Roanne Eco n°13 - Juin 2005

Transcription

Roanne Eco n°13 - Juin 2005
Venez vous sensibiliser
aux Technologies de l’Information
Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais propose, pour vous et vos collaborateurs,
10 modules de sensibilisation de 2 heures sur les thèmes suivants :
1
Sécurité et confidentialité de votre poste
informatique lorsque vous surfez
6
@
(pour les utilisateurs d’Outlook)
Utilisez les fonctions avancées d’Outlook (l’assistant gestion des
Attention ! Dès que vous surfez sur le net, vous vous exposez à
certains risques... Comment vous protéger au mieux ? Virus, Hoax
messages, signature automatique, options de suivi...)
Jeudi 22 septembre : 12 h - 14 h 15
(blagues), spywares (espions), intrusions, phishing, sauvegardes...
Jeudi 8 septembre : 12 h - 14 h 15
7
2
Maîtrisez vos e-mails avec Outlook
Internet : prise en main du navigateur,
ses fonctionnalités, et premières
recherches
Les gratuiciels
Tous les logiciels “gratuits” disponibles sur le net classés par
catégorie : utilitaires, suite bureautique, antivirus... (freeware,
shareware, téléchargement...)
Jeudi 29 septembre : 12 h - 14 h 15
Internet Explorer, Firefox, http, https, gérer ses favoris…
Mercredi 8 juin : 8 h - 10 h / Jeudi 15 septembre : 12 h - 14 h 15
8
3
Comment chercher sur Internet ? Techniques
et astuces (moteurs de recherche, agents intelligents,
opérateurs...)
Avantages, inconvénients et coûts des réseaux WIFI (sécurité,
confidentialité, point d’accès, portée, cryptage...)
Jeudi 9 juin : 12 h - 14 h 15
Mercredi 15 juin : 8 h - 10 h
4
Comment vous équiper pour utiliser les TIC
Quel matériel, quelle configuration, quels logiciels,
quelle connexion internet ? Qu’est-ce que l’on va pouvoir
faire avec ces équipements ?
9
Imagerie numérique
Formats de fichier, photo numérique, scanners, retouche
d’images, droits d’auteur...
Mercredi 22 juin : 8 h - 10 h
5
Vous voulez mettre vos ordinateurs en réseau
et vous affranchir d’un câblage gênant et
onéreux. Venez découvrir les réseaux sans fil.
Jeudi 16 juin : 12 h - 14 h 15 / Lundi 12 septembre : 12 h - 14 h 15
Votre Entreprise et les Autres (clients,
fournisseurs, concurrents) sur Internet.
Où et comment trouver de l’information ?
Moteurs de recherche, sites d’information économique gratuits,
payants...
Jeudi 7 juillet : 12 h - 14 h 15
10
Signature électronique et télé-procédures
(gratuit)
Gagnez du temps et de l’argent en effectuant vos formalités sur
le net (aspects juridiques, comptes bancaires, télé TVA, télé carte grise,
Net entreprises, URSSAF...)
Jeudi 23 juin : 12 h - 14 h 15 / Lundi 26 septembre : 12 h - 14 h 15
Lieu : CCI du Roannais - Espace Numérique Entreprises
Tarif : 10 euros par atelier (Repas compris pour le 12 - 14 h15).
Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne).
Possibilité d’horaires “à la carte” si une entreprise
souhaite sensibiliser un minimum de 4 personnes.
Inscription et renseignements :
Bruno Demont - 04 77 44 54 95
[email protected]
N° 13 / JUIN 2005
ROANNE ECO
INTERVIEW
6
PAGE
SOMMAIRE
Conjoncture
Editorial
par Jean-Bernard Devernois
Jean-Thierry Catrice,
président de Diam Group
Réalisation :
Chambre de Commerce
et d’Industrie du Roannais
4, rue Marengo
42334 Roanne Cedex
Tél. : 04 77 44 54 64
Fax : 04 77 72 17 17
www.roanne.cci.fr
E-mail : [email protected]
ISSN :
1632-9406
Directeur de la
publication :
Robert Barriquand
DOSSIER MANAGEMENT
PAGE
Haut de gamme
Quenin, préférée
des têtes couronnées
Industrie
14
SAB fonde sa stratégie
sur l’investissement
International
L’espagnol Iturri
s’installe à Roanne
Commerce Distribution
Rédactrice en chef :
Elisabeth Ballery
Ecole et entreprises
en rangs serrés
Secrétaire de rédaction :
Claudine Auboyer
Le Panier Neulisien
a trouvé sa place
Tourisme
Après avoir suivi des trajectoires
distinctes pendant des années,
école et entreprises multiplient
aujourd’hui les initiatives
communes.
Rédaction :
Frédéric Thomasson,
Agence de presse
be.presse
Collaboration :
Béatrice Perrod-Bonnamour
Publicité :
Elisabeth Frémont
Tél. : 04 77 44 54 65
Ecole et entreprises
en rangs serrés
Il y a un an, Diam Group
arrivait aux commandes
de l’entreprise Demurger,
rebaptisée Ultra Diam.
Entretien avec le nouvel
homme fort d’Ultra,
Jean-Thierry Catrice.
Commission paritaire :
0307 B 05950
Interview
Produits
Actualités
Dossier
Photos :
Thierry Beguin.
Tous droits réservés.
Reproduction interdite
sauf accord de la direction
de Roanne Eco
Flashage,
impression, façonnage
et routage :
Imprimerie Chirat
42540 St-Just-La-Pendue
Distribution :
La Poste
LISTE
DES ENTREPRISES
CITÉES
DANS CE NUMÉRO
Services
La Clinique du Renaison
soigne son développement
Multimédia
Témoignages.
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
Le Prieuré croit
en sa bonne étoile
PAGE
35
Carré Blanc
traque les virus
Création-Reprise
Au bonheur du lavoir
Économie d’un territoire
Agroalimentaire :
tracer pour maîtriser
le risque
Pour garantir la sécurité
du consommateur, la traçabilité
s’impose désormais à tous
les maillons de la chaîne.
Le territoire
de l’Ouest Roannais
Culture
4
5
6
8
10
14
19
20
21
22
23
24
25
26
28
32
Le procès de Jacques Coeur
en chambre forte.
Un écrin pour “Les bijoux
des deux Empires”.
Le point avec les acteurs
rhônalpins.
Atelier Floral, Atelier
Métallurgique Industriel,
Atelier Nalla Création,
Balbigny Semi-Remorques
Trouillet (BSRT), Bel Maille,
Carré Blanc, CBPL Industrie,
CIC LBO Partners, Compacteurs
du Centre (CDC),
Clinique du Renaison,
Comptoirs du Lavoir,
Despierres,
Diam Group / Ultra Diam,
Duarig, François Dorieux,
Eco-Village, Gicé Graph,
Iturri, La Mascotte,
Le Panier Neulisien,
Monroe Etiquette,
Plasse, Restaurant Le Prieuré,
Roanne Gastronomie, SAB,
Samro, Steria, Quenin, U10.
Annonceurs :
Agefos PME,
Bijouterie Allier - Julien d’Orcel,
Crédit Agricole, Desbenoit,
Dumoulin Traiteur,
Grand Roanne Agglomération,
IUT de Roanne,
Le Progrès Voyages,
Lycée Sainte-Anne,
Roanne Bâtiment, TSA.
JUIN 2005 >Roanne Éco< 3
RUBRIQUE
CONJONCTURE
Evolution des offres d’emplois(1) sur le bassin roannais
Source : ANPE
1er trimestre
Nombre d’offres
d’emploi
1 238
2003
2nd trimestre 3ème trimestre 4ème trimestre 1er trimestre
1 449
1 675
1 711
2004
2005
2nd trimestre 3ème trimestre 4ème trimestre 1er trimestre
1 626
1 721
1 547
1 704
(1) Toutes offres d’emploi confondues quels que soient le type et la durée du contrat.
Projets de recrutements pour l’année 2005 dans le Roannais
Source : Enquête UNEDIC-ASSEDIC-GARP-CREDOC
Métiers
Fonctions administratives
Fonctions liées à la vente, au tourisme et aux services
Ouvriers des secteurs de l’industrie
Fonctions sociales et médico-sociales
Autres
Ouvriers du BTP
Autres techniciens et employés
Fonctions d’encadrement
Ensemble des métiers
Roannais
en nombre
578
449
421
334
199
197
94
70
2 342
Rhône-Alpes
en %
7,8
38,4
10,4
11,5
8,6
10,8
4,1
8,4
100
en %
24,7
19,2
18,0
14,3
8,5
8,4
4,0
3,0
100
France
en %
8,3
37,2
9,9
11,8
8,1
10,1
3,6
11
100
Evolution des emplois publics par grands secteurs
Source : Enquête CCI
Enseignement - Formation
Etablissements de santé
Armée - Police - Justice
Autres services de l’Etat
Collectivités territoriales
Autres services publics et parapublics
(dont emplois publics GIAT Industries)
Etablissements consulaires
Total
31/12/2002
31/12/2003
2 694
1 809
608
620
2 318
2 472
1 843
615
682
2 645
Evolution
2002/2003
- 222
+ 34
+7
+ 62
+ 327
2 269
2 348
79
10 397
76
10 681
2 689
1 884
627
626
2 654
Evolution
2003/2004
+ 217
+ 41
+ 12
- 56
+9
+ 79
1 938
- 410
-3
+ 284
65
10 483
- 11
- 198
31/12/2004
Chiffre d’affaires du commerce
Evolution du chiffre d’affaires en pourcentage par rapport au même mois de l’année précédente
Source : CCI du Roannais
Arrondissement de Roanne
Branches professionnelles
Région Rhône-Alpes
Janv. 2005
Janv. 2004
Fév. 2005
Fév. 2004
Mars. 2005
Mars 2004
Janv. 2005
Janv. 2004
Fév. 2005
Fév. 2004
Mars 2005
Mars 2004
Commerces alimentaires
- 4,5 %
+ 1,1 %
+ 3,0 %
- 1,5 %
- 3,1 %
+ 7,6 %
Equipement de la personne
- 14,1 %
+ 7,6 %
+ 3,1 %
- 5,1 %
+ 4,9 %
+ 5,8 %
Equipement de la maison
- 5,4 %
+ 9,5 %
+ 14,0 %
- 3,1 %
- 0,1 %
+ 1,5 %
Culture, loisirs, cadeaux
- 12,8 %
- 5,1 %
+ 13,9 %
- 4,6 %
- 3,7 %
+ 2,6 %
Santé, beauté
- 2,3 %
+ 6,1 %
+ 7,1 %
0,0 %
+ 1,3 %
+ 2,5 %
Total
- 8,9 %
+ 0,7 %
+ 8,0 %
- 3,5 %
- 0,6 %
+ 3,6 %
4 >Roanne Éco< JUIN 2005
1 317
ÉDITORIAL
En ces temps de déferlante chinoise,
il importe de ne pas perdre espoir
Par Jean-Bernard Devernois(*)
es perturbations considérables apportées par la fin des quotas textiles (à
laquelle il faut sans doute ajouter
de probables effets de stocks), sont particulièrement sensibles dans une région
comme la nôtre, qui hérite paradoxalement
des conséquences de sa réussite industrielle.
Ce n’est évidemment pas dans les Hautsde-Seine que les délocalisations font des
dégâts.
L
Pour autant, ces perturbations ne doivent
pas masquer les aspects positifs de la réalité,
et pour la région roannaise, le cap reste le
même.
Il faut d’abord et avant tout inverser la tendance démographique actuelle qui, si elle
allait encore plus loin, amènerait le départ
des services publics de proximité qui sont
essentiels pour que l’agglomération garde
son rang.
Pour cela, il faut impérativement améliorer
l’attractivité de notre ville, qui reste encore
marquée par une image négative d’industries
en déclin et d’agitation sociale.
Dans une région qui a une fois et demie la
proportion nationale de population
employée dans l’industrie, il faut absolument rééquilibrer l’emploi, et pour cela, il
faut impérativement accélérer le développement du tertiaire. C’est pour cela que
nous nous sommes battus pour Transcom.
Dans un monde où les communications
jouent un rôle crucial, il faut absolument
accélérer le désenclavement de Roanne
pour faciliter l’arrivée de nouvelles entreprises et de nouveaux talents. C’est pour
cela que nous nous battons pour l’autoroute
A89 et pour l’installation du très haut
débit dans les télécommunications.
développement, il faut absolument
le conforter en mettant l’accent,
dans le textile mais aussi dans les
autres industries, notamment dans
la mécanique, sur la valeur ajoutée
de création/innovation et de service/logistique pour sortir de la
pure compétition de coûts sur
laquelle nous sommes battus
d’avance. C’est pour cela que
nous nous battons pour le pôle de
compétitivité.
De même, il faut absolument
valoriser la base d’enseignement
supérieur, qui forme aujourd’hui
1 800 étudiants à Roanne, en renforçant et en resserrant les liens
entre le monde des entreprises et
le monde universitaire, afin que ce
dernier réponde encore mieux aux
besoins des entreprises, contribue à
fixer des jeunes de qualité, et
apporte par son rayonnement une
contribution positive à l’image de
la ville.
Par dessus tout, il faut absolument arriver
à mieux valoriser les qualités qui nous sont
propres, au niveau de l’environnement, au
niveau des savoir-faire, au niveau de la
qualité des hommes, en les faisant connaître
et partager par une meilleure communication.
(*) Président du Directoire du Groupe Devernois SA,
Vice-Président de la Chambre de Commerce
et d’Industrie du Roannais,
Président du Conseil d’Orientation
de l’Institut Français de la Mode,
Administrateur de l’Union des Industries Textiles.
Trop souvent, les Roannais doutent d’euxmêmes. À bien regarder les choses, ils
n’ont pas de raison de douter plus que les
autres. La bourrasque passera, le Roannais
restera. C’est par gros temps qu’on voit les
bons équipages. Gardons le moral !
Parallèlement, même si l’existant industriel ne peut pas être l’unique base de
JUIN 2005 >Roanne Éco< 5
RUBRIQUE
INTERVIEW
Jean-Thierry Catrice,
président de Diam Group
rachat d’une première PME, l’entreprise Adiamas à Thiers. Nous avons
ensuite fonctionné par croissances
externes : Demurger est la huitième, et les huit entreprises que nous
avons intégré sont toujours en activité. Avec plus ou moins de bonheur pour certaines, mais elles sont
toutes là. Au total, nous employons
désormais 620 personnes. En ce qui
concerne la fabrication de lames,
nous ne sommes pas le plus grand
groupe au monde, mais nous
sommes le seul à proposer l’intégralité des produits aujourd’hui sur
le marché du sciage des métaux.
Il y a un an,
Diam Group arrivait
aux commandes
de l’entreprise
Demurger, rebaptisée
Ultra Diam.
Malgré la hausse
persistante du prix
de l’acier et
la prolifération
des contrefaçons
chinoises, l’unité
roannaise a atteint
ses premiers
objectifs financiers.
Entretien avec
le nouvel homme
fort d’Ultra,
Jean-Thierry Catrice.
Quelle est votre organisation
sur le terrain ?
Nous nous sommes organisés dans
l’idée de maîtriser trois paramètres :
comment servir nos clients dans les
meilleures conditions dans le monde
entier, comment protéger nos
savoir-faire, comment atteindre les
coûts internationaux en termes de
production et de commercialisation.
Si vous regardez de près, ces trois
objectifs sont antinomiques. Et
impossible à atteindre si l’on reste
sur une seule partie du globe.
D’où une présence très internationale de Diam Group...
Votre groupe a repris, voici un an,
l’entreprise roannaise Demurger.
Quels éléments ont motivé votre
décision ?
Jean-Thierry Catrice : Plusieurs
Propos recueillis
par Frédéric Thomasson
6 >Roanne Éco< JUIN 2005
facteurs sont entrés en jeu. Le premier a bien sûr été notre connaissance du métier puisque Diam Group
évolue, en partie, sur le marché des
lames industrielles. Les synergies
avec d’autres unités du groupe
étaient possibles, notamment à
l’export. Nous étions déjà très présents en Amérique du Nord alors
que Demurger avait des réseaux
bien établis en Asie et au MoyenOrient. La proximité géographique
de nos autres sites français, pour la
plupart installés en Auvergne, a
également compté. Et puis, nous
savions que la marque Ultra, même
si elle avait été un peu galvaudée
ces dernières années, bénéficiait
d’une bonne image.
Quelle place occupe l’unité roannaise au sein de Diam Group ?
Diam Group est organisé en trois
divisions indépendantes : une division lames industrielles, qui pèse
40 millions d’euros et à laquelle est
rattachée Ultra Diam, une division
lames pour l’électro-ménager (19
millions d’euros de chiffre d’affaires)
et une division qui fabrique des
systèmes embarqués pour poids
lourds (12 millions d’euros de CA).
Diam Group est né en 1997 avec le
Tout à fait. Nous avons choisi de
découper notre organisation en
quatre niveaux de valeur ajoutée.
Premier niveau : des centres de production français au sein desquels
nous protégeons notre savoir-faire
et investissons massivement. Roanne
en fait partie. Deuxième niveau :
une unité de fabrication au Mexique,
qui réalise des produits fortement
consommateurs de main d’œuvre
tout en demandant moins d’investissements. Troisième niveau : nous
avons besoin de réaliser du “sourcing” de produits ou de composants
annexes non stratégiques dans des
pays à bas coûts. On va dans ces
pays pour rechercher du prix. Point
final. On sait que l’on risque de
nous piquer des idées, mais cela n’a
pas grande importance car nous
n’étalons pas notre savoir-faire.
INTERVIEW
Quatrième niveau : nous avons mis
en place des centres de services et
de distribution proches des clients.
Ces centres terminent le produit en
fonction des spécifications locales
et le distribuent.
C’est finalement une alternative
aux délocalisations pures et dures ?
C’est en tout cas un moyen efficace
de ne pas exposer son savoir-faire,
donc son fond de commerce, tout
en restant dans la réalité du marché
mondial en termes de coûts de fabrication et de prix de vente. L’installation de notre usine mexicaine
nous a également permis de fabriquer davantage en dollar, ce qui
était devenu impératif. La notion
de services est aussi préservée
avec quatre centres de distribution
en France (Est, Centre, Ouest,
Sud-Est) et quatre à l’international,
Barcelone, Chicago, Singapour et
Queratero (Mexique). L’objectif à
court terme est d’en installer deux
autres, l’un en Chine, l’autre dans
l’Est de l’Europe.
Quel a été l'impact du prix de
l’acier sur vos fabrications ?
Il faut savoir que certains de nos
produits sont composés d’acier à
50% et que celui-ci a augmenté de
100% en quelques trimestres, en
raison d’une trop forte demande
mondiale, notamment de la part de
l’Asie et en premier lieu de la
Chine. Dans un secteur où les prix
étaient stables depuis 15 ans, il
aurait fallu procéder à des augmentations délirantes pour conserver
nos marges. On a décidé d’y aller en
douceur et d’appliquer une hausse
de 7 à 8% tous les trimestres. Nous
avons été assez inquiets, mais finalement le marché a accepté les
nouvelles conditions. Tout le monde
sait très bien que nous sommes
dans l’obligation de le faire. Pour
l’heure, on finance le décalage de
prix qui reste important, et on laisse
passer la crise. Les périodes de crise
sont toujours intéressantes...
C’est-à-dire ?
Les entreprises, comme les gens
d’ailleurs, se déterminent dans les
périodes de crise. En japonais,
l’idée de “crise” est représentée par
deux idéogrammes : l’un veut dire
“danger”, l’autre “opportunité”.
Ceux qui voient la crise comme un
danger la prennent en pleine figure.
Ceux qui la voient comme une
opportunité la saisissent pour progresser. À la fin de toute crise, il y
a des gagnants et des perdants. Soit
on rentre dans une spirale fataliste,
soit on opère des ruptures commerciales, technologiques ou organisationnelles. C’est ce que nous faisons.
L’augmentation tarifaire nous permet de gagner du temps, en terme
financier notamment, pour réussir
ces ruptures.
Revenons à Ultra Diam. Quelle
touche nouvelle avez-vous apportée ?
En terme de produits, nous n’avons
rien changé. Nous nous appuyons
sur deux grandes lignes : d’une part,
les produits légers, qui comprennent
les lames mains, les scies sauteuses,
les trépans, et qui sont commercialisés via la grande distribution et les
Grandes surfaces de bricolage
(GSB) ; d’autre part, toute la gamme
des scies rubans qui s’adresse à
une clientèle industrielle. Nous
savions que l’outil de production
était correct mais que certains
investissements importants n’avaient
pas été faits. Nous avons lancé un
programme de deux millions d’euros
sur deux ans. Roanne est désormais
le centre de recherche et développement de la division lames industrielles.
Diam Group en bref
Création : 1997.
Activité : fabricant de lames industrielles, de
lames pour l’électro-ménager et de systèmes
embarqués pour poids lourds.
Chiffre d’affaires : 70 millions d’euros,
dont 24 millions d’euros pour Ultra Diam
(Roanne).
Export : 70%.
Effectif : 620 salariés, dont 160 pour Ultra
Diam.
Sites de production en France : Yssingeaux,
Roanne, Le Chambon-Feugerolles (SOF
Diam) pour les lames industrielles ; Thiers,
Alençon (Orne) pour les lames électroménager ; Montluçon pour les systèmes PL.
Production Ultra Diam : 10 millions de
scies sauteuses par an, 1600 km de rubans.
Fondateur du groupe : Jean-Thierry
Catrice, ingénieur Arts et Métiers (Lille),
formé à la finance internationale aux EtatsUnis avant d’intégrer Valéo puis Manducher
(Oyonnax).
Vous avez repris 186 personnes.
Comment s’est déroulée cette
transition sur le plan social ?
Comme prévu, entre 75 et 90 personnes ont dû quitter les différentes
sociétés du groupe. Une vingtaine
de personnes a bénéficié de départs
en pré-retraite FNE. La cellule de
reclassement, gérée par l’administrateur, a bien fonctionné. À titre
d’exemple, nous avons créé trois
postes depuis la reprise. Nous nous
sommes bien entendu adressés à la
cellule de reclassement qui a eu du
mal à nous indiquer des personnes
disponibles sur les postes que nous
souhaitions. La réorganisation s’est
traduite aussi par la simplification
des structures d’entreprise : des
quatre structures existantes
(Demurger, SOF, Partec, Trading),
nous en avons fait deux : Ultra
Diam à Roanne et SOF Diam au
Chambon-Feugerolles.
Que sont devenues les implantations en Espagne et en Tunisie ?
La structure espagnole, installée à
Barcelone, a été maintenue. Il ne
s’agissait pas d’une unité de production mais d’une unité de commercialisation. Elle est tout naturellement devenue l’un de nos
centres de services et de distribution.
Quant à la filiale tunisienne, nous
avons arrêté de la faire travailler.
Ce qui était fait là-bas est désormais fait à Roanne. En aucun cas il
est dans nos projets de la réactiver.
Financièrement, avez-vous
atteint vos objectifs initiaux ?
En partie, oui. L’activité est légèrement en-dessous de nos prévisions,
en raison de l’augmentation du prix
de l’acier principalement. Mais il
n’y a rien d’alarmant : 2004 s’est
terminée correctement en terme
financier. La santé d’une société
qui sort d’un redressement judiciaire se juge à sa trésorerie et non
en termes de résultats, car mécaniquement elle fait toujours du résultat.
Notre trésorerie est conforme à ce
que nous avions budgété.
Quels ont été les principaux
écueils au redémarrage ?
D’abord, il faut faire vite. Le tribunal vous dit OK et le lendemain
vous êtes sur le pont ! Notre expérience a joué pour nous sur ce point
et nous avons été rapidement en
action. Ensuite, nous nous sommes
surtout efforcés de redynamiser les
RUBRIQUE
équipes. À Roanne comme au
Chambon, il existe une vraie
conscience professionnelle, des
gens qui aiment leur société, qui
ont envie de bien faire. Ça c’est
très positif. Ils sentent que les
choses bougent. En revanche, ils
manquent de repère de ce qui se
passe dans le monde et les remises
en cause sont difficiles. On avance
par petites touches. Il ne faut pas
heurter. Il faut qu’ils comprennent
qu’il est préférable qu’ils se remettent en question avant que le monde
ne le fasse pour eux.
La contrefaçon est très forte
dans votre secteur. Avez-vous
trouvé les parades efficaces ?
Lorsque vous dites “très forte”,
vous êtes très en dessous de la réalité. Nous n’avons pas de chiffres
précis, mais il est possible que
dans le monde, il circule autant de
lames Ultra contrefaites que de
lames fabriquées dans nos ateliers !
Les copies, réalisées en Chine
principalement, sont tellement bien
faites qu’il faut essayer les lames
en atelier pour être certains
qu’elles ne sortent pas de chez
nous. Pour mener cette lutte difficile, nous venons de nous associer
avec notre principal concurrent, le
scandinave Bahco, qui connaît le
même problème. On multiplie les
saisies-arrêts en Chine afin de les
décourager. C’est la seule parade
car il ne faut pas compter sur le
gouvernement chinois pour nous
aider.
Lors de la reprise, vous aviez indiqué que l’objectif principal était de
“tenir dans la durée”. Le premier
temps de passage, un an après,
vous satisfait-il ?
Oui, mais ce n’est effectivement
qu’un temps de passage. Tout se
fait avec le temps. Aujourd’hui les
horizons se sont raccourcis. Il y a
bien longtemps qu’on ne fait plus de
plan à cinq ans. Personnellement, je
suis d’ailleurs réfractaire à toute
planification. Il faut des années
pour construire et quelques mois
pour disparaître. C’est sa propre
organisation qui fait avancer l’entreprise, sa capacité d’anticipation,
sa capacité d’adaptation. Être toujours dans les meilleures dispositions sur le plan commercial, sur le
plan de la R&D produits, sur le
plan des process, c’est ce qui fait
tenir dans la durée.
JUIN 2005 >Roanne Éco< 7
ZOOM PRODUITS
Baoba grimpe aux murs
Q
uatre ans après avoir lancé son premier produit propre,
le cantilever System 3, la société Plasse, située au Cergne,
récidive avec un ingénieux monte-matériaux : le Baoba.
Destiné aux artisans du bâtiment, Baoba permet de hisser plaques
de plâtres, sacs de ciment et autres fenêtres jusqu’au 3ème niveau
d’une habitation. “Il est le seul monte-matériaux à s’installer
le long de la façade et n’empiète donc pratiquement pas sur
la voierie, ce qui est très appréciable en ville, notamment dans
les rues étroites”, indique Annie Plasse. Fourni avec l’échelle,
la caisse matériaux et le kit plaques, il tient dans un petit véhicule
utilitaire. Cette invention est née de l’imagination de Jean-Pierre
Bérerd, artisan à Thizy. Après avoir été récompensé au concours
Lumière du salon des inventions en 2000, il s’est associé à une PME
capable de fabriquer et commercialiser son produit. Main dans
la main, l’artisan et l’industriel ont exposé avec succès leur produit
au salon du bricolage et des inventions de Lyon. Plasse,
qui emploie 55 salariés, a réalisé un chiffre d’affaires 2004
de 6,3 millions d’euros.
Le “3D” de Bel Maille
donne le frisson à la polaire
Jorge Coelho affiche sa volonté
I
llustrateur et graphiste,
Jorge Coelho est à la tête
de Gicé Graph, installée
rue du Moulin à Vent, à Roanne.
Après avoir travaillé en région
lyonnaise, cet artiste de 48 ans
a décidé de mettre sa solide
expérience au service des entreprises locales. Il a réalisé
la première affiche officielle des Folies, l’affiche de
la 11ème Biennale Textile et les nouveaux logos des
trois clubs-seniors de la ville de Roanne (Jean-Puy,
Suzanne-Lacore, Paul-Vernay). Déficient auditif à 90%,
Jorge Coelho a conservé un statut d’entrepreneur-salarié
via la structure Cap Ondaine. “Si tout se passe bien,
je pourrai voler de mes propres ailes. Mon handicap
est pénalisant. Dans le privé comme dans le public,
on montre du respect, de l’attention vis-à-vis de gens
comme moi mais il est souvent difficile d’avoir une suite
commerciale”, regrette-t-il. Il lui en faudrait plus
pour baisser les bras. Jorge Coelho travaille depuis
quelques années avec l’éditeur de cartes postales Bouard
(Saint-Chamond). “J’essaie d’apporter un regard différent
sur la mise en valeur des villes et des villages”. Création
de logos, de cartes commerciales, de plaquettes, d’affiches,
mise en page de catalogues ou de magazines,
communication par l’objet... la palette de Gicé Graph
est variée. Jorge Coelho a également “remasteurisé”
plusieurs emblèmes de villes françaises pour le compte
de la société héraldique de France.
8 >Roanne Éco< JUIN 2005
P
our tester un produit, rien
de tel que de le placer dans
des conditions extrêmes
d’utilisation. C’est la philosophie
de l’entreprise riorgeoise Bel
Maille qui équipe le Roannais
Patrick Wagnon dans chacune
de ses expéditions himalayennes.
L’alpiniste de renommée mondiale
vient de s’attaquer à deux sommets
vierges du Chomo-Lonzo (Tibet),
équipé de vêtements en maille “3D”
conçus par la PME riorgeoise.
“Le vêtement est constitué de trois épaisseurs de tissus, explique
Véronique Renucci. La couche du milieu est composée d’un fil
capable de résister à de très faibles températures”. Six mois ont été
nécessaires au département “Recherche tissus techniques” de
l’entreprise pour mettre au point ce produit qui pourrait bien donner
le frisson à la traditionnelle polaire : “C’est le tissu moderne de
la polaire, même si celle-ci est encore difficile à détrôner”, tempère
la co-présidente de Bel Maille. Outre le milieu du sport extrême,
le tissu maille “3D” a déjà fait ses preuves dans la lingerie-corseterie,
le pré-assemblage des tissus évitant les sur-épaisseurs. La souplesse
et l’élasticité du “3D” font aussi merveille dans la confection de
ceintures de maintien. Déjà présenté au salon des tissus techniques
CITEXT de Troyes, le “3D” tentera prochainement une percée à
l’international lors du TechText de Francfort. “Nous sommes très
satisfaits de l’accueil par le marché. Les produits techniques
représentent désormais 10% de notre chiffre d’affaires.
Notre volonté d’innover est plus grande que jamais”, indique
Véronique Renucci. Bel maille emploie 145 personnes et a réalisé
un chiffre d’affaires 2004 de 26 millions d’euros.
PRODUITS ZOOM
Compacteur CDC : les déchets réduits en miettes
L’
augmentation du coût de gestion et de
traitement des ordures ménagères est
un douloureux sujet d’actualité. La société
roannaise CDC (Compacteurs du Centre) a peut-être
trouvé une solution au problème. Elle vient de
mettre au point un compacteur ménager qui réduit
de 80% le volume des bouteilles plastiques,
canettes métalliques, briques en carton, etc.
Léger et peu volumineux, il est utilisable
manuellement et sans effort : des tests concluants
ont été pratiqués auprès de personnes âgées,
d’enfants et de personnes à mobilité réduite.
Il prend place dans un coin de la cuisine. Son
utilisation rapide permet de réduire par cinq
le volume de déchets et de multiplier d’autant
la masse transportée, ce qui évite les déplacements
inutiles. “C’est une nouvelle porte d’entrée au tri
sélectif”, indiquent les inventeurs du procédé,
Amaury Chevrier, Hervé Sérol et Michel Dumont.
Présenté au salon Pollutec, le compacteur ménager
fait l’objet d’un brevet mondial. Il a obtenu
une médaille d’argent au concours Lépine et
une médaille d’or au salon de Genève. Des contacts
avec des industriels sont en cours pour passer à
une production en série. Ce produit innovant,
qui devrait être vendu entre 30 et 40 euros, peut
également intéresser les collectivités, les hôpitaux,
les entreprises... Pour plus de renseignements :
www.cdcsarl.com.
L’Atelier Floral : la fleur “déco”en son royaume
L
orsqu’il parle de ses fleurs, Joseph Pilato a l’œil qui pétille. “On emploie parfois
le terme de fleur artificielle pour parler de nos produits. Je trouve qu’il est impropre :
la fleur de décoration est une véritable création artistique, elle se fond dans un intérieur
par sa couleur et sa forme”. En dix ans d’existence, l’Atelier Floral a étoffé sa clientèle.
Les bouquets d’intérieur, à destination de particuliers, représentent 80% de l’activité.
Importées d’Asie, les fleurs sont généralement en soie, en latex, en tergal, en polyforme,
en papier, en bois. Les bouquets sont réalisés sur mesure et à l’avance. “C’est ce qui fait
notre force”, renchérit le fondateur. Les compositions extérieures, à destination des cimetières
notamment, sont le plus souvent confectionnées en tergal imperméabilisé. L’Atelier Floral
propose également des décorations (arbustes, plantes...)
destinées à agrémenter les entrées d’immeuble, les bureaux,
les magasins, les entreprises, les grandes propriétés... Joseph
Pilato entretient de bons rapports avec les fleuristes de la ville.
“Certains proposent mes produits en complément de leurs
fleurs naturelles, d’autres m’envoient des clients. Nous
travaillons en bonne intelligence. Nous avons tous la passion
du bouquet. Plusieurs de mes collaboratrices ont d’ailleurs
travaillé pendant des années dans d’excellents magasins
roannais”. Très fier de son équipe de six personnes,
Joseph Pilato a fait germer quelques projets d’agrandissement,
sur son site de la route de Briennon, à Mably (près du CFA) :
le royaume de la fleur “déco” est en plein épanouissement...
JUIN 2005 >Roanne Éco< 9
RUBRIQUE
ACTUALITÉS
Six sociétés roannaises parmi
les 100 plus rentables de Rhône-Alpes
Le magazine économique “L’Entreprise”
vient de publier le palmarès des cent
sociétés les plus rentables de la région
Rhône-Alpes. Six (dont trois du secteur
textile) sont sur le bassin d’emploi
roannais : Jo’Ben (Roanne), les laboratoires Bouvier-Hache-Vock regroupés
dans une société commune avec les
laboratoires Gerbay, Meunier (Roanne)
et le laboratoire de Thizy, Aubonnet et
Fils (Cours-la-Ville), Carré Blanc
(Roanne), La Fée (Roanne), AEL
Electronique (Champoly).
Colette Desprez à la tête
de la Sous-Préfecture
Colette Desprez, 54 ans, est devenue la
première Sous-Préfète de l’histoire de
l’arrondissement de Roanne. Tour à
tour en poste dans le Tarn-et-Garonne,
l’Indre, la Creuse, l’Eure et la Loire,
Madame Desprez succède à Michel
Bergue, nommé secrétaire général de
la Préfecture d’Orléans (Loiret) après
27 mois passés à Roanne.
Chambre de métiers : François
Chantelot réélu à la présidence
François Chantelot a été réélu à la présidence de la Chambre de Métiers de
Roanne. Pour ce nouveau mandat, il
sera entouré de trois vice-présidents :
Christian Perraudin, Jean-Luc Brise et
Philippe Verruy (Trésorier : Jean-Paul
Chambosse ; Secrétaire : Jean-François
Vacheresse).
Les Spots d’Or à l’IUT
La soirée des Spots d’Or 2005 organisée
par les étudiants du Département Techniques de Commercialisation de l’IUT
de Roanne aura lieu le jeudi 16 juin, à
l’Espace Renoir : 24 spots publicitaires
ainsi qu’une sélection de courts
métrages réalisés par des lycéens roannais et des régions Rhône-Alpes et
Auvergne seront proposés au public
(séance lycéens et étudiants à 18 h,
séance grand public à 21 h).
Une antenne de Loire Numérique
au Télépôle de Roanne
L’association ligérienne des professionnels du numérique, Loire Numérique,
installe une antenne au Télépôle. Près de
200 entreprises numériques sont désormais implantées dans le Nord de la
Loire.
10 >Roanne Éco< JUIN 2005
Le Vendéen Samro
aux commandes de BSRT
eureux dénouement pour le fabricant de semiremorques Trouillet, installé à Balbigny.
Placée en redressement judiciaire en début
d’année, l’entreprise vient d’être reprise par le groupe
Vendéen Samro, premier constructeur français de
remorques et de semi-remorques (150 millions d’euros
de chiffre d’affaires, 680 personnes). Samro conserve
90 des 117 salariés au sein d’une nouvelle filiale baptisée Balbigny Semi-Remorques Trouillet (BSRT). 50
à 60 créations d’emplois sont prévues d’ici 2008. Un
investissement de 2,3 M€ est également programmé,
principalement en matériel de production et de gestion
de production. L’usine de Balbigny sera dédiée à la
H
fabrication de fourgons (semi-remorques tôlées) et de
plateaux spéciaux (porte-fer, porte-bobine, portecontainer, surbaissés). Elle sera également dotée d’une
chaîne de production “boulonnée” (semi-remorques
réalisés sans aucune soudure) pour laquelle Samro
bénéficie d’un brevet européen. Stéphane Soulard, pdg
de Samro, et Xavier Philippot (dg) comptent sur ce
nouveau produit pour percer à l’export. Samro confiera
à BSRT l’approvisionnement du Sud-Est de la France
et sans doute de l’Italie. BSRT, dirigée par Sandro
Massabieaux, mise sur un chiffre d’affaires prévisionnel
de 10 millions d’euros en 2005 et de 25 millions d’euros
à l’horizon 2007.
Un crédit d’impôt de 1 000 euros par
salarié pour les entreprises roannaises
a CCI du Roannais, qui agit pour la compétitivité
de l’ensemble du bassin économique, remercie
tous ceux qui ont aidé à obtenir cet aménagement
de la taxe professionnelle. En effet, le bassin d’emploi
de Roanne (cantons de Thizy, Cours-la-Ville et
Amplepuis compris) vient d’être déclaré éligible au crédit de taxe professionnelle inscrit dans la Loi de
Finances pour 2005. Le Roannais en bénéficie au titre
L
Les honneurs d’Ibis
pour Jean Dalaudière
L’association des franchisés de la chaîne
hôtelière Ibis a tenu son assemblée générale dans les locaux de la CCI, début
avril. Un événement qui a rassemblé
plus de 150 professionnels. Gérard
Pélisson, à la tête du groupe Accor
(158 000 collaborateurs dans le monde,
4 000 hôtels) a rendu un vibrant hommage au Roannais Jean Dalaudière, qui
après 21 ans à la tête de l’association a
passé le témoin au Nîmois, Henri
Philip. Jean Dalaudière devrait prendre
de nouvelles responsabilités au sein du
groupe.
Le beau bilan des Eductours
Lancés en juin 1995 par le SMART et
la CCI, les “Eductours” du Roannais
ont tiré leur révérence. Au total, 35
“Eductours” ont été organisés en dix
ans : 700 professionnels ont visité près
“des restructurations industrielles en cours qui risquent
d’altérer gravement la situation de l’emploi”, et non au
titre d’un taux de chômage supérieur de deux points au
taux national, comme la plupart des autres zones. Cette
décision va avoir des répercussions immédiates pour les
entreprises roannaises : le crédit d’impôt s’élèvera à
1 000 euros par salarié pour une durée de trois ans, dans
la limite de 100 000 euros sur trois ans par entreprise.
de 175 sites, en parcourant plus de
3000 kilomètres. Un nouveau concept est
à l’étude.
Lancement de la 2e édition des JNPO
Pour la 2ème année, la CCI organisera, du
17 au 24 octobre, les Journées Nationales
Portes Ouvertes Entreprises, baptisées
JNPO. Durant une semaine, les entreprises ouvrent leurs portes au public. En
2004, 38 entreprises du Roannais ont
participé aux JNPO et accueilli près de
3 000 visiteurs. Renseignements et inscriptions : 04 77 44 54 64.
Duarig touche du bois
Le fabricant d’articles de sports Duarig
vient d’inaugurer un nouveau bâtiment
en zone intercommunale du Bois-Vert à
Balbigny. Ce nouveau site est également
destiné à accueillir la filiale Maillosport,
installée route de Charlieu, à Roanne.
Duarig (65 salariés) a réalisé un CA
2004 de 8 millions d’euros, en progression de 15%.
François Dorieux, pape de la rose
Organisées au Palais des Papes, en
Avignon, les journées Altéra Rosa ont
été favorables à François Dorieux. Le
professionnel de Montagny a obtenu les
deux premiers prix du public avec deux
roses pourpres “Empreinte de Dorieux”
et “Palais des Papes”. La rose “Aimé
Jacquet” sera baptisée le 25 juin à
Saint-Victor-sur-Loire, en présence de
l’entraîneur Champion du monde.
Sésame s’ouvre rue Marx-Dormoy
Sésame, association intermédiaire ayant
pour but de favoriser l’insertion professionnelle, dispose de nouveaux locaux,
rue Marx-Dormoy, à Roanne. Née en
1988, Sésame est actuellement présidée
par Jean-Pierre Gaufrier.
ACTUALITÉS
Monroe Etiquette séduit le Liban
e fabricant d’étiquettes pour l’industrie
vinicole,
Monroe
Etiquette, exporte désormais
20% de son chiffre d’affaires qui s’est
élevé l’an dernier à 8 millions d’euros
(900 clients actifs). Très présente dans
les pays francophones, via notamment
sa filiale Gern, installée à Neuchâtel
(Suisse), la PME de Montagny a accéléré
son déploiement au Liban : “Nous travaillons désormais avec une vingtaine
de domaines, principalement dans la
plaine de la Bekaa”, indique Guy
Monroe, à la tête de l’entreprise au côté
de son fils, Stanislas. “Nos clients
Libanais ont énormément travaillé avec
des œnologues du Bordelais et élaborent
des vins de grande qualité”. Ces vins
L
sont le plus souvent destinés à l’export.
Ils sont notamment très prisés par la
communauté libanaise installée au
Canada, en Europe du Nord et en
France. Monroe Etiquette qui compte
40 salariés à Montagny, dont sept à la
création, investit chaque année près de
10% de son chiffre d’affaires. Ses cinq
lignes de fabrication disposent de
groupes (couleur, vernis, gaufrage) indépendants et amovibles : “C’est ce qui fait
notre force, poursuit Guy Monroe. Nous
sommes capables de fabriquer du surmesure et de la petite série avec une qualité optimale”.
Le groupe informatique Steria
s’installe à Roanne
a société Steria, troisième groupe français de
services informatiques, vient de décrocher le
marché d’externalisation d’une partie des fonctions informatiques (support bureautique, support
logiciel, hotline) de GIAT Industries. Conformément à
l’appel d’offres, qui a mis en concurrence dix des plus
grands groupes mondiaux du secteur, Steria, basée à
Issy-les-Moulineaux, s’est engagée à installer une plateforme “service desk” sur le bassin d’emploi de Roanne.
Quarante emplois seront créés dans les trois ans à
L
AGENDA
13 au 23 juin 2005
Formation “5 jours pour Entreprendre”, CCI du Roannais.
23 juin 2005
Club Management Qualité-Sécurité-Environnement :
“L’entreprise face aux risques émergents”, CCI du
Roannais.
24 et 25 juin 2005
Congrès régional du Centre des Jeunes Dirigeants
d’entreprise sur le thème “La Performance Globale”,
CCI du Roannais.
28 juin 2005
Journée “Compétitivité et industrie textile”, organisée
RUBRIQUE
Activité en hausse
pour les Folies Textiles
Même si la fréquentation a légèrement
reculé (- 10%), la 3ème édition des
Folies Textiles de Roanne a enregistré
un panier moyen en hausse de 7%
(66 euros par ménage) et un chiffre d’affaires de 716 000 euros. 50 000 pièces
ont été vendues par les 25 participants.
De quoi donner des idées aux organisateurs qui planchent actuellement sur un
concept d’organisation des “Folies”
dans plusieurs grandes villes de France.
2 200 m2 d’atelier partagé à Neulise
La Communauté de communes d’entre
Loire et Rhône vient d’inaugurer les
2 200 m2 de l’Atelier Partagé des
Jacquins, installé sur son parc d’activité
de Neulise. De quoi faire le bonheur
d’entreprises artisanales ou industrielles
en quête d’espace. Cinq modules, allant
de 200 à 800 m2, sont disponibles.
L’Agence de développement économique de la Loire a parallèlement
accordé son label “Qualité Loire” à
l’ensemble du parc des Jacquins dont
la deuxième tranche va débuter.
Le moral d’acier d’AMI
L’Atelier Métallurgique Industriel, installé à Neulise, s’était donné trois ans
pour atteindre un effectif de dix salariés.
En deux fois moins de temps, il a doublé
cet objectif : “Aujourd’hui nous sommes
effectivement onze salariés embauchés
et je fais appel à une dizaine d’intérimaires, explique Laurent Clairet.
L’activité est soutenue. Je suis vraiment
satisfait”. AMI est spécialisée dans la
tôlerie et la chaudronnerie industrielle
(découpe, pliage, montage).
venir, avec l’objectif d’atteindre 60 emplois à terme.
Le recrutement sera réservé prioritairement aux salariés de GIAT Industries mais pourra être élargi. Le
groupe Steria se positionne comme l’opérateur global
de services informatiques des entreprises et des administrations à l’échelle européenne. Il a réalisé un chiffre
d’affaires 2004 de 1,1 milliard d’euros et emploie plus
de 9000 collaborateurs. Ces derniers détiennent 26%
du capital de leur entreprise. Le groupe est coté à
U10 crée Skymart en Chine
Euronext Paris, Eurolist (compartiment B).
L’entreprise de Bourg-de-Thizy U10
s’est associée au groupe Smerwick pour
créer une filiale commune en Chine :
Skymart International. La nouvelle
entité proposera sur le plan mondial
par Roanne Territoire à la CCI du Roannais.
des gammes complètes et personnalisées
d’équipements de la maison.
3 au 5 septembre 2005
Lyon mode city et Interfilière, Eurexpo Lyon.
CIC LBO Partners
reprend Carré Blanc
10 octobre 2005
CIC LBO Partners, accompagné de CIC
Forum Création-Transmission d’Entreprise, Espace Finance, vient de reprendre le spécialiste du linge de maison, Carré Blanc,
Fontalon, Roanne.
dont le siège est installé à Roanne.
Cette acquisition intervient en asso17 au 24 octobre 2005
ciation avec l’équipe dirigeante
Journées Nationales Portes Ouvertes Entreprises.
conduite par Claude Jantet. Le groupe
(65 millions d’euros de CA, 200 points
Pour tout renseignement,
de vente) a connu une progression de
contacter : Christiane
10% l’an dernier et table sur 20 nouTél. 04 77 44 54 64
velles implantations en 2005.
JUIN 2005 >Roanne Éco< 11
RUBRIQUE
ACTUALITÉS
Une région de tradition textile :
Rhône-Alpes est la première région
française pour le textile, la troisième
pour l’habillement, avec :
- 1 700 entreprises,
- 35 000 personnes, dont 6 000 à
Roanne,
- un chiffre d’affaires de 5,5 milliards
d’euros, dont 45% réalisés à l’exportation.
Les savoir-faire d’excellence :
Roanne
- Maille et chaîne et trame pour vêtements et applications techniques,
éponge, ameublement, soierie, voilage.
- Ennoblissement.
- Fabrication de vêtements.
- Réseau de sous-traitance.
Saint-Etienne
- Passementerie et rubannerie haut
de gamme pour le prêt-à-porter,
l’ameublement et la décoration.
- Textile à usage médical, pôle textile
santé.
- Technologies du tissu étroit pour
les applications industrielles (levage,
véhicules, aéronautique…).
- Conception, marketing et logistique pour l’habillement enfant.
Lyon
- Soieries, tissus d’ameublement.
- Ennoblissement.
- Dessins textiles.
- Textiles à usage techniques et
fonctionnels.
- Tissage des matières techniques
(verre, carbone).
- Lingerie.
- Vêtements de travail.
- Création mode.
- Sportswear.
Tarare
- Capitale du voilage (80% de la
production nationale), tissage et
confection de tissus d’ameublement
voilage.
- Ennoblissement textile.
- Confection de linge de maison,
fabrication d’articles ménagers, textiles d’entretien (bassin de Cours,
Thizy, Amplepuis).
- Tissages industries cotonnières,
couvertures.
- Machines textiles (bassin de CoursThizy).
- Textiles d’isolation.
Villefranche-sur-Saône
- Vêtements de travail et de sécurité.
- Ennoblissement et impression.
12 >Roanne Éco< JUIN 2005
Roanne joue la dynamique de pôle
Fin février, Roanne a présenté la candidature du “pôle de compétitivité
textile Loire-Rhône” à l’appel à projets lancé par le gouvernement.
Une initiative capitale pour l’avenir du textile, qui a fédéré de nombreux
soutiens parmi les industriels, les universités et grandes écoles,
les laboratoires de recherche, et les institutions régionales. Illustration.
Yves Nicolin, Député-Maire de Roanne, président
de Grand Roanne Agglomération, président de
Roanne Territoire :
“Parce que la création et l’innovation sont les leviers
essentiels de la croissance, Roanne propose une candidature “Pôle de compétitivité Rhône Loire” s’inscrivant
dans une dynamique métropolitaine lyonnaise regroupant
Roanne, Saint-Etienne, Lyon, Tarare, Villefranche-surSaône. À partir de Roanne peut se développer une véritable stratégie grâce à la présence de trois Universités, de
trois écoles d’ingénieurs, de l’IFTH et du Centre National
du Numérique et de l’Innovation Textile Habillement
(CNNITH), ainsi que des écoles d’ingénieurs et de nombreux laboratoires de recherche (image, vision, laser,
simulation, instrumentation, organisation). L’appel à
projet a permis de prendre en compte les propositions
de nombreuses entreprises, preuve de la richesse de la
région Rhône-Alpes et de valider une préoccupation
commune : le développement du numérique dans l’industrie textile”.
Jean-Claude Bouvier, président du Pôle des
Technologies Médicales, directeur des affaires réglementaires de Thuasne :
“Au sein des adhérents du pôle des technologies médicales de Saint-Etienne, se retrouvent les principaux
acteurs des textiles de santé français. Cette spécificité
locale a été reconnue par la DATAR avec la labellisation d’un SPL “Textile de Santé”. Les acteurs de ce SPL
ont l’habitude de mener ensemble des projets. C’est
donc naturellement qu’ils proposent d’apporter leur
expérience et de soutenir le projet de pôle de compétitivité initié par Roanne. Le textile français doit rester à
la pointe de la technologie dans tous les domaines, et
cela pour investir dans des projets de R&D ambitieux
qui permettent une différenciation importante de nos
produits. Les industriels du secteur sont dans l’attente
d’un réel effet “booster” des mesures prises dans le
cadre de ce pôle”.
Lucien Deveaux, président du groupe Deveaux,
président de la CCI du Roannais :
“La créativité, la création représentent pour la plupart
des entreprises du textile-habillement un investissement important qui peut correspondre à 50% de la
masse salariale de l’entreprise. Si la recherche peut
être technologique, elle est souvent une recherche en
créativité pour les entreprises de notre secteur.
Technologie et création ne doivent pas être différenciées, toutes deux font l’objet de veilles, d’études, de
tests, de prototypes, de dépôts de modèles et de brevets, toutes deux sont souvent copiées, toutes deux
nous imposent de combattre pour faire respecter les
règles de la propriété intellectuelle. L’innovation,
source de différenciation, est l’un des axes forts des
pôles de compétitivité. En France, la propriété intellectuelle et la création sont nos atouts majeurs.
Mettons tout en œuvre pour les développer mais aussi
pour les protéger et les défendre”.
Jean-Bernard Devernois, PDG de Devernois SA :
“Pour le textile-habillement, le territoire Loire-Rhône
se caractérise par sa diversité unique en Europe où
toutes les technologies de la filière sont présentes, sur
des secteurs d’activités très diversifiés : habillement,
ameublement, soierie, linge de maison, tissus à usages
techniques et médicaux… Dans la région de Roanne,
l’innovation, facteur de progrès, se décline dans les
aspects de la création, les applications techniques ou des
initiatives collectives telles que MUTEX, le groupement
d’employeurs GEM, le CNNITH ainsi que CREATECH.
La démarche Pôle de compétitivité doit permettre
d’amplifier ces orientations, de les développer avec
nos voisins du Stéphanois et du Rhône, mais également
bien au-delà, en multipliant les relations avec le Nord
et d’autres territoires européens tels que Biella”.
Raoul Griffon, président de la Chambre syndicale
de la Maille de Roanne et sa région :
“Une fois encore, les industriels du Roannais ont fait
preuve d’esprit d’équipe en répondant d’une seule voix
pour présenter l’idée de pôle et son ouverture à une
candidature Loire-Rhône. Notre syndicat a lui-même
participé à toutes les réunions et constaté l’union sur ce
projet. Les Roannais ont l’habitude d’œuvrer ensemble,
que ce soit à travers Mutex ou les Biennales textiles.
Un travail en profondeur, exemplaire, a été réalisé cette
fois-ci à l’échelle de nos deux départements”.
ACTUALITÉS
Nicolas Faure, directeur général de Julien Faure :
“La société Julien Faure, à Saint-Just-Saint-Rambert,
spécialisée dans la création et la fabrication de rubans
et tissus fantaisie, est impliquée dans des produits à forte
valeur ajoutée. Aussi, lorsque le Roannais nous a
contacté, nous avons d’emblée donné notre accord
pour travailler sur les technologies du numérique qui
nous permettront de gagner en compétitivité, en réactivité, en créativité et en proximité avec les marchés. Tout
l’enjeu est là. Après la concurrence des produits
importés de Chine, viendront ceux venus de l’Inde.
Mais une copie d’un produit ne doit pas nous faire
peur. Nous devons en revanche intégrer toutes les
technologies du numérique afin d’améliorer nos processus de travail, de mieux appréhender l’évolution
des marchés, et de mener des stratégies offensives pour
vendre nos produits au niveau mondial, y compris sur
le continent asiatique à forte croissance. Une stratégie
de pôle et de mise en réseau contribuera à cela”.
Xavier Labbé, responsable de la délégation de l’antenne de Tarare (CCI de Lyon) :
“Près de 90% du voilage en France est produit à
Tarare. Depuis plus d’un an, les entreprises du bassin
d’emploi ont mis en place une réflexion commune qui
a débouché sur trois axes de travail : le lancement
d’une démarche commerciale collective, le développement des échanges de flux recourant largement aux
technologies numériques, et l’automatisation de la
conception de rideaux et voilages. Quand Roanne a
annoncé sa volonté de présenter sa candidature au pôle
de compétitivité en l’élargissant au département du
Rhône, le rapprochement de nos initiatives apparaissait naturel. En misant sur les synergies Loire-Rhône,
tous les acteurs jouent gagnant-gagnant”.
Guy Foropon, président du conseil local de développement du Pays Beaujolais :
“Grâce à l’élargissement aux bassins d’emploi
d’Amplepuis, Thizy, Cours-la-Ville, la candidature au
“Pôle de compétitivité Loire Rhône” peut affirmer une
excellence dans cinq domaines : le textile habillement,
le textile médical, les tissus d’entretien, les textiles
d’isolation, et les textiles d’ameublement. Beaucoup
de nos entreprises spécialisées dans les tissus d’entretien et d’isolation sont aujourd’hui à la pointe de l’innovation et de la R&D, en faisant appel aux techniques
de micro-encapsulation ou aux textiles intelligents.
Certaines exportent en direction de 40 pays, ou
connaissent des taux de progression d’activité à deux
chiffres. Le pôle de compétitivité nous offre une trilogie
rêvée, celle d’une industrie maillée avec les centres de
recherche et le monde de la formation. Avec cette candidature, il en va du futur du textile intelligent en
France. Une activité qui connaîtra prochainement,
n’en doutons pas, des débouchés exponentiels sur les
marchés internationaux”.
Gérard Noyel, directeur de l'Institut Supérieur des
Techniques Avancées de Saint-Etienne (ISTASE) :
“L’apport des nouvelles technologies du numérique
peut faire entrer le textile dans la stratégie fixée lors du
sommet européen de Lisbonne, c’est-à-dire une stratégie
fondée sur l’intelligence, l’innovation, la recherche,
l’éducation et la formation. Grâce à ces technologies,
les industries pourront acquérir des avantages en accréditation, certification de produits conformes, mais aussi codage, authentification pour éviter les contrefaçons ;
elles gagneront aussi en productivité et en efficacité en
introduisant des méthodes de travail collaboratif entre
des unités de production éclatées, en pilotant à distance
des équipes, des collections et des process. Toutes ces
mutations technologiques sont nécessaires à la compétitivité de la filière. L’ISTASE peut mettre à disposition
pas moins de 400 mois d’ingénieurs par an. Il appartient aux écoles d’ingénieurs de participer à la compétitivité des territoires”.
Pierre-Jacques Brivet, délégué général du syndicat
de l’habillement Rhône-Alpes :
“Au-delà de la qualité des hommes, il convient de souligner la qualité de la candidature de Roanne au regard
d’autres projets présentés en France. Notre syndicat a
soutenu cette candidature parce que nous y avons vu la
possibilité de décloisonner à la fois les filières, les territoires, et les collectivités. Le fait que des créateurs se
rapprochent des façonniers, et inversement, est ainsi riche
de promesses. Seuls se renforceront les territoires qui
sauront mettre en synergie leurs entreprises et leurs
compétences. L’angle retenu par le projet, celui de
l’intelligence plutôt que la compétition par les prix,
nous paraît aussi le plus à même de renforcer nos produits modes et textiles”.
Christine Corroy, département textile de l’ITECH :
“Je crois au développement des applications du textile,
pour l’habillement qui devient de plus en plus technique,
et pour les secteurs utilisateurs en dehors du textile.
Nos 20 à 30 ingénieurs spécialisés dans les matériaux
textiles n’ont ainsi aucun mal à trouver un emploi.
Nous pensons porter les promotions entre 40 et 50
jeunes pour répondre aux besoins. Les recherches liées
aux trois thèmes porteurs du Pôle (contrôle des procédés,
entreprise étendue, et numérique) vont “booster” la
synergie entre les entreprises et la formation”.
Jacki Caro, responsable de l’antenne roannaise de
l’Université Claude Bernard Lyon I :
“Des gisements de productivité existent encore dans
l’industrie textile si les entreprises utilisent plus encore
les technologies du numérique. Ces outils et méthodes
interviennent dans chacune des étapes de la filière : veille
amont et aval, sourcing, approvisionnement, recherche,
gestion de production, instrumentation, automatisation,
contrôle, supervision, création et design, commercialisation, merchandising… L’évolution vers les textiles
de demain passe par une modernisation de tous les
process et le numérique contribue à ce changement”.
Une journée “Compétitivité
et industrie textile”,
se tiendra le 28 juin
de 10 h à 16 h, à la CCI du Roannais.
RUBRIQUE
Le numérique, objectif du pôle :
Le numérique est un enjeu majeur
de productivité de la filière. La redynamisation du textile habillement
passe inévitablement par le renforcement et une grande utilisation
des nouvelles technologies. Les interfaces avec tous les métiers doivent
être optimisées.. La communication
rapide à haut débit avec la distribution sur toute la France, l’Europe
et au-delà, et notamment la nécessité de répondre aux appels d’offre
est une nécessité incontournable.
Le numérique intervient notamment
fortement sur la veille, la recherche,
la création, la gestion industrielle et
commerciale, le rapprochement avec
le consommateur.
Les universités, écoles d’ingénieurs et centres de recherche
associés :
Roanne
CNNITH (Centre National du Numérique et d’Innovation Textile Habillement) - ITECH (Recherches sur les
textiles techniques et les nanotechnologies) - LASPI (Laboratoire de
recherche analyse des signaux et
des processus industriels) - Télépôle
(espace régional d’accueil des
entreprises du numérique).
Saint-Etienne
Université Jean Monnet - ISTASE
(Institut Supérieur des Techniques
Avancées de Saint-Etienne) - ENSMSE
(Ecole Nationale Supérieure des
Mines de Saint-Etienne) - ENISE
(Ecole Nationale d’Ingénieurs de
Saint-Etienne) - CIS (Centre Ingénierie
et Santé) - Plate-forme santé IFTH.
Lyon
Université Claude Bernard Lyon I Université Lumière Lyon II Université de la Mode - Lycée
Diderot - ESMOD - ITECH - ISTIL IFTH (Institut Français du Textile
Habillement) - Centre technique du
cuir - Centre technique de la teinture
et du nettoyage - Institut de
recherche sur l’entretien et le nettoyage - LMPNB (Laboratoire Matériaux, Polymères, Naturels et Bioartificiels) - ITECH Entreprise.
Agences régionales
Agence du numérique - Pôle productique Rhône-Alpes - Pôle traçabilité.
Contact : Michel Derinck - 04 77 44 54 64
JUIN 2005 >Roanne Éco< 13
DOSSIER
MANAGEMENT
École et entreprises
en rangs serrés
Après avoir suivi
des trajectoires
distinctes pendant
des années, école et
entreprises multiplient aujourd’hui
les initiatives communes. Formations
adaptées au bassin
d’emploi local,
sensibilisation à
l’entreprenariat,
orientation vers
des métiers en
quête de main
d’œuvre qualifiée,
les exemples
sont nombreux en
Roannais. Et l’enjeu
est important :
en France, plus d’un
jeune de moins
de 25 ans sur cinq
n’a pas d’emploi...
Par Frédéric Thomasson
14 >Roanne Éco< JUIN 2005
Adeline Vu Van, chargée de mission 3E, Christine Pras, dirigeante de CTM Inox, et Patrick Guichard, proviseur
du Lycée Jules Ferry, illustrent au sein de l’association 3E le dialogue entre l’enseignement et les entreprises.
i on ne devait choisir qu’un
symbole de l’évolution des
relations entre les milieux de
l’enseignement et de l’économie,
c’est sans doute du côté de l’Espace
Congrès de Roanne qu’il faudrait
s’orienter. Chaque année, fin janvier, professeurs et chefs d’entreprises cohabitent, pendant trois
jours, à l’occasion du Forum des
Métiers et des Formations, organisé par l’Association 3E, en partenariat avec les Rotary Club de
Roanne. Au-delà de son objectif
d’orientation des collégiens roannais, ce rendez-vous permet à 3E,
S
interface entre les acteurs de terrain de l’Enseignement, de
l’Economie et des Entreprises, de
mesurer le chemin parcouru
depuis sa création en 1985. “J’ai
connu l’époque où il était difficile
de communiquer entre nous,
explique Christine Pras, dirigeante
de l’entreprise CTM Inox à SaintVictor-sur-Rhins et co-présidente
“Entreprises” de 3E. Nous
n’avions pas le même language :
soit on parlait des heures pour
aboutir à rien ou pas grand chose,
soit les portes claquaient. Nos
deux mondes ont gardé leurs spé-
cificités mais entre nous, ce n’est
plus un mur. C’est tout au plus une
petite barrière”. “L’ambiance est
apaisée, résume Patrick Guichard
son homologue “Enseignement”
au sein de l’association. “Bien
connaître les possibilités et les
limites de ses partenaires, cela
évite de s’envoyer les reproches à
la figure à la première occasion”.
Battre le pavé ensemble
pour avancer
Dès leur création, à la fin des
années 60, les IUT ont compris
que l’Éducation Nationale et les
MANAGEMENT
entreprises avaient tout intérêt à
battre le pavé ensemble pour
avancer. “Notre vocation première
est de former des cadres intermédiaires pour les entreprises, note
Vladimir Serdeczny, directeur de
l’IUT de Roanne”. Les PPN (Programmes Pédagogiques Nationaux)
sont définis par les enseignants et
par les chefs d’entreprises, “représentés à parts égales”, insiste le
directeur.
Cette participation du monde économique à la conception des référentiels d’enseignement est souvent réclamée par les patrons de
PME-PMI à d’autres échelons,
notamment au sein des lycées professionnels. La fin de non-recevoir
est persistante du côté de l’Éducation Nationale. “En Allemagne,
la formation est davantage dispensée dans les entreprises. En
France, l’enseignement est réalisé
dans les établissements scolaires.
C’est notre histoire et nous devons
la faire évoluer dans les respect de
chacun”, énonce assez diplomatiquement Jean-Luc Haussemont,
proviseur du Lycée Albert-Thomas,
qui dispense trois des 15 BTS par
alternance proposés en Roannais.
“Il faut le plus possible partir des
situations de travail pour favoriser
l’acquisition des savoirs. L’enseignement général doit exploiter le
vécu en période d’entreprise, faire
le lien avec la réalité concrète du
métier”, indique Henri Beaulieu,
directeur du Centre de Formation
des Apprentis de Roanne-Mably.
Apprentissage, la garantie
de l’insertion professionnelle
Administré par l’ARPA (Association Roannaise Pour l’Apprentissage), elle-même gérée par la
CCI du Roannais, la Chambre des
métiers et la Communauté d’agglomération, le CFA local forme
chaque année plus de 600 jeunes
aux métiers de l’alimentation, de
la restauration, de la coiffure, de
la vente, de l’automobile et de la
chaudronnerie. Son taux de réussite est l’un des plus élevés de
l’Académie : entre 80 et 85% tous
niveaux confondus. Sur les 19
jeunes apprentis ou lycéens
médaillés de Rhône-Alpes en
2004, quatre avaient respiré le bon
air de la route de Briennon.
Un apprenti bénéficie d’au moins
400 heures de formation théorique et pratique. L’alternance
CFA/Entreprise est à la base de
l’enseignement. Dans la majorité
des centres de formation, elle est
d’une semaine sur trois en entreprise. Le taux d’insertion après
une formation par l’apprentissage
est d’environ 80%. Suivant les
filières, la demande des professions est telle que les jeunes s’in-
Apprentissage : des dispositifs nationaux et régionaux
L’
apprentissage a changé, c’est le moment d’y penser. Derrière le slogan
de la campagne de communication du Ministère de l’Emploi, du
Travail et de la Cohésion sociale, un réel dispositif de valorisation du
statut de l’apprenti va être mis en place. L’objectif est de porter le nombre
d’apprentis à 500 000 en 2009 (365 000 actuellement). Des mesures
fiscales avantageuses sont prévues pour les entreprises avec notamment
l’instauration d’un crédit d’impôt pouvant varier de 1600 euros à 2 200
euros annuels. L’apprentissage est également au cœur des préoccupations
de la Région Rhône-Alpes qui lui consacre 140 millions d’euros par an. Un
nouveau dispositif d’aides aux employeurs a été mis en place depuis le
1 er juin. Son objectif est de favoriser l’embauche des jeunes n’ayant
aucune qualification par une variation de l’aide en fonction du niveau de
qualification de l’apprenti et de son âge. La Région versera, par exemple,
une aide de 1500 euros aux entreprises qui signeront un contrat
d’apprentissage avec un jeune sans qualification de 18 ans au moins. Des
primes seront également versées aux apprentis qui s’orienteront vers les
métiers en déficit de main d’œuvre.
sèrent très vite dans le monde du
travail. Un titulaire de baccalauréat
maintenance auto ou d’un diplôme
de niveau IV (Brevet professionnel)
dans les métiers de bouche n’ont
que l’embarras du choix à la fin
de leurs études. “Les jeunes s’insèrent très facilement à condition
aussi d’être mobiles. De nombreux
jeunes ont enrichi leurs connaissances professionnelles et culturelles en partant travailler dans
d’autres régions et surtout à
l’étranger”, reprend Henri Beaulieu.
“Les rencontres entre les formateurs du domaine professionnel et
les chefs d’entreprises sont facilitées car les enseignants ont très
souvent été responsables, voire
chefs d’entreprise, avant de
s’orienter vers la formation en
CFA. Ils connaissent le terrain, ce
qui favorise le dialogue”.
L’entreprise comme
terrain d’investigation
Terrain, dialogue : deux mots-clés
pour avancer en rangs serrés. En
Roannais, les initiatives destinées
à rapprocher école et entreprises
se comptent par dizaines. L’opération “Bravo l’Industrie”, conduite
par l’UIMM Loire section Roannaise, consiste à promouvoir des
filières professionnelles en ouvrant
les entreprises à de jeunes lycéens.
Pendant plusieurs semaines, ils
sont “les yeux et les oreilles” de
toute leur classe. “Les jeunes
prennent l’entreprise comme terrain d’investigation, explique
Philippe Delomier, président local
de l’UIMM. A la fin de leur projet,
ils organisent des expositions et
des réunions afin de présenter ce
qu’ils ont vu à leurs camarades”.
Le premier partenariat vient ainsi
d’être établi avec l’entreprise
Teleflex Aerospace Manufacturing,
installée à La Pacaudière, et trois
élèves de 4ème du collège JeanPapon. L’enjeu est de montrer que
la métallurgie, ce n’est plus la
sidérurgie lourde, mais aussi la
technologie de pointe, l’aérospatiale, l’aéronautique. “Et qu’un
bac professionnel en chaudronnerie
se monnaye très bien sur le marché
de l’intérim.
DOSSIER
Susciter des vocations
Certaines professions sont injustement boudées”, indique une
professionnelle régionale. Dans
cette lutte incessante contre les
idées reçues et pour la réhabilitation
de métiers créateurs d’emplois,
l’opération “Bravo les artisans”,
conçue par la Chambre de métiers
du Roannais, est la référence
incontestée. En dix ans, 638 élèves
“acteurs de terrains” et 7300
élèves “auditeurs” ont touché du
doigt la réalité de l’entreprise, ses
savoir-faire, son organisation.
Ce type d’opération s’est généralisé à l’échelon régional. Testé
avec succès dans le Rhône, le dispositif JAPRO (Jeunes Avec
PROfessionnels), mis au point par
la Fondation Jeunesse Avenir
Entreprise, permet au jeune, grâce
à un contact direct avec un professionnel, de valider son projet ou
de le réorienter. “Le jeune, qu’il
soit au collège, au lycée, en mission locale, en organisme de formation, rencontre le professionnel
de son choix pendant environ une
heure. Le contact individuel est
très important”, souligne Adeline
Vu-Van, animatrice de l’association 3E, coordinatrice JAPRO en
Roannais.
Les professeurs et les chefs d’entreprises s’échangent également les
idées. Le Plan d’orientation professionnelle en Rhône-Alpes (OPRA)
a imaginé, sur la base du volontariat, des stages en entreprises de
trois jours à destination des professeurs des matières générales.
En retour, le chef d’entreprise passe
une matinée dans la peau de l’enseignant au sein de l’établissement
scolaire. “Là encore, c’est le lien
direct qui est privilégié, indique
Patrick Guichard, proviseur du
lycée et du collège Jules-Ferry. Il est
fréquent ensuite qu’un enseignant
passe directement un coup de téléphone au chef d’entreprise en lui
demandant d’accueillir pendant
quelques jours un élève qui cherche
sa voie”. Inconsciement, l’attention
portée par l’entreprise à ce stagiaire
sera meilleure. “C’est vrai qu’un
stagiaire, il faut s’en occuper, qu’il
s’agisse d’un BTS qui vient passer
JUIN 2005 >Roanne Éco< 15
DOSSIER
MANAGEMENT
École et entreprises en rangs serrés
cinq semaines ou d’un mini-stage
de trois jours, complète Christine
Pras. En trois jours, vous pouvez
susciter une vocation chez un jeune
ou le révulser complètement. Les
chefs d’entreprises ont aussi une
responsabilité à ne pas fuir”. Dans
son entreprise, plus de la moitié
des 17 salariés ont été recrutés
après avoir effectué un stage.
“D’autres ont été placés chez des
confrères ce qui n’empêche pas de
suivre leur évolution. C’est devenu
une grande famille”.
Formateur dans l’âme, Jean-Paul Fontenille, patron de CBPL Industrie, a embauché deux anciens apprentis.
Il participe aussi à l’opération “Graine d’entrepreneur”.
Jean-Paul Fontenille sème la “Graine d’entrepreneur”
S
on imposante stature crève l’écran. Jean-Paul
Fontenille, 37 ans, à la tête de la société de soustraitance mécanique CBPL Industrie à La Bénisson-Dieu,
partage avec Noémie et Fabien, deux jeunes lycéens,
l’affiche d’un DVD de cinq minutes réalisé par la société
roannaise OZ Media. Son titre : “Et si je devenais patron !”.
Son objectif : démystifier la fonction d’entrepreneur et
donner le goût de l’entreprenariat. Jean-Paul Fontenille
n’a pas hésité une seule seconde lorsque l’association
roannaise “Graine d’Entrepeneur” lui a demandé de
raconter son quotidien. “L’avenir n’appartient qu’aux
jeunes : le leur est le nôtre. Si on ne les forme pas, des
métiers comme le mien et comme bien d’autres sont
morts à court terme. On fait tellement peur aux jeunes
qu’on les inhibe. On ne développe pas le sens créatif
qu’ils ont en eux, notamment le sens de la création
d’entreprise”. Selon lui, goût du risque et goût du
travail sont intimement liés. “Il faut montrer que
travailler, avoir des responsabilités, diriger une
entreprise, ce n’est pas tout sacrifier : j’ai une vie de
famille, j’ai des loisirs. Il y a des sacrifices, bien sûr, mais
il n’y a pas que ça”. Formateur dans l’âme, le patron de
CBPL (12 salariés) a embauché deux anciens apprentis.
16 >Roanne Éco< JUIN 2005
Trois autres font actuellement leurs armes. “Je passe du
temps avec eux. Il y a quelques années, j’ai pris un jeune
en situation complète d’échec scolaire. Deux ans après,
il a terminé parmi les meilleurs BEP de sa promo. Un
apprenti, chez moi, ne touche pas plus le balai que tout
autre salarié. Dès sa deuxième année, il fait de la
conception de programme”.
Inconditionnel de l’ECIT, organisme de conseil et de
formation rattaché au groupe Giat Industries, Jean-Paul
Fontenille regrette que les référentiels de l’Éducation
Nationale ne correspondent pas toujours aux besoins
des PME. “Dans la mécanique, les référentiels sont faits
pour Peugeot et Renault, pas pour nous”. CBPL, qui
affiche une moyenne d’âge de 24 ans, travaille
désormais pour une demi-douzaine de secteurs
d’activité : agro-alimentaire, médical, pneumatique,
électrique, armement et ferroviaire. L’association
“Graine d’Entrepreneur” fonctionne sur la même
bipolarité que 3E avec deux co-présidents issus du
monde économique (Alain Bignon) et du monde de
l’enseignement (Henri Minana). Près de 1700 élèves
vont progressivement être sensibilisés.
Décloisonner pour aider
les élèves à choisir leur voie
Observateur privilégié des rapprochements école-entreprises, le
CIO (Centre d’Information et
d’Orientation) se frotte les mains
de cette complicité accrue entre
enseignants et chefs d’entreprises.
“Nous sommes la charnière entre
l’école et le monde professionnel,
explique Maryse Pédurant, directrice du CIO roannais. Les relations
éducation-entreprises ont toujours
été assez bonnes, mais la manière
d’échanger est peut-être différente :
plus d’ouverture, plus de contacts
entre les parties amènent à une
meilleure connaissance et facilitent
le travail en commun”. Et les vrais
gagnants de ce “décloisonnement”
seront les élèves “qui seront
mieux armés pour choisir leur
voie”, estime-t-elle.
Ce travail de fond dans la connaissance des métiers, même s’il est
encore perfectible, semble porter
ses fruits localement. Une récente
enquête d’Emploi Loire Observatoire (ELO), réalisée pour le
compte de l’association Ouverture
et Performance en Roannais,
montre que trois jeunes roannais
sur quatre ont une idée très précise
de leur orientation professionnelle
alors que la statistique n’excède
pas 50% au niveau européen :
44% des 2400 jeunes interrogés
estiment que c’est “la passion
d’un métier” qui doit présider au
choix d’une première orientation
professionnelle, l’hypothèse de
vies professionnelles multiples et
variées étant soulevée par bon
nombre d’entre eux. Comme dans
MANAGEMENT
tous les bassins en mutation, les
métiers industriels (métallurgie,
BTP, textile...) arrivent assez loin
derrière les métiers de la santé, de
l’enseignement, de la vente et du
social. “La métallurgie et le textile
roannais représentent pourtant
plus de 9000 salariés en Roannais,
fait remarquer Raoul Griffon, président de l’UIT Textile Roanne et
Région. Les métiers que nous proposons ne sont plus ceux du passé.
Ce sont de nouveaux métiers passionnants pour lesquels nous avons
besoin des jeunes. Enseignants,
professionnels de l’orientation,
chefs d’entreprises, nous devons
être encore plus soudés pour être
plus convaincants”.
Donner un sens
aux enseignements
Le rapprochement entre l’entreprise et les structures d’enseignement et de formation débouche de
plus en plus sur une adaptation
locale des programmes d’enseignement. En lien avec une douzaine
de sociétés roannaises (Vervas
Métal, Barriquand Stériflow,
Berger, CSC, Deltreil, CTM...), le
Lycée professionnel Etienne
Legrand du Coteau a lancé l’action Metal 2003 “afin de réagir de
façon cohérente” à la désaffection
de la filière “structures métalliques” qui n’attire pas suffisament de jeunes, alors que les professionnels locaux manquent de
main d’œuvre qualifiée. Un groupe
de travail mixte Ecole-Entreprise
a été constitué afin de valoriser
cet enseignement. La nécessité
d’infléchir une pédagogie trop
magistrale et traditionnelle a été
relevée collégialement. “Il faut
donner un sens aux enseignements
grâce à une démarche plus novatrice et plus individualiste”,
indique le projet.
Cette volonté “de construire des
formations en phase avec les
besoins professionnels locaux”
est également à l’origine de l’IUP
Management de Roanne (Institut
Universitaire Professionnalisé),
créé en étroite collaboration avec
l’Université de Saint-Etienne. Sa
spécialité “Management des Entreprises” prépare étudiants, apprentis
et salariés à devenir des managers
opérationnels et généralistes, spécialement adaptés aux PME-PMI.
Avec plus de 30 semaines de stages
en années de licence et de maîtrise,
et plusieurs mois passés à l’étranger, la formation IUP Management
se nourrit du terreau local : “La
formation est conduite par des
professionnels qui, à travers leur
regard critique et extérieur, nous
font bénéficier de leurs expériences et de leurs connaissances
du terrain”, indique Sandra Loria,
étudiante de l’IUP, qui souhaite
implanter à Roanne une antenne de
la Junior Entreprise de St-Étienne.
À l’IUT, trois des licences dispen-
DOSSIER
sées sont nées directement d’une
demande des acteurs économiques
locaux. La licence professionnelle
“produits et services industriels” a
été souhaitée par Michelin, la
licence “systèmes informatiques
et logiciels” par la société costelloise Orli (groupe CEGID) et la
licence “marketing-multimédia”
par les professionnels regroupés
au sein de l’association ArTic.
Entre 20 et 45% de l’enseignement
est assuré par des professionnels,
également présents, comme dans
de nombreux établissements, tous
secteurs confondus, dans les jurys
d’évaluation et les jurys de fin
d’année. “Nous devons nous
appuyer à 200% sur l’enseignement
supérieur quel qu’il soit, indique
Jean-Bernard Devernois, nouveau
président de l’IUT. Il est nécessaire
de fixer une culture du haut de
gamme. Globalement, l’école et
l’économie doivent aller plus loin
dans cette interpénétration. On a
Junior entreprise : 2IE veut son label
P
armi les projets de création de “Junior entreprises” au sein
d’établissements roannais d’enseignement secondaire ou supérieur,
celui porté par l’association 2IE (Ingénieur ISTIL Entreprendre) est sans
doute le plus mûr. L’association s’est donnée entre 3 et 5 ans pour
décrocher le précieux label délivré par la CNJE (Commission Nationale
des Junior Entreprises). “Nous sommes passés une première fois devant
le jury, explique Pierre-Alain Giboulet, président de 2IE. Notre
association a été jugée trop récente et manquant de projets concrets.
C’est pour cela que nous souhaitons nous faire connaître et reconnaître
sur le bassin roannais”. Les étudiants de 2IE proposent leurs prestations
aux entreprises dans quatre spécialités correspondant à l’enseignement
de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Ingénieur de Lyon,
décentralisé pour partie à Roanne : conception-modélisation mécanique,
informatique-calcul scientifique, analyse des matériaux et productionsystèmes industriels. 2IE fonctionne sur le modèle d’un cabinet ou
société de services à des prix avantageux. Le premier diagnostic est
même gratuit. Plusieurs entreprises locales ont déjà confié une mission à
la future JE. “Nous avons appliqué la méthode SMED à la demande de la
société Mecabruel qui souhaitait réduire ses temps de changements de
série”. Résultat : un gain de temps de 40%. Pierre-Alain Giboulet, bien
épaulé au sein du bureau par Olivier Garcin (secrétaire) et Pierre-José
Faure (trésorier) ne voit que des avantages dans cette triple
collaboration école-étudiants-entreprises. “Pour l’école et pour nous, ce
partenariat est indispensable car nous montrons sur le terrain de quoi
nous sommes capables. Pour l’entreprise, l’interêt est double : elle
bénéficie des dernières techniques et solutions tout en améliorant son
image. Si un jeune de bon niveau hésite entre deux entreprises en
sortant de l’école, il préférera toujours l’entreprise qui est en prise
directe avec une JE. C’est le signe imparable qu’elle veut aller de
l’avant”. Pour tout contact : [email protected].
JUIN 2005 >Roanne Éco< 17
DOSSIER
MANAGEMENT
École et entreprises en rangs serrés
besoin les uns des autres : on n’est
pas là pour compter les bons et les
mauvais points”.
Pôle de compétitivité :
la reconnaissance mutuelle
“La mise en place de passerelles
entre deux mondes très fluctuants
et très différents est un challenge
difficile, indique un chef d’entreprise roannais, également professeur dans un lycée professionnel.
Je connais bien les deux mondes :
ils font tous les deux des efforts
mais ne vivent pas sur le même
rythme : l’Éducation Nationale a
besoin de modéliser les choses et
l’entreprise a besoin de souplesse. Il
existe surtout une frontière énorme
entre le moment où le jeune termine ses études et le moment où il
arrive sur le marché du travail.
Le retour en arrière n’est plus
possible”. Les mesures gouvernementales de VAE (Validation des
Acquis de l’Expérience) et de formation professionnelle tout au
long de la vie devraient atténuer le
phénomène. “L’Éducation Nationale a son rôle a jouer, admet JeanLuc Haussemont, président du
GRETA du Roannais. Au sein du
GRETA, nous essayons d’être particulièrement réactifs : nous
venons ainsi de mettre en place
une formation d’automatismes
hydrauliques à la suite d’une
demande technologique de haut-
niveau des entreprises. A tous les
niveaux de formations, il n’est
plus question de négliger l’aspect
économique des choses. J’espère
que très rapidement l’Éducation
Nationale ne sera pas considérée
comme une éternelle budgétivore
qui n’a de cesse de demander des
financements, mais comme un
véritable partenaire ancré à son
territoire”.
L’exemple parfait de cette reconnaissance mutuelle réside dans la
candidature roannaise au “Pôle de
compétitivité textile et numérique”. Les partenaires économiques et les institutionnels du
département de la Loire ont délibérément mis en avant “les rela-
tions d’affaires” entretenues avec
les écoles d’ingénieurs, les universités et les centres techniques
professionnels. La présence, à
Roanne, de structures décentralisées au plus près des entreprises,
qu’il s’agisse de l’ITECH (Institut
TExtile et Chimique), de l’ISTIL
(Institut des Sciences et Techniques
de l’Ingénieur de Lyon), de plusieurs laboratoires de recherche
(LASPI, GRIMA, GERES) ou
des Universités Jean Monnet
(Saint-Étienne), Claude Bernard
(Lyon I) et Lumière (Lyon II), est
un atout sérieux pour le dossier
roannais.
Createch porte chance à la Mascotte
C
e n’est pas une école mais “une association-interface entre les
universités d’un côté et les entreprises du textile-habillement de
l’autre”, indique Yves Hugot, directeur de Createch. Fidèle à son slogan, la
structure de formation installée au Technopôle Diderot, à Roanne, joue
admirablement son rôle de “révélateur de talents” auprès de la
profession. De Thuasne à Catimini, de Decathlon à Rossignol, de Bel
Maille à Deveaux, près de 150 entreprises font régulièrement appel à ses
services : modélistes, stylistes, coloristes, infographistes, techniciennes
méthodes et qualité, conseillères en merchandising, participent chaque
année à la mutation de la filière. “Travailler avec Createch, c’est une façon
de coller à l’actualité car des étudiantes de 20 ou 22 ans voient les choses
autrement, explique Georges Lustigman, dirigeant de la Mascotte,
impasse Cotton, à Roanne. Elles donnent une impulsion à nos salariés qui,
en retour, leur apportent leur expérience. L’enrichissement est mutuel”.
Satisfait du partenariat, le chef d’entreprise a intégré une ancienne
stagiaire à son effectif et en rencontre d’autres au fil des salons
professionnels. “Nous sommes revenus aux vertus de l’apprentissage par
alternance. Cette formule porte ses fruits même si tout n’est pas parfait.
Que ce soit avec Createch ou d’autres systèmes, on s’aperçoit que le
monde de l’enseignement et celui de l’entreprise ne vivent pas toujours
au même rythme. Les stagiaires ne sont pas toujours en entreprise quand
celle-ci en a vraiment besoin”. La Mascotte, qui emploie 30 personnes en
interne et fait appel à plusieurs sous-traitants locaux, vend ses pull-overs
aux centrales d’achat : “La seule façon d’exister dans notre métier, c’est la
création. Nos clients veulent bien payer un certain prix à condition de
bénificier d’une “French Touch”. La matière grise, c’est notre carburant”.
MERCI À TOUTES LES ENTREPRISES
QUI ONT VERSÉ LEUR TAXE D’APPRENTISSAGE
À NOTRE SERVICE DE COLLECTE
18 >Roanne Éco< JUIN 2005
Grâce à ces versements, le montant total ainsi collecté sur le Roannais est
de 1 676 000 euros.
Sur les sommes disponibles pour une affectation en Apprentissage ou aux
Ecoles habilitées, 70 % ont été affectés directement par les entreprises sur
des établissements du Roannais.
De son côté, la CCI du Roannais a affecté 100% des fonds libres laissés
“disponibles”, pour des formations sur le Roannais.
Merci encore de votre engagement.
HAUT DE GAMME
RUBRIQUE
question à
Quenin, préférée des têtes couronnées
Jocelyne Panserat,
Héritière de la tradition “Velours Jacquard”,
la société de Panissières fait le bonheur
des palais du nord de l’Europe, de Versailles et de Fontainebleau.
Quelle est l’évolution du marché
des Arts de la table ?
ans la grande famille de la soierie, la
société Quenin, 115 ans d’existence, est
une jeune première ! “Il faut savoir par
exemple que Tassinari & Châtel, qui comme
Quenin est une société du groupe Lelièvre, a été
créée en 1680”, explique Bertrand Demailly,
directeur industriel de la PME de Panissières.
La référence au passé est permanente dans cet
univers feutré et raffiné. “Notre fond de commerce, ce sont nos
archives. Nos clients
ne nous attendent
pas sur de la création
au sens strict. Ils
veulent du classique
légèrement mis au
goût du jour. Ils se
méfient des effets de
mode”.
Fabricant de tissus
d’ameublement “haut
de gamme”, Quenin
recouvre chaises et
fauteuils,
tisse
rideaux et revêtements muraux.
Les palais royaux
font partie de ses
principaux clients :
Quenin a ainsi réalisé
la salle du couronnement de la Reine
du Danemark. Elle
fournit le royaume
de Suède et quelques
sultanats qui souhaitent rester plus discrets. En
France, le Mobilier National fait appel à elle
pour aménager plusieurs pièces des châteaux de
Fontainebleau et de Versailles. “A Versailles,
nous avons réalisé un brocart dans le cadre de la
rénovation de la chambre de Louis XIV”.
L’étoffe, cousue de fils d’or, a été réalisée à la
main. Son prix était en rapport avec la somme de
travail : 25 000 euros le mètre !
Quenin s’appuie sur des métiers à tisser unis, des
métiers Jacquard, et perpétue la tradition du
fameux Velours Jacquard. “En France, nous restons
les derniers. Dans le monde, nous sommes deux
D
avec un confrère italien”. Le Velours Jacquard
est une école de la précision et de la patience
conjuguées : pas moins de 1728 fils de velours
sont tissés indépendamment. Le personnel, lui
aussi, a de l’or dans les mains. Pour les sièges, le
Velours de Gênes est parfois utilisé. Des effets de
flou, de reversibilité, donnent encore plus de
valeur aux créations. “Nous sommes dans le
domaine du très grand luxe. Nous le dépassons
même
parfois”,
indique le passionné
Bertrand Demailly.
Commercialement,
l’entreprise s’appuie
sur son éditeur privilégié, Lelièvre, qui
propose ses produits
aux professionnels
de la décoration, aux
architectes d’intérieur, aux tapissiers,
aux antiquaires, aux
groupes hôteliers.
Quenin compte une
clientèle de particuliers et de collectivités publiques comme la Mairie de Lyon
ou la Préfecture de
Saint-Etienne.
L’Elysée et le Parlement Autrichien
ont également fait
appel à ses services.
Depuis 2001, l’entreprise s’est tournée vers l’export via des éditeurs
américains. “On leur vend l’histoire de France”.
Une percée réussie qui voit Quenin progresser de
25% chaque année. “Nous allons tenter une
seconde action commerciale à Dubaï”, annonce
le jeune directeur.
Quenin emploie 38 personnes et réalise
un chiffre d’affaires de trois millions d’euros.
Depuis peu, elle a aménagé un magasin d’usine
sur son site de Panissières, “Le bruit de la Soie”.
Une occasion en or d’acquérir quelques fins de
série à des prix défiant toute concurrence...
administrateur du Comité
national des Arts de la table
“C’
est un marché en pleine
mutation. Cette mutation
est principalement due à la forte
diminution des “listes de mariages”.
Aujourd’hui, on se marie plus tard,
on vit ensemble avant de se marier,
et par conséquent, la nécessité de
s’équiper n’est plus la même. De
plus, en France, on a donné une
valeur patrimoniale à tout ce qui
compose les Arts de la table, notamment les services de grands-mères
qui se transmettent de générations
en générations. Contrairement aux
Nordiques qui consomment, les
Français se contentent de renouveler
certaines pièces. La profession s’est
donc remise en cause, à l’initiative,
et il faut leur rendre hommage, des
grands fabricants comme Baccarat,
Bernardaud, Lalique, Christofle,
Daum, Villeroy, Degrenne, Arc
International... Ils ont lancé une
grande campagne de communication
intitulée “Quand c’est beau, c’est
bon” qui fonctionne bien. Ils ont surtout diversifié leur offre vers le bijou
et vers l’objet cadeau en porcelaine,
en métal argenté, en cristal...
Chacun a fait un effort pour être en
mesure de susciter des idées-cadeaux
au prix d’un bouquet de fleurs. Mon
magasin “Histoire de Maison” est
complètement dans ce créneau du
cadeau “haut de gamme” autour de
30 euros. Si notre profession a su
anticiper les évolutions et bien
réagir, je crois qu’elle le doit un peu
à Roanne et au Festival des Arts de la
table qui s’est tenu dans notre ville
pendant douze ans. Grâce à cet événement, fabricants et détaillants ont
appris à se connaître, ont échangé
leurs points de vue et ont joué
“gagnants-gagnants” pour se
remettre en question”.
JUIN 2005 >Roanne Éco< 19
RUBRIQUE
INDUSTRIE
question à
SAB fonde sa stratégie
sur l’investissement
Eric Delmau,
président du CJD Roanne
Les Assises Régionales de
la Performance Globale auront
lieu à Roanne, les 24 et 25 juin,
dans le cadre du congrès régional
du CJD. Quel en sera le thème ?
“N
ous nous poserons la question : performance économique ou performance globale ? Ne
serions-nous pas en train de céder à
une de ces modes qui réorientent
régulièrement notre management ?
Pour y répondre, nous examinerons
les trois volets de la performance
globale : la performance économique, fondamentale à la vie de
l’entreprise, elle n’admet aucune
remise en cause ; la performance
sociale faite d’intéressement, de
participation, d’horaires adaptés,
d’entretiens individualisés, d’implication dans les processus de décision
et de délégation, la performance
sociétale qui désigne la société et
l’environnement naturel. Comment
pourrions-nous négliger le monde
dans lequel nous vivons ? L’engagement de notre entreprise a une
influence sur l’emploi local, l’intégration des diversités, le dynamisme
du noyau économique dans lequel
nous prospérons. Par devoir, nous
sommes donc acteurs de la performance sociétale de nos entreprises.
L’intégration de ces trois points dans
la stratégie à moyen terme de l’entreprise permet de fédérer autour
d’elle ses cinq parties prenantes :
actionnaires, collaborateurs, clients,
fournisseurs et monde environnemental. Cette approche est un gage
de compétitivité, de valorisation et
de pérennité pour les entreprises.
Depuis trois ans, le Centre des Jeunes
Dirigeants d’entreprise a lancé un
vaste mouvement d’expérimentation
de la Performance Globale. De cette
expérience, trois livres-guides ont
été édités : un pour le dirigeant, un
pour l’entreprise, et un à propos de
ses relations avec la société. Notre
congrès régional, qui rassemblera
plus de 150 personnes, fin juin dans
les locaux de la CCI du Roannais,
permettra d’aller encore plus loin
dans notre réflexion. Nous vous invitons à nous rejoindre, lors de ces
Assises Régionales de la Performance
Globale”.
20 >Roanne Éco< JUIN 2005
Le groupe de Belmont-de-la-Loire, désormais intégré à 100%,
de la fonderie à l’assemblage de produits de haute technicité,
s’apprête à investir 30 millions d’euros sur trois ans.
ur la petite route de Belmont, rien ne laisse
présager, qu’au détour d’un virage, l’un
des plus importants groupes industriels de
Rhône-Alpes va pointer son nez. Ainsi va SAB,
partagé entre discrétion et démesure : “C’est vrai
que l’on fait peu parler de nous et que l’on réalise
pourtant d’assez belles choses”, commente tranquillement Jean Grosselin, un caractère à l’image
des pièces qu’il façonne depuis 1975. Bien
trempé.
C’est au début des
années 90 que SAB a
enclenché la vitesse
supérieure en troquant
son statut de simple
exécutant de pièces,
pour celui, plus musclé
en valeur ajoutée,
de “fournisseur d’un
savoir-faire complet”
dans les métiers de la
fonderie d’aluminium,
l’usinage et l’assemblage. “Nous avons
décidé d’intégrer toutes
les activités en amont
de l’usinage pour maîtriser l’ensemble du
processus de fabrication,
du
bureau
d’études à l’assemblage”, observe le tout nouveau président du directoire, Jean-François
Grosselin. Une stratégie bien huilée qui a permis
de résister aux sirènes des délocalisations. “Un
mot rayé de mon vocabulaire”, martèle Jean
Grosselin.
Pour maîtriser l’intégralité de la chaîne, SAB a
élargi son champ d’action dans la rectification, le
décolletage, la fabrication de pièces aluminium,
la fonderie par gravité et basse pression, la fonderie d’alliages légers, le moulage, l’outillage de
contrôle. Le site historique de Belmont (SAB
Mecabel et SAB IMB) a pris du volume (110
salariés aujourd’hui) et les croissances externes
se sont multipliées : La Rhodanienne (Montmerle,
Ain) en 1990, la fonderie de Matour (Saône-etLoire) en 1991, SAB Décolletage (La Roche-surForon, Haute-Savoie) en 1993, Maberto (VétrazMonthoux, Haute-Savoie) en 1995, SAB Somer
(Saint-Etienne) en 1996, SAB Montmerle (Ain)
S
en 2000 et PSI (Saint-Etienne) en 2001. Le groupe
pèse aujourd’hui 50 millions d’euros (chiffre
d’affaires non consolidé 2004) et emploie 420
personnes.
Autre paramètre décisif de sa stratégie : l’investissement. Des chiffres à faire tourner la tête :
17 millions d’euros sur les trois dernières années,
dont 4200 m2 de surfaces supplémentaires
récemment inaugurées
à Belmont, et 30 millions d’euros sur les
trois prochaines, notamment sur le site de
Montmerle
(Ain).
“Notre capacité d’autofinancement nous permet d’améliorer nos
performances technologiques, et par conséquent notre productivité”.
SAB compte environ
500 clients actifs
répartis en deux
grandes familles : un
pôle “industrie (motorisation, systèmes de
direction, matériel ferroviaire, agro-alimentaire, optique, médical...) et un pôle
“automotive” en plein développement. SAB
compte parmi sa clientèle, la référence suprême
en la matière : l’américain Delphi, premier équipementier mondial du secteur automobile, ainsi
que Valéo. Tous les sites sont ISO 9001 version
2000, et trois répondent même à ce qui se fait de
mieux dans le secteur, l’ISO TS. Dès la commande,
les différents produits (carters en tous genres,
culasses, corps de valves, barillets...) sont suivis par
des équipes pluridisciplinaires qui planifient aussitôt une démarche qualité. “L’expertise de nos
laboratoires est primordiale avec des analyses
spectrométriques, des analyses thermiques pour
valider l’efficacité des traitements métallurgiques. Nous fabriquons beaucoup de pièces
intégrées dans des systèmes de freinage. Le droit
à l’erreur est inexistant”, indique Jean-François
Grosselin. SAB est notamment passé maître dans
la fabrication de pièces fortement noyautées,
quels que soient les volumes.
INTERNATIONAL
RUBRIQUE
question à
L’espagnol Iturri s’installe à Roanne
Le fabricant mondial de véhicules et d’équipements de secours
a choisi Roanne pour implanter sa filiale hexagonale, Iturri Pompiers France.
vec plus de 130 ventes réalisées dans
l’hexagone en l’espace de quatre ans, le
fabricant espagnol de véhicules d’incendie
et de secours, Iturri, basé à Séville, a logiquement
songé à poser une banderille sur le sol français.
“Nous avions le choix entre plusieurs sites :
Clermont-Ferrand, l’Est lyonnais et Roanne,
explique Juan Francisco Iturri, président du
groupe ibérique. Nous avons choisi Roanne pour
son excellente position géographique et la force
de conviction de tous
les gens que nous
avons rencontrés.
Nous avons senti
que nous étions les
bienvenus”.
Du haut de ses deux
mètres, l’ancien volleyeur Hervé Tocan,
directeur d’Iturri
Pompiers France,
est monté au filet
pour enlever la
décision. L’unité
roannaise, installée
depuis septembre
2004 dans l’un des
bâtiments de l’Hôtel
d’entreprises, le long
du canal de Roanne
à Digoin, a pour
mission de conforter
l’implantation commerciale du groupe
en France. “Notre
image auprès des services d’incendie et de
secours est bonne. Nous sommes très présents
dans l’Est et dans le quart Sud-Ouest, autour de
Toulouse, Poitiers et Montpellier. L’objectif est
de monter en puissance sur Rhône-Alpes qui
concentre 70% des fabricants français”, indique
Hervé Tocan, l’un des quatre fondateurs de
GICAR dans les années 90.
Iturri Pompiers France assure la mise en circulation
des véhicules vendus en France sous la marque
Protec-Fire : réalisation des demandes spécifiques
des clients, passage devant la DRIRE puis le service des Mines, formation et mise en service. Elle
gère également le SAV via une hot-line interne.
Si elle ne compte pour l’heure que quatre salariés,
Iturri Pompiers France génère déjà de nombreux
emplois indirects sur le bassin roannais. Elle
sous-traite auprès d’entreprises locales (Le
A
Coteau, Cuinzier, La Bénisson-Dieu) les éventuelles opérations de mécano-soudure, d’électricité, de peinture.
Le développement de la société passera également
par des recrutements internes. “L’année 2005 va
être axée sur le développement du savoir-faire
textile du groupe, capable de proposer une offre
complète dans le domaine de la protection civile
en termes de véhicules mais aussi d’équipements
de protection”. Vêtements, casques, chemises,
gants, bottes, Iturri
fournit la panoplie
complète du soldat
du feu moderne.
Des collaborations
avec des entreprises
roannaises du textile
ne sont pas exclues,
même si le groupe a
intégré ce savoirfaire dans trois de
ses unités espagnoles et marocaines.
Au total, Iturri
emploie 750 personnes dans le
monde, via 25
agences commerciales en Europe, en
Amérique du Sud et
en Amérique Centrale. Elle affiche
un chiffre d’affaires
de 140 millions
d’euros, dont 40% à l’export. De son côté, Iturri
Pompiers France a réalisé l’an dernier un chiffre
d’affaires de trois millions d’euros. Elle compte
sur une progression de l’ordre de 30% cette
année.
L’entreprise roannaise est déjà prophète en son
pays : elle vient de ventre au SDIS de la Loire un
premier camion (150 000 euros) qui fera le bonheur
des pompiers de la Métare Saint-Etienne. “Nous
allons tout mettre en œuvre à Roanne pour nous
montrer compétitifs aux yeux de nos clients, de
nos salariés, de nos actionnaires et des pouvoirs
publics”, indique le basque Juan Francisco Iturri.
“Depuis que je travaille avec Iturri, j’ai appris
le sens du mot “tranquilo”, explique Hervé
Tocan. Avec eux, tout se fait lentement, mais
sûrement. Ce sont des gens très sérieux et très
professionnels”.
Angie Bryan,
Consul des Etats-Unis
Vous vous êtes déplacée
à Roanne récemment. Quel était
l’objet de votre visite ?
“L
e consulat des Etats-Unis
couvre une circonscription
composée de trois Régions :
l’Auvergne, la Bourgogne, et
Rhône-Alpes. Bien que je passe l’essentiel de mon temps à Lyon, les
visites dans les autres villes de la circonscription occupent une part
importante de mes activités. Tout
comme la France ne se résume pas à
Paris, Rhône-Alpes ne se résume pas
à Lyon. C’est dans cet esprit que j’ai
décidé de me rendre à Roanne.
Durant ma visite, je me suis entretenue avec Jean-Bernard Devernois,
vice-président de la Chambre de
Commerce, qui m’a fait une excellente présentation du dynamisme de
l’économie locale et qui m’a expliqué
les ressources que Roanne peut
mettre à la disposition des entreprises étrangères désireuses de s’y
implanter. Ensuite, j’ai rencontré
M. le Député-Maire et nous avons
parlé d’axes de coopération potentiels. J’ai également visité la société
Potain, filiale de la compagnie américaine Manitowoc. Par coïncidence,
une délégation d’acheteurs américains s’y trouvait ce jour-là, ce qui
nous a donné l’occasion de fêter la
conclusion d’une très importante
commande qu’ils venaient de passer.
J’ai aussi beaucoup appris sur la
fabrication et la mise en œuvre des
engins de levage : je me suis même
aperçue que j’ai une coordination
main-vision insuffisante pour devenir
opératrice de grue ! Plus sérieusement, j'ai beaucoup retiré de cette
première visite à Roanne et ce ne
sera pas la dernière. La délégation
commerciale du consulat des EtatsUnis est à la disposition des entreprises intéressées par l’importation
ou la représentation en France de
produits américains”.
Pour tous renseignements, contacter :
[email protected].
JUIN 2005 >Roanne Éco< 21
RUBRIQUE
COMMERCE-DISTRIBUTION
question à
François Damarin,
vice-président Commerce
de la CCI du Roannais
Quel est l’objectif de la campagne
nationale de valorisation
du commerce de proximité,
relayée localement par les CCI ?
“S
ur le thème “Commerçants,
l’énergie de tout un pays”,
cette campagne met en lumière une
réalité souvent méconnue. Car le
commerçant-artisan mène de front
de nombreux métiers : vendeur, gestionnaire, acheteur, décorateur, animateur… Ce savoir-faire aux multiples facettes est déployé pour
satisfaire la clientèle et développer
l’économie locale. Lancée officiellement sur le Roannais par la CCI avec
nos partenaires, la campagne
“Commerçants, l’énergie de tout un
pays” est prévue pour durer. Des
autocollants, vitrophanies, etc., baliseront les magasins pour mettre en
valeur le commerce de proximité de
nos villes et nos villages.
Un second volet est dédié aux
Unions Commerciales des villes de
plus de 30 000 habitants qui présenteront des actions de fond innovantes
et partenariales. Avec l’appui de la
Ville de Roanne et de la Chambre de
Métiers et de l’Artisanat, la CCI du
Roannais a présenté la candidature
des Vitrines de Roanne. Un comité
de sélection national, présidé par le
Ministre Christian Jacob, étudiera
cette candidature fin juin pour l’obtention d'un financement Etat
(fonds FISAC) sur trois ans. Quatre
dossiers pour l’ensemble de la région
Rhône-Alpes ont été déposés, à Lyon,
Oullins, Grenoble et Roanne”.
Contacts : Jacques Mangin pour la
CCI du Roannais et Leslie Jourdan
pour les Vitrines de Roanne.
22 >Roanne Éco< JUIN 2005
Le Panier Neulisien a trouvé sa place
Quelques années après le contournement routier du village de Neulise,
le commerce local est en plein développement,
à l’image de sa petite épicerie devenue supérette.
e changement d’adresse du “Panier Neulisien”, début avril 2005, n’a guère bouleversé les habitudes de sa clientèle : tout
juste un déplacement d’une centaine de mètres
autour de la place de Flandre, centre névralgique
de l’activité commerciale du village.
Lorsque l’on franchit la porte du nouvel établissement, la métamorphose saute pourtant aux
yeux. Le commerce
dirigé par Christine
Cruz, 40 ans, a peu
de points communs
avec la petite épicerie qu’elle animait
depuis deux ans et
demi. “Nous bénéficions de 200 m2 de
surface, dont 150 m2
dédiés à la vente,
au lieu de 90 m2
auparavant. Nous
sommes désormais
plus une supérette
qu’une
épicerie,
même si, dans l’esprit, je reste une
commerçante de
proximité”, explique
cette Neulisienne
pure souche.
Le nouvel espace
commercial a pris
place dans un
superbe bâtiment,
l’ancien Hôtel Forest
réaménagé par la
municipalité. L’alimentation générale représente
80 à 90% des références du magasin. Christine
Cruz a profité de l’extension pour doubler son
rayon “frais” et développer ses gammes. “Il y a
peu de nouveaux produits, mais surtout une
diversité de choix que je ne pouvais pas proposer
avant. Si le magasin marche bien, c’est parce
que l’on fait un peu de tout”. Son cinquième
rayon - bazar, cadeaux, layettes - a pris du volume,
de même que le rayon “fleurs”. “Je travaille en
dépôt-vente avec une fleuriste de St-Symphoriende-Lay”. Chaque mercredi, la société roannaise
Fruiteleg, son partenaire fruits et légumes, lui
livre également du poisson frais. “Il faut proposer
L
des choses nouvelles à la clientèle, être à son
écoute”. L’ensemble du mobilier est neuf.
L’ambiance est très colorée à dominante orangée.
Christine Cruz, qui s’appuie sur une employée et
une apprentie en “bac pro” de vente, réalise la
majeure partie de son activité avec des clientes
de Neulise, Pinay, St-Jodard, St-Priest-la-Roche
et dans une moindre mesure, St-Marcel-de-Félines.
La qualité de son
établissement
et
l’offre globale du
village ne sont pas
étrangères à cette
zone de chalandise
étirée. “Il y a quelques années, au
moment du contournement routier du
village, nous avons
enregistré une baisse
sensible, explique la
jeune commerçante.
Puis la tendance s’est
peu à peu inversée :
les habitants des
villages voisins ont
eu envie de faire
leurs courses dans un
village débarrassé
des camions et de la
pollution”. La construction d’un nouveau lotissement de
16 pavillons devrait
conforter la bonne
tenue
démographique de la commune.
Partenaire de l’enseigne nationale Proxi, qui lui
permet de bénéficier des prix de sa centrale
d’achat, “tout en restant indépendante à 100%”,
précise-t-elle, Christine Cruz propose également
des livraisons à domicile. “Je prends les commandes par téléphone. Ce service s’adresse principalement aux personnes âgées qui ont du mal à
se déplacer. Certaines viennent faire leur choix
sur place et je leur livre les produits car elles
n’ont pas la force de les transporter. Je suis très
attachée à cette relation de proximité avec ma
clientèle”.
TOURISME
RUBRIQUE
question à
Le Prieuré croit en sa bonne étoile
Après un parcours truffé de bonnes adresses,
Thierry et Géraldine Fernandes ont apporté leur touche personnelle
au célèbre restaurant d’Ambierle.
rois fourchettes pour le standing de l’établissement et un “Bib Gourmand” pour
l’excellent rapport qualité-prix de la table :
le “Prieuré” est incontestablement dans les petits
papiers du célèbre guide Michelin. “C’est bien.
Mais l’objectif principal, c’est l’étoile”, avoue
l’ambitieux Thierry Fernandes.
Au côté de son épouse Géraldine, cet ancien du
CFA de RoanneMably est à la tête
du coquet restaurant
d’Ambierle, après
un riche tour de
France : le Moulin
de Mougins, la
Pyramide à Vienne,
la Renaissance à
Magny-Cours, la
Maison Troigros et,
signe du destin sans
doute, le Prieuré à
Vi l l e n e u v e - l e s Avignon. “Tous des
Relais et Châteaux
et des étoilés. Chez
Troisgros, j’étais
chef des préparations froides, ce
que l’on appelle le
garde-manger, et
de la partie poissons”. Une fonction qui coulait de
source pour celui
qui, au moment de
son apprentissage, remporta le titre de “meilleur
poisson” de Rhône-Alpes et se classa quatrième
dans le cadre du concours du meilleur apprenti
de France.
Peu après le rachat de l’établissement, mis en
valeur dans les années 90 par Frédéric Menth, le
jeune couple (30 et 28 ans) s’est mijoté un plan
d’investissement aux petits oignons : 180 000 euros
dans l’aménagement d’une nouvelle salle,
l’agrandissement de la cuisine, la climatisation.
“À notre niveau, cela représente un investissement global très important. Dès la deuxième année,
c’est vrai qu’il fallait oser”. L’ancien bar a été
supprimé et la vue sur le Prieuré est désormais
imprenable.
Thierry Fernandes s’est passionné pour la cuisine
dès l’âge de six ans. “Je suivais des cours de cuisine
dans les centres sociaux et en colonie”. “Le
T
Prieuré” (quatre personnes en cuisine, trois en
salle) réalise l’essentiel de son activité en fin de
semaine grâce à une clientèle de particuliers et à
des repas de famille. “Nous avons assez peu de
repas d’affaires car nous sommes loin de Roanne,
précise Géraldine. Nous travaillons cependant
avec quelques entreprises locales qui peuvent
même venir dans notre établissement pour travailler et ensuite déjeuner”. En été, il est
imprudent de ne pas
réserver. “Depuis
trois ans, nous sommes complets tous
les soirs”, ajoute la
maîtresse de maison. La clientèle
étrangère représente
6% de l’activité.
“Des Hollandais
principalement”.
Le chef s’appuie
sur les produits de
saison, issus le plus
souvent de commerces locaux :
Gonin pour les
viandes, Gontard
pour les foies et
canards, Valeyre
pour les volailles,
Mons pour les fromages, sans oublier
les Halles de Renaison. “J’aime être
à l’écoute des produits. Les menus changent
presque toutes les semaines. Il n’y a rien de statique”. Au fil des saisons, on pourra ainsi découvrir des langoustines à la plancha en brochette de
romarin, un duo de rognons et ris de veau au vin
des Côtes Roannaises, un tournedos de rascasse au
lard fumé émulsion gimgenbre, des lasagnes de
Homard et Saint-Jacques, un rouget croustillant
à la peau, aromates et panisse à l’olive ou un canon
d’agneau “élevé à Ambierle” au parfum de garrigue. Les pains et sorbets sont maison. Les menus
s’échelonnent de 24 à 50 euros avec également la
possibilité d’un “menu confiance” pour l’ensemble
des convives d’une même table (75 euros, six services). Avec un petit coup de cœur pour l’Altome
(40 euros), clin d’œil à Alexia, Tom et Méline,
les trois enfants d’un jeune couple qui croit plus
que jamais en sa bonne étoile.
Noël Laurent,
responsable de la communication
du CR4C Roanne
Votre club cycliste joue un rôle
d’ambassadeur du Roannais
sur toutes les routes de France.
De quelle façon ?
“E
ffectivement, le Club Routier
des 4 Chemins, cet ardent
octogénaire né au carrefour des
Canaux, d’où son nom, est un acteur
important du sport roannais, mais
aussi une belle vitrine qui sait
exporter Roanne et sa région avec
une image gagnante et dynamique.
En 2004, le club a représenté le
Roannais et le département de la
Loire dans 37 départements, remportant 60 victoires dans douze
d’entre eux. Chaque année, notre
équipe Elite, dirigée actuellement
par Gilles Pauchard, parcourt 60 000
kilomètres dans l’Hexagone et à
l’étranger. Depuis une décennie, le
CR4C se maintient dans le peloton
des 15 premiers clubs français sur
2500 que compte la Fédération
française de cyclisme. Cette représentativité rejaillit évidemment sur
ses sponsors principaux : Valentin
Traiteur, Look Cycle–International,
le Crédit Agricole Loire Haute–Loire,
l’Imprimerie Chirat , AMS FIAT, la
Carrosserie Brossette, et bien sûr
auprès des collectivités locales. Le
club est actuellement présidé par
Bernard Faussurier, ancien coureur
de haut niveau et membre de
l’équipe de France. L’activité du
centre de formation espoirs, l’enseignement dans les écoles, le développement de la jeune section bi-cross,
les organisations de courses dans
tout l’arrondissement et de compétitions de prestige (Grand Prix de
Vougy, Tour du Pays Roannais) font
partie des grandes orientations du
club qui souffle cette année ses 80
bougies. Pour fêter l’événement,
une cuvée spéciale Côte Roannaise a
été tirée, grâce notamment au soutien de l’entreprise roannaise Monroe
qui a réalisé une superbe étiquette”.
JUIN 2005 >Roanne Éco< 23
RUBRIQUE
SERVICES
question à
La Clinique du Renaison
soigne son développement
Marie-France Lamy,
directrice du Service
Inter-entreprises de la Médecine
du Travail de Roanne
Quel bilan tirez-vous
de la journée de prévention
organisée récemment
à Roanne par le SIMTR ?
“C
ette journée de prévention
avait pour but de présenter
aux entreprises du Roannais les nouveautés en matière de santé et de
sécurité au travail. Nous avons ainsi
reçu 26 fabricants issus de la France
entière. Responsables d’entreprises,
salariés, médecins du travail, techniciens du département de la Loire et
des départements limitrophes ont
apprécié cette initiative. Outre les
stands individuels, des mini-conférences ont été mises sur pied afin de
donner l’information la plus complète possible aux entreprises locales
qui se sont largement mobilisées.
Les exposants nous ont félicités
pour l’organisation et ont promis de
revenir. Ces liens privilégiés nous
permettent de disposer de matériels
de protection individuelle en
démonstration dans notre service et
de renseigner utilement nos adhérents. Il ne faut pas oublier que le
chef d’entreprise a la charge de
l’évaluation et de la prévention des
risques. Il a une obligation de résultat.
Lorsqu’il adhère à un service de santé
au travail, il dispose d’une équipe
d’experts pour l’aider à relever ce
difficile challenge que représente la
santé en entreprise. Notre priorité
vise à la réduction des risques à la
source : aide à la manutention, insonorisation, aspirations, éclairage
correct, organisation optimale, etc.
Si des risques subsistent, le salarié doit
se protéger. Les protections doivent
être adaptées à la personne et au
risque tout en étant le moins contraignantes possible. Notre équipe de
prévention est composée à Roanne
de 16 médecins du travail, deux
ergonomes, un toxicologue, deux
monitrices de sauvetage secourisme
du travail et prévention des risques
physiques. Le SIMTR est présidé par
Jean-Paul Renard. Nous comptons
3 600 entreprises adhérentes totalisant 35 000 salariés”.
24 >Roanne Éco< JUIN 2005
Fortifiée par l’arrivée à sa tête des Laboratoires Mérieux,
la clinique roannaise lance un investissement immobilier de 3 millions d'euros.
ean-Marc Philippon, directeur de la Clinique
du Renaison, est formel : “Je n’ai plus un m2
disponible”. Né en 1990 du rassemblement
de plusieurs cliniques roannaises (Adrian, Livatte,
Ollier), l’établissement racheté en 2003 par les
Laboratoires Mérieux s’apprête donc à pousser
les murs. “C’est désormais officiel : nous allons
investir trois millions d’euros dans la construction
de 3000 m2 qui s’ajouteront aux 13 000 actuels”.
Le terrain, acheté à
la ville de Roanne
dans le prolongement
des bâtiments, permettra également à la
clinique de répondre
à une requête récurrente : l’agrandissement de son parking.
Celui-ci s’étendra sur
5000 m2 supplémentaires.
La nouvelle structure,
prévue sur deux
étages, accueillera
principalement les
soins intensifs, les
laboratoires, le service de radiologie et de
nouvelles surfaces
techniques. “Nous
allons également offrir des solutions aux
médecins libéraux
qui souhaitent rassembler leurs activités sur notre site”, poursuit
Jean-Marc Philippon.
Dotée de 169 lits, la Clinique du Renaison développe toutes les spécialités à dominante médicochirurgicale. Elle accueille 15 000 patients par an.
Son plateau technique représente 350 personnes :
280 salariés de la clinique (dont 30 chirurgiens
et 120 infirmières) auxquels il faut ajouter 56
médecins libéraux (et leur personnel) qui consultent sur place au quotidien. Son service UPATU
(Unité de proximité d’accueil et traitement de
l’urgence) s’appuie sur trois médecins, “de vrais
spécialistes formés à l’urgence”, et quatre infirmières en permanence : 15 000 cas sont traités
chaque année.
Pour la Clinique du Renaison, le début d’année
J
2005 a aussi été marqué par l’accord intervenu
avec l’Hôpital de Roanne sur le dossier des maternités. La Clinique Brosselette, également dans le
giron du groupe Tonkin Investissement (propriété
de Mérieux à 95%), est finalement devenue, le
1er mars dernier, une annexe du centre hospitalier
de Roanne. “Il y a eu différents projets, y compris
celui de rapatrier Brossolette sur le site de
Renaison. L’enjeu était de créer une seule structure capable d’accomplir 2 000 accouchements par an,
plutôt que d’en
conserver deux avec
1 000 accouchements
chacune, ce qui
représente le seuil
minimal. Nous avons
accepté la proposition de l’Hôpital
sous condition que
les 60 emplois de
Brossolette soient
maintenus”. À l’orée
2007, le regroupement sera effectif.
“Nous restons propriétaires d’une partie
des murs de Brossolette. Ils seront
donc prochainement
à vendre...”, lance
malicieusement Jean
Marc Philippon.
Côté investissements techniques, la Clinique du
Renaison, qui compte neuf salles d’opérations et
deux salles d’endoscopie, va injecter 600 000 euros en matériel d’anesthésie : chaque année 3% du
chiffre d’affaires (19 millions d’euros en 2004) est
investi. Lancé dans une démarche qualité ISO
9001, l’établissement s’appuie désormais sur des
enquêtes de satisfaction très détaillées. “Nous
avons mis au point des questionnaires afin de toujours savoir à quel niveau de performance nous
nous situons”, indique Joëlle Gobet, directrice
des soins. “Nous avons un bel outil qui nous
permet de réaliser la majorité de l’activité chirurgicale roannaise”, résume Jean Marc Philippon, très satisfait d’afficher un compte d’exploitation de nouveau rentable.
MULTIMÉDIA
RUBRIQUE
question à
Carré Blanc traque les virus
Le spécialiste du linge de maison a mis au point une véritable
politique de sécurité pour lutter contre les attaques
informatiques. Quelques conseils pour éviter le pire.
otre ordinateur donne des signes d’instabilité : lenteur d’exécution, curseur insaisissable, arrêts intempestifs de fonctionnement... Un conseil : consultez au plus vite
votre praticien informatique habituel ! Un virus
s’est invité dans votre système. “On estime que
70 à 80% des ordinateurs sont infectés sans que
l’utilisateur en soit conscient”, estime Didier
Caillet, à la tête de la société informatique roannaise RSI.
Les attaques sont multiples et variées. Les virus
classiques, petits programmes autonomes,
cherchent à s’incruster
pour commettre des
malveillances. Ils arrivent généralement
par messagerie électronique, en pièce
jointe ou cachés dans
un fichier Zip. Si la
pièce jointe n’est pas
ouverte, votre système
ne court pas de risque.
Dans le cas contraire,
le virus va chercher à
se recopier lui-même
dans un maximum de
fichier afin de remplacer les données originales. Ces données
seront alors irrémédiablement infectées et
perdues.
Afin d’éviter les
foudres des anti-virus
dont est dotée une grande majorité d’ordinateurs,
les virus modernes jouent la montre. “Ils sont
capables de rester incognito pendant plusieurs
jours dans votre système afin de se nourrir de
vos données internes et d’augmenter leur espérance de vie”, poursuit le professionnel roannais.
La petite famille des virus compte plusieurs
membres très actifs. Les vers (worms) sont les
plus sournois : ils ne se reproduisent pas de
fichier en fichier mais de micro à micro, via le
web. Ils exploitent à merveille les failles de sécurité des logiciels. Leur proche cousin, Le Cheval
de Troie, fidèle à la mythologie grecque, ouvre
les portes d’accès en activant les “ports” indis-
V
pensables au dialogue micro-Internet. Son art
consommé du camouflage et du renseignement
lui permet de récupérer identifiants et mots de
passe. Ce début d’année 2005 a également été
marqué par la réapparition des attaques sur les
serveurs de noms de domaines (DNS). Les serveurs
vulnérables permettent aux pirates de voler les
informations en toute impunité.
“Un ordinateur connecté à Internet sans protection
sera infecté en moins d’une heure. Il faut donc
protéger les équipements”, explique Gaël Acke,
directeur des Systèmes d’Information
de Carré Blanc. Le
groupe roannais a
mis en place une
politique de sécurité
à toute épreuve. “Nos
magasins connaissaient des problèmes
de virus et de spyware. Depuis septembre, nos points de
vente doivent obligatoirement avoir leurs
outils à jour : antivirus, client vpn,
logiciel de sécurité. Si
cela n’est pas le cas,
l’accès est interdit. Ils
sont obligés de passer
par notre réseau dédié
pour se connecter à
Internet. Nous sommes très satisfaits de
ce fonctionnement”.
L’installation de programmes et le téléchargement
sont proscrits. “Tous les documents sont vérifiés
et scannés, les fichiers ZIP sont ouverts et vérifiés.
La sécurité est à ce prix. Notre serveur anti-spam
élimine plus de 200 e-mails chaque jour”, poursuit
Gaël Acke, convaincu qu’une sécurité optimale
passe par une vigilance de tous les instants.
“Les spameurs ont une grande imagination.
Une politique de changement et de gestion des
mots de passe, avec au minimum six caractères
de trois types différents, est indispensable, de
même que l’instauration d’une zone DMZ, dite
de démilitarisation”.
Nathalie Larue,
Atelier Nalla Création
Vous venez de créer
votre entreprise dans le secteur
de la communication visuelle.
Quels services proposez-vous ?
“N
alla Création est née il y a
dix mois. Ma structure répond
aux nombreuses demandes des entreprises en matière de communication
visuelle. Trois services leur sont proposés : un service “Infographie” qui
comprend les domaines de la PAO
(création de cartes de visite, brochures publicitaires, affiches, flyers et
tout support publicitaire papier...) et
du web (création de sites Internet
vitrines) ; un service “Illustration”
avec réalisation de tableaux sur toile
ou support bois, notamment pour la
décoration de boutiques ; et enfin,
un service “Formation” avec des
interventions directes en entreprises
ou en partenariat avec l’Institut
Sainte-Anne. La formation concerne
différents logiciels de création :
Photoshop (retouches photos),
Dreamweaver (création de sites
web) et Power Point (création de
diaporamas).
Après avoir obtenu une licence
auprès de la faculté de Sciences du
langage (Université Lyon 2) en 1999,
j’ai passé sept mois en Floride comme
représentante culturelle Disney au
sein du parc Ecpot Center. De retour
en France, j’ai obtenu un nouveau
diplôme universitaire à l’Institut de la
communication. Plusieurs expériences
professionnelles m’ont donné de
solides bases quant au fonctionnement des PME et à la mise en
valeur des produits. J’ai décidé de
m’installer à Roanne, ville où j’ai
passé mon enfance et mon adolescence. Le stage “90 jours pour
entreprendre” à la CCI de Roanne
est venu parachever ce long cheminement jusqu’à la naissance de Nalla
Création. Vous pouvez découvrir plus
largement mes activités sur le site
http://www.nalla-paint-galerie.com.
La commande de toiles en ligne est
désormais possible”.
JUIN 2005 >Roanne Éco< 25
RUBRIQUE
CRÉATION-REPRISE
question à
Au bonheur du lavoir
Catherine Bailly,
responsable de l’Eco-Village
de Chirassimont
Vous venez d’ouvrir un commerce
à Chirassimont. Quels services
proposez-vous ?
“N
ous essayons de proposer le
plus de services possibles
pour satisfaire une clientèle issue
principalement du village, mais aussi
de quelques villages voisins. Nous
avons surtout développé les produits
d’épicerie, de charcuterie, de boucherie, le dépôt de pain et de journaux, les produits d’entretien. À la
demande de la clientèle, je prépare
aussi des plats cuisinés les week-ends :
paella, poulet basquaise, pot au feu...
Nous sommes également Point-Vert
Crédit Agricole pour le retrait d’argent. Nous sommes lyonnais d’origine. Avec mon mari, nous avions
atteint une forme de “saturation”
de la vie urbaine. Nous ne voulions
pas que nos trois filles âgées de
quatre, six et huit ans, grandissent
au rythme d’une grande ville.
L’ouverture de ce multi-services
“Eco-Village” correspond vraiment
à un changement de vie. Nous
avons été très bien accueilli dans
le village. Les gens ont désormais
l’essentiel à portée de main. Notre
intégration a été très rapide”.
en bref
Le siège de Gepiti à Roanne
L’association Gepiti, lieu de rencontres et de discussions entre dirigeants d’entreprises ou toutes personnes impliquées dans l’utilisation
des technologies de l’information, a
installé son siège à Roanne.
Echanges et séminaires permettront
d’avoir une vision globale des différentes technologies disponibles. Des
spécialistes et des utilisateurs, tous
domaines confondus, pourront aider,
grâce à leurs expériences, à faire les
bons choix technologiques et stratégiques. L’inscription est gratuite,
après validation de la candidature
par le conseil d’administration. Pour
plus d’information : www.gepiti.net.
ou [email protected]
26 >Roanne Éco< JUIN 2005
A Saint-Hilaire-sous-Charlieu, Philippe Grenet et Lionel Hubert font vivre
le dernier commerce du village. Leur épicerie est dotée d'un corner Casino
et leur restaurant mise sur une cuisine de terroir.
ouverture des “Comptoirs
du Lavoir”, à Saint-Hilairesous-Charlieu, c’est l’histoire
peu banale de petites annonces qui
font affaire entre elles. “Nous avons
effectivement passé une annonce
dans Villages Magazine car nous
étions à la recherche d’un commerce
à reprendre à la campagne, se souvient Philippe Grenet. Dans le même
numéro, le conseil municipal de
Saint-Hilaire cherchait un gérant
pour son multiple rural. Quand on a
appelé, le maire nous a dit qu’il avait
présélectionné notre offre et qu’il
s’apprêtait à nous contacter”.
Philippe Grenet, 43 ans, et Lionel
Hubert, 33 ans, n’ont pas crié victoire
trop tôt. La concurrence était encore
rude : 50 candidatures pour sept auditions en mairie. Finalement, leur
solide formation a fait la différence.
“On ne voulait pas se lancer dans une
aventure à l’aveuglette”, précisent les
deux associés diplômés de la très sérieuse AFRAT (Association pour la
formation des ruraux aux activités de
tourisme). Philippe le normand, ancien
maître d’hôtel dans la Marine puis
professionnel du prêt-à-porter, a décroché en
huit mois un Bac Pro de “cuisinier du terroir”.
Lionel le provençal, ancien responsable d’exploitation dans le transport maritime et routier, a
acquis, sur les hauteurs d’Autrans, siège de
l’AFRAT, de nouveaux galons de gestionnaire
d’entreprise en milieu rural.
Après plusieurs expériences, souvent difficiles
(neuf locataires-gérants depuis 1991), le multiple rural de Saint-Hilaire, dernier commerce du
bourg, a donc retrouvé vie. Epicerie, dépôt de
pain, de journaux, de gaz, dépannage de cigarettes d’un côté, bar-restaurant de l’autre, les
deux “Comptoirs” misent sur des plages horaires
à rallonge. “Nous sommes ouverts de 7 heures à
23 h 30 et même 1 h du matin les week-ends.
Avec un seul jour de fermeture, le mardi. La qualité
et les horaires, c’est la base de la réussite. Quand
à 16 heures un client arrive et qu’il a faim, on
rallume le piano et on fait avec ce que l’on a”.
La salle peut accueillir 37 couverts. En semaine,
un menu à 11 euros (1/4 de vin compris) fait le
bonheur des actifs. Le week-end, un menu terroir
(18 euros) est concocté par Philippe qui peut mi-
L’
joter à la demande quelques recettes traditionnelles : potée aux choux, blanquette à l’ancienne...
Pour cet été, poissons de rivières, grillades
et soirées à thèmes sont programmés. Côté épicerie, “Les Comptoirs du Lavoir” ont signé un
accord avec Casino afin d’implanter un corner
de 37 m2. Un gage de qualité. “Nous avons 65%
de notre stock avec eux, ce qui nous laisse une
marge de manœuvre pour travailler avec les fournisseurs des environs”. L’activité est très liée au
rythme de l’école du village. “Nous sommes là
pour dépanner. C’est notre rôle”, affirment les
deux compères, qui prouvent qu’avec un budget
raisonnable - moins de 15 000 euros - et de l’enthousiasme à revendre, on pouvait réaliser “un
rêve de gosse”.
Très bien accueillis par les habitants et par la
commune qui envisage de restaurer l’ancien lavoir
à partir de photos d’archives, ils songent à poser
leurs valises durablement. “On aime la région.
On fera le point dans trois ans. Si tout va bien,
nous proposerons peut-être de racheter les
murs”.
Lycée professionnel et technologique
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de la démographie, du rapport au travail...
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RUBRIQUE
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
Le territoire de l’Ouest Roannais
Carte d’identité
du territoire
Entités administratives :
Cantons de Roanne Sud
et Saint-Haon-le-Châtel.
Territoires de projet :
- Communauté de Communes
de l’Ouest Roannais (CCOR),
créée par arrêtés préfectoraux du
14 décembre 1993 et du 24
décembre 2002.
- Pays Roannais en Rhône-Alpes.
7 communes.
9 517 habitants en 1999.
Superficie : 95,5 km².
Densité : 99,7 h/km².
155 établissements économiques.
(Source : ASSEDIC au 31/12/2003)
862 emplois salariés.
(Source : ASSEDIC au 31/12/2003)
Structures d’accueil :
4 hôtels (34 chambres)
6 chambres d’hôtes (22 chambres)
2 tables d’hôtes.
8 gîtes ruraux (14 chambres)
2 relais camping-car
17 restaurants.
Situation
géographique
e territoire de la Communauté de Communes
de l’Ouest Roannais se
situe dans la périphérie de l’agglomération roannaise, sur la
rive gauche de la Loire.
Les zones de plaines proches
de Roanne font peu à peu place
à des paysages plus vallonnés
au Sud, tandis que les communes de Villemontais et de
Renaison à l’extrême Ouest
s’intègrent dans les premiers
reliefs aux lignes plus nettes
des Monts de la Madeleine.
L
Cartographie : CCI du Roannais.
Population
Analyse générale :
Aux portes de l’agglomération de Roanne, le
territoire de la CCOR présente toutes les composantes d’une micro-région dynamique et en
plein développement.
L’analyse sur les trois derniers recensements,
(de 1982 à 1999) fait apparaître une forte poussée
démographique ayant conduit à un gain net de
945 habitants (+11%). Cette tendance est très
divergente de l’évolution constatée à l’échelle
de l’ensemble de l’arrondissement et matérialise
des phénomènes forts de périurbanisation de
l’agglomération roannaise. Dans le détail, ce sont
les communes de Renaison et de Pouilly-lesNonains qui progressent le plus, absorbant à elles
deux près de 73% des habitants supplémentaires.
Si la croissance des communes en l’espace de
17 ans est largement positive, le dernier recensement complet montre cependant un tassement
des apports et parfois même une inversion des
tendances démographiques.
Evolution
1982/1999
Lentigny
1 311
1 411
1 351
+ 40
Ouches
929
1 002
1 015
+ 86
Pouilly-les-Nonains
1 311
1 627
1 598
+ 287
Renaison
2 251
2 563
2 653
+ 402
St-Jean-St-Maurice
985
1 061
1 022
+ 37
St-Léger-sur-Roanne
859
947
943
+ 84
Villemontais
926
887
935
+9
CCOR
8 572
9 498
9 517
+ 945
Arrondissement
160 488 156 219 152 659 - 7 829
Loire
739 521 746 288 728 524 - 10 997
1982
Dossier réalisé par le service
Information Economique
de la CCI du Roannais.
28 >Roanne Éco< JUIN 2005
1990
1999
Source : INSEE-RGP 1999
Les liaisons domicile travail :
Les données concernant les flux migratoires liés
au travail démontrent les liens de ce territoire
avec l’agglomération de Roanne :
- 81,2% des actifs ayant un emploi travaillent
Lors du recensement partiel de 2004, les trois
communes recensées sur le territoire de la CCOR,
ont toutes gagné des habitants :
- Ouches : 1121 habitants en 2004 (+ 106)
- Renaison : 2798 habitants en 2004 (+ 145)
- St-Léger-s/Roanne : 998 habitants en 2004 (+ 55).
hors du territoire de la CCOR, dont 61,8% dans
l’agglomération économique de Roanne (Roanne,
Riorges, Mably, Le Coteau),
- 18,8% travaillent dans leur commune de résidence.
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
Le tissu économique
RUBRIQUE
Systèmes d’échange
Situées dans la première couronne de la ville de
Roanne, les communes de la CCOR ont essentiellement une fonction résidentielle.
Si le tissu économique existant ne porte pas l’empreinte d’un passé et d’une tradition manufacturière, comme cela est le cas dans de nombreux
territoires de l’arrondissement de Roanne, l’activité économique sur ce territoire est cependant
bien réelle. Elle se caractérise par un tissu de TPE
(Très Petites Entreprises : moins de 10 salariés) et
de quelques PME (Petites et Moyennes Entreprises)
qui ancrent leur développement sur les savoir-faire
locaux, la proximité de grands donneurs d’ordres
situés à Roanne, et la présence des voies de communication.
En 2003, la CCOR accueille 155 établissements
qui emploient au total 862 salariés*.
Le nombre d’emplois salariés sur ce territoire est
en constante augmentation avec une progression
de 7,1% entre 1994 et 2003 (pendant la même
période l’emploi salarié dans l’arrondissement de
Roanne baisse de 0,8%).
Les pôles économiques du territoire de la CCOR,
toutes activités confondues, se situent sur trois
communes :
- Renaison qui accueille 52,3% des établissements
(43,9% en 1994) et 61,3% des emplois (57,5% en
1994),
- Pouilly-les-Nonains qui accueille 12,3% des
établissements (13,4% en 1994) et 16,2% des
emplois (18,5% en 1994),
- Lentigny qui accueille 8,4 % des établissements
(8,9% en 1994) et 7,8% des emplois (6% en 1994).
(*) Source : ASSEDIC au 31/12/2003 - Champ d’étude : établissements du
secteur privé industriel et commercial, employant au moins un salarié en vertu
d’un contrat de travail, et ce quelle que soit la branche d’activité.
Evolution des établissements et emplois entre 1994 et 2003 par commune
1994
2003
Etablissements
Emplois
Etablissements
Emplois
Lentigny
14
48
13
67
Ouches
11
30
12
40
Pouilly-les-Nonains
21
149
19
140
Renaison
69
463
81
528
St-Jean-St-Maurice-sur-Loire
14
34
11
37
St-Léger-sur-Roanne
14
39
7
21
Villemontais
14
42
12
29
TOTAL
157
805
155
862
En terme d’infrastructures, le
territoire de la Communauté de
Communes de l’Ouest Roannais
est traversé par :
Deux axes transversaux majeurs
du Roannais, la RD9 et la RD53.
Ces deux axes alimentent tout
l’Ouest Roannais et connaissent,
à ce titre, des trafics de transit
élevés. En effet, les deux voiries
additionnées représentent un
volume moyen journalier de plus
de 10 000 véhicules par jour.
Par ailleurs, l’ouverture graduelle
du boulevard Ouest de l’agglomération roannaise permet d’offrir
un débouché supplémentaire vers
ces voiries et conforte leur rôle.
Des opérations de sécurité et de
requalification sont régulièrement
réalisées sur ces deux itinéraires.
Un axe Nord-Sud, la RD8 qui
relie la RN7 au Nord à l’autoroute
A72 au Sud. Cette départementale, classée réseau structurant,
accueille essentiellement un trafic
local (3500 véhicules/jour sur le
tronçon entre la RD9 et la RD53 ;
7% de poids lourds). Cet itinéraire fait aussi l’objet d’aménagements visant à améliorer la
sécurité de son extrémité Nord
(à la hauteur de Changy) à
Villemontais.
Source : ASSEDIC - 31/12/2003.
Nombre d’établissements
par commune en 2003
Nombre d’emplois salariés
par commune en 2003
JUIN 2005 >Roanne Éco< 29
RUBRIQUE
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
Chiffres clefs
Taux d’activité(*) des 20-59 ans
en 1999 : 86,4%, supérieur à la
moyenne de l’arrondissement de
Roanne (84,3%).
> L’activité industrielle
Répartition des emplois par secteur d’activité : comparaison CCOR et Roannais
Secteur d’activité industriel
Territoire de la CCOR
% d’emplois salariés
industriels
Roannais
% d’emplois salariés
industriels
Industries agroalimentaires
24,7 %
9,8 %
Textile
28,4 %
30,5 %
Travail du bois
11,8 %
5,4 %
Travail des métaux et mécanique
4,8 %
23,1 %
BTP
27,4 %
17,2 %
Divers
2,9 %
14 %
Source : INSEE 1999.
862 salariés du secteur privé en
2003 contre 805 en 1994, soit
une augmentation de 7% en dix
ans. Pendant la même période, le
nombre de salariés du secteur
privé a baissé de 0,8% dans l’arrondissement de Roanne.
Source : ASSEDIC 31/12/2003.
Source : ASSEDIC au 31/12/2003.
55,9% des salariés du secteur
privé travaillent dans le secondaire (industrie et BTP), contre
46% au niveau de l’arrondissement.
Source : ASSEDIC 31/12/2003.
(*) Le taux d’activité est le pourcentage de personnes actives dans la population totale.
La consommation des ménages
est estimée à 37,8 millions
d’euros, soit une dépense par
ménage de 10 392 € (moyenne
des dépenses des ménages roannais : 10 380 €).
Estimation de l’activité commerciale sur le territoire : 6,6 millions
d’euros.
Le tissu industriel se structure principalement
autour de trois secteurs d’activités :
- l’industrie du textile et de l’habillement
regroupe 28,4% des emplois industriels du territoire. Les établissements se répartissent sur les
communes de Renaison et Pouilly-les-Nonains,
- le Bâtiment et les Travaux Publics est le second
employeur du territoire avec 27,4% des emplois
salariés du secteur industriel,
- le secteur agro-alimentaire, avec près du quart
de l’emploi industriel total, se place tout juste derrière le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics.
Il est dominé par une grande entreprise située sur
la commune de Renaison. Cohabitent de petites
entreprises qui se développent grâce à un savoir
faire artisanal et à la production de produits de
qualité.
Les entreprises industrielles de plus de dix salariés
Secteur d’activité
Raison sociale
Commune
Tranche d’effectif
Industries agroalimentaires
Délices du Palais
Renaison
50 - 100
Ferme Collet
M & H Gonin
Lentigny
Renaison
10 - 20
10 - 20
Teinture et Apprêt du Centre
Renaison
50 - 100
Maille Service
Pouilly-les-Nonains
20 - 50
Pérard Thierry
Renaison
10 - 20
Mécanique
Pronchery
Renaison
10 - 20
BTP
Delaire
Lentigny
20 - 50
S.C.O.B.E. Sarl
Renaison
10 - 20
Fima Production
Pouilly-les-Nonains
20 - 50
Schrack Sarl
Ouches
10 - 20
Textile
Divers
Source : Fichier des entreprises CCI du Roannais.
> L’accueil d’entreprises
Les espaces d’accueil économiques
Zones d’activités
intercommunales
Surface
totale
Surface
occupée
Surface
disponible
Taux de
remplissage
Commune
Grange Vignat
18,8 ha
1,8 ha
17 ha
9,50 %*
Renaison
Mardeloup
3,56 ha
2,04 ha
1,52 ha
57,30 %
Pouilly-les-Nonains
TOTAL
22,36 ha
3,84 ha
18,52 ha
(*) Zone en cours de commercialisation.
30 >Roanne Éco< JUIN 2005
Source : www.expansion42.com
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
ZA du Mardeloup à Pouilly-les-Nonains :
l’aménagement de cette zone, située route
d’Ouches à Pouilly-les-Nonains, est désormais
achevé. Les terrains disponibles, situés dans le
prolongement de la zone communale existante,
occupent une surface d’environ 1,2 hectare.
Actuellement, deux entreprises textiles, une
entreprise de maçonnerie et une société d’élagage
sont implantées sur un peu plus d’un hectare.
ZA de Grange Vignat à Renaison : le projet, initialement développé par la commune de Renaison,
a été reconnu d’intérêt communautaire par délibération du 26 juin 2003. Une première tranche
d’environ 5 hectares, située sur la D9 sera dispo-
nible fin 2005. Cette zone représente une surface à
viabiliser d’environ 17 hectares et l’entreprise
Les Délices du Palais (92 emplois) y est déjà
implantée. La CCOR a retenu l’offre de la CCI
qui intervient pour une mission d’assistance à
maîtrise d’ouvrage sur cette opération.
ZA Les Royaux à Lentigny : le projet consiste à
équiper les terrains situés en bordure de la RD53
(axe Villemontais-Roanne), sur une surface totale
d’environ 3,5 hectares. Il s’agit d’une réserve foncière qui pourra être aménagée ultérieurement en
fonction des demandes. Sont déjà implantées à
proximité immédiate l’entreprise de maçonnerie
Delaire, EDF Energie, ainsi que la scierie Gardette.
7%
4%
> Le commerce
15 %
7%
L’offre :
On dénombre 117 établissements de commerce et
services à la personne sur le territoire de la
CCOR. Ce secteur occupe 111 salariés.
En terme de répartition spatiale, il faut considérer
que l’ensemble du périmètre de la CCOR est plutôt
bien desservi comme le montre la représentation
ci-contre, avec cependant un pôle qui se détache :
Renaison qui accueille 43% des établissements.
A noter en matière d’offre commerciale alimentaire, l’ouverture récente d’une moyenne surface
à Renaison et l’aménagement, dans un futur proche,
d’un petit pôle commercial à Lentigny.
11 %
13 %
43 %
Source : Fichier des entreprises CCI du Roannais.
Répartition de la consommation des ménages par forme de vente
Forme de vente
Commerce traditionnel
Grandes surfaces
(< à 300 m2)
(> à 300 m2)
Autres (marché, VPC...)
Ouest Roannais
Roannais
Rhône-Alpes
27,2 %
26%
27 %
66,6 %
67 %
65 %
7%
8%
6,2 %
Source : CCI - Observatoire du commerce 2003.
La consommation des ménages par forme de
vente :
La décomposition de la consommation des
ménages du territoire de la CCOR par forme de
distribution fait apparaître des comportements très
majoritairement axés sur la grande distribution, à
peu près équivalente à la moyenne de l’arrondissement de Roanne. 51,1% de la consommation est
réalisé pour des achats non alimentaires (équipement de la maison, de la personne, culture, loisirs,
hygiène/santé) traduisant par là une clientèle aux
caractéristiques et aux pratiques de consommation
plutôt urbaines.
La destination de la consommation des ménages :
La proximité de l’agglomération roannaise et
l’offre proposée influent sur la consommation des
ménages : 77,3% de dépenses de consommation
sont réalisés dans les commerces des trois communes de Roanne (32,7%), Mably (20,9%) et
Riorges (23,7%).
L’activité commerciale :
Sur le territoire de l’Ouest Roannais, le volume
d’activité commerciale est estimé à 6,6 millions
d’euros. Près des trois-quarts de ce chiffre d’affaires concernent les produits alimentaires et
principalement des produits de proximité. Les
achats non alimentaires que l’on identifie sont
également des achats de proximité. 90% de l’activité des commerces du territoire proviennent
des ménages de l’Ouest Roannais.
RUBRIQUE
Tourisme
Entre vignoble AOC et bords de
Loire, le territoire de l’Ouest
Roannais offre à ses visiteurs de
nombreux centres d’intérêts :
- des paysages dus à la situation
géographique de ce territoire
encadré par les Gorges de la
Loire à l’Est, par les premiers
contreforts des Monts de la
Madeleine à l’Ouest, et par le
seuil de Neulise au Sud. Plus de
100 km de chemins de randonnées
balisés permettent de découvrir
les caractéristiques naturelles de
ce territoire et de profiter de vues
magnifiques sur la plaine de
Roanne et les Gorges de la Loire,
- un patrimoine architectural et
religieux : villages médiévaux,
chapelles, églises, châteaux,
œuvres religieuses (retables,
fresques…), dont l’église romane
d’Ouches remaniée au XVIe siècle
et qui possède des fresques du
XVe classées.
Le site touristique majeur reste le
village de St-Jean-St-Mauricesur-Loire. Niché sur un promontoire dominant la Loire, il possède
des richesses de l’époque antique,
du Moyen-Age et de la Renaissance : église Saint-Maurice
(peintures murales du XIIe) ;
église Saint-Jean (clocher, porche
du XIIe, croix fin du XVIe) ;
manoir de la Mûre du XVIe ;
tour de Saint-Maurice (donjon du
château féodal du XIIe surplombant le lac de Villerest).
Deux entités paysagères fortes
marquent le territoire :
- l’eau avec la Loire et ses
affluents, les barrages du
Chartrain et du Rouchain. Ces
retenues d’eau, lieux de promenades, sont aussi la réserve en
eau potable du bassin roannais,
- le vignoble de la Côte Roannaise
AOC depuis 1994. Des traces
écrites de la culture de la vigne
dans la Côte Roannaise remontent
au haut Moyen-Age. Aujourd’hui,
une cinquantaine d’exploitants
(dont une vingtaine sur le territoire
de la CCOR) produisent environ
10 000 hectolitres de vin par an
sur 210 ha de vignes plantés.
JUIN 2005 >Roanne Éco< 31
RUBRIQUE
CULTURE
Le procès de Jacques Cœur,
en chambre forte
Le procès de Jacques Cœur fait partie du fonds d’archives du “Duché du Roannais”.
Composé de nombreux documents, dont deux sont particulièrement remarquables,
“l’Arrêt de condamnation de Jacques Cœur”, sur parchemin, et
“La minute des ultimes interrogatoires subis par le grand argentier du roi”,
ce trésor est la propriété des archives départementales de la Loire.
Les pièces, mises en dépôt à la bibliothèque municipale de Roanne
sous le Second Empire, sont placées sous haute surveillance, à la Médiathèque.
Isabelle Ussaï Rollet, relieur
Diplômée du Centre des arts du
livre à Paris, Isabelle a peaufiné son
art par des stages. Sa spécialité à la
médiathèque s’étend du XIXème siècle
à nos jours. Ayant toutefois réalisé
un coffret de protection pour le
parchemin du Procès de Jacques
Cœur, Isabelle Ussaï Rollet raconte :
“Le rouleau de parchemin concerne
l’arrêt du jugement. Plusieurs peaux
collées les unes aux autres forment
15,48 m de long sur 0,60 m de large.
Le parchemin cousu souffre de
déchirures. La rédaction du texte, en
lettres cursives, est en vieux français.
Présents sur ce document, les sceaux
utilisés sont semblables à celui du
Parlement de Paris. De forme ronde
(90 mm de diamètre) il figure un écu
de France couronné et soutenu par
deux anges à genoux. Pour assurer la
conservation du parchemin, j’ai réalisé un coffret en deux parties composé d’un fond et d’un couvercle. Le
couvercle ôté, le grand coté du fond
s’abaisse pour permettre de saisir le
rouleau de parchemin bien à plat
par-dessous. Les matériaux utilisés à
l’intérieur du coffret sont permanents, à ph neutre pour ne pas
transmettre d’acidité au parchemin.
Le coffret est recouvert de toile
écrue à base de coton”.
Quant à la minute des ultimes interrogatoires de Jacques Cœur, il s’agit
d’un cahier in-folio de quatorze
feuillets sur papier filigrané figurant
les armoiries de la famille Cœur : un
écu à trois coquilles et trois cœurs.
Surmonté d’une croix fleuronnée.
“Le coffret est conservé à plat dans
la chambre forte, à coté des pièces
rares et précieuses comme les incunables (livres imprimés avant 1500),
les manuscrits, le fonds vénitien.
Outre la sécurité, la chambre forte
offre des conditions de conservation optimales : obscurité, température à 18°, taux d’hygrométrie à
50% et ventilation permanente”.
32 >Roanne Éco< JUIN 2005
acques Cœur appartient à l’Histoire et à la légende
populaire. Frédéric Noëlas raconte en 1865 : “Fils
d’un marchand de laine de Bourges, Jacques “JoliCœur” avait entrepris de faire son “tour de France”. Il
s’arrêta à Saint-Haon-Le-Châtel, et y apprit que près
d’un grand étang de Boisy, vivait un serpent dont la
tête s’ornait d’une bague magique. Dissimulé dans un
tonneau, Jacques s’empara de cet anneau qui changeait
en or tout ce qu’il touchait. Il devint très riche, fit bâtir
le château de Boisy, construire des bateaux sur la Loire,
creuser des mines… Le roi, jaloux, demanda aux
moines d’Ambierle de le lui livrer contre récompense” .
D’après les archives du Duché du Roannais, érigé par
Francois ler en 1519, Jacques Cœur acquit en
1447 d’Alice et d’Eustache de Lévis “châteaux, places,
forteresses, terres et justices de la Motte, la Forest,
Saint-Romain et Boisy, ainsi que châteaux, villes et
mandements de Saint-Haon et de Roanne, moyennant
le prix de 12 000 tournois”.
“Le cas de Jacques Cœur illustre bien le grand transfert
de richesse foncière qui se produisit au détriment d’une
noblesse appauvrie, et l’attrait que pouvait alors exercer
la possession de la terre et l’exercice des droits seigneuriaux sur des marchands enrichis”, explique Isabelle
Suchel-Mercier, conservatrice de la Médiathèque.
J
Agnès Sorel empoisonnée
Mais peu à peu, Charles VII doit beaucoup d’argent à
Jacques Cœur. La noblesse le jalouse. Il faut l’abattre.
On l’accuse d’avoir empoisonné Agnès Sorel, maîtresse
du roi, d’avoir acheté des armes aux Sarrasins….
Jacques Cœur est condamné le 29 mai 1453 à
Lusignan, ses biens confisqués au profit du roi. Les
fils de Jacques Cœur tentèrent de faire opposition au
procès et Alice de Couzan chercha à récupérer ses
anciens biens. Ce fut finalement Guillaume Gouffier,
premier chambellan du Roi, qui acheta les biens
confisqués en Roannais en 1455.
“Le fonds du Duché du Roannais est une révélation”,
précise la conservatrice qui déroule le fameux rouleau
de parchemin “copie de l’arrêt de condamnation de
Jacques Cœur”, établie après le 23 février 1456, et
rédigée par Jean de Bailly, greffier de la cour du Trésor.
“Il précède les procès-verbaux d’adjudication des
biens possédés par Jacques Cœur”.
La conservatrice ouvre également un autre document
majeur, “Les derniers interrogatoires faits à Tours au
début de 1453”. Il se présente sous la forme d’un petit
cahier sur papier filigrané aux armoiries de la famille
Cœur. Les réponses de l’accusé y figurent. Dans les
marges, il y est fait parfois mention de tortures. “Le
versement de ce texte au dossier de l’Argentier a permis de combler une lacune sérieuse”, conclut Isabelle
Suchel-Mercier qui replace les précieux documents.
Sous verrous !
“Le procès de Jacques Cœur” a été présenté lors de l’émission
“Des racines et des ailes”, consacrée au Grand Argentier, en
octobre 2004.
CULTURE
RUBRIQUE
Un écrin pour “Les bijoux
des deux Empires” (1804 - 1870)
Dans le cadre des fêtes du Bicentenaire du sacre de Napoléon (2 décembre 1804)
et de son passage à Roanne en 1805, l’exposition venue du Musée de Malmaison
réunit, autour d’une centaine de bijoux, la réplique de la robe de sacre de Joséphine,
des costumes de l’époque, tableaux et gravures.
u-delà de leur splendeur, ces bijoux révèlent les
personnalités de ceux ou celles qui les ont portés.
Joséphine fut une croqueuse de bijoux.
Marie-Louise, moins friande, fut néanmoins couverte de diamants. La pieuse
Eugénie préféra au collier offert par
la ville de Paris pour son mariage,
la construction d’un orphelinat !
“Je rêvais de monter une telle
exposition à Roanne. En
Normandie, j’avais organisé
avec Claudette Joannis,
conservateur en chef du
Musée de Malmaison, l’exposition “Les bijoux des
régions de France”, accueillie
dans dix musées français et
cinq canadiens. Avec le passage
du premier consul à Roanne(1),
le 10 juillet 1805, c’était l’occasion”, raconte Brigitte Bouret,
conservateur en chef du Musée
Déchelette.
On connaît le tableau monumental de David
illustrant le couronnement de Napoléon ler.
L’impératrice agenouillée porte un diadème de diamants. “Il fut identifié par erreur à celui que vendit
l’Impératrice Eugénie à Londres, en 1871. On le dit
aux USA, chez Van Cleef & Arpels, sans certitude”.
“Les bijoux présentés proviennent des collections des
châteaux de Malmaison et Compiègne, des descendants
de la famille impériale ou de maréchaux d’Empire,
ajoute Brigitte Bouret. Pierres précieuses ou fines,
pièces anecdotiques, bijoux réalisés avec de nouveaux
matériaux évoquent une société qui vient de se faire et
qui veut être vue”.
Une place “royale” sera consacrée à l’impératrice
Joséphine, sa fille la reine Hortense, l’impératrice
Eugénie, la princesse Mathilde. Joséphine aime les
bijoux à la folie, surtout perles et camées. Elle en donne,
généreuse. Tableaux et miniatures la montrent portant
parure complète : peigne-diadème, collier, bracelets,
boucles d’oreille. Des pierres rehaussent ses vêtements. Deux bagues parlent de l’impératrice. L’une en
or émaillé offerte par Napoléon en 1796, l’autre ornée
d’un rubis, bénie par le Pape Pie VII.
Hortense, sa fille, reine de Hollande en 1806, n’a pas
la passion dévorante de sa mère, mais elle possède
émeraudes, rubis, saphirs. Qu’elle tente de monnayer
après 1815 afin de vivre en Suisse. Elle participe au
deuil de ses proches, un diadème noir en perles de jais
sur le front.
A
Bijoux de cheveux
Pour éblouir la jeune Marie-Louise, Napoléon la
couvre de diamants. Pour son mariage, en 1810,
François-Regnault Nitot, joailler attitré,
réalise la plus fabuleuse parure du
XIXème, visible sur la poitrine de
l’impératrice portraiturée par
Robert Lefèvre. Quant à Eugénie
aux boucles de ceinture précieuses et hautes, un magnifique bracelet, orné de portraits miniatures, de la famille
impériale, témoigne de
l’amour que lui porta
Napoléon III. Place aussi aux
médaillons, bagues, chaînes,
bracelets portant monogrammes, sentences, dates marquant joies ou douleurs. Emotion
devant les bagues ou médaillons
contenant des cheveux d’êtres
aimés. Attendrissement face aux
bijoux d’enfants. Napoléon garda à Sainte
Hélène le collier en corail du roi de Rome.
(1) Bonaparte passa en Roannais les 27-28 janvier 1802, le
10 juillet 1805, les 22-23 avril 1814.
Le livre de l’été : “Le lieutenant
de la Frégate Légère”
Catherine Decours, originaire de
Cours-la-Ville, immerge le lecteur
dans un des plus grands drames du
XIXe, “le naufrage de la Méduse”
immortalisé en 1818 par l’œuvre
gigantesque de Géricault. Une toile
terrifiante marquée par le sort.
“Son bitume se décompose, sans
aucun espoir de restauration. Seules
des esquisses préparatoires du
tableau sont visibles au Louvre”.
L’auteur, avec un grand souci de
vérité historique, nous entraîne, au
fil d’une écriture limpide, dans le
sillage de ce bateau rapide, parti
pour rétablir le Sénégal sous contrôle
français, sous Louis XVIII.
La frégate s’échoue sur un banc de
sable, le 2 juillet 1816. Des deux cents
personnes à bord, cent-quarante-sept
iront sur “un raz-d'eau” n’ayant
pour subsister que biscuits secs et
eau-de-vie. Quinze rescapés seront
retrouvés, qui se sont nourris de
chair humaine. Au-delà de l’anthropophagie, sur fond subtil de romanesque, Catherine Decours réalise
une fine analyse de la tragédie, due
à la sottise du commandant, à la
lâcheté humaine. Elle rend justice
aux véritables hérauts, dans cet
excellent ouvrage dont on souhaite
l’adaptation au cinéma ou à la télévision.
A. Michel Ed. - 471 pages - 21,50 €.
Exposition au Musée Joseph Déchelette
du 2 juillet au 9 octobre
22, rue Anatole France, à Roanne
Tel : 04-77-23-68-77.
Catalogue : 30 euros.
Pages réalisées par
Béatrice Perrod-Bonnamour.
JUIN 2005 >Roanne Éco< 33
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Page 35
Photo Pierre Borasci
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“Pour une meilleure traçabilité, l’étiquette récapitule tous les ingrédients contenus dans nos plats cuisinés”, explique Claude Coppéré, directeur de
Roanne Gastronomie.
Agroalimentaire :
tracer pour maîtriser le risque
Pour garantir la sécurité du
consommateur, la traçabilité
s’impose désormais à
tous les maillons de la chaîne.
Le point avec les acteurs
rhônalpins.
M
éfiance accrue des consommateurs depuis la crise de la vache
folle, interrogations sur les conséquences des cultures OGM, responsabilité
des industriels en cas de crise alimentaire, pression de la grande distribution… Au-delà même de l’obligation qui
leur est faite par la directive européenne
178/2002, les entreprises du secteur ont
pris conscience de l’intérêt d’instaurer
une traçabilité de leurs produits. “La traçabilité est une procédure visant à suivre
automatiquement un produit ou un
service de sa naissance jusqu’à sa valorisation finale”, précise le Comité de promotion des produits agroalimentaires de
Rhône-Alpes (R3AP), organisme fondé
en 1986 par la Chambre régionale •••
JUIN 2005 >Roanne Éco< 35
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Page 36
AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE
NORD-ISÈRE
cette volonté avec la mise en place du sigle Viande Bovine Française.” La filière a
Les premières crises alimentaires
par ailleurs développé une politique
Jean-Luc Viruéga*, ingénieur INPG, ex- d’étiquetage obligatoire des viandes bopert auprès de la Commission euro- vines à partir de 1997, une politique bapéenne pour les questions de traçabilité sée sur la traçabilité.
et membre du Conseil national de Les interrogations sur la qualité des
l’alimentation, rappelle que “les pre- denrées alimentaires se sont donc
miers marquages du bétail datent des d’abord cristallisées autour de la viande
années 1970. Il s’agissait alors d’opérer bovine. Comme le rappelle le rapport du
une meilleure gestion administrative, Conseil national de l’alimentation du
comptable ou commerciale, la notion de 5 juillet 2004, “l’annonce en mars 1996
sécurité alimentaire ne se posait pas par le gouvernement britannique d’un
encore. Les premières inquiétudes de la lien éventuel entre l’encéphalopathie
population et prises de conscience des spongiforme bovine (ESB) et la nouvelle
industriels sont apparues avec l’affaire variante de la maladie de Creutzfeldtdu sang contaminé, au
Jakob chez l’homme a
début des années 1990,
déclenché une profonde
“La crise de
et ont été confortées
crise de confiance de
l’ESB a marqué
par la crise de l’ESB, en
la part des consomma1996. Les problématiques
teurs européens dans la
industriels et
liées aux OGM nous
sécurité des aliments et
consommateurs.” a marqué un tournant
confrontent une nouvelle
fois à la question de la
dans l’approche eurotraçabilité. Les filières de la viande bovine péenne. Désormais, la santé animale, et
et celles touchées par les OGM, comme dans une moindre mesure végétale, dele maïs ou le soja, sont en avance par venue un enjeu de santé publique priorirapport aux exigences de traçabilité.”
taire”. Depuis, la réglementation s’est
“Les professionnels de la filière bovine étoffée. En 2003, l’Union européenne édicont favorisé les démarches d’informa- tait un règlement sur les OGM, applicable
tion sur l’origine de la viande dès le dé- depuis le 18 avril 2004. Il impose une oblibut des années 1990, précise le Centre gation d’étiquetage et de traçabilité des
d’information des viandes. La crise de OGM. L’industriel qui indique sur ses prol’ESB n’a fait qu’accélérer et renforcer duits “absence d’OGM” doit pouvoir justi-
36 >Roanne Éco< JUIN 2005
Fromagerie Beaudé :
artisanal mais efficace
À
Monferrat, la Fromagerie Beaudé (sept salariés)
assure le suivi de fabrication de ses fromages
de façon très rigoureuse. “Nous produisons des
fromages de montagne, une appellation qui tient compte
de la réglementation européenne, assure le dirigeant,
Philippe Beaudé. La collecte de lait, les ateliers de fabrication
et d’affinage doivent se situer en zone de montagne.”
La fromagerie a mis au point dès 1999 un programme
HACCP dans lequel tout est soigneusement consigné.
“Par ailleurs, nous effectuons depuis six ans une traçabilité
qui, bien que manuelle, s’avère très efficace, reprend
le dirigeant. À son entrée en cave, chaque palette de fromage
est identifiée en fonction de sa fabrication, ce qui génère
une fiche de suivi. Les fromages d’un même lot suivent
des destinations différentes, la traçabilité nous permet donc
de retrouver immédiatement le produit.” La Fromagerie
Beaudé, qui produit une quinzaine de références de fromages,
effectue 50 % des ventes en GMS, le reste se répartit entre
grossistes, épiceries et particuliers. ■
Photo P. Borasci.
de commerce et d’industrie, et la Chambre régionale de métiers. Du boucher au
fromager, en passant par le préparateur
de plats cuisinés ou le transformateur
de matières premières, toute la filière
est concernée.
“Nous avons commencé à réfléchir à une
méthode de traçabilité il y a onze ans,
explique ainsi Claude Coppéré, directeur de Roanne Gastronomie, producteur de plats cuisinés sous vide et de
terrines de poissons et légumes. Le
nombre de matières premières intervenant dans l’élaboration d’un plat cuisiné
nécessite la collecte et le suivi d’un
grand nombre de données. “À force de
tout sécuriser, de vouloir fabriquer des
produits sans risque, nous obtiendrons
des aliments sains, certes, mais standardisés”, affirme Paul Ducasse, président
des chocolats Weiss et élu à la CCI de
Saint-Étienne. Dans ce contexte sécuritaire, la traçabilité s’avère en réalité
plus ou moins complexe selon la nature
des produits à suivre. Mais son principe
même ne date pas d’hier.
fier ses allégations et, à cet effet, tracer
tous les ingrédients. La directive allergène
du 10 novembre 2003, applicable à partir du
25 novembre 2005, concerne l’indication
des ingrédients présents dans les denrées
alimentaires dans le souci de protéger la
santé des consommateurs.
Ce qui a changé au 1er janvier 2005
À cette date est entré en vigueur le règlement n°178/2002 du Parlement euroROANNE
Photo T. Beguin.
••• d’agriculture, la Chambre régionale
6095_P_35a41.qxd
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Page 37
AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE
Photo P. Borasci.
“Avec la norme
ISO 9000,
nous avions déjà
le souci de tracer
notre production”,
affirme Philippe
Dubuisson, DG
de Fruival Santé.
péen et du Conseil, du 28 janvier 2002,
établissant les principes généraux et les
prescriptions générales de la législation
alimentaire, instituant l’Autorité européenne de sécurité des aliments et
fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires. “L’objectif du règlement réside avant tout
dans la gestion des crises alimentaires
et la sécurité du consommateur”, précise Pierre Gavard, expert en agroalimentaire intervenant auprès de la
Chambre de commerce et d’industrie de
la Drôme. Certains principes généraux
sont explicitement posés, tels les princi-
Despierres, le précurseur du label
Charolais
“N
ous avons été l’un des pionniers de la traçabilité”,
affirme Jacques Despierres, négociant de viande en
gros depuis 1977. Despierres SA (14 salariés) effectue
l’abattage et la découpe de veau, agneau, porc et bœuf, ce dernier
représentant 60 % de son activité. “Dès 1989, nous avons obtenu
le Label Rouge Charolais Terroir. Ce label implique un cahier
des charges strict quant à l’origine, l’âge ou encore l’alimentation
de l’animal. Tous les acteurs de la filière bovine sont contrôlés du pré
jusqu’à l’assiette, y compris le fabricant d’aliments pour bétail.
Le Label Rouge nous a permis d’augmenter notre chiffre d’affaires
de 10 % en 1996, alors même que nous affrontions la crise de la
vache folle. Quelques années plus tard, notre système de traçabilité
a été pris en exemple et rendu obligatoire pour le bœuf. La confiance
des clients dans la qualité de notre viande nous a permis de gagner
des parts de marché et, en 15 ans, nous avons plus que doublé notre
chiffre d’affaires.” Aujourd’hui, la clientèle est constituée à 80 % par
les bouchers et à 20 % par la GMS. Despierres SA aimerait ramener
ce ratio à 60 % et 40 %. ■
pes de précaution, de transparence,
d’analyse des risques et de protection
des intérêts du consommateur. “Un des
gros soucis pour circonscrire une crise
est de récolter toutes les informations,
poursuit Pierre Gavard. Pour retirer un
produit du marché, il faut savoir d’où il
vient et où il va. Le règlement impose
clairement, dans son article 18, la traçabilité ascendante et descendante pour
remonter très rapidement au lot
concerné et le récupérer chez le distributeur.” La règlement définit d’ailleurs
la traçabilité comme “la capacité à retracer, à travers toutes les étapes de la production, de la transformation et de la
distribution, le cheminement des denrées alimentaires et de toute autre
substance destinée à être incorporée
dans des denrées alimentaires ou les
aliments pour animaux”. La traçabilité
dépasse ainsi les frontières de l’entreprise puisqu’elle n’est plus seulement
interne, mais s’étend aux fournisseurs
auxquels l’industriel achète les matières
premières, et aux clients auxquels il livre sa production.
Les enjeux de la traçabilité
“La traçabilité vise à déterminer l’origine
des composants, les conditions de production et de distribution des produits,
note le Comité R3AP. Elle doit aussi faciliter le retrait du marché des produits susceptibles de présenter un risque, être un
outil d’amélioration de la qualité hygiénique et gustative du produit, apporter le
maximum de garantie et d’assurance aux
consommateurs. Enfin, elle s’impose
comme un véritable argument de vente et
de marketing pour le consommateur. Les
professionnels, producteurs, transformateurs, distributeurs doivent identifier et
résoudre les points critiques, respecter
la réglementation, effectuer des autocontrôles. Les services publics doivent établir et faire respecter les réglementations relatives à la maîtrise de l’hygiène ;
les consommateurs doivent être informés de la nature des produits et savoir
manipuler et conserver les produits
qu’ils achètent grâce à un étiquetage bien
identifiable.”
Pour Jean-Luc Viruéga, “la traçabilité est
un principe général pour permettre le retrait des produits si nécessaire. À l’intérieur de l’enjeu de sécurité alimentaire,
l’enjeu principal tient à la responsabilité
de chacun des opérateurs d’une filière.
La traçabilité n’est d’ailleurs pas un outil
uniquement lié aux crises alimentaires.
Elle implique une nouvelle approche : il
faut mettre en place la traçabilité avant
une crise et l’utiliser comme un outil de
prévention au quotidien”.
Même si elle n’est pas exigée par le nouveau règlement européen, la traçabilité
interne apparaît comme une conséquence logique pour établir la totalité du
cheminement des produits et définir la
responsabilité de chacun.
De l’HACCP
au nouveau règlement
“Avant la réglementation, la traçabilité
était souvent établie de manière implicite”, affirme Jean-Luc Viruéga. Les nouvelles exigences n’auraient donc pas
pris totalement au dépourvu les industriels. La plupart ont déjà mis en œuvre
un système pour assurer le suivi des
aliments. Les Sources de Montarcher,
dans la Loire, distribuent chaque année
750 000 bonbonnes d’eau. “Nous produisons 10 bonbonnes à la minute et
marquons pour chacune l’horaire de
remplissage, la date limite d’utilisation
optimale et le numéro de lot, précise
Fabien Picard, responsable du site.
Lorsqu’il y a quelque temps nous avons
dû rapatrier des bonbonnes, grâce à notre traçabilité nous avons pu apporter la
preuve que le problème ne venait pas
de chez nous.”
Les entreprises obligées d’adopter la
démarche HACCP, visant à une réduction
des risques sanitaires, et celles certifiées ISO 9000 disposent déjà de •••
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AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE
d’identification des
produits. “Avec l’HACCP et l’ISO 9000,
la traçabilité interne est déjà assurée”,
précise Pierre Gavard. Fruival Santé
(CA : 80 M€, 200 salariés), fabricant et
conditionneur de jus de fruits à Porteslès-Valence, a été fondée en 1991. Son
directeur, Philippe Dubuisson, observe :
“Nous sommes nés avec les normes
ISO, nous nous sommes donc équipés
dès le départ en matériel de suivi de nos
produits.”
“Face aux nouvelles exigences communautaires, les industriels de l’agroalimentaire sont un peu déconcertés,
avoue pourtant Gérard Dessenne, directeur du Pôle traçabilité de Valence. Il
faut en réalité dédramatiser cette réglementation. Il s’agit pour l’entreprise de
pouvoir retracer ses produits aux niveaux n + 1 et n - 1.” L’exploitant n’a
donc pas à rechercher les fournisseurs
de ses propres fournisseurs.
La traçabilité au quotidien
Concrètement, comment les entreprises
s’y prennent-elles pour tracer leurs
produits ? Chez Roanne Gastronomie
(CA : 3 M€, 25 salariés), tout commence
par une sélection rigoureuse des matières premières auprès des fournisseurs.
“Nous avons anticipé les exigences de la
grande distribution, en instaurant, il y a
quelques années, une collaboration
étroite avec nos fournisseurs, explique
le directeur, Claude Coppéré. Nous les
auditons régulièrement, ce qui constitue
Photo P. Borasci.
Des entreprises plus ou moins préparées
En raison de leur activité, certaines entreprises sont déjà soumises à des
normes très strictes. C’est le cas de la
filière bovine depuis la crise de l’ESB.
Dès 1989, bien avant l’obligation de
traçabilité du bœuf et du veau, Despierres SA, grossiste en viande bovine, à
Roanne, a établi un étiquetage systématique des bêtes avant l’abattage et
l’impression d’un document de certification pour chaque livraison. “Pour chaque animal réceptionné, nous vérifions
la race, l’âge, l’alimentation, l’engraissement, les soins éventuels, l’état de
santé général de la bête, explique Jac-
SAINT-ÉTIENNE
ques Despierres. Dès 1996, nous pouvions confirmer, preuves à l’appui, que
nos bœufs ne mangeaient pas de farines animales.”
Autre filière rigoureusement contrôlée :
les fabricants de denrées alimentaires
pour la petite enfance. “La réglementation dans l’alimentation infantile a
toujours été plus stricte”, confie Gilles
Groleau, responsable assurance qualité
produits et procédés chez Blédina. La
société de Villefranche (CA : 540 M€,
1 400 salariés) dispose de trois sites de
production en France et de deux platesformes logistiques. Les produits finis
sont distribués auprès des grandes et
moyennes surfaces, maternités, pharmacies. De ce fait, l’organisation de la traçabilité est en œuvre, chez Blédina, depuis
quelque temps déjà. “En 2004, nous
avons établi un état des lieux de notre
système de traçabilité, explique Gilles
Groleau, en analysant toutes les données :
taille de la maille (des lots), temps nécessaire pour obtenir telle information,
rappeler tel lot.”
Photo P. Borasci.
••• procédures
“Sur chaque bonbonne sont inscrits l’horaire de remplissage et la date limite
d’utilisation optimale”, précise Fabien Picard, responsable des Sources de Montarcher.
38 >Roanne Éco< JUIN 2005
un travail lourd, mais essentiel.” Pour
chaque poisson reçu, par exemple,
Roanne Gastronomie connaît le jour de
pêche, le pays d’origine et la date limite
de consommation. Une fois entré, un numéro de lot est apposé pour pouvoir suivre le cheminement de l’aliment durant
toutes les étapes de fabrication. Tous
les ingrédients entrant dans la composition d’un plat sont ainsi numérotés. Un
nouveau numéro de lot est enregistré au
moment de l’expédition du produit fini.
“Depuis cinq ans, nous effectuons régulièrement des exercices de rappel de lot
afin d’être très réactif en cas de crise”,
souligne Claude Coppéré. Chez Bissardon Jus de fruits, dès la réception des
matières premières, les données sont
enregistrées et imprimées sous forme
d’étiquette code-barres appliquée sur le
lot. Une fois la transformation et l’embouteillage effectués, une nouvelle étiquette est apposée sur l’emballage. Elle
contient les informations collectées à la
réception et de nouvelles données
comme la date de fabrication, la date limite de consommation, le numéro de
lot. Le fait de bien cibler chaque lot permet une plus grande réactivité en cas de
demande de retrait ou de rappel d’un
produit. Alors qu’auparavant, en cas de
problème, le fabricant devait retirer la
totalité des produits d’un rayon, aujourd’hui le retrait est beaucoup plus
circonscrit et se limite aux produits du
lot incriminé. La définition du lot reste
“Sécurité
et responsabilité,
tels sont les
enjeux de la
traçabilité.”
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AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE
Bissardon Jus de fruits :
des gains visibles
D
epuis 1994, Bissardon Jus de fruits transforme des fruits
et légumes en jus pour le compte de coopératives (80 %
de l’activité) et sous sa propre marque (20 %). La société,
basée à Cellieu, traite de 1 500 à 2 000 tonnes de matières
premières chaque année. “Nous avons instauré la traçabilité
depuis trois ans, explique Jean-Louis Bissardon. Cela représentait
en même temps un outil nécessaire pour une meilleure gestion de
la production. Nous travaillons avec des producteurs de toute la
région lyonnaise et livrons pas moins de 500 clients. Nous devons
donc gérer une multitude de données, depuis la réception des
matières premières jusqu’à la livraison auprès des coopératives
qui se chargent de la distribution.” Pour la petite entreprise de
huit salariés, l’investissement en prestataire informatique, logiciel,
équipement, s’est élevé à 15 k€ sur trois ans. “Mais nous avons
constaté un retour sur investissement immédiat, se réjouit JeanLouis Bissardon. Les gains de temps et une plus grande fiabilité
ont engendré automatiquement des gains de productivité.” ■
propre à chaque entreprise. Ce peut
être la production d’une journée ou
d’une heure. “La vraie question que l’entreprise doit en réalité se poser est la
définition de ce qu’elle entend par lot,
déclare Gérard Dessenne. Plus celui-ci
sera petit, plus il sera facile de le rapatrier en cas de problème.”
Du code-barres à la RFID
Simple d’utilisation et peu coûteux, le
code-barres s’est imposé naturellement
dans l’industrie agroalimentaire. Une
nouvelle technologie commence pourtant à faire parler d’elle, bien que encore utilisée de façon marginale par les
entreprises du secteur : la RFID (radiofréquence identification). Une étiquette
RFID est composée d’une puce reliée à
une antenne, les données sont enregistrées et restituées par ondes radio. “Par
rapport au code-barres, elle présente
deux avantages, avance François Vacherand, expert RFID au CEA-Leti, à Grenoble. D’une part, elle permet une lecture
de l’étiquette sans manipulation de l’objet, d’autre part, elle dispose d’une mémoire permettant de stocker et rajouter
des informations tout au long du cycle
de vie d’un produit. La gestion globale
d’un produit est beaucoup plus souple
avec la RFID. Elle permet aux opérateurs
d’intégrer des informations confidentielles dont ils ont besoin, par exemple
tant que le produit reste à l’intérieur de
l’entreprise, puis de les effacer au moment de la livraison.” Pour l’heure, il
reste encore des obstacles dans les applications industrielles du procédé. “Il
est certain qu’un code-barres restera
toujours moins onéreux qu’une étiquette RFID, annonce François Vacherand. Surtout, il existe un frein de taille :
l’interopérabilité au niveau mondial des
normes d’émissions radio.”
“Dans l’agroalimentaire, la RFID en est
encore à ses balbutiements”, admet
Gérard Dessenne. Le Pôle traçabilité de
Valence aide justement les entreprises à
mettre en place un système de traçabilité en utilisant les nouvelles technologies. Philippe Dubuisson, directeur de
Fruival Santé, dans la Drôme, reconnaît
travailler à l’instauration de la RFID avec
les producteurs de fruits et légumes :
“Cette technologie pourra s’avérer très
utile en amont pour connaître, par exemple, les parcelles de production, les traitements effectués sur les cultures.”
Le marché de la traçabilité
Face à un secteur agroalimentaire qui
pèse 7,5 M€ de chiffre d’affaires en
Rhône-Alpes, il existe un réel marché de
la traçabilité, en plein développement,
constitué de prestataires de services
chargés de conseiller et proposer aux
industriels les meilleurs outils. Au Bourgetdu-Lac, M&N Solutions Logistiques
édite notamment des logiciels dédiés
à la traçabilité. “Ce créneau prend de
plus en plus d’importance, avoue Régis
Muller, président de la société savoyarde. Peu de sociétés s’y sont préparées et elles s’y prennent au dernier moment. Nous ciblons surtout les PME-PMI
de 10 à 150 salariés, des petites structures qui ne souhaitent pas investir beaucoup dans la mise en place d’un système
informatique complexe. Nos clients
subissent en fait davantage la pression
de leurs propres clients. La traçabilité
est vécue alors comme une contrainte
pour être encore référencée par la •••
HAUTE-SAVOIE
CSD : la traçabilité
au sein des entrepôts
F
Photo P. Borasci.
iliale du groupe Carrefour, CSD (365 salariés) est le
partenaire logistique des enseignes de la grande distribution.
“Nous gérons en moyenne 50 000 colis par jour, soit
22 millions chaque année, annonce Bruno Cagnon, responsable
qualité sécurité environnement chez CSD. Nous livrons des fruits
et légumes, produits frais et produits de la mer et nous travaillons
essentiellement en flux tendus : nous disposons de huit heures
entre la préparation de la commande et la livraison.” Depuis
1992, CSD gère ses propres lots pour les fruits et légumes.
En 2000, une importante mutation technologique s’est opérée avec
la mécanisation des préparations de commandes et l’informatique
embarquée. “La traçabilité présente l’intérêt pour l’entreprise
de remettre à plat la gestion des flux, reconnaît Bruno Cagnon.
Nous gérons désormais une traçabilité amont et aval basée sur
la lecture optique des codes-barres et les échanges informatisés
avec nos partenaires amont. La difficulté principale résidait dans
la transmission de l’information interentreprise. La réglementation
européenne permettra d’accélérer la mise en place des processus
d’échange.” ■
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AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE
ISÈRE
des fiches remplies manuellement suffinome Express a développé toute une sent pour connaître avec précision
gamme de services, Gextrack, dédiés à le cheminement de chaque fromage
l’identification alimentaire par analyse jusqu’à son lieu de livraison. Encore
de l’ADN. “Nous avons diverses applica- nombre d’entreprises, même de taille
tions, explique Franck Robert, responsa- plus importante, ont conservé un
ble de l’activité Gextrack. Nous pouvons système “papier”. Gilles Groleau, chez
analyser la composition de produits com- Blédina, l’affirme : “Nous établissons
plexes, tels les plats cuisiencore beaucoup d’enrenés, et donc vérifier, par
gistrements papier, et
“La traçabilité
exemple, s’ils contiennent
passons progressivement
bien du bœuf et non du
une saisie automatipeut s’effectuer àque.”
porc, ou bien détecter la
Même constat
manuellement
présence d’allergènes ou
pour Despierres SA. “Aud’OGM. Il s’agit d’un outil
jourd’hui, notre traçabilité
ou de façon
de contrôle supplémens’effectue encore largeautomatique.” ment manuellement, aftaire pour valider les informations. Nous avons aussi
firme Jacques Despierres.
élaboré un service pour la traçabilité in- Nous estimons à 30 k€ l’investissement
dividuelle bovine. Nous prenons le code nécessaire pour informatiser l’ensemgénétique de l’animal et le transformons ble du procédé.” Une démarche que l’inen code-barres. Il s’agit là d’un moyen de dustriel roannais a prévu d’effectuer
contrôle imparable puisque l’ADN est d’ici à deux ans par souci de fiabilité.
très difficilement falsifiable.” Commer- Chez Roanne Gastronomie, beaucoup de
cialisés depuis fin 2004, les services données sont encore relevées à la main.
Gextrack s’adressent aux acteurs de En 2005, 50 k€ d’investissement ont été
la chaîne alimentaire qui cherchent à prévus pour une gestion informatique
aller au-delà de la réglementation, et des informations.
notamment à la grande distribution
soucieuse de disposer de contrôles
Une nouvelle façon de travailler ?
supplémentaires.
Au-delà de la contrainte, les entreprises
doivent profiter de la traçabilité pour
Le libre choix des moyens
améliorer la visibilité des flux. Cela peut
Cahier, fiches manuelles, codes-barres se traduire parfois par des adaptations
ou étiquettes RFID, les outils de traçabi- dans l’organisation du travail et le manalité dépendent en effet des besoins de gement. “Dans les grandes entreprises,
l’entreprise, différents selon sa taille, sa on assiste à la création de poste de resfilière, le type de denrées alimentaires ponsable traçabilité à temps complet,
manipulées, les volumes produits.
constate Jean-Luc Viruéga, et non plus
Dans une petite entreprise artisanale, de personnel à la double casquette quacomme la Fromagerie Beaudé, en Isère, lité et traçabilité.” Selon les outils utili-
Photo F. Ardito.
••• grande distribution.” En Isère, Gé-
sés, la formation des opérateurs prendra plus ou moins de temps. Les salariés
doivent s’habituer à de nouvelles méthodes de travail, intégrer la notion de suivi
et de contrôle systématique de toutes
les matières rentrant dans l’usine. “La
traçabilité occupe trois personnes dans
l’entreprise, précise Claude Coppéré,
directeur de Roanne Gastronomie. Auparavant, tout salarié pouvait assurer la
réception des produits, désormais, nous
SAVOIE
Remise en question chez Sosavi
40 >Roanne Éco< JUIN 2005
Photo P. Borasci.
“N
ous avons instauré un système de traçabilité dès 2000, affirme
Franck Couturier, le PDG de Sosavi, société savoyarde d’abattage,
découpe et transformation de porc. Depuis cinq-six ans, la grande
distribution demande à ses fournisseurs de pouvoir remonter leur filière.”
Le système interne était basé sur une traçabilité manuelle. Il y a six mois,
Sosavi s’est équipée d’un logiciel référençant tous les produits entrants, de bornes
informatiques, d’imprimantes et de lecteurs de codes-barres. “Ce nouveau système
a constitué une petite révolution, il a fallu former les opérateurs, réadapter les
méthodes de travail, se souvient Franck Couturier. Cela nous a contraints à une remise
en cause, une révision des notions de séries de production et de productivité,
ce qui a été au final très bénéfique. Notre gain le plus important aujourd’hui ?
La sécurisation de l’ensemble de la chaîne alimentaire de l’entreprise.
L’investissement, de l’ordre de 20 k€, est lourd pour une PMI de 39 salariés,
mais nous gagnons en qualité ! Améliorer notre traçabilité exige désormais
de renforcer encore nos contrôles.” ■
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AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE
Luxos : la sécurité alimentaire
avant tout
S
ur son site de Moirans, Luxos (180 salariés en France)
fabrique chaque année 7 000 tonnes de pâtés en croûte et
saucissons briochés à destination de la grande distribution
et des grossistes. Depuis 1998, l’entreprise a pris l’habitude de
tracer tous ses aliments. “L’affaire du sang contaminé et la crise
de la vache folle nous ont contraints à mettre en place une
traçabilité, explique le PDG, Richard Luxos. Les premières années,
nous procédions sous forme papier. Depuis 2001, tout est
informatisé, un coût estimé à 30 k€.” Plus de 200 ingrédients
interviennent dans la fabrication d’un pâté en croûte. Luxos
travaille par ailleurs avec 200 fournisseurs. Autant de données
à répertorier. “Nous fonctionnons avec deux systèmes, l’un pour
la traçabilité interne, l’autre pour la traçabilité externe. Avant
le 1er janvier, tous les industriels de l’agroalimentaire étaient
déjà capables de savoir où se trouvaient leurs produits,
soutient Richard Luxos. La nouvelle réglementation impose
en fait un nouveau maillon dans la chaîne de traçabilité, celui
de la distribution. Depuis mars dernier, nous échangeons ainsi
les données par EDI avec nos clients.” Luxos a su anticiper
les nouvelles dispositions : “Les clients nous bousculent. Au début,
la traçabilité était vécue comme une contrainte, mais aujourd’hui
c’est un mal nécessaire par rapport à la concurrence et pour
une question de sûreté alimentaire. Ceux qui n’ont pas suivi seront
vite éliminés du marché.” ■
“La traçabilité permet
de mieux
gérer ses
inventaires.”
avons un agent de réception à temps
plein auquel s’ajoutent deux responsables qualité/traçabilité.”
Mais les avantages de la traçabilité sont
en réalité multiples : meilleure maîtrise
de l’endroit où se trouve le produit à
l’instant t, meilleures relations fournisseurs/distributeurs, contrôle interne,
donc corrections des erreurs de livraisons, des réclamations clients… Elle
implique des relations plus étroites avec
les fournisseurs. Entre eux et leurs
clients, il est nécessaire d’échanger les
données pour assurer une continuité
dans la chaîne de suivi. La “traçabilité
collaborative” est loin d’être généralisée, mais le partage des informations
doit s’effectuer d’une manière ou d’une
autre. Un système EDI (échange de données informatisées) peut être constitué
entre les différents intervenants.
“De manière générale, la traçabilité permet de mieux gérer ses inventaires, sa
production, ses stocks, renchérit Gérard
Dessenne. La solution est de toute façon
peu onéreuse par rapport au risque
encouru en cas de crise. Si nous comparons le coût de l’investissement par rapport au coût de retrait de la totalité de la
marchandise ou au coût de non-retrait,
nous sommes gagnants. La perte de
confiance des consommateurs et de la
grande distribution peut être fatale à
une petite entreprise. La traçabilité
constitue donc une assurance, un moyen
de gestion du risque.”
Les industriels n’avoueront pas directement que la mise en place d’un tel système les aide aussi à mieux gérer leurs
stocks. Il constitue pourtant un moyen
d’optimiser l’organisation générale des
flux à l’intérieur de l’entreprise, mais
aussi vis-à-vis des fournisseurs et
des clients.
Quels gains espérer ?
“Le premier gain est la survie même de
l’entreprise !”, lance Claude Coppéré,
bien conscient que la grande distribution
lâchera très vite un fournisseur peu scrupuleux. “95 % du chiffre d’affaires n’existerait pas sans la traçabilité, avance-t-il.
Et puis cela permet d’impliquer davantage les salariés puisque chaque opération doit subir des contrôles.” “La traçabilité n’apporte pas de gains au
quotidien, affirme pour sa part Bruno
Cagnon, responsable qualité du Comptoir
Savoyard de Distribution (CSD), mais le
jour où l’on en a besoin en cas de retrait
produit, par exemple, c’est capital.”
Chez Blédina, on estime que “la saisie
automatique peut apporter des gains de
temps, de fiabilité et de réactivité. Tout
cela contribue à diminuer l’impact d’incidents éventuels”. Il est difficile d’estimer les gains financiers de l’instauration
d’une telle méthodologie. Mais la sécurité alimentaire n’a pas de prix. Chez
Luxos, “90 % des investissements de ces
dernières années se sont portés sur le
contrôle de la sécurité alimentaire, déclare le PDG. Nous sommes continuellement obligés de rassurer les consommateurs et les distributeurs. Dans quelques
mois, Carrefour aura mis en place une
base de données recensant les fournisseurs, intégrant leurs cahiers des charges et les matières premières qu’ils utilisent. Et les autres distributeurs vont lui
emboîter le pas. Pour nous, cela signifie
une multiplication des paramètres de
sécurité, des investissements toujours
supplémentaires en équipement, analyses, développement du service qualité.
La sécurité alimentaire est en fait une
course sans fin !” ■
F. Combier
* Auteur de l’ouvrage Traçabilité : outils,
méthodes et pratiques, aux Éditions
d’organisation 2005.
Règlement européen
n° 178/2002
du 28 janvier 2002
applicable au
1er janvier 2005,
article 18
L
a traçabilité des denrées
alimentaires, des aliments
pour animaux, des animaux
producteurs de denrées
alimentaires et de toute autre
substance destinée à être
incorporée ou susceptible
d’être incorporée dans les denrées
alimentaires ou des aliments
pour animaux est établie à toutes
les étapes de la production,
de la transformation et de
la distribution. Les exploitants
du secteur alimentaire et du secteur
de l’alimentation animale doivent
être en mesure d’identifier toute
personne leur ayant fourni une
denrée alimentaire, un aliment
pour animaux, un animal
producteur de denrées alimentaires
ou toute substance destinée
à être incorporée dans les denrées
alimentaires ou dans les aliments
pour animaux. À cet effet,
ces exploitants disposent
de systèmes et de procédures
permettant de mettre l’information
en question à la disposition
des autorités compétentes,
à la demande de celles-ci. ■
Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale
de commerce et d’industrie, est diffusé par les magazines :
- Info CCI, Haute-Savoie (27 500 ex.)
- Informations économiques, Saint-Étienne-Montbrison (20 000 ex.)
- L’économie drômoise (16 000 ex.)
- Nord-Isère économie (13 000 ex.)
- Partenaire Villefranche et Beaujolais (9 000 ex.)
- Partenaires Savoie (23 000 ex.)
- Présences, Grenoble (37 000 ex.)
- Roanne éco (10 000 ex.).
Photos : Franck Ardito (Grenoble), Thierry Beguin (Roanne),
Pierre Borasci (Grenoble)- Tous droits réservés.
Contact : Elisabeth Ballery. Tél. : 04 76 28 28 66.
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Aident les entreprises à réussir
Dans le contexte délicat de la
Acteurs et partenaires
du développement
économique, les CCI
de Rhône-Alpes sont au
service des entreprises
et des territoires de
Rhône-Alpes
décentralisation, les CCI, force
de propositions et d’actions,
facilitent sa mise en œuvre et
contribuent en partenariat avec
les Collectivités territoriales et
les services de l’Etat, à des
actions plus efficaces et plus
productives au profit des entreprises.
DANS CHAQUE TERRITOIRE, ELLES ÉCOUTENT, INFORMENT ET ACCOMPAGNENT AU
QUOTIDIEN 210 000 COMMERÇANTS, INDUSTRIELS ET PRESTATAIRES DE SERVICES
RHÔNALPINS. Entre autres...
f Développement à l'international
f Innovation, partenariats technologiques
Tout pour faciliter votre développement à l’export : information, formation, accompagnement stratégique, missions et
salons à l’étranger, 80 bureaux dans le monde...
Les partenariats de CCI International : 6 000 entreprises
soutenues par an.
Le Cri Sofraa, un accès direct pour toutes les entreprises et les
laboratoires de recherche aux marchés, aux technologies et aux
partenaires européens. Coordonné par l’Arist, le Cri Sofraa, en
partenariat avec l’Anvar et l’Union européenne, propose plus
de 1500 offres et demandes de partenariats technologiques.
f Management environnemental
f Création et transmission d’entreprises
Des actions individuelles et collectives de sensibilisation et
d’accompagnement des entreprises à la bonne gestion des
déchets, de l’énergie, des ressources naturelles… Objectif
environnement, Imprim’vert, plus de 500 PME-PMI conseillées, en partenariat avec le Conseil régional et l’Ademe.
Réussite personnelle, création de richesses, création d’emploi,
pérennité du tissu économique, vitalité des territoires, autant
de raisons d’aider ceux qui souhaitent entreprendre.
Les CCI, portes d’entrée des créateurs et repreneurs d’entreprises, travaillent en partenariat avec les professionnels et
les réseaux bancaires. Plus de 35 000 candidats accueillis
en 2004.
f Développer la filière aéronautique
De la mise en relation commerciale entre PME-PMI et
donneurs d’ordres, à la promotion et à la constitution de
grappes (échanges d’expériences, partage d’activités, services
communs…), les CCI sont aussi engagées dans des démarches
de filières. Aerospace Cluster in Rhône-Alpes en partenariat
avec le Conseil régional.
f Technologies de l’information
Sensibilisation, formation, accompagnement des commerçants
à l’utilisation des TIC. Achat-ville.com, né en Rhône-Alpes
d’un partenariat avec le Conseil régional et avec le soutien de
l’Etat, se développe désormais sur le territoire national.
Pour en savoir plus :
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