adapter nos interventions à la réalité autochtone

Transcription

adapter nos interventions à la réalité autochtone
ADAPTER NOS INTERVENTIONS
À LA RÉALITÉ AUTOCHTONE
Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations
du Québec et du Labrador (CSSSPNQL)
Ce projet a été rendu possible grace à une contribution financière provenant de
Programme d’action communautaire sur le sida et du Programme de prévention,
de soutien et de recherche pour l’hépatite C Santé Canada.
Les vues exprimées dans ce rapport sont celles des auteurs uniquement et ne représentent pas nécessairement la position officielle de la CSSSPNQL et de nos bailleurs
de fonds.
Révision et adaptation du document sous la direction de Pierre Picard du Groupe de
recherche et d’interventions psychosociales en milieu autochtone (GRIPMA)
AVANT-PROPOS
Le Canadien moyen […] ne sait pas à quel point les Autochtones du Canada sont en mauvaise santé. En effet, dans de nombreuses régions, l’état de santé des Autochtones est semblable à celui des populations du tiers monde.
Dr Chris Durocher
Yukon Medical Association
Teslin (Yukon), 27 mai 1992
Bien que la santé des Autochtones ait connu des améliorations importantes au cours des dernières décennies, le système de santé n’a pas encore réussi à rectifier cette disparité. Les peuples autochtones
voient leur état global de santé tomber bien en-dessous de celui des autres Canadiens. L’espérance de
vie des Autochtones est d’environ huit ans inférieure à celle du Canadien moyen. Les affections chroniques, la mortalité post-natale, les morts accidentelles, certaines maladies infectieuses et les troubles
mentaux continuent, de façon tout à fait disproportionnée, à être très répandus chez les Premières Nations.
L’existence de certaines similarités entre la culture dominante et la culture autochtone à l’égard des besoins de traitement, ne peuvent évacuer la nécessité de développer des méthodes thérapeutiques ou des
types d’intervention spécifiques. À cet effet, Pierce et Pierce (1984), ont déjà souligné l’inefficacité des
programmes de traitement coupés des variables psychologiques et situationnelles propres à une culture.
À cet égard, même si le Canada considère les Autochtones comme des citoyens à part entière et qu’à ce
titre, ils sont soumis à la même législation que tous les autres Canadiens, il n’en demeure pas moins
qu’ils constituent un groupe culturel différent. L’existence de particularités, tant au niveau des causes
pouvant mener à l’émergence d’un trouble de santé que des moyens envisagés pour y remédier, font
ressortir ce phénomène1. Ainsi, non seulement se distinguent-ils des Canadiens en général mais les collectivités autochtones se différencient également entre elles sur les plans culturel, linguistique et géographique. Dans ce contexte, elles s’associent à une vaste gamme de traditions culturelles, constituent 11
groupes linguistiques, parlent plus de 50 langues et chacune possède sa propre histoire. Leur spiritualité
ainsi que toutes les croyances et les cérémonies qui y sont rattachées font de ce peuple un groupe social
tout à fait autonome et indépendant de toutes autres cultures. L’arrivée des Européens est venue bouleverser les fondements mêmes des nations autochtones. Personne ne met en doute qu’il y a eu dans le
passé, de nombreuses tentatives aussi variées les unes que les autres pour assimiler les Amérindiens.
L’histoire témoigne de ce désir de la société dominante à acculturer les Amérindiens. On ne peut nier
l’existence de faits concrets qui, en plaçant beaucoup de collectivités devant une dépossession et une
exploitation progressive de leurs territoires, ont suscité un effritement de leur mode de vie. Longtemps,
les Amérindiens ont été exposés à des formes de violence spirituelle et culturelle.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
2
L’avènement des pensionnats, l’interdiction de pratiquer leur spiritualité et de parler la langue,
l’instauration du système des réserves et la sédentarisation ont contribué à les marginaliser, à les appauvrir et à détériorer leur état de santé. Ces pratiques d’assimilation ont créé non seulement une confusion
au plan identitaire mais, dans certains cas, une perte d’identité contribuant ainsi à démanteler des habitudes de vie jusque-là bien organisées.
Socialement, les peuples autochtones ont eu du mal à intégrer une manière de vivre imposée plus ou
moins subtilement par la société dominante laissant des séquelles importantes, tant chez les individus
que sur les collectivités entières, donnant lieu à une multiplicité de problématiques sociales et à un mauvais état de santé.
Dans ce contexte où nous souhaitons tous une amélioration de l’état de santé globale des Premières
Nations, nous devons revoir, dans certains cas, nos pratiques. Les éléments suggérés dans ce document
préconisent l’adoption de l’approche multidisciplinaire comme fondement à toute intervention visant le
mieux-être des peuples autochtones. En effet, on espère que l’action multidisciplinaire qui est la collaboration à différents niveaux (coordination, développement de stratégies, pratique) entre des gens provenant de différents milieux et de différentes formations, favorisera l’échange, la compréhension et l’accès
des Premières Nations au système de santé.
Une telle démarche d’ajustement implique par ailleurs que les différents partenaires puissent reconnaître
leurs difficultés à répondre aux besoins de la clientèle autochtone ainsi qu’à l’incompréhension qui pourrait survenir, à cause des traits culturels qui distinguent cette clientèle.
Il est bien évident que le contenu de ces pages à lui seul ne parviendra pas à enrayer les statistiques
souvent alarmantes de l’état de santé global des Premières Nations. Nous souhaitons vivement cependant que ce document puisse aider les professionnels de la santé à acquérir suffisamment de connaissances à l’égard des Premières Nations leur permettant ainsi de revoir certaines pratiques dans le but de
les adapter aux traits culturels des Autochtones. Si cet objectif était atteint, nous aurons alors tous contribuer à notre manière à trouver des éléments de solution aux lacunes et aux obstacles du système de
soins de santé actuel chez les Premières Nations.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
3
TABLE DES MATIÈRES
Table des matières ............................................................................................................................4
Index des figures................................................................................................................................5
Introduction ........................................................................................................................................6
Considérations générales ..................................................................................................................9
1.1
1.2
1.3
Profil démographique................................................................................................................9
Regard historique sur la santé autochtone...............................................................................10
Regard actuel de la santé des Autochtones.............................................................................13
Pensionnats .......................................................................................................................................24
Quelle est la situation des autochtones en rapport avec l’hépatite C?.............................................33
Que peut-on faire maintenant? ..........................................................................................................34
Concepts pratiques ............................................................................................................................36
Annexe 1
« Culture et traditions wendat » Santé et maladies...........................................................................43
Annexe 2 ............................................................................................................................................44
Annexe 3 ............................................................................................................................................47
Annexe 4 ............................................................................................................................................67
Références.........................................................................................................................................77
Glossaire ............................................................................................................................................81
Bibliographie ......................................................................................................................................82
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
4
INDEX DES FIGURES
NUMÉROTATION
TITRE DES FIGURES
DES FIGURES
PAGE
Figure 1
« Les Nations »
8
Figure 2
La roue médicinale appliquée au cycle de vie
12
Figure 3
Nombre (et %) de gens déclarant certains problèmes
14
Figure 4
Problèmes de santé importants pour les Autochtones
15
Figure 5
Incidence des cas d’hépatite C aigu
33
Figure 6
Mise en opposition des valeurs
37
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
5
INTRODUCTION
Selon différentes études, pour qu’une action multidisciplinaire ait un impact, les différents membres du
groupe doivent travailler ensemble, d’où l’importance d’une sensibilisation avant de débuter le travail
d’équipe (Mattassich, Monsey, 1992)2. L’approche multidisciplinaire, qui permet la communication et la
mise en commun des connaissances et habilités des intervenants provenant de différentes disciplines,
repose sur le respect de chacun des membres, sachant que chaque personne possède une expertise et
que la mise en commun et l’intégration des diverses connaissances permettront d’avoir une meilleure
compréhension de la communauté desservie. C’est à ce moment seulement qu’on peut dire que
l’intervention s’adresse au client dans sa globalité. Une action multidisciplinaire bien orchestrée devrait
ainsi permettre à chaque intervenant d’atteindre ses objectifs d’intervention et de mieux desservir sa
clientèle.
Vers une intervention globale
Promouvoir la santé parmi les Premières Nations demande l’adaptation des interventions afin de toucher
aux différents aspects de la réalité humaine, et cela avec un désir de comprendre et de respecter les
valeurs, le mode de vie, les comportements et les pratiques culturelles de l’autre. L’expertise pour y parvenir est présente dans les ressources existantes. Ainsi, les ressources institutionnelles en santé possèdent l’expertise quant à l’étiologie et le traitement des maladies, et les divers groupes autochtones possèdent, quant à eux, l’expertise d’intervention auprès des communautés. Cependant, les échanges entre
les deux groupes sont parfois déficients. Or, l’action multidisciplinaire peut devenir une source de savoir
et favoriser des pratiques novatrices.
Pour établir un rapport équilibré et harmonieux entre le client et la personne soignante, il est essentiel de
comprendre le patrimoine culturel du client autochtone afin de pouvoir jeter des ponts sur l’abîme qui les
sépare. L’histoire pour les nations autochtones a légué un lourd patrimoine.
Bien que l’on voit souvent le Canada comme offrant un cadre où la qualité de vie est idéale, il existe deux
réalités dans cette nation. L’une est pour la plupart des Canadiens; l’autre, pour les Autochtones. Les
données sur les premiers habitants du territoire qui constitue maintenant le Canada ressemblent à celles
de la plupart des autres pays colonisés : alimentation inadéquate, logement et hygiène inférieurs, chômage et pauvreté, discrimination et racisme, violence, services inadéquats ou absents, taux élevés de
maladies ou de blessures physiques, sociales et psychologiques, invalidité et mort prématurée.
Une conséquence prévisible de ces injustices est que les peuples autochtones voient leur état global de
santé tomber bien en-dessous de celui des autres Canadiens. Par exemple, l’espérance de vie des Autochtones est d’environ huit ans inférieure à celle du Canadien moyen.
Mais pourquoi en est-il ainsi? Les facteurs historiques sont certes importants à retenir dans l’explication
de l’émergence et du maintien des problèmes de santé. Cependant, les conditions de vie actuelles en
milieu autochtone doivent aussi être considérées dans un contexte plus large de destruction de la culture
ce qui augmentent les risques de troubles divers de santé. L’environnement social des communautés
amérindiennes s’apparente à un environnement pathogène issu très souvent d’un processus
d’acculturation et de déculturation. L’insensibilité, l’ignorance et l’incompréhension de la culture dominante à l’égard des Premières Nations créent un fossé et un irritant majeur à l’établissement de fondements sur lesquels pourraient s’établir des rapports équitables et honorables.
Comme ce document est une tentative de rapprocher les points de vue des professionnels de la santé et
ceux de leurs clients autochtones, nous avons pensé, dans un premier temps, fournir des renseignements sur l’état de santé globale des Premières Nations en isolant les variables historiques et les facteurs précipitants liés au mauvais état de santé des Autochtones en apportant une attention plus spécifique à la propagation du VIH/sida parmi la population.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
6
Dans une deuxième partie, nous mettons en opposition les concepts de santé parmi la culture dominante
et la définition que s’en donne les Premières Nations et porterons un regard sur les valeurs différentes
entre les deux peuples et les traits culturels qui les différencient. Enfin, par un souci de pragmatisme,
nous fournissons à l’intention des professionnels de la santé à la lumière de toutes les informations
contenues dans ce document, des nouvelles manières de faire, qui, nous le souhaitons vivement, puissent contribuer à faciliter le travail des professionnels d’une part, et d’autre part à améliorer l’accessibilité
des Premières Nations au système de santé publique. Concrètement, nous désirons :
1.
Sensibiliser les organismes, institutions et professionnels de la santé à reconnaître l’existence de valeurs différentes et de besoins spécifiques des
Premières Nations, ainsi qu’à leurs rôles et responsabilités face à ces populations socialement et culturellement différenciées;
2.
Faciliter le rapprochement des professionnels de la santé avec les intervenants communautaires et la population autochtone (maillage);
3.
Outiller les professionnels de la santé afin d’appuyer et de renforcer leurs actions auprès de la clientèle issue des communautés autochtones.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
7
FIGURE
1
LES NATIONS
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
8
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
1.1
PROFIL DÉMOGRAPHIQUE
Premières Nations du Québec
Les Premières Nations du Québec comptent 75 296 personnes et sont réparties dans 59 communautés
différentes (Affaires indiennes et du Nord Canadien, 2001). Cette population est composée de 11 Premières Nations distinctes concentrées dans une collectivité ou plus. La population et la localisation géographique varient considérablement d’une Première Nation à l’autre, et d’une collectivité à l’autre. Les communautés sont dispersées partout dans la province, dans des régions isolées et rurales, et dans des régions qui se situent à la limite d’importantes villes.
Les Premières Nations représentent 8 % de la population autochtone du Canada et 1,2 % de la population de la province de Québec.
Les membres des Premières Nations demeurent principalement dans leur collectivité (70,4 % dans les
communautés par rapport à 29,6 % qui vivent à l’extérieur de la collectivité. (AINC, 2001). De nombreuses communautés des Premières Nations sont situées dans des régions isolées et éloignées qui ne sont
pas facilement accessibles; ces communautés sont relativement nouvelles : elles ont été créées dans les
15 dernières années, et l’usage des langues autochtones dans les communautés le reflète. Le taux
d’usage de la langue autochtone au Canada est le plus élevé chez les Premières Nations du Québec. La
langue maternelle de près de la moitié (47 %) de la population autochtone du Québec est autochtone, ce
qui représente le taux le plus élevé de toute province. (Statistique Canada, The Daily, 1998).
La population des Premières Nations du Québec est jeune (42 % des Premières Nations du Québec ont
moins de 19 ans par rapport à 33 % de la population québécoise). Quand à l’accroissement démographique, celui-ci représente un taux deux fois supérieures à celui observé chez les Québécois (Affaires Indiennes et du Nord Canadien, 2000).
(Pour plus d’information relativement à la répartition géographique, veuillez vous référer à l’annexe 2 du
document ainsi qu’à l’annexe 3 relativement aux principaux organismes autochtones et gouvernementaux. Quant aux soins de santé non-assurés, veuillez vous référer à l’annexe 4.)
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
9
1.2
REGARD HISTORIQUE SUR LA SANTÉ AUTOCHTONE
Penny Ericson, porte-parole de l’Association canadienne des écoles universitaires de nursing, a formulé cette observation lors des assises de la Commission royale sur les peuples autochtones en 1992 :
[TRADUCTION] Le changement de paradigme auquel nous assistons actuellement dans le domaine des soins de
santé confirme ce que les Autochtones ont toujours pensé au sujet de la santé et de la guérison. Par exemple, les
soins de santé primaires constituent le cadre d’action de l’Organisation mondiale de la Santé dans la société
d’aujourd’hui. […] Les principes dont s’inspirent les soins de santé primaires sont semblables à ceux du cercle de vie
ou de la roue de l’Esprit, qui ont guidé des générations d’Autochtones en matière de soins de santé.
Bien que les Premières Nations aient souffert de différentes maladies même avant l’arrivée des Européens et que ces dernières connaissent parfois une explosion exponentielle de nos jours, leur manière
d’aborder la santé a toujours été en lien avec une conception holistique qui relie le corps, la raison, le
cœur et l’esprit, et rattache les individus à la communauté et à la terre dans laquelle l’être humain est
enraciné.
À ce propos, la Commission royale sur les peuples autochtones (CRPA) s’est rendue compte que le désir
des peuples autochtones d’aborder les concepts de la santé de manière holistique était une des préoccupations majeures exprimées par les Autochtones interrogés : « Les conceptions autochtones sur la
santé et la guérison prennent leur source dans la position selon laquelle tous les éléments de la vie sont
interdépendants. Par extension, le bien-être découle d’un équilibre et d’une harmonie entre tous les éléments de la vie personnelle et de la vie collective. »
Le concept du cercle ou du cycle est un thème fondamental commun à de nombreuses cultures autochtones. Plutôt que d’être vu individuellement, un objet peut être perçu comme un élément dans une séquence d’éléments solidaires et répétés. Cette vision holistique du monde s’est inspirée de la nature. Les
cycles représentés peuvent être les cycles de la vie des êtres humains ou des animaux, des plantes et
des saisons, ou des qualités de l’être (physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles) et ils peuvent
être interdépendants ou superposés, formant un cadre conceptuel puissant grâce auquel on peut interpréter le monde. Tout comme dans la nature, chaque partie du cycle doit être en équilibre avec les autres
parties; sinon, des problèmes comme la maladie ou la famine peuvent surgir. Rupert Ross décrit ainsi
son interprétation de la manière dont les cycles de la nature ont pu inspirer et fortifier la culture et
l’éthique autochtones :
« Le sentiment de sécurité engendré par la vision de la vie comme étant une aventure
cyclique était constamment renforcé par une multitude de choses. Les saisons
s’enchaînaient en succession régulière, tout comme tous les autres aspects du monde
naturel, depuis les baies qui mûrissent jusqu’aux caribous qui s’accouplent, en passant
par les poissons qui frayent. Chacune des parties de la création se répétait d’année en
année, avec les mêmes formes, nombres et conditions qui étaient déjà familiers... pour
que la roue de la vie continue de tourner, il était nécessaire d’interférer aussi peu que
possible. Qu’il s’agisse d’un oiseau, d’une plante, d’un animal ou d’un poisson, chaque
chose qui était prise l’était à regret et avec une cérémonie obligée de remerciements
respectueux. Celui qui prenait plus que ce dont il avait besoin mettait tous les autres en
danger lorsque la roue tournait et que la famille revenait au même endroit ».3
Cette autre description appartient aux conceptions des Inuits sur la santé et la guérison :
« La vision inuite du corps offre une vision holistique de l’individu et de son unité avec
son milieu, une partie d’un tout, qui tire son sens des relations que les êtres humains entretiennent avec tout ce qui vit et tout ce qui les entoure ... C’est un modèle caractérisé
par la continuité, au contraire du modèle scientifique qui a été décrit comme un modèle
de discontinuité ... »4
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
10
La roue médicinale est un modèle circulaire qui peut servir de cadre à la compréhension. Utilisée historiquement comme outil d’enseignement par les peuples autochtones de la famille linguistique algonquienne, la roue médicinale continue d’être largement en usage chez de nombreux peuples des Premières Nations et des Métis. Une fois que sont disposés sur la roue médicinale les cycles de vie des différents phénomènes et objets, y compris les plantes, les animaux, les saisons ainsi que les états et les
contextes humains, les divers arrangements conceptuels peuvent se superposer en trois dimensions de
façon à montrer les rapports d’interdépendance.
Rosella Kinoshemeg, infirmière et enseignante traditionnelle, illustre ainsi l’application de ce point de vue
cyclique et holistique à la santé et au bien-être :
« La roue médicinale a enseigné des lignes de conduite sur la manière de s’appliquer à
atteindre l’équilibre, physiquement, mentalement, socialement, spirituellement et sur le
plan émotionnel. Ceci a été obtenu en utilisant les symboles des quatre couleurs et les
qualités positives des animaux, des oiseaux ou des plantes placées dans les quatre directions ».5
Les pratiques de guérison traditionnelles (également nommées « autochtones ») qui tiennent compte du
mieux-être physique, spirituel, émotionnel, social et mental peuvent se combiner par synergie aux approches médicales occidentales afin de produire des approches autochtones originales dans le domaine de
la santé. Les pratiques traditionnelles et occidentales présentent chacune des forces et des faiblesses.
Les préférences pour l’une ou l’autre varient selon les communautés. Les centres de santé de l’Ontario,
qui offrent des soins primaires adaptés à la culture des populations autochtones en milieux urbain et rural, ont la possibilité d’inclure des guérisseurs traditionnels à leur équipe multidisciplinaire. Une étude
récente montre que la clientèle a plus souvent accédé aux services de promotion de la santé quand ils
étaient reliés aux habiletés et aux connaissances traditionnelles (y compris les questions de nutrition et
de diététique) sur une variété d’autres sujets, y compris la toxicomanie, certaines maladies ou affections,
la gestion du stress, la dépression ou la prise d’autonomie. La plupart des répondants ont signalé que
ces services les ont « beaucoup » aidés. Les centres de santé en milieu urbain semblaient plus susceptibles que les centres de santé en milieu rural (qui desservent les Premières Nations vivant dans les réserves) d’avoir intégré une composante traditionnelle à leurs services de santé6.
La bonne santé est un lien entre l’individu et la famille, la collectivité et la terre, formant ainsi un cercle de
dépendance et d’interdépendance, que certains appellent la roue de l’Esprit. Pour les non-Autochtones,
la santé a surtout été considérée comme le résultat de soins médicaux. Mais nous découvrons rapidement que tout système de soins dans lequel la santé se définit simplement par l’absence de maladie et
de handicap comporte de profondes lacunes.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
11
FIGURE
2
LA ROUE MÉDECINALE APPLIQUÉE AU CYCLE DE VIE
LA ROUE MÉDECINALE APPLIQUÉE AU CYCLE DE VIE
« Les nourrissons sont vus
par leurs aînés, leur famille
et leur communauté comme
des dons du Créateur »
« Les enfants apportent
l’amour, le respect,
l’affection et le partage
à leur famille… la jeunesse amène l’activité
et du piquant à la vie »
Nourrissons et
très jeunes enfants
Enfance et
Jeunesse
Grands-parents
et aînés
Jeunes adultes
et parents
« Par leur rôle de guérisseur
de conseillers, de guides et
de gardiens des enseignements et des cérémonies
autochtones, les aînés
apportent la sagesse et
l’amour. Au niveau spirituel,
ils nous aident à comprendre
les choses et à leur donner
un sens »
« Les jeunes se
déplacent en direction de l’ouest,
c’est-à-dire vers la
maturité et
l’action… »
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
12
1.3
REGARD ACTUEL DE LA SANTÉ DES AUTOCHTONES
Les témoignages et les recherches montrent que la santé de nombreux Autochtones laisse à désirer sur
les plans social et affectif. L’effondrement de l’ordre familial et communautaire issu de la colonisation est
un élément important dans l’étiologie des cas de détresse sociale et affective. Les conséquences du désordre social peuvent aussi se mesurer par la réduction de l’espérance de vie et aussi par la détérioration
de la santé physique, car elles sont la cause de nombre d’accidents et de blessures et du laissez-aller
général.
Problèmes de santé les plus fréquents des peuples autochtones :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
ESPÉRANCE DE VIE;
MORTALITÉ INFANTILE;
POIDS DE NAISSANCE;
TAUX DE MORTALITÉ*;
BLESSURES, EMPOISONNEMENTS ET SUICIDE;
AUTRES CAUSES DE MORTALITÉ (maladies du système circulatoire et appareil respiratoire, tumeurs,
cancer du poumon, bronchopneumopathie);
AFFECTIONS CHRONIQUES;
DIABÈTE; OBÉSITÉ; ALIMENTATION;
MALADIES INFECTIEUSES;
VIH/SIDA.
TABAGISME;
ABUS D’ALCOOL ET DE DROGUES;
SYNDROME D’ALCOOLISME FŒTAL ET EFFETS DE L’ALCOOL SUR LE FŒTUS;
VIOLENCE FAMILIALE, PHYSIQUE ET SEXUELLE;
SANTÉ MENTALE;
INVALIDITÉ;
SANTÉ DENTAIRE;
EXPOSITION AUX CONTAMINANTS DE L’ENVIRONNEMENT.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
13
FIGURE
3
NOMBRE (ET %)
DE GENS DÉCLARANT CERTAINS PROBLÈMES
NOMBRE (ET %) DE GENS DÉCLARANT QUE CERTAINS PROBLÈMES
SOCIAUX EXISTENT DANS LEUR COMMUNAUTÉS7
Problème social
Amérindiens vivant
dans des réserves ou
des établissements
indiens
n=102 075
Amérindiens ne
vivant pas dans des
réserves
n=186 295
Métis
Inuits
Total*
n= 84 155
n=20 805
n=388 900
Suicide
35 195 (34,5)
38 005 (20,4)
18 200 (21,6)
8 575 (41,2)
98 690 (25,4)
Chômage
79 900 (78,3)
112 195 (60,2)
56 330 (66,9)
15 505 (74,5)
261 100 (67,1)
Violence familiale
44 975 (44,1)
67 820 (36,4)
32 805 (39,0)
9 040 (43,5)
152 435 (39,2)
Abus sexuel
29 555 (29,0)
40 605 (21,8)
19 350 (23,0)
7 305 (35,1)
95 400 (24,5)
Toxicomanie
60 010 (58,8)
80 390 (43,2)
38 060 (45,2)
10 195 (49,0)
186 425 (47,9)
Alcoolisme
74 715 (73,2)
104 280 (56,0)
49 520 (58,8)
11 980 (57,6)
237 680 (61,1)
Viol
16 735 (16,4)
24 725 (13,3)
12 305 (14,6)
5 190 (24,9)
58 120 (14,9)
Source: Statistique Canada, Le Quotidien, catalogue no 11 001E, 29 juin, 1993 : S.O. ministre de l’Industrie, 1993.
*Les totaux sont moins que la somme des groupes précédents parce que plusieurs Autochtones sont compris dans
plus d’un groupe.
7
Statistics Canada.Language, tradition, health, lifestyle and social issues : 1991 Aboriginal Peoples Survey. The Daily 1993; June 29:1-6. Catalogue no. 11-001E.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
14
FIGURE
4
PROBLÈMES DE SANTÉ IMPORTANTS POUR LES AUTOCHTONES
PROBLÈMES DE SANTÉ IMPORTANTS POUR
LES AUTOCHTONES
Infection des voies respiratoires, asthme, otite moyenne
gastro-entérite, SMSN, accidents, caries, SAF/EAF, anémie, affections cutanées,
méningites.
Infection des voies respiratoires, asthme, diabète, tabagisme, toxicomanie, suicide,
caries, affections cutanées.
Nourrissons et
très jeunes enfants
Enfance et
Jeunesse
Grands-parents
et aînés
Jeunes adultes
et parents
Diabète, incapacités, traumaDiabète, blessures et
tisme des pensionnats, soins
empoisonnements, VIH, hépatite
dentaires.
A, B et C, ITSS, calculs
biliaires, cardiopathies
rhumatisales, cancer cervical
violence familiale, tuberculose
incapacité, diabète sucré
gestationnel.
Problèmes de santé propres aux femmes autochtones :
a) CANCER CERVICAL;
B) DIABÈTE GESTATIONNEL;
C) VIOLENCE.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
15
PROBLÈMES DE SANTÉ IMPORTANTS PROPRES AUX NOURRISSONS ET AUX TRÈS JEUNES ENFANTS
« Les nourrissons sont vus par leurs aînés, leur famille et leur communauté comme des dons du Créateur »
Infections des voies respiratoires
Asthme
•
Une bronchite est signalée par la famille pour 9 % des enfants avant
l’âge de 5 ans (ESPNI) contre 3 % pour tous les âges (ELNEJ)8
•
Au Nunavik, un nourrisson sur trois était hospitalisé pour une bronchite
ou une pneumonie au cours de la première année de vie (32 %
d’incidence)9
•
La pneumonie était la quatrième cause de décès depuis l’âge de 28
jours à un an chez les Autochtones des États-Unis10
•
15 % (ESPNI entre 0 et 5 ans) contre 11 % pour tous les âges
11
(ELNEJ)
•
Respectivement 58 et 60 % des enfants des « Natifs de l’Alaska » et
ceux des Premières Nations vivant dans le sud-ouest des É.-U. ont eu
au moins une crise d’otite moyenne aiguë au cours de la première année de vie12
•
Également, augmentation (de 15 à 60 fois par rapport aux nonAutochtones) des taux de complications comme la perforation chronique
et la perte d’audition13
•
« On a observé une forte tendance à l’augmentation des taux de problèmes d’oreilles dans le groupe d’âge des plus jeunes »14
•
La plupart des nourrissons du Nunavik souffrent d’au moins une crise
d’otite moyenne avant l’âge de six mois15
•
Troisième cause d’hospitalisation chez les nourrissons indiens et
« natifs de l’Alaska » (données américaines 1994)16
Otite moyenne
Gastro-entérite et colite
Syndrome de la MSN (Mort •
Subite du Nourisson)
Blessures accidentelles
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
•
De 3 à 4 fois le taux canadien17
Taux 4 fois supérieur de décès dus à une blessure18
First Nations and Inuit Regional Health Survey, National Report, 1999. First Nations and Inuit Regional Health Survey National Steering Committee. St Regis QC: Akwesasne Mohawk Territory, 1999.
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health and Social Services. Kuujjuaq
QC, 1997.
Rhoades ER.The major respiratory diseases of American Indians.Am Rev Resp Diseas 1990;141(3):595-600.
First Nations and Inuit Regional Health Survey, National Report, 1999. First Nations and Inuit Regional Health Survey National Steering Committee. St Regis QC: Akwesasne Mohawk Territory, 1999.
Hu DC. Otitis Media. In:Galloway JM, Goldberg BW, Apert JS (eds). Primary Care of Native American Clients. Woburn USA:Butterworth Heinemann, 1999.
Hu DC. Otitis Media. In:Galloway JM, Goldberg BW, Apert JS (eds). Primary Care of Native American Patients. Woburn USA:Butterworth Heinemann, 1999.
Bridging the Gap: Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa: Canadian Medical Association, 1994.
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik: how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health and Social Services. Kuujjuaq
QC, 1997.
May PA. The health status of Indian children: problems and prevention in early life. Am Indian Alaska Native Mental Health Res 1988;1 (Mono
1):244-83.
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL. Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78. Postl B, Irvine J, MacDonald S,
Moffatt M. Background Paper on the Health of Aboriginal Peoples in Canada Medical Association. Bridging the Gap:Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada.Ottawa:The Association, 1994:pp.9-17.
May PA. The health status of Indian children:problems and prevention in early life. Am Indian Alaska Native Mental Health Res 1988;1 (Mono
1):244-83.
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL.Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78.
First Nations and Inuit Regional Health Survey, National Report, 1999. First Nations and Inuit Regional Health Survey National Steering Committee. St Regis QC: Akwesasne Mohawk Territory, 1999.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
16
Poids de naissance élevé
Caries dentaires
•
17 % des nourrissons autochtones > 4000 g contre 12 % pour
l’ensemble des nourrissons canadiens19
•
Incidence de la carie du biberon : moyennes > 50 %20
•
Syndrome d’alcoolisme
fœtal / effets de l’alcool sur
le fœtus
•
Dysplasie ou anomalie
congénitale de la hanche
Méningite bactérienne
Anémie sidéropénique
Taux d’incidence de 2,2 à 17,9 pour 1000 naissances vivantes aux États
Unis21
Augmentation non probante de la prévalence au Canada22
•
De 35 à 600 pour 1000 à Island Lake (Manitoba) contre 2 à 19 pour
23
1000 en Amérique du Nord
•
Un nourrisson sur trente a souffert d’une méningite bactérienne au
cours de la première année le long de la côte de l’Hudson au Nunavik,
de 1980 à 1990 avec un taux de prévalence de 543/100 000 chez les
enfants de moins de 5 ans24
•
>400 cas pour 100 000 dans le sud-ouest de l’Alaska, dans les années
1970. Il y a eu une diminution subséquente de la prévalence après vaccination contre l’HIB25
•
Dans deux études régionales, 31,9 % et 43 % des nourrissons autochtones, respectivement, avaient des niveaux d’hémoglobine < 110g/l26
•
Au Nunavik, 60 % des enfants de neuf à quatorze mois avaient des
27
niveaux d’hémoglobine <110g/l
•
40 cas de rachitisme chez les enfants des Premières Nations et des
28
Inuits d’un à 49 mois ont été observés au Manitoba de 1972 à 1984
Affections cutanées
Rachitisme par déficience
en Vitamine D
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Bridging the Gap :Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa:Canadian Medical Association, 1994.
Bjkerregarrd P, Young T. The Circumpolar Inuit:Health of Population in Transition. Copenhagen, Denmark:Mundsgaard,1998.
Neale JF.Dental Problems. In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds).Primary Care of Native American Patients. Woburn USA: Butterworth
Heinemann, 1999.
May PA. The health status of Indian children:problems and prevention in early life. Am Indian Alaska Native Mental Health Res 1988;1 (Mono
1):244-83.
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL.Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78.
Henley E, Schwend RM.Developmental Dysplasia of the hip.In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Primary Care of Native American
Patients. Woburn USA:Butterworth Heinemann, 1999.
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health and Social Services. Kuujjuaq
QC, 1997.
Brenneman G. Bacterial Meningitis. In :Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Primary Care of Native American Patients.Woburn
USA:Butterworth Heinemann, 1999.
Willows ND, Morel, Gray-Donald K. Prevalence of anemia among James Bay Cree Infants of northern Quebec. Can Mec Assoc J
2000;162(3):323-6.
Feightner JW.Prevention of iron deficiency anemia in infants. In: Canadian Task Force on the Periodic Health Examination. The Canadian Guide
to Clinical Preventive Health care. Ottawa:Health Canada, 1994;pp.244-55.
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health and Social Services. Kuujjuaq
QC, 1997.
Haworth DC, Dilling LA. Vitamin-D-deficient rickets in Manitoba, 1972-84. Can Med Assoc J 1986;134(3):237-41.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
17
PROBLÈMES DE SANTÉ IMPORTANTS PROPRES AUX ENFANTS ET AUX JEUNES
« Les enfants apportent l’amour, le respect, l’affection et le partage
à leur famille… la jeunesse amène l’activité et du piquant à la vie »
Infections des voies respiratoires
Asthme
Complications de l’otite
moyenne
•
À cinq ans, un quart des enfants du Nunavut ont une perte importante
de l’audition dans au moins une oreille
•
Le taux de décès par blessure chez les adolescents autochtones de
15 à 19 ans est trois fois plus élevé que la moyenne canadienne (176
29
contre 48 pour 100 000)
•
Augmentation de la prévalence dans la région de Sioux Lookout chez
les enfants des Premières Nations de 7 à 15 ans : jusqu’à 2,5 pour
1000 en 199430
•
Dans une enquête auprès des enfants Cris du nord du Québec,
51,4 % des enfants de 11 à 18 ans ont été classés comme fumeurs
•
72 % des Autochtones de 20 à 24 ans sont des fumeurs
•
Une étude dans une ville du centre des Prairies canadiennes a révélé
que plus de jeunes autochtones ont admis l’usage de LSD, de marijuana, de solvants et d’autres hallucinogènes que chez les jeunes
non-autochtones. Les taux de consommation d’alcool étaient semblables
•
Une étude auprès des jeunes dans 25 réserves du Manitoba a révélé
une prévalence de 20 % de l’abus de solvants. L’âge moyen de la
consommation était de 12 ans, mais on a signalé des inhalations dès
l’âge de 4 ans32
•
Le taux de suicide chez les jeunes de 15 à 24 ans est 6 fois celui de la
moyenne nationale33
•
89 % des enfants autochtones de 12 ans et 95 % de ceux de 6 ans
34
avaient des caries dentaires d’après une enquête nationale de 1996
Affections cutanées
Blessures accidentelles
Diabète
Tabagisme
Abus de substances
Suicide
Caries dentaires
29
30
31
32
33
34
31
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL.Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78.
Harris SB, Perkins BA, Whalen-Brough E.Non-insuline-dependant diabetes melitus among First Nations children. New entity among First Nations
people of northwestern Ontario. Can Fam Physician 1996;42:869-76.
Bridging the Gap :Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa:Canadian Medical Association, 1994.
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL.Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78.
Statistics Canada. Health Statistics at a glance. Ottawa:Statistics Canada, 1999.Catalogue no. 82F0075XCB.
Leake JL. Report in the Oral Health Survey of Canada’s Aboriginal Children Aged Six and Twelve. Toronto:Uof Toronto P, 1992.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
18
PROBLÈMES DE SANTÉ IMPORTANTS PROPRES AUX JEUNES ADULTES ET AUX PARENTS
« Les jeunes adultes… se déplacent en direction de l’ouest, c’est-à-dire vers la maturité et l’action… »
Diabète
Blessures et empoisonnements
VIH/SIDA
Hépatite A, B et C
Maladies transmises sexuellement
35
36
37
38
39
40
41
42
•
Dans leur trentaine, 5 % des membres des Premières Nations ont le
diabète, par rapport à 1 % dans la population canadienne dans le
même groupe d’âge35
•
Première cause de décès chez les « Indiens inscrits », chaque année,
de 1984 à 199436
•
Les accidents de véhicules engendrent le type de blessures le plus
courant, suivi du suicide
•
La plupart des accidents en véhicule ont lieu après l’âge de 15 ans
•
Les taux de suicide des Autochtones de 25 à 34 ans sont 4 fois ceux
de la moyenne nationale
•
La majorité des décès dus à un empoisonnement ou à une surdose de
drogue interviennent chez les personnes de 24 à 64 ans37
•
>10 % des cas canadiens connus de SIDA en 1998 touchaient des
personnes d’ascendance autochtone
•
Des données récentes provenant de la Colombie-Britannique, de
l’Alberta et de la Saskatchewan montrent que les Autochtones fournissent 15 %, 26 % et 30 %, respectivement, des infections au VIH récemment diagnostiquées
•
30 % des Autochtones souffrant du Sida ont moins de 30 ans38
•
Taux de séroprévalence beaucoup plus élevé pour les trois infections
•
La séropositivité au VHA est le double de celle de l’ensemble de la
population
•
Le taux de séropositivité à l’antigène de surface de l’hépatite B est de 6
à 10 fois celui de l’ensemble de la population
•
L’anti-VHC est de 10 à 20 fois celui de la population générale39
•
Au Manitoba, une étude a indiqué que les femmes autochtones étaient
fortement à risque de contracter l’infection à chlamydia et la gonorrhée40
•
Les taux d’infection à chlamydia et de gonorrhée au Yukon et dans les
TNO (régions surtout peuplées par des Autochtones) sont de 2 à 11
fois la moyenne nationale41
•
Des données américaines font apparaître des écarts régionaux. On y
note des taux d’infection à chlamydia, de gonorrhée et de syphilis plus
élevés que la moyenne42
Bobet E, for Health Canada. Diabetes among first Nations People. Ottawa:Ministry of Public Work and Government Services Canada, 1998.
Department of Indian and Northern Affairs. Basic Departmental data 1996. Departmental statistics Section, Information Quality and Research
Directorate, 1997.
Lemchuk-Favel, L.Trends in First Nations mortality 1979-1993.Ottawa : Health Canada, 1996.Catalogue no.34-79/1993E.
Laboratory Centre for Disease Control. HIV/AIDS, STD and TB Update.
Minuk GY. Viral hepatitis in the canadian Aboriginal population:emerging mutants abstract from presentation to the bureau of Infectious Diseases. Ottawa:Health Canada, 1999.
Jolly AM, Orr PH, Hammond G, Young TK. Risk factors for infection in women undergoing testing for chlamydia trachomatis and Neisseria
gonorrhea in Manitoba, Canada. Sexually Transm Diseas 1995;22(5):289-95.
Lemchuk-Favel, L. Trends in First Nations mortality 1979-1993. Ottawa:Health Canada, 1996. Catalogue no. 34-79/1993E.
Goldsmith DL. Sexually Transmitted Disease. In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Promary Care of Native American Patients. Woburn USA: butterworth Heinemann, 1999.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
19
•
On a observé des taux de troubles de la vésicule biliaire plus élevés
que la moyenne chez les Premières Nations du nord de l’Ontario et du
Québec, de la Nouvelle-Écosse et chez plusieurs Premières Nations
des États-Unis43
•
Les taux de prévalence du rhumatisme articulaire aigu parmi les peuples des Premières Nations aux États-Unis est le double du taux américain général44
•
Les données américaines indiquent en général des concentrations de
cholestérol plus basses chez les Autochtones que dans l’ensemble de
la population américaine, mais il existe des écarts régionaux
•
Les Autochtones diabétiques avaient de plus fortes prévalences de
dyslipidémies45
•
Des études dans les régions du nord de l’Ontario et du Québec ont
révélé des taux de prévalence de 8,4 %, 8,5 % et 12,8 %. Ces études
ne tenaient pas compte des femmes ayant déjà un diabète
•
Les taux augmentaient en fonction de l’âge maternel et atteignait jusqu’à 46,9 % chez les femmes de plus de 35 ans
•
Le diabète gestationnel était lié à la macrosomie fœtale, à
l’hypoglycémie et à l’hyperbilirubinémie fœtale et à l’augmentation des
taux d’accouchement assisté46
•
Les femmes des Premières Nations en C.-B. ont un taux de mortalité
due au cancer cervical 6 fois plus élevé que celui des femmes nonautochtones47
•
On a fait état de l’augmentation du risque de cancer cervical chez les
48
femmes autochtones en Saskatchewan et aux États-Unis
•
Le cancer cervical est 6 fois plus fréquent chez les femmes inuites du
Nunavik que dans l’ensemble de la population49
•
On a trouvé des taux de prévalence allant jusqu’à 4 % dans certaines
50
communautés des Premières Nations du nord-ouest de l’Ontario
Calculs biliaires
Rhumatisme cardiaque
Dyslipidémies
Diabète sucré gestationnel
Cancer cervical
Polyarthrite rhumatoïde
43
44
45
46
47
48
49
50
Lunt WW, Sampliner RE. Cholelithiasis. In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Primary Care of Native American Patients. Woburn USA:
Butterworth Heinemann, 1999.
Brody EA.Acute Rheumatic Fever, Rhematic Heart Disease, and Valvular Heart Disease. In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Woburn
USA:Butterworth Jeinemann, 1999.
Robbins et al. Plasma lipids and lipoprotein concentrations among American Indians :comparison with the US population. Curr Op Lipidol
1996;7:188-95.
Harris, et al. The epidemiology of diabetes in pregnant native Canadians. Diabetes Care 1997;20(9):1422-5.
Rodrigues S, Robinson E, Gray-Donald K. Prevalence of gestational diabetes mellitus among James Bay Cree women in norther Quebec. Can
Med Assoc J 1999;160(9):1293-7.
Godwin M, et al. Prevalence of gestational diabetes mellitus among Swampy Cree women in Moose Factory, James Bay. Can Med Assoc J
1999;160(9):1299-1306.
Calam BC, Norgrove L, Brown D, Wilson MA. Pap screening clinics with Native women in Skidgate, Haida Swaii. Can Fam Physician
1999;45:355-60.
Gillis et al. Cancer incidence and survival of Saskatchewan northeners and registred Indians, 1967-86. Proceedings of the 8th International
Congress on Circumpolar Health, 1990.
Botwinick O. Gynecologic Health Care. In Galloway JM, Goldburg BW, Alpert JS (eds). Primary Care of Native American Patients. Woburn USA:
Butterworth Heinemann, 1999.
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik Regional Board of Health and Social Services. Kuujjuaq QC, 1997.
Health Canada. Prevalence of rheumatoid arthritis: 1996 Sioux Lookout Zone, Ontario. HIS records. Ottawa: Health Canada, 1996.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
20
Violence familiale
Tuberculose
Invalidité
51
52
53
54
•
Dans une enquête nationale, 39 % des Autochtones ont fait état de la
violence familiale comme un problème social dans leur communauté
•
De plus, 24,5 % ont cité la violence sexuelle comme un problème social dans leur communauté51
•
75 % des cas de tuberculose notés au Canada en 1991 étaient parmi
52
les Autochtones
•
Chez les Autochtones de 15 à 34 ans, le taux d’invalidité est trois fois
plus élevé que pour l’ensemble de la population canadienne53
•
8 % des femmes inuites et 11 % des hommes inuits signalent des diffi54
cultés à entendre une conversation normale
Statistics Canada. Language, tradition, health, lifestyle and social issues : 1991 Aboriginal Peoples Survey. The Daily 1993; June 29:1-6. Catalogue no. 11-001E.
TB in Aboriginal People in Canada. Medical Services branch, 1994. In: Laboratory for Disease Control. National Consultation on the Role of the
Laboratory Centre for Disease control in Tuberculosis Preventionand Control: Proceedings and Recommandations. Ottawa: Health Protection
Branch, 1994.
Statistics Canada, 1-Disability; 2-Housing: 1991 Aboriginal Peoples survey. Ottawa: Statistics Canada, 1994.
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health and Social Services. Kuujjuaq
QC, 1997.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
21
PROBLÈMES DE SANTÉ IMPORTANTS PROPRES AUX GRANDS-PARENTS ET AUX AÎNÉS
« Par leur rôle de guérisseur, de conseillers, de guides et de gardiens des enseignements et des cérémonies autochtones, les aînés apportent la sagesse et l’amour. Au niveau spirituel, ils nous aident à comprendre les choses
et à leur donner un sens »
Diabète
Incapacités
Traumatisme des pensionnats
Soins dentaires
55
56
57
58
•
Environ une personne de plus de 50 ans sur trois a signalé un diabète55
•
48,9 % des Autochtones de 75 ans et plus sont restreints dans leurs
activités quotidiennes à cause de leur santé ou de leur état physique
•
49,6 % des individus de ce même groupe éprouvaient de la difficulté à
suivre une conversation, en général à cause d’un problème d’audition
•
50 % éprouvaient de la difficulté à quitter leur foyer ou à voyager plus
qu’une courte distance56
•
39 % des participants à l’ESPNI de plus de 65 ans ont précisé avoir
résidé dans un pensionnat
•
65 % de ceux qui avaient été résidants d’un pensionnat ont indiqué un
état de santé passable ou mauvais57
•
Trois aînés de plus de 65 ans sur quatre n’avaient pas reçu de soins
dentaires au cours de l’année précédente
•
Environ 30 % des individus de ce même groupe ont mentionné leur
besoin de soins dentaires au moment de l’enquête58
First Nations and Inuit Regional Health Survey, National Report, 1999. First Nations and Inuit Regional Health Survey National Steering Committee. St Regis QC: Akwesasne Mohawk Territory, 1999.
Department of Indian Affairs and Northnern Development. Basic Department data: 1995. Departmental statistics Section. Ottawa: Information
Quality and Research directorate, 1996.
Bridging the Gap :Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa: Canadian Medical Association, 1994.
Bridging the Gap :Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa: Canadian Medical Association, 1994.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
22
ÉTIOLOGIE POSSIBLE DES PROBLÈMES DE SANTÉ GLOBALE DES PREMIÈRES NATIONS
Facteurs historiques
La tendance de la recherche actuelle vise à établir une relation directe entre les phénomènes
d’acculturation et ceux de déculturation dans le développement de pathologies et de problèmes sociaux
(Berry et Kim, 1988)59. Comme on l’a vu précédemment, les Premières Nations ont été soumises à une
domination de la société européenne qui, à plusieurs points de vue, visait essentiellement leur assimilation. La colonisation a débuté il y a fort longtemps et a entraîné avec elle sont lot de conséquences.
La colonisation :
•
•
•
Elle a eu une influence fondamentale et persistante sur la santé physique, mentale, psychologique et
spirituelle ainsi que sur le bien-être des peuples autochtones du Canada;
Elle a une influence sur les rapports actuels des peuples autochtones avec leurs intervenants et avec
le système de santé dominant (issu du système colonial);
Les politiques et autres attitudes qui ont guidé cette histoire subsistent de nos jours. La création du
système des réserves a notamment eu pour effet de modifier considérablement le mode de vie et à
sédentariser la majorité des nations qui étaient alors nomades.
IMPACT DE LA COLONISATION SUR
LE CERCLE DE VIE
Anneau Sacré (monde autochtone) brisé par :
La domination (par d’autres races)
Les politiques gouvernementales
La dépossession de la terre natale
L’imposition d’un ordre social contre nature
La suppression : de la langue, des cérémonies, de
la culture et de la « forme de vie spirituelle »
Les pensionnats
La destruction des systèmes familiaux autochtones
L’esclavage imposé par les Églises et la société
La négation de l’importance historique des Autochtones
La peur
L’ignorance
Les stéréotypes
Les préjugés
L’oppression
Le racisme
Le traumatisme multigénérationnel
La pollution de la «Terre mère »
Le génocide
Adapté d’une illustration d’Avis Archambault, guérisseur traditionnel et transmetteur de
la généalogie Lakota / Gros-Ventre
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
23
PENSIONNATS
Bien que nous puissions répertorier dans l’histoire plusieurs tentatives mises de l’avant pour parvenir au
but ultime de voir disparaître « le problème indien », un fait marquant doit retenir notre attention;
l’avènement des pensionnats. Sans minimiser l’apport des autres faits historiques dans l’émergence et le
maintien des troubles de santé chez les Autochtones, celui du déplacement des enfants vers les institutions cléricales, appelées également écoles résidentielles, a été sans contredit un point tournant dans le
développement de pathologies et dont les Premières Nations subissent encore les influences.
Objectifs des pensionnats
Les pensionnats ont été créés dans le but d'assimiler les Indiens à une société plus civile et à doter ces
derniers d’habitudes d'hygiène, de mœurs et de valeurs plus chrétiennes. Pour parvenir à éduquer les
enfants amérindiens conformément au système « blanc », le gouvernement canadien avait conclu des
contrats avec différentes églises afin que celles-ci puissent recevoir dans leurs institutions les enfants
indiens et les éduquer selon un modèle unique. C’est dans ce contexte que des milliers d’enfants autochtones ont été enlevés à leurs parents, placés dans des pensionnats situés parfois à des centaines de
kilomètres de leurs communautés. La mission des quatre-vingt écoles ainsi créées au Canada était non
seulement d'éduquer les enfants autochtones, mais aussi de leur inculquer un mode de vie selon la religion catholique en leur faisant renoncer à leurs particularités culturelles, linguistiques et spirituelles. Cette
triste page de l’histoire récente des Premières Nations a même été légiférée par une modification apportée à la Loi sur les Indiens en 1920, qui obligeait dorénavant tous les enfants autochtones à fréquenter
ces institutions. Il est bien évident qu’aucune culture, aucune personne et aucun enfant n’est préparé
émotivement, psychologiquement et spirituellement à faire face à une telle situation sans qu’ils en subissent des contre-coups individuellement et collectivement. Qui plus est, lorsque ces mêmes enfants se
retrouvent auprès d’institutions leur interdisant toutes références à leurs valeurs et à leurs langues en
plus d’avoir soumis plusieurs d’entre eux à des actes de violence physique et sexuelle.
On estime qu'au total, environ 100 000 enfants autochtones ont fréquenté ces institutions. À quelques
exceptions près, le gouvernement a exploité ces écoles jusqu'au 1er avril 1969, en partenariat avec diverses organisations religieuses. La plupart des pensionnats ont cessé leurs activités au milieu des années
70. Il aura fallu attendre au début des années 90 avant que certains ex-pensionnaires puissent commencer à révéler la nature des comportements auxquels ils avaient été soumis. C’est à cette époque que le
mur du silence se levait sur les nombreux abus perpétrés sur les enfants autochtones. Les lourdes
conséquences que les pensionnats ont laissées à de nombreuses personnes qui les ont fréquentés sont
multiples. Cependant, les séquelles laissées par ce passage obligé dans les écoles résidentielles sont
non seulement manifestes pour ceux et celles qui y sont allés, mais elles le sont également pour les enfants de ceux-ci.
Conséquences intergénérationnelles
Les conséquences intergénérationnelles des personnes ayant fréquenté ces institutions sont bien évidentes. Lorsque toute une génération a été niée dans ses valeurs et ses croyances, éduquée dans le cadre
d’institutions qui ne lui reconnaissaient aucune dignité, il est bien ardu dans ce contexte, pour les générations suivantes d’avoir des points de référence qui soient suffisamment nutritifs et sains pour leur permettre de grandir au sein de familles et de communautés équilibrées. Parmi les séquelles les plus souvent
rencontrées, on nomme généralement des problèmes sévères d’alcoolisme et de toxicomanie, de taux de
suicide et d’abus sexuel alarmant, de manque d’habiletés parentales, de rejet de la culture, de confusion
identitaire, de violence familiale et de négligence parentale.
Colonisation, pensionnats et racisme institutionnel
Enfin, le racisme institutionnel, tel qu’il s’est manifesté dans le processus de colonisation et dans la création des pensionnats, a été désastreux pour les Premières Nations.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
24
Hors d’un contexte culturel approprié, il est généralement facile de mal comprendre, de mal interpréter et
de mal juger les Autochtones et leurs comportements. Pour l’individu, une telle interprétation erronée
porte atteinte au niveau psychologique, comme le décrit Sid Fiddler, un travailleur social autochtone :
« Historiquement, les perturbations infligées à la culture indienne par le racisme institutionnel, s’ajoutant aux épisodes répétés d’assimilation forcée, de traités violés et de promesses non tenues ont également contribué à la méfiance généralisée des Indiens envers les Blancs. Les pensionnats, les organismes d’enseignement et les petites et grandes villes leur ont donné une expérience personnelle du racisme et sont à la base de leur
méfiance et, par voie de conséquence, des mauvaises relations qu’ils entretiennent avec
les Blancs ainsi que de leur scepticisme et de leur racisme réactionnel à leur égard. Cela
explique la tendance qu’a, en général, le client autochtone à ne pas avoir recours aux
60
services d’assistance sociale, y compris à ceux des thérapeutes blancs. »
Pour un nombre important des survivants autochtones des pensionnats et leurs descendants, le premier
contact avec les symboles d’autorité, y compris les intervenants, s’est fait dans un contexte intimidant et
abusif. Cette expérience négative passée a forgé une attitude de peur et d’appréhension et érigé une
barrière aux tentatives ultérieures d’établir des liens notamment avec les fournisseurs de soins de santé.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
25
FACTEUR PRÉCIPITANTS ET ACTUELS
Outre les facteurs historiques à considérer pour améliorer notre compréhension des troubles de santé
chez les Premières Nations, l’existence de facteurs précipitants et actuels doivent aussi être retenus. Les
déterminants de la santé sont nombreux et parmi ceux-ci, les facteurs psychosociaux sont maintenant
acceptés comme étant décisifs en matière de santé. Or, tel que le décrit les données qui suivent, somme
toute, les Premières Nations ont les pires conditions de vie au Canada par rapport aux nombreux déterminants psychosociaux économiques qui suivent.
•
Le logement
Le logement est un enjeu important pour les collectivités des Premières Nations. En effet, seulement
56,9 % de leurs maisons étaient considérés comme adéquates en 1999-2000. On entend par logement
adéquat un logement qui n’a pas besoin de réparations ou de remplacements mineurs ou majeurs (Affaires indiennes et du Nord Canada, 2002).
En 1999-2000, seulement 41,4 % des collectivités des Premières Nations habitant à 60o de latitude Sud
ont signalé qu’au moins 90 % des maisons étaient accordées aux installations centrales de traitement de
l’eau (Affaires indiennes et du Nord Canada, 2002).
33,6 % seulement des collectivités des Premières Nations ont indiqué qu’au moins 90 % des maisons
étaient raccordées au système communautaire d’évacuation des eaux usées (Affaires indiennes et du
Nord Canada, 2002).
La proportion d’une population qui vit dans des logements surpeuplés est un indicateur important de la
qualité de ses conditions de vie. La famille autochtone moyenne tend à être plus nombreuse que la famille non-autochtone moyenne. Dans les logements situés dans les réserves, il y a 16 fois plus de chances que dans le reste des foyers canadiens qu’une chambre soit occupée par plus d’une personne. Dans
les logements situés hors des réserves, il y a 6 fois plus de chances.
•
Accessibilité aux ressources
Les communautés autochtones, dans la majorité des cas, sont situées dans des régions éloignées et
beaucoup ne sont accessibles que par la voie aérienne. Selon les statistiques de la Direction générale de
la Santé des Premières Nations et des Inuits, environ 20 pour cent des communautés des Premières
Nations n’ont pas encore d’accès routier durant toute l’année.
Après l’effondrement des systèmes traditionnels de soins de santé et leur remplacement par les systèmes médicaux fédéraux, de très nombreux individus doivent être transportés hors de leur communauté
afin de bénéficier de services médicaux, notamment, des services de naissance.
•
Le chômage
Les prestataires d’assurance emploi sont nombreux au sein des communautés. Le taux de chômage des
Premières Nations en 1996 était environ trois fois plus élevé que celui du Canada.
La pauvreté et l’aide sociale
Le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones indique que les peuples autochtones
comptent parmi les citoyens les plus pauvres du Canada. Environ la moitié des enfants autochtones,
dans les réserves comme hors des réserves, vivent dans la pauvreté.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
26
Le manque de capitaux
Le développement économique des collectivités autochtones a toujours été entravé par la difficulté de
rassembler les capitaux nécessaires au lancement d’entreprises et par les restrictions imposées par la loi
sur les Indiens sur les emprunts bancaires et les valeurs mobilières. Sur le plan individuel, les préjugés et
la discrimination empêchent beaucoup d’Autochtones d’obtenir les ressources financières nécessaires à
la mise sur pied d’une nouvelle entreprise.
•
Le niveau de scolarité
Plusieurs jeunes décrochent avant même d’avoir obtenu un diplôme d’études secondaires. Or, nous savons que s’ils ne peuvent trouver un emploi à l’intérieur de leur communauté, ils devront quitter et aller
vivre en milieu urbain. Le problème est que sans niveau de scolarité les emplois se limitent à des salaires
minimum.
L’alcoolisme / consommation de solvants
L’alcoolisme s’avère être un problème important dans un grand nombre de communautés autochtones du
pays. D’abord, cette consommation excessive a de graves conséquences sur la santé. Elle accroît les
risques de maladie du cœur, de cirrhose et d'autres maladies du foie, de gastrites et des cancers liés au
système gastro-intestinal.
L’abus d’alcool a de nombreuses conséquences sociales et émotives qui affectent la vie quotidienne de
milliers d’Amérindiens. Les accidents, les suicides, la violence familiale, la désintégration familiale, le
chômage, la criminalité sont, dans les communautés autochtones, presque toujours associés à une
consommation abusive d’alcool (Gouvernement Canada, 1996b).
La consommation de solvants constitue aussi une menace pour les collectivités autochtones, particulièrement pour les jeunes et les enfants. L’enquête intitulée First Nations and Inuit Community Solvent
Abuse Survey and Study a montré que près de la moitié (48,81 %) des collectivités autochtones ayant
répondu à l’enquête considérait que l’inhalation de solvants était un problème touchant l’ensemble de la
collectivité.
La dislocation de la famille
Chez les Autochtones, le pourcentage des familles monoparentales est environ deux fois plus élevé que
dans la population canadienne en général. Les familles monoparentales ayant une femme à leur tête sont
environ cinq fois plus nombreuses que les familles monoparentales dirigées par un homme.
•
La violence et l’abus sexuel
Une étude menée chez les femmes autochtones du nord de l’Ontario a démontré que 80 % d’entre elles
avaient subi de la violence et plus de 50 % avaient été soumises à de l’abus sexuel. Une autre étude,
celle-ci menée dans les Territoires du Nord-Ouest (Commission royale, 1996) a permis de constater que
8 filles sur 10 de moins de huit ans ont été victimes d’abus sexuel. Quant aux garçons, 50 % d’entre eux
ayant le même âge ont aussi été agressés sexuellement.
Le suicide
Le suicide est une source de préoccupation importante dans beaucoup de collectivités autochtones, car
sa fréquence est deux ou trois fois plus élevée chez les Autochtones en général et cinq à six fois plus
élevée chez les jeunes autochtones que chez les jeunes non-autochtones.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
27
•
Les conflits identitaires
Savoir d’où l’on vient et où l’on va, savoir qui on est, apparaît fort banal. Or, les conflits identitaires, particulièrement chez les jeunes autochtones sont de plus en plus documentés et mis en lien avec l’adoption
de comportements destructeurs.
AMÉLIORATIONS
En dépit de toutes ces statistiques associées aux déterminants non médicaux de la santé qui dressent un
sombre portrait des conditions de vie chez les Premières Nations, des améliorations en matière de santé
(comme l’espérance de vie, la mortalité et la morbidité maternelles et infantiles), sont néanmoins notées.
En effet, l’espérance de vie à la naissance s’est améliorée au sein de la population des Premières Nations. Par exemple, en l’an 2000 celle-ci est passée à 68,9 ans chez les hommes et à 76,6 ans chez les
femmes. Une hausse de 13,1 % et de 12,6 % a donc été observée depuis 1980 (Affaires Indiennes et du
Nord Canada, 2002).
Les taux d'infection des femmes et des bispirituels (gais) autochtones augmentent rapidement. Les utilisateurs de drogues injectables, les personnes incarcérées et les personnes de la rue sont de plus en plus
à risque.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
28
LE VIH/SIDA
À ce sujet, on a noté une augmentation importante du nombre de cas de VIH/sida parmi les Autochtones
du Canada. Des 79 pour cent de cas de sida pour lesquels on connaissait l’origine ethnique, la proportion
des cas impliquant des Autochtones est passée de 1,5 pour cent, en 1989, à 5,6 pour cent de 1993 à
1996, et jusqu’à plus de 10 pour cent en 1998. Des tendances semblables quant à l’augmentation de la
prévalence du sida ont été observées chez les Autochtones aux États-Unis.6 La proportion de cas de
sida impliquant des femmes adultes est deux fois plus grande parmi les Autochtones pour lesquels le
sida a été identifié que parmi la population non-autochtone ayant le sida (17,5 % contre 6,5 %). Enfin, la
proportion d’Autochtones atteints du sida chez les jeunes de moins de 30 ans est plus élevée que chez
61
les non-Autochtones (29,3 % c. 17,6 %) .
Onze cas d’infection au VIH ont été signalés au Nunavut de 1987 à 1998, dont sept cas de sida mortels
au cours de cette même période62. On ne dispose pas de données sur la prévalence du VIH et du sida
pour les autres régions Inuits, mais on pense qu’elles sont basses au Nunavik63.
En dépit de certaines indications selon lesquelles le VIH et le sida ne seraient pas un problème grave
chez les Inuits, plusieurs facteurs en font une population à risque : des taux élevés d’autres ITSS et
d’abus d’intoxicants, un manque de connaissances sur la maladie et sur la manière de la prévenir et un
manque de ressources et de stratégies didactiques correspondant au contexte culturel.
Les données sur la prévalence du VIH au Nunavut et dans les autres régions arctiques ont peut-être tendance à sous-estimer le problème : comme les petites communautés sont très soudées, elles rendent
très difficiles la pratique des tests confidentiels et anonymes et les Inuits à risque pour le VIH doivent
alors voyager à l’extérieur de leur communauté pour être testés.
La pandémie du VIH/sida continue sa progression et menace les peuples autochtones partout dans le
monde. Au cours de la dernière décennie, on a observé une hausse continuelle des cas de sida chez les
Autochtones du Canada. Les experts suggèrent qu'il est possible que jusqu'à vingt pour cent des 16 000
cas de sida connus dans ce pays soient chez les Autochtones. Les Autochtones sont sur-représentés
parmi les nouvelles infections diagnostiquées à VIH : les proportions atteignent 19,2 % en 1998,
s’établissent en moyenne à 24 % en 1999-2001 et culminent à 26,5 % dans les 6 premiers mois de 2002.
FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ AU VIH ET FACTEURS DE RISQUES PROPRES AUX PREMIÈRES NATIONS
Des études dans la société en général démontrent que les infections par le VIH sont plus fréquentes là
où règnent la pauvreté, la violence, l'abus des drogues et l'alcoolisme. Or, comme nous l’avons indiqué
précédemment, les statistiques concernant les facteurs psychosociaux économiques en milieu autochtone constituent en soi des facteurs précipitants et de risque plus grands parmi les Autochtones que dans
la population en général. Pour avoir une meilleure idée des raisons de la progression constante des cas
de VIH/sida parmi la population autochtone, regardons maintenant plus attentivement les facteurs de
vulnérabilité au VIH en y apportant des précisions en lien avec le monde autochtone.
•
L’âge
Les personnes atteintes du sida chez les Autochtones sont généralement plus jeunes que dans le reste
de la société. 30 % de tous les nouveaux cas chez les Premières Nations ont moins de 30 ans et la
proportion femme - homme est de 3 pour 1. Dans certains cas, les gens sont infectés à 19 ou 20 ans. Or,
la proportion de la population autochtone au Québec qui a moins de 19 ans est de 42 %. Enfin, la proportion d’Autochtones atteints du sida chez les jeunes de moins de 30 ans est plus élevée que chez les nonAutochtones (29,3 % c. 17,6 %)64.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
29
•
L’injection de drogues UDI (Utilisateurs de drogues injectables)
En date du 30 juin 2002, 352 Autochtones de sexe masculin avaient reçu un diagnostic de sida. Parmi
ceux dont on connaissait la catégorie d’exposition, 46,2 % étaient des hommes qui avaient des relations
sexuelles avec d’autres hommes, 27,6 % étaient des utilisateurs de drogues par injection, 12,2 % avaient
reçu des facteurs de coagulation et 1,5 % avaient été infectés durant la période périnatale (actualités en
épidémiologie du VIH-sida, avril 2003).
On comptait 106 femmes autochtones parmi les cas diagnostiqués de sida au 30 juin 2002. Parmi celles
dont on connaissait la catégorie d’exposition, 64,4 % étaient des utilisatrices de drogues par injection,
31,7 % avaient des contacts hétérosexuels, 2 % avaient reçu du sang ou des facteurs de coagulation,
2 % avaient été infectées pendant la période périnatale (actualités en épidémiologie du VIH-sida, avril
2003).
La proportion de cas de sida parmi les Autochtones qui ont été attribués à l’injection de drogues a augmenté radicalement avec le temps, passant de 10,3 % avant 1992 à 30 % entre 1992-1996 et à 53,1 %
entre 1997-2001. Dans les 6 premiers mois de 2002, 55,6 % des cas déclarés de sida chez les Autochtones ont été associés à l’injection de drogues (actualités en épidémiologie du VIH-sida, avril 2003). Une
plus grande proportion de cas séropositifs chez les Autochtones sont associés à l’injection de drogues
que les non-Autochtones.
Fait inquiétant, une récente étude a permis à la Vancouver Injection Drug Users Study (VIDUS) de faire
état de séroconversion chez les Autochtones. À cet effet, les chercheurs ont conclus que les UDI autochtones de Vancouver deviennent séropositifs à un rythme deux fois plus rapide que les UDI nonautochtones.
Bien que présentement certains tests pilotes (pîqueries) soient instaurés dans certaines grandes villes,
les communautés autochtones sont encore bien loin de ces pratiques. Les coûts reliés à de tels programmes, le manque de ressources et la peur de stigmatisation et du rejet de la communauté en sont les
principales raisons.
L'intense circulation des Autochtones entre les milieux urbains et les réserves rurales peut amener le
risque d'infection VIH aux réserves les plus éloignées des Premières Nations. Certaines réserves peuvent être dirigées par un conseil peu accommodant pour les gens atteints du VIH/sida. On a signalé des
cas où des hommes gais infectés par le VIH n'ont pas été admis sur leur réserve où ils auraient pu recevoir un traitement holistique.
Un nombre disproportionné de la population incarcérée étant à haut risque peut inconsciemment contribuer à de nouvelles infections tant durant qu'après la période d'incarcération.
Le sexe
La proportion de cas de sida impliquant des femmes adultes est deux fois plus grande parmi les Autochtones pour lesquels le sida a été identifié que parmi la population non-autochtone ayant le sida (17,5 %
contre 6,5 %). Enfin, la proportion d’Autochtones atteints du sida chez les jeunes de moins de 30 ans est
plus élevée que chez les non-Autochtones (29,3 % c. 17,6 %)65.
Dans les rapports concernant les tests révélés positifs pour le VIH selon le sexe chez les Autochtones et
les non-Autochtones entre 1998 et juin 2002, les femmes représentent près de la moitié de tous les cas
séropositifs chez les Autochtones (45,3 %), contre 19,9 % chez les non-Autochtones. Puisque ces dernières sont majoritairement des utilisatrices de drogues injectables, le partage de seringues et la prostitution sont les principales causes qui favorisent la propagation du virus. De plus, ce qui demeure inquiétant
c’est que les femmes en état d’intoxication et/ou victimes d’abus sexuels qui ont des relations nonprotégées, qui contractent la maladie et qui se retrouvent enceintes ont beaucoup de chances de transmettre la maladie à leur enfant à la naissance ou par l’allaitement.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
30
•
Les ITSS (Infections transmissibles par le sexe et le sang)
Les risques reliés aux infections transmissibles par le sexe et le sang sont extrêmement élevés dans
les communautés autochtones. Ceci s’explique pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le taux élevé de
déplacements des Autochtones entre les centres urbains et les régions rurales peut multiplier les risques
d’infection dans les régions les plus reculées.
Comme certaines communautés n’ont pas suffisamment de ressources financières et matérielles pour
donner un maximum d’ateliers sur la prévention, beaucoup d’adolescents adoptent des comportements
sexuels peu sécuritaires. À titre d’exemple, on a observé en 1999 chez les membres des Premières Nations une incidence disproportionnée de maladies infectieuses, la chlamydia (7x plus élevé) et l’hépatite A
(5,3 x plus élevé).
Enfin, il faut noter que différents centres de santé n’ont tout simplement pas le matériel nécessaire et les
ressources humaines pour effectuer différents tests de dépistage.
•
L’incarcération
Il est reconnu que les détenus courent jusqu’à dix fois plus de risques de contracter le VIH/sida que dans
la population autochtone. Or, bien que les Autochtones représentent 2,8 % de la population canadienne,
la population carcérale sous responsabilité fédérale est composée de 18 % d’hommes appartenant aux
Premières Nations.
•
La bispiritualité (homosexualité et lesbianisme)
La culture autochtone est reconnue pour sa mise en valeur de l’équilibre et de l’harmonie dans toute la
création. Aucun élément, aucune force ni aucune pulsion ne domine les autres. Le terme personne bispirituelle tire ses origines de la reconnaissance de la part des Premières Nations du caractère traditionnel
et sacré des personnes qui maintiennent un équilibre en hébergeant à la fois l’esprit masculin et l’esprit
féminin, personnes au double esprit.
La bispiritualité était un phénomène fort bien accepté avant l’arrivée des Européens. En effet, les anciennes croyances acceptaient les bispirituels comme faisant partie de la création et d’un ensemble imaginé
par le créateur. Ils étaient représentés comme les visionnaires, les guérisseurs et les sorciers de la société et étaient respectés en tant que parties vitales de celle-ci.
Avec l’arrivé des Européens, ces croyances ont été remplacées par celles euro-occidentales et nordaméricaines qui considèrent les personnes bispirituels comme ne faisant pas partie de la nature. La discrimination qui en résulte, oblige les jeunes gens bispirituels à fuire de leur communauté vers les grands
centres, où ils s’exposent à de plus grands risques de contracter une ITSS, notamment le VIH/sida.
•
Le haut taux de déplacements
Pour plusieurs raisons, beaucoup d’Autochtones quittent leurs communautés (pauvreté, violence, …) et
tentent de s’établir en ville où les conditions ne sont généralement guère mieux. Il existe un haut taux de
déplacements entre les centres urbains et les régions rurales qui risquent de multiplier les risques de
propagation du VIH/sida dans les communautés les plus isolées.
•
La pénurie de soins, de traitements et de soutien adéquats
La prestation de services aux Autochtones est compromise notamment par le racisme, l’indifférence,
l’incompréhension et la discrimination. De plus, l’absence de soins spécifiques dans les communautés et
l’ostracisme dont les personnes séropositives sont victimes, placent ces dernières dans une grande fragilité.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
31
•
Dépistage
En dépit de l’accessibilité aux tests de dépistage, compte tenu de la petitesse du milieu et d’accros de
certains intervenants au concept de la confidentialité, plusieurs personnes dans les communautés refusent de se voir administrer les examens de dépistage.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
32
QUELLE EST LA SITUATION DES AUTOCHTONES EN RAPPORT AVEC L’HÉPATITE C?
Les taux d’infection par le VHC des populations autochtones sont en fait beaucoup plus élevés que ceux
de la population non-autochtone en général. Selon Santé Canada, la prévalence du VHC chez les Autochtones du Canada est sept fois plus élevée que chez les Canadiens d’origine non-autochtone. Pour
commencer à répondre aux besoins des Autochtones infectés par l’hépatite C, les intervenants doivent
bien connaître certains aspects qui leurs sont particuliers comme la culture, etc.
FIGURE
5
INCIDENCE DES CAS D’HÉPATITE C
AIGUË
DESCRIPTION DU GRAPHIQUE
Si un suivi avait été fait auprès de 100 000 Canadiens d’origine autochtone et d’un nombre égal de Canadiens d’origine non-autochtone au cours de l’année 1999, on aurait observé 18,8 nouveaux cas
d’hépatite C parmi la population autochtone par rapport à seulement 2,92 cas chez les non-Autochtones.
Pour ce qui est de l’année 2000, le nombre de nouveaux cas pour chaque tranche de 100 000 Autochtones et non-Autochtones aurait été de 17,5 et de 3,18, respectivement. En établissant la moyenne des
deux taux pour chaque groupe, puis en les divisant, on constate que le nombre de nouveaux cas chez les
66
Autochtones est, en moyenne, 7,5 fois plus élevé que celui observé chez les non-Autochtones .
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
33
QUE PEUT-ON FAIRE MAINTENANT?
Compte-tenu de tout ce qui précède, il peut paraître laborieux de penser à mettre de l’avant des avenues
de solution aux nombreux facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels et spirituels identifiés
comme déterminants de la santé. Cependant, chaque acteur a des responsabilités et doit travailler à
l’amélioration de la santé, des services et des relations entre les peuples autochtones et la société canadienne. Outre les actions collectives de nature économique et politique, éducative, préventive et curative,
qui dépendent souvent des hautes instances du pouvoir, qui devraient être accrues et adaptées en modifiant notamment la manière de faire du système de santé, c’est en adoptant des attitudes empreintes de
respect et de sensibilité à l’égard des différences culturelles que nous pouvons individuellement participer
à l’amélioration de la santé des Premiers peuples.
Renfry (1992)67 a déjà rapporté que, de manière générale, les Autochtones sous-utilisent les services
d’aide professionnelle d’inspiration nord-américaine, car soit que ceux-ci ne répondent pas à leurs besoins, soit qu’ils n’ont pas confiance en ces services ou soit qu’ ils se voient imposer des valeurs allochtones qui entrent en conflit avec les valeurs préconisées dans leurs sociétés. D’autres raisons ont également été citées pour expliquer la sous-utilisation ou encore l’abandon prématuré du traitement. Il s’agit du
désir d’avoir recours à une forme plus traditionnelle de traitement (Hippler, 1975, La Framboise, Trimble
et Mohatt, 1990)68 et d’une position divergente des thérapeutes allochtones concernant l’étiologie et le
traitement du problème (Manson et Hayes, 1982)69.
Il n’est pas impératif d’être membre des Premières Nations pour intervenir avec succès en milieu autochtone. Il suffit de démontrer du respect à l’égard de la différence. Mais comment peut-on y parvenir sans
comprendre le fondement même de ces différences? C’est ce que nous allons regarder dans la prochaine partie.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
34
CONCEPTS DE LA SANTÉ AUTOCHTONES/NON-AUTOCHTONES*
Comme nous l’avons vu précédemment, les conceptions autochtones sur la santé et la guérison prennent
leur source dans la position selon laquelle tous les éléments de la vie sont interdépendants. Par extension, le bien-être découle d’un équilibre et d’une harmonie entre tous les éléments de la vie personnelle
et de la vie collective.
La roue médicinale est un modèle circulaire qui peut servir de cadre à la compréhension. Utilisée historiquement comme outil d’enseignement par les peuples autochtones de la famille linguistique algonquienne, la roue médicinale continue d’être largement en usage chez de nombreux peuples des Premières Nations et des Métis. Une fois que sont disposés sur la roue médicinale les cycles de vie des différents phénomènes et objets, y compris les plantes, les animaux, les saisons ainsi que les états et les
contextes humains, les divers arrangements conceptuels peuvent se superposer en trois dimensions de
façon à montrer les rapports d’interdépendance.
Les pratiques de guérison traditionnelles (également nommées « autochtones ») qui tiennent compte du
mieux-être physique, spirituel, émotionnel, social et mental peuvent se combiner par synergie aux approches médicales occidentales afin de produire des approches autochtones originales dans le domaine de
la santé. Les pratiques traditionnelles et occidentales présentent chacune des forces et des faiblesses.
Les préférences pour l’une ou l’autre varient selon les communautés. Les centres de santé de l’Ontario,
qui offrent des soins primaires adaptés à la culture des populations autochtones en milieux urbain et rural, ont la possibilité d’inclure des guérisseurs traditionnels à leur équipe multidisciplinaire. Une étude
récente montre que la clientèle a plus souvent accédé aux services de promotion de la santé quand ils
étaient reliés aux habiletés et aux connaissances traditionnelles (y compris les questions de nutrition et
de diététique) sur une variété d’autres sujets, y compris la toxicomanie, certaines maladies ou affections,
la gestion du stress, la dépression ou la prise d’autonomie. Les centres de santé en milieu urbain semblaient plus susceptibles que les centres de santé en milieu rural (qui desservent les Premières Nations
vivant dans les réserves) d’avoir intégré une composante traditionnelle à leurs services de santé70.
*Complément d’information voir Annexe 1 p. 43
Extrait du guide de l'étudiant pour le cours de « Culture et traditions Wendat »
Vision de la Santé et des Maladies
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
35
CONCEPTS PRATIQUES
Les obstacles auxquels font face les Autochtones qui ont besoin de soins de santé pourraient ne pas être
évidents pour le professionnel de la santé œuvrant dans un contexte interculturel. Ceux qui ont déjà été
identifiés peuvent se classer de la façon suivante : les attitudes, les valeurs et les croyances, les conditions structurales et socio-économiques, la langue et la communication.
Les barrières dues aux attitudes peuvent être attribuables au racisme et aux préjugés. Ces derniers se
définissent comme des suppositions ou des stéréotypes inexacts au sujet d’un individu, fondés sur son
appartenance raciale ou ethnique, alors que le racisme implique un comportement préjudiciable intervenant dans un contexte d’inégalité de pouvoir. Si le racisme intentionnel et manifeste est en général évident pour tout le monde et mérite à peine d’être discuté, il y a un racisme plus subtil et non intentionnel
qui n’est perçu que par ceux qui le subissent.
Prenons un exemple : une infirmière affectée au triage dans une clinique urbaine a identifié un client autochtone à son nom de famille et à son fort accent et elle a interprété les lenteurs d’élocution du client et
les longues pauses de quelques secondes précédant ses réponses aux questions qu’elle lui posait
comme l’indication possible d’un état d’ébriété. Le médecin de garde qui, plus tard, a examiné le client, a
constaté qu’il n’était pas ivre du tout mais qu’il avait un problème médical important méritant d’être examiné. Son style de communication provenait de son usage de l’anglais comme langue seconde, les pauses étant, de plus, appropriées dans sa langue maternelle. La conclusion de l’infirmière trahissait un préjugé sur la manière de parler du client, fondé sur un manque de connaissances précises des manières de
parler et sur le stéréotype associant l’abus d’alcool aux Autochtones. Du fait que l’infirmière se trouve
dans une position de pouvoir, cette supposition pourrait être interprétée comme du racisme, bien que non
intentionnel.
Des différences de valeurs et de croyances peuvent faire qu’un individu se sente aliéné dans un milieu de
soins de santé qui ne lui est pas familier. Par exemple, il n’y a pas grand-chose dans un hôpital urbain
achalandé qui puisse paraître familier à une Métisse âgée venant d’une petite communauté rurale. Même
si elle parle couramment anglais, les styles et les cadences de la communication dans un hôpital de
grande ville sont très différents de ceux qui ont cours dans sa propre petite ville, le cadre physique lui est
étranger et la terminologie médicale, ainsi que les examens et la technologie sont étranges et peuvent
être intimidants. Au niveau culturel, la majeure partie du personnel fonctionne selon une perspective entièrement différente. Tous ces facteurs représentent un obstacle majeur pour cette femme qui cherche à
obtenir des soins de santé.
Les barrières structurales qui se dressent entre les services de soins et les individus et communautés
autochtones proviennent directement des ensembles conflictuels de valeurs et de croyances eu égard au
respect et à la non-interférence.
AU PLAN DE L’INTERVENTION
•
Peu importe les habiletés d’un intervenant, ses connaissances et ses qualités, qu’il soit à l’aise
avec ses clients et qu’il entretienne de bons liens avec ceux-ci, si ce même intervenant a le
moindre petit préjugé notamment à l’égard des Premières Nations, son travail d’intervention s’en
trouvera inévitablement affecté. Il importe alors qu’il arrive à mieux comprendre les valeurs culturelles, qu’il arrive à en donner un sens plutôt que de les interpréter faussement à partir de ses références puisées à même la culture dominante. Les tableaux qui suivent mettent en opposition
les valeurs et les systèmes de croyances qui distinguent ceux appartenant à la culture dominante
et ceux qui sont partagés par la majorité.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
36
Dans un article intitulé « Justice and Aboriginal People », James Dumont met en opposition les valeurs
autochtones et les valeurs non-autochtones (certains points ont été adaptés pour les besoins de la
CSSSPNQL) :
FIGURE
6
MISE EN OPPOSITION DES VALEURS
Valeurs autochtones
Valeurs non-autochtones
S’entendre avec le groupe (harmonie), mise en Passer devant ou au-dessus des autres, mise
valeur de la réussite de la collectivité.
en valeur de la réussite individuelle.
Aller de l’avant pour le groupe.
Aller de l’avant pour soi.
Importance du présent.
Importance de l’avenir.
Avoir la conscience du Créateur. La spiritualité La spiritualité est souvent à l’arrière-plan dans
est un lien qui existe entre les individus et les la vie ou un outil pour se sortir de la souffrance
forces naturelles et constitue un mode de vie.
selon un système de croyances.
Les actes religieux sont spontanés et peuvent La religion est compartimentée (les actes relise produire n’importe quand. Ex. : Prière avant gieux sont limités à certains jours de la seles réunions.
maine).
Grand respect pour les aînés qui ont accumulé Peu ou pas recourt aux connaissances des
un grand nombre de connaissances.
aînés.
Peu ou pas d’importance sur l’aspect extérieur Plus grande importance accordée à la tenue
de la personne.
vestimentaire.
Indifférence à l’égard des classes sociales.
Grande importance accordée aux professions
vs métiers.
Les concepts suivants réfèrent davantage aux valeurs différentes auxquelles les professionnels de la
santé risquent d’être confrontés dans l’exercice de leurs fonctions.
Concepts
Santé
Maladie
Valeurs traditionnelles autochtones
Valeurs allochtones
Absence de maladies
La conséquence globale de l’action
de toutes les fonctions vitales et de
l’harmonie qui règne entre elles.
Très souvent associée à une déficience physique et / ou biologique.
Souvent la résultante d’un déséquilibre dans la vie de la personne malade Ce déséquilibre peut-être psychologique, spirituel, émotif ou physique.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
37
Traitement
Doit avoir traversé des évaluations
scientifiques et démontrer des résultats probants.
Médecine alternative
Version primitive et grossière de la
médecine
Si par tradition orale, la propriété
d’une plante a été louangée, le traitement
par
des
méthodes
traditionnelles peut très bien faire
l’affaire.
Manière de transmettre des valeurs
en lien avec la spiritualité.
Diagnostic et recommandations
Diagnostic véridique devant être
partagé exclusivement au client et
suivi «docile» des recommandations
Diagnostic qui sera partagé avec les
membres significatifs de la famille du
client.
Recherche de sens, investigation et
modifications aux recommandations
en y ajoutant des composantes de la
médecine traditionnelle.
Prise de médicaments
On prend ce qui nous est prescrit
La médecine traditionnelle peut être
combinée à la médecine moderne
La guérison
Processus selon lequel la personne
Disparition des symptômes et de
entreprend un cheminement qui dure
toutes traces de la maladie
toute une vie
Les condoms
Moyen de protection efficace contre Moyen
contraceptif
venant
à
les maladies et le VIH/sida
l’encontre de la conception de la vie
Le consentement éclairé
Notion qui risque de susciter la méfiance compte tenu d’expériences
Notion qui va de soi avec les traitepassées
quant
à
l’imposition
ments suggérés.
d’interventions médicales chez plusieurs.
Le silence
Souvent perçu comme un signe de Moyen souvent utilisé pour prendre
passivité qui doit être le plus souvent un répit ou pour entrer en contact
avec ses émotions.
comblé.
Les questions
Moyen de communication démonMoyen de communication pouvant
trant un intérêt, une curiosité assoêtre perçu comme une intrusion.
ciée à l’intelligence.
Contact visuel
Dans plusieurs cultures autochtones,
Garder le contact visuel montre regarder dans les yeux une personne
en autorité est un manque de resqu’on est sincère.
pect.
Notion de temps
Peu important; notion qui n’est pas
Plus on est précis, mieux ce sera rattachée à l’heure mais plus à des
moments de la journée. Ex. : Le soleil
pour la compréhension.
était levé…
71
71
Même si cette opinion tend à changer chez les plus jeunes, beaucoup d’aînés, influencés grandement par l’idéologie catholique persistent à
attribuer au condom une valeur allant à l’encontre de la création.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
38
Compte-tenu de ce qui précède, le succès espéré d’une relation de confiance entre les professionnels de
la santé et leur clientèle autochtone reposera beaucoup sur les façons d’aborder leurs clients en tenant
compte des traits culturels qui les distinguent. Il n’y a évidemment pas de procédures magiques mais les
quelques suggestions qui suivent permettront aux intervenants de faire montre d’une sensibilité et d’une
compréhension qui sont deux conditions essentielles à l’établissement d’une saine relation basée sur le
respect des différences.
LA COMMUNICATION
La langue maternelle
L’usage de la langue maternelle peut être un facteur qui contribue a créer des précédents et des malentendus. Pour ce faire, tout intervenant est vivement appelé à joindre les représentants de santé des
communautés pour connaître la disponibilité d’interprètes lorsqu’un individu requiert ces services dans sa
langue maternelle. Si telle chose n’est pas possible, veuillez vérifier régulièrement si le client a bien compris ce que vous dites. Il est bien important d’avoir recours à un langage très simple.
L’interprétation
L’interprétation de ce qu’on peut dire est différente d’une personne à l’autre et très personnelle. Il se peut
que vous soyez confronté à certains malentendus tout simplement parce qu’il y a eu divergence dans les
propos et que la personne s’est sentie jugée, menacée, etc. Tout professionnel bien intentionné peut à
tout moment se faire mal comprendre et les propos peuvent être interprétés différemment par le client
autochtone et par le professionnel lui-même. Par exemple, lorsqu’un professionnel de la santé recommande une diète sévère à un diabétique, ses avertissements supplémentaires quant à la possibilité de
complications du diabète si le régime n’est pas suivi, susceptibles d’être efficaces pour un autre client
pourraient être perçus comme irrespectueux et accusateurs chez un client autochtone. Si une telle situation vous arrive, tentez de rassurer le client et expliquez-vous davantage. Essayez de percevoir les messages non-verbaux afin de vous aider à ramener la situation. Comme les Premières Nations sont souvent
perçues comme étant des personnes passives, rares sont celles qui s’opposeront de vive voix à vos recommandations. N’hésitez pas à demander régulièrement si vos propos sont bien compris.
Le verbal et le non-verbal
En tant que personne susceptible d’intervenir auprès d’Autochtones, vous allez vous apercevoir que ces
derniers sont plus ou moins expressifs. Ils sont timides et ont de la difficulté à exprimer leurs émotions et
leur état d’être. Fiez-vous davantage aux messages non-verbaux afin de vous aider à comprendre les
situations problématiques. Vous pouvez si vous le désirez vous servir d’imagerie mentale afin de faciliter
votre travail. Les Autochtones aiment associer leurs expériences de vie à des images concrètes. Ils
s’identifient à leur environnement. Essayez d’être créatifs. Par exemple, au sujet de l’alimentation et de
son importance, servez-vous d’une image empruntée à la nature. Il serait bien dommageable pour un
castor si son alimentation reposait sur une consommation carnivore plutôt que herbivore. L’humour pouvant être associé à une telle image (une espèce de fabulation) facilitera grandement la compréhension du
message.
Quoi faire avec les longs silences?
Tel qu’indiqué précédemment, les silences font partie de traits culturels distincts. La plupart des Allochtones cherchent quant à eux à les combler le plus possible, les Autochtones à en bénéficier. Il suffit de
respecter ces moments, de les écouter avec eux. Ces silences peuvent aussi traduire de
l’incompréhension. Assurez-vous alors de bien vérifier si on vous a bien suivi. Si vous pensez qu’un
terme utilisé peut ne pas être compris, reprenez-le et demandez si des précisions sont nécessaires.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
39
Qu’en est-il du contact visuel?
Le regard dans les yeux peut être intimidant et contraire aux valeurs associées au respect de l’autorité.
Bien que vous puissiez vous-même tenter de maintenir le regard sur votre client, ne cherchez pas nécessairement à ce que l’on en fasse autant pour vous.
Aussi, il est important de spécifier que, non seulement vous représentez un système « blanc », mais également une forme d’autorité. En conséquence, tentez d’adopter une position basse et bien que vous
soyez le spécialiste, essayez par votre langage non-verbal de ne pas en remettre sur votre statut. À cet
effet, la disposition en parallèle des chaises dans votre local serait mieux perçue que si vous vous retrouvez derrière votre bureau.
Pourquoi et quoi faire avec les Autochtones qui se présentent à leur rendez-vous avec plusieurs
membres de leur famille?
Le concept de famille est propre à chaque culture. Le concept européen de « famille nucléaire » s’oppose
fortement aux conceptions autochtones de la famille, qui comprend souvent des liens très forts avec un
réseau étendu de personnes apparentées qui seraient considérées comme des parents « éloignés » en
termes occidentaux. La famille étendue joue un rôle important dans les soins et l’éducation des enfants.
Les tantes, les oncles, les grands-parents, les cousins, les frères et sœurs plus âgés, peuvent jouer un
rôle comparable en importance à celui du « parent » européen. La communauté toute entière peut contribuer aux soins et à l’éducation d’un enfant. De plus, il peut exister des différences dans l’importance relative qu’il y a, d’une part, à subvenir à des besoins personnels et à exercer des responsabilités individuelles et, d’autre part, à subvenir aux besoins d’une famille et d’une communauté et d’exercer des responsabilités envers elles.
Il est important que le professionnel de la santé garde à l’esprit l’importance de la famille et de la communauté lorsqu’il travaille avec des Autochtones. Le fournisseur de soins qui cherche à prévenir la carie
dentaire du biberon doit être conscient qu’il ne suffit pas de prévenir « maman » et « papa » des dangers
du biberon sucré, mais que la prévention doit aussi se faire auprès des membres significatifs du client.
En conséquence, il n’est pas rare de voir des Autochtones se présenter à leur rendez-vous avec une
tante, une cousine, tous les enfants du couple… Ces membres sont significatifs et, en tant que professionnel, il serait important de voir à les inclure dans le processus. Les Autochtones sont très attachés à
leur famille et chacun des membres apportent une aide qui permet de stabiliser et de maintenir un certain
équilibre.
Pourquoi et quoi faire avec les Autochtones qui refusent des médicaments d’ordonnance?
« Bien que les Autochtones se soient éloignés des modes de vie de leurs ancêtres, ils attribuent encore de la valeur aux traditions et aux pratiques qui les ont rendus uniques, ce
qui inclut les traditions médicales allant des phytothérapies à des formes de psychothérapie. »
« Ils constatent souvent que les services conventionnels de santé ne comprennent pas
leurs besoins et n’y répondent pas pleinement. Ils veulent réexaminer l’utilité possible,
dans le contexte actuel, de pratiques qui ont été supprimées ou ridiculisées. »72
Le respect envers les remèdes et les soins traditionnels représente donc pour de nombreux Autochtones
une pierre de touche pour des soins de santé culturellement appropriés.
Si un client vous raconte que, pour contribuer à sa guérison il boit une tisane faite de branches de cèdres
et que l’amélioration de son état est davantage imputable aux moyens traditionnels, ne vous en offusquez
pas.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
40
Non seulement la « façon dont les Amérindiens ont acquis leur savoir en matière de plantes médicinales
demeure obscure, mais les résultats sont incontestables. Plus de 500 médicaments de la pharmacothérapie moderne étaient déjà utilisés par les Amérindiens. »
Pourquoi et quoi faire avec les Autochtones qui ne se présentent pas à leur rendez-vous ou qui
sont toujours en retard?
Bien qu’ils se situent par rapport au temps, non par rapport à un horaire, mais plus en lien avec un moment dans la journée, cette notion n’a pas du tout la même valeur que dans la société dominante. Vous
serez en mesure de le constater par vous-mêmes lorsque vous demanderez de décrire la situation en
terme de temps réel. La personne d’origine autochtone se situera plus en fonction du moment de la journée ou de la période de l’année en faisant référence notamment à des éléments de la nature. Après avoir
tenté d’obtenir des précisions sur le début des symptômes par exemple, mais que la réponse demeure
toujours évasive, aidez le client à se situer.
Il se peut également que certains clients se présentent à leur rendez-vous à une toute autre journée que
celle convenue. Il est inutile de démontrer de l’exaspération. Restez calme. Si vous le pouvez, recevezles, sinon convenez d’un autre moment qui sera le plus possible rapproché de la journée où ils se sont
présentés « sans rendez-vous ».
En dépit de toutes ces suggestions, c’est surtout lors de votre entretien avec le client autochtone que
vous devrez démontrer une sensibilité et une compréhension à l’égard de leurs différences. Permettonsnous ici d’apporter quelques suggestions quant à la tenue d’une rencontre avec un membre des Premières Nations.
Lignes directrices lors de l’entrevue
L’entrevue avec le client est probablement l’élément essentiel de votre relation avec lui. Le modèle qui
suit trace les grandes lignes de l’entrevue. Ces étapes sont à titre indicatif et doivent faire l’objet
d’adaptation de la part du professionnel de la santé. D’une manière générale, on recommande toutefois
de procéder de sorte à aborder en premier lieu des aspects généraux et ouverts pour progressivement
orienter l’entrevue sur des aspects plus spécifiques.
Mise en relation (mise en confiance)
Contrairement à certaines prétentions, il n’est absolument pas nécessaire d’être un Autochtone pour
s’acquitter convenablement de sa tâche en tant que professionnel de la santé et arriver à établir un lien.
L’absence de préjugés constitue un point d’ancrage à l’établissement d’une relation de confiance.
L’attitude que vous adopterez sera déterminante quant à la confiance que vous accordera le client et
aura un impact sur la qualité de son implication.
Se montrer sensible à la réalité culturelle dès le début des entrevues peut se traduire simplement par des
questions que vous poserez par exemple sur la pêche, la chasse, les événements communautaires ayant
eus lieu dans la collectivité récemment. En saison, le hockey est un très bon sujet d’introduction à la mise
en confiance particulièrement avec les hommes.
Expliquez votre rôle et le déroulement
Une fois les sujets généraux abordés, prenez le temps de bien expliquer votre rôle et les attentes que
vous avez, et ce, même si l’exercice a déjà été fait. Informez-vous si cela a bien été compris. Ensuite,
expliquez le déroulement de ce qui s’en vient pour lui et les attentes que vous avez.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
41
Récit libre
À cette étape, vous avez probablement commencé à poser des questions sur son état, ses habitudes de
vie… Demandez-lui de préciser sans vous astreindre aux notions de temps et de date. Il est important
d’éviter d’interrompre le client. Prenez note de vos incompréhensions, des incohérences, des contradictions ou encore des questions de précision et reportez-les ultérieurement.
Tel qu’indiqué précédemment, il arrive fréquemment que le client puisse vous paraître passif en ne
s’exprimant que très peu. Il serait préférable de ne pas sauter trop rapidement à des conclusions fondées
sur une erreur d’interprétation. Respectez le rythme. Puis, s’il ne reprend pas la parole, encouragez-le à
poursuivre en reprenant les dernières paroles mentionnées. Tentez de distinguer si ses silences relèvent
davantage de traits culturels que de négation, de minimisation ou de pudeur.
Questions ouvertes
L’objectif des questions ouvertes est de permettre d’élaborer sur des détails. À ce moment, vous pouvez
demander au client de revenir sur des sujets précédemment abordés par « Peux-tu m’en dire plus ce qui
s’est passé lorsque tu t’es retrouvé dans telle ou telle situation ? »
Lorsque vous posez ce type de questions, identifiez de façon claire les sujets sur lesquels vous souhaitez
revenir. Si le silence persiste, tentez d’identifier avec lui les raisons pour lesquelles il ne veut pas parler
de certaines choses.
Questions spécifiques
Cette étape permet de clarifier et d’élaborer certaines réponses fournies par le client et sur lesquelles
vous désirez obtenir des réponses plus précises.
Fin d’entrevue
À la fin d’une entrevue, assurez-vous s’il a bien compris et demandez s’il a des questions à vous poser.
Prenez le temps d’y répondre en ayant toujours recours à un langage des plus simples.
Les lignes spécifiques
1) À toutes ces étapes, si cela s’avère important, demandez les services d’un interprète. Aussi,
comme les membres de la famille élargie sont très importants en milieu autochtone, n’hésitez pas
à demander le support d’une personne importante pour le client.
2) Rappelez-vous que, non seulement vous représentez le « système blanc », mais que vous êtes
aussi membre de la société dominante. Le sentiment d’infériorité que peut ressentir le client à votre égard le placera dans une position de retrait. En conséquence, prenez une position basse.
Conversez dans un endroit calme et discret et disposez les chaises de manière à ce que la personne ne se sente pas menacée.
3) Rassurez immédiatement la personne sur la nature de votre travail.
4) Si le contact visuel est difficile à établir, évitez d’insister à l’obtenir. Ce trait, qui peut être culturel,
témoigne d’une forme de respect à votre égard.
5) Soyez patient devant les longs silences.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
42
ANNEXE 1
Complément à la formation « Adapter nos interventions à la réalité autochtone »
Voici un extrait du guide de l'étudiant pour le cours de « Culture et traditions Wendat »
Skennon!
2.1.5
La maladie
Les Wendats distinguaient différents types de maladies, dues à différentes causes. Premièrement, il y
avait les « maladies naturelles », c’est-à-dire celles que l’on pouvait soigner grâce à certaines plantes
médicinales connues. D’innombrables plantes médicinales étaient connues et utilisées par les Wendats.
Selon la mythologie, la conservation du savoir reliée à ces plantes était de la responsabilité du clan de
l’ours. Il est probable que tous, en particulier les femmes, avaient une connaissance générale de différents remèdes, mais il y avait également des spécialistes ayant la vocation médicale.
Les Wendats reconnaissaient également deux autres types de maladies, qui étaient quant à elles dues à
des causes surnaturelles. D’une part, la maladie pouvait être due à une attaque de sorcellerie ou, d’autre
part, aux désirs cachés et inassouvis de l’âme (Campeau 1987: 102).
En ce qui concerne la dernière catégorie de maladies, notons que les Wendats croyaient que tous les
humains possédaient des âmes ayant des désirs cachés, et que si ces désirs n’étaient pas assouvis, ces
derniers pouvaient causer la maladie et même la mort. Ce gonennoncwal, ou désir caché, était souvent
manifesté envers un objet particulier. L’objet exact de ce désir était généralement inconnu de la personne
malade, mais elle pouvait en obtenir certains indices dans des rêves ou des visions. Pour diagnostiquer
la nature exacte de la maladie et, le cas échéant, l’objet du désir, on avait recours à certains chamanes
spécialisés. Puis, avec l’appui de la communauté, on voyait à la réalisation du désir caché de l’individu. Si
le désir était impossible à réaliser ou exagéré, le chamane consulté suggérait souvent un équivalent
symbolique (Trigger 1991: 64-65).
Le dernier type de maladies possible chez les Wendats était celles dues à l’attaque de sorciers. Ces sorciers causaient la maladie en introduisant dans le corps de leurs victimes différents objets fétiches : cheveux, ongles, griffe d'animal, insecte, morceau de cuir, sable, etc. Pour ce faire, ils frottaient généralement l'objet avec la chaire d'un aagont, un serpent cornu mythique vivant sous terre ou dans l'eau (Trigger 1991: 48-49). Pour guérir une victime de la sorcellerie, on lui faisait souvent vomir l'objet fétiche. Une
personne malade à cause d'un sorcier était souvent victime de plusieurs sorts, souvent de dix à vingt.
Chez les Wendat, on dénommait souvent les sorciers les oki ontatechiata, c'est-à-dire "les chamanes qui
tuent par sortilèges." (Tooker 1987: 109) Les Hurons considéraient la pratique profondément immorale et
on refusait à ceux qui s’y adonnaient tout droit de défense, même de sa proche parenté. Une fois démasqué, n'importe qui avait le droit de tuer un sorcier sans avoir à dédommager la famille qui dans ce cas
n'avait même pas droit à la vendetta. Parfois, on torturait un sorcier ou on l'exécutait en public, tel un
prisonnier de guerre (Trigger 1991: 48-50).
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
43
ANNEXE 2
Population indienne et inuite au Québec
au 31 décembre 2002
Total
Résidants
Nonrésidants
1 814
214
298
67
1 516
147
2 028
365
1 663
664
255
371
2 517
1 379
804
584
1 529
674
255
10
325
1 475
1 130
545
456
543
343
409
245
26
1 042
249
259
128
986
331
8 777
5 082
3 695
s.o.
2 022
2 147
1 409
s.o.
1 796
1 819
1 146
s.o.
226
328
263
Total
5 578
4716
817
Chisasibi
Eastmain
Mistissini
Nemiscau
Oujé-Bougoumou
Waskaganish
Waswanipi
Wemindji
Whapmagoostui
3 418
613
3 578
567
n.d.
2 186
1 593
1 256
775
3 290
585
2 882
550
n.d.
1 791
1 154
1 118
767
128
28
696
17
n.d.
395
439
138
8
Total
13 986
12 137
1 849
Hurons-Wendat
Wendake
2 953
1 272
1 681
Total
2 953
1 272
1 681
Nations
Abénaquis
Odanak
Wôlinak
Total
Algonquins
Eagle Village-Kipawa
Hunter's Point
Kitcisakik
Kitigan Zibi
Lac-Simon
Pikogan
Rapid Lake
Timiskaming
Winneway
Total
Atikameks
Coucoucache
Manawan
Obedjiwan
Wemotaci
Cris
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
44
Nations
Total
Résidants
Nonrésidants
3 268
384
942
4 662
791
480
847
268
3 297
2 619
177
884
1 990
718
471
787
266
2 684
649
207
58
2 672
73
9
60
2
613
14 939
10 596
4 343
732
2
730
732
2
730
483
1 158
3 112
2
533
1 828
481
625
1 284
4 753
2 363
2 390
s.o.
9 092
1 990
s.o.
7 231
1 359
s.o.
1 861
631
11 082
8 590
2 492
582
545
37
582
545
37
86
1
85
Innus (Montagnais)
Betsiamites
Essipit
La Romaine
Mashteuiatsh
Matimekosh et Lac-John
Mingan
Natashquan
Pakuashipi
Uashat et Maliotenam
Total
Malécites
Cacouna et Whitworth
Total
Micmacs
Gaspé
Gesgapegiag
Listuguj
Total
Mohawks1
Doncaster
Kahnawake
Kanesatake
Total
Naskapis
Kawawachikamach
Total
Liste générale
(Indiens inscrits et non associés à
une nation)
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
45
Indiens inscrits2
65 496
45 714
19 782
Inuits
Akulivik
Aupaluk
Chisasibi
Inukjuak
Ivujivik
Kangiqsualujjuaq
Kangiqsujuaq
Kangirsuk
Killiniq
Kuujjuaq
Kuujjuarapik
Puvirnituq
Quaqtaq
Salluit
Tasiujaq
Umiujaq
496
152
106
1 262
259
737
550
496
s.o.
1 624
588
1 404
335
1 165
237
389
481
151
92
1 195
252
718
517
440
s.o.
1 495
469
1 261
310
1 071
235
338
15
1
14
67
7
19
33
56
s.o.
129
119
143
25
94
2
51
Inuits 3
9 800
9 025
775
Total global / Grand Total
75 296
54 739
20 557
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
46
ANNEXE 3
PRINCIPAUX ORGANISMES RÉGIONAUX EN MILIEU AUTOCHTONE
SECRÉTARIAT DE L’ASSEMBLÉE DES PREMIÈRES NATIONS DU QUÉBEC ET DU LABRADOR (APNQL)
Mandat
Mise sur pied en 1985, l’APNQL est le pendant québécois de l’Assemblée des Premières Nations du
Canada. Elle représente les nations autochtones du Québec, à l’exception des Inuits, dans les dossiers
suivants :
•
•
•
•
•
la Constitution canadienne;
les politiques des gouvernements fédéral et provincial touchant les revendications territoriales globales et particulières;
les relations avec les Autochtones;
l’autonomie gouvernementale;
les questions économiques, sociales et culturelles, etc.
L’APNQL est financée par le MAINC.
COMMISSION DE LA SANTÉ
LABRADOR (CSSSPNQL)
ET DES SERVICES SOCIAUX DES
PREMIÈRES NATIONS
DU
QUÉBEC
ET DU
Vision
La CSSSPNQL, dans le cadre d'une approche holistique, favorise, appuie et assure l'amélioration de la
santé globale et du mieux-être des communautés des Premières Nations et des Inuits afin qu'elles vivent
pleinement leur vie de façon positive et jouissent (bénéficient) d'un style de vie créatif.
Mission
Améliorer le bien-être physique, mental, émotionnel et spirituel des personnes, des familles et des communautés des Premières Nations et des Inuits dans le respect de leur culture et autonomie locale. En
aidant les Communautés qui le désirent, à mettre sur pied, développer et faire avancer des programmes
et des services globaux de santé et de services sociaux adaptés et conçus par des organismes des Premières Nations et des Inuits.
Rôle
Le rôle de la CSSSPNQL est d'assister les communautés et organismes des Premières Nations et Inuits
du Québec et du Labrador dans la défense, le maintien et l’exercice des droits inhérents en matière de
santé et de services sociaux, ainsi que de les aider dans la réalisation et le développement de ces programmes.
ASSOCIATION DES MÉTIS ET INDIENS HORS RÉSERVE DU QUÉBEC
Mandat
L’Association, fondée il y a 20 ans, regroupe ses membres à travers la province. Elle veille aux intérêts
des Indiens sans statut et a créé un service de placement à l’intention des Indiens sans emploi.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
47
ASSOCIATION DES FEMMES AUTOCHTONES DU QUÉBEC
Mandat
Créée en 1974, L’Association des femmes autochtones du Québec a pour mandat de défendre les intérêts des femmes autochtones, tant au niveau constitutionnel que social, éducatif, économique, etc.
Toute femme d’ascendance autochtone, amérindienne statuée ou non, ou inuite résidant au Québec,
peut faire partie de l’Association.
CENTRES D’AMITIÉ AUTOCHTONES
Mandat
Les centres d’amitié autochtones sont des organismes communautaires à but non lucratif qui s’occupent
principalement de venir en aide aux Autochtones vivant en milieu urbain. Les services offerts par les centres touchent l’hébergement, l’information et la référence, les services sociaux et des activités axées sur
la préservation de la culture. On retrouve des centres d’amitié autochtones dans les villes suivantes : La
Tuque, Chibougamau, Senneterre, Val-d’Or, Loretteville et Montréal.
INSTITUT DE FORMATION AUTOCHTONE DU QUÉBEC
Mandat
Fondée en 1982, l’Institut offre un service de formation adaptée aux Autochtones dans les programmes
suivants :
•
•
•
•
•
toxicomanie;
violence familiale;
administration en milieu autochtone;
entrepreneurship autochtone;
développement économique.
Certains de ces programmes sont accrédités par le ministère de l’Enseignement supérieur (administration
en milieu autochtone et intervention en milieu social).
SOCIÉTÉ DE CRÉDIT COMMERCIAL AUTOCHTONE (SOCCA)
Mandat
La SOCCA est une corporation dont le mandat est de consentir un financement commercial aux petites et
moyennes entreprises autochtones pour la mise sur pied d’une entreprise, l’expansion d’une entreprise
existante ou comme aide ponctuelle aux entrepreneurs. Deux types de financements sont possibles : le
financement à court terme, en attendant le financement à recevoir d’autres sources, et le financement à
moyen et long terme, pour les immobilisations.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
48
CORPORATION WASKAHEGEN INC.
Mandat
Créée en 1972, la Corporation Waskahegen inc. est une corporation qui livre différents services
d’habitation pour les familles autochtones à faible ou moyen revenu vivant hors-réserve, au Québec. Les
programmes administrés par la Corporation sont :
•
•
•
•
logements urbains pour Autochtones (LUA);
logements ruraux pour Autochtones (LTA);
programmes de réparations d’urgence (PRU);
programme autoconstruction.
La corporation a son siège social à Mistassini et six bureaux régionaux au Québec.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
49
DIRECTIONS DE SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX
PAR NATION
ABÉNAQUIS
WÔLINAK
Services de Santé
10120, Kolipaio
Wôlinak (QC) G0X 1B0
Tel : (819) 294-6699
Fax : (819) 294-6697
E-Mail: [email protected]
ODANAK
Santé et services sociaux
105, Sibosis, Odanak (QC) J0G 1H0
Tel : (450) 568-6766 / Fax : (450) 568-6717
ALGONQUINS
ABITIBIWINNI
(PIKOGAN)
Santé et services sociaux
35, Migwan, Pikogan (QC) J9T 3A3
Tel : (819) 732-6591 poste 230
Fax : (819) 732-9824
KITCISAKIK
Services de santé
C.P. 5206 – Lac Victoria
Val d’Or (QC) J9P 7C6
Tel : (819) 736-3001
Fax : (819) 736-3011
LAC SIMON
Santé et services sociaux
1020, av. Amik-Wiche, C.P. 133, Lac Simon (QC) J0Y 3M0
Tel : (819) 736-2151 / Fax : (819) 736-2064
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
50
KITIGAN ZIBI
Kitigan Zibi Health and Social Services
Kitigan Zibi Anishinabeg
P.O. Box 160
8, Kikinamage Mikan
Maniwaki (QC) J9E 3B4
Tel : (819) 449-5593
Fax : (819) 449-7411
E-Mail : [email protected]
TEMISCAMING
(NOTRE-DAME-DU-NORD)
Health
Social Services
14 Algonquin Avenue
Box 336
Timiskaming (QC) J0Z 3B0
Algonquin Council
80, Ontario Street
Notre-Dame-du-Nord (QC) J0Z 3B0
Tel : (819) 723-2262 or (819) 723-2260
Fax : (819) 723-2272
Tel: (819) 723-2955
Fax: (819) 723-2925
EAGLE VILLAGE
(KIPAWA)
Health and Social Services
Health Center
3, Ogima Street
Eagle Village First Nation
Kipawa (QC) J0Z 2H0
Tel : (819) 627-9060 - Fax : (819) 627-1885
E-Mail: [email protected]
WOLF LAKE
Councillor
Box 998
5 Riordon, Hunters Point
Timiscaming (QC) J0Z 3R0
Tel : (819) 627-3628 / Fax : (819) 627-1109
WINNEWAY
(LONG POINT)
Health and Social Services
Winneway Health Center
Long Point First Nation
207, Pawitig Street
Winneway River (QC) J0Z 2J0
Tel : (819) 722-2440 / Fax : (819) 722-2768
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
51
BARRIERE LAKE
Health Worker
Barrière Lake
Parc de la Vérendrye, General Delivery J0W 2C0
Tel : (819) 435-2100
Fax : (819) 435-2103
ATIKAMEKW
WEMOTACI
Santé
Services sociaux
89, Kenosi
Wemotaci (QC) G0X 3R0
290, St-Joseph, C.P. 848
Département des services sociaux
La Tuque (QC) G9X 3P6
Tel : (819) 666-2241
Fax : (819) 666-2517 ou 666-2181
Tel : (819) 523-6153
Fax : (819) 523-8706
E-Mail : [email protected]
OPITCIWAN
Santé
Services sociaux
Services de santé Opitciwan
15, Wapistan
Obedjiwan (QC) G0W 3B0
24, Masko, C.P. 135
Obedjiwan (QC) G0W 3B0
Tel : (819) 974-8822
Fax : (819) 974-8876
Tel : (819) 974-8871
Fax : (819) 974-8828
MANAWAN
Santé
Services sociaux
135 Kicik
Manawan (Québec) J0K 1M0
250, Mistassini
Manawan (QC) J0K 1M0
Tel : (819) 971-8846
Fax : (819) 971-1208
Tel : (819) 971-1417
Fax : (819) 971-1411
HURONS-WENDAT
WENDAKE
Santé et services sociaux
255, Place Chef Michel Laveau , Wendake (QC) G0A 4V0
Tel : (418) 842-6255 / Fax : (418) 842-5191
E-Mail : [email protected]
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
52
MALÉCITES
VIGER
Éducation et santé
112, rue de la Grève, Cacouna (QC) G0L 1G0
Tel : (418) 867-4618 / Fax : (418) 867-3418
E-Mail : [email protected]
INNUS
Essipit
(Les Escoumins)
Santé et services sociaux
32, rue de la Réserve, C.P. 820, Essipit (QC) G0T 1K0
Tel : (418) 233-2509 / Fax : (418) 233-2888
E-Mail : [email protected]
BETSIAMITES
Santé et services sociaux
2, rue Ashini, Betsiamites (QC) G0H 1B0
Tel : (418) 567-2241 ou (418) 567-3030
Fax : (418) 567-8542
Services sociaux
Tel : (418) 567-2224 / Fax : (418) 567-2014
MINGAN
(EKUANITSHIT)
Santé et services sociaux
28, rue Manitou, C.P.319, Mingan (QC) G0G 1V0
Santé
Tel : (418) 949-2300 / Fax : (418) 949-2173
Services sociaux
Tel : (418) 949-2234 / Fax : (418) 949-2085
UASHAT MAK MANIUTENAM
Santé et services sociaux
1084, rue Dequen, C.P. 8000
Sept-Îles (QC) G4R 4L9
Tel : (418) 964-5239
Fax : (418) 962-0890
E-Mail : [email protected]
Tel : (418) 962-0222
Fax : (418) 968-0953
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
53
LA ROMAINE
UNAMEN SHIPU
Santé
Services sociaux
Centre de santé d’Unamen Shipu
La Romaine, Cté Duplessis (QC) G0G 1M0
Services Sociaux Mamit Innuat
C.P.197
La Romaine (QC) G0G 1M0
Tel : (418) 229-2166
Fax : (418) 229-2234
E-Mail : [email protected]
Tel : (418) 229-2030
Fax : (418) 229-2003
NATHASHQUAN
Santé
Services sociaux
184, rue Pashin
Natashquan (QC) G0G 2E0
Conseil de bande (pour rejoindre Rodrigue
Wapistan)
Tel : (418) 726-3434 / Fax : (418) 726-3414
E-Mail : [email protected]
NATASHQUAN (Québec) G0G 2E0
Tél. : (418) 726-3529
Fax : (418) 726-3606
Centre de santé
Tel : (418) 726-3355 / Fax : (418) 726-3398
E-Mail : [email protected]
MATIMEKUSH
(SCHEFFERVILLE)
Santé et services sociaux
Poste de soins infirmiers de Matimekush/Lac John
C.P. 549
Schefferville (QC) G0G 2T0
Tel : (418) 585-3665 / Fax : (418) 585-2890 pour santé
Tel : (418) 585-3324 / Fax : (418) 585-2114 pour services sociaux
MASHTEUIATSH
Santé, services sociaux et loisirs
1743, rue Amishk
Mashteuiatsh (QC) G0W 2H0
Tel : (418) 275-2473 / Fax : (418) 275-0097
E-Mail : [email protected]
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
54
PAKUA SHIPI
(ST-AUGUSTIN)
Santé et des services sociaux
C.P. 39
Pakua Shipi (QC) G0G 2R0
Tel : (418) 947-2757 / Fax : (418) 947-2682
E-Mail : [email protected]
MICMACS
GESPEG
(Gaspé)
Conseillère
783, boul. Pointe-Navarre, C.P. 69
Fontenelle, Gaspé (QC) G4X 6V2
Tel : (418) 368-6005 / Fax : (418) 368-1272
E-Mail : [email protected]
LISTUGUJ
Health Services
Social Services
6 Pacific Drive
P.O. Box 338
Listuguj (QC) G0C 2R0
17 Riverside West
P.O. Box 298
Listuguj (QC) G0C 2R0
Tel : (418) 788-2155
Fax : (418) 788-3155
Tel : (418) 788-2136
Fax : (418) 788-9021
GESGAPEGIAG
(MARIA)
Health & Community Services
95 Main Street
Box 1450
Gesgapegiag (QC) G0C 1Y0
Tel : (418) 759-3431 / Fax : (418) 759-5866
E-Mail : [email protected]
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
55
MOHAWKS
AKWESASNE
Welfare
P.O. Box 579
Cornwall (Ontario) K6H 5T3
Tel : (613) 575-2341 ext. 262
Fax : (613) 575-1983
E-Mail : [email protected]
Tel : (613) 575-2280 ext. 300 (ext. 303 assistant)
Fax : (613) 575-1311
E-Mail : [email protected]
KAHNAWAKE
Community Services
Kahnawake Shakotiia=Takehnhas Community Services
P.O. Box 1440
Kahnawake (QC) J0L 1B0
Tel : (450) 632-6880
Fax : (450) 632-5116
E-Mail : [email protected]
KANESATAKE
Health Services
Social Services
12 Joseph Swan Road
P.O. Box 59
Kanesatake (QC) J0N 1E0
425 St-Michel
Kanesatake (QC) J0N 1E0
Tel : (450) 479-6000
Fax : (450) 479-8313
E-Mail : [email protected]
Tel : (450) 479-8300
Fax : (450) 479-6497
NASKAPIS
KAWAWACHIKAMACH
P.O. Box 5154
Kawawachikamach (QC)
G0G 2Z0
Tel : (418) 585-2110
Tel administration : (418) 585-2897
Fax : (418) 585-3126
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
56
LABRADOR INNUS
SHESHATSHIU
Sheshatshiu Innu Health Commission
P.O.Box 160
Sheshatshiu, Labrador
A0P 1M0
Tel : (709) 497-8522
Fax : (709) 497-8757
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
57
CENTRES DE TRAITEMENT
KANESATAKE
ONEN’TO :KON TREATMENT SERVICES INC.
380 St-Michel
P.O. Box 89
Kanesatake (QC) J0N 1E0
Tél : (450) 479-8353
Fax : (450) 479-1034
Langue : Anglais
GESGAPEGIAG
MAWIOMI TREATMENT SERVICES
P.O. Box 1068
Maria (QC) G0C 1Y0
Tél : (418) 759-3522
Fax : (418) 759-3048
E-Mail : [email protected]
Langue : Anglais
MALIOTÉNAM
MIAM UAPUKUN
Case postale 389
Moisie (QC) G0G 2B0
Tél : (418) 927-2254
Fax : (418) 927-2262
E-Mail : [email protected]
Langue : Français & Innu
KITIGAN ZIBI
WANAKI CENTRE
P.O. Box 37
Maniwaki (QC) J9E 3B3
E-mail : [email protected]
Langue : Français et anglais
Tél : (819) 449-7000
Fax : (819) 449-7832
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
58
LA TUQUE
CENTRE DE RÉADAPTATION WAPAN
3611, boul. Ducharme
Case postale 348
La Tuque (QC) G9X 3P3
Tél : (819) 523-7641
Fax : (819) 523-7513
E-Mail : [email protected]
Langue : Français
MARIA
CENTRE WALGWAN (JEUNES 12-17
ANS)
P.O. Box 1009
Gesgapegiag (QC) G0C 1Y0
Tél : (418) 759-3006
Fax : (418) 759-3064
E-Mail : [email protected]
Site Internet : www.walgwan.com
Langue : Français et anglais
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
59
CENTRES D’AMITIÉ AUTOCHTONES
REGROUPEMENT DES CENTRES D’AMITIÉ AUTOCHTONES DU QUÉBEC INC.
225, Max-Gros-Louis
Wendake (QC) G0A 4V0
Tél : (418) 842-6354
Fax : (418) 842-9795
Langue: Français
CENTRE INDIEN CRI DE CHIBOUGAMAU
95, Jaculet St.
Chibougamau (QC) G8P 2G1
Tél : (418) 748-7667
Fax : (418) 748-6954
E-Mail : [email protected]
Langue : Anglais
CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE LA TUQUE
544, rue St-Antoine
La Tuque (QC) G9X 2Y4
Tél : (819) 523-6121
Fax : (819) 523-8637
E-Mail : [email protected]
Langue : Français
CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE MONTRÉAL
2001, boul. St-Laurent
Montréal (QC) H2X 2T3
Tél : (514) 499-1854
Fax : (514) 499-9436
Langue : Français et anglais
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
60
CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE QUÉBEC
234, rue St-Louis
Loretteville (QC) G2B 1L4
Tél : (418) 843-5818
Fax : (418) 843-8960
E-Mail : [email protected]
Langue: Français
CENTRE D’ENTRAIDE ET D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE SENNETERRE
910, 10ème Avenue
Senneterre (QC) J0Y 2M0
Tél : (819) 737-2324
Fax : (819) 737-8311
E-Mail : [email protected]
Langue : Français
CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE VAL D’OR
ème
1272, 7
Rue
Val d’Or (QC) J9P 6W6
Tél : (819) 825-6857
Fax : (819) 825-7515
E-Mail : [email protected]
Langue : Français
CENTRE D'AMITIÉ AUTOCHTONE DE LANAUDIÈRE
128, rue Précieux-sang
Joliette (QC) J6E 2L9
Tél : (450) 760-3865
Fax : (450) 760-9923
E-Mail : [email protected]
Langue : Français
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
61
LISTE DES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX
MIN.
DES
AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA, RÉGION DU QUÉBEC
320, rue St-Joseph Est
C.P. 51127
Québec (QC) G1K 8Z7
Comptoir postal Gabrielle Roy
Tél : (418) 648-7551
Fax : (418) 648-2226 (direction générale)
Mandat, rôles et responsabilités
Le MAINC est chargé d’un mandat qui comprend deux programmes distincts, d’égale importance : le
Programme des affaires indiennes et inuites et le Programme des affaires du Nord. Ce vaste mandat découle largement de la Loi sur le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, de la Loi sur
les Indiens, des lois sur les territoires et des obligations légales stipulées à l’article 91 (24) de la Loi constitutionnelle de 1867; toutefois, le ministère est chargé d’administrer plus de 50 actes législatifs1 au total.
Par conséquent, le mandat du MAINC est complexe et ses responsabilités englobent un large éventail de
services.
En général, c’est au MAINC qu’il incombe en premier lieu, mais non de manière exclusive, de remplir les
obligations constitutionnelles, politiques, légales et les obligations découlant des traités du gouvernement
fédéral à l’égard des Premières nations, des Inuits et des résidants du Nord. Pour remplir son mandat, le
ministère doit travailler en collaboration avec tous ces groupes, ainsi qu’avec les autres ministères et
organismes fédéraux, provinces et territoires. Le MAINC assume de plus en plus un rôle de facilitateur du
changement et il réunit les partenaires et groupes d’intérêt indispensables pour mettre en oeuvre Rassembler nos forces : le plan d’action du Canada pour les questions autochtones.
Au chapitre des Affaires indiennes et inuites, le principal rôle du ministère est d’aider les Premières nations et les Inuits à établir des collectivités saines et durables et à répondre à leurs aspirations économiques et sociales. À cette fin, le MAINC négocie, au nom du gouvernement fédéral, des ententes sur
l’autonomie gouvernementale et sur les revendications globales et particulières, supervise la mise en
oeuvre des ententes et favorise le développement économique. Il est chargé d’offrir aux Indiens inscrits
qui vivent dans une réserve des services de type provincial comme l’éducation, le logement et
l’infrastructure communautaire ainsi que des services d’aide sociale et de soutien social à toutes les personnes qui vivent dans une réserve, afin de leur donner un accès à des services comparables à ceux
dont jouissent les autres Canadiens. Ces services sont fournis en grande majorité en partenariat avec les
Premières nations, qui administrent directement 85 p. 100 des fonds alloués au Programme des affaires
indiennes et inuites. Le MAINC doit également veiller à ce que la Couronne s’acquitte pleinement de ses
obligations relatives aux terres, aux recettes et à son rôle de fiduciaire, et il s’occupe aussi de toutes les
questions liées à l’exercice des pouvoirs par les Premières nations.
Il fait office d’agent de prestation pour les divers programmes de formation liés à l’administration foncière
et à la gestion des ressources, et d’organisme de contrôle de l’application de divers instruments législatifs, notamment la Loi sur les Indiens.
En ce qui concerne les Affaires du Nord, le MAINC est le principal ministère fédéral chargé d’assumer les
responsabilités légales, politiques et constitutionnelles du gouvernement fédéral dans le Nord. Le ministère est le gardien et l’administrateur des ressources situées sur un territoire équivalent à 40 p. 100 des
terres émergées du Canada, et il détient les pouvoirs juridiques et politiques s’appliquant à la majorité
des ressources naturelles dans le Nord.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
62
Les fonctions du MAINC dans le Nord sont extrêmement vastes, consistant à s’occuper du règlement et
de la mise en œuvre des revendications territoriales, de la négociation d’ententes sur l’autonomie gouvernementale, de la promotion de l’évolution politique, de l’administration des ressources naturelles, de la
protection de l’environnement et de la promotion du leadership dans le domaine du développement durable dans le Nord, tant sur le plan national qu’au sein des nations circumpolaires. Le MAINC s’acquitte de
ses responsabilités en s’appuyant sur le partenariat et les principes du développement durable.
Le MAINC entretient également des liens uniques avec d’autres institutions fédérales et organismes autonomes. Pétrole et gaz des Indiens du Canada (PGIC) relève actuellement de la compétence du MAINC
et doit rendre compte de ses activités au sous-ministre adjoint des Services fonciers et fiduciaires. PGIC
travaille en étroite collaboration avec les collectivités des Premières nations pour les aider à exploiter les
combustibles fossiles. La Commission consultative de la fiscalité indienne (CCFI) est un organisme autonome qui est chargé des questions d’ordre fiscal concernant les Premières nations. La CCFI publie un
bulletin sur les règlements fiscaux des Premières nations et dispense des conseils sur les questions liées
à la fiscalité découlant de la Loi sur les Indiens à la demande des secteurs du MAINC. La CCFI qui était
auparavant une sous-section du MAINC a connu un transfert graduel de ses responsabilités sur une période de 11 ans qui a abouti, en 1998, à sa séparation officielle du ministère.
MIN.
DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX
(MSSS)
1005, chemin Ste-Foy
1er étage
Québec (QC) G1S 2M1
Tél : (418) 643-6462
Fax : (418) 643-9217
Site Internet : www.msss.gouv.qc.ca
AGENCE DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX DE LA CAPITALE NATIONALE
555, boul. Wilfrid-Hamel Est
Québec (QC) G1M 3X7
Tél : (418) 525-1500
Fax : (418) 525-1502
DIRECTION GÉNÉRALE
GION DU QUÉBEC)
DE LA SANTÉ DES
PREMIÈRES NATIONS
ET DES INUITS
(SANTÉ CANADA, RÉ-
Complexe Guy-Favreau
200, boul. René-Lévesque Ouest
ème
2
étage, Tour Est, bureau 210
Montréal (QC) H2Z 1X4
Tel : (514) 283-4774
Fax : (514) 283-7392
Le mandat de la DGSPNI consiste :
à faire en sorte que les services de santé soient disponibles et que les communautés des Premières Nations et des Inuits y aient accès;
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
63
à aider les Premières Nations et les Inuits à s'occuper des obstacles en matière de santé et des
menaces de maladie, et à atteindre des niveaux de santé comparables à ceux des autres Canadiens qui vivent dans des endroits semblables;
à établir des partenariats solides avec les Premières Nations et les Inuits afin d'améliorer le système de santé.
Priorités
Les priorités de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits sont les suivantes :
Gérer de manière rentable la prestation des services de santé en respectant les limites financières de
l'enveloppe de la Santé des Premières Nations et des Inuits.
L'enveloppe de la Santé des Premières Nations et des Inuits a été intégrée dans le budget de 1994. Elle
comprend des ressources pour tous les programmes de santé destinés aux Premières Nations et aux
Inuits; ceux-ci représentent plus de 1,1 milliard de dollars dans le budget du Ministère. Les niveaux de
croissance de l'enveloppe ont été établis à 6 % en 1995-1996, à 3 % en 1996-1997 et en 1997-1998, à
1 % en 1998-1999, et à 3 % par la suite.
L'enveloppe de la Santé des Premières Nations et des Inuits doit couvrir les services et les plans établis
pour l'avenir, tout en tenant compte des pressions démographiques – une population jeune, qui croît à un
rythme deux fois plus rapide que celui de la population canadienne – et des coûts accrus des soins de
santé.
Remettre aux Premières Nations et aux Inuits la maîtrise des ressources actuelles en matière de santé,
selon un calendrier à établir avec eux.
La Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits travaille avec les organismes des
Premières Nations et des Inuits pour transférer la prise en charge en toute autonomie des programmes et
des ressources en matière de santé. La politique fédérale sur le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale, qui a été annoncée en 1995, reconnaît également l'autonomie gouvernementale comme un droit
dont jouissent les Autochtones, aux termes de l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. La Direction
générale de la santé des Premières Nations et des Inuits collabore avec les organismes des Premières
Nations et des Inuits, d'autres directions générales de Santé Canada et des ministères fédéraux à l'atteinte de ces objectifs. La difficulté consiste à établir un équilibre entre ces objectifs en tenant compte des
limites budgétaires actuelles.
Appuyer les interventions relatives aux inégalités en matière d'état de santé qui touchent les Premières
Nations et les Inuits, en fonction des priorités qu'ils auront établies.
Cette priorité tient compte de la participation accrue des communautés des Premières Nations et des
Inuits à la gestion et à la prestation des services de santé. Si les tendances et les initiatives en matière de
santé sont relativement uniformes, l'état de santé des particuliers et des communautés varie considérablement. La participation des communautés est essentielle à l'établissement des priorités.
Établir de nouveaux rapports avec les Premières Nations et les Inuits.
Cette priorité met en évidence une vision commune, des priorités et des buts partagés. La difficulté
consiste à trouver la façon optimale de collaborer afin d'offrir des soins de santé efficaces et appropriés.
SANTÉ CANADA
Santé Canada aide les peuples des Premières Nations et des Inuits à atteindre un niveau de santé comparable à celui des autres Canadiens vivant dans des endroits semblables.
Grâce à des partenariats et à des consultations de grande envergure avec les peuples des Premières
Nations et inuit, le ministère vise à amener les peuples autochtones canadiens à administrer leurs propres programmes et ressources de santé.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
64
Plusieurs communautés des Premières Nations et des Inuits, intéressées à assumer le contrôle de leurs
propres services de santé, ont négocié des accords de transfert avec le ministère. Ces accords incluent
les services communautaires tels que le contrôle des maladies transmissibles, la santé publique et les
soins infirmiers primaires, le counselling et le traitement des toxicomanies, l'éducation sanitaire, la nutrition, la santé environnementale, et les conseils et soins dentaires.
Santé Canada fournit aussi certains biens et services connexes à la santé aux populations indiennes
inscrites et inuit et aux Innu du Labrador lorsque les biens et services ne sont pas fournis par d'autres
agences provinciales ou territoriales ou des plans d'une tierce partie. Ces avantages de santé non assurés incluent les services de soins de santé comme les médicaments, le matériel et l'équipement médicaux, les soins dentaires, les soins de la vue, et les primes d'assurances médicales.
SECRÉTARIAT AUX AFFAIRES AUTOCHTONES (SAA)
905, avenue Honoré-Mercier, 1er Étage
Québec (QC) G1R 5M6
Tél : (418) 643-3166
Fax : (418) 646-4918
Att: Mme Pierrette Beaudoin
E-Mail : [email protected]
Site Internet : www.saa.gouv.qc.ca
Sa mission
Le Secrétariat aux affaires autochtones (SAA) est l'organisme qui a la responsabilité première d'assurer
le lien entre les Autochtones et le gouvernement du Québec. Depuis 20 ans, il travaille avec les organismes amérindiens et inuits afin de leur faciliter l'accès aux divers programmes gouvernementaux et, dans
certains cas, d'adapter les activités gouvernementales à leurs besoins.
Le SAA fait partie du ministère du Conseil exécutif du Québec. Il relève du ministre délégué aux Affaires
intergouvernementales canadiennes et aux Affaires autochtones, M. Benoît Pelletier. Le SAA est dirigé
par un secrétaire général associé, M. Rémy Girard.
Il incombe au Secrétariat d’établir des relations harmonieuses et des partenariats entre les Autochtones
et le gouvernement, entre les Autochtones et la population en général. Cela s'exprime notamment par la
négociation d’ententes, la diffusion d’information appropriée et par un appui au développement social,
économique et culturel des Amérindiens et des Inuits.
Le Secrétariat doit aussi coordonner toute l'action gouvernementale en milieu autochtone. Il a pour responsabilité d'assurer la cohérence dans les politiques, les interventions, les initiatives et les positions des
divers ministères et organismes du Québec engagés dans cette action.
À cette fin, il est en étroite collaboration avec les coordonnateurs ministériels en milieu autochtone qu’il
rencontre sur une base régulière. Créée en 1978 en même temps que le Secrétariat, l'assemblée des
coordonnateurs représente une table d'échange d'information et de concertation de l'action gouvernementale.
Le Secrétariat intervient principalement auprès des représentants des communautés, des nations et des
diverses organisations autochtones. Lorsque requis, le Secrétariat agit aussi auprès de la population en
général via le monde municipal, les associations fauniques, forestières, et autres, pour recueillir les points
de vue et fournir aussi l'information appropriée.
Afin de mettre en œuvre les orientations gouvernementales concernant les Autochtones rendues publiques le 2 avril 1998, le Secrétariat s’avère la principale porte d’entrée des Autochtones au gouvernement
du Québec.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
65
MINISTÈRE DE L’EMPLOI,
DE LA SOLIDARITÉ SOCIALE ET DE LA FAMILLE
Bureau des renseignements et des plaintes
425, rue Saint-Amable, RC
Québec (QC) G1R 4Z1
Tel : (418) 643-4721
Sans frais : 1-888-643-4721
Site Internet : www.messf.gouv.qc.ca
ASSOCIATION DES CENTRES JEUNESSE DU QUÉBEC
M. Jean-Pierre Hotte, directeur général
1001, boul. de Maisonneuve Ouest, bureau 410
Montréal (QC) H3A 3C8
Tel : (514) 842-5181
Fax : (514) 842-4834
Site Internet : www.acjq.qc.ca
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
66
ANNEXE 4
PROGRAMME DES SERVICES DE SANTÉ NON ASSURÉS
Le Programme des SSNA est un programme national de prestations de santé. Il assume une partie ou la
totalité des coûts des services médicaux, dentaires et pharmaceutiques dont les membres des Premières
Nations et des Inuits admissibles peuvent avoir besoin. Ses politiques et pratiques se fondent sur la Politique sur la santé des Indiens de 1979 et sur le mandat renouvelé des SSNA de 1997.
Le programme offre une gamme de prestations de santé visant à répondre aux besoins de soins médicaux ou dentaires non couverts par les régimes d'assurance-santé provinciaux, territoriaux ou d'une
tierce partie. Les régimes d'assurance-santé des tierces parties sont habituellement offerts par des compagnies d'assurance.
Les prestations et services du Programme des SSNA s'ajoutent aux programmes provinciaux et territoriaux de soins assurés.
QUI EST ADMISSIBLE?
Un bénéficiaire est une personne qui a l'autorisation ou le droit de recevoir des prestations, comme des
soins de la vue, des médicaments ou d'autres prestations du Programme des SSNA. Pour être admissible, vous devez résider au Canada et être :
•
•
•
•
un Indien inscrit conformément à la Loi sur les Indiens; ou
un Innu membre de l'une des deux communautés innues du Labrador (Davis Inlet et Sheshatshiu); ou
un Inuk reconnu par un des organismes inuits de revendication territoriale; ou
un enfant de moins d'un (1) an dont le parent est admissible au programme.
OBJECTIFS DU PROGRAMME DES SSNA
Les objectifs du programme sont de fournir des services à des membres des Premières Nations et à des
Inuits admissibles, d'une manière qui :
•
•
•
•
répond à leurs besoins uniques en matière de santé;
aide les Premières Nations et les Inuits admissibles à arriver à un état de santé général du niveau de celui du reste de la population canadienne;
est rentable;
maintient la santé, prévient la maladie et aide à dépister et à gérer les maladies, les blessures ou
les invalidités.
SERVICES FOURNIS
•
•
•
•
•
•
•
Médicaments (services pharmaceutiques);
Transport pour raison médicale;
Soins dentaires;
Équipement médical et fournitures médicales;
Soins de la vue;
Intervention en situation de crise;
Le cas échéant, cotisations aux régimes provinciaux d'assurance-santé.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
67
MÉDICAMENTS (SERVICES PHARMACEUTIQUES)
Qu'est-ce qui est couvert?
• Les médicaments délivrés sur ordonnance indiqués sur la liste des médicaments des SSNA;
• Les médicaments en vente libre approuvés.
Qui peut prescrire des médicaments dans le cadre du Programme des SSNA?
Un médecin agréé ou tout autre professionnel de la santé autorisé par province ou territoire à rédiger des
ordonnances.
Qui peut fournir les services?
Les pharmaciens agréés.
Comment obtenir des médicaments?
•
•
Allez voir votre médecin ou tout autre prescripteur qui peut vous donner une ordonnance;
Apportez l'ordonnance à une pharmacie ou à un poste de soins infirmiers ou à un centre de santé
qui peut transmettre l'ordonnance à la pharmacie locale.
Dans certains cas, le pharmacien doit obtenir l'autorisation de Santé Canada avant d'exécuter l'ordonnance.
Si une prestation vous est refusée, vous pouvez porter la décision en appel. Vous trouverez des renseignements dans la section traitant des appels à la fin de cette brochure.
Dans quel cas le pharmacien doit-il obtenir une autorisation avant de facturer une ordonnance au
Programme des SSNA?
Le Programme des SSNA a dressé la liste complète des médicaments couverts et en assure la mise à
jour. Dans la plupart des cas, les médicaments prescrits figurent dans la liste et le pharmacien peut vous
les donner tout de suite.
Le pharmacien doit obtenir une autorisation avant de vous remettre les médicaments prescrits lorsque :
•
•
•
•
le médicament prescrit ne figure pas sur la liste des médicaments des SSNA;
le médecin a inscrit « pas de substitution » sur l'ordonnance;
le médicament prescrit figure sur la liste dans la catégorie des médicaments d'usage restreint
pour lesquels il faut obtenir une autorisation préalable;
les médicaments pour lesquels il existe une dose maximale admissible.
Que couvre votre régime d'assurance-médicaments?
Il couvre le médicament de substitution qui coûte le moins cher, appelé communément « médicament
générique ». La politique du Programme des SSNA consiste à rembourser uniquement le produit de rechange ou équivalent le moins coûteux qui fait partie d'un groupe de produits pharmaceutiques interchangeables.
Le Programme des SSNA paie le médicament plus coûteux si le médicament générique a produit des
effets indésirables chez le client.
Qu'est-ce qu'un médicament « d'usage restreint »?
Pour obtenir le remboursement de médicaments d'usage restreint, le bénéficiaire doit respecter certains
critères établis par le Programme des SSNA.
Que signifie le terme « maximum admissible »?
Pour des raisons de santé et sécurité, des doses maximales ont été imposées pour certains médicaments. Le Programme des SSNA reconnaît que certains clients pourraient avoir besoin d'une dose supérieure au maximum admissible pour gérer leur état de santé. Les exceptions sont prises en considération
cas par cas.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
68
Quel est le processus d'autorisation avant la facturation d'une ordonnance au Programme des
SSNA?
Le pharmacien appelle le Centre des exceptions des SSNA. Le centre demande des renseignements sur
l'ordonnance, le prescripteur et le pharmacien.
Au besoin, l'analyste du Centre des exceptions envoie par télécopieur un formulaire de demande de médicament d'exception ou d'usage restreint à votre médecin. Le médecin ou le prescripteur agréé remplit le
formulaire en indiquant la raison médicale exceptionnelle pour laquelle ce médicament est nécessaire.
Après examen de la réponse, la décision est communiquée au pharmacien. Ce processus peut prendre
quelques jours. Le délai d'autorisation dépend du temps que le médecin ou le prescripteur agréé prend
pour fournir les renseignements.
Quelles sont vos responsabilités?
•
•
•
•
Informer le pharmacien si vous êtes couvert par tout autre régime d'assurance-médicaments;
Indiquer que vous êtes admissible aux services offerts par le Programme des SSNA;
Fournir votre numéro d'identification à neuf ou à dix chiffres (Indien par traité ou inscrit, numéro
« N » ou « B »), nom de bande et numéro de famille ou autre numéro d'assurance-santé;
Demander au pharmacien des renseignements sur le médicament et sur la façon de le prendre.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur le régime d'assurance-médicaments, vous pouvez visiter le site Internet de Santé Canada à : www.hc-sc.gc.ca/dgspni/ssna/index.htm ou communiquer avec le
bureau régional de la DGSPNI.
TRANSPORT POUR RAISON MÉDICALE
Qu'est-ce qui est couvert?
•
•
•
•
•
•
le transport terrestre et maritime;
le transport par un vol régulier ou en avion nolisé;
le transport par ambulance terrestre ou aérienne;
les repas et l'hébergement;
l'accompagnement et/ou les services d'une escorte et/ou d'un interprète;
le voyage jusqu'à la clinique ou l'hôpital le plus proche pour recevoir des services de santé qui ne
sont pas offerts dans votre collectivité ou ne sont pas couverts par des programmes de transport
provinciaux ou territoriaux.
Comment obtenir les services de transport pour raison médicale?
•
•
•
Si vous vivez dans une communauté autochtone ou inuite, communiquez avec le bureau local de
santé ou de bande ou avec l'autorité de santé des Premières Nations et des Inuits pour avoir des
renseignements;
Si vous vivez à l'extérieur d'une réserve ou d'une communauté, communiquez avec le bureau régional de la DGSPNI ou avec l'autorité de santé des Premières Nations et des Inuits responsable
pour obtenir des renseignements;
Prenez rendez-vous chez le professionnel médical ou dentaire approprié le plus proche.
Si une prestation vous est refusée, vous pouvez porter la décision en appel. Vous trouverez des renseignements dans la section traitant des appels à la fin de ce document.
Quelles sont vos responsabilités?
•
•
•
Coordonner les rendez-vous afin d'éviter les déplacements répétés;
Faire autoriser le voyage avant de partir;
Obtenir du fournisseur le certificat confirmant que vous vous êtes présenté au rendez-vous ou un
cachet d'attestation;
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
69
•
•
Suivre les lignes directrices en matière de transport que l'autorité de santé des Premières nations
et des Inuits ou le bureau régional de la DGSPNI vous a données;
Lorsque vous demandez une autorisation, donner votre numéro d'identification à neuf ou à dix
chiffres (Indien par traité ou inscrit, numéro « N » ou « B »), nom de bande et numéro de famille
ou autre numéro d'assurance-santé.
SOINS DENTAIRES
La couverture des soins dentaires est déterminée cas par cas, en tenant compte de l'état de santé buccale, des antécédents du bénéficiaire, de la recherche scientifique et de la disponibilité de traitements de
rechange.
Qu'est-ce qui est couvert?
•
•
•
•
•
•
•
•
•
les services de diagnostic (examens, radiographies);
les services de prévention (nettoyages);
la dentisterie restauratrice (plombages);
l'endodontie (traitement de canal);
la parodontie (traitement des gencives);
la prosthodontie (dentiers amovibles et ponts dentaires fixes comme prestation de rechange);
la chirurgie buccale (extraction de dents);
l'orthodontie (redressement des dents);
les services connexes (des services supplémentaires comme l'administration de sédatifs).
Qui peut fournir les soins dentaires?
Les soins dentaires doivent être fournis par un professionnel dentaire agréé comme un dentiste, un spécialiste de la médecine dentaire ou un denturologiste.
Comment obtenir les soins dentaires?
•
•
•
•
Prenez rendez-vous avec un fournisseur de soins dentaires et dites-lui que vous êtes admissible
au Programme des SSNA;
Le fournisseur de soins dentaires examinera vos dents et vous indiquera les services dont vous
avez besoin;
Demandez à votre fournisseur de soins dentaires si le service est couvert par le Programme des
SSNA (certains services doivent être prédéterminés ou autorisés à l'avance);
Demandez à votre fournisseur de soins dentaires s'il exigera des honoraires professionnels audelà de ce qui est couvert par le Programme des SSNA.
Si une prestation vous est refusée, vous pouvez porter la décision en appel. Vous trouverez des renseignements dans la section traitant des appels à la fin de ce document.
Quelles sont vos responsabilités?
•
•
•
•
•
•
Informer le fournisseur de soins dentaires si vous recevez des prestations dans le cadre de tout
autre régime d'assurance-santé;
Informer le fournisseur de soins dentaires que vous êtes admissible au Programme des SSNA;
Donner au fournisseur votre numéro d'identification à neuf ou à dix chiffres (Indien par traité ou
inscrit, numéro « N » ou « B »), nom de bande et numéro de famille ou autre numéro d'assurance-santé;
Vous rendre au bureau du fournisseur de soins dentaires conformément aux rendez-vous fixés;
Toujours respecter vos rendez-vous;
Avertir votre fournisseur de soins dentaires lorsque vous avez un problème.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
70
ÉQUIPEMENT MÉDICAL ET FOURNITURES MÉDICALES
Qu'est-ce qui est couvert?
•
•
•
•
•
•
•
•
Audiologie (appareil de correction auditive);
Équipement médical (fauteuil roulant, marchette);
Fournitures médicales (fournitures pour stomisés, bandages, pansements);
Souliers et orthèses sur mesure;
Vêtements de compression;
Prothèses;
Oxygénothérapie;
Aide respiratoire.
Qui peut fournir l'équipement médical et les fournitures médicales?
Les fournisseurs diffèrent dans les provinces et territoires. Consultez le bureau régional local de la
DGSPNI ou l'autorité de santé des Premières Nations et des Inuits pour avoir des renseignements.
Qui peut prescrire l'équipement médical et les fournitures médicales?
Un médecin ou un spécialiste agréé ou approuvé peut prescrire les fournitures médicales et l'équipement
médical.
Comment obtenir l'équipement médical et les fournitures médicales nécessaires?
•
•
•
Consultez votre médecin qui vous examinera et vous enverra peut-être voir un spécialiste ou
demandera d'autres analyses;
Obtenez une ordonnance d'un médecin ou d'un spécialiste agréé;
Remettez l'ordonnance à un fournisseur de services approuvé.
Si une prestation vous est refusée, vous pouvez porter la décision en appel. Vous trouverez des renseignements dans la section traitant des appels à la fin de ce document.
Quelles sont vos responsabilités?
•
•
•
•
•
Informer le fournisseur si vous recevez des prestations dans le cadre de tout autre régime d'assurance-santé;
Informer le fournisseur que vous êtes admissible au Programme des SSNA.;
Fournir votre numéro d'identification à neuf ou à dix chiffres (Indien par traité ou inscrit, numéro
« N » ou « B »), nom de bande et numéro de famille ou autre numéro d'assurance-santé;
Suivre toutes les instructions concernant la garantie et faire réparer l'article au besoin;
Lorsque vous n'avez plus besoin de l'article, il faut communiquer avec le bureau régional local de
la DGSPNI ou l'autorité de santé des Premières Nations et des Inuits pour voir si l'article (fauteuil
roulant, marchette, etc.) pourrait être utile à une autre personne.
SOINS DE LA VUE
Qu'est-ce qui est couvert?
•
•
•
•
•
Les examens de la vue (vous devriez obtenir l'autorisation à l'avance, au cas où les examens ne
seraient pas assurés dans votre province ou territoire);
Les lunettes prescrites par un fournisseur de soins de la vue;
Les réparations des lunettes;
Les prothèses oculaires ou yeux artificiels;
D'autres soins de la vue, selon vos besoins particuliers et conformément à l'accord négocié avec
l'association de votre province ou de votre territoire.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
71
Qui peut prescrire les services de soins de la vue?
Les soins de la vue doivent être prescrits par un professionnel agréé dans ce domaine qui a suivi des
études dans un programme spécial, a passé les examens et a reçu un certificat lui donnant droit de travailler dans ce domaine.
Les professionnels autorisés comprennent :
•
•
un optométriste qui détient un permis pour vérifier votre vision et prescrire des lentilles pour
corriger les problèmes de vision;
un ophtalmologiste qui est un médecin qui se spécialise dans les maladies de l’œil.
Qui peut fournir les soins de la vue?
Un fournisseur reconnu peut être une des personnes suivantes :
•
•
•
un optométriste agréé;
un opticien (l'opticien prépare les lunettes prescrites);
un ophtalmologiste.
Comment obtenir des soins de la vue?
•
•
•
Faites examiner vos yeux par un optométriste ou un ophtalmologiste;
Apportez votre ordonnance à un fournisseur reconnu, comme un opticien ou un optométriste;
Le fournisseur reconnu appellera le bureau régional local de la DGSPNI ou l'autorité de santé
des Premières Nations ou des Inuits responsable ou lui enverra une télécopie pour autorisation.
Si une prestation vous est refusée, vous pouvez porter la décision en appel. Vous trouverez des renseignements dans la section traitant des appels à la fin de ce document.
Quelles sont vos responsabilités?
•
•
•
Informer le fournisseur reconnu si vous recevez des prestations dans le cadre de tout autre régime d'assurance-santé;
Informer le fournisseur reconnu que vous êtes admissible au Programme des SSNA;
Donner au fournisseur votre numéro d'identification à neuf ou à dix chiffres (Indien par traité ou
inscrit, numéro « N » ou « B »), nom de bande et numéro de famille ou autre numéro d'assurance-santé.
INTERVENTION EN SITUATION DE CRISE
Une intervention en situation de crise à court terme avec un thérapeute professionnel dans le domaine de
la santé mentale peut être offert lorsque le bénéficiaire n'a pas d'autre service à sa disposition.
Qu'est-ce qui est couvert?
•
•
•
l'évaluation initiale;
l'élaboration d'un plan de traitement;
les honoraires et les coûts de déplacement connexes du thérapeute lorsqu'il semble rentable de
fournir de tels services dans une communauté.
Qui peut fournir les services d'Intervention en situation de crise?
L'intervention en situation de crise doit être offerte par des thérapeutes membres en règle de leur corporation professionnelle dans les disciplines de la psychologie clinique ou du travail social clinique, dans la
province ou le territoire où le service est fourni.
Exceptionnellement, les fournisseurs de services de disciplines autres que la psychologie clinique ou le
travail social clinique peuvent être pris en considération.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
72
Comment obtenir les services d'Intervention en situation de crise?
Si vous avez besoin d'information, appelez le bureau régional local de la DGSPNI ou l'autorité de santé
des Premières Nations et des Inuits. Vous serez peut-être référé à un programme offert dans votre communauté.
Si une prestation vous est refusée, vous pouvez porter la décision en appel. Vous trouverez des renseignements dans la section traitant des appels à la fin de ce document.
Quelles sont vos responsabilités?
•
•
•
•
Indiquer que vous êtes admissible au Programme des SSNA;
Fournir votre numéro d'identification à neuf ou à dix chiffres (Indien par traité ou inscrit, numéro
« N » ou « B »), nom de bande et numéro de famille ou autre numéro d'assurance-santé;
Informer le fournisseur si vous êtes couvert par tout autre régime d'assurance-santé;
Respecter les rendez-vous prévus.
AUTRES RENSEIGNEMENTS QUE VOUS DEVRIEZ CONNAÎTRE
PAIEMENT DES SERVICES DE SANTÉ NON-ASSURÉS À L’EXTÉRIEUR DU CANADA
Le programme des SSNA fournit certaines prestations à l'extérieur du Canada.
Qu'est-ce qui est couvert?
•
•
Le coût d'une assurance-santé privée pour les étudiants ou travailleurs migrants approuvés et les
personnes dont ils ont légalement la charge;
Les services de transport, lorsque des bénéficiaires admissibles doivent suivre un traitement médical à l'extérieur du Canada recommandé et approuvé par un régime d'assurance-santé provincial ou territorial.
Qui a droit aux prestations?
•
•
•
Un étudiant suivant une formation post-secondaire ou fréquentant un établissement reconnu;
Un travailleur migrant;
Une personne légalement à la charge d'un étudiant ou d'un travailleur migrant.
Quelles sont vos responsabilités?
•
•
Avant de quitter le Canada, vérifier qu'un régime d'assurance-santé provincial ou territorial a approuvé le traitement médical dans un autre pays;
Communiquer avec le bureau régional de la DGSPNI et l'autorité de santé des Premières Nations
et des Inuits pour obtenir plus d'information.
CRITÈRES D’ADMISSIBILITÉ DES PRESTATIONS
Une prestation peut être couverte lorsque :
•
•
•
•
•
•
l'article ou le service figure sur la liste des prestations du Programme des SSNA ou sur la liste
des SSNA;
l'article ou le service doit être utilisé à la maison ou dans d'autres environnements de soins
ambulatoires;
l'autorisation préalable ou la prédétermination est obtenue au besoin;
elle n'est offerte par aucun autre programme de soins de santé fédéral, provincial, territorial ou
privé;
l'article est prescrit par un médecin, un fournisseur de soins dentaires ou un autre professionnel
de la santé autorisé à rédiger des ordonnances;
l'article est fourni par un fournisseur reconnu.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
73
EXCEPTIONS
Les exceptions sont des articles qui ne figurent pas sur une des listes de prestations des SSNA et ne
constituent pas des exclusions dans le cadre du Programme des SSNA. Elles peuvent être prises en
considération cas par cas avec une justification médicale ou médico-dentaire écrite.
EXCLUSIONS
Les exclusions sont des articles qui ne figurent pas sur une des listes de prestations des SSNA et ne
peuvent pas être obtenus au titre des exceptions. La couverture de ces articles n'est par conséquent pas
envisagée dans le cadre du Programme des SSNA. Il s'agit des articles utilisés exclusivement pour les
sports, le travail, l'éducation et des raisons esthétiques, sont expérimentaux ou font partie d'un processus
chirurgical.
LIGNES DIRECTRICES RECOMMANDÉES POUR LE REMPLACEMENT
Les lignes directrices indiquant la quantité ou le remplacement recommandé se fondent sur les besoins
médicaux moyens des bénéficiaires. Les demandes hors du cadre de ces lignes directrices peuvent être
examinées individuellement.
COORDINATION DES PRESTATIONS
Lorsque vous êtes couvert par un autre régime d'assurance-santé public ou privé, les demandes de prestation doivent être soumises à ce régime en premier lieu.
REMBOURSEMENT DES BÉNÉFICIAIRES
Les demandes de couverture rétroactive doivent parvenir à la DGSPNI dans l'année suivant la date du
service ou de l'achat. Elles doivent être présentées sur un formulaire de demande de remboursement du
bénéficiaire des SSNA.
Toutes les demandes de remboursement des prestations admissibles doivent inclure :
•
•
•
•
•
les reçus originaux indiquant la répartition des coûts (c'est-à-dire, honoraires professionnels, coût
unitaire et Numéro d'identification du médicament (NIM) des médicaments);
le formulaire Dent-29 et le plan de traitement pour les services dentaires;
votre nom, adresse, numéro d'identification à neuf ou à dix chiffres (Indien par traité ou inscrit,
numéro « N » ou « B »), nom de bande et numéro de famille ou autre numéro d'assurance-santé;
une copie de l'ordonnance;
la section d'autorisation du bénéficiaire sur le formulaire de demande de remboursement du bénéficiaire des SSNA dûment remplie.
Pour obtenir un formulaire de demande de remboursement du bénéficiaire des SSNA, communiquez
avec le bureau régional de la DGSPNI le plus proche ou de l'autorité de santé des Premières Nations et
des Inuits.
PROCESSUS D’APPEL
Les bénéficiaires peuvent entamer un processus d'appel lorsqu'une prestation leur a été refusée dans le
cadre du Programme des SSNA.
Il existe trois paliers d'appel. Il vous revient de présenter les appels à chaque palier. Les fournisseurs de
soins de santé doivent fournir la documentation ou les renseignements d'appoint requis. Vous ou la personne qui vous représente recevrez une explication écrite de la décision prise à chaque palier.
Consultez les documents énonçant les procédures d'appel des SSNA qui sont mis à votre disposition
dans chaque région ou sur le site Internet du Programme à : www.hc-sc.gc.ca/dgspni/ssna/index.htm ou
communiquez avec le bureau régional de la DGSPNI.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
74
POUR OBTENIR DES RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES
Vous pouvez communiquer avec les bureaux régionaux de la DGSPNI et de l'autorité de santé des Premières Nations et des Inuits indiqués ci-dessous pour obtenir des renseignements détaillés sur le Programme des SSNA. Vous pouvez aussi trouver des renseignements sur le programme en effectuant des
recherches dans le site Internet de Santé Canada à : www.hc-sc.gc.ca/dgspni/ssna/index.htm
DGSPNI - Région du Pacifique
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
Édifice fédéral
757, rue Hastings Ouest, bureau 540
Vancouver (Colombie-Britannique) V6C 3E6
Sans frais : 1-800-317-7878
À Vancouver : (604) 666-3331
Secrétariat du Nord - Région du Yukon
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
Édifice Elijah Smith
300, rue Main, bureau 100
Whitehorse (Yukon) Y1A 2B5
De n'importe où : (867) 667-3942 ou 667-3974
Secrétariat du Nord - T.N.-O et Nunavut
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
60, rue Queen, 14e étage
Localisateur postal 3914A
Ottawa (Ontario) K1A OK9
Sans frais : 1-888-332-9222
DGSPNI - Région de l'Alberta
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
Place Canada
9700, avenue Jasper, bureau 730
Edmonton (Alberta) T5J 4C3
Sans frais : 1-800-232-7301
DGSPNI - Région de la Saskatchewan
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
Tour Chateau
1920, rue Broad, 18e étage
Regina (Saskatchewan) S4P 3V2
À Regina : 780-8267, 780-8257, 780-6254, 780-5438 ou 780-5566
DGSPNI - Région du Manitoba
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
Édifice fédéral Stanley Knowles
391, avenue York, bureau 300
Winnipeg (Manitoba) R3C 4W1
Sans frais : 1-800-665-8507
À Winnipeg : 983-8886
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
75
DGSPNI - Région de l'Ontario
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
Plaza Emerald
1547, chemin Merivale, 3e étage
Localisateur postal 6103A
Ottawa (Ontario) K1A OL3
Sans frais (Pour les codes régionaux 416 et 905 ) : 1-800-640-0642
De n'importe où : (613) 952-0093
DGSPNI - Région du Québec
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
Complexe Guy-Favreau
200, boul. René-Lévesque Ouest
Tour Est, bureau 216
Montréal (Québec) H2Z 1X4
Soins de la vue, médicaments, fournitures médicales et équipement médical
Sans frais : 1-877-483-1575
À Montréal : (514) 283-1575
Transport pour raison médicale
Sans frais : 1-877-583-5973
À Montréal : (514) 283-5973
Intervention en situation de crise
Sans frais : 1-877-583-2965
À Montréal : (514) 283-2965
Soins dentaires
Sans frais : 1-877-483-5501
À Montréal : (514) 283-5501
DGSPNI - Région de l'Atlantique
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
Centre maritime
1505, rue Barrington
15e étage, bureau 1525
Halifax (Nouvelle-Écosse) B3J 3Y6
Sans frais (Pour les codes régionaux 902, 506 et 709) : 1-800-565-3294
À Halifax : 426-2656
Inuit Tapiriit Kanatami
Coordonnateur des SSNA
170, avenue Laurier Ouest, bureau 510
Ottawa (Ontario) K1P 5V5
Téléphone : (613) 238-8181
Assemblée des Premières Nations
Secrétariat des services de santé de l'APN
1, rue Nicholas, bureau 1002
Ottawa (Ontario) K1N 7B7
Téléphone : (613) 241-6789
© Santé Canada 10/07/2003
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
76
RÉFÉRENCES
1
Picard, Pierre Pour une meilleure pratique de l’intervention, in Forensic, 24-22 2000.
2
Mattassich, Paul, et Barbara Monsey Collaboration : What makes it work, Amherst H.wilder foundation, 1992
3
Ross R. Dancing with a ghost :Exploring Indian Reality. Markham:Reed-book, 1992.
4
Dufour R. Quoted in :Royal Commission on Aboriginal Peoples.Public Hearing Discussion Paper 2:Focusing the
Dialogue. Ottawa:Ministry of Supply and Services Canada, 1993:52.
5
Kinoshemeg R. Cancers in the Aboriginal female population : a community persperctive. Prepared for and circulated at the Canadian Medical Association Aboriginal Women’s health Workshop, Winnipeg, 1995.
6
The Centre for Applied Social Research en collaboration avec le groupe de travail longitudinal, Stratégie de ressourcement pour le mieux-être des Autochtones, Aboriginal Healing and Wellness Strategy: Longitudinal Study,
Phase 1, Centre for Applied Social Research, Faculty of Social Work, Toronto, 2000.
7
Statistics Canada.Language, tradition, health, lifestyle and social issues : 1991 Aboriginal Peoples Survey. The
Daily 1993; June 29:1-6. Catalogue no. 11-001E.
8
First Nations and Inuit Regional Health Survey, National Report, 1999. First Nations and Inuit Regional Health
Survey National Steering Committee. St Regis QC: Akwesasne Mohawk Territory, 1999.
9
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health
and Social Services. Kuujjuaq QC, 1997.
10
Rhoades ER.The major respiratory diseases of American Indians.Am Rev Resp Diseas 1990;141(3):595-600.
11
First Nations and Inuit Regional Health Survey, National Report, 1999. First Nations and Inuit Regional Health
Survey National Steering Committee. St Regis QC: Akwesasne Mohawk Territory, 1999.
12
Hu DC. Otitis Media. In:Galloway JM, Goldberg BW, Apert JS (eds). Primary Care of Native American Clients.
Woburn USA:Butterworth Heinemann, 1999.
13
Hu DC. Otitis Media. In:Galloway JM, Goldberg BW, Apert JS (eds). Primary Care of Native American Patients.
Woburn USA:Butterworth Heinemann, 1999.
14
Bridging the Gap :Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa:Canadian Medical
Association, 1994.
15
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health
and Social Services. Kuujjuaq QC, 1997.
16
May PA. The health status of Indian children:problems and prevention in early life. Am Indian Alaska Native Mental
Health Res 1988;1 (Mono 1):244-83.
17
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL.Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78.
Postl B, Irvine J, MacDonald S, Moffatt M. Background Paper on the Health of Aboriginal Peoples in Canada Medical Association. Bridging the Gap:Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada.Ottawa:The Association, 1994:pp.9-17.
May PA. The health status of Indian children:problems and prevention in early life. Am Indian Alaska Native Mental
Health Res 1988;1 (Mono 1):244-83.
18
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL.Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78.
First Nations and Inuit Regional Health Survey, National Report, 1999. First Nations and Inuit Regional Health Survey National Steering Committee. St Regis QC: Akwesasne Mohawk Territory, 1999.
19
Bridging the Gap :Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa:Canadian Medical
Association, 1994.
20
Bjkerregarrd P, Young T. The Circumpolar Inuit:Health of Population in Transition. Copenhagen, Denmark:Mundsgaard,1998.
Neale JF.Dental Problems. In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds).Primary Care of Native American Patients. Woburn USA: Butterworth Heinemann, 1999.
21
May PA. The health status of Indian children:problems and prevention in early life. Am Indian Alaska Native Mental
Health Res 1988;1 (Mono 1):244-83.
22
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL.Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
77
23
Henley E, Schwend RM.Developmental Dysplasia of the hip.In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Primary Care of Native American Patients. Woburn USA:Butterworth Heinemann, 1999.
24
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health
and Social Services. Kuujjuaq QC, 1997.
25
Brenneman G. Bacterial Meningitis. In :Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Primary Care of Native American Patients.Woburn USA:Butterworth Heinemann, 1999.
26
Willows ND, Morel, Gray-Donald K. Prevalence of anemia among James Bay Cree Infants of northern Quebec.
Can Mec Assoc J 2000;162(3):323-6.
Feightner JW.Prevention of iron deficiency anemia in infants. In: Canadian Task Force on the Periodic Health
Examination. The Canadian Guide to Clinical Preventive Health care. Ottawa:Health Canada, 1994;pp.244-55.
27
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health
and Social Services. Kuujjuaq QC, 1997.
28
Haworth DC, Dilling LA. Vitamin-D-deficient rickets in Manitoba, 1972-84. Can Med Assoc J 1986;134(3):237-41.
29
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL.Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78.
30
Harris SB, Perkins BA, Whalen-Brough E.Non-insuline-dependant diabetes melitus among First Nations children.
New entity among First Nations people of northwestern Ontario. Can Fam Physician 1996;42:869-76.
31
Bridging the Gap :Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa:Canadian Medical
Association, 1994.
32
MacMillan HL, MacMillan AB, Offord DR, Dingle JL.Aboriginal health. Can Med Assoc J 1996;155(11):1569-78.
33
Statistics Canada. Health Statistics at a glance. Ottawa:Statistics Canada, 1999.Catalogue no. 82F0075XCB
34
Leake JL. Report in the Oral Health Survey of Canada’s Aboriginal Children Aged Six and Twelve. Toronto:Uof
Toronto P, 1992.
35
Bobet E, for Health Canada. Diabetes among first Nations People. Ottawa:Ministry of Public Work and Government Services Canada, 1998.
36
Department of Indian and Northern Affairs. Basic Departmental data 1996. Departmental statistics Section, Information Quality and Research Directorate, 1997.
37
Lemchuk-Favel, L.Trends in First Nations mortality 1979-1993.Ottawa : Health Canada, 1996.Catalogue no.3479/1993E
38
Laboratory Centre for Disease Control. HIV/AIDS, STD and TB Update
39.
Minuk GY. Viral hepatitis in the canadian Aboriginal population:emerging mutants abstract from presentation to the
bureau of Infectious Diseases. Ottawa:Health Canada, 1999.
40
Jolly AM, Orr PH, Hammond G, Young TK. Risk factors for infection in women undergoing testing for chlamydia
trachomatis and Neisseria gonorrhea in Manitoba, Canada. Sexually Transm Diseas 1995;22(5):289-95.
41
Lemchuk-Favel, L. Trends in First Nations mortality 1979-1993. Ottawa:Health Canada, 1996. Catalogue no. 3479/1993E.
42
Goldsmith DL. Sexually Transmitted Disease. In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Promary Care of
Native American Patients. Woburn USA: butterworth Heinemann, 1999.
43
Lunt WW, Sampliner RE. Cholelithiasis. In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Primary Care of Native
American Patients. Woburn USA: Butterworth Heinemann, 1999.
44
Brody EA.Acute Rheumatic Fever, Rhematic Heart Disease, and Valvular Heart Disease. In:Galloway JM, Goldberg BW, Alpert JS (eds). Woburn USA:Butterworth Jeinemann, 1999.
45
Robbins et al. Plasma lipids and lipoprotein concentrations among American Indians :comparison with the US population. Curr Op Lipidol 1996;7:188-95.
46
Harris, et al. The epidemiology of diabetes in pregnant native Canadians. Diabetes Care 1997;20(9):1422-5.
Rodrigues S, Robinson E, Gray-Donald K. Prevalence of gestational diabetes mellitus among James Bay Cree
women in norther Quebec. Can Med Assoc J 1999;160(9):1293-7.
Godwin M, et al. Prevalence of gestational diabetes mellitus among Swampy Cree women in Moose Factory, James Bay. Can Med Assoc J 1999;160(9):1299-1306.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
78
47
Calam BC, Norgrove L, Brown D, Wilson MA. Pap screening clinics with Native women in Skidgate, Haida Swaii.
Can Fam Physician 1999;45:355-60.
48
Gillis et al. Cancer incidence and survival of Saskatchewan northeners and registred Indians, 1967-86. Proceedings of the 8th International Congress on Circumpolar Health, 1990.
Botwinick O. Gynecologic Health Care. In Galloway JM, Goldburg BW, Alpert JS (eds). Primary Care of Native
American Patients. Woburn USA: Butterworth Heinemann, 1999.
49
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik Regional Board of Health and Social Services. Kuujjuaq QC,
1997.
50
Health Canada. Prevalence of rheumatoid arthritis: 1996 Sioux Lookout Zone, Ontario. HIS records. Ottawa: Health
Canada, 1996.
51
Statistics Canada. Language, tradition, health, lifestyle and social issues : 1991 Aboriginal Peoples Survey. The
Daily 1993; June 29:1-6. Catalogue no. 11-001E
52
TB in Aboriginal People in Canada. Medical Services branch, 1994. In: Laboratory for Disease Control. National
Consultation on the Role of the Laboratory Centre for Disease control in Tuberculosis Preventionand Control: Proceedings and Recommandations. Ottawa: Health Protection Branch, 1994.
53
Statistics Canada, 1-Disability; 2-Housing: 1991 Aboriginal Peoples survey. Ottawa: Statistics Canada, 1994.
54
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health
and Social Services. Kuujjuaq QC, 1997.
55
First Nations and Inuit Regional Health Survey, National Report, 1999. First Nations and Inuit Regional Health
Survey National Steering Committee. St Regis QC: Akwesasne Mohawk Territory, 1999.
56
Department of Indian Affairs and Northnern Development. Basic Department data: 1995. Departmental statistics
Section. Ottawa: Information Quality and Research directorate, 1996.
57
Bridging the Gap :Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa: Canadian Medical
Association, 1994.
58
Bridging the Gap :Promoting Health and Healing for Aboriginal Peoples in Canada. Ottawa: Canadian Medical
Association, 1994.
59
Berry, J., et U. Kim. 1988. Acculturation and Mental Health dans Health and Cross Cultural Psychology toward
Applications, P. R. Dasen et coll. Californie, ed. Safe Publications.
60
Fiddler S. The psycho-social effects of racism. Sask Indian Fed Coll J 1988:4(1).
61
Laboratory Centre for Disease Control.HIV/AIDS Epi Update :HIV and AIDS among Aboriginal People in Canada.Bureau of HIV/AIDSm STD and TB Update Series. Ottawa:Health Canada, 1999.
62
Nunavut Health Status Report, Draft.June 2000.Released with permission from Dr.Ann Roberts, Medical Officer of
Health, Nunavut.
63
Hodgins S. Health and what affects it in Nunavik:how is the situation changing? Nunavik Regional Board of Health
and Social Services. Kuujjuaq QC, 1997.
64
Laboratory Centre for Disease Control.HIV/AIDS Epi Update :HIV and AIDS among Aboriginal People in Canada.Bureau of HIV/AIDSm STD and TB Update Series. Ottawa:Health Canada, 1999.
65
Laboratory Centre for Disease Control.HIV/AIDS Epi Update :HIV and AIDS among Aboriginal People in Canada.Bureau of HIV/AIDSm STD and TB Update Series. Ottawa:Health Canada, 1999.
66
Association Nationale des Centres d’amitié, Guide d’information Hépatite C
67
Renfry, S. Georges. 1992. «Cognitive-behavior Therapy and the Native American Client». Behavior therapy (23), p.
321-340.
68
Laframboise, T. D., J. E. Trimble et G. V. Mohatt. 1990. «Counseling Intervention and American Indian Tradition :
an Integrative Approach». The counseling psychologist, vol. 18 (4), p. 628-654.
69
Trimble, J. E. et S. A. Hayes. 1984. Mental Health Intervention in the Psychosocial Contexts of Amerian Indian
Communities : Dans W.A. O’Connor et B. Lubin Ecological Approaches to Clinical and Community Psychology. p.
293-321. New-York : Wiley.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
79
70
The Centre for Applied Social Research en collaboration avec le groupe de travail longitudinal, Stratégie de ressourcement pour le mieux-être des Autochtones, Aboriginal Healing and Wellness Strategy: Longitudinal Study,
Phase 1, Centre for Applied Social Research, Faculty of Social Work, Toronto, 2000.
71
Même si cette opinion tend à changer chez les plus jeunes, beaucoup d’aînés, influencés grandement par
l’idéologie catholique persistent à attribuer au condom une valeur allant à l’encontre de la création.
72
Royal Commission on Aboriginal Peoples. Highlights from the Report of the Royal Commission on Aboriginal Peoples. Ottawa:Ministry of Supply and Services Canada, 1996.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
80
GLOSSAIRE
« Autochtone » est un terme légal général faisant référence aux Premières Nations, aux Inuits et aux
Métis. Les peuples autochtones se désignent eux-mêmes par leur appartenance tribale propre (comme
étant des Micmacs, des Cris, des Innus, des Ojibwés, ou bien comme appartenant aux Premières Nations, aux Inuits ou aux Métis). Les peuples des Premières Nations peuvent aussi être désignés comme
Amérindiens ou « Indiens », mais ce dernier terme est une appellation erronée issue de l’histoire.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
81
BIBLIOGRAPHIE
Davies, Maureen, « Aspects of Aboriginal Rights in International Law », Aboriginal Peoples and The Law,
éd. par Bradford W. Morse, Ottawa, Carleton University Press, 1985, p. 16-47.
Davies, Maureen, « Aboriginal Rights in International Law: Human Rights », éd. par Bradford W. Morse,
Ottawa, Carleton University Press, 1985, p.745-794.
Extrait du Système du registre des Indiens, 31 déc. 2000, Gouvernement du Canada, Ottawa, Statistique
Canada.
Adapter nos interventions à la réalité autochtone
82