La culture des noix au Québec - Association forestière du sud du
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La culture des noix au Québec - Association forestière du sud du
Produits forestiers non ligneux La culture des noix au Québec Au Québec, peu de gens savent qu’il est possible de cultiver des noix dans leur cour arrière ou sur leur terre à bois. La nuciculture, terme généralement utilisé pour désigner une culture d’arbre à noix est par contre de plus en plus populaire et les gens s’informent davantage sur les espèces potentielles. En Ontario, la culture des arbres à noix n’est vraiment plus une inconnue. Elle est une industrie profondément enracinée depuis une dizaine d’années avec de gros producteurs. Ces producteurs produisent des variétés comme les noisettes hybrides de type avelines, les châtaignes hybrides, les noix de Carpates (Grenoble) et les noix de cœur. De nos jours, l’importance des noix n’est plus mise en doute à notre époque où les nutritionnistes mettent l’accent sur ces aliments qui sont si bénéfiques pour la santé et qui ont une composition nutritionnelle intéressante. Ces arbres possèdent de grandes valeurs ajoutées si l’on tient compte de leur beauté et de ce qu’ils peuvent produire. Par Marc-Olivier Harvey Les noix que nous achetons dans le commerce nous viennent en totalité de l’importation et aucune n’est cultivée commercialement au Québec. Bien qu’au sud de l’Ontario, la culture de plusieurs noix est en croissance. Il faut savoir qu’au Québec, grosso modo, il nous est possible de cultiver jusqu’à une douzaine de variétés si Noisetier hybride l’on se trouve dans les zones les plus chaudes du Québec. Les espèces que nous pouvons cultiver et qui donnent de bons rendements sont les noisetiers hybrides qui donnent de grosses noisettes semblables aux avelines du marché, le noyer noir, le noyer du Japon et le noyer hybride. Le noyer de Mandchourie et le noyer cendré sont des espèces intéressantes, mais moins pour la noix. Pour les propriétaires situés en zone 4b et plus, il est possible de cultiver des châtaigniers hybrides ou américains, des Hicans (croisement entre le pacanier et le caryer ovale), des caryers lacinié et peut-être même des pacanes nordiques si vous êtes très près de Montréal. Les caryers ovales et les noyers noirs qui donnent des noix savoureuses pousseront bien en zone 4a dans des sols profonds et argileux à bon drainage. Il est aussi possible de cultiver ses propres noix de pignons en plantant soit des pins de Corée ou des pins de Sibérie. Ces deux espèces, ressemblant à notre pin blanc, tolèrent des froids extrêmes et produiront des cocottes de bonnes grosseurs remplies de pignons vers l’âge de 10 ans. Les pins à noix pousseront dans des environnements plus hostiles; sols sablonneux, frais et en zone climatique aussi froide que 2b. Pour ceux qui demeurent dans la zone de rusticité la plus chaude du Québec, vers 5a et 5b, des pacaniers du nord et des noyers de Carpates (Grenoble) pourront fort probablement vous donner une récolte. Ces deux espèces sont sujet à expérimentation à la Pépinière Casse-Noisette en zone 4b, mais craignent les hivers aux températures sous les -32°C. Elles ont besoin d’étés chauds et humides pour bien aouter. Jusqu’ici, les pacaniers du nord et les noyers de Carpates ont relativement bien réussi, mais ils sont trop jeunes pour porter des noix. On peut aussi faire pousser des ginkgos bilobés. Les arbres femelles produisent des petits fruits jaunâtres à odeur repoussante, mais avec des noyaux comestibles. Il est aussi possible de consommer les glands du chêne blanc, ceux du chêne à gros fruits et ceux du chêne bicolore après les avoir mis au congélateur de 2 à 3 mois ou en terre durant l’hiver dans des sacs de plastique remplis de sable pour qu’ils concentrent leurs sucres et adoucissent leur gout. On peut aussi les faire bouillir quelques minutes pour ensuite les rôtir au four et mélanger les glands séchés à des recettes de gâteaux ou muffins par exemple. printemps 2013 Progrès 18 Forestier Nos noix sauvages Au Québec, il y a quatre espèces d’arbre indigène qui produisent des noix : le caryer ovale, le noyer cendré, le hêtre et le noisetier à long bec. Malheureusement, trois des quatre espèces ne sont pas des plus performantes et des plus fiables en terme de production de noix. Tout d’abord, le noyer cendré est de plus en plus infecté par le chancre qui lui donne une espérance de vie courte. De plus, la chair comestible à l’intérieur de ses noix est difficile à extirper à cause des nombreuses cavités. Néanmoins, nous devons continuer à le planter pour favoriser des sources résistantes au chancre. Ensuite, le hêtre produit de bonnes faines à manger, mais il en produira de bonnes quantités seulement aux 4 à 5 ans, et pire, il débutera sa production vers l’âge de 40 ans, ce qui en fait l’arbre le plus tardif en terme de production. Finalement, le noisetier à long bec, notre noisetier sauvage qui donne de petites noisettes savoureuses, est depuis une dizaine d’années, affecté par le vers du balanin des noisettes. Il s’agit d’un charançon qui dépose son œuf dans la jeune noisette en développement au printemps. Le ver blanc, issus de l’oeuf, dévorera littéralement toute la noisette. Les noix dites rustiques, même si plusieurs ne viennent pas du Québec, sont presque toutes enveloppées de coquilles dures. Leurs saveurs, lorsqu’on les goute, s’avère très souvent supérieures aux noix du commerce, mais parfois certaines variétés ont des cerneaux difficiles à extraire. Pour ces raisons, depuis plusieurs décennies, il a fallu augmenter le potentiel des essences de noix indigènes, soit par sélection, soit par croisement avec d’autres espèces compatibles. De nos jours, on trouve de meilleures possibilités de culture de nos noix grâce aux efforts de nombreux chercheurs et agriculteurs américains et ontariens qui ont travaillé fort dans ce domaine. Ces chercheurs en sont arrivés, avec les années, à sélectionner et à créer de remarquables cultivars. Il serait intéressant de favoriser des espèces à fort potentiel lorsqu’on a un terrain avec de l’espace ou lorsqu’on projette un verger à noix. Des critères de sélection définis ont été identifiés pour bien choisir sa variété d’arbre avec, bien sûr, la zone de rusticité et le Noix de noyers noirs type de sol comme premiers critères. Les critères sont disponibles sur le blogue du site de la Pépinière Casse-Noisette parmi d’autres informations connexes. Il y a aussi les fiches techniques sous forme de PDF qui sont remplis d’informations pour vous aider et servir de guide dans le choix de vos variétés. Des chênes rares et intéressants à découvrir pour le Québec Au Québec, nous avons quatre espèces de chênes qui poussent à l’état sauvage dans le sud du Québec entre la Montérégie, au sud et jusqu’au Lac-Saint-Jean au nord, où une petite population naturelle de chêne rouge y est présente, mélangée à l’érable à sucre dans ce qui est maintenant une réserve écologique. Les chênes indigènes poussant sous nos latitudes sont les chênes rouge, blanc, bicolore et à gros fruits. Peu de gens savent qu’il nous est possible de faire EXPERTS EN ENVIRONNEMENT FORESTIER Aménagement de boisé Subventions à l’aménagement Évaluation de propriétés Milieux humides et cours d’eau (caractérisation) Règlementation municipale Expertise T (819) 868-8888 F (819) 868-2280 [email protected] printemps & 2013 Progrès 19 Forestier ASSOCIÉS Démarrage de la Pépinière Casse-Noisette Noyer du Japon pousser d’autres espèces de chênes originaires du sud de l’Ontario, du Nord-est américain ou du Midwest américain. Ces chênes qui poussent bien ici et ne craignent pas trop les froids extrêmes de l’hiver sont le chêne châtaigner, le chêne jaune, le chêne noir, le chêne de shumard, le chêne à latte, le chêne des marais, le chêne ellipsoïdal et le chêne écarlate. Il y a aussi le chêne pédonculé originaire d’Europe qui s’adapte très bien ici. La plupart de ces chênes pousseront dans la zone comprise entre la 4a et la 5b. Ils sont recommandables et pourront vous surprendre si vous décidez d’en planter sur votre parcelle de plantation. Ils embelliront aussi votre terrain résidentiel. Les chênes indigènes québécois pourront servir surtout à enrichir votre boisé soit en naturalisation ou réimplantation, ou pour la production de billes de bois de qualité. Pourquoi pas des haies brise-vent comestibles ou un projet de forêt nourricière? Depuis quelques années, il y a une tendance à la permaculture au Québec et au concept de forêt nourricière (ou edible landscaping) qui est le principe de semer et de planter des plantes fruitières, arbustes et arbres sur son terrain afin de donner quelque chose à récolter et à manger. Ces concepts proposent aussi la particularité d’une récolte multiressources en profitant de chaque strate de croissance où plusieurs variétés d’espèces peuvent cohabiter et produire. Par exemple, printemps Marc-Olivier Harvey, le propriétaire de la jeune entreprise Pépinière CasseNoisette est né près d’Alma au Lac-Saint-Jean. Dès son plus jeune âge, il est passionné par l’identification des plantes, l’écologie des arbres et des forêts et la composition des différents milieux forestiers que l’on retrouve au Québec. En déménageant dans l’extrême sud de la Mauricie en 2006, il découvre les belles forêts du sud du Québec, leurs richesses et la possibilité de faire pousser nombre d’espèces inadaptées au Lac-Saint-Jean. En 2007, il démarre ses premiers semis de noyers, caryers et de chênes. En 2008, il implante, avec sa femme, plus de 250 arbres à noix de différentes variétés sur les terres familiales dans le sud-ouest de la Mauricie, ceci dans le but de produire des noix pour la consommation ou pour les semis et de produire quelques bonnes billes de bois de noyer noir de qualité. Depuis 2008, M. Harvey ne cesse chaque printemps de reproduire nombre de variétés d’arbres à noix ou d’arbres rares, dont certaines issues de la forêt Carolinienne. Ses connaissances en matière d’arbres à noix nordiques et chênes sont structurées et confortées par une solide expérience sur le terrain. C’est au printemps 2012 qu’il a mis sur pied la Pépinière Casse-Noisette, une étape qui devenait de plus en plus évidente dans son parcours d’arboriculteur. En 2009, il devient un membre du conseil d’administration du Club des producteurs de noix comestibles du Québec (CPNCQ) où il s’implique beaucoup auprès d’autres passionnés comme lui. Avec plus de 150 membres actifs, le CPNCQ vise à promouvoir le reboisement de terres en friche par des essences nobles comme les noyers, les caryers et les chênes, non seulement pour la valeur ligneuse de ces arbres devenus rares au Québec, mais aussi pour le côté commercial de leurs fruits comestibles. Le Club et plusieurs acteurs de ce milieu s’efforcent de trouver les meilleurs moyens au Québec pour traiter les futures productions de noix qui ont déjà commencé dans certaines plantations. Il faut savoir que quelques gros projets de plantation ont été réalisés depuis une dizaine d’années. La mission première de la Pépinière Casse-Noisette est de produire et de fournir des plants d’arbres rustiques en pot ou à racines nues dont plusieurs sont difficiles à trouver dans l’Est du Canada. Les plants d’arbres que la Pépinière produit sont destinés aux syndicats de producteurs de bois, aux groupements forestiers, aux organismes de bassin versant, aux organismes dans le domaine de l’environnement, aux municipalités et aux instances gouvernementales (ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et le ministère du Développement durables, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs), aux pépinières et centres jardin, aux agriculteurs, aux propriétaires de terres à bois et enfin, à tous les types d’horticulteurs ou de paysagistes. La Pépinière désire activement promouvoir la culture des arbres à valeur ajoutée dans un monde où la production de nourriture est de plus en plus valorisée. Par valeur ajoutée, on entend la production de noix comestibles et de fruits ainsi que la production de bois de grande qualité et d’arbres se distinguant de la majorité des arbres plantés dans les villes et villages. Enfin, la Pépinière désire aider à la biodiversité et à la conservation génétique en multipliant et en sensibilisant la population lors de présentations et rencontres, à l’importance de planter des feuillus nobles méconnus ou délaissés à l’instar de quelques espèces d’arbres trop souvent plantés un peu partout au Québec. 2013 Progrès 20 Forestier plutôt que de mettre des bouleaux, des érables argentés ou tout autre arbre ou arbuste qui ne donne rien de comestible, pourquoi ne pas planter des arbres à noix, des arbres fruitiers allant jusqu’aux petits fruits sur votre terrain ou terre à bois? Il y a aussi possibilité de faire des haies brise-vent à deux ou trois rangées en y implantant du chêne, du peuplier hybride et du noisetier hybride par exemple. On peut aussi tenter une rangée de noyer noir ou noyer du Japon avec une seconde rangée de chênes et une troisième de peupliers et de frênes ou même de noisetiers encore. Vous pourrez aussi y insérer des arbustes fruitiers comme du sureau du Canada. Ce sont là des idées de haies brisevent qui peuvent rapporter une plus value à votre projet. Elles vous donneront automatiquement un produit comestible, ne serait-ce que par les plants de noisetiers qui auront une production dès l’âge de 6 à 8 ans de croissance. Vous pourrez produire de bonnes billes de qualité en y jardinant votre forêt nourricière ou votre haie brise-vent à l’aide de traitements sylvicoles tout en récoltant les noix ou fruits de votre plantation. Source des photos : Marc-Olivier Harvey Pour en savoir plus Marc-Olivier Harvey, Pépinière Casse-Noisette, tél. : 819 228-9869 [email protected] www.cassenoisettepepiniere.com 2 1 3 6 5 4 7 10 11 8 9 12 1-Noyer cendré (Juglans cinerea) 2-Noyer noir (Juglans nigra) 3-Caryer ovale (Carya ovata) 4-Pacanier du Nord (Carya illinoinensis) 5-Noyer du Japon (Juglans ailantifolia) 6-Noyer hybride ou « buartnut » (cendré X du Japon) (cinerea X ailantifolia) 7-Pin de Corée ou pin pignon (Pinus koraiensis) 8-Châtaigner d’Amérique (Castanea dentata) 9-Caryer lacinié (Carya laciniosa) 10-Châtaigner hybride (C. d’Amérique X C. de Chine) (dentata X mollisima) 11-Noisetier hybride (Corylus avellana X C. heterophylla X C. americana) 12-Hican (pacanier X caryer ovale) (C. ovata X C. illinoinensis) 11.000 rue Mirabeau, Anjou (QC) H1J 2S3 Tel.: 514.353.3040 Fax: 514.353.3042 Agrafes et clous en polymère Les agrafes et clous de composite Titac sont recommandés là où les agrafes métalliques peuvent endommager la machinerie ou le matériel; tel qu'aux scieries, usines de planage, sablage ou de transport du bois. T120 T37 Disponibles en 4 longueurs différentes, les agrafes et clous Titac peuvent être utiliser avec la T37 manuelle ou T120 pneumatique. AGRAFBEC EST MEMBRE Noyer noir printemps 2013 Progrès 21 Forestier