de l`immobilier
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13 20 3 E 1 BR 20 4 E M 1 E R PT MB R 20 14 E IE 20 CE 7S - 2 3 DÉ FÉVR RIL 014 RG - 1 0 AV IL 2 OU RIS E - 2 X - 9 AVR B S PA NIC AU 10 RA E ST RD TES O N B NA Les rencontres de l’immobilier FÉDÉRATION DES PROMOTEURS IMMOBILIERS DE FRANCE SUPPLÉMENT PROMOTION IMMOBILIÈRE LES RENCONTRES DE L’IMMOBILIER STRASBOURG - 27 SEPTEMBRE 2013 PARIS- 13 DÉCEMBRE 2013 INVITÉS INVITÉS François PAYELLE Président de la FPI France Philippe BIES Député du Bas-Rhin et Conseiller Communautaire à la CUS Frédéric BIERRY Vice Président du Conseil Général du Bas-Rhin Hervé GASTAUD Délégué Général Adjoint du SNAL Alsace Benoît GAUGLER Directeur de l’EPF du Bas-Rhin Olivier KINDER Vice-Président de la FPI Alsace-Lorraine, Directeur Alsace - Icade Promotion NICE - 20 FÉVRIER 2014 Hicham AFFANE, Président EPF Ile-de-France, Conseiller régional Alexis BACHELAY, Député des Hauts-de-Seine Barbara KORENIOUGUINE, Président Exécutif activité promotion, BNP Paribas Immobilier Benoit LABAT, Directeur du développement et du patrimoine, Société du Grand Paris Thierry LAJOIE, Président Directeur Général, Agence foncière et technique de la région parisienne Valérie PECRESSE, Député des Yvelines, Conseiller régional, Ancien Ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l’État FÉDÉRATION DES PROMOTEURS IMMOBILIERS DE FRANCE François PAYELLE Président de la FPI France Jean-François BUET Président de la FNAIM Jean-Marie EBEL Président de l’OIH Michel PUY Président FPI Côte d’Azur et Corse Frederic PELOU FNAIM Côte d’Azur Philippe GAUTIER FBTP Patrick PONCET BPCA Stéphane GRECH CCINCA BORDEAUX – 9 AVRIL 2014 NANTES – 10 AVRIL 2014 INVITÉS INVITÉS Régis Rousseau Président FFB Maine-et-Loire Philippe Martial Président du Conseil de l’Ordre des Architectes des Pays de Loire Gilles Retière Président de Nantes Métropole Bruno Lucas Président Foncère Logement (membre MEDEF) Franck Savage Directeur Général NMA, SPL Nantes Métropole Aménagement Pascal Pras Vice-Président de Nantes Métropole, Délégué à l’urbanisme Jean Christophe de Geyer d’Orth Directeur Habitat, Crédit Foncier Simon Ternynck Directeur Financier, Crédit Agricole Christophe Hervy Président FPI Pays de Loire Alain JUPPE Ancien Premier Ministre, Maire de Bordeaux François PAYELLE Président de la FPI France Bruno FORTIER Architecte Urbaniste Lionel GALLIEZ Notaire 02 INVITÉS LES RENCONTRES DE L’IMMOBILIER I JUIN 2014 ©Marc Bertrand. ÉDITO Le logement est un secteur essentiel pour la croissance et pour l’emploi. Et pourtant, l’analyse des différents facteurs économiques et leur sensibilité sur la production a rarement fait l’objet d’une étude globale. Notre objectif est de mieux comprendre l’impact financier de la chaîne de valeur du logement neuf et, notamment, ce qui constitue son prix de revient. Nous serons ainsi plus efficaces dans nos métiers et plus à même d’expliquer aux pouvoirs publics les raisons de la crise que nous traversons. Pour analyser ces mécanismes économiques, nous avons fait appel à l’expertise de Jean-Paul Betbèze, professeur d’Université, membre de la Commission Économique de la Nation, du Bureau du Conseil national de l’information statistique et du Cercle des économistes. Depuis septembre 2013, Jean-Paul Betbèze conduit une série d’entretiens et de débats sur ces sujets qui feront, à terme, l’objet d’un bilan exhaustif. Parce que chaque région possède ses propres spécificités, et parce que cette réflexion, pour être efficace, doit être portée par toutes nos chambres régionales, j’ai souhaité que « les Rencontres de l’Immobilier » soient organisées dans différentes villes de France. Cette diversité constitue la richesse de notre profession. Elle constitue aussi la richesse de notre fédération. Sans attendre la fin du cycle de conférences, j’ai pensé opportun de vous livrer une synthèse de nos premières rencontres. Je vous souhaite une bonne lecture. François PAYELLE Président de la Fédération des promoteurs immobiliers de France 03 SUPPLÉMENT PROMOTION IMMOBILIÈRE N°29 JUIN 2014 Faire bouger les lignes Le logement est l’affaire de tous et vit actuellement en France une crise très grave, avec des conséquences négatives sur l’activité économique, la croissance et l’emploi. Même si les bonnes mesures sont, enfin, prises, la filière ne sortira pas rapidement d’une telle chute. Quelques chiffres illustrent la gravité de la situation : la construction de logements neufs en France devrait être proche de 300 000 en 2014 contre plus de 400 000 en moyenne au cours de la décennie passée. Le retard entre logements nécessaires et logements construits ne cesse de se creuser (cf. figure 1). La filière construction, qui employait 1,4 millions de salariés en 2013, a ainsi perdu plus 100 000 emplois en 5 ans. Figure 1 500 000 400 000 Logements commencés Niveau des besoins 300 000 200 000 12 20 10 20 08 20 06 20 04 20 02 20 00 20 98 19 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 86 19 84 19 82 19 80 19 Source INSEE/DAI/CEREVE Depuis plus de 20 ans, la France ne couvre pas ses besoins en logements. Figure 2 BASE 100 AU 04-1998 Prix des logements anciens Prix des logements neufs Revenu disponibles brut Coûts de construction (ICC) Loyers (IRL) 300 250 200 150 100 50 13 20 12 20 11 20 10 20 09 20 08 20 07 20 06 20 05 20 04 20 03 20 02 20 01 20 00 20 99 19 98 19 Source INSEE. SoeS Devant cette pénurie de logements, le prix des logements augmente plus que le revenu des ménages. C’est donc l’offre qui sera décisive. 04 FÉDÉRATION DES PROMOTEURS IMMOBILIERS DE FRANCE LES RENCONTRES DE L’IMMOBILIER I JUIN 2014 Pour en sortir, il faut une véritable stratégie logement pour la France, c’est-àdire une organisation de moyens et de ressources dans la durée pour revenir quantitativement vers les chiffres antérieurs, au moins, et qualitativement pour renforcer la filière et pérenniser son devenir. Pour mener cette stratégie, il faut d’abord avoir pleine conscience du fait que nous sommes, et pour longtemps, dans une situation économique de faible croissance où le « bien logement » représente à la fois une part importante de la consommation du ménage, décisive donc pour le niveau de vie, et la part majeure de son patrimoine soit directement soit indirectement (par l’intermédiaire d’investisseurs individuels ou financiers). On voit bien que le logement est au carrefour de pressions et de tensions. C’est maintenant qu’il faut agir, et vite. Il faut revoir les choix antérieurs, choix dont les données économiques et sociales prouvent qu’ils ne sont vraiment pas les bons. En face, pour en sortir, il y a des décisions possibles et souhaitables. Mais elles sont évidemment courageuses, sauf à prendre le risque d’affaiblir encore une filière qui est crise profonde si rien n’est fait, et pire encore si de mauvais choix sont faits – au risque de la briser. Pour sortir au plus vite et au mieux de cette crise, rien de tel que de revenir aux fondamentaux, quitte à ce que l’on juge la démarche trop simplificatrice. Si l’on considère le logement comme le bien durable des ménages par excellence, il faut faire en sorte d’en gérer au mieux le coût d’usage sur longue période, ceci impliquant non seulement les prix et conditions d’acquisition, mais aussi d’entretien. Et c’est ce bien, ainsi optimisé dans la durée, qui devient la meilleure réserve de valeur, la part la plus sûre du patrimoine du ménage. Optimiser le prix du logement dans la durée, c’est faire en sorte d’optimiser toutes les composantes de son coût d’usage pour maintenir la valeur de l’actif. Les composantes du coût d’usage, ce sont le coût d’entrée dans le logement (ce coût qui intègre le foncier – avec des politiques qui ne sont actuellement pas efficaces loin s’en faut, le coût de la construction – avec le poids des délais liés à la complexité des procédures et aux recours, le poids des normes – avec leurs excès, le coût de la péréquation en fonction du niveau de revenu…, les coûts fiscaux…) puis les coûts de gestion et d’entretien. En agissant ainsi, c’est-à-dire en baissant régulièrement ces coûts, se maintient, autant que possible, la valeur de l’actif en même temps que la filière se ranime. Foncier, normes, délais, recours … voilà tout ce qui bloque et tout ce qui peut être rapidement résolu. C’est parce que ces logiques ne sont pas présentes, ou pas assez présentes, que, depuis le ralentissement général de l’économie dû à la crise financière et bancaire mondiale, l’activité du marché immobilier français s’est nettement dégradée. Ceci s’est produit tant du point de vue de la demande que de l’offre - même si la France n’a pas créé de subprimes, ni abrité de bulle. Qu’ils soient propriétaires ou locataires de leur logement, les ménages français ont ainsi de plus en plus de mal à faire coïncider le coût de leur habitation avec leur pouvoir d’achat, ceci pesant logiquement sur leur qualité de vie (loisir, travail) et aussi sur leur moral. S’agissant des professionnels de l’immobilier confrontés à une demande solvable hésitante, ils s’activent afin de préserver l’outil productif, mais ils sont désormais très sensibles à toutes les rigidités du marché auxquels ils sont confrontés, compte tenu de l’importance et de la durée de la crise qu’ils vivent. Partant de ce constat d’une crise très grave, la FPI propose d’aller de l’avant en identifiant les rigidités auxquels les professionnels du logement sont confrontés, d’en libérer le secteur en faisant des propositions précises pour qu’il produise plus et moins cher, afin que l’offre de logement puisse s’accorder avec la demande (cf. figure 2). Sans jamais rogner sur la qualité, la maîtrise du prix final dans la durée est évidemment au centre de cette démarche, tout comme les problématiques de gouvernance, d’aménagement et de financement. Par rapport à des lois de plus en plus complexes et souvent critiquables, en dépit des remarques, propositions et apports des experts de la filière, il a paru intéressant d’aller voir ce qui se passait sur le terrain, sur divers terrains. Chacun des sujets identifiés a ainsi donné lieu à l’organisation d’une table ronde dans une ville et avec des intervenants illustrant une problématique spécifique. Ainsi, la gestion du foncier libre a été analysée à Strasbourg, la rareté du foncier abordée à Nice, les rapports entre l’ambition architecturale et l’accessibilité à Bordeaux, les problématiques de gouvernance régionale à Paris, les logiques de péréquation à Nantes. Au cours de chacune de ces réunions, l’idée centrale a été de faire s’exprimer les diverses parties prenantes à l’acte de bâtir et d’habiter pour tenter de lister des problèmes et d’apporter des solutions, là où chacun se cantonne habituellement à un diagnostic et à une critique. Initiées en septembre 2013, ces rencontres locales de l’immobilier ont permis de dénoncer des blocages, de faire des propositions concrètes et, surtout, de contribuer à faire bouger les lignes. Les voici, au cours de ce premier semestre. Jean-Paul BETBÈZE Pour l’accompagner dans ce travail, la FPI s’est associée à Jean-Paul Betbèze afin de monter des réunions thématiques, au plus près des problèmes du logement tels qu’ils se posent en France, notamment en fonction des situations économiques et sociales locales. 05 STRASBOURG - 27 SEPTEMBRE 2013 INVITÉS François PAYELLE Président de la FPI France Philippe BIES Député du Bas-Rhin et Conseiller Communautaire à la CUS Frédéric BIERRY Vice Président du Conseil Général du Bas-Rhin Hervé GASTAUD Délégué Général Adjoint du SNAL Alsace Benoît GAUGLER Directeur de l’EPF du Bas-Rhin Olivier KINDER Vice-Président de la FPI Alsace-Lorraine, Directeur Alsace - Icade Promotion FAITS L’offre de logements ne répond pas aux besoins de la population. Au déséquilibre quantitatif, s’ajoutent des déséquilibres géographiques et qualitatifs. Le terrain manque pour construire en raison de contraintes et de limitations (fiscales, réglementaires) qui limitent l’offre de terrain à bâtir là où la demande est la plus forte. ©FPI Alsace-Lorraine ET DEPUIS ? Fin 2013, le Conseil constitutionnel a censuré en partie la reforme sur les plus-values immobilières qui prévoyait notamment la suppression de l’abattement pour durée de détention. La Ministre du logement Mme Pinel, dans une récente question parlementaire (publié au JO du 06/05/2014), a affirmé vouloir retravailler sur une fiscalité incitant à la libération des terrains à bâtir. À suivre, donc. 06 FÉDÉRATION DES PROMOTEURS IMMOBILIERS DE FRANCE Logement et emprise foncière, Quels choix ? Où trouver encore du terrain ? LES PROPOSITIONS INTÉGRER LES ACTEURS DU LOGEMENT EN AMONT DES ANALYSES ET DES DÉCISIONS Au plus tôt et à côté : les acteurs de la construction doivent être placés au plus tôt dans les concertations, à côté des décideurs politiques. Ils partagent en effet les mêmes intérêts que les décideurs publics dans le succès des opérations et peuvent apporter leur connaissance des besoins et des marchés pour assurer le succès des opérations menées. LIBÉRER LES TERRAINS PAR UNE FISCALITÉ INCITATIVE Redéfinir et fluidifier : il faut d’abord revoir la définition des terrains constructibles (qui doivent théoriquement être nus, alors qu’en pratique ils comportent souvent du bâti voué à être démoli), qui est une définition inutilement contraignante, voire contradictoire, en zone dense. Il faut ensuite fluidifier le marché du foncier par une fiscalité incitative en modifiant la fiscalité applicable aux plus-values immobilières sur les terrains constructibles de façon à inciter à vendre au plus tôt et non pas à garder le bien. constructibles de façon à inciter à vendre au plus tôt et non pas à garder le bien. ILS ONT DIT... « Confier plus de compétences aux intercommunalités, notamment les PLU, permettrait d’assurer une meilleure cohérence des problématiques d’aménagement et permettrait aux communes de mutualiser leurs moyens financiers tout en renforçant leur solidarité », P. Bies « Sur notre territoire, toutes les intercommunalités ne disposent pas de l’ingénierie suffisante pour prendre en charge la politique de l’habitat. Les aides départementales, en complément des aides de l’État, permettent d’obtenir un effet de levier très concret », F. Bierry « N’oublions pas que le foncier est la matière première des constructeurs. Sans foncier, nous ne construisons pas », F. Payelle « En parlant de consommation d’espace, il ne s’agit pas d’une «disparition» mais d’un changement d’usage pour lequel les réversibilités d’usage sont fréquentes et qui permet un ajustement de l’activité économique, de l’emploi et de la production de logements.Il faut savoir également que l’évolution des espaces urbanisés des dernières années a été inférieure à celle de la population, ce qui équivaut à un recul de l’étalement urbain. Aussi, nous (UMF et SNAL, ndlr) pensons que le concept «d’artificialisation zéro» est un objectif contre-productif qui ne peut qu’entretenir le mal logement en opposant sans raison les territoires urbains et ruraux et conduit LES RENCONTRES DE L’IMMOBILIER I JUIN 2014 à produire des logements à des coûts toujours plus élevés en entretenant un déficit foncier. Le SNAL et l’UMF proposent de réconcilier foncier et logement en tenant compte du réel qui indique qu’on construit là où il y a de l’espace, des coûts de construction maîtrisés et une demande réelle solvable.», H. Gastaud « Une gestion durable et anticipée du foncier permet d’optimiser la réalisation des opérations d’intérêt public ou collectifs, de construire dans des extensions ou remplissages urbains denses , tout en partageant les plus-values foncières pour financer les différents projets urbains, publics et privés », B. Gaugler « La fiscalité sur les plus-values immobilières incite les propriétaires de terrains à conserver leurs biens jusqu’à l’exonération totale de cet impôt. Alors qu’au contraire, elle devrait les inciter à s’en libérer. », J.P. Betbèze « Pendant longtemps, on avait des promoteurs de la campagne et des promoteurs des villes, mais il n’y a plus que des promoteurs des villes. Avant, la promotion faisait un tiers sur la CUS et deux tiers sur le reste du département. Maintenant c’est l’inverse. Notre activité se concentre à la ville et il y a une concentration de la concurrence. Il ne faut pas s’étonner si on ne peut pas maîtriser les prix », O. Kinder PARIS- 13 DÉCEMBRE 2013 INVITÉS Valérie PECRESSE, Député des Yvelines, Conseiller régional, Ancien Ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l’État Hicham AFFANE, Président EPF Ile-de-France, Conseiller régional Hervé MANET, Président de la FPI Ile-de-France Barbara KORENIOUGUINE, Président Exécutif activité promotion, BNP Paribas Immobilier Benoit LABAT, Directeur du développement et du patrimoine, Société du Grand Paris Thierry LAJOIE, Président Directeur Général, Agence foncière et technique de la région parisienne Grand Paris, Ville-monde FAITS Un écart de construction tel qu’il menace l’objectif du Grand-Paris, Ville-monde. Depuis 20 ans en effet, on construit en moyenne 20 000 logements par an en Ile de France, alors que les objectifs du Grand Paris s’élèvent à 70 000 logements par an. Comment réussir ? LES PROPOSITIONS DÉVELOPPER UNE OFFRE DE LOGEMENTS À PRIX “MAÎTRISÉS” Développer l’offre foncière : il faut développer l’offre foncière (terrains publics et privés) en favorisant d’abord la cession des terrains constructibles par les particuliers, en supprimant ensuite les péréquations entre le logement « libre » et le logement « social » et en limitant les taxes. Il importe également de densifier, notamment autour des gares nouvelles, et d’ouvrir de nouvelles zones à l’urbanisation (franges, friches industrielles, certaines zones inondables…). INSTALLER UNE GOUVERNANCE “GRAND PARIS” Une gouvernance efficace à instaurer : il faut simplifier le millefeuille administratif, promouvoir l’intercommunalité et associer les professionnels et les responsables locaux en amont des projets structurants. Autrement, retards et insuffisances vont se conjuguer. TROUVER DE NOUVELLES SOURCES DE FINANCEMENTS Le financement du Grand Paris repose sur la cession des droits à construire et les taxes. Cela pèse et pénalise encore la construction. Pourquoi ne pas s’inspirer du financement des premières lignes de métro en recourant à un grand emprunt d’État ou utiliser une partie, même minime, des fonds sous gestion dans l’assurance vie pour financer le logement. ILS ONT DIT... « Construire, c’est (pour un élu) prendre un risque politique », H. Affane « Il y a un décalage important entre le besoin de logement et la capacité de production actuelle. (…)Si nous ne provoquons pas un choc de la matière foncière, nous ne parviendrons pas à réaliser l’ensemble de nos objectifs », T. Lajoie « Alors que le foncier est l’élément central du développement du Grand Paris, il faut que le Gouvernement assume sa politique fiscale qui sanc- tionne la vente des fonciers constructibles au lieu de l’encourager», H. Manet « Sans opération d’intérêt métropolitain, comme il existe des opérations d’intérêt national(…), sans cette échelle territoriale, nous aurons du mal à produire plus », B. Labat « Le temps de la promotion est un temps plus court que celui de l’aménagement. Toutes les solutions permettant une mise en œuvre plus rapide des projets nous sont favorables », B. Koreniouguine « Pour lutter contre le malthusianisme de certains maires, il faut créer la Métropole du Grand Paris et la doter de compétences d’aménagement de logements », A. Bachelay «Transport, logement et emploi, tout cela est lié. Or, le Grands Paris, c’est d’abord un projet de transport et il faudra rester vigilant sur les financements des infrastructures qui n’ont toujours pas été inscrits par le Gouvernement », V. Pécresse 07 NICE - 20 FÉVRIER 2014 INVITÉS François PAYELLE Président de la FPI France Jean-François BUET Président de la FNAIM Jean-Marie EBEL Président de l’OIH Michel PUY Président FPI Côte d’Azur et Corse Frederic PELOU FNAIM Côte d’Azur Philippe GAUTIER FBTP Patrick PONCET BPCA Stéphane GRECH CCINCA Politiques nationales, responsabilités locales : le logement à la croisée des chemins FAITS L’offre de logements ne répond pas aux besoins de la population. Au déséquilibre quantitatif, s’ajoutent des déséquilibres géographiques et qualitatifs. Le terrain manque pour construire en raison de contraintes et de limitations (fiscales, réglementaires) qui limitent l’offre de terrain à bâtir là où la demande est la plus forte. LES PROPOSITIONS COÛTS DE CONSTRUCTION : 80 PROPOSITIONS REMISES À MME DUFLOT Arrêter la surenchère des normes : sans remettre en cause la qualité des logements construits, ces propositions s’articulent autour d’une remise à plat des normes et réglementations afin de limiter la surenchère normative et de proposer des logements répondant aux besoins réels de leurs occupants. DÉVELOPPER UN « BAIL SOLIDAIRE », PLUTÔT QUE L’ENCADREMENT DES LOYERS Étudier une proposition de « bail solidaire » : en allégeant la pression fiscale qui pèse sur le bailleur privé, tout en lui garantissant le paiement des loyers, ce dispositif encouragerait le parc privé à pratiquer des niveaux de loyers HLM, garantissant l’accès au logement à des familles modestes. ILS ONT DIT... ©CCI Nice ET DEPUIS ? •Le Pacte économique de la CCI a été signé par 109 candidats. 57 d’entres eux ont été élus. Le Pacte économique fera l’objet de points d’étapes réguliers afin de suivre les engagements des élus. •Élaboration de 12 propositions pour dynamiser le logement. •Rédaction d’un « Guide du Logement » à l’attention des nouveaux élus afin de leur exposer les problématiques du logement et les différents leviers d’action. 08 FÉDÉRATION DES PROMOTEURS IMMOBILIERS DE FRANCE « en 10 ans, le prix de l’immobilier ancien a augmenté de 67% et les loyers de 38%. Dans le même temps, les charges liées aux logements ont augmenté de 49%, le coût de l’énergie de 55%. Et surtout, alors que le pouvoir d’achat n’a progressé que de 14%, avec une inflation à 19%, la CSG a augmenté de 44% les taxes foncières de 55%, les taxes d’habitations de 58% et l’ISF de 109% », JF. Buet « Pendant 15 ans, nous avons été dans une phase de baisse des taux et d’allongement des durées des crédits qui ont rendu indolores toutes les hausses. Il n’est désormais plus possible de financer la surenchère des coûts de construction et du foncier », F. Payelle « Aujourd’hui, on ne conçoit plus. On respecte juste les normes. Le champ d’imagination restant à l’architecte et au promoteur est aujourd’hui de plus en plus faible » , M. Puy « En 10 ans, on évolue l’impact économique des évolutions réglementaires sur le prix de revient des logements à près de 30% », P. Gautier LES RENCONTRES DE L’IMMOBILIER I JUIN 2014 « Concernant la clientèle étrangère propre à notre région, générant des retombées économiques non négligeables, elle s’effrite largement. Ce n’est pas tant pour le prix des logements qui les éloignent mais uniquement le poids de la fiscalité française, en particulier par comparaison avec d’autres pays de l’UE », F. Pelou « Actuellement, avec des taux de crédit aux particuliers compris entre 3,00% et 3,65% sur 15 à 20 ans, les conditions d’emprunt sont particulièrement favorables. En témoigne le nombre important de rénégociations de prêt, qui ont représenté environ 50% des prêts émis cette année», P. Poncet « Dans ce contexte électoral, la CCI a demandé aux différents candidats de se positionner et de s’engager sur un pacte économique défini par les entreprises. Parmi les préoccupations des entrepreneurs, citons le thème du logement des actifs et en particulier le frein à l’emploi que constitue la difficulté à se loger », S. Grech BORDEAUX – 9 AVRIL 2014 INVITÉS Alain JUPPE Ancien Premier Ministre, Maire de Bordeaux François PAYELLE Président de la FPI France Michèle Laruë-Charlus Directrice Générale de l’Aménagement, Ville de Bordeaux Alain FERRASSE Président de la FPI d’Aquitaine Poitou-Charentes Bruno FORTIER Architecte Urbaniste Lionel GALLIEZ Notaire « Place publique et volumes capables. » ©Youssef Tohmé Architects & Associates « Un quartier paysage avec ses lanières vertes. » ©Youssef Tohmé Architects & Associates FAITS Depuis 20 ans, Bordeaux est une ville qui s’est profondément transformée et qui a retrouvé un réel pouvoir d’attraction. Elle est méconnaissable. Ce réveil de la ville s’est inévitablement traduit par un réveil des prix de son immobilier. Comment rendre le logement abordable face aux ambitions de l’urbanisme : Le quartier Brazza LES PROPOSITIONS Urbanisme et architecture Combiner très en amont logique urbanistique et logique architecturale dans le souci d’offrir des logements à prix abordables. Eviter la surenchère, permettre la complémentarité autour de cet objectif économique et social. Étudier la VEFIC (Vente en l’État Futur d’Inachèvement Contractuel): ET DEPUIS ? Le programme de construction avance, étant de nature à peser sur la dynamique des prix d’ensemble et à donner des exemples d’innovation de processus. ILS ONT DIT... « Avant 1995, Bordeaux représentait le tiers de la population de son agglomération et ne cessait de se vider. Il a fallu inverser les tendances démographiques et faire en sorte que Bordeaux regagne des habitants. Il fallait également viser un rééquilibre démographique, à l’intérieur même de la ville, entre la rive gauche et la rive droite, isolée jusque-là », A. Juppé « Le problème n’est pas tant la simplicité (il suffit de penser à la beauté de bâtiments tels que ceux de Mies van der Rohe) que ce qu’elle implique d’attention et de soin : elle peut être construite, elle peut aussi servir d’excuse à des opérations que l’on se contente de déshabiller », B. Fortier « les PLU peuvent imposer jusqu’à 2 places de parking par logement, alors que le taux d’équipement S’inspirant de la rénovation dans l’ancien, la VEFIC consisterait en l’acquisition de logements neufs que les propriétaires pourraient finaliser eux-mêmes. Les acquéreurs auraient donc accès à des biens moins onéreux, en phase avec les évolutions de leurs besoins et leur permettant d’étaler les coûts dans le temps. Il importe de travailler avec tous les acteurs de l’immobilier afin d’encadrer contractuellement aux mieux ce type d’acquisition. moyen des ménages est de l’ordre de 1, et que les modes de déplacements urbains ont énormément évolué en 10 ans, tant pour les transports collectifs type tramway qu’individuels, avec le retour du vélo dans les villes », F. Payelle « la CUB a les moyens d’élaborer une stratégie foncière avec ses services compétents en interne, la création d’un établissement public foncier n’apparaît pas nécessaire », A. Juppé « Dans les zones d’aménagement de la Ville de Bordeaux, le principe de mixité sociale fixé à l’îlot a permis la réalisation de «bâtiments dédiés» au social et à l’accession. Ainsi, ne cohabitent pas au sein d’un même immeuble des populations logées à des prix variant du simple au double», A. Ferrasse « Dans l’ancien, il est tout à fait possible d’acheter un logement en vue d’y effectuer des travaux pour l’aménager selon ses besoins, ses envies et surtout ses ressources. Pourquoi cela ne serait-il pas possible avec un logement neuf ? Outre le cadre juridique qui est à définir, ce sont également les mentalités qui doivent évoluer », L. Galliez « Nous essayons, avec le concours des notaires, de fixer le cadre juridique de ce que nous appelons les Volumes Capables. Il s’agit de logements partiellement achevés, vendus à des prix inférieurs, et qui laisseraient aux acquéreurs la liberté de les finaliser au rythme de leurs capacités financières », M. Laruë-Charlus 09 NANTES – 10 AVRIL 2014 INVITÉS Régis Rousseau Président FFB Maine-et-Loire Philippe Martial Président du Conseil de l’Ordre des Architectes des Pays de Loire Gilles Retière Président de Nantes Métropole Bruno Lucas Président Foncère Logement (membre MEDEF) Franck Savage Directeur Général NMA, SPL Nantes Métropole Aménagement Pascal Pras Vice-Président de Nantes Métropole, Délégué à l’urbanisme Jean Christophe de Geyer d’Orth Directeur Habitat, Crédit Foncier Simon Ternynck Directeur Financier, Crédit Agricole Christophe Hervy Président FPI Pays de Loire Tous unis pour faire baisser le prix du logement intermédiaire LES PROPOSITIONS STABILISER VOIRE RÉDUIRE LES COÛTS DE CONSTRUCTION Arrêter l’inflation normative et encourager l’industrialisation des process de production. IMPLIQUER EN AMONT FAITS Afin d’accompagner au mieux le parcours résidentiel, le logement intermédiaire est la marche qui manquait entre le logement social et le logement libre. 2 façons de faire baisser le prix des logements intermédiaires : •soit en réduisant chacun des postes de dépenses de la construction (foncier, coûts de construction, taxes....) ; •soit en reportant le différentiel de prix attendu sur les autres catégories de logements (phénomène de péréquation). ©FPI Pays de la Loire ET DEPUIS ? La question des logements intermédiaires reste au cœur des débats. 10 FÉDÉRATION DES PROMOTEURS IMMOBILIERS DE FRANCE Impliquer en amont l’ensemble des acteurs d’un projet plus en amont dans les projets et limiter les sous-traitances en cascade. UN FINANCEMENT ÉTUDIÉ ET ADAPTÉ AU MIEUX Le financement doit permettre une meilleure solvabilisation des acquéreurs et mieux les protéger des accidents de la vie. UNE MÊME LOGIQUE POUR LE LOGEMENT INTERMÉDIAIRE ET LE LOGEMENT SOCIAL S’adressant à une population sensible au coût du logement, les logements intermédiaires doivent être accompagnés comme les logements sociaux afin d’en limiter le prix : même nombre de places de parking par logement (1 maximum), même taxe d’aménagement... ILS ONT DIT... « C’est l’ensemble des acteurs de la chaîne de production qui sont concernés par la maîtrise de la qualité et du prix des logements » et « sur les 5 dernières années, l’inflation annuelle des prix des logements neufs à Nantes (+1,6%) a été inférieure à la moyenne départementale (+2,5%) et nationale (+3,1%). Cela est notamment dû aux décisions des élus qui ont permis d’assurer une maîtrise de la charge foncière», F. Savage « L’industrialisation des process a déjà permis de réduire la durée des chantiers et peut être un levier de réduction des coûts de construction », R. Rousseau « Investir dans la conception permet de faire des économies en investissement sur le bâtiment, 20 % du coût de la construction étant lié aux reprises des malfaçons, mais également en fonctionnement » , P. Martial « Le PLU doit accompagner les projets, et non les contraindre ! », G. Retière « Pour permettre aux jeunes ménages de rester dans l’agglomération, nous nous sommes fixés un objectif de 25% de logements intermédiaires LES RENCONTRES DE L’IMMOBILIER I JUIN 2014 dont le prix, parking inclus, n’excéderait pas 2 500 €/m² à l’intérieur du périphérique, et 2 400 €/m² à l’extérieur », P. Pras « Le prix des logements est un frein pour l’emploi » et « Il faut réduire et surtout stabiliser la fiscalité liée à l’immobilier afin de redonner de la confiance et de la lisibilité aux acquéreurs », B. Lucas « Environ 60% des accédants sont éligibles au PAS (prêt à l’accession sociale)- qui ouvre droit à l’APL ; or nous constatons que ce prêt est très largement sous-utilisé… Par ailleurs, les opérateurs utilisent peu le PLI (prêt locatif intermédiaire) vraisemblablement en raison de conditions jugées insuffisamment attrayantes au regard des contraintes administratives», JC. De Geyer d’Orth « Depuis 2008, la marge des promoteurs s’est amenuisée, réduisant ainsi la rémunération de leurs fonds propres », S. Ternynck « 15% d’économies sur le prix des logements pourraient être faites en limitant l’impact de certaines normes excessives, et en imposant un nombre de parkings en phase avec l’équipement des occupants », C. Hervy Pour synthétiser • la crise du secteur du logement n’est pas seulement quantitative mais qualitative. À continuer ainsi, la filière du logement risque de se briser, incapable de maintenir les entreprises et les expertises pour relever le défi des besoins. D’ores et déjà, il faudra beaucoup de temps pour compenser les logements perdus de ces dernières années, pour soutenir la solvabilisation, pour contrer l’effet négatif de certaines normes que l’on peut juger excessives ou contre-productives, le tout pour faire revenir sur le marché les investisseurs privés et institutionnels. • des mesures de première urgence s’imposent : gel des normes, optimisation et cohérence des normes, fiscalité sur les terrains, fiscalité du secteur… • le logement ne repartira que par un déblocage des permis de construire •des cas exemplaires de solution doivent être mis en avant : le Grand Paris avec la simplification obligatoire de sa gouvernance… • la question de la péréquation mérite un examen pour éviter ses effets pervers. Un même mot recouvre en effet deux réalités. La première est ce que nous pourrions nommer la « péréquation productive », celle qui permet à des catégories intermédiaires d’habiter près des lieux de travail : elle est à encourager. la deuxième est celle que nous pourrions nommer la « péréquation locale » qui permet la mixité sociale, et qui doit être suivie de près et menée sur une base large et non pas immeuble par immeuble. La péréquation productive se finance par le 1 % logement et doit être améliorée par la revue des prix. La péréquation locale se finance par le fait que certains occupants, ayant de plus hauts revenus, payent pour les autres dans un immeuble donné. Le taux de logement sociaux par immeuble implique ainsi un taux de subvention interne à tel ou tel logement, avec les problèmes internes que ceci pose. •en matière de soutien au logement, la seule vraie logique et la seule vraie réponse sont la coordination très en amont des efforts de toute la filière, avec l’implication de ses professionnels. Il faut reconnaître que nous n’y sommes pas. Ces rencontres de l’immobilier, organisées entre septembre 2013 et avril 2014, se poursuivront au cours du 2e semestre 2014. De nombreuses problématiques restent à investiguer auxquelles les professionnels de l’immobilier auront à cœur d’apporter leurs témoignages et leurs contributions. Au terme de ces réunions, un nouveau document sous forme de bilan sera dressé. Il réunira les contributions des participants, synthétisera leurs préconisations, constatera les évolutions du secteur (réglementaire, fiscale,..) depuis le début de ces réunions. Les professionnels de l’immobilier ne peuvent se résoudre à la crise actuelle et à la détérioration qu’ils perçoivent. Ils savent qu’ils réalisent un « produit » qui est, en fait, le cadre de vie des familles et celui du devenir d’une société. Leur responsabilité économique et sociale est engagée : ils continueront de réagir, d’innover, de proposer. Jean-Paul BETBÈZE 11 07 NANTES - 10 AVRIL 2014 STRASBOURG - 27 SEPTEMBRE 2013 BORDEAUX - 9 AVRIL 2014 NICE - 20 FÉVRIER 2014 FÉDÉRATION DES PROMOTEURS IMMOBILIERS DE FRANCE Conception, réalisation : Cithéa Communication - www.citheacommunication.fr - Crédits photos : FPI - istock.com - fotolia.fr - D.R PARIS - 13 DÉCEMBRE 2013