile de s’en procurer.
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