Roanne Eco 9 - CCI du Roannais

Transcription

Roanne Eco 9 - CCI du Roannais
N°9 - Juin 2004 - 2,50 €
Magazine de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Roannais
INTERVIEW
Philippe Gregson,
directeur général
de Transcom
pour l’Europe
du Sud
COMMERCE
DISTRIBUTION
Séma nage
dans le bonheur
RHÔNES-ALPES
ÉCONOMIE
PME-PMI :
la marche
vers l’innovation
Dossier
Biennale de Roanne :
un “Davos” du textile
N° 9 / JUIN 2004
ROANNE ECO
INTERVIEW
6
PAGE
SOMMAIRE
Conjoncture
Editorial
par Bruno Frappat
Philippe Gregson, directeur
général de Transcom
pour l’Europe du Sud
Réalisation :
Chambre de Commerce
et d’Industrie du Roannais
4, rue Marengo
42334 Roanne Cedex
Tél. : 04 77 44 54 64
Fax : 04 77 72 17 17
www.roanne.cci.fr
E-mail : [email protected]
Parmi les premiers convaincus
de la pertinence économique
de la candidature roannaise,
Philippe Gregson revient sur
cette implantation qui confirme
la montée en puissance tertiaire
du bassin de Roanne.
Commission paritaire :
0307 B 05950
ISSN :
1632-9406
Directeur de la
publication :
Robert Barriquand
DOSSIER INDUSTRIE
PAGE
14
Haut de gamme
Bouton-Renaud
sur du velours
Industrie
Michelin : trente bougies
et des millions de pneus
International
Bel Maille se développe
aux Etats-Unis
Séma nage dans le bonheur
Secrétaire de rédaction :
Claudine Auboyer
Tourisme
Biennale de Roanne :
un “Davos” du textile
Rédaction :
Frédéric Thomasson,
Agence de presse
be.presse
La renaissance
du Château de Chassignol
Services
La Biennale Textile 2004,
organisée pour la première fois
en été (29 - 30 juin), sera
plus que jamais le carrefour
de toutes les réflexions
sur l’avenir de la filière.
Collaborations :
Eric Billoir,
Béatrice PerrodBonnamour,
Photos :
Thierry Beguin.
Crédit photos :
Jean-Baptiste Laissard,
Moda Style.
Sedicom Lyon/DB.
Tous droits réservés.
Reproduction interdite
sauf accord de la direction
de Roanne Eco
Biennale de Roanne :
un “Davos” du textile
Commerce Distribution
Rédactrice en chef :
Elisabeth Ballery
Publicité :
SARL Communiquer
Tél. : 04 77 70 09 42
Interview
Produits
Actualités
Dossier
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
Flashage,
impression, façonnage
et routage :
Imprimerie Chirat
42540 St-Just-La-Pendue
Distribution :
La Poste
LISTE
DES ENTREPRISES
CITÉES
DANS CE NUMÉRO
PAGE
39
PME-PMI : la marche
vers l’innovation
Pourquoi et comment innover ?
Quels sont les freins rencontrés ?
Quels outils peuvent favoriser
les projets innovants ?
Experts et dirigeants
d’entreprise rhônalpins
se prononcent
sur ce sujet majeur.
Absys, ACP, Agence
d’architecture Brosselard
et Troncy, Altibulle, AMI,
Auberge Costelloise,
Bel Maille, Bijouterie François
Pidoux, Bouton-Renaud,
Chassagnard, Château
de Champlong, Château
de Chassignol, Comptoir
des levures, Création Mervil,
Demurger, Deveaux SA,
Devernois SA, Diam Group,
Diffusion Maille, Equation,
Gem, Giat Industries, Griffon,
Guillaume Séraille, Hélair
Industrie, Imprimerie Pougnard,
Intexa, Jo’Ben, Mado Marcel,
Manufacture de Velours et
Peluches, MB Tricotage,
Meubles Gilles Bretton,
MG Nautic, Michelin,
Moda Style, Monroe Etiquette,
Mons Fromager, Noviloire,
Pic’Ardi, Roberto, Rose Pomme,
Comptoir des levures
prend un tour de taille
Multimédia
La croissance ordonnée
d’Absys
Création-Reprise
AMI veut du bien
à ses clients
Environnement
Nigay, moteur
de l’OHSAS 18 001
Etude Économique
Les chiffres-clés du Roannais
Histoire Economique
La tuile et la brique,
l’un des grands piliers
de l’industrie du Roannais
Culture
4
5
6
8
10
14
19
20
21
22
23
24
25
26
27
29
32
36
Une exposition temporaire
et extraordinaire
au Musée de Charlieu
Séma, Transcom Worldwide
France, Tricot Moss, Valentin
Traiteur.
Annonceurs :
Bijouterie Allier - Julien d’Orcel,
BNP Paribas, Château d’Ailly,
Crédit Agricole, Dumoulin
Traiteur, Eaux Minérales de
Saint-Alban, Espace Peugeot
2 Roues, Gaz de France,
La Gazette du Laboratoire,
Le Progrès Voyages.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 3
RUBRIQUE
CONJONCTURE
Baromètre des chefs d’entreprises de service roannais
Procédures collectives
Source : Enquête CCI
Source : Tribunal de Commerce de Roanne
Bilan de votre activité au premier trimestre 2004
☺
En hausse
Stable
En baisse
Chiffre d’affaires
36,8 %
31,6 %
31,6 %
Investissements
15,8 %
68,4 %
15,8 %
5,3 %
73,7 %
21,0 %
Emploi
2001
2002
2003
Redressements judiciaires
50
48
55
Liquidations judiciaires
73
75
83
Total
123
123
138
Comment voyez-vous l’évolution de votre entreprise au 2ème trimestre 2004 ?
☺
En hausse
Stable
En baisse
Chiffre d’affaires
44,4 %
38,9 %
16,7 %
Investissements
5,5 %
77,8 %
16,7 %
Emploi
11,1 %
77,8 %
11,1 %
Evolution des offres d’emploi (1) sur le bassin roannais
Source : ANPE
Janvier Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
354
676
577
364
734
674
2003
331
462
445
419
2004
439
586
601
590
(1) Toutes offres d’emploi confondues quels que soient le type et la durée du contrat.
La Bourse
Evolution du cours des entreprises roannaises ou d’établissements de groupes implantés en Roannais, cotés en Bourse
Source : www.latribune.fr
ENTREPRISE
AU
31/12/2001
AU
31/12/2002
AU
31/12/2003
AU
30/04/2004
Cegid-Orli
19,59
10,38
17,30
23,58
Deveaux
80,50
80,50
83,15
87,10
Devernois
90,00
92,75
105,00
129,00
Imagine
35,00
10,00
10,89(1)
14,70(3)
Imprimerie Chirat
11,99
13,00
14,83
15,99(4)
Intexa
6,11
2,29
5,30
6,08(5)
L3C Group
10,00
11,50
20,00
26,00
Manitowoc Co Inc (Potain)
31,10
25,56
31,20
30,93
Michelin
37,05
32,86
36,38
39,04
Plastohm
12,15
11,00
7,00(2)
7,95(6)
(1) au 19/12/2003 - (2) au 9/12/2003 - (3) au 21/04/2004 - (4) au 19/04/2004 - (5) au 13/04/2004 - (6) au 26/04/2004
4 >Roanne Éco< JUIN 2004
Novembre Décembre
616
421
ÉDITORIAL
Quelle époque ? Mais c’est la nôtre...
Par Bruno Frappat
est le réflexe de la couette :
retarder le plus possible le
moment d’en sortir ! Rester
enfoui sous elle quand on pressent que le
jour sera dur… Il arrive même aux journalistes d’éprouver cette tentation face aux
sollicitations de l’actualité. Trop durs, trop
noirs, trop cruels, les événements dont il va
falloir se saisir. Trop accablantes ces “nouvelles du monde” qu’il va falloir commenter
et où il n’est bruit que de fureurs, où il n’est
question que de conflits sans fin, de terrorisme menaçant, de puissances qui n’en
peuvent mais. Et, même au plus près de
notre chère “proximité”, au plus “bas” de
cette prétendue “France d’en-bas”, que de
sombres perspectives ! Canicule, inondations,
procès de pédophiles, hausse du chômage,
accidents ou catastrophes en tous genres : la
coupe n’est jamais pleine et déborde sans
cesse.
C’
Directeur de la rédaction
de La Croix (depuis 1994).
Directeur général, membre du Directoire
de Bayard (depuis septembre 2000).
Président du Comité Social
de la Fondation de France (1987/1993).
Administrateur de la Fondation
de France (1990/1993).
Membre du Haut Conseil
de la Population et de la Famille
(1996/1998).
Distinction :
1er Lauréat du Prix des Editorialistes
Victor Hugo (juin 2002).
Œuvres :
“Si les mots ont un sens”
(1994 - Le Monde Editions),
“L’humeur des Jours” (1996/2000)
(2001 - Bayard Editions),
“Chemin de mort... chemin de vie”
(2004 - Bayard/La Croix).
Il y a deux manières de se protéger. La fuite
ou la lucidité. La couette ou la confrontation
au réel. Excluons la fuite, décidément,
qu’elle soit vers le bas ou vers le trop haut.
Cette fuite serait une manière de lâcher nos
contemporains en rase campagne, de les
laisser seuls au milieu de leurs difficultés et
de leurs angoisses, de se désolidariser sur le
thème “cette époque est trop folle, je m’en
vais cultiver mon jardin de sérénité,
débrouillez-vous !”. Non, nous devons être
solidaires de notre époque.
Et cette époque, via la lucidité, avec les
armes de la culture et de la positivité, en
goûter les valeurs. Car, après tout, qui oserait
citer une période de l’histoire humaine où
tout baignait dans l’opulence, le bonheur et
la gentillesse ? Qui peut croire qu’il ait existé
un “âge d’or” ailleurs que dans l’imagination des inventeurs de mythes ? Le paradis
terrestre, même aux yeux des croyants, fut
une période d’une extrême brièveté. Même
pas la durée de vie d’un couple moyen… Et
Athènes, la miraculeuse démocratie, était-elle
tendre aux esclaves et aux “barbares” ?
Donc, la nostalgie est vaine, fausse et
inopérante. Souvenons-nous, sans remonter
jusqu’à la Genèse, de ce que fut, pour beaucoup, la pseudo “Belle époque”. Souvenonsnous de ce que furent les “Années folles”
ailleurs que dans certains quartiers limités
du Paris des années 20. Souvenons-nous de
l’état des peuples (et du peuple) à l’entour de
ces mythes. Souvenons-nous des révolutions,
des guerres, civiles ou mondiales, des
famines,
Souvenons-nous même, au risque de choquer,
de la catastrophe annoncée au sujet des pays
les plus pauvres, dans les années 50. De
la Chine, où la faim finirait par régler par
l’absurde la question démographique. De
l’Inde où, jamais, au grand jamais, le développement ne serait possible. Aujourd’hui,
l’Inde est une démocratie et, économiquement, elle “décolle”. La Chine demeure,
politiquement, au régime sec, mais on n’y
meurt plus guère de faim. En France, après
trente deux années de “crise”, qui se souvient
que la richesse nationale (globale) a augmenté de cinquante pour cent depuis 1973 ?
Pendant la crise, l’opulence continue.
Cessons de maudire notre époque. Cessons
de la croire plus dominée que les autres par
les peurs, les haines et les dominations. La
grande nouveauté, c’est que nous voyons
ses défauts en direct, en gros plan, mais
sans que nous soit suffisamment rappelé
tout ce que l’inventivité humaine, la solidarité et le goût de la justice sont capables de
faire à l’ombre du malheur. Alors, prenons
l’actualité dominante (celle de la sensationnelle noirceur) avec les yeux de l’intelligence
et de la volonté. Nous n’avons pas choisi de
naître à notre époque ? Choisissons-y d’y
vivre. Espérance comprise.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 5
RUBRIQUE
INTERVIEW
Philippe Gregson,
directeur général de Transcom
pour l’Europe du Sud
En concurrence avec
80 sites en Europe,
Roanne a séduit
Transcom WorldWide,
le numéro un
continental de
la relation client.
Le site roannais,
appelé à devenir
l’un des plus importants du groupe
(300 positions de
travail, 500 salariés),
fonctionne depuis
le mois d’avril.
Parmi les premiers
convaincus de
la pertinence
économique de
la candidature
roannaise, Philippe
Gregson revient sur
cette implantation
qui confirme
la montée en
puissance tertiaire
du bassin de Roanne.
notre attente et on
nous a assuré qu’il
serait prêt début
avril, ce qui a été le
cas. Troisièmement,
nous nous sommes
penchés sur l’aspect financier et sur
les aides que nous
pouvions obtenir.
Mais en aucun cas
cela n’a été l’élément moteur de la
décision. Sur les 80
autres sites qui ont
postulé, nous pouvions également
obtenir des aides
comparables
à
celles que nous
avons eues dans la
Loire.
Quels éléments ont motivé
votre décision d’ouvrir un quatrième centre de contacts sur le
territoire français ?
Philippe Gregson : L’implantation
d’un nouveau centre était tout simplement indispensable à la progression de Transcom. Depuis plusieurs
mois, nous étions confrontés à une
forte augmentation de notre volume
d’affaires, ce qui nous obligeait à
sous-traiter entre 15 et 20% de notre
activité. La création de ce quatrième
centre en France va nous permettre
de rapatrier progressivement cette
sous-traitance, et de la réduire, au
fil du temps, à 5% environ.
Pourquoi avoir choisi Roanne ?
Propos recueillis
par Frédéric Thomasson
6 >Roanne Éco< JUIN 2004
Notre décision s’est fondée autour
sur trois points. Premièrement, le
bassin d’emploi. Nous avons mené
une étude qui nous a assuré de trouver la main d’œuvre suffisante à
notre développement. Deuxièmement, on nous a proposé un bâtiment qui convenait complètement à
Votre principale préoccupation était donc de trouver un
potentiel de main d’œuvre...
Tout à fait. La main d’œuvre représente 70% de nos coûts. Notre premier souci est donc de nous assurer
que le bassin d’emploi sur lequel
nous nous installons est suffisamment armé. Chez Transcom, nous
avons été des précurseurs dans le
choix d’abandonner les grandes
agglomérations au profit de villes
moyennes, comme Raon-l’Etape,
Tulle ou aujourd’hui Roanne. Cela
confère deux avantages : d’abord,
nous choisissons des sites où il n’y a
pas de concurrence. Nous sommes
ainsi les premiers pour recruter.
Ensuite, nous nous sommes aperçus
que le turn-over est beaucoup moins
important dans les villes moyennes.
On fidélise davantage nos collaborateurs, le cadre de vie est meilleur
et les équipes bénéficient de conditions plus agréables. Personnellement c’est très clair : je préfère travailler à Roanne qu’à Milan.
Quelles sont les qualités
requises pour intégrer un centre
de contacts ?
C’est avant tout un métier de bon
sens où il faut comprendre son
interlocuteur qui, à l’autre bout du
fil, n’est pas toujours content. Il y a
une problématique à assimiler.
Dans tous nos centres, nous
essayons d’être multi-compétences
afin de diversifier le travail de nos
collaborateurs. Nous avons mis en
place des formations initiales pour
que chacun puisse très vite se familiariser avec notre métier. Chacun
pourra se former au fil du temps.
En huit à dix semaines, un opérateur
dispose de la formation nécessaire
à son autonomie. Nous sommes par
ailleurs favorables à la progression
interne. L’actuel directeur du centre
de Tulle a commencé chef d’équipe
à Vélizy.
C’est tout de même un métier
qui a mauvaise presse. Comment
faire pour changer cette image ?
D’abord améliorer les conditions
de travail. Si, à une certaine
époque, il y a eu un turn-over important dans les centres d’appels
des grandes agglomérations, c’est
que les conditions de travail étaient
négligées. Encore une fois, Transcom essaie d’être pionnière et les
installations roannaises en sont la
preuve. Notre culture d’entreprise
est basée sur la fidélisation des salariés. Si nous avons choisi ce bâtiment, c’est qu’il est neuf et clair,
qu’il se situe non loin du centre ville.
Nous aurons un peu de turn-over la
première année car des gens vont
se rendre compte que ce métier
n’est pas fait pour eux. D’autres, à
qui on aura mis le pied à l’étrier,
postuleront pour d’autres places.
C’est la règle. A mon avis, nous
n’aurons pas de turn-over à cause
des conditions de travail.
INTERVIEW
Il y a aussi une méconnaissance
de la part du public vis-à-vis de
ces métiers émergents...
Absolument. D’ailleurs, dès que
nous en aurons l’occasion, nous
organiserons des journées portes
ouvertes pour le grand public.
C’est ce que nous faisons à Raon
l’Etape. Là-bas, nous participons
même aux Journées du Patrimoine !
La plupart des gens considèrent
qu’il s’agit de métiers de standardistes. Ce n’est absolument pas ça.
Nous produisons de l’appel téléphonique comme un fabricant de
voitures conçoit et produit des
automobiles. Nous sommes rentrés
dans l’ère de l’industrialisation des
services. Nous avons des critères
de qualité. Un appel ou une réponse
ne doivent rien au hasard. Ils doivent
être travaillés, structurés, façonnés.
Un appel téléphonique est un produit
comme un autre.
d’appels, gestion multicanaux,
écrans plats. Nous investirons au
total 1 million d’euros en matériel
afin d’avoir, dès le départ, un centre
très fonctionnel pour nos clients
comme pour le personnel.
Qui sont vos clients ?
Nous comptons 80 clients environ.
Transcom développe ses activités
de relations clients (CRM) dans
tous les secteurs industriels et commerciaux, notamment les télécommunications, le tourisme, les services financiers et bancaires, le
recouvrement de créances, les
assurances, le commerce électronique. Nous travaillons également
de manière bénévole pour le
Sidaction par exemple. Depuis
1995, nous avons implanté en
moyenne un site chaque trimestre
dans 21 pays différents, et nos services sont développés en 39
langues.
Vous parlez de “centre de
contacts” et non de “centre
d’appels”. Pour quelle raison ?
Comment se situe Transcom
par rapport à sa concurrence ?
La terminologie “centre d’appels”
est un peu réductrice. D’abord parce
que nous travaillons en communication sortante, mais aussi entrante.
Ensuite parce que le téléphone
n’est pas notre seul outil de travail.
Nous effectuons également du backoffice, c’est-à-dire des réponses à
nos interlocuteurs par mail, fax,
courrier. Le centre de Roanne
bénéficie d’un équipement au top
de la technologie avec automates
En moins de dix ans, Transcom est
tout simplement devenue la plus
importante entreprise européenne
en terme de CRM. Nous comptons
désormais près de 8500 collaborateurs. Transcom s’est forgée une
image de qualité de services par
rapport à ses concurrents. L’éternelle question que se posent nos
prospects est de savoir s’ils achètent un prix ou de la qualité. Le offshore, qui consiste à délocaliser sa
Transcom Worldwide en bref
Création : 1995.
Activité : spécialiste européen de la
relation client (CRM).
Effectif : 8 500 salariés.
Siège : Luxembourg.
Sites d’exploitation en France :
Vélizy (Yvelines, 210 personnes, 145
positions d’opérateurs), Raon-l’Etape
(Vosges, 350 personnes, 149 positions),
Tulle (Corrèze, 450 personnes, 220
positions) et Roanne (500 personnes,
300 positions à l’horizon 2006-2007).
Le site roannais est installé sur 2000 m2,
Espace Jean-Baptiste-Clément.
Sites d’exploitation en Europe :
40 centres dans 21 pays différents
notamment en Suède et Espagne (cinq
chacun), Allemagne et Italie (trois).
Nouveaux pays en 2004 : Belgique et
Hongrie.
Groupe : Transcom est une filiale du
Suédois Kinnevik, également présent
dans l’industrie forestière, la pâte à
papier et la communication (journal
Metro, plusieurs chaînes de TV
scandinaves...).
Contexte : la France est le troisième
pays européen en matière d’accueil de
centres de contacts après la GrandeBretagne et l’Allemagne. Elle comptait
180 000 opérateurs en 2002 et en
comptera plus de 300 000 en 2006.
CRM dans des pays où la main
d’œuvre est moins chère qu’en
France, est intéressante sur des
tâches à peu de valeur ajoutée,
mais pas sur des tâches stratégiques pour l’entreprise.
Comment s’effectuera la montée en puissance du centre de
Roanne ?
Le site de Roanne a ouvert comme
prévu avec 65 personnes. Il montera
en puissance dès la fin de l’année
2004, date à laquelle nous atteindrons 200 salariés. D’ici trois ans,
nous devrions atteindre, voire
dépasser 500 collaborateurs. Notre
centre de Tulle a été créé avec 200
postes en 2001 et compte à ce jour
plus de 400 salariés. Il n’y a aucune
raison qu’on ne soit pas capable
d’aller aussi vite sur le site de
Roanne qui est destiné à compter
300 à 350 positions de travail à
plein régime. Le centre de contacts
de Roanne sera le plus important
centre Transcom en France et l’un
des plus importants en Europe. Sur
le territoire national, il portera
notre capacité à 800 positions de
travail et 1200 salariés.
Combien de candidatures
avez-vous reçu ?
Un millier. Très exactement 1009 à
l’issue de nos premières annonces.
Je dois souligner l’excellent travail
effectué par l’ANPE de Riorges. De
son côté, l’AFPI a établi de très bons
pré-diagnostics suite aux premières
candidatures, ce qui a facilité nos
choix. Globalement je dois d’ailleurs
dire que nous avons trouvé à Roanne
une formidable mobilisation de tous
les acteurs, qu’il s’agisse du Comité
d’Expansion Economique de la
Loire, de la CCI du Roannais, du
Grand Roanne. Avant notre prise de
décision, ils nous ont proposé un
projet très bien ficelé, et une fois
notre décision officialisée, ils ont
vraiment facilité notre intégration.
RUBRIQUE
sa chance. Chez nous, personne
n’est recalé a priori. Pour les postes
d’encadrement, l’expérience est un
atout certain et la pratique de l’anglais indispensable. Très rapidement,
le centre de Roanne fonctionnera
avec un directeur, un responsable
des ressources humaines, un formateur et cinq responsables des
opérations qui auront en charge
une centaine de chargés de clientèle.
Le centre est ouvert 7 jours sur 7 et
de 8 à 23 heures.
Quelle est la nature des
contrats de travail ?
Plus de 80% des contrats sont des
CDI à temps complet. On conserve
un volant de 20% de contrats plus
flexibles pour faire face aux pics
d’activité. Encore une fois, ce n’est
pas dans la politique de Transcom
de privilégier le travail à temps
partiel. Les salaires des chargés de
clientèle représentent le SMIC plus
10%, avec une partie variable qui
peut aller jusqu’à 10% du salaire
de base suivant les résultats.
Quelles ont été les premières
opérations confiées au centre
de Roanne ?
Pour l’instant, et pour quelques
mois encore, nous effectuons l’information clientèle sur l’offre
ADSL de Télé 2, société qui fait
partie du même groupe que nous.
Mais Roanne est dédié à accueillir
d’autres clients au cours du second
semestre. C’est encore un peu tôt
pour en parler. Le premier bilan
que l’on peut tirer c’est que tout est
conforme à nos attentes. Nous
étions 64 fin avril et 105 mi-mai.
Nous sommes dans les temps.
Quel a été le niveau de recrutement ?
Concernant les emplois d’agents
de télémarketing, nous avons
recruté majoritairement des Bac à
Bac + 2, mais tout le monde avait
JUIN 2004 >Roanne Éco< 7
ZOOM PRODUITS
Signé Serraille
Pic’Ardi prend du galon
“N
otre truc chez Pic’Ardi : réaliser des exploits dans
les délais. C’est notre force”, annonce d’emblée
le sémillant Yves Ardinat. La société qu’il a créée
en 1997 est spécialisée dans la broderie à façon (découpe laser,
personnalisation) et la réalisation de programmes de broderie par
informatique. “Selon le choix du client, nous réalisons la broderie
sur nos machines ou nous concevons le programme, et il fait réaliser
le travail où bon lui semble, en France ou à l’étranger”.
Fort de 220 clients, Pic’Ardi (15 salariés) travaille à 80% avec
des agences de publicité par l’objet. Son parc comprend quatre
machines à broder multi-têtes ayant demandé des investissements
importants, mais nécessaires. “La technologie a considérablement
évolué. Il y a dix ans, on réalisait 10 000 points par jour.
Aujourd’hui, on en effectue de 50 à 100 000”. Installée à Riorges,
Pic’Ardi travaille en partenariat avec un fabricant d’uniformes
qui lui confie la réalisation de galons, d’écussons, d’épaulettes
pour la gendarmerie, les pompiers, la Marine... Pic’Ardi a
également réalisé des écussons pour les combinaisons de pilotes
Indy Car aux Etats-Unis. “C’est un travail de grande précision car,
en cas d’accident, il ne faut pas que des tôles froissées s’accrochent
aux matières textiles, ce qui pourrait emprisonner le pilote
dans sa voiture et ralentir son évacuation”. Toujours soucieux d’aller
de l’avant, Yves Ardinat a récemment étoffé son offre de points
traditionnels (raseau, bourdon, fantaisie...) en relançant la broderie
Cornely et le fameux point de chenette. Il a racheté pour cela
plusieurs machines à main. “On réalise des petites séries pour
la haute couture, explique l’homme de Pic’Ardi. On se fait connaître
auprès de couturiers. Ce n’est pas ce qui nous fait vivre au quotidien
mais cela nous permet de créer, d’innover et d’éviter la routine”.
G
uillaume Serraille
est un étudiant en
histoire de l’art pas
comme les autres. Entre
deux cours suivis à
l’Université Lyon 2,
il travaille le verre dans
son atelier roannais du boulevard de Belgique. Adepte du
fusing thermoformage (fusion de plusieurs couches de verre
à 800°C), il réalise des pièces uniques : assiettes, plats, centres
de table, vases, appliques murales, cache-néons, miroirs...
Ses produits sont distribués en boutiques et galeries.
Sa présence aux deux salons annuels “Maison et Objets” lui
permet de faire apprécier son style, y compris aux Etats-Unis,
vers lesquels il vient de faire partir quelques modèles. Il s’est
également diversifié dans la fabrication de trophées et
de logos pour les entreprises et les collectivités (trophée ville
de Roanne du Paris-Nice 2004, logos Vitrines de Roanne...)
et dans les aménagements intérieurs : réalisation de vitrages
de portes sur mesure, fenêtres, parements de décoration,
rosaces... Guillaume Serraille s’approvisionne en verre à
fusing auprès de la verrerie de Saint-Just-Saint-Rambert.
Il réalise ses créations originales à l’aide d’un coupe-verre
avant de les placer sur des moulages en céramique. Un four
électrique de 24 Kwatt (“de quoi alimenter trois villas”,
plaisante-t-il) permet la cuisson. La montée et la descente en
température sont rigoureusement planifiées. “L’étape la plus
importante, c’est la descente, car c’est là que l’on risque
de casser l’objet”. A 26 ans, Guillaume Serraille ne manque
pas de talent. Un détour par sa salle d’exposition, ou son site
(serraille.free.fr), s’impose vraiment.
Quand le vin est tiré...
D
epuis plusieurs mois, les restaurateurs observent une baisse significative
de la consommation de vin dans leurs établissements. “Au sein de
l’Amicale des restaurateurs du Roannais, nous estimons cette baisse à
20% environ”, note Christophe Souchon, propriétaire de l’Auberge Costelloise
(1 macaron au Guide Michelin). Afin de respecter la législation sur l’alcool au
volant, les clients font l’impasse sur le vin, notamment lors des repas d’affaires,
ou choisissent des 1/2 bouteilles. Inconvénient : dans un tel conditionnement,
le vin perd de sa puissance. Les “Grands Crus” n’existent d’ailleurs qu’en 75 cl
ou plus. Le restaurateur costellois a donc décidé de proposer à ses clients
d’emmener les bouteilles non terminées. Un petit écriteau placé sur la table
explique la démarche à suivre. “Cela permet de mettre à l’aise nos clients car,
auparavant, beaucoup n’osaient pas le demander. Nous mettons à leur
disposition un petit sac et ils partent avec leur bouteille sous le bras.
Cette pratique est très courante dans le Bordelais. Cela permet de boire
un bon vin sans se forcer à le terminer. On peut même l’apprécier, chez soi,
le lendemain”. La pratique pourrait s’étendre prochainement à l’ensemble
de l’Amicale des restaurateurs. Celle-ci proposerait un sac avec son logo et
un bouchon plastique et liège.
8 >Roanne Éco< JUIN 2004
PRODUITS ZOOM
Des meubles en héritage
L’
estampille gravée au fer chaud sur chacun des meubles
fabriqués par Gilles Bretton à Sevelinges authentifie
leur origine, à la manière d’objets précieux. Cet ébéniste
en meubles d’art et de tradition, formé au conservatoire des MOF
(Meilleurs Ouvriers de France), crée “le patrimoine de demain”.
Ses armoires, commodes, lits, tables, bibliothèques, secrétaires,
guéridons, bahuts, sont issus d’une fabrication artisanale sur mesure
avec sculpture main. Gilles Bretton utilise principalement des bois
français (merisier, noyer, chêne), 100% massif. Soigneusement choisis
et achetés sur pied, ils sont coupés à la descente de la sève en vieille
lune. La provenance du bois, la qualité du terrain, la composition
du sol, le climat, sont essentiels à la réalisation d’une belle pièce :
“Tout part de la sélection. Le bois est une matière vivante qui peut
cacher des défauts. Il faut être très exigeant”, explique Gilles Bretton.
Coups, usures, écartement des assemblages, trous de vers, galeries,
contribuent au vieillissement des fabrications. De la création à
la livraison, Gilles Bretton réalise la pièce de A à Z, selon les désirs
du client. “Nous travaillons en fonction de l’intérieur des gens, pour
les couleurs et les dimensions notamment. On se met à leur portée.
Ils peuvent d’ailleurs voir leur meuble en cours de fabrication”.
L’atelier et le magasin sont ouverts au public du lundi au samedi,
de 9 à 12 h et de 15h à 19 h. Gilles Bretton compte une clientèle
régionale (Lyon, Roannais…), mais également nationale grâce
à sa présence annuelle aux foires de Paris et Lyon, et à un site
Internet (www.bretton.fr) très bien conçu.
MG Nautic avec les moyens du bord
T
out petit, Guy Maisonnial s’est fait la main sur des maquettes. Adolescent,
il a jeté par dessus bord les notices pour dessiner lui-même les plans
de ses miniatures. Aujourd’hui, il est passé à la taille patron. “Je me suis
aperçu que ma passion pouvait devenir mon métier. Mais au lieu de commencer
par la construction de barques de pêche comme beaucoup l’auraient fait,
nous avons décidé de construire ce qui pouvait tenir de plus grand dans l’atelier”.
Résultat : sa société, MG Nautic, vient de mettre à l’eau un bateau de plaisance de
11 mètres de long et 3,50 m de large. Au côté de son ouvrier, Philippe Buffard,
il a tout imaginé de A à Z. “La seule chose que l’on n’ait pas faite ce sont
les cendriers”, plaisante-t-il. Coque, architecture intérieure (boiseries, coussins,
rideaux), électronique de bord, propulsion, hydraulique : tout a été réalisé
sur les bords de Loire, à quelques encablures du pont du Coteau. Le polyester,
le sandwich en nid d’abeilles et le Nyangon, un bois rouge magnifique, ont servi
de matériaux à la réalisation d’un bateau pour six
personnes avec deux cabines, deux salles de bains
et une cuisine intégrée. “Techniquement, nous avons
souvent fait avec les moyens du bord mais nous
n’avons jamais lésiné sur la qualité et la sécurité.
Quand on veut un très bon résultat, il faut viser
l’excellence”. La perfection du moule et du gel coat
(la couleur) ont été salué par tous les spécialistes.
Après deux ans de travail pour sortir le prototype,
MG Nautic poursuit aujourd’hui ses démarches
commerciales auprès des particuliers et des
professionnels pour la location. Mais déjà un autre
projet se profile : la construction d’un Bass Boat
(4,80 par 2,10 m) destiné à la pêche très sportive
d’un carnassier d’eau douce, le Black Bass...
JUIN 2004 >Roanne Éco< 9
RUBRIQUE
ACTUALITÉS
Quatre millions d’euros pour
le tronçon La Pacaudière-Changy
L’Etat vient de libérer 4 millions d’euros
pour démarrer les trois premiers
ouvrages d’art de la déviation ChangyLa Pacaudière. Les travaux représenteront plus de 40 millions d’euros au
total.
Diam Group relance Demurger
En difficultés depuis l’automne dernier,
le spécialiste mondial du sciage des
métaux, Demurger (Roanne), est passé
sous la coupe de l’équipementier
industriel Diam Group (Dardilly). Le
repreneur maintiendra 196 emplois. Le
holding Diam Group, dirigé par JeanThierry Catrice, chapeaute neuf sociétés
dans trois secteurs d’activité : la fabrication de pièces coupantes pour l’électroménager (50% d’un CA global
consolidé de 35 M€ en 2003 dont 65%
à l’export), la production de lames
pour l’industrie et la fabrication de
coupe-batteries pour camions. Une
entité Ultra Diam sera constituée à
Roanne.
700 VBCI pour l’Armée de Terre
Luc Vigneron, pdg de Giat Industries,
a récemment présenté, à Satory, les
deux premiers prototypes du VBCI
(Véhicule blindé de combat d’infanterie)
commandé par l’Armée de Terre française afin de remplacer l’AMX 10 P.
Entre 2007 et 2015, 700 exemplaires
seront fabriqués par Giat Systems, en
partenariat avec Renault Trucks. Le
VBCI (28 tonnes) devrait être assemblé
à Roanne. Doté d’un moteur propulseur
de 550 CV et de huit roues motrices,
son habitacle permet de transporter
onze hommes : huit combattants, un
chef tactique, un tireur et un pilote.
Le 3 joue... et gagne
Les bijoux “Lucky Number” lancés
par le bijoutier François Pidoux n’ont
pas failli à leur réputation de portebonheur. Lors de l’émission “A la
recherche de la nouvelle star” sur M6,
le vainqueur final, Steeve, portait un
“Lucky Number 3”, son numéro
fétiche. Un beau coup médiatique pour
la marque roannaise qui compte séduire
les adeptes de la numérologie et les
superstitieux en tous genres.
10 >Roanne Éco< JUIN 2004
Wearing roule pour Randy de Puniet
assionné de moto et ancien
pilote de compétition (plusieurs
participations au Bol d’Or à
son actif), Christian Laffond vit “un
“véritable rêve éveillé” depuis le
début de la saison mondiale de moto.
Sa marque Wearing équipe en effet
l’ensemble du Team LCR qui compte
dans ses rangs le pilote français Randy
de Puniet (4ème du Championnat du
Monde 2003) et les italiens Locatelli
et Pasini. LCR portera tout au long
de la saison les polaires, blousons,
sweats, chemises et pantalons de la
marque Wearing, conçus et réalisés
au Coteau par Moda Style, société
spécialisée dans la transformation et la création de tissus
maille et chaîne et trame dans le sportswear hommefemme-enfant. “Nous avons également habillé l’ensemble de l’organisation du Grand Prix de France qui
s’est déroulé au Mans”, explique Christian Laffond.
P
Le chef d’entreprise compte sur ce partenariat très
médiatique pour finaliser un projet de distribution de ses
produits en Italie. Créée en 1994, Moda Style emploie
15 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires 2003 de
5 M€.
Les nouvelles solutions d’Equation
vec 700 points de vente et un chiffre d’affaires
de 4,5 millions d’euros, la société roannaise
Equation, dirigée par Julien Levinger, affine
sa stratégie. Tout en poursuivant la fabrication, le spécialiste du pull-over souhaite se réorienter vers la
création et la conception de gammes pour la femme de
40 ans tout en portant un effort particulier sur la distribution. Cibles privilégiées : les grands magasins et
l’export.
A
ACP et Diffusion Maille à Riorges
Les sociétés ACP (menuiserie aluminium et véranda) et Diffusion Maille
s’installeront prochainement à Riorges,
dans un bâtiment de 2500 m2 qu’elles
viennent de racheter au Grand Roanne.
Olivier Boizet sélectionné
par Alain Ducasse
Olivier Boizet (Le Château de Champlong) a été sélectionné pour participer
à l’opération “Fou de France” mise en
place par Alain Ducasse. Un menu
concocté par le chef roannais a ainsi été
à la carte, pendant 15 jours, du très prestigieux Relais Plaza, au cœur de l’Hôtel
Plaza Athénée, avenue Montaigne, à
Paris. La Maison Mons était également
Après avoir passé six ans en Asie dans l’industrie du
satellite, David Levinger, 30 ans, intègre ainsi la société
afin de développer l’international et plus particulièrement le marché occidental (Angleterre, Belgique,
Italie, Espagne...). L’export devrait représenter 20% du
chiffre d’affaires à trois ans et atteindre 40% à cinq
ans. Une politique de marketing et de merchandising a
également été mise en place autour des produits chez
les détaillants (accessoires, PLV …).
présente. Elle a mis à l’honneur l’un de
ses produits : Le Lavort, fromage
auvergnat au lait cru de brebis.
Un nouveaux BTS textile
à la rentrée
Un partenariat entre l’UIT (Union des
Industries Textiles) Roanne et Régions,
l’AFPI Roanne et le CFA Textile régional va permettre de mettre en place à
Roanne une nouvelle formation pour la
filière textile : le BTS matériaux
souples, option modélisme industriel. Il
sera proposé sur deux ans sous forme
d’apprentissage. Ce BTS remplacera, à
la demande des professionnels, le Bac
professionnel métiers de mode.
Tribunal de commerce : élection
des juges de 2004 à 2009
Pour être juge au Tribunal de commerce
entre 2004 et 2009, il faut impérativement être inscrit sur la liste des électeurs
des délégués consulaires préparée pour
l’élection aux CCI du 3 novembre 2004.
Les chefs d’entreprise sont automatiquement sur cette liste. Seront également
inscrits les électeurs supplémentaires
désignés par les entreprises sur le questionnaire retourné à la CCI. De plus,
l’inscription de salariés qui occupent une
fonction de cadre dirigeant est possible.
Contacts : Alexia Frattini,
Pascal Ubertalli - CCI du Roannais
Tél. 04 77 44 54 64.
ACTUALITÉS
A89 : Roanne parmi “les atouts
d’attractivité les plus sûrs”
es présidents des Conseils généraux de la Loire,
du Puy-de-Dôme et de Corrèze, des CCI de ces
trois départements et de la société des autoroutes du Sud de la France ont signé récemment, à la
CCI de Roanne, une charte de promotion économique
et géopolitique de l’axe Bordeaux/La-Tour-deSalvagny. Afin de lancer les premières initiatives, un
cabinet spécialisé (CODE) a été missionné. Il indique
notamment que, “par leur dimension, leur rayonnement et leur potentiel, les carrefours autoroutiers, existants ou futurs, de Brive, Clermont-Ferrand et Roanne,
sont les atouts les plus sûrs pour attirer sur l’itinéraire
des investisseurs de rang national ou international”. Il
indique par ailleurs que ces sites “sont appelés à devenir la vitrine et la référence pour l’accueil d’entreprises
L
Les lauriers des P’tits Toqués
et de populations nouvelles”. Une fois mise en service,
l’autouroute A89 traversera quatre régions (Aquitaine,
Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes) et six départements
(Gironde, Dordogne, Corrèze, Puy-de-Dôme, Loire,
Rhône). Elle reliera directement deux des cinq premières métropoles françaises (Bordeaux et Lyon) et
croisera trois axes Nord-Sud en plein développement
(A71/75, A20 et A77). Première transversale à ouvrir
le Massif Central d’Est en Ouest, l’A89 souhaite
mettre en avant les facilités d’accès aux équipements
et aux services et promouvoir la qualité de vie.
Les signataires de la charte ont prévu d’organiser
annuellement “une Conférence des Territoires”, lieu
de débat et de concertation des différents acteurs économiques.
Valentin Traiteur et Roberto
dans leur assiette
a zone d’activités de la Demi-Lieue met les
bouchées doubles en matière d’agro-alimentaire.
Valentin Traiteur vient de s’installer dans un
nouveau bâtiment de 8 700 m2 sur un terrain d’assiette
de 40 000 m2. L’entreprise roannaise spécialisée dans
la charcuterie pâtissière, a réalisé un investissement
immobilier et matériel de 10 millions d’euros. Ce développement accompagnera la montée en puissance de la
marque maison D’élistine qui s’appuie sur deux types
de produits principalement : les tartes salées et les
aspics qui bénéficient d’un concept moderne. En
L
RUBRIQUE
2008, la marque devrait représenter 20% d’un chiffre
d’affaires prévu aux alentours de 35,5 millions d’euros
(23 millions de prévisionnel pour 2004). A moyen
terme, Valentin Traiteur (120 personnes) devrait doubler son effectif.
Ce déménagement a également fait le bonheur de l’entreprise orléannaise Roberto qui cherchait un bâtiment
fonctionnel pour poursuivre sa croissance. Ce fabricant de pâtes vertes va prendre place dans les anciens
locaux de Valentin sur une surface de 4 000 m2. Entre
25 et 30 emplois seront créés à Roanne.
Seize candidats, tous élèves de quatrième, se sont affrontés lors de la finale du P’tit Toqué. Au menu de l’épreuve : la préparation d’un plat à base de
râble de lapin dans les cuisines du CFA
de Mably, sous l’œil avisé de restaurateurs parrains de l’opération et d’enseignants du CFA. Trois jeunes lauréats ont été distingués à l’issue de la
dégustation : Rudy Saïdi, Melvin
Portailler et Alaric Grisard.
Cette initiative destinée à encourager
les vocations de cuisinier est organisée
pour la quatrième année consécutive
par l’Amicale des restaurateurs du
Roannais et la CCI. Avant la finale,
vingt-huit élèves présélectionnés
avaient d’ailleurs eu l’occasion d’officier dans les cuisines des établissements partenaires. Guy Lassausaie,
grand chef du fameux restaurant de
Chasselay (deux étoiles au guide
Michelin), présidait cette année le jury.
AGENDA
7 juin 2004
Rencontre des Décideurs Economiques du
Roannais sur l’évènement culturel ligérien :
“Odyssée de la Terre d’Astrée”, CCI du
Roannais.
16 et 17 juin 2004
Salon des Entrepreneurs, Palais des Congrès,
Lyon.
28 juin 2004
Assemblée Générale Plénière de la CCI, Salle
d’Honneur, CCI du Roannais.
29 et 30 juin 2004
11e Biennale Textile de Roanne, Salle Fontalon.
6 juillet 2004
Conférence “Développer un produit - Design
et électronique”, Montrond-les-Bains.
7 juillet 2004
“Inoways - les chemins de l’innovation”, Cité
Internationale, Lyon.
4 au 11 octobre 2004
Journées Nationales Portes Ouvertes Entreprises.
11 et 12 octobre 2004
Forum “Entreprendre en Roannais : créer,
reprendre, transmettre”, Salle Fontalon,
Roanne.
Pour tout renseignement,
contacter : Christiane
Tél. : 04 77 44 54 64
JUIN 2004 >Roanne Éco< 11
RUBRIQUE
ACTUALITÉS
Question à
Laurent Tiberghien,
directeur de l’AFPI Roanne
En quoi consiste
la démarche expérimentale
sur “l’entreprise élargie”,
initiée à Roanne par l’AFPI en
partenariat avec le CEFORALP ?
“C
ette opération se situe
dans la continuité du programme d’amélioration continue
“Production au Plus Juste”, lancé
en Rhône-Alpes par le Ceforalp et
relayé dans le Roannais par l’AFPI.
Rappelons-le, ce programme a pour
vocation d’optimiser l’organisation
industrielle des entreprises en se
centrant sur des problématiques
coût, qualité, délai, innovation. La
démarche PPJ comprend des
interventions dans les entreprises,
et des formations collectives qui
permettent aux participants de
bénéficier d’une dynamique de
groupe et d’échanger des bonnes
pratiques. L’opération “l’entreprise
élargie, une communauté d’intérêt” s’en inspire, sauf que le groupe
de travail réunit une entreprise
“chef de file”, et ses fournisseurs.
Les groupes vont dès lors se pencher sur une problématique commune au donneur d’ordre et à ses
sous-traitants : gestion des flux et
des délais, réduction des retards
ou des non-conformités, contrôle
des avis de modification sur les
produits, traçabilité... Les améliorations apportées concerneront le
donneur d’ordre, mais aussi les
sous-traitants et leurs autres clients.
Ces sociétés trouveront là matière
à progresser, à se différencier en
apportant davantage de valeur
ajoutée.
Les entreprises sont accompagnées
par un consultant externe mais
peuvent aussi disposer d’un consultant interne (cadre senior en formation mis à disposition pendant
plusieurs mois). Ce programme est
expérimental. Il concerne quatre
entreprises chef de file en RhôneAlpes, dont l’une est située à
Roanne, la société Noviloire. En fin
d’année, l’opération sera évaluée
par les partenaires financiers, en
vue d’un possible élargissement en
2005. Le programme bénéficie du
soutien du Fonds social européen,
de la DRIRE Rhône-Alpes, du
Conseil régional, de la DRTEFP, ce
qui en rend le coût attractif.
12 >Roanne Éco< JUIN 2004
Priorité à l’immobilier d’entreprise
Peut-on dire que le programme immobilier “hôtel financier ou juridique, selon les demandes des collectivités
d’entreprises”, situé boulevard Jean-Baptiste Clément, ou les aides qui pouvaient être mise en œuvre, tout en
engagé au début des années 2000 par la CCI du s’assurant de l’adéquation aux besoins. Le cas de l’hôtel
Roannais, a permis l’implantation de Transcom ?
d’entreprises ne déroge pas à cette règle ; l’un des bâtiJean-Louis Danjoux : Oui. Pour comprendre l’action ments était à peine terminé qu’il était déjà revendu aux
de la CCI, il faut resituer cet événement dans un contexte collectivités, qui le mettaient à leur tour à disposition de
plus global. L’immobilier d’entreprise est suivi par deux Transcom… En ce sens, l’implantation de Transcom n’est
élus, Antoine Francioso et moi-même. L’engagement de la pas due à la chance. Nous avons su être là au bon moment,
CCI sur cet axe correspond à la volonté du président en proposant un bâtiment disponible dans les délais exigés
Lucien Deveaux de donner une impulsion forte au déve- par l’entreprise. Nous tirons cependant la leçon que seule
loppement des entreprises. Mais cet engagement s’inscrit une politique qui sait prendre les devants et anticiper les
lui-même dans une continuité
besoins est de nature à perd’actions réalisées depuis une
mettre des implantations de
cinquantaine d’années.
cette envergure…
En 1954, la CCI construit la
Quel bilan global dressezgare routière et participe activous
de cette politique ?
vement aux études d’urbaSi
l’on
fait aujourd’hui le
nisme (schéma d’aménagepoint,
plus
de 200 hectares de
ment de l’agglomération
terrain
ont
été aménagés en
roannaise) dont l’approbation
Roannais
par
la CCI, et près
lui permet en 1964 de lancer
2 de bâtiments
de
90
000
m
pour la première fois une
d’activités ont été construits
démarche de maîtrise d’ouou rénovés, représentant pluvrage, en achetant, puis en
sieurs dizaine d’entreprises et
aménageant les terrains de la
plusieurs centaines d’emplois.
zone industrielle du Coteau.
On peut donc véritablement
Entre 1969 et 1972, la CCI a
parler d’un rôle structurant.
reconduit l’opération en créant
Cette contribution s’est effecla zone industrielle de Riorges.
tuée sans arrière pensée
Au vue du succès de ces pre“La CCI a acquis en immobilier un savoir-faire reconnu
miers projets, les communes de facilitateur du développement des entreprises locales”. lucrative, puisqu’à chaque
fois les montages ont été très
ont sollicité la Chambre et
étudiés, avec un prix au m2
passé des conventions avec elle pour aménager des
espaces, mis cette fois à disposition des communes. Nous adapté aux cibles visées, offrant aux entreprises la possiavons par exemple réalisé en prestation de services l’amé- bilité d’acquérir, ou bien de louer leurs locaux.
nagement de la zone industrielle de la Demi-Lieue
Comment cette action se poursuivra-t-elle à l’avenir ?
La Villette, à Riorges. Des opérations similaires ont été
Nous nous inscrirons toujours dans une politique de prise
conduites pour plusieurs communes de l’arrondissement.
d’initiative qui facilite le développement des entreprises
En parallèle, la CCI s’est lancée dans la construction ou la
locales et crée les conditions favorables à l’implantation
rénovation de bâtiments adaptés aux activités des entrede nouvelles activités. Tout cela en nous appuyant sur des
prises. Ainsi, depuis 1972, nous avons construit près de
études qui permettent de prendre un risque calculé ; en
13 000 m2 pour conforter le développement économique
nous appuyant aussi sur des cabinets d’architecture, qui
du Roannais, qu’il s’agisse du Centre de dédouanement,
savent concevoir des bâtiments attractifs dans lesquels les
de l’Institut François Passager ou des Halles Diderot. La
équipes ont plaisir à travailler, et des espaces modulables
CCI a réalisé également pour son propre compte ou en
pour répondre aux besoins de différentes activités.
partenariat avec les collectivités locales, plus de
Nous venons de décider l’ajout d’une tranche supplémen75 000 m2 de bâtiments industriels, dont dernièrement
taire au projet hôtel d’entreprises, d’une surface équival’hôtel d’entreprises dans lequel est venue s’implanter
lente au bâtiment occupé par Transcom. Car sur les trois
Transcom.
bâtiments prévus initialement au projet, l’un a été intéCette compétence est-elle automatiquement du ressort gralement retenu par Transcom, et les deux autres sont
déjà commercialisés à 90%. Un quatrième bâtiment sera
des CCI ?
Non. Mais au travers de toutes ces opérations, la CCI a donc construit pour reconstituer une capacité d’accueil et
acquis un savoir-faire reconnu de facilitateur du dévelop- anticiper la demande. Et bien sûr, nous serons appelés à
pement des entreprises locales. Ce savoir-faire en immo- engager d’autres programmes en fonction des besoins des
bilier d’entreprise l’a amenée à gérer tout type de montage entreprises et en concertation avec les collectivités.
ACTUALITÉS
RUBRIQUE
question à
Monseigneur Philippe Barbarin :
“L’Eglise n’a pas peur
de reconnaître la noblesse
du verbe entreprendre”.
Le 19 mai, la CCI du Roannais accueillait Monseigneur Philippe Barbarin,
archevêque de Lyon, primat des Gaules,
pour une conférence sur l’Eglise et l’Entreprise. Extraits.
Dix pays de l’Europe centrale et orientale
ont intégré l’Europe au 1er mai dernier. John
Rawls, grand penseur américain disparu,
assurait “que les inégalités peuvent être justes,
à condition qu’elles améliorent le sort de tous”.
Qu’en pensez-vous ?
Monseigneur Philippe
Barbarin : Il faut rappeler qu’égalité ne
signifie pas uniformité.
La justice, c’est que
chacun reçoive le nécessaire pour vivre. Dans la
différence, nous avons
à trouver un enrichissement mutuel. En 2002,
lors de son voyage en
Pologne, le Pape s’est
adressé aux Polonais,
inquiets à l’idée d’entrer
dans une Europe peu
chrétienne, et les a invités
à ne pas avoir peur : la
Pologne apportera quelque chose de nouveau à
l’Europe.
“N’ayez pas peur”, c’est
une parole que Jésus
répète plusieurs fois à
ses disciples. Faut-il en
rester à nos craintes ? Les délocalisations déstabilisent les esprits. Je pense, par exemple, à toute
l’industrie mécanique du Bugey qui part en
Europe de l’Est. De ce fait, en Roumanie les
salaires des ouvriers augmentent de 10% par an,
ce qui est justice. Que les pays de l’Est progressent, cela devrait nous rendre heureux. En outre,
l’histoire a montré que cela n’augmente pas le
chômage à long terme, et stimule au contraire
notre capacité d’invention. Certes, les moments
de transition sont difficiles. Il existe un syndrome
roannais à cause des difficultés du Giat. Mais
n’oublions pas qu’il y a aussi des signes de
renouveau : Transcom va créer 500 emplois.
Quelle relation l’Eglise entretient-elle avec
l’entreprise ?
L’Eglise n’a pas peur de
reconnaître la noblesse
du verbe “entreprendre”.
Les dirigeants d’entreprise prennent des risques,
ils créent des emplois et
font vivre la société.
C’est un vrai service
rendu que l’Eglise souligne dans l’encyclique
du centenaire de la
Doctrine sociale, “Centesimus annus”. Car le
souci de l’Eglise est le
bien de tous, et particulièrement des pauvres.
Après la chute du mur
de Berlin, le Pape a
montré sa joie, mais son
premier voyage en janvier
1990 a été pour le Burkina Faso, un des pays les
plus pauvres du monde,
comme pour dire :
“Quand les pays riches se retrouvent, n’oublions
pas les pauvres ! Si l’Est et l’Ouest apprennent à
collaborer, qu’ils ne laissent pas tomber le Sud !”.
L’Eglise a pour mission d’aller de l’avant et de
montrer au monde ce qu’il devrait devenir : une
famille. Après l’attentat du 11 septembre 2001,
alors que les Américains étaient stupéfaits et
en plein désarroi, les évêques de Bagdad et de
New-York se sont retrouvés, comme des frères,
au Synode d’octobre, avec les évêques du monde
entier.
Propos recueillis par
Béatrice Perrod-Bonnamour
Jean Dalaudière,
président de la Commission
Tourisme à la CCI du Roannais
En quoi consiste l’opération
Journées Nationales
Portes Ouvertes Entreprises ?
“I
l s’agit d’une opération qui
s’inscrit en droite ligne du tourisme de découverte économique,
ou tourisme industriel, que la CCI
cherche à promouvoir en Roannais
depuis une dizaine d’années. Car
quel que soit le nom qu’on lui donne,
la tendance est devenue un phénomène : 14,7 millions de Français ont
visité des entreprises en 2001,
contre 3 millions en 1990. Mais la
France accuse toujours du retard.
Seules 15 à 20% de nos entreprises
seraient ouvertes au public, contre 70
à 80% en Allemagne, aux Etats-Unis
et au Japon.
Pour encourager les entreprises
locales à ouvrir leurs portes, la CCI
du Roannais s’est associée au
concept “Journées Nationales Portes
Ouvertes Entreprises”, lancé en 2003
par l’Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie
(ACFCI). Près de 80 Chambre de
Commerce et d’Industrie participent
à cette opération, qui mobilise du
4 au 11 octobre, plus de 2 000
entreprises. La campagne de promotion et de communication
auprès du grand public est prise en
charge par les CCI. Pour le Roannais,
nous comptons sur la participation
d’une trentaine d’entreprises qui
devraient accueillir 2000 à 2500 visiteurs. Nos équipes ont déjà recueilli
l’adhésion d’entreprises de toute
taille et tout secteur d’activité.
Celles-ci voient à travers ces journées
l’occasion de faire connaître leur
métier, leurs produits, leur savoirfaire auprès des familles des salariés
et du grand public. Et pour certaines,
de faciliter leurs recrutements.
Les premières entreprises inscrites :
AMI, Bel Maille, Bucol Tissages,
Chaudronnerie Berger, Chocolaterie
Pâtisserie Pralus, Christian Cane,
Doitrand, Eaux Minérales de St-Albanles-Eaux, Fenouillet, Ferme Collet,
Fonderie Rey, GIAT Industries, Gimaex
Gicar, Griffon, La Boîte à Cake,
L’Orangerie, Manufacture de velours et
peluches, Monroe Etiquette, Mons
Fromager affineur, Motorop BRM
Industries, Muguet SA, Pramac, Sextant
Etiquettes, Rocharm Equipement, SFE,
Sicarev, Ets Suchel, TAD, Transcom…
Contact : Véronique Chassain
Tél : 04 77 44 54 64.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 13
DOSSIER
INDUSTRIE
Biennale de Roanne :
un “Davos” du textile
Nouveaux produits,
nouvelles technologies,
nouvelle distribution,
nouveaux consommateurs, nouvelles
compétences...
La Biennale Textile 2004,
organisée pour
la première fois en été
(29-30 juin), sera plus
que jamais le carrefour
de toutes les réflexions
sur l’avenir de la filière.
A quelques mois
du démantèlement
des accords multi-fibres,
les congressistes
évoqueront la montée
en puissance de la Chine,
nouvel eldorado
des fabricants mais
aussi des distributeurs
partis à la conquête
d’un marché en
pleine expansion.
Le tout sous l’œil averti
de Jacques Séguéla...
Par Frédéric Thomasson
14
>Roanne Éco< JUIN 2004
e textile-habillement roannais n’a jamais été du style
à rester les deux bras dans
la même manche. L’existence
depuis vingt ans de sa Biennale
Textile en est l’illustration. La
réflexion stratégique collective
s’impose plus que jamais comme
une règle de conduite dans une
période de mondialisation qui ne
laisse guère de place aux francstireurs. “La richesse du textile est
en lui-même. Ce n’est pas un
métier à part. Il vit, il se transforme. Pour l’essentiel de nos
entreprises, demain sera fait
de moins de production et de
plus d’imagination. Alors, imaginons !”, clame Lucien Deveaux,
président du groupe Deveaux SA
et de la CCI du Roannais, à l’origine de la Biennale.
L
Une Biennale pour défricher
de nouvelles pistes
Avant de susciter la réflexion des
200 congressistes attendus, l’événement roannais a fait sa propre
introspection. Nouvelle date (fin
juin), nouveau lieu (salle Fontalon), nouvelle formule sur 24
heures et nouvelle organisation privilégiant les assemblées plénières.
Le tout pour défricher de nouvelles
pistes en terme de produits, de
technologies, de distribution, de
communication, de marketing, de
formation, d’impact des pays
émergents... “Cette palette évoque
pratiquement toutes les thématiques actuelles et d’avenir,
indique Eric Mézin, directeur
général de l’URIC (Union
Régionale des Industries de la
Confection) en Nord-Pas-deCalais. On ne peut faire l’impasse
Nathan Gabay, dirigeant de Jo’Ben, président de MUTEX, a adopté
une politique de sourcing pour proposer “le bon produit au bon moment”.
sur aucune. Il faut être bon en tout
et rester humble car tout va très
vite”.
Les écarts de coûts du travail sur
les différents points de la planète
ne laissent guère d’alternatives
aux industriels occidentaux en
matière de fabrication. La délocalisation d’une partie de l’outil de
production permet de rester compétitifs sur certains marchés. Mais
cette réduction de voilure n’est
pas une fatalité. “Sous l’effet de
la concurrence mondiale, nos
industries pourraient être irrémédiablement entrées dans la voie
de la désindustrialisation, indique
Claude Levy-Rueff, directeur des
revues professionnelles l’Industrie
Textile, Filière Maille et Textiles à
Usages Techniques. Or des pistes
de croissance ne cessent d’émerger
sur le plan technique”.
La Biennale 2004 évoquera
notamment les possibilités
offertes par les nouvelles fibres,
INDUSTRIE
l’impression numérique sur textile et le sans couture, technique
utilisée par plusieurs industriels
roannais dont MB Tricotage
(pulls-overs, robes, jupes, débardeurs, tricotés d’une seule pièce
selon la méthode “Intégrale”),
Chassagnard (17 pulls sans couture dans la collection hiver 20042005) et prochainement Griffon.
“Nos premiers modèles seront au
point pour la collection été
2005”, indique Raoul Griffon.
Le prix de revient d’un pull
“intégral” est inférieur de 20%
environ à celui d’un pull coupé et
confectionné.
La convergence
des savoir-faire, des technologies et de l’immatériel
“Tout ce qui se rapporte au
confort tactile et au bien-être du
consommateur va se développer,
explique Laurence Caramaro
(Institut Français du Textilehabillement). Les nanomatériaux
et les nanoparticules font leur
apparition. Ces dernières sont
directement injectées dans les
polymères sans en changer les
propriétés”. Les produits de
demain seront dotés de forts
contenus immatériels. La question
étant de savoir si le consommateur
sera prêt à payer. “C’est tout le
défi que nous devons relever,
expliquait l’industriel Ermano
Rondi, lors de la Biennale italienne “Tessile e futuro”, sœur
jumelle de la Biennale roannaise.
Il faut que le consommateur soit
capable de comprendre la qualité.
Dans le monde occidental,
l’achat n’est pas toujours lié au
besoin. Parfois, le client achète
le produit non pour sa fonction,
mais pour l’expérience qu’il procure. C’est en nous référant à ce
comportement que nous devons
travailler en amont”.
Les textiles dits “intelligents”
(tissus médicaux, tissus à
mémoires de forme, anti-tâches,
anti-bactériens, anti-UV, produits
thermo-régulants...) trouvent eux,
de nouveaux débouchés dans
l’industrie, le secteur médical, le
sport. “Ce sont des marchés
beaucoup plus stables que la
mode, et donc intéressants en
matière de gestion”, complète
Jo’Ben en mode “sourcing”
P
our Nathan Gabay, le pull-over n’a plus aucun secret. Chaque année,
son entreprise, Jo’Ben, en fait fabriquer un bon million. Le rachat de la
licence d’exploitation pour l’Europe des pulls Rica Lewis a même conforté
sa place sur son créneau. “On souhaite désormais apparaître aux yeux de
nos clients et de nos prospects comme “le” spécialiste du pull-over. Celui
qui maîtrise toutes les données du marché”, explique Nathan Gabay.
Jo’Ben s’est donc naturellement tournée vers une politique de sourcing.
Objectif : proposer, en permanence, le bon produit au bon moment. “Tous
les clients souhaitent avoir la meilleure qualité et le meilleur prix dans un
délai donné. En planifiant avec nous leurs besoins, ils savent que nous leur
fournirons ce qui se fait de mieux en fonction de leurs impératifs. Le
produit commandé à huit jours et le produit planifié à deux mois n’ont
évidemment pas le même prix. D’où l’intérêt de passer par un
professionnel du sourcing qui maîtrise la création, la qualité de
fabrication, le prix et les délais”. Fidèle à son concept de “pull service”
basé sur la créativité et la réactivité, le fabricant roannais va au bout de
ses idées. “Le sourcing est l’une des pistes à suivre par les fabricants
occidentaux pour s’adapter à la demande, d’autant qu’il ôte tout risque
au client en terme d’approvisionnement ou de mal-façon. Le risque, c’est
nous qui l’endossons, considère le président de MUTEX. La seule
restriction, pour faire du bon sourcing est d’être mono-produit afin de
vraiment maîtriser tous les paramètres et tirer de réels avantages
concurrentiels”. L’an dernier, Jo’Ben, qui compte parmi ses principaux
clients les chaînes spécialisées (Camaïeu, Promod, Pimkie...) et les grands
magasins, a stabilisé son chiffre d’affaires à 10,5 millions d’euros et a
amélioré ses marges.
DOSSIER
“Le consommateur est plus averti, plus exigeant, et il a bien raison”,
affirme Jean-Bernard Devernois, dirigeant de Devernois SA.
Henri Bel, dirigeant de l’entreprise
riorgeoise Bel Maille. Sa société
s’est notamment penchée sur les
problèmes rencontrés par les
sportifs. Elle utilise des matériaux
microthermiques, contenus dans
des millions de microcapsules,
capables d’absorber, d’emmagasiner, de répartir et de restituer, le
moment venu, de grandes quantités de chaleur.
Afin de partager les coûts de
R&D, les industriels hexagonaux
n’hésitent pas à mettre leurs
expériences en commun. Le
réseau national R2ith (Réseau
industriel d’innovation du textilehabillement) a ainsi labellisé une
dizaine de programmes de
recherche : plate-forme technologique pour le non-tissé, métrologie des orthèses textiles, fonctionnalisation de supports textiles
sous faisceau d’électrons, amélioration des performances au
feu...
L’intégration des outils
numériques
A Roanne, le CNNITH (Centre
National du Numérique et de
l’Innovation Textile-Habillement)
s’est distingué récemment en
lançant une première “cyber-collection”. Une dizaine d’industriels
dont Mado Marcel (Neaux), Intexa
(Roanne) et Christian Cane
(Roanne) conçoivent actuellement une garde-robe virtuelle
sous la direction du cabinet de
style et de tendances Nelly Rodi.
“Nous voulons prouver que les
outils numériques constituent
pour la profession une alternative
à la conception et à la réalisation
classique de vêtements”, explique
Yann Perruchot, chef de projet au
sein du CNNITH. Douze vêtements vont être imaginés. Ils
seront conçus virtuellement pour
une famille de trois personnes
suivant quatre scènes de leur vie
quotidienne. “Le numérique confère deux avantages essentiels :
la diminution des coûts de production et la réduction des délais
de réalisation”, poursuit Yann
Perruchot. “Cela permet surtout
de gagner du temps très en
amont, poursuit Marc Broyer,
pdg d’Intexa. Cela évite les
allers-retours, facilite la compréhension entre les créatifs et la
technique, et permet à nos clients
JUIN 2004 >Roanne Éco< 15
DOSSIER
INDUSTRIE
Biennale de Roanne : un “Davos” du Textile
de se faire une idée précise de ce
que l’on peut faire avec nos produits, ce qui n’est pas toujours le
cas avec de simples échanges
d’échantillons”. L’expérience arrivera à son terme à l’automne
prochain avec une mise en scène
des différentes réalisations. Un
véritable défilé de mode virtuel...
La moindre erreur de
segmentation est lourdement
sanctionnée
Autre piste de développement :
l’approche marketing. Face à un
consommateur de plus en plus
zappeur, capable dans la même
journée d’acheter un produit de
grande série bon marché et
un produit de marque haut de
gamme, les plus sérieux observatoires de consommation en perdent leur latin. Le traditionnel
classement des individus par
famille est désormais complètement décalé. “Le consommateur
est plus averti, plus exigeant, et il
a bien raison”, explique JeanBernard Devernois qui, à la tête
de son groupe de prêt-à-porter
féminin, tente “de donner satisfaction à des femmes modernes,
rodées au shopping. Elles veulent
être aussi libres dans leurs vêtements que dans leur vie”.
Les jeunes, dès la tranche 12-14
ans, sont aussi très courtisés par
les professionnels du marketing.
“Ce ne sont plus des suiveurs,
mais des prescripteurs”, note
Jean-Bernard Devernois. Moins
sensibles aux discours publicitaires de masse, ils imposent
leurs propres codes de communication. Et ne font pas de
cadeau : la moindre erreur de
segmentation est lourdement
sanctionnée. Vouloir impunément
décliner une gamme junior en
gamme enfant peut jouer des
tours. Plusieurs marques l’ont
déjà appris à leurs dépens.
Le consommateur est également
de plus en plus sensible à la
manière dont a été conçu le produit, notamment sur les
méthodes de travail. La notion
de citoyenneté avance et s’impose
non seulement aux fabricants
16 >Roanne Éco< JUIN 2004
mais également aux distributeurs
qui, sous la pression d’associations, se font plus sélectifs.
Des campagnes de plus
en plus personnalisées
Le client revendique plus d’authenticité mais également plus
de proximité. “Il y a 20 ans, une
marque diffusait la même campagne de publicité dans tous les
pays. Aujourd’hui, il n’en est
plus question. Les campagnes
sont très personnalisées”, explique
Jacques Séguéla, vice-président
d’Euro Advertising, “grand
témoin” des travaux de la
Biennale roannaise, qui se penchera également sur les segmentations imposées par les nouveaux
modes de vie. “La vie est multiple,
reprend Jean-Bernard Devernois.
Elle foisonne d’occasions diffé-
rentes. Le vêtement fait partie de
ces occasions. Il ne doit pas
gêner, il doit mettre à l’aise. Et si
ce n’est pas le cas, on le jette”.
L’arrivée en force
du merchandising
Avoir un bon produit et bien
connaître son public ne suffisent
cependant pas. Les circuits de
distribution, tous secteurs
confondus (habillement, ameublement, décoration...), sont de
plus en plus variés (grande distribution, commerce de détail,
chaînes spécialisées, grands
magasins, vente à distance...) et
incarnent autant de techniques
de vente et d’approches consommateurs différentes. La progression du e-commerce (+67% en
France en décembre 2003,
700 millions d’euros de CA tous
secteurs confondus) offre une
nouvelle voie de distribution, et
pas seulement aux vépécistes.
Sur les circuits plus traditionnels,
les fabricants ont dû composer
avec le recul du commerce indépendant, même si ce dernier s’est
ressaisi en centre-ville. Certains
ont fait le choix d’ouvrir leur
propres boutiques en créant ou
en renforçant l’impact de leur
marque, d’autres ont préféré
soutenir leur réseau en mettant
en place différents partenariats,
le mix des deux formules étant
également pratiqué.
Mais l’évolution la plus marquante de ces dernières années,
c’est l’arrivée en force du merchandising. Objectif : capter
l’intérêt du consommateur par
tous les moyens (PLV, animations,
packaging, visuels, mobiliers...).
“Griffon” a toujours du souffle
D
ans sa jeunesse, Raoul Griffon a nagé le 100 mètres
sous la minute. Aujourd’hui, il arpente les terrains
de rugby et suit la foulée de son épouse à la course à
pied. Jamais à bout de souffle, il fait partager à ceux
qui l’entourent son incroyable dynamisme. Ce qu’il
appelle son “optimisme réaliste”. “Notre métier est
formidable. Il n’est pas toujours facile. Moi, j’ai
toujours cru dans le textile et j’y croirai toujours”. Sans
faire table rase du passé, l’entreprise qu’il dirige a
entamé une métamorphose impressionnante. Côté
communication, la marque “Griffon” a remplacé le
“Griffon Frères”, et le logo a été stylisé. Côté
collection, le spécialiste du prêt-à-porter féminin maille
a adopté le total-look : “Nous avons élaboré des
thématiques pour répondre aux envies de nos clientes
qui sont des femmes élégantes, actives, dynamiques.
Nous avons travaillé sur les coloris qui guident les
déclinaisons à l’intérieur du thème”. Côté distribution
enfin, “Griffon” s’appuie toujours sur sa boutique
parisienne et vient d’en ouvrir une autre près de
Clermont-Ferrand (Issoire). L’entreprise dispose
également d’un point de vente à Roanne, près de son
siège, et d’un magasin de gros au cœur du sentier
parisien. Réservé aux détaillants, celui-ci incarne aussi
un changement de stratégie. “Il s’agit d’un magasin
d’actualisation et non de réassort comme par le passé.
En fin de saison, on adapte nos collections pour que
nos distributeurs puissent relancer leur proposition”.
Dans les mois qui viennent, Raoul Griffon va également
finaliser un projet de “partenariat enseigne” avec une
partie de ses 1200 distributeurs-détaillants en France.
En interne, le chef d’entreprise roannais a réussi à
donner une “âme” à ses troupes. Le maintien d’une
partie de l’outil de production n’y est pas étranger.
“Nous sommes encore complètement intégré en
tricotage rectiligne grâce à une vingtaine de métiers. A
côté de cela nous sous-traitons sur Roanne ou au
Maghreb. Les effectifs de production diminuent,
d’autres secteurs progressent. C’est cela, l’évolution. Je
n’ai jamais eu à effectuer un licenciement sec et
j’espère que cela n’arrivera jamais. En revanche, nous
planifions avec une grande rigueur les départs en
retraite afin de garder dans l’entreprise du savoir-faire,
de la matière grise, de la créativité”. Raoul Griffon,
l’enthousiaste, a encore des projets plein la tête. Il les
conduira avec son fils Guillaume. Après des études
d’arts aux Etats-Unis, celui-ci planche sur le
développement de l’infographie au sein de l’entreprise
familiale qui emploie 80 personnes et a réalisé, en
2003, 13 millions d’euros de chiffre d’affaires.
INDUSTRIE
Les marques planifient leur offre
grâce à des politiques d’actualisation de plus en plus pointues.
“Les collections ne doivent plus
être statiques. Une cliente passe
une fois, deux fois dans un
magasin. La troisième, si rien
n’a changé, vous pouvez être
certain qu’elle ne s’arrêtera
plus”, explique Yves Mosnier, à
la tête de la marque roannaise
“Le Petit Baigneur”.
Les nouvelles technologies,
notamment la Rfid (technologie
d’identification par ondes radio),
vont amplifier le mouvement.
L’arrivée sur le marché de ces
“étiquettes intelligentes” vont
permettre d’assurer une meilleure
traçabilité des produits et de les
amener au plus vite en linéaires,
les logisticiens ayant déjà mesuré
l’impact d’une telle innovation
sur leur organisation interne. A
court terme, les étagères devraient
elles aussi être dotées de neurones : lorsqu’un article quittera
l’étagère, l’information sera
transmise instantanément. S’il
est reposé, l’hésitation du
consommateur sera transmise
au fabricant qui tentera de l’analyser...
Chaque jour qui passe voit
naître un nouveau métier
La Biennale roannaise consacrera
également une table ronde aux
salons du futur. “Le salon, c’est
l’événement incontournable quel
que soit le métier exercé au sein
de la filière, explique Christian
Cane, pdg de Création Mervil.
C’est aussi un secteur en pleine
évolution. Je crois que l’on va
vers une spécialisation des salons
par pays avec, sans doute, en
France, une prédominance de la
lingerie, puisque nous avons la
chance d’organiser le plus grand
événement au monde, le Salon
International de la Lingerie, et
d’avoir en province un salon de
qualité, Lyon Mode City”.
Autour de Nathan Gabay, président de MUTEX, les nouveaux
métiers et compétences textiles
seront évoqués. “Des métiers de
Quand Roanne fait des “Folies”
L
e bilan des premières “Folies Textiles de Roanne” a été comptable :
41 000 visiteurs accueillis, dont 18 000 extérieurs au bassin local, 15 300
passages en caisse, 60 000 pièces vendues, 826 000 euros de chiffre
d’affaires. Il a aussi été moral : cette première vente groupée* a confirmé
la capacité des entreprises locales à mener à bien des projets commun sous
la bannière MUTEX. “Nous voulions faire reconnaître Roanne dans sa
grande variété de compétences textiles. Plus notre région aura une image
forte, plus il sera facile d’infléchir des donneurs d’ordres”, explique Marc
Jakubowicz (Rose Pomme). Quelques jours après l’opération, certains
détaillants, interpellés par leurs clients habituels, ont d’ailleurs pris contact
avec plusieurs exposants. “Le but de cette première n’était pas forcément
la rentabilité financière, compte tenu de l’important budget de
communication engagé, des coûts salariaux et des marges pratiquées.
Mais cela a permis de réduire nos stocks et, pour beaucoup, d’avoir un
contact avec le public. Pour des fabricants c’est très précieux, et
malheureusement trop rare”. La reconduction de l’opération l’an prochain
est d’ores et déjà acquise. Une édition “automne-hiver” pourrait même
être organisée dès le mois de novembre 2004. “Dans le textile, il y a deux
saisons. Deux “Folies Textiles” semblent donc logiques”, poursuit Marc
Jakubovicz qui veut battre le fer pendant qu’il est chaud. “Le vrai succès,
on le mesurera lors des prochaines ventes : si on double le nombre de
visteurs extérieurs, alors le concept aura fait ses preuves”.
(*) Les 19 fabricants regroupés à l’Espace Congrès de Roanne, du 22 au 25 avril
dernier : Création Mervil (Roanne), Cukier (Roanne), Duo Tech'Style (Roanne),
Equation (Riorges), Frantech (Roanne), Gérard Matel (Riorges), Jo’ Ben (Roanne),
Jo’ Sam (Roanne), Montrico (Roanne), Pauporté (Le Coteau), Rose Pomme (Riorges),
Lewinger (Roanne), Tricot Moss-Le Petit Baigneur (Roanne), La Mascotte (Roanne),
Carré Blanc (Roanne), Muguet (Charlieu), Rotkopf (Riorges), F.G.M. (Roanne),
Mic Mod (Riorges).
DOSSIER
Show-mode : 3000 personnes attendues
D
ésormais intégré au programme de la Biennale, le show-mode
permettra de découvrir l’immense variété du textile-habillement
roannais. Deux séances sont programmées, le mardi 29 juin (17h30 et
21h), salle Fontalon. Comme
chaque année, 3000 personnes
sont attendues. “C’est la
rencontre d’une ville et de son
industrie textile, explique Raoul
Griffon, président de l’UIT
Roanne et Régions. Une
vingtaine d’entreprises ont
répondu à notre invitation et
présenteront leurs modèles,
toujours sous la direction
artistique de la société
Mégalithe”. Les élèves du LP
Carnot et les étudiants stylistes
de Créatech (Technopôle
Diderot) seront également
associés, de même que le
créateur roannais Jean-Louis
Kurpiel.
production disparaissent au profit
de métiers à compétences élargies
(méthodes, logistique, sourcing,
achat international...), ceux de la
création se professionnalisent en
intégrant de plus en plus de
compétences marketing et merchandising, tandis que les
métiers de la distribution sont en
pleine mutation. Améliorer ses
performances de vente passe par
la mise en scène du produit, la
valorisation des matières, explique
Yves Hugot, consultant textile et
directeur de l’institut de formation
Créatech. Chaque jour qui passe
voit naître un nouveau métier.
C’est la preuve d’une profession
en pleine évolution qui cherche
des signes forts pour se positionner”.
Des signes qu’elle trouve parfois
en commun. Les programmes
MUTEX, via le groupement
d’employeurs GEM (250 personnes formées en six ans, 100
contrats en cours), Vision Compétitive, et une approche canadienne
par compétences, seront présentés
aux congressistes.
Comme à son habitude, la
Biennale élargira le débat à
d’autres professions. “On assiste
à un décloisonnement de plus en
plus marqué, indique Eric Mézin,
qui dirigera une table ronde “interdisciplinarité-intersectorisation”
au côté de Guy Monroe, spécialisé dans la fabrication d’étiquettes viticoles haut de gamme.
Le client a le même raisonnement
lorsqu’il se trouve devant un
produit de consommation, qu’il
s’agisse d’un pull-over ou d’une
cafetière”.
La Chine, usine du monde
et eldorado
Enfin, l’un des temps forts de
l’évènement sera probablement
la partie consacrée à la Chine.
Le “big-bang” du 1er janvier 2005,
qui marquera le démantèlement
des accords multi-fibres, va
accélérer la mondialisation des
marchés du textile-habillement.
Les stratégies de sourcing vers
l’Asie devraient s’accélérer, et la
Chine, déjà considérée comme
“l’usine du monde”, va renforcer
son attractivité. “En Chine, il y a
un possible à tout, affirme
Xavier Marin, délégué général
de la Fédération de la maille. Mais
la Chine, c’est aussi un marché
qui s’ouvre avec 1,4 milliard
d’habitants dont 400 millions
dotés d’un fort pouvoir d’achat”.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 17
RUBRIQUE
INDUSTRIE
Biennale de Roanne : un “Davos” du Textile
Même si la conquête de ce nouvel
eldorado réclame patience et
subtilité, les résultats sont au rendez-vous : 46 marques de luxe
françaises sont présentes dans 22
villes chinoises. Elle y ont réalisé
en 2003, 5% en moyenne de leur
chiffre d’affaires.
La faiblesse des droits de douane
est une incitation supplémentaire
à l’investissement, à condition
d’éviter les pièges. “Pour réussir il
faut trouver un partenaire chinois,
ce qui n’est pas facile à cause
principalement de la langue. Les
problèmes de propriété, à tous les
niveaux, peuvent également être
un frein à un bon développement.
Mais la France a une excellente
image. L’important est de tenir
ses engagements, ce que font très
bien les Italiens. Ils sont d’ailleurs
plus nombreux que les Français
en Chine et mieux implantés”,
poursuit Xavier Marin. Tout en
prophétisant “plus de 20 ans de
progression régulière du pouvoir
d’achat d’au moins un tiers des
Chinois”. Largement de quoi
compenser les caprices occidentaux de la croissance.
Frère Samuel : “Retrouver l’intelligence de ce que l’on fait”
T
rois jours par mois, Frère Samuel quitte sa
communauté installée à Saint-Jodard, au Sud de
Roanne. Moine-philosophe, il a été désigné, en 2001,
parmi les cents “Global leaders for tomorrow” à Davos. Il
a choisi le terrain de l’entreprise et des décideurs pour
faire passer ses messages. Peugeot, La Redoute,
l’Aérospatiale ont fait appel à sa réflexion. Au côté de
Lucien Deveaux, il ouvrira la Biennale Textile 2004. Une
façon de placer l’homme au centre des débats . “Nous
avons un immense jardinage de la personne à accomplir,
affirme-t-il. Le plus urgent, c’est de perdre du temps, de
débrayer de la drogue de l’efficacité. Le “plus je
réfléchis, plus je suis efficace” est archi-faux. Il faut
revenir au présent, car l’intelligence de ce que l’on fait
est en train de se perdre”. Et devant une profession qui
doute, il fera paradoxalement l’éloge de la fragilité. “A
force de vouloir tout gérer, on n’avance plus. Notre
société a contracté depuis Descartes une maladie qui
nous fait vivre dans la perpétuelle contrainte des
obligations. Nous vivons dans l’obsession de la
suppression des défauts. Ce n’est pas grave d’être fragile,
c’est une chance”. C’est dans “ce réancrage humain” que
des régions et des entreprises sont sorties de l’ornière,
estime-t-il. Roanne serait sur cette voie : “C’est une
région que j’ai quittée, il y a quinze ans, en pleine dépression suicidaire. Je la retrouve aujourd’hui en phase de
rebond grâce à des hommes, à des initiatives collectives. Personne ne s’en sort tout seul : l’autre n’est jamais
facultatif”. Le travail de différenciation et de créativité accompli par la filière du textile-habillement lui semble
essentiel. “Il faut savoir se déconstruire pour reconstruire. Le bon pilotage s’appuie sur la valeur que l’on donne à
tout ce que l’on entreprend”.
Jacques Séguéla : “Stopper la crise de foi”
R
oanne veut faire de sa Biennale 2004, le “Davos” du Textile. Y aurait-il du Séguéla la-dessous ?
“Pas du tout. J’aurai bien aimé mais la formule n’est pas de moi”, avoue le vice-président d’Havas
Advertising, 4ème groupe mondial de communication (320 filiales, 20 000 salariés, 15 milliards d’euros
de CA). Celui qui, à 20 ans, ralliait Perpignan à Karachi en 2CV, décrochait un doctorat en pharmacie à
25 ans, et réalisait quelques années plus tard les affiches de trois candidats (J. Chirac, F. Mitterrand,
V. Giscard d’Estaing) pour la même élection, sera “le grand témoin” de l’événement roannais : “J’ai
toujours été passionné par ce secteur qui a plus que jamais besoin du marketing et de la
communication pour trouver de nouvelles voies. Car, au delà de la crise économique qui le freine, le
textile est en pleine crise de foi. C’est une profession qui pendant trop longtemps s’est accrochée à
son passé plus qu’elle n’a préparé son futur”. Une profession qui n’est pas sans lui rappeler celle de
l’automobile au début des années 90 : “Il y a 15 ans, l’automobile en France était donnée pour morte.
Personnellement, j’ai vécu dans ma chair la disparition annoncée de Citroën. Mais grâce à
l’innovation, au design et une communication bien ciblée, les marques françaises ont repris le dessus.
Et depuis trois ans, Citroën est la marque qui a le plus progressé dans le monde”. Pour Jacques
Séguéla, pas de doute, “la survie” du textile-habillement français est dans la distribution :
“La production a changé de terrain. Certains pays nous l’on confisquée et la Chine ne cesse
d’amplifier le phénomène. Mais elle va aussi ouvrir son marché. Il faut profiter de la véritable
estampille française pour être les numéros 1 de la distribution. Zara ne devrait pas être espagnole,
elle devrait être française ! La France est à l’origine de 45% des marques de luxe mondiales. Cela doit
avoir des retombées encore plus positives pour notre pays”. Il faudra mener, en parallèle, un combat
plus soutenu contre la contrefaçon. “La contrefaçon est un acte criminel qui tue nos emplois. Les
pouvoirs publics se mobilisent mais il faut aller encore plus loin. Il faut que l’acte citoyen accompagne
l’acte d’achat. C’est une tendance du moment dont le textile doit profiter”.
18 >Roanne Éco< JUIN 2004
HAUT DE GAMME
RUBRIQUE
question à
Bouton-Renaud sur du velours
Le groupe lyonnais a pris les commandes de la Manufacture de Velours et Peluches
installée à Saint-Just-en-Chevalet. Sa confection unique en France du velours Jacquard
fait le bonheur des plus grands noms du prêt-à-porter de luxe.
ienvenue aux pays des petites bobines.
Derrière la porte de la Manufacture de
Velours et Peluches, accolée aux pentes
de Saint-Just-en-Chevalet, elles vous accueillent
par milliers. Leur forme, leur agencement, leur
débit, vous font comprendre qu’elles sont là
pour accomplir
une noble tâche :
elles confectionnent
le fameux Velours
Jacquard.
Ce tissu tridimensionnel fait partie
des plus difficiles
à fabriquer. “Il est
issu d’une technique très complexe. Il s’agit de
résoudre un problème physique
d’apport du poil
par les petites
bobines, du fil par
les navettes et des
chaînes en tissédouble”, résume
Jean-François Renaud, gérant de la société filiale
à 100% du groupe lyonnais Bouton-Renaud.
L’histoire des deux entités a toujours été intimement liée. Lorsque l’entreprise de Saint-Just-enChevalet, relancée en 1982 sous la forme d’une
SCOP (Bel d’Urfé), a de nouveau balbutié en
1997, Bouton-Renaud a spontanément franchi le
pas de la reprise. “La SCOP a rencontré le problème classique de ce genre de structure au bout
de quinze ans : des prises de décisions qui tardent
et des investissements qui ne se font pas”. A
contre-courant de nombreux professionnels attirés
par les seules sirènes du négoce, Bouton-Renaud
est passé du statut de donneur d’ordres à fabricant,
intégrant au passage une teinturerie. “Nous
sommes désormais un veloutier à part entière”.
Et fier de l’être.
Au cœur de l’atelier sanjustois, vingt métiers
Jacquard produisent chaque semaine 80 mètres
de tissu d’une extrême qualité. Ils côtoient une
soixantaine de métiers classiques destinés à la
fabrication d’unis. La confection est réalisée à
partir de fonds soie avec ajout de matières naturelles (coton, lin) ou artificielles (viscose). Les
écrus, livrés au teinturier pour les phases d’apprêts
et d’ennoblissement, représentent le nec plus
ultra. Ce positionnement “haut de gamme” n’est
B
pourtant pas délibéré. “C’est tout sauf un choix,
renchérit Jean-François Renaud. C’est un salut.
Il faut réaliser, en France, quarante opérations
différentes pour obtenir le produit final. Vous
imaginez le coût que cela représente. Quitte à
être plus cher que les autres, autant aller au fond
des choses plutôt
que de diminuer la
qualité et de subir
de plein fouet la
concurrence”.
Spécialisée dans
l’habillement, l’entreprise BoutonRenaud fournit les
confectionneurs et
fait le bonheur du
prêt-à-porter de
luxe : Prada, Dior,
Armani, Gucci,
Ralph Lauren...
Robes, chemisiers
longs ouverts, pantalons, le velours
Jacquard est un
passe
partout.
“Dans l’esprit des gens, ce n’est pas du velours.
C’est du velours light”, indique le chef d’entreprise.
Produit d’hiver par excellence, le velours n’autorise aucun faux-pas commercial : “Il y a une saison
et il ne faut pas la rater. De mi-décembre à fin
janvier, il faut inventer en vue des défilés, et de
février à mai, il faut produire. Et quand vous
avez une guerre d’Irak au beau milieu, cela peut
être catastrophique”. La Manufacture de Velours
et Peluches réalise à l’export 70% de son chiffre
d’affaires (700 000 euros au total), vers une douzaine de pays, dont les Etats-Unis, le Canada, le
Brésil, l’Arabie Saoudite, l’Italie, la Corée du
Sud, le Japon...
Le groupe emploie 50 personnes, dont 27 à
Saint-Just-en-Chevalet, qui sera le théâtre le
26 juin prochain d’un défilé de mode orchestré
par les habitants du village, les élèves de cinq
collèges et les salariés de l’entreprise. “Quand
nous sommes arrivés, nous avons remarqué que
les gens de la Manufacture n’étaient pas vraiment conscients de la qualité des produits qu’ils
confectionnaient. Le fait d’ouvrir l’entreprise
vers l’extérieur a changé leur appréciation. Il
serait aujourd’hui impossible de trouver en ville
une telle qualité de travail manuel”.
Jacki Caro,
enseignant-chercheur
ISTIL Roanne (Université
Claude-Bernard Lyon 1)
Que pensez-vous des mesures
annoncées récemment en faveur
de la recherche ?
“J
e pense, tout d’abord, qu’il est
dommage d’avoir eu à imposer
trois mois de fronde pour entendre
enfin dire que “la recherche est une
priorité pour la France”. Les revendications urgentes ont été satisfaites
avec notamment la création de 550
postes statutaires (chercheurs, ingénieurs, techniciens) et le renfort de
la recherche dans l’enseignement
supérieur par 1000 nouveaux
emplois dont 700 professeurs. Mais
il faut se rendre à l’évidence : tout
reste à faire sur le moyen et long
terme. En effet, ces mesures vont
pour l’heure atténuer la désespérance des plus jeunes chercheurs,
mais l’avenir va reposer sur la qualité
des Assises de la Recherche, des travaux du Comité d’Initiative et de
Proposition (CIP), et du contenu précis de la loi de programmation et du
budget 2005. Une bonne politique
de recherche implique forcément des
prises de risques, de la patience, de
l’anticipation et de l’enthousiasme.
Pour avancer et se mettre au niveau
des Etats-Unis, il convient de réfléchir
à la rénovation de l’organisation de la
recherche, de mieux répartir les
grandes charges (formation,
recherche, administration) des
enseignants-chercheurs, de mieux
les évaluer et donc de les rémunérer
à leur juste valeur. Les ponts
recherche privée/publique et relations Universités/Industrie devraient
se développer, ce qui implique aussi
un changement de mentalités de la
part de ceux qui attendent des
retombées immédiates des travaux
de recherche. La mise en place d’un
système de renouvellement des
chercheurs est également de nature
à ce que les meilleurs ne partent pas
vers des cieux californiens après que
notre société les ait formés”.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 19
RUBRIQUE
INDUSTRIE
Roanne à la Une
Au palmarès des cent villes de
France dressé par le magazine
l’Express, Roanne est loin de faire
mauvaise figure. Si le classement
n’est pas des meilleurs sur les items de
la culture (96ème) et de la puissance
économique (88ème), les résultats de
notre ville en matière de sécurité
(4ème rang), logement (16ème), éducation (38ème), commerce (10ème), se
révèlent tout à fait excellents,
notamment si l’on considère que les
villes moyennes y sont comparées à
Paris et aux grandes métropoles
régionales. “Ces résultats représentent une divine surprise, estime
Jean-Bernard Devernois, pdg de
Devernois SA, membre élu de la CCI
du Roannais. Nous avons tellement
l’habitude de lire de mauvais jugements sur notre ville que je ne m’attendais pas à de telles positions. Ces
classements ont le mérite d’être
fondés sur des notions objectives,
qui nous sont largement favorables.
Si l’on considère par exemple, l’enclavement routier, un point jugé systématiquement critique par les
Roannais, Roanne est classée 43ème
sur 100, (avant la réalisation de
l’A89) ce qui veut dire que 57 villes
sont moins bien classées que nous.
Qui l’aurait cru ?”
A lire également, le dossier spécial
du Nouvel Observateur consacré à
Roanne. Où l’on (re)découvre, en
douze pages, les talents, trésors
cachés, mais aussi points forts et
points faibles de la région.
en bref
Le Roannais sur France 5
Deux films ont été tournés en
Roannais afin de présenter la
démarche “Pays”. Après une présentation, en avant-première, à
l’Espace Renoir en mars dernier, ils
ont fait l’objet de deux diffusions
sur France 5 en mai, dans le cadre de
l’émission “Les Amphis de France 5”.
20 >Roanne Éco< JUIN 2004
Michelin : trente bougies
et des millions de pneus
Au rythme de quatre millions de pneus “très haut de gamme”
fabriqués chaque année, l’usine roannaise de Michelin équipe la plupart
des grands constructeurs mondiaux. Elle célèbre cette année son 30ème anniversaire.
a planète Bibendum Roanne est en ébullition. Elle fête, depuis le début de l’année,
ses trente ans d’existence, qui l’ont vu
passer de 350 “habitants” en 1974, à 930 aujourd’hui ! Sa superficie a aussi augmenté : ses
82 000 m2 bâtis sur une vingtaine d’hectares
(stockage Valmy compris)
ont conforté, au fil des
ans, son statut de premier
opérateur privé de l’agglomération roannaise.
Michelin Roanne est spécialisée dans la fabrication
de pneumatiques très haut
de gamme 16, 17 et 18
pouces (fiabilité jusqu’à
300 km/heure sur circuit).
La majeure partie de sa
production (4 millions de
pneus par an) est vendue
directement aux grands
constructeurs étrangers
(BMW, Audi, Volkswagen,
Mercedes, Saab, Volvo,
Nissan, Opel) et français
(Renault, Peugeot, Citroën)
pour certains de leurs
modèles haut de gamme.
Les pneumatiques “made
in Roanne” sont utilisés à
75% en “première monte”, et à 25% en produits
de remplacement via les réseaux Euromaster,
Feu Vert, L’Auto Leclerc, G6, Siligom, Norauto
et Point S.
Chaque année, plusieurs millions d’euros sont
investis afin d’adapter les moyens de production
à la multiplication des nouvelles gammes. “La
multiplication des modèles pratiquée par les
constructeurs a entraîné de notre part la mise en
place d’une forte politique de différenciation
de produits, explique Thierry Chiche, 33 ans,
directeur de Michelin Roanne depuis l’été dernier.
Le nombre de produits fabriqués par Michelin
Roanne a ainsi été multiplié par dix en quinze ans”.
Si la R&D “produits” est effectuée à ClermontFerrand, l’usine de Roanne a toutes les cartes en
main pour gérer cette complexité industrielle.
C’est sur ce point qu’elle sera jugée à l’avenir.
L
“Nous avons des personnels de bon niveau. Il
faut continuer à aller de l’avant, et à être encore
plus performant. Nous avons besoin d’améliorer
notre compétitivité. Le groupe nous a fixé des
objectifs de performance de progrès très précis
sur trois ans. A nous d’être à la hauteur”,
explique Thierry Chiche,
qui compte “chasser la
complaisance”. “Rien
n’est pire que d’être
complaisant et de dire :
j’y suis arrivé. Nous
devons entrer dans une
logique de progrès permanent. Nous avons chez
Michelin des valeurs historiques qui portent sur le
respect des hommes, des
clients, des actionnaires,
de l’environnement et des
faits. Notre exigence
individuelle et collective
doit en permanence nous
faire respecter les faits
pour construire robuste.
On ne bâtit pas une
cathédrale sur du sable”.
L’unité de Roanne, qui
s’appuie sur 50 000 heures
de formation par an et
s’est ouverte à des consultants extérieurs pour
affiner son plan d’amélioration de la compétitivité, a également intégré de nouvelles méthodes
de progression. Elle a ainsi développé les fameux
chantiers Kaizen basés sur la progression par
percée sur une semaine.
“L’insertion plus harmonieuse dans la ville et
la région” fait également partie des objectifs
qualitatifs de Michelin Roanne qui a mis en place
plusieurs temps forts afin de souffler ses trente
bougies : visites du site, publication d’un ouvrage
écrit par huit jeunes retraités, et “Michelin Junior
Bike”, organisé place des Promenades, à l’attention des jeunes roannais de quatre à onze ans.
Les festivités prendront fin, les 12 et 13 juin, à
l’occasion d’un grand week-end réservé aux
salariés et aux proches de l’usine. L’esprit de
famille Michelin, encore et toujours...
INTERNATIONAL
RUBRIQUE
question à
Bel Maille se développe
aux Etats-Unis
Le tricoteur riorgeois, qui figure parmi les leaders européens sur son marché,
vient de mettre en place deux agents à New-York et Los Angeles.
Sa part export atteint désormais 50%.
a stratégie est aussi immuable qu’efficace.
Lorsque Bel Maille décide d’explorer de
nouvelles contrées, elle trouve d’abord un
agent, participe à un salon local et, pour se donner toutes les chances de réussir, personnalise
son offre en fonction des informations prises
auprès des prospects et clients. “Le temps où la
création
française
s’imposait quoiqu’il
arrive est révolu,
explique Véronique
Renucci. Nous avons
fait beaucoup d’efforts ces dernières
années pour nous
adapter aux différentes zones mondiales. C’est cette
adaptabilité qui fait
notre force. Notre
collaboration avec
nos clients-cibles nous
permet d’enrichir les
collections tout au
long de l’année”.
Jusqu’alors présente
sur le marché américain via un agent
situé au Canada, l’entreprise riorgeoise a
décidé de passer la vitesse supérieure. Il y a un
an, elle se dotait d’un agent à New-York. Début
2004, elle a entrepris la même démarche sur la
côte Ouest (Los Angeles). Après l’Europe (80%
de l’export) et le Japon, les Etats-Unis représentent une part croissante de l’activité de l’entreprise à l’international.
“Ces deux nouvelles représentations ne sont pas
le fruit du hasard”, reprend la co-dirigeante de
l’entreprise, au côté de son frère, Henri Bel.
L’entreprise mise sur une remontée du billet vert
et sur une certaine parité euro-dollar pour être en
bonne position sur ce marché. “Nous mettons en
place une démarche de notoriété pour être prêts
le moment venu. L’objectif est d’atteindre là-bas
un million d’euros de chiffre d’affaires d’ici deux
ou trois ans. Nous nous adressons principalement
L
aux grandes chaînes de magasins à l’influence
croissante”.
L’entreprise participe chaque année à un salon à
New-York pour faire connaître ses produits. Elle
rencontre également la plupart de ses clients
étrangers lors du salon Première Vision, à Paris.
“Récemment, nous avons reçu sur notre stand
plus de 700 clients
afin de leur présenter
nos collections été
2005”,
indique
Véronique Renucci,
satisfaite des résultats
obtenus dans le Sud
de l’Europe. “Grâce à
ses centrales du type
Mango ou Zara,
l’Espagne est très
dynamique, de même
que l’Italie, performante sur le haut de
gamme et qui a su
maintenir un commerce indépendant
fort”.
Bel Maille (150 salariés) est désormais
présente dans une
vingtaine de pays et
compte 25 agents.
Son service export interne est composé de cinq
personnes, dont deux responsables de zones.
Pour la première fois de son histoire, sa part
export a atteint, en 2003, la moitié d’un chiffre
d’affaires global de 28 millions d’euros.
Le tricoteur riorgeois figure parmi les leaders
européens du tissu maille moyenne et haut de
gamme. Ses deux collections annuelles, qui
comptent environ 300 références, s’adressent
principalement au prêt-à-porter féminin (60% de
son activité) mais également aux lignes masculines, à l’enfant, à la lingerie, au maillot de bain,
au sport... Chaque année, 5000 à 6000 kilomètres
de tissus sont produits par l’unité riorgeoise qui
s’est dotée, il y a trois ans, de sa propre unité
d’ennoblissement pour ses fils teints.
Patrick Vincent,
direction “entreprises”
de l’Assemblée des Chambres
Françaises de Commerce
et d’Industrie (ACFCI)
De nouvelles obligations
réglementaires régissent
les emballages en bois sur le plan
international. De quoi s’agit-il ?
“D
es pays comme le Canada, le
Mexique, et bientôt les EtatsUnis, imposent progressivement l’entrée sur leur territoire des seuls
emballages en bois brut (palettes,
bois de calage, bois d’emballages...)
traités selon la norme internationale
phytosanitaire NIMP 15 destinée à
ralentir la dissémination d’organismes nuisibles. La Corée du Sud et
la Chine devraient suivre la même
voie. Dans le cadre de la “Convention
Internationale pour la protection
des végétaux”, la France s’emploie à
transposer cette réglementation et
à organiser l’application de la norme
par la mise en place d’un programme
sanitaire des emballages en bois. Les
méthodes admises sont le traitement
thermique du bois ou sa fumigation
au bromure de méthyle. Le programme français limite l’agrément
aux seuls producteurs et réparateurs
d’emballages bois. Il exclut ainsi la
possibilité, comme par le passé, de
confier au transporteur-chargeur la
fumigation des palettes chargées
dans des zones portuaires ou logistiques. Il s’agit là d’un élément très
important à prendre en compte de
la part des entreprises exportatrices.
Localement, la DRAF (Direction
régionale de l’agriculture et de la
forêt) et les transporteurs peuvent
compléter l’information des entreprises, de même que le site très
documenté du syndicat national des
fabricants de palettes en bois
(www.sypal.fr)”.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 21
RUBRIQUE
COMMERCE DISTRIBUTION
question à
Séma nage dans le bonheur
Jocelyne Panserat,
chargée du “commerce
en centre-ville” au sein
de la CCI du Roannais
Le commerce indépendant
a largement participé aux
“Folies Textiles” en animant
la ville. Quel est votre sentiment
sur cette “première” ?
“E
lle est globalement très positive. En terme d’activité, les
restaurants, cafés, bars, pâtisseries,
ont pleinement profité de l’effet de
masse et ont réalisé un bon weekend. Les activités qui n’étaient pas
directement concernées par le textile
n’ont pas enregistré de véritable
hausse de chiffre d’affaires sans
pour autant constater de baisse.
Quant aux enseignes textiles, elles
ont bien travaillé. Les gens sont
d’abord venus à Roanne pour la
vente textile mise en place par les
industriels à l’Espace Congrès, puis
ont été très nombreux à compléter
leurs envies en centre-ville, notamment en produits haut de gamme et
en produits “homme”.
Nous avons donné une bonne image
de la ville à des gens qui avaient
probablement des idées reçues. Le
mérite des commerçants est d’avoir
su proposer des animations de qualité
qui ont rappelé les grands événements commerciaux d’autrefois. Les
commerçants qui ont reçu Miss France
et Miss Mayotte avaient pour la plupart eu la bonne idée d’inviter leurs
meilleurs clients, ce qui a généré des
ventes.
Les prochaines “Folies Textiles” ? Sur
le fond, je peux dire que nous
serons de la partie. Sur la forme,
nous avons besoin de concertation,
notamment sur le plan financier. Il
ne faut oublier que pour permettre
aux commerçants de s’associer à
l’événement, la CCI a apporté les 3/4
du financement. Je suis également
satisfaite de la collaboration entre
de nouvelles générations d’industriels et de commerçants. Nous
avons joué les uns avec les autres. Le
commerce a besoin d’une industrie
roannaise forte qui maintienne des
emplois, et Roanne a besoin d’un
commerce de qualité pour maintenir
son attractivité à tous les niveaux”.
22 >Roanne Éco< JUIN 2004
La Société d’Electricité et de Maintenance Alpha s’est tournée
avec succès vers le marché de la piscine et du traitement de l’eau.
Présente dans une vingtaine de départements, elle vient d’équiper le Club Med
de Serre-Chevalier et s’est dotée d’une superbe salle d’exposition en centre-ville.
atrick Bélivaud jette un œil aux chantiers
récents. Le classement parle de lui-même :
“A gauche, c’est notre activité électricité.
A droite, l’activité piscines. Avec ça, vous avez
tout compris”. Tout compris au repositionnement
réussi de Séma (Société d’Electricité et de
Maintenance Alpha),
créée en 1991. “Au
départ, nous étions
positionnés uniquement sur l’électricité
industrielle, notamment
pour les PME du textile.
Les difficultés de ce
secteur
nous
ont
conduit à réfléchir à
une diversification”,
explique le chef d’entreprise.
Afin de ne pas couler
à pic, Séma s’est tournée vers le marché de
la piscine. Un double
salto un peu guidé par
le destin. “Le groupe
Bayrol cherchait quelqu’un pour assurer son
SAV dans la région.
Nous avons envoyé
des salariés en formation. Bayrol a été satisfait de nos prestations
et nous a confié la distribution de ses produits”.
Au fil de l’eau, Séma s’est imposée sur le marché de l’installation et de la maintenance d’équipements. “Côté installation, on s’occupe de tout,
sauf de la maçonnerie”, précise Patrick Bélivaud,
technicien reconnu et réparateur hors-pair.
Séma compte ainsi plusieurs piscines municipales à son actif : Riom, Périgueux, Millau,
Modane, La Bourboule... Son marché repose sur
une vingtaine de départements, ce qui ne l’empêche pas d’être prophète en son pays puisqu’elle
a équipé les piscines de Roanne, du Coteau, de
La Clayette (rénovation) ainsi que des campings.
Côté service, elle assure la maintenance et la
réparation des robots de nettoyage des bassins,
P
l’ensemble des régulations (gestion de la qualité
de l’eau, taux de chlore, ph...) et l’hivernage en
fin de saison. Récemment, elle a équipé le Club
Med de Serre-Chevalier et a fait l’objet depuis
d’une deuxième consultation en vue d’intervenir
sur un autre site du groupe. Ses prestations dans
le traitement des eaux
lui ont ouvert d’autres
marchés, comme celui
de la Centrale de Gravelines (Nord) équipée de
robots de nettoyage
des bassins situés au
cœur du réacteur. Son
activité électrique (20%
du chiffre d’affaires
désormais) auprès des
industriels locaux s’est
également doublée d’intervention dans le cadre
de leurs stations de prétraitement (Bel Maille,
Teintureries de Matel...).
Elle installe notamment
des indicateurs de
contrôle et des préleveurs d’échantillons.
La société, qui détient
l’exclusivité française
des robots suédois
Weda, s’est aussi tournée vers l’installation
de bassins chez les particuliers. “C’est un marché
plus local, mais qui a progressé de 30% l’an dernier”. Son nouveau magasin, installé sur 1800 m2
au bas de la rue Salengro, à Roanne, (ex-garage
Ford) propose accessoires techniques et ludiques
(gonflables en tous genres) ainsi que des spas,
jacuzzis, hammams, saunas...
L’export constituera la prochaine étape de la
société qui emploie douze personnes (dont deux
intérimaires) et a dépassé le million d’euros de
chiffre d’affaires. “Nous avons un projet en
Roumanie, dans la région de Piatra Neamt, jumelée
avec Roanne. Il y a une demande et il est possible
qu’on installe là-bas une petite structure”.
TOURISME
RUBRIQUE
question à
La renaissance
du Château de Chassignol
Sandrine et Patrick Duthy, propriétaires de la superbe bâtisse
de Commelle-Vernay depuis 2001, ont aménagé trois chambres d’hôtes.
La vie de château pour des touristes en quête de silence et de dépaysement.
n distingue son imposante architecture à
plusieurs centaines de mètres. On s’interroge sur son passé, sur ses propriétaires, passés et actuels, sur son état intérieur.
A l’approche du mur d’enceinte et de la grille
d’entrée, une partie
du mystère s’éclaircit : un logo “Bed &
Breakfast” en dit
plus sur la nouvelle
vie du Château de
Chassignol, perché
sur les hauteurs de
Commelle-Vernay.
La bâtisse du XVIème
siècle s’est transformée, en 2001, en
havre de paix pour
touristes. Sandrine
et Patrick Duthy, les
nouveaux propriétaires, ont aménagé
avec goût trois
chambres d’hôtes :
“Chardon”, meublée
années 30, “Bambou”, à la déco
moderne et raffinée,
et “Blé” style campagnard. Chacune
d’entre elles est
équipée de douches
et toilettes. Un petit
salon permet de passer quelques moments de détente, de lire, de parler.
De souffler tout simplement.
Le couple partage sa cuisine avec les pensionnaires, le temps d’un petit-déjeuner à base de
produits locaux : baguettes et croissants des boulangers de Commelle, Villerest et du Coteau,
miel, mûres “du pré d’à côté”, pêches de vignes
et “cerises du voisin”. Le tout pour 45 euros la
chambre. L’été dernier, une piscine est venue
agrémenter le tout. Belle inspiration qui a permis
d’atténuer les effets de la canicule. Cet hiver, les
travaux ont repris de plus belle. Sandrine, comptable, et Patrick, prothésiste dentaire, passent une
bonne partie de leur temps libre à l’aménagement
O
d’une nouvelle salle de petit-déjeuner, d’une salle
de jeu (billard et bar) et envisagent, à moyen terme,
de mettre en place des petits séminaires ou des
stages de découverte des métiers en partenariat
avec des artisans du cru. “On a toujours aimé ce
concept de chambres
d’hôtes, explique
Sandrine. Il faut
aimer recevoir. On
ne considère pas ça
comme une activité
commerciale, mais
comme un échange
avec des gens que
l’on ne connaît pas
et avec qui des liens
se tissent rapidement. D’ailleurs on
garde souvent des
contacts. On s’envoie des mails très
régulièrement”.
Au tout début, le
couple a surtout
accueilli des personnes invitées à
des fêtes de famille
dans la région.
“Aujourd’hui c’est
différent. Nous avons
moins de gens de
passage mais beaucoup plus de touristes qui ont décidé
de visiter le Roannais et qui restent un ou deux
jours de plus. On sent que l’identité touristique
du Roannais commence à se dessiner”. Sandrine
et Patrick jouent les guides et indiquent à leurs
hôtes les sites à ne manquer sous aucun prétexte,
ainsi que les bonnes tables.
Le référencement “Bed & Breakfast” a permis de
faire connaître Chassignol à l’étranger grâce à
une demi-douzaine de guides distribués en Italie,
en Angleterre, en Allemagne, en Autriche, au
Canada et au Benelux. Un site Internet
(www.chateau-chassignol.com) complète l’information ainsi que le bouche à oreille, sans doute la
meilleure des cartes de visite dans ce domaine.
Jean-Michel Joly,
Fondateur d’Altibulle
Quelle est l’activité d’Altibulle ?
“N
ous proposons des vols touristiques en montgolfières.
Nous avons plusieurs points de
décollage, dont l’aérodrome de
Roanne-Renaison et le Château de
Chassignol à Commelle-Vernay. Le
survol des gorges de la Loire fait
partie des plus belles ballades, mais
quand on monte dans le “panier”,
on ne sait pas où on va. A chaque
fois c’est une aventure ! Il faut
compter environ 4 heures pour une
sortie, dont 1 h à 1 h 30 de vol réel.
Pendant le vol, nous sommes en
liaison radio permanente avec un
4x4 qui vient récupérer l’équipage
et le matériel sur le lieu d’atterrissage.
J’ai lancé cette activité en mai 2003.
J’ai été desservi par la canicule lors
de la première saison. Je compte sur
une bonne météo cette année. Une
centaine de personnes ont déjà préréservé un vol pour les semaines ou
les mois à venir. Le prix adulte est de
200 euros. C’est une très bonne
idée-cadeau. Nous avons aussi mis
en place un pack complet avec
champagne à l’arrivée, produits
régionaux, nuits en chambres d’hôtes.
J’ai également un projet de communication en cours. La montgolfière
est en effet un média original,
notamment pour des collectivités
ou des régions comme le Roannais
qui veulent se faire connaître. Si ce
projet abouti, nous participerons
sans doute à quelques rassemblements en France ou en Suisse. Enfin,
Altibulle propose des vols captifs, à
50 mètres de hauteur environ, à
l’occasion d’un événement professionnel, d’une fête communale,
d’une fête de famille. Pour les
mariages, un envol en ballon libre
peut être proposé aux jeunes mariés.
Pour toutes les prestations, nous
déplaçons une équipe complète
pour l'exploitation de la montgolfière : pilotage, évolution, sécurité”.
(www.altibulle.com)
JUIN 2004 >Roanne Éco< 23
RUBRIQUE
SERVICES
question à
Comptoir des levures
prend un tour de taille
Pierrette Rey,
présidente du Tribunal
de commerce de Paris
et de la Conférence générale
des Tribunaux de commerce
Une loi de sauvegarde
des entreprises est
en cours d’élaboration.
Quels en seront les principes?
“S
on principe de base, c’est de
permettre à une entreprise
en difficulté de venir se mettre sous
la protection du Tribunal de commerce avant de se déclarer en cessation de paiement. Trop souvent, les
entreprises se manifestent alors
qu’elles sont déjà dans un état de
coma dépassé. Cette perte de temps
a des conséquences dramatiques et
ruinent, neuf fois sur dix, les espoirs
de sauver l’entreprise et ses emplois.
Le nouveau texte s’inspire largement
des procédures du droit américain
en la matière. Par le biais de deux
comités (un comité des banques et
un comité des créanciers), nous souhaitons à chaque fois ouvrir le dialogue avec les uns et les autres pour
que l’entreprise retrouve ses esprits
et garde une chance de poursuivre
son activité. Nous avons déjà
dans notre droit deux types de procédures, la procédure ad hoc et la
procédure de réglement amiable,
sensées amorcer ce dialogue. Mais
malheureusement, elles sont très
peu utilisées puisqu’elles ne concernent que 1 300 cas chaque année en
France sur 48 000 défaillances. Cette
loi sur la sauvegarde doit représenter
un véritable souffle novateur. Si
tout va bien, elle pourrait être en
place en 2005. Elle devrait concerner
prioritairement les entreprises de
plus de 250 ou 300 salariés, mais
rien n’est encore arrêté. Nous savons
que ce texte est attendu avec impatience car sa nature préventive est à
même de rétablir un véritable climat
de confiance entre tous les acteurs.
J’ai d’ailleurs pu m’en apercevoir
lors du congrès régional des 4ème et
5ème régions qui a rassemblé plus de
100 magistrats consulaires, le
15 mai à Roanne”.
24 >Roanne Éco< JUIN 2004
Avec une croissance de 3 à 5% par an et près de 8000 références à son actif,
le distributeur roannais gagne des parts de marché.
Son installation à la Demi-Lieue lui a ouvert l’appétit.
omptoir des Levures a toujours été “plus
sucré que salé”. Pour Eric Triouleyre,
pdg de la société depuis 1995, il s’agit
d’un héritage du passé. “A l’origine, Comptoir
des Levures était un levurier. Il fournissait les
boulangers-pâtissiers en sucre, en fruits confits,
en matières grasses,
en sel, et bien sûr en
levures”.
La gourmandise n’étant pas toujours un
vilain défaut, la
société a pris du
poids en s’intéressant
à l’ensemble des
métiers de bouche :
les restaurateurs, les
charcutiers-traiteurs,
les fabricants de pizzas, tout en conservant son marché historique qu’elle est
désormais capable
d’approvisionner à
100% en matières
premières, confiserie,
surgelés, petit matériel, emballages...
Sa zone de diffusion
est large. Elle comprend le Nord de la
Loire, la Saône-etLoire, le Beaujolais,
les contours de Lyon
et une partie de l’Allier. Afin d’obtenir les
meilleurs prix, elle s’appuie sur trois groupements d’achats : l’UNL (Union des Négociants
Levuriers), MAGEL (produits de confiserie) et
L’Echo du Goût (surgelés). Les catalogues régulièrement réactualisés de ces trois structures permettent de présenter aux clients une très large
panoplie de produits ainsi que les bonnes affaires
en cours.
Au total, Comptoir des Levures est capable de
proposer à ses 800 clients entre 6000 et 8000 références différentes. Les livraisons sont hebdomadaires pour la plupart d’entre eux. Trois
C
chauffeurs-livreurs s’acquittent de cette tâche.
L’équipe de seize personnes est également composée de cinq commerciaux, de trois magasiniers, de
trois administratifs, d’une personne polyvalente
et du chef d’entreprise : “Notre installation à la
Demi-Lieue sur 2000 m2 de bâtiments et 10000 m2
de terrain nous a permis d’optimiser nos
conditions de travail
et notre prestation de
services”. L’investissement s’est élevé à
un million d’euros.
La société connaît
une croissance régulière de 3 à 5% depuis
plusieurs années et a
atteint quatre millions
d’euros de chiffre
d’affaires.
L’extension a permis
de lancer un “cash”.
Ouvert toute la
semaine, celui-ci a
séduit une nouvelle
clientèle de restaurateurs, d’associations
pour leurs soirées
(boissons, vaisselle
jetable) et de fournir
les particuliers, en
dragées notamment.
“Nous recevons également ce que j’appelle
les ménagères-pâtissières qui souhaitent trouver
des produits d’une qualité professionnelle”.
Très attentive à l’évolution des habitudes alimentaires, l’entreprise n’a pas négligé le “boom” de
la restauration hors foyer et le développement
des formules “entrée chaude-dessert-boisson”.
Les habitudes de travail des professionnels ont
également changé. “Nous avons développé des
gammes de surgelés de qualité”, indique Eric
Triouleyre. Comptoir des Levures compte aussi
parmi ses clients plusieurs PME roannaises de
l’agro-alimentaire.
MULTIMÉDIA
RUBRIQUE
question à
La croissance ordonnée d’Absys
Spécialisée dans l’accueil téléphonique, la société dirigée à Thizy
par Philippe et Marie-Jo Grancher vient de lancer la construction du centre
le plus ergonomique d’Europe. Elle traite annuellement plus de 400 000 appels.
l’autre bout du fil, la voix de l’opératrice
est claire, posée, rassurante. Rien de très
surprenant. Vous êtes en relation avec ce
qui se fait de mieux dans le domaine de l’accueil
téléphonique. Absys, société créée à Thizy par
Philippe et Marie-Jo Grancher, connaît une
croissance spectaculaire : 270 000 appels traités
en 2001, 340 000 en 2002 et 415 000 l’an dernier
dont 30% en anglais.
Absys (15 salariés)
propose à ses 400
clients quatre services
différents : de la permanence téléphonique
(simple prise de message), de la gestion de
standard à distance, de
la réception d’appels
SAV-Hot-line (dépannage 24 h/24, 7 jours
sur 7) et de l’accueil
téléphonique à vocation commerciale.
“Nous ne sommes pas
un centre d’appels,
précise Philippe Grancher. Nous gérons
exclusivement
des
appels entrants. Notre
clientèle est très diversifiée en terme de
taille, de un à 100 000
salariés, mais également en secteurs d’activité. C’est ce qui fait
la richesse de notre
métier et élargit chaque jour notre culture”.
Renault Trucks, Total, Géodis, Maporama,
Polyexpert, France Online qui gère les Aéroports
de Paris, GFF, une filiale de Vinci, mais aussi
Western Digital et Maxtor, les deux principaux
fabricants mondiaux de supports informatiques,
font partie des références d’Absys, qui travaille
également pour des administrations et pour de
nombreux médecins en gestion d’agendas.
Discrètement installé dans les faubourgs de
Thizy, le site d’exploitation d’Absys passera
beaucoup moins inaperçu dans quelques mois.
“Nous venons de lancer les travaux d’un équipement ultra-moderne. Il s’agira tout simplement
A
du plus moderne et du plus ergonomique centre
d’accueil téléphonique en Europe”, annonce
Philippe Grancher, qui n’a négligé aucun détail,
notamment en matière de conditions de travail.
“Pour faire ce métier correctement, il faut du personnel stable et de haut niveau. L’ennemi, c’est le
turn-over. Je suis un partisan de la hiérarchie
polymorphe où, dans la même minute, une
employée est tour à
tour responsable de sa
collègue puis sous la
responsabilité de celleci. Chaque salarié est
responsable
d’une
partie des clients. En
moyenne, une heure
de travail est composée
de 23 minutes de
réception téléphonique
et de 37 minutes de
gestion de dossier”.
L’architecte Thierry
Brosselard (Roanne)
et le bureau d’études
Hélair
Industrie
(Cublize) ont particulièrement travaillé
l’acoustique (absorbants phoniques), la
lumière, l’éclairage,
le chauffage et la communication visuelle du
nouveau centre, qui
s’étendra sur 620 m2
(1,2 million d’euro
d’investissement) dont
un tiers de plateau technique : 36 positions de
travail seront disposées en deux demi-cercles
sans box, à la manière d’un orchestre. Un espace
paysager et un espace de vie de 90 m2 avec sanitaires, vestiaires, cuisine, salon, chaîne hi-fi, TV
avec câble et accès privé à Internet, permettront
aux opératrices de se détendre.
La nouvelle organisation créera de nouveaux
emplois. Dès sa mise en service, en novembre
prochain, le centre sera ouvert de 8 h à 21 h, six
jours sur sept. De quoi soutenir la belle croissance
d’Absys, dont le chiffre d’affaires s’est établi à
870 K€ l’an dernier.
Alain Diab,
président du club des acteurs
du numérique de la Loire (CANL)
Quel est l’objectif des “Network
Loire” que vient d’organiser pour
la première fois votre association ?
“L
es Network Loire sont des
rencontres entre les professionnels du numérique membres
du CANL et un certain nombre de
partenaires extérieurs, notamment
institutionnels. Ce rendez-vous, qui
devrait à l’avenir être bimestriel,
permet de faire le point sur les technologies, sur l’évolution des besoins
et sur les projets des uns et des autres.
Plus généralement, nous souhaitons,
au sein du Club des acteurs du numérique, qu’une véritable image de
la filière numérique dans la Loire se
constitue peu à peu et qu’elle soit
reconnue en Rhône-Alpes. Le numérique dans notre région, ce n’est pas
uniquement Lyon et Grenoble. Il y a
dans la Loire de nombreuses sociétés
performantes qui ont besoin de travailler à la mise en place d’un projet
fédérateur de communication et de
commercialisation de leur offre. Au
sein de l’association, nous sommes
actuellement cinquante entreprises.
Quelques-unes sont roannaises. A
ce titre, je souhaite d’ailleurs que
l’association roannaise ARTIC prenne
tout sa place au sein de notre club,
y compris au sein de notre conseil
d’administration. J’espère également que nous organiserons bientôt
un “Network Loire” à Roanne.
Nous allons établir une cartographie
très précise des compétences ligériennes et soutenir nos commissions
internes consacrées notamment à
l’emploi, à la formation et à la veille
technologique. Notre filière est
jeune. Pour qu’elle soit forte, il faut
qu’elle soit soudée”.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 25
RUBRIQUE
CRÉATION-REPRISE
question à
AMI veut du bien à ses clients
Eric Babin,
nouveau dirigeant
de l’Imprimerie Pougnard
Vous venez de reprendre l’une
des plus anciennes imprimeries
roannaises. Quels sont vos projets
de développement ?
“L’
Imprimerie Pougnard a en
effet une histoire puisqu’elle
a été créée en 1920. Mes liens familiaux avec Georges Pougnard, qui a
fait valoir ses droits à la retraite,
vont perpétuer la tradition puisqu’il
s’agit, en quelque sorte, de la quatrième génération à la tête de l’entreprise. Il n’est d’ailleurs pas question de changer de nom.
Notre développement a débuté par
un déménagement dans des locaux
plus fonctionnels, au 55 rue Denis
Papin. Sur le plan technique, nous
avons investi dans une machine
deux couleurs Heidelberg qui va nous
permettre de réaliser des travaux
plus aboutis. Nous avons également
intégré un nouveau commercial afin
de développer notre clientèle, y
compris sur la Saône-et-Loire, le
Rhône et le Puy-de-Dôme.
Pour l’heure, nous travaillons principalement avec une clientèle professionnelle composée de PMI-PME
tous secteurs confondus. Notre
chiffre d’affaires, qui s’élève à
750 K€ environ, est complété par
des travaux pour les administrations
et collectivités (15%), les associations (10%) et les particuliers (3%)
par le biais de faire-part. Nous
imprimons les bulletins municipaux
d’une douzaine de communes roannaises ainsi que la lettre de l’Hôpital
de Roanne. Récemment nous avons
réalisé les affiches des Folies Textiles
de Roanne. L’Imprimerie Pougnard
compte onze salariés”.
26 >Roanne Éco< JUIN 2004
Philippe Clairet, Aveyronnais d’origine, a choisi le seuil de Neulise
pour franchir le pas de la création d’entreprise. Plus qu’un simple sous-traitant, l’Atelier
Métallurgique Industriel souhaite participer à la croissance de ses donneurs d’ordres.
organisation d’une grande entreprise,
les outils de production d’une moyenne
et la flexibilité d’une petite. La
philosophie d’AMI, société récemment créée sur
la zone d’activité économique des Jacquins à
Neulise, tient en une phrase.
A l’image de son fondateur, Philippe Clairet,
cette entreprise spécialisée dans la tôlerie et la
chaudronnerie industrielle (découpe, pliage,
montage) s’est donné
les moyens de réussir :
“J’ai souhaité qu’on
soit tout de suite en
ordre de marche,
explique le chef d’entreprise. Dans notre
métier, le client veut
avoir en face de lui un
industriel bien organisé
avec des outils adaptés
et performants. Nous
sommes souvent au
milieu de la chaîne de
fabrication. Par conséquent, nous devons tout
faire pour que le client
de notre donneur
d’ordre soit à son tour
satisfait. Si c’est le
cas, notre partenariat
durera. Nous devons
avoir cette culture
client ancrée en nous”.
Plus qu’un simple exécutant en sous-traitance,
AMI s’efforce d’apporter une réelle valeur
ajoutée à ses réalisations.
Pour relever ce challenge, “pas question de partir
petit bras”, prévient Philippe Clairet, qui s’est
doté d’un parc machines à la pointe de la
technologie, capable d’assurer un travail de
qualité dans les meilleurs délais : table de
découpe laser (acier, inox, aluminium), plieuse
trois mètres (huit axes de mouvements), postes
de soudure (Tig 400 A, pulsé 400 A, semiauto...). Au total, plus de 1,4 million d’euros
d’investissements, coût immobilier compris
(800 m2 d’atelier).
AMI travaille pour le secteur du poids lourd, du
mobilier urbain et pour des fabricants
L’
d’irrodoseur (arrosage des champs). Elle
façonne des tôles plates et en tire un produit fini
ou semi-fini selon les commandes. L’équipe se
compose de cinq personnes : un directeur
commercial, un chargé d’affaires (devis,
approvisionnement, suivi de livraisons), un chef
d’atelier, un responsable méthodes et un soudeur.
Là encore, l’organigramme est prêt. Il ne demande
qu’à s’étoffer : “L’objectif, c’est d’être dix d’ici
trois ans. On mise sur
un premier chiffre
d’affaires de 550 K€.
Pour le moment, on est
dans les taquets”, indique Philippe Clairet,
dont l’accent chantant
dévoile des origines
aveyronnaises.
Lauréat de la promotion 2003 de Loire
Entreprendre, Philippe
Clairet,
auparavant
directeur d’un site de
120 personnes (APR,
groupe Alliance Métal)
à Lyon, n’a pas vécu la
création d’entreprise
comme
un
long
parcours semé d’embûches. “C’est peutêtre parce que j’étais
prêt. En fait, j’ai
toujours souhaité créer
mon entreprise. Si j’ai passé 24 ans dans ce
milieu, à différents postes, c’était pour me
persuader que j’en étais capable. Les conseils
d’autres chefs d’entreprises m’ont aussi
beaucoup aidé. Ce sont les mieux placés pour
nous mettre sur des bons rails. J’ai également
apprécié le soutien des administrations, quelles
qu’elles soient, et des élus de la communauté de
communes du Pays entre Loire et Rhône qui ont
cru en l’homme. Ça aussi c’est crucial”.
De son côté, il ne doute pas un instant de la
pertinence de son choix géographique : “Je
voulais m’installer là car avec l’A89, cette zone
va devenir stratégique. Aujourd’hui, on est à
l’entrée de Saint-Etienne. Bientôt on sera aux
portes de Lyon”.
ENVIRONNEMENT
RUBRIQUE
question à
Nigay, moteur de l’OHSAS 18 001
Volet sociétal de la démarche QSE (Qualité-Sécurité-Environnement),
le référentiel sécurité OHSAS 18 001 permet aux entreprises de répondre
aux obligations réglementaires, tout en préservant leur productivité.
a santé et la sécurité au travail ont toujours
constitué un enjeu important pour les
entreprises. Mais contrairement aux
normes de qualité (ISO 9 001) ou à la norme
environnementale (ISO 14 001), aucun “outil
étalon” des bonnes pratiques n’existait jusqu’à
l’apparition, en 1999, du référentiel OHSAS
18 001.
Dix ans après la directive européenne de 1989
qui portait sur l’amélioration de la santé et de la
sécurité sur les lieux de
travail, l’OHSAS 18 001
harmonise les pratiques
des différents états
membres de l’Europe.
Impulsée par le British
Standards Institute en
collaboration avec les
organismes membres de
l’ISO (Organisation internationale de normalisation), la norme permet
aussi aux entreprises de
se mettre en conformité
avec leur propre code
du travail. Un outil très
précieux dont se servent
de plus en plus les entreprises françaises pour
se mettre en conformité avec le décret du
5 novembre 2001 qui leur fait obligation de
“créer et conserver un document portant sur
l’évaluation des risques”.
Dans la Loire, plusieurs entreprises se sont lancées
dans cette démarche au sein d’un club conjoint
QSE (Qualité-Sécurité-Environnement), dont
font notamment partie les CCI, l’ALSAPE* et
l’ARACQ**. Au sein de ce club, l’entreprise
Nigay (Feurs), numéro un français de la fabrication
de caramel aromatique (50 salariés), fait figure
de moteur. “Nous nous sommes lancés parmi les
premiers dans des démarches qualité et environnement, explique Henri Nigay. La sécurité est
une forme de prolongement de nos efforts. C’est
le pilier sociétal du triptyque QSE”. La motivation
des salariés, satisfaits de voir que leur sécurité
est prise en compte par la direction, se trouve
souvent décuplée. L’OHSAS 18 001 conforte
également dans leur action les membres du
CHSCT (Comité d’hygiène sécurité et conditions
L
de travail) et renforce les liens avec les partenaires
sociaux.
Sur le plan externe, une certification OHSAS
18001 véhicule une image de transparence, de
bonne gestion sociale, et instaure de meilleures
relations avec l’administration chargée du
contrôle régalien. “Nous considérons cependant
que la seule identification
des risques n’est pas une
fin en soi, reprend Henri
Nigay. Nous préférons
insister sur la meilleure
efficacité globale que
procure ce type de
management. Face à une
réglementation qui se
contente d’ouvrir le
parapluie administratif
et de montrer le bâton,
nous faisons la preuve
que la carotte peut aussi
être intéressante, en terme de tranquillité réglementaire pour le chef
d’entreprise, et surtout en
terme de forte réduction
de la probabilité d’occurrence d’accidents du
travail impliquant une
hausse des cotisations et
des arrêts de travail, toujours très déstabilisants pour la production”.
L’entreprise qui brigue une telle certification doit
réaliser un diagnostic en amont des risques auxquels elle peut être exposée. Une fois cette analyse
réalisée, elle doit se doter d’indicateurs (taux
d’accidents du travail, fréquence, taux de gravité...)
et d’outils capables de mettre en application des
actions concrètes d’amélioration de la sécurité et
de la performance globale. “Chacun doit être
acteur dans l’entreprise. L’implication et la motivation des salariés est indispensable”, note Henri
Nigay, par ailleurs président de l’ARACQ qui
fêtera ses vingt ans, le 22 juin, à Montrond-lesBains, sur le thème du développement durable.
Elisabeth Dartois,
chargée de mission APDD
Quel est le rôle de l’APDD ?
“L’
Association pour les Pratiques
du Développement Durable
a été créée en 1997 par trois écoles
d’ingénieurs : l’INSA Lyon, l’Ecole
Nationale Supérieure des Mines de
Saint-Etienne et l’ENSAM Chambéry,
avec le soutien de l’Aderly. L’APDD,
qui a une vocation régionale, est
installée à Saint-Etienne. En liaison
avec la DRIRE, nous accompagnons
les entreprises dans la mise en œuvre
des pratiques de développement durable. Nous avons également élargi
notre action aux territoires. Pour cela,
nous avons développé un certain
nombre d’outils pédagogiques :
fiches thématiques, films vidéos,
conception et réalisation d’un logiciel de questionnement qui évoquera
l’ensemble des thématiques au niveau environnemental, social, etc...
Nous aidons nos interlocuteurs à
cerner le concept et nous accompagnons ceux qui veulent aller plus
loin dans la démarche. Nous avons
notamment mis en place, avec l’appui
des fonds FEDER, une opération collective de sensibilisation. Une centaine de personnes ont été informées, plus particulièrement au sein
de PME-PMI du Sud de la Loire. Cette
opération se poursuivra jusqu’en
septembre 2004 et nous espérons
sensibiliser des entreprises du Nord
du département. Nous comptons
ensuite passer de la sensibilisation à
l’action.
L’APDD est présidée par Jacques
Perrin, ingénieur INSA Grenoble, et
a pour secrétaire général, Olivier
Bérerd. Pour plus d’informations,
les PME-PMI intéressées par notre
démarche peuvent consulter le site
www.agora21.org/apdd ”.
(*) ALSAPE : Association des entreprises Loire
Supérieure Auvergne pour la prévention des
Pollutions industrielles et la protection de
l’Environnement.
(**) ARACQ : Association Régionale pour
l’Amélioration de la Compétitivité par la Qualité.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 27
(2)
Vous êtes 18 150 lecteurs
du magazine Roanne Éco
Roanne Éco a confié l’analyse de son lectorat à l’institut IPSOS(1),
deuxième groupe mondial des sociétés d’études par enquête.
94% des lecteurs sont satisfaits de la présentation du magazine
et 87% apprécient le contenu des informations,
79 % sont des lecteurs réguliers,
Plus de 2/3 des lecteurs estiment trouver dans ce magazine
des informations qu’ils ne trouvent pas ailleurs,
Chaque numéro est lu en moyenne par 3,6
personnes(3).
(1) Enquête réalisée par téléphone auprès de 300 ressortissants destinataires du magazine Roanne Éco.
(2) Résultat de 18 150 obtenu par multiplication du taux de circulation déclaré par le nombre de lecteurs annuels.
(3) Estimation faite par les lecteurs.
Une enquête complémentaire a été réalisée par la CCI auprès d’un échantillon de 45 entreprises,
interrogées en mars dernier par téléphone. Parmi les commentaires recensés :
Sur la forme : “articles courts, faciles à lire”, “bonnes photos, bonne pagination”,
“complet, agréable à lire”, “rubriques globalement attractives, attrayantes”.
Sur le fond : “revue qui donne de bonnes informations générales”, “motivant de voir
des entreprises qui réussissent”, “permet de comprendre le Roannais, de voir comment
des gens ont des projets et les font aboutir”.
ROANNE ÉCO, MAGAZINE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU ROANNAIS
4, rue Marengo - 42334 Roanne Cedex - Tél. : 04 77 44 54 64 - Fax : 04 77 72 17 17
E-mail : [email protected] - www.roanne.cci.fr
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
Les chiffres-clés du Roannais
RUBRIQUE
Géographie
humaine
Superficie
Loire : 1 780 km2 soit 37% de la
Loire.
Espaces et Territoires
Source : INSEE
> Espaces de vie :
Densité : 86 habitants au km2.
- Zone d’attraction : 256 810 habitants*
- Zone d’emploi : 172 717 habitants
- Unité urbaine : 80 276 habitants.
Démographie :
- Population (habitants) :
La zone d’attraction correspond à une entité territoriale sur laquelle se concentrent des flux
socio-économiques et des échanges commerciaux. Pour le Roannais, cette zone englobe l’arrondissement de Roanne et s’étend sur trois
départements, le Rhône, la Saône-et-Loire,
l’Allier et le seuil limitrophe de Loire Sud.
La zone d’emploi est un espace géographique à
l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et
travaillent. Celle de Roanne est composée de son
arrondissement et des deux cantons rhodaniens
de Thizy et Amplepuis.
L’unité urbaine est un ensemble de communes
dont les zones bâties sont distantes de moins de
Arrondissement
de Roanne
Roannais/
Loire
1990
156 252
20,93%
1999
152 682
20,94%
Source : INSEE RGP 1990 et 1999
Source : INSEE 1999 - Population totale
Cartographie : CCI du Roannais
200 m. Celle de Roanne comprend treize communes : Commelle-Vernay, Le Coteau, Mably,
Pouilly-les-Nonains, Renaison, Riorges, Roanne,
Saint-Alban-les-Eaux, Saint-André-d’Apchon,
Saint-Haon-le-Châtel, Saint-Léger-sur-Roanne et
Villerest.
(*) Source : INSEE - RGP 1999 - PSDC
- Population des principales
communes :
Roanne : . . . . . . . . . . . . 38 880
Riorges : . . . . . . . . . . . . 10 068
Mably : . . . . . . . . . . . . . . 7 636
Le Coteau : . . . . . . . . . . 7 376
Villerest : . . . . . . . . . . . . 4 246
Commelle-Vernay : . . . . 2 793
Charlieu : . . . . . . . . . . . . 3 592
Pouilly-s/Charlieu : . . . . 2 720
Renaison : . . . . . . . . . . . 2 658
Balbigny : . . . . . . . . . . . 2 618
Perreux : . . . . . . . . . . . . . 2 074
Source : INSEE RGP 1999
> Espaces administratifs :
> Espace de projet :
communes et cantons
intercommunalités
Nombre de
cantons
Nombre de
communes
Arrondissement
de Roanne
11
115
Département
de la Loire
36
327
Dossier réalisé par le service
Information Economique de la
CCI du Roannais.
Communautés de communes
et Communauté d’agglomération
Barrage de Villerest
JUIN 2004 >Roanne Éco< 29
RUBRIQUE
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
Tourisme
> Mouvements domicile-travail
Fréquentation touristique 2003
des musées et monuments du
Roannais
Monuments :
. Château de La Roche (St-PriestLa-Roche) : 14 354 visiteurs.
. Abbaye Bénédictine (Charlieu) :
13 316 visiteurs.
. Couvent des Cordeliers (St-Niziersous-Charlieu) : 7 654 visiteurs.
. Eglise abbatiale (La BénissonDieu) : 5 571 visiteurs.
. Prieuré (Pommiers-en-Forez) :
5 343 visiteurs.
Musées :
. Musée J. Déchelette (Roanne) :
16 783 visiteurs.
. Musée de la Soierie (Charlieu) :
9 490 visiteurs.
. Automusée du Forez (St-GermainLaval) : 8 500 visiteurs.
. Musée Alice Taverne (Ambierle) :
6 278 visiteurs.
. Musée Hospitalier (Charlieu) :
5 104 visiteurs.
. Musée du Tissage (Bussières) :
4 117 visiteurs.
. Musée de l’Heure et du Feu
(Villerest) : 1 309 visiteurs.
Activités de loisirs :
. Péniche “Infatigable” (Briennon) :
12 000 passagers.
. Parc des canaux (Briennon) :
10 000 visiteurs.
. Petit train touristique (CommelleVernay) : 9 460 visiteurs.
. Arboretum des Grands Murcins
(Arcon) : 30 756 visiteurs.
Les navettes domicile-travail représentent
les mouvements que la population active
ayant un emploi est amenée à réaliser pour
se rendre sur son lieu de travail.
Dans le Roannais, 88% des actifs ayant un
emploi, soit 52 705 personnes, résident et se
déplacent pour travailler dans l’arrondissement.
12% des actifs, soit 7 113 personnes, sortent
du Roannais (flux sortant) vers les territoires suivants :
Rhône : 48,7%
Loire Sud : 26,7%
Saône-et-Loire : 9,3%
Allier : 2,2%
Puy-de-Dôme : 1,9%
Paris : 1,1%
Savoie, Ain, Isère, Haute-Savoie : 3,3%
Autres : 6,9%.
3 565 personnes qui n’habitent pas dans le
Roannais viennent cependant y travailler.
Ce flux entrant provient de :
Rhône : 20,7%
Loire Sud : 34,4%
Saône-et-Loire : 30,2%
Allier : 6,4%
Puy-de-Dôme : 1,6%
Paris : 0,2%
Savoie, Ain, Isère, Haute-Savoie : 1,3%
Autres : 5,2%.
30 >Roanne Éco< JUIN 2004
Mouvements domicile-travail
Voies et moyens de communication
Les principaux aménagements routiers
prévus dans le Roannais
Le Roannais dispose d’une situation géographique privilégiée à
proximité des grands axes nationaux et européens.
Les investissements programmés
dans les futures années pour
développer et améliorer les axes
majeurs qui traversent le territoire
(routiers, autoroutiers, ferroviaires) seront déterminants pour
son développement économique
et son intégration dans les grands
systèmes d'échanges Nord - Sud
et Ouest-Est.
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
L’emploi
RUBRIQUE
Tourisme
Capacité d’accueil
touristique en nombre de lits :
> Population active
Source : INSEE RGP 1999
67 820 personnes (44,4% de la population totale) dont 59 807 actifs ayant un emploi.
Roannais % Loire
> Emploi salarié privé et public
Source : Enquête CCI du Roannais - ASSEDIC 31/12/2002 (hors agriculture)
Secteurs
Secondaire (privé + public)
Tertiaire privé
Tertiaire public
Total
Nombre
17 911
18 943
9 984
46 838
Evolution sur 1 an
- 5,5%
+ 0,6%
+ 0,5%
- 1,8%
Part (%)
38,3
40,4
21,3
100,0
> Taux de chômage au 31 décembre 2003 (derniers chiffres connus)
Source : INSEE
Roanne (Zone d’emploi)
Loire
9,1% (1)
Rhône-Alpes
9,8% (2)
France
8,8%(2)
9,7%(2)
(1) Taux de chômage brut - (2) Taux de chômage CVS provisoires
1 534
25,4%
Campings
1 060
35,0%
184
36,0%
521
26,4%
600
15,4%
133
34,3%
Autres : aires
naturelles camping-car, HLL*
147
19,9%
Capacité totale
4 179
25,2%
Chambres
d’hôtes
Gîtes ruraux et
gîtes de groupes
Hébergements
collectifs
Meublés
touristiques
(*) HLL : Habitats Légers de Loisirs.
> Qualification des emplois
Source : Comité départemental du tourisme de la Loire et Service permanent
d’observation touristique -2003
Source : INSEE RGP 1999, dernières données disponibles
Nombre d’emplois
Hôtels classés
tourisme
Roannais
Loire
Rhône-Alpes
Agriculteurs
4,3%
2,7%
2,1%
Chefs d’entreprises
Cadres et professions
intellectuelles supérieures
Professions intermédiaires
8,7%
7,9%
7,5%
7,3%
9,1%
12,1%
19,3%
22,1%
24,2%
Employés
26,2%
27,5%
27,3%
Ouvriers
34,2%
30,7%
26,8%
Saint-Haon-Le-Châtel
Enseignement supérieur - Pôles d’innovations
1 803 étudiants à la rentrée 2003/2004 se sont
engagés dans plus de 40 cycles de formation proposées par les établissements publics et privés de
la région roannaise.
Le développement de l’enseignement supérieur et
le regroupement de la filière Textile en un seul site,
a permis l’émergence d’un pôle technologique textile innovant sur le Technopôle Diderot avec :
- CREATECH, associée à Lyon I et Lyon II,
- ITECH (Institut Textile et Chimique de Lyon),
- la plate-forme IFTH avec le CNNITH (Centre
National du Numérique et d’Innovation du Textile
Habillement),
- et ISTIL (Institut des Sciences et Techniques de
l’Ingénieur de Lyon).
Dans le domaine des TIC : avec TICRAL (Technologies de l’Information Communication Rhône
Alpes Loire), les formations : Euromaster TIC,
licence professionnelle “Génie logiciel” à l’IUT et
BTS Informatique de Gestion du CERFOP, offrent
de véritables savoir-faire et savoir-former en
Roannais.
Le Centre Universitaire regroupe les formations
de l’Université de Saint-Etienne et de l’IUT de
Roanne. Il abrite le LASPI, groupe d’universitaires-chercheurs de quatre laboratoires rhônalpins,
qui se penche sur l’étude de stratégies de développement des entreprises.
Charlieu
Evolution sur 13 ans du nombre d’étudiants
de l’enseignement supérieur dans le Roannais
1991/92 1992/93 1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 1997/98 1998/99 99/2000 2000/01 2001/02 2002/03 2003/04
Nbre
1 365
étudiants
1 562
1 547
1 428
1 506
1 590
1 558
1 590
1 597
1 616
1 777
1 830
1 803
Source : Grand Roanne
JUIN 2004 >Roanne Éco< 31
RUBRIQUE
HISTOIRE ÉCONOMIQUE
Roanne Brique, héritière
de quatre siècles d’histoire
L’entreprise Roanne Brique, installée
à Mably, est l’héritière d’une histoire
qui s’enracine dans le XVIIe siècle.
Vers les années 1650, des ouvriers
Belges remarquèrent la présence
d’argile à Mably. Fabricants de
briques en terre cuite dans leur
pays, ce fait ne manqua pas de les
intéresser. Ils effectuèrent des sondages. Ceux-ci révélèrent que les
gisements d’argile étaient importants et de très bonne qualité. Les
Belges achetèrent alors plusieurs
parcelles. Pendant plus d’un siècle,
des mois d’avril au mois d’octobre,
ils vinrent y extraire l’argile pour
fabriquer des briques. A partir des
années 1780, des habitants du
Roannais se lancèrent à leur tour
dans cette activité. Ils donnèrent
naissance à huit tuileries. Elles n’employaient, sans doute, pas plus de
trois personnes chacune, les ouvriers
travaillant de seize à dix-huit heures
par jour. La présence de ces petites
entreprises donna naissance à un
petit hameau appelé Les Tuileries.
La fabrication de tuiles et de briques
dans ce petit hameau disparut au
cours du XIXe siècle. Aujourd’hui,
Les Tuileries sont devenues un quartier de Mably. Vers 1825, Amand
Cancalon, fils d’un commerçant
roannais, créa la première tuilerie
véritablement industrielle de Mably.
Il l’installa en bordure ouest de la
route de Paris. En taille, elle dépassa
toutes celles qui existaient déjà. En
1865, elle fut parmi les premières à
s’équiper d’une machine à vapeur et
à mécaniser sa fabrication. Cette
modernisation lui permit de devenir
la plus importante tuilerie du Roannais. François Cancalon, ingénieur et
cousin de Amand Cancalon, succéda
à ce dernier dans les année 1870.
François Cancalon fit connaître un
remarquable essor à son entreprise.
Il faut dire qu’il était indubitablement un homme en avance sur son
temps. Ainsi, déposa-t-il de nombreux
brevets, comme par exemple celui
des hourdis-toitures ou des hourdisplafonds suspendus.
... suite page 33
Rubrique réalisée
par Eric Billoir
32 >Roanne Éco< JUIN 2004
La tuile et la brique, l’un des grands
piliers de l’industrie du Roannais
La fabrication des tuiles et des briques est apparue en Roannais
il y a des centaines d’années, et ne cessa de se développer à travers les siècles.
Au XIXe, cette activité fut l’une des premières du Roannais à s’industrialiser. Elle prit
alors une dimension nationale et internationale. Au XXe siècle, le succès des tuileries
roannaises ne se démentit pas, mais il s’accompagna d’une forte réduction
du nombre d’entreprises de ce secteur.
Les tuileries Cancalon (1902) par le peintre roannais Jean Puy
ans la région roannaise, le terme de tuilerie
désignait, en général, une entreprise produisant, bien sûr, des tuiles, mais également des briques. Cette particularité s’explique
parce qu’autrefois les fabricants préféraient
mettre en avant la production de tuiles. Une telle
démarche venait du fait que pendant très longtemps, la fabrication de tuiles était considérée
comme beaucoup plus noble que celle des
briques. L’existence des tuileries en Roannais est
très ancienne. Rodumna, la Roanne antique, possédait des maisons aux murs de briques et aux
toits couverts de tuiles. Cela indique qu’il existait
dès cette époque des tuileries dans la cité roannaise
ou ses environs. Leur présence est également
attestée au Moyen-Age. Au XIIe siècle, par
exemple, elles sont capables de fournir des chantiers
aussi importants que celui de l’impressionnante
abbaye de La-Bénisson-Dieu. Au XVIIe siècle,
leur nombre fut particulièrement important. Leur
activité fut stimulée par l’arrivée d’ouvriers spécialisés originaires du Limousin, et surtout de la
D
Creuse. Si certains d’entre eux se fixèrent en
Roannais, la plupart demeurèrent des travailleurs
saisonniers. Ils venaient en mars pour repartir en
novembre. Les premiers ouvriers limousins arrivèrent en Roannais grâce à Monseigneur Antoine
Charpin, évêque de Limoges. Ils les avaient
envoyés pour aider son frère qui possédait une
tuilerie près de Roanne. Au cours de ce même
siècle, des ouvriers Belges lancèrent la fabrication
de tuiles et de briques à Mably. Tout comme les
limousins, leur activité était saisonnière. Au
XVIIIe siècle, des habitants de Roanne et sa
région installèrent à leur tour des tuileries à
Mably et à Riorges.
Une dimension nationale et internationale
Au tout début du XIXe siècle, que ce soit à
Mably, Montagny, Pouilly-sous-Charlieu, Perreux
ou ailleurs, les tuileries étaient encore artisanales.
La première tuilerie de type industrielle apparut à
Mably dans les années 1820. L’industrialisation
de toutes les tuileries demanda plusieurs décennies.
HISTOIRE ÉCONOMIQUE
RUBRIQUE
... suite de la page 32
Elle fit des tuileries l’un des
piliers de l’industrie du
Roannais. Leur succès leur
permit d’embaucher une
main d’œuvre considérable.
Celle-ci fut d’abord locale et
essentiellement d’origine
paysanne. Elle finit par ne
plus être suffisante. Il fallut
alors faire appel à des travailleurs de l’extérieur. Ils
vinrent tout d’abord de
départements plus ou moins
proches de la Loire, comme
par exemple la Creuse. Puis
arrivèrent des ouvriers étrangers. A l’origine, il s’agissait
essentiellement de Belges. Ils
travaillaient par campagne à
la fabrication des briques
pleines, dites briques belges.
Aux Belges succédèrent les
Polonais, les Tchécoslovaques, les Hongrois, les
Italiens, les Espagnols, les
Portugais et enfin les ressortissants des pays d’Afrique
du Nord.
Les tuileries ne contribuèrent
pas à l’industrialisation du
Roannais uniquement par
leur développement. Elles
facilitèrent cette dernière en
fournissant aux autres secteurs
les matériaux de construction de leurs
usines. Elles furent aussi, en partie, à
l’origine de l’installation de l’une des
plus grandes entreprises roannaises. En
effet, elles furent l’une des raisons qui,
en 1916, poussèrent l’Etat à installer un
gigantesque arsenal à Roanne. Leur présence donnait l’assurance d’obtenir les
énormes quantités de briques et de tuiles
nécessaires à la réalisation de ce projet.
L’industrialisation permit aux tuileries
d’avoir les capacités de répondre aux
demandes du marché national et international où elles occupèrent une place de
tout premier ordre. Les briques, les tuiles
du Roannais et leurs dérivés étaient
écoulés dans une grande partie de la
France, en particulier en Saône-et-Loire,
dans l’Allier, en Alsace, à Saint-Etienne,
à Lyon, dans le Jura. Elles trouvaient
également preneurs au-delà des frontières, principalement en Belgique et en
Allemagne. Au début des années 1980,
les usines Cancalon de Mably honorèrent
même une commande de tuiles pour le
Usine Roanne-Mably - Exposition de Roanne
Avec les Grandes Tuileries Réunies, il
inventa l’un des premiers groupes
industriels de son temps. Ce groupe
comprenait la Grande Tuilerie de
Bourgogne à Montchanin-les-Mines,
Perrusson Fils et Desfontaines à
Ecuisses, St-Léger-sur-Dheune et
Sancoins, Adenot Frères à Châlonsur-Saône, Jacob Frères et Fils à
Navilly, François Cancalon à Roanne,
Laveaux-Marlhins à St-Léger-surDheune. En 1885, un second
Roannais, Louis Puy, le père du
peintre Jean Puy, associé à Mme
veuve Marcel Cancalon, propriétaire
de la tuilerie du Mayollet à Riorges,
fondèrent à leur tour une tuilerie à
Mably. Ils l’implantèrent sur le bord
Est de la route de Paris. Cette usine,
extrêmement moderne pour son
époque, devint rapidement la principale rivale des établissements de
François Cancalon. La concurrence
entre les deux entreprises fut particulièrement sévère. Leurs rapports
en devinrent même inamicaux.
N’ayant pas de successeur, en 1914,
François Cancalon, cèda sa tuilerie à
André Col. Celui-ci était tanneur à
Moulins. Avec le bois restant après
le tannage, il construisait des hangars avec des charpentes en bois
rond assemblées par des corbeaux
métalliques. Ce système fut utilisé
pour la construction des hangars
des tuileries et de l’arsenal de
Roanne. En 1914, la demande en
hangars devint considérable. André
Col rencontrait beaucoup de difficultés pour trouver les tuiles nécessaires à leur couverture. C’est pourquoi il décida de se porter acquéreur
des usines Cancalon. En 1930, André
Col les revendit à Maurice Espinos,
descendant de la famille Cancalon.
En 1969/1970, une nouvelle unité
fut construite à Mably. Elle fut baptisée Roanne Brique. En 1973, JeanPierre Espinos, le fils et successeur
de Maurice Espinos, associé à Pierre
Fressonnet, descendant de la famille
Puy, opérèrent la fusion des tuileries
de Mably et de Roanne. Ils leur
redonnèrent le nom historique et
prestigieux de Cancalon. En 1990,
Cancalon fut absorbé par le groupe
Imetal, appelé aujourd’hui Imerys
Terre Cuite.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 33
RUBRIQUE
HISTOIRE ÉCONOMIQUE
La fabrication des tuiles
et des briques
dans les années 1940
Dans le Roannais, l’argile n’était
pas triée. Sa qualité était telle,
qu’elle pouvait être indifféremment
utilisée pour les tuiles et les briques.
L’argile était transportée en
brouette du dépôt de l’usine aux
cylindres qui la malaxait et la transformait en boudins qui tombaient
dans la galetière. D’un côté de cette
machine sortaient les briques à
trous, de l’autre des galettes qui
servaient à la fabrication des tuiles.
Les briques allaient directement au
séchoir. Le pressage permettait de
transformer les galettes en tuiles. Il
s’effectuait avec une presse
manuelle dont le moule pesait cinquante-deux kilos. L’ouvrier qui
l’actionnait, le presseur, devait
donc posséder une grande force
physique. Une fois pressées, les
tuiles étaient mises au séchage sur
des étagères. Quand elles étaient
sèches, il fallait les décoller de leur
support. Le même travail devait
être réalisé pour la brique filée
(briques pleines). Cette tâche portait le nom de dégrillage. Après
cette étape, avait lieu le ramassage
des millions (briques cassées).
Ceux-ci étaient mis dans des bacs
puis recouverts d’eau. Ils trempaient
jusqu’à ce que la terre ramollisse.
Ils servaient à faire des briques destinées aux plafonds ou aux galendages, c’est-à-dire aux cloisons intérieures. Tuiles et briques partaient
pour le four en voitures à bras,
nommées bagnoles. Les chauffeurs
de fours faisaient les 3 x 8 car les
fours fonctionnaient vingt-quatre
heures sur vingt-quatre. L’enfournage débutait à quatre heures du
matin. Il se terminait, en général,
vers midi. Un espace était ménagé
entre les briques ou les tuiles à cuire
et les cuites. Cela permettait de
rester à distance de la chaleur insupportable du feu. La cuisson durait
environ vingt-quatre heures. Le
défournage commençait vers quatre
heures du matin pour finir vers
onze heures, onze heures trente.
Les défourneurs étaient payés à la
tâche. Ils déposaient les tuiles et les
briques sur un quai où elles étaient
contrôlées.
34 >Roanne Éco< JUIN 2004
roi Fhad d’Arabie. Elles étaient d’une couleur
verte spécialement créée pour l’occasion.
Les raisons de la réussite
La réussite des tuileries du Roannais ne tint pas
uniquement à leur industrialisation. Elle fut également due à la qualité de leurs productions qui
était hautement renommée. Ainsi, par exemple,
les tuiles Cancalon étaient-elles connues de tous
les spécialistes pour leur parfaite résistance au
gel, à la flexion et à la compression. Dans les
années 1950 et 1960, la demande était telle, que
les délais de livraison atteignaient parfois un an.
Quatre facteurs expliquent cette qualité exceptionnelle. Le premier était le savoir-faire des
entreprises. Le second était l’esprit d’innovation
dont firent preuve certains industriels, tel
François Cancalon qui déposa nombre de brevets
remarquables. Le troisième était l’excellence des
argiles du Roannais. Chaque entreprise avait sa
propre carrière. Celles de Cancalon étaient
situées près de leurs usines, aux Tuileries, à
Mably. L’argile de l’usine de Briennon est
d’abord venue d’une carrière de La-BénissonDieu, puis de Mably. Cette dernière se trouvait
non loin de celle de Cancalon. A Pouilly-sousCharlieu, les carrières se trouvaient dans un rayon
de cinq à six kilomètres autour de l’usine. Il en
allait de même pour Iguerande, mais dans une
zone de trois à quatre kilomètres. En fonction de
leurs caractéristiques, les argiles permettaient la
fabrication de tel ou tel produit. Le dernier facPlanche extraite d’un catalogue des Grandes Tuileries
Mécaniques François Cancalon
teur de réussite résidait dans un solide sens du
commerce. Chaque entreprise employait des
représentants chargés de joindre et de s’occuper
des clients, où qu’ils se trouvent. Ils devaient
également rechercher en permanence de nouveaux
marchés. La concurrence entre tuileries était
rude, en particulier sur le marché régional.
De onze à une unité de production
L’industrialisation et les évolutions de l’économie
conduisirent les tuileries du Roannais à une forte
concentration. Avant la seconde guerre mondiale,
il existait onze tuileries en Roannais. Deux étaient
implantées à Mably, une à Roanne, une à La
Bénisson-Dieu, une à Saint-Germain-Lespinasse,
une à Iguerande, une à Riorges, deux à Pouillysous-Charlieu, une à Briennon. Dans les années
1970, il restait encore six usines, l’une à
Iguerande, deux à Pouilly-sous-Charlieu, une
autre à Briennon, et enfin deux à Mably. Au total,
elles employaient 450 à 500 personnes. A elles
seules, les usines Cancalon de Mably comptaient
250 à 300 employés. Les usines d’Iguerande, de
Pouilly-sous-Charlieu, de Briennon, furent absorbées par un grand groupe. L’entreprise de Pouillysous-Charlieu fut vendue parce que son patron
n’avait pas de successeur. Toutes ces usines étaient
installées en centre ville. Cela les empêcha de
disposer de l’espace indispensable à leur expansion
et à leur modernisation. Elles disparurent les unes
après les autres dans les années 80. La fermeture
de la tuilerie d’Iguerande résulta également de
Planche extraite d’un catalogue de la Société Anonyme
des Tuileries de Roanne
HISTOIRE ÉCONOMIQUE
Vue générale de la Tuilerie Boiron à Briennon
ses difficultés sans cesse grandissantes à trouver
de l’argile de qualité. L’usine de Pouilly-sousCharlieu fut rasée. A son emplacement furent
construits des immeubles d’habitation. A Briennon,
les locaux utilisables furent conservés. Une société
de location de bateaux de croisière fluviale et un
pôle médical s’y installèrent. Au cours des années
70, Roanne Brique, à Mably, fut fortement ébranlée
par les fortes augmentations des prix du pétrole.
Un peu plus tard, lorsqu’il fallut investir pour se
moderniser, l’entreprise ne put le supporter. Elle
fut obligée de déposer son bilan en 1986-1987.
Cependant, elle reçut l’autorisation de poursuivre
son activité. Cancalon déposa son bilan à la
même époque que Roanne Brique. L’usine fut
définitivement fermée après un an d’occupation.
Elle a été vendue et a changé d’activité.
Aujourd’hui, la seule tuilerie du Roannais est
Roanne Brique, à Mably. Elle fabrique des
briques et les carrobrics. Les carrobrics sont des
cloisons prêtes à peindre ou à tapisser, constituées d’éléments de grande dimension. Roanne
Brique exporte 30% de sa production, principalement vers l’Espagne.
L’établissement Charles Berthelier et Compagnie - Tuilerie - Iguerande
L
a tuilerie d’Iguerande, en Saône-et-Loire, à une vingtaine de kilomètres au nord de Roanne, a fermé ses portes au
début des années 1980. Elle était née en 1912. Son créateur et patron était un ancien agent de maîtrise de la
tuilerie Boiron de Briennon. Il s’appelait Charles Berthelier. Il nomma son entreprise Etablissement Charles Berthelier
et Compagnie- tuilerie-Iguerande (Saône-et-Loire). Son site produisait, bien sûr, des tuiles, mais également des
briques. Il fabriqua aussi en petite quantité des boisseaux (conduits de cheminées). La société employait plus d’une
quarantaine d’ouvriers, qui habitaient Iguerande et ses environs. Un certain nombre d’entre eux étaient logés par
l’entreprise dans des habitations situées près de l’usine. Le patron lui-même résidait à proximité. La tuilerie
d’Iguerande vendait sa production dans le France entière. Entre 1939 et 1949, ses produits étaient livrés par
camions.Tous les chargements s’effectuaient à la main. Cinq à huit camions étaient chargés chaque après-midi. Le
transport se faisait également par la voie ferrée et fluviale. Pour les expéditions par train, les briques ou les tuiles
étaient amenées par le camion de l’usine à la gare d’Iguerande, aujourd’hui fermée. Comme le camion ne pouvait
transporter que cinq tonnes, il devait faire plusieurs voyages. Le chargement d’un wagon de vingt tonnes prenait une
journée. Les péniches accostaient sur les bords du canal latéral de la Loire qui passait à une cinquantaine de mètres de
la tuilerie. Un délai de chargement était imposé par les mariniers. S’il n'était pas respecté, des pénalités devaient être
payées. Il fallait environ trois jours pour charger les péniches. Elles emportaient des cargaisons de 80 tonnes. Briques
et tuiles étaient amenées par deux brouettes remplies par deux ouvrières, puis poussées par deux ouvriers. Deux
autres ouvrières étaient chargées d’empiler les briques et les tuiles dans les cales. L’essentiel de la production de la
tuilerie Berthelier était convoyé par la voie fluviale et routière.
RUBRIQUE
Un demi siècle d’évolution
Avant la seconde guerre mondiale,
la cuisson des briques et des tuiles
s’effectuait dans des fours
Hoffman. Ces fours circulaires,
inventés par l’ingénieur dont ils
portent le nom, étaient chauffés
au charbon. Les briques et les tuiles
y étaient entreposées et sorties
manuellement. Pour les cuire, le feu
progressait lentement dans le four.
Après 1945, apparut le four-tunnel.
Le premier fut expérimenté en
1948 par la Fédération Française
des Tuiles et Briques, présidée par
Maurice Espinos. Cette expérimentation eut lieu à la tuilerie de Mably
dirigée par Maurice Espinos. Dans
le four-tunnel, le foyer est fixe.
Briques et tuiles sont empilées sur
un wagon qui se déplace dans la
zone de feu. A l’origine, le four tunnel fonctionnait au charbon, puis
au début des années 1960 il passa
au fioul. Aujourd’hui, il utilise le
gaz et ses dimensions en longueur,
largeur et hauteur ont été multipliées par trois ou par quatre, selon
les usines. Cela lui a permis d’atteindre des capacités de production
de plusieurs centaines de tonnes
par jour. Dans les années 1940,
dans les carrières, l’argile était
encore extraite à la pelle et à la
pioche puis triée sur place. Dans les
années 1950, les pelleteuses s’imposèrent. Avec elles, il n’était plus
question de tri. Les argiles étaient
complètement mélangées. Des
laboratoires ont alors été installés
dans les usines pour procéder à des
analyses et des essais très complexes afin d’obtenir un mélange
parfait à partir de l’argile non
triée. Dans le domaine de la fabrication, une nouvelle mécanisation
et automatisation commencèrent à
s’imposer à partir des années
1950/1960. A l’époque, les tuileries
étaient obligées d’acheter les
machines en Allemagne ou en
Italie. Les machines italiennes ou
allemandes posaient quelques problèmes. Leur utilisation demandait
un temps d’adaptation.
Aujourd’hui, des usines françaises
produisent tout le matériel dont
ont besoin les tuileries. Par souci de
rentabilité, les usines ont fait d’importants investissements pour se
spécialiser. Par exemple, Roanne
Brique, à Mably, ne produit plus
qu’un type de brique et des carrobrics.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 35
RUBRIQUE
CULTURE
“Les Musicales de Charlieu”
font leur cinéma
L’association “Crescendo”, pour son
troisième Festival musical, propose
un film-concert. Tandis que sur
grand écran sera projeté le film
muet “L’homme qui rit”, réalisé par
Paul Léni en 1928 d’après le roman
de Victor Hugo, Gabriel Thibaudeau
au pupitre dirigera l’Octuor de
France, constitué d’un quintette à
cordes, d’une clarinette, d’un basson,
d’un cor et d’un piano. Le chef d’orchestre canadien, qui a composé la
musique spécialement pour le film,
“fait parler” chaque personnage par
la voix d’un instrument. Face à
l’écran, il mène, à l’image près,
l’Octuor qui, lui, est face au public.
Cet ensemble instrumental, spécialiste des projections concerts, se
produit régulièrement à Bagatelle à
Paris et dans le monde entier. Cette
“première” ciné-concert, hors festival, est soutenue par la CCI.
Une exposition
temporaire et extraordinaire
au Musée de Charlieu
Dans les combles du musée, Danièle Miguet, conservateur du patrimoine, veille
sur un Eden d’eucalyptus, de yuccas, de figuiers de Barbarie ou encore de gousses
de flamboyant, de bambous, de magnolias, de catalpas, transmutés… par les mains d’or
de Marie-Noëlle Fontan. L’artiste parisienne qui a vécu en Amérique centrale croise
fils de lin et végétaux exotiques en chaîne et trame de lumière. Eblouissant !
Samedi 10 juillet à 21 h 30 en l’église des
Cordeliers de Saint-Nizier-sous-Charlieu.
Prix des places 20 euros.
Sept concerts de haute qualité
au programme des Musicales
Ces concerts seront interprétés dans
les lieux prestigieux que sont l’église
des Cordeliers de Saint-Nizier-sousCharlieu, l’abbaye Bénédictine de
Charlieu, l’église de la Bénisson-Dieu.
Des pièces de musique classique,
baroque, romantique et contemporaine seront jouées par des
orchestres de qualité tels,
l’Orchestre Symphonique du CNR
de Lyon, l’Orchestre de Chambre
d’Auvergne, le CNR de St-Etienne.
Participation de talents prometteurs
avec notamment la clarinettiste
Béatrice Berne, qui animera le
concert Master-Class.
Contact :
Office de Tourisme du Pays de Charlieu
Place Saint-Philibert à Charlieu
Tél : 04 77 60 12 42.
Prix des places de 10 à 20 euros selon le
concert.
36 >Roanne Éco< JUIN 2004
Le bonheur est au Musée,
cours y vite, cours y vite...
à Charlieu, il est filé !
Chemin d’herbes, tableaux de végétaux et de graminées tissées...
es tenues de gala de la galerie des robes de
soie forment une haie d’honneur au public
avant qu’il n’emprunte un tapis de plantes et
de fleurs séchées conduisant à un jardin extraordinaire niché dans les combles. “Marie-Noëlle
Fontan recompose la nature en œuvres d’art qui
attirent des milliers de visiteurs de Rhône-Alpes, de
Bourgogne, d’Auvergne, des quatre coins de
France et de l’étranger”, se réjouit Danièle Miguet.
“Le bouche à oreille marche très fort. Pour
découvrir l’univers de rêve de cette créatrice internationale, le public choisit l’exposition de Charlieu
plutôt que celle présentée à la bibliothèque Forney
à Paris qui, spécialisée en Art Déco, ne dispose que
de peu de pièces”. Faire “quelque chose” avec des
plantes, voilà une pratique que l’on connaît bien au
Musée de Charlieu : plantes de l’apothicairerie de
l’hôpital devenues outils de soins, plantes textiles
comme le coton, le lin, le chanvre devenant étoffes
après leur passage par le métier à tisser, poursuit
Danièle Miguet. C’est donc tout naturellement que
nous avons été attirés par une autre utilisation des
L
plantes, celle pratiquée par Marie-Noëlle Fontan :
les plantes devenant œuvres d’art”.
Dans l’espace botanique aménagé, tout est calme,
beauté et volupté. L’œil écoute. La narine frémit.
A droite de l’entrée, le mur s’est habillé d’une
mosaïque végétale. “Le lin fait le lien. MarieNoëlle joue sur la couleur et les différentes textures”. Des feuilles de catalpa et de magnolia sous
forme de tableau, sortent de leur cadre. Des
gousses de Calliandre se tortillent en une sorte de
long insecte vertébré. Le “peigne de singe” se veut
coussin mais toutes piques dehors. Tel un oursin.
Des haricots d’un rouge orangé pimpant forment
une chaîne d’amitié avec des gousses d’érythrine
brunes glissant vers le noir. Des tiges de palmier
dattier trottent comme des mille-pattes. Singulière
dînette de poupée dont les éléments se composent
de gousses lin et de leucoena ! La fleur d’un palmier se laisse prendre au filet d’une feuille de
figuier de Barbarie. Tandis que des cannes de bambou coupées en lamelles vernissées ne peuvent partager une partie de pêche.
CULTURE
Ode au végétal
Comme d’un ciel étoilé en été, tombe un voile
- on dirait une tarlatane - réalisé à partir de rafles
de raisin. “Ce que vous jetez après avoir mangé
les grains de la grappe”, explique Danièle. MarieNoëlle, au montage de ce triptyque arachnéen,
met en résonance des tonalités de rouge et de
bleu. Tout près un nuage de monnaie du pape
tombe en pluie de grâces. Des feuilles froissées
de plantes guatémaltèques se crispent en peau de
lézard. Inimaginable ! l’artiste tisse les épines de
cactus. Elle rassemble des philodendrons en un
patchwork de soixante-dix petits carrés de plantes
et de racines tissées. Des motifs comme pour les
buipils - caracos guatémaltèques - s’y remarquent,
dignes des brochés de nos soyeux charliendins ou
L’huile/toile “Tisserande et ses enfants”
de Firmin Girard entre au Musée
L
es Musées de Charlieu (Soierie et Hospitalier) et la
Société des Amis des Arts, ont acquis une toile
emblématique pour la région, intitulée “Tisserande
et ses enfants”, signée par Firmin Girard, né à Poncin
(1838-1921). Ce “petit-maître” de grande notoriété
qui adopta Charlieu, peignit sur “le motif” à
Fontainebleau, en compagnie des maîtres de
Barbizon. Il connut Renoir, Sisley, Monet à l’atelier
Charles Gleyre.
“L’acquisition de ce tableau à la petite fille de Firmin
Girard, Mme Chaudois, est capitale”, a expliqué
Danièle Miguet, conservateur du Patrimoine de
Charlieu, lors de l’inauguration, le 2 mai dernier, lors
de la journée nationale du Printemps des Musées sur
le thème “Histoire, Histoire”. “Elle vient compléter le
fonds Firmin Girard du Musée. Le thème du “tissage
à domicile” a été très peu traité par les grands
maîtres, mis à part par Van Gogh, Sérusier. Et Yvonne
Montet*, la demoiselle de Sévelinges, spécialiste de
paysages et de vie rurale de la région. Elle s’inscrit
dans le droit fil de la vocation du Musée”.
Cet achat a pu être réalisé grâce au soutien de la
DRAC et de la FRAM, des souscriptions et du mécénat
de particuliers.
(*) Danièle Miguet a retrouvé l'œuvre de cette artiste
peintre régionale de qualité oubliée, née en 1894 et morte
en 1951 à Sévelinges, à qui elle consacra un catalogue et
une rétrospective en avril 1990.
lyonnais. Il y a encore sur le mur du fond, “les
ailes du Brésil” prêtes à prendre leur envol, telles
des chauve-souris. Cette ode au règne végétal
passe encore par des pommes de pins grignotées
par les écureuils, et récupérées tout simplement
en Maurienne.
Le visiteur découvrira encore le livre d’or des sept
plantes aromatiques, sous vitrine, et un parterre de
fleurs abrité par une maison de verre.
Correspondances
“J’aime avant tout la nature. Je me promène au
Jardin des Plantes, mais aussi dans d’autres parcs
parisiens. En ramassant des plantes, des fleurs,
des feuilles, des écorces, j’essaie de les restituer
dans un même paysage. Je ne mélange pas les
continents. A chaque pays, à chaque région, son
tissage de plantes”, précise Marie-Noëlle.
L’artiste, diplômée en Histoire de l’art, cultive
son jardin sur un petit balcon et son art dans son
appartement parisien du XVème. Après avoir vécu
au Mexique, au Guatemala, au Salvador, elle
s’inspire des techniques de tissage traditionnelles
et ancestrales des ethnies grâce à la connaissance
du tissage manuel, qu’elle tient de sa mère. Ainsi
tissera-t-elle en forme d’œuvres d’art des végétaux autochtones, sur un métier composé d’un
simple cadre et de deux peignes aux écarts différents. Son travail original éblouit. A tel point
qu’une trentaine d’expositions filent dans le
monde entier. Marie-Noëlle est un grand nom
parmi les artistes textiles françaises. Elle parle le
langage des fleurs, des plantes, des arbres. Pour elle,
comme pour le poète, “la nature est un temple où
de vivants piliers laissent parfois sortir de
confuses paroles” que la tisserande telle une fée,
traduit en tapisseries végétales.
Exposition : jusqu’au 30 novembre 2004
Tarif : 4,30 euros.
Visites guidées : pour les groupes, sur réservation
à l’Office de Tourisme au 04 77 60 12 42.
Avec le concours de la DRAC Rhône-Alpes, du
Conseil Général de la Loire, et de la Ville de
Charlieu.
Musées de Charlieu
9, bd Général Leclerc - 42190 Charlieu
(Loire en Rhône-Alpes)
Tél. 04 77 60 28 84
[email protected]
De mars à juin et de septembre à novembre :
Du mardi au dimanche de 14 h à 18 h.
Juillet et août :
Tous les jours de 10 h à 13 h et de 14 h à 19 h.
RUBRIQUE
Musées à Charlieu
L’ancien Hôtel-Dieu, beau bâtiment
du XVIIIe abrite le Musée de la
Soierie et le Musée Hospitalier. Des
lieux patrimoniaux visités avec bonheur chaque été par une foule de
touristes étrangers.
Charlieu la soyeuse
Le Musée de la soierie, créé en
1992, a été couronné du label
“musée contrôlé” décerné par le
Ministère de la Culture. Charlieu,
petite sœur de la capitale de la soierie qu’est Lyon, reste un centre
important de production de soieries
haut de gamme recherchées par les
grands de la haute-couture tels
Yves Saint-Laurent, Kenzo, Dior,
Christian Lacroix… et par les maisons
prestigieuses d’ameublement.
Métiers à tisser anciens et modernes
en état de fonctionnement - métier
à bras, Jacquard ou à jet d’air… ainsi que du matériel de préparation
de jadis, et des collections d’étoffes
témoignent de la gloire et du
savoir-faire exceptionnel des tisserands charliendins qui forment
encore une corporation unique en
France. A découvrir à l’étage, la ronde
royale de robes de soie. Sans oublier
la boutique.
Charlieu l’hospitalière
Le cadre et la vie donnée aux malades
par les Sœurs Sainte-Marthe sont
ressuscités dans l’ancien Hôtel-Dieu,
où a opéré, alors qu’il ne s’agissait
que d’un centre de soins, dit-on,
Michel Servet au XVIIe, réfugié à
Charlieu. Etonnante enfilade de lits
à rideaux blancs dans la vaste salle
des malades qui ouvre sur la chapelle
et son retable en bois doré du
XVIIIe. A découvrir la salle de chirurgie et de soins, la lingerie et ses
meubles anciens et l’exceptionnelle
apothicairerie, tapissée de faïences
classées du siècle des Lumières, à
l’ambiance olfactive reconstituée.
Pratique :
Durée des visites : 1 h 15 pour le Musée de
la soierie, 1 h pour le Musée hospitalier.
Tarifs : 3,25 euros/personne si moins de
20 personnes. 2,50 euros/personne si
plus de 20 personnes.
Pages réalisées par
Béatrice Perrod-Bonnamour
JUIN 2004 >Roanne Éco< 37
PME-PMI : la marche
vers l’innovation
L’étude réalisée
dans le cadre de
la démarche
Inoways, menée
par les Chambres
de commerce
et d’industrie
de Rhône-Alpes
et leurs partenaires,
souligne les enjeux
de l’innovation, et
dresse un panorama
des stratégies
engagées dans
les PME-PMI.
Pourquoi et comment
innover ? Quels sont
les freins rencontrés ?
Quels outils peuvent
favoriser les projets
innovants ? Des
experts et dirigeants
d’entreprises
se prononcent
sur ce sujet majeur.
Par Fabienne Combier
L
es entreprises estiment qu’il y
a urgence à innover : c’est
l’un des constats d’Inoways,
initiée par les CCI de Rhône-Alpes
en partenariat avec la Métallurgie
rhôdanienne, la Caisse des dépôts
et consignations et le cabinet
Ernst&Young. “Les sociétés qui perdurent sont celles qui innovent !”,
assure Jean-Claude Millet, à l’origine de
plusieurs entreprises dans la Drôme.
Clé de la compétitivité, levier essentiel pour disposer d’un avantage
concurrentiel, l’innovation peut
s’avérer vitale, a fortiori pour une
PME-PMI. “L’innovation est le seul
moyen de survie, c’est l’énergie de
l’entreprise”, clame Jean-François
Piquard, président du comité de
suivi d’Inoways. “Compte tenu de la
mondialisation, elle seule permet de
gagner sur la concurrence”, poursuit-il. “L’une de nos priorités : faire
prendre conscience aux entreprises
de cet enjeu croissant dans un
contexte d’ouverture des marchés”,
renchérit Thierry Barrandon, directeur du développement industriel de
la Métallurgie rhôdanienne.
Des tables rondes et des interviews
qui ont rassemblé plus de 400 entreprises de 50 à 250 salariés dans le
cadre d’Inoways, en 2003, ont permis de dresser un état des lieux
complet de l’innovation en RhôneAlpes. L’étude dévoile aussi les pré-
“Les sociétés qui perdurent sont celles qui innovent”, insiste
Jean-Claude Millet, président du conseil de surveillance d’Epitact.
Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce et d’industrie, est diffusé par les magazines : Info CCI, Haute-Savoie (27 500 ex.) - Informations Économiques, Saint-Etienne-Montbrison (20000 ex.) - L’Économie
Drômoise (16000 ex.) - Nord-Isère Économie (13000 ex.) - Partenaire Villefranche et Beaujolais (9000 ex.) - Partenaires Savoie (23000 ex.) - Présences, Grenoble (37000 ex.) - Roanne Éco (10000 ex.). Photos : Thierry Beguin (Roanne), Pierre
Borasci (Grenoble), Box et Fred (Lyon), Jean-Claude Crépet (Saint-Médard-en-Forez), Studio Lattard (Drôme) - Tous droits réservés. Contact : Elisabeth Ballery. Tél. : 04 76 28 28 66.
JUIN 2004 >Roanne Éco< 39
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
DOSSIER
INNOVATION
PME-PMI : la marche vers l’innovation
occupations et les expériences des
dirigeants de PME-PMI sur le thème
de l’innovation.
L’étude initiale. Inoways établit
ainsi une typologie de quatre populations au profil bien distinct : les
entreprises qui estiment innover
(49 %), apparemment consommatrices d’outils favorisant cette politique (créativité, veille, études de
marchés), et développant une politique de protection ; celles se sentant “peu concernées” par le sujet
(23 %) ; les “apprentis” (11 %) affichant leur volonté de progresser ;
enfin, les filiales de groupes non autonomes en matière d’innovation
(17 %). Des chiffres qui confirment
que les PME-PMI dans leur ensemble n’innovent pas assez. Ces résultats recoupent les enseignements d’autres études plus globales.
Il est ainsi établi que les entreprises
françaises accusent un retard certain par rapport aux autres pays
de l’Europe des 15. D’après le ministère de l’Industrie, les entreprises
françaises déposent annuellement
17 000 brevets, contre 30 000 et
60 000 pour leurs homologues britanniques et allemandes. “Quatre
brevets sur cinq en France sont dé-
posés par des sociétés étrangères,
remarque pour sa part Patrick
Thivillier, du cabinet stéphanois
Laurent et Charas et membre du bureau de la Compagnie nationale des
conseils en propriété industrielle.
La protection industrielle n’est pas
inscrite dans la culture française.”
Le cabinet parisien Regimbeau a
mené, de son côté, une étude nationale auprès de quelque 300 PMEPMI de 20 à 499 salariés entre
octobre et novembre 2003. Il en
ressort une certaine méconnaissance de la notion de propriété
industrielle, considérée comme la
“chasse gardée” de spécialistes. Les
enquêtées perçoivent également
mal le retour sur investissement et
adoptent davantage une stratégie
défensive plutôt que préventive.
Une innovation aux multiples visages. S’il ne prend pas
toute la mesure de l’innovation, le
brevet permet en tout cas de chiffrer
une certaine réalité. Il représente
également un des indicateurs
du dynamisme d’une entreprise,
et le révélateur de son degré de
protection. Or, de ce point de vue,
“les entreprises françaises n’adoptent pas vraiment de politique de
protection, admet Jean-François
Piquard. Elles devraient être
davantage sensibilisées”. Patrick
Combes, conseiller en développement technologique à la CCI de
Saint-Etienne, l’affirme : “L’enjeu
futur pour les PME-PMI est de disposer d’une forte stratégie de propriété industrielle.”
“Le brevet permet à l’entreprise de se
défendre contre toute copie durant
20 ans, explique Patrick Thivillier,
ensuite l’invention tombe dans le domaine public. Malgré la rapidité
des cycles d’innovation, il est préférable de breveter son invention, car
l’entreprise gardera toujours une
longueur d’avance. Mais il faut savoir quoi déposer. Mieux vaut toujours garder secret le savoir-faire ou
le procédé de fabrication !”
Outre l’innovation technologique,
une entreprise peut faire preuve de
créativité dans ses outils de production, sa manière de vendre, de réduire
ses coûts, de modifier ses procédés
de fabrication, dans sa stratégie
marketing ou de communication,
dans son organisation. “L’innovation passe aussi par les services, souligne Didier Bic, directeur de Kässbohrer France. Nous assurons par
exemple, depuis peu, une formation
“Il faut semer la culture de l’innovation dans nos entreprises”, préconise Jean-François Piquard, président
du comité de suivi d’Inoways.
40 >Roanne Éco< JUIN 2004
aux conducteurs de dameuses spécifiques aux snow-parks. Autre nouveauté : alors qu’auparavant la
maintenance était assurée sur place,
avec les limites techniques que cela
impose, nous nous engageons aujourd’hui à ramasser les trains de
chenilles dans les stations de ski et à
effectuer les révisions au sein même
de notre usine.”
Les obstacles à l’innovation.
Inoways dresse aussi un constat rassurant : 56 % des entreprises affichent l’urgence d’innover. Mais de
multiples obstacles jalonnent leur
route. Certains sont liés aux mentalités : 47 % des dirigeants admettent
une résistance interne au changement. Par ailleurs, 59 % expriment
leur difficulté à anticiper les besoins
et contraintes du marché, et 48 %
n’arrivent pas à mesurer le retour sur
investissement des actions engagées.
La question du financement reste
également un souci pour 42 % des sociétés interrogées. Les freins à l’innovation proviennent de causes diverses : le manque de compétences,
de moyens humains, le risque financier ou le manque de temps.
“Nous constatons qu’il reste encore
beaucoup de sociétés à convertir”,
souligne Thierry Barandon. “Pour
un dirigeant de petite société, il est
difficile d’investir dans un projet
d’innovation plutôt que dans une
nouvelle machine, car la rentabilité
n’apparaît pas immédiatement,
remarque Vincent Ramus, délégué
régional d’Ernst&Young, partenaire
d’Inoways. A nous de ne pas laisser
le chef d’entreprise seul, mais de
l’aider et de l’encourager tout au
long de sa démarche. Il faut du reste
clarifier le niveau de prise de risque
par rapport aux retombées économiques que l’on peut espérer.”
Les secrets de la réussite. “Il
faut commencer par semer la
culture de l’innovation, insiste JeanFrançois Piquard. Chaque salarié,
quelle que soit sa place dans l’entreprise, doit prendre conscience de
l’intérêt d’innover. La mission des
cadres dirigeants consistera à repérer et valoriser les créatifs au sein
de leur société, et créer un climat
propice à l’innovation.”
“Réussir une innovation, c’est générer de la valeur ajoutée, créer des
INNOVATION
DOSSIER
reprise titre
“Notre bureau R&D réfléchit à des innovations à la pointe de la technologie, tel le badge Ski mains libres”,
affirme l’équipe de Skidata France.
sans analyser l’environnement industriel existant.”
L’innovation en partenariat.
“Nous combinons les savoir-faire”,
reconnaît Didier Blanchard, directeur commercial de Skidata France.
Leader européen de la billetterie et
du contrôle d’accès, Skidata (CA
2003 : 7 M€, 38 salariés à Montmélian) a ainsi uni ses forces à une
consœur savoyarde, Photoneige.
“Le fruit de ce partenariat a donné
naissance à un distributeur automatique de forfait avec photo intégrée qui équipe aujourd’hui une
vingtaine de stations en France, explique Didier Blanchard. Déjà présent pour les forfaits dans 150 stations, Skidata peut compter sur un
fort potentiel d’équipement en distributeur automatique.” Avec un
budget R&D estimé entre 5 et 10 %
du chiffre d’affaires, Skidata développe des produits à la pointe de
la technologie, tel son badge Ski
mains-libres muni d’une carte à
puce. “Nous avons souvent des
idées avant-gardistes, il faut savoir
attendre le moment où le marché
est suffisamment mûr.” L’exemple de Photoneige et Skidata demeure relativement exceptionnel.
“La recherche coopérative a des
effets positifs car elle coûte moins
cher, reconnaît Jean-François
Piquard. Mais ses chances de réussite sont multipliées lorsque les
deux sociétés partenaires évoluent
sur des marchés différents.”
Pour les TPE et petites entreprises,
l’association avec un bureau
d’études paraît souvent indispensable. Pourtant, Jean-François
Piquard insiste sur la nécessité de
disposer de compétences internes :
“Sans nécessairement posséder un
département R&D, la PME-PMI doit
Kässbohrer : de multiples pistes
de développement
eader mondial sur le marché des dameuses, l’Allemand Kässbohrer dispose
d’une filiale à Tours-en-Savoie. Si l’innovation “produits” est réalisée
essentiellement en Allemagne, le site français (CA 2003 : 27,9 M€, 38 salariés)
apporte lui aussi ses idées révolutionnaires. Dernière en date : l’équipement
des dameuses en GPS. “Ce nouveau système de gestion du damage apporte
un plus indéniable aux chauffeurs par les informations fournies (localisation sur
le domaine, nombre de passages, épaisseur de neige), explique Didier Bic,
directeur France. Il permet de travailler quelles que soient les conditions
(nuit, brouillard, neige).” Kässbohrer teste actuellement ce procédé dans la station
de L’Alpe-d’Huez (Isère). “L’innovation passe par l’anticipation et l’écoute des besoins
de nos clients, poursuit Didier Bic. Nous travaillons d’ailleurs en collaboration
avec eux pour apporter les améliorations nécessaires.” Soutenue par l’Anvar,
Kässbohrer a fait appel à trois autres sociétés pour la mise au point de son invention :
PGES (GPS) et ATP montage (conception et réalisation de machines), en Isère,
et Altitude Consulting, spécialiste briançonnais de la sécurité en montagne.
La filiale française dispose par ailleurs d’un responsable hors neige, chargé de trouver
des débouchés pour l’été. A partir des machines d’occasion, Kässbohrer réalise
des engins sur mesure pour le débroussaillement, le nettoyage des plages,
le ramassage des vignes. “La neige représente 90 % de notre activité, remarque
Didier Bic. Développer le marché multisaison permettrait de faire face aux années
de faible enneigement.” „
L
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
emplois”, prévient Pierre Billat,
conseiller en développement technologique à la CCI de Grenoble. “Les
PME-PMI cherchent parfois à concevoir un produit sans savoir à quel
besoin il peut répondre, avance, de
son côté, Vincent Ramus. Il faut se
poser les bonnes questions, avoir
une idée claire de l’application
d’une découverte. La phase critique
est de faire émerger l’idée. Pour
cela, il faut générer la créativité au
sein de l’entreprise et identifier les
attentes des clients. Ensuite, cela nécessite la conviction et l’implication
de toutes les parties prenantes. Autrement dit, il faut vendre l’innovation en interne. Une fois l’idée définie, on peut réfléchir à la faisabilité
économique : va-t-on lever des
fonds ? Etablir un partenariat ? Faire
appel à un bureau d’études externe ?
Il est certain que l’on gère mieux le
risque en s’associant à des partenaires par exemple.”
Jean-Claude Millet, président du
conseil de surveillance d’Epitact,
PME drômoise, a engrangé les expériences en création et en soutien
d’entreprises. Il constate : “Les
conditions favorables à l’innovation
reposent sur trois acteurs : le visionnaire, à même d’imaginer les projets à l’horizon de plusieurs années,
le manager, pour mettre en musique, et le technicien en charge de
la conception. L’entreprise se développera à condition que ces trois ressources soient disponibles.” Quand,
en 1996, Jean-Claude Millet arrive
au chevet de PSMN, “la société drômoise de trois salariés se mourait
dans la sous-traitance”. “Nous avons
examiné son savoir-faire, défini une
nouvelle vocation : faire des produits interfaces de confort pour le
corps humain, et donner un nouveau nom qui reflète cette orientation. Aujourd’hui, nous développons
et distribuons notre propre gamme
de produits. Epitact a été totalement
transformée, compte désormais
30 salariés (dont deux docteurs et
trois ingénieurs en R&D), et affiche,
pour les trois premiers mois de
2004, 50 % de croissance !”
A la CCI de Saint-Etienne, Patrick
Combes insiste de son côté sur l’importance de la veille technologique.
“Il faut se tenir au courant de ce qui
se fait ailleurs. Les PME-PMI réfléchissent souvent dans leur coin,
JUIN 2004 >Roanne Éco< 41
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
DOSSIER
INNOVATION
PME-PMI : la marche vers l’innovation
développer une filière de l’innovation.” Le partenariat avec les laboratoires de recherche fait également
partie des recettes pour innover.
“Sur ce point, la situation est catastrophique en France, dénonce JeanFrançois Piquard. Les laboratoires
français travaillent avec des industriels européens, car c’est la condition même du financement des
programmes européens. Du coup,
les entreprises de la région ne bénéficient pas toujours des fruits de la
recherche locale.”
Comment aider les PME-PMI ?
Le financement reste bien entendu
une donnée importante pour la
mise en œuvre d’un projet d’innovation. “Mais les aides pour la
propriété industrielle sont sousdimensionnées par rapport à celles
pour l’investissement industriel ou
l’immobilier par exemple”, regrette
Jean-Claude Millet.
Tout ne se résume pas pour autant
aux aides financières. Le soutien,
l’accompagnement, les réseaux
d’échange entre dirigeants sont primordiaux. “Beaucoup d’entreprises
méconnaissent les aides et soutiens
dont elles peuvent bénéficier”,
constate Jean-François Piquard. “Le
dispositif d’appui à l’innovation est
perfectible, reconnaît le comité
Inoways. Les acteurs nombreux sont
mal coordonnés et l’offre d’aides
peu lisible. Du coup, les PME-PMI ne
savent pas toujours à qui s’adresser.” Les Chambres de commerce et
d’industrie font à ce titre partie des
interlocuteurs clés. “Nous devons
agir, animer des communautés
pour les entreprises de 50 à 250 salariés, une population qui a le plus
de difficultés à innover”, estime
Pierre Billat, à la CCI de Grenoble.
En Rhône-Alpes, cinq centres européens d’entreprise et d’innovation
(CEEI) ont été créés dans le but de
stimuler les projets novateurs. Il
s’agit de Novacité à Lyon, Thésame
à Annecy, Savoie Technolac, CEEI
Loire, et Alimentec, en cours de labellisation, à Bourg-en-Bresse. “Le
concept des CEEI, créé par la Commission européenne, date de 1984,
précise Luc Sollier-Bresset, directeur
du CEEI Loire. Ces structures existent depuis plus longtemps que les
incubateurs académiques et leur intérêt réside dans l’accompagne-
42 >Roanne Éco< JUIN 2004
Les 7 axes du plan Fontaine :
„ Création du statut de société unipersonnelle d’investissement
providentiel (SUIP) pour favoriser les sociétés d’investissements du
type business angels (mesure applicable depuis le 1er janvier 2004).
„ Allègement des charges pour les jeunes entreprises innovantes
de moins de huit ans (mesure applicable depuis le 1er janvier 2004).
„ Nouvelles aides ciblées pour les entreprises qui investissent
en R&D : allègements fiscaux, aides fiscales, crédit impôt
recherche (CRI)*.
„ Financements publics plus proches du terrain avec une
simplification des aides à l’innovation et un fonctionnement
en réseau coordonné par l’Anvar.
„ Meilleure valorisation de la recherche par les entreprises :
contrats de partenariat entre recherche publique et privée,
sensibilisation au dépôt de brevets, création de jeunes entreprises
innovantes.
„ Favoriser la culture de l’innovation par des actions de
sensibilisation en liaison avec l’Education nationale ; engager
une dynamique européenne avec un objectif de 3 % du PIB
consacré à la R&D à atteindre d’ici à 2010.
„ Soutien à la R&D industrielle stratégique dans trois domaines
prioritaires : les technologies de l’information et de la
communication ; la qualité de vie, la gestion du vivant et
l’environnement ; la croissance et la compétitivité durable.
* Le régime fiscal du CRI est remanié. Les avantages sont
augmentés pour les dépenses engagées à compter du 1er janvier
2004 et ses conditions d’utilisation assouplies. Le plafond du CRI
passe de 6,1 M€ à 8 M€.
ment des entrepreneurs depuis
la création jusqu’au suivi postprojet.” Fondé en janvier 2003, le
CEEI Loire comprend l’ensemble
des acteurs économiques du département : les CCI de Saint-Etienne et
de Roanne, le Conseil général,
Saint-Etienne Métropole et le Grand
Roanne. “Ce partenariat constitue
une grande première pour le département”, avance Jean-Claude Fuchs,
président du CEEI Loire.
De son côté, le Centre relais innovation Rhône-Alpes-Auvergne (CRI
RAA), créé par la Chambre régionale
de commerce et d’industrie (CRCI),
en partenariat avec l’Anvar et
animé par l’Arist Rhône-Alpes et
l’Arist Auvergne, accompagne les
projets des PME-PMI. Il leur fournit
un accès aux technologies innovantes européennes, les aide à trouver des partenariats transnationaux, et favorise les transferts de
technologie. Il intervient également
pour valoriser les résultats de recherche et trouver des débouchés
via des partenariats industriels. En
2003, le CRI RAA a accompagné
Quelques facteurs clés de
succès de l’innovation :
„ Décider et afficher une stratégie d’innovation.
„ Se doter de compétences nécessaires :
des personnes adaptées, formées, créatives.
„ Mettre en place une veille :
connaître les marchés, les concurrents, les besoins des clients.
„ Faire partie de réseaux d’innovation qui facilitent
les solutions techniques.
„ Tisser des liens avec les sources d’innovation,
pour avoir une bonne connaissance des moyens disponibles
et réussir son innovation à chaque stade de la vie du produit :
études, fabrication, commercialisation, international.
„ Développer une culture de l’innovation.
(Source : d’après Jean-François Piquard.)
En savoir plus :
„
„
„
„
„
„
„
www.cr-rhone-alpes.fr
www.rhone-alpes.cci.fr/actualites/inoways/index.php
www.presencerhonealpes.com/
www.arist.rhone-alpes.cci.fr/
www.industrie.gouv.fr/index.htm
www.inpi.fr
www.anvar.fr
Date à retenir :
Le 7 juillet, colloque de synthèse d’Inoways, à partir de 16h30,
à la Cité internationale de Lyon.
près de 270 clients et a conclu plusieurs partenariats transnationaux
sur des technologies d’avenir.
Et après ? Au-delà du diagnostic,
Inoways a pour ambition de bâtir
un plan d’actions efficace avec l’ensemble des partenaires en vue d’aider les PME-PMI. Pour faire progresser l’innovation régionale, le
Comité de suivi et son président,
Jean-François Piquard, préconisent
plusieurs mesures clés : fédérer les
acteurs publics et privés ; apporter
des méthodes et développer les
compétences internes des entreprises ; sensibiliser les plus réticentes à s’intéresser à l’innovation
et, notamment, convaincre la cible
de la sous-traitance à sortir de la
pure logique de process ; développer une politique territoriale volontariste renforçant l’attractivité
régionale, autrement dit faire venir les capital-risqueurs en région.
“La région s’inscrit très clairement
dans la dorsale européenne des régions les plus actives en matière de
R&D, souligne Christian Gauduel,
président de la Chambre régionale
de commerce et d’industrie. Mais
pour que Rhône-Alpes conserve
l’une des toutes premières places
européennes, l’innovation doit
clairement faire partie des priorités régionales.” Dans tous les cas,
la démarche Inoways se veut complémentaire au plan de soutien à
l’innovation présentée fin 2002
par Nicole Fontaine, alors ministre
délégué à l’Industrie.
Par ailleurs, le Conseil régional
Rhône-Alpes a annoncé, le 21 avril
dernier, la création d’une Agence
régionale de l’innovation et du
développement. Trois missions lui
seraient confiées : faciliter, professionnaliser, mutualiser les dispositifs de transfert de technologies, de valorisation et de création
d’entreprises innovantes ; identifier et formuler les besoins de
recherche à partir de la demande
économique ou sociale ; faire
connaître à l’international le potentiel scientifique et technique de
Rhône-Alpes pour attirer les investisseurs. „
INNOVATION
Technogenia :
avancer bien
protégé
epuis sa création en 1979,
Technogenia, à Saint-Jorioz
(Haute-Savoie), a constamment
cherché à innover. Fabricant de
carbure de tungstène fondu utilisé
pour des revêtements anti-usure dans
de nombreux secteurs industriels,
la PME-PMI a déjà déposé une
trentaine de brevets. En 1998,
elle a ainsi reçu le trophée national
de l’innovation décerné par l’INPI.
“Le dépôt de brevets fait partie
de notre stratégie, le but étant
de limiter les concurrents, explique
Hervé Maybon, directeur général.
Sans innovation, nous serions très vite
balayés car nous devons affronter
les multinationales américaines.”
Leader mondial avec 60 % des parts
de marché, Technogenia (CA 2003 :
6 à 7 M€, une trentaine de salariés)
se situe sur une niche. Elle consacre
8 à 10 % de son chiffre d’affaires
à la R&D. “Nous innovons dans
les produits, tel le cordon de soudure,
et dans les procédés de fabrication,
comme le procédé de revêtement
au laser, poursuit le directeur.
Si l’on veut continuer d’exister, il faut
toujours avoir un temps d’avance. Nos
atouts ? La recherche et l’anticipation
des besoins qui nous permettent
de proposer aux clients des produits
performants totalement innovants.”
En plus de sa propre équipe
d’ingénieurs, Technogenia s’appuie,
pour son développement, sur l’Anvar,
le CNRS et les laboratoires français
et européens. „
DOSSIER
Eurosalmon : une autre façon
d’acheter son poisson
ntier, en filet, en pavé, fumé, on croyait connaître le saumon sous toutes ses
formes. A Saint-Jean-d’Ardières (Rhône), Eurosalmon en a imaginé une autre :
le saumon frais fileté, désarêté et reconstitué comme si de rien n’était !
“Notre idée consistait à créer une nouvelle forme de vente et d’achat, explique
le dirigeant, Martial Cochet. Il existait déjà, chez les traiteurs, du saumon cuit
prédécoupé. Désormais, le consommateur trouvera à la poissonnerie des grandes
surfaces du saumon frais sous la même forme ! L’intérêt ? Le côté pratique puisque
l’on demandera 200 g de saumon comme 200 g de viande.” L’innovation ne se situe
donc pas dans le produit en lui-même, mais dans la façon de le vendre et, en amont,
dans le procédé de transformation. Il a fallu en effet à Eurosalmon modifier une
machine existante et former les salariés à une nouvelle technique. “Nous espérons
prendre des parts de marchés aux pays nordiques, soutient Martial Cochet. Mais nous
nous situons dans l’inconnu quant aux retombées économiques. Il faut totalement créer
le marché en Europe. Aux Etats-Unis, ce mode de consommation existe déjà, c’est
d’ailleurs de là que nous nous sommes inspirés.” Avec 30 salariés, Eurosalmon
transforme 3500 tonnes de saumon par an pour un chiffre d’affaires de 10 M€. „
E
D
STM : l’innovation à tous les étages
eux raisons me poussent à innover : satisfaire la clientèle et respecter la réglementation.” Directeur de STM, à Saint-Martind’Hères (Isère), Serge Rimann travaille depuis 1999 dans le secteur de la serrurerie, la tôlerie et la métallerie. La conception
et l’habillage des cabines d’ascenseurs représentent les deux tiers de son chiffre d’affaires (CA 2003 : 1,4 M€, 14 salariés).
Pour répondre aux attentes des ascensoristes, Serge Rimann propose désormais son propre produit : “J’ai inventé un système de pylônes
d’ascenseurs adaptable à tous les styles d’immeubles, même les plus anciens. Pour les plans et l’étude de charges notamment,
j’ai collaboré avec un bureau d’études indépendant car nous ne possédions pas les compétences en interne.” STM a pris cependant
toutes les précautions d’usage en déposant un brevet. Par ailleurs, la loi de Robien, dont les décrets d’application devraient paraître
prochainement, impose une mise en conformité du parc d’ascenseurs. “Pour anticiper la loi, nous avons réfléchi à ce nouveau
concept de cabines.” L’invention a d’ailleurs valu à la société le prix de l’innovation 2003 décerné par la Chambre de commerce
et d’industrie de Grenoble. L’innovation et la créativité constituent en réalité un état d’esprit chez STM, toujours à la recherche
de l’amélioration, l’adaptation ou l’invention de la pièce qui fera la différence. La TPE ne dispose pas encore de son propre personnel
en R&D, mais elle devrait à l’avenir se rapprocher plus étroitement d’un bureau d’études. „
“D
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
JUIN 2004 >Roanne Éco< 43
DOSSIER
INNOVATION
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
PME-PMI : la marche vers l’innovation
A2E Technologies :
un site dédié à la R&D
iégeant dans le Loiret, le concepteur électronique A2E Technologies a établi
son département R&D (13 salariés) à Villefontaine. “En Isère, nous travaillons
dans l’électronique de puissance et la haute énergie impulsionnelle, explique
le directeur industriel, Roger Milly. Nos réalisations se retrouvent dans de multiples
applications prometteuses (plasma, désactivation bactérienne…).” Comme tout
bureau d’études, A2E Technologies travaille en lien étroit avec les chercheurs
et les industriels. “Chaque produit est unique et conçu pour un client en particulier.
La recherche est financée par celui-ci. Mais sans les laboratoires, nous ne pourrions
plus être à la pointe, note Roger Milly. Dans notre secteur, il faut compter quatre
à cinq ans entre l’innovation et l’application. Les retombées économiques ne sont
donc pas immédiates.” Véritable bureau d’études du client, A2E Technologies
dépend entièrement des projets R&D des industriels. “Paradoxalement, c’est
en période de crise que les entreprises cherchent le moins à innover !”, remarque
Roger Milly. Leader européen sur un marché de niche, A2E Technologies participe
depuis huit ans à des programmes européens. “C’est une excellente manière de nous
confronter aux technologies nouvelles et aux divers projets menés par les industriels
et les laboratoires européens.” En innovation constante, le bureau isérois vient
de mettre au point une petite révolution dans son secteur : une charge modulaire
de batteries bipolaires. La société a d’ailleurs obtenu une mention spéciale
“innovation” lors du Trophée de l’innovation 2003 de la Chambre de commerce
et d’industrie du Nord-Isère. „
S
Allègre : une centaine
de nouveau-nés par an
pécialiste des produits de petite puériculture, Allègre Puériculture (CA 2003 :
34 à 35 M€ pour une centaine de salariés) renouvelle 30 % de sa gamme
chaque année sur 400 références. L’innovation fait partie intégrante de
la philosophie et de la stratégie de la société stéphanoise. Pour le n°1 français,
il s’agit de faire face à la concurrence, mais aussi de coller aux tendances du marché.
“Le développement des produits jetables, et le nomadisme du fait des 35 h, nous
obligent à réfléchir à des adaptations de produits existants ou à des créations pures”,
résume Christian Koetzel, directeur marketing. En plus d’un bureau R&D en Allemagne,
Allègre s’appuie sur de nombreux prestataires extérieurs, cabinets d’ingénieurs, agences
de design, laboratoires indépendants. “Une fois le prototype conçu, nous le testons
auprès d’un panel de jeunes mamans. Notre secteur d’activité et notre philosophie
impliquent une grande proximité et interactivité avec le consommateur.” En pratique,
le développement d’un produit peut se dérouler sur plusieurs années, mais prend
au minimum entre 9 et 12 mois. “Attention, prévient Christian Koetzel, notre cible
est le bébé de 0 à 3 ans, notre clientèle se renouvelle donc très vite. La durée
de développement de l’innovation doit prendre en compte cette donnée.” Plusieurs fois
primée pour ses innovations dans les tétines et biberons notamment, Allègre dépose
régulièrement des brevets pour protéger ses modèles ou leur design. Un budget non
négligeable, mais indispensable pour une protection internationale. „
S
Imagine : l’innovation au service de l’industriel
diteur de logiciels de modélisation et simulation de systèmes hydromécaniques, Imagine (CA 2003 : 5,3 M€, 65 salariés
à Roanne) connaît depuis 2000 un vrai décollage commercial. “La simulation de systèmes techniques permet d’optimiser et
d’accélérer la mise au point de produits fiables et performants, explique Vincent Braibant, président du directoire. Pour être
réactifs et réduire le cycle de développement de leurs produits, les industriels ont besoin de simulation en amont, dès le processus
de conception. C’est à ce stade que nous intervenons.” Développé depuis 1994, Amesim, le logiciel phare d’Imagine, connaît des
améliorations et des développements constants. La multitude de fonctions offertes aux clients permet une adaptation au plus près
de leurs besoins. Dans sa stratégie d’innovation, Imagine s’est associée à des partenaires de renom, tels Renault ou l’Institut français
du pétrole, auxquels s’ajoutent d’autres industriels et laboratoires de recherche. La clientèle d’Imagine se retrouve à hauteur
de 70 % dans l’automobile, 20 % dans l’aéronautique, et 10 % dans diverses industries. “Nous évoluons sur un marché de niche
où la concurrence est vive”, précise Vincent Braibant. Déjà bien implanté au niveau mondial, il entend accroître sa position.
“Le marché s’avère très prometteur, affirme-t-il. Tout milite en faveur d’une vision système et d’un besoin de modèles physiques
globaux : l’organisation industrielle, le développement de la “mécatronique” et l’évolution des techniques de calcul.” „
E
44 >Roanne Éco< JUIN 2004
TÊTES D’AFFICHE EN VUE
BRASSEUR D’IDÉES
A
CALCULATEUR
Nouveau
conquérant
P
De haut vol
lus jeune pilote de France à
17 ans, Didier Bougarel est
un grand voyageur. Dans l’âme
et dans les airs. Ses expériences
professionnelles lui ont permis
de concilier deux passions : l’aéronautique
et l’international. Commentateur financier
des sociétés aéronautiques cotées en
Bourse, directeur export pour les avions
Pierre Robin, responsable commercial chez
Apache aviation, puis dans une société
de réparation aéronautique, Didier
Bougarel pratique durant ses loisirs le vol
de démonstration. Inquiet de constater
l’absence de plus en plus marquée
du jeune public et de jeunes pilotes
lors des meetings aériens, il souhaite
apporter un nouveau souffle à la voltige.
“Il n’existait aucune patrouille féminine
au monde, j’ai décidé de la créer”,
explique-t-il simplement. En avril 2003,
il fonde la SARL Winglets à Montélimar.
Après une dure sélection, six femmes
pilotes, les Winglets Angels, sont
retenues. “Nous proposons aux sociétés
de promouvoir leur image en affichant
leurs couleurs sur nos ailes, visibles
lors des meetings, manifestations, vols
de découverte. Grâce à nos avions
biplaces, nous organiserons des baptêmes
de voltige. Enfin, nous souhaitons
commercialiser des produits dérivés :
textile, parfumerie… D’ici la fin
de l’année, nous sortirons une bande
dessinée inspirée des Winglets Angels.”
Actuellement en formation intensive,
les six pilotes s’apprêtent à décoller
dès cet été. ■
P
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
our ses 20 ans, Apache change
de look et d’orientation. L’agence
de communication annecienne
s’appelle désormais “Nouvel Apache”.
Patrick Le Roux, directeur général depuis
2001, a pris les commandes en janvier
en tant que président, secondé par
deux associés, Eric Chalvin, directeur
de création, et Henri Déplante,
directeur des études. “Etre plus
créatif, proche des clients, associer
le créateur et le commercial dans chacun
de nos projets”, telle est la volonté
affichée de Patrick Le Roux, car “nous
voulons nous tourner encore davantage
vers le produit agence”, précise le
président. Apache compte
35 collaborateurs pour une marge
brute de 3,2 M€ et des clients
dans l’agroalimentaire (Routin), les loisirs
(articles de pêche Sensas), l’hygiène
et la santé (biberons Tigex), les services
(Banque Populaire des Alpes) ou encore
la distribution (8 à Huit). Bien implanté
localement avec des contrats pour
de nombreuses entreprises des deux
Savoie, Patrick Le Roux lorgne maintenant
sur Grenoble, où il espère conquérir
son premier contrat d’ici à la fin de
l’année. L’agence a récemment remporté
le budget du centre commercial Bercy 2,
ce qui le place en acteur national
de la communication. “A l’avenir, Nouvel
Apache a pour ambition de compléter
sa pôle de compétences dans le web
et le marketing opérationnel notamment”,
prévient Patrick Le Roux. ■
L
e travail de Thierry Allet
pourrait se résumer en
quelques mots : “S’assurer
que le bâtiment tient debout !” Après
huit ans au sein de la société iséroise
Robobat (logiciel de calcul de
structures), Thierry Allet a créé son
propre bureau technique spécialisé
en calcul de structures complexes.
ACDI (Acier calcul dessin ingénierie)
est née à Sassenage (Isère) en 1997.
Depuis, elle engrange les contrats,
une cinquantaine par an. Et non des
moindres. Notamment le palais de
justice de Grenoble, “la plus grosse
structure à ce jour en raison de la
technicité du bâtiment alliant béton,
métal et verre, et de la quantité de
calculs”, mais aussi les tribunes pour
les JO de Salt Lake City, du grand prix
de F1 de Montréal ou du tournoi
de tennis de Hong-Kong… ACDI
intervient dès la conception du projet,
en partenariat avec les architectes,
ou en phase de construction. L’une
de ses dernières études de taille :
les tribunes pour les Jeux olympiques
d’Athènes. Les calculs devaient
intégrer, en plus, la sismicité,
l’une des spécialités d’ACDI. “Ce qui
me plaît, avoue l’entrepreneur,
c’est l’éventail de projets sur lesquels
je suis missionné.” Car, en dehors
de l’activité “bâtiment”, Thierry Allet
effectue également des calculs pour
des pièces mécaniques, des aires
de jeux pour enfants, ou encore des
toboggans aquatiques. Pour chaque
structure, il faut tenir compte des
contraintes normatives propres à
chaque pays. “Et, même en Europe,
il n’existe pas encore de normes
véritablement communes !”
Mais la complexité n’effraie point
l’homme de calculs. ■
33 ans, Sylvain Chiron est à la
tête de la florissante brasserie
du Mont-Blanc. Monter une
entreprise relevant plus du parcours
du combattant que de l’autoroute,
il a balisé son itinéraire : “J’ai appris
le savoir-faire des brasseurs dans
les deux plus prestigieuses abbayes
de Belgique.” Sa démarche marketing
s’appuie sur le passé brassicole
savoyard. “Dans les années 1900,
il existait beaucoup de brasseries
de village”, explique-t-il. Cette
fabrication artisanale a connu
son âge d’or jusqu’aux années 1950.
Une concentration progressive
a suivi, puis une extinction au profit
des trusts et de la bière industrielle.
Légataire de cette tradition, Sylvain
Chiron sait l’importance de l’eau
dans la fabrication de la bière.
De prospections en rencontres,
ses pas l’ont mené aux Houches.
Sous le dôme du Goûter jaillit la
source miraculeuse de l’Enchapleuze.
“Les analyses ont prouvé qu’elle était
d’une pureté sans égal.” Sylvain
Chiron s’est choisi une raison sociale
en résonance avec sa recherche
d’authenticité. En 1997, sa brasserie
du Mont-Blanc voit le jour. Basée
à La Motte-Servolex, les sirops Dolin
assurent la distribution locale,
tandis que des camions-citernes
la ravitaillent en eau de source. Bière
blonde, blanche et même ice-bear,
les produits sont haut de gamme :
“Qualité de l’eau, pur malt plutôt
que des brisures de riz, triple
fermentation…” Désireux de rajeunir
la gamme, Sylvain Chiron a créé une
bière aromatisée au génépi. “L’année
prochaine, la brasserie distillerie du
Mont-Blanc, tout en gardant une
attache en Savoie, s’installera aux
Houches. “Il y aura aussi des ateliers
artisanaux.” Deux nouvelles bières
devraient voir le jour, mais chut… Le
secret de fabrication est bien gardé. ■
JUIN 2004 >Roanne Éco< 45
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
EN VUE TÊTES D’AFFICHE
Sur son petit
navire
ans,
Dehaudronnier
mainpendant
de 20fer
C
Q
Jean-François Solé cultivait
parallèlement
uand il a repris
une Décodrôme
vraie passion
pour laDesign,
voile. Apetite
tel point
entreprise
qu’il aspécialisée
décidé
de créerdans
en novembre
le fer forgé,dernier
PedrosaMolina,
société
50 construction
de
ans, possédaitdeune
bateaux,
solide Coqalu.
expérience
dans besoins
“Les
le secteur
et du
les meuble
goûts deenlatant
clientèle
que
commercial.
ont
beaucoup“Décodrôme
évolué, a-t-ila été
pu constater.
placée en
liquidationpropose
Coqualu
judiciaire
des quatre
voiliers ans
généreux
après sa
création,
en
volumeraconte-t-il.
alliant des J’ai
qualités
senti au-dessus
que
l’entreprise
de
la moyenne
se situait
et parfaitement
sur un créneau
adaptés
àporteur,
une utilisation
et j’ai relevé
grandele croisière.”
défi de la
reprise”.
Dans
son Implantée
atelier de dans
Gleizéun(Rhône),
petit village
du Diois, à Recoubeau,
Jean-François
Solé réaliselalasociété
coque conçoit
en
du mobilierépais
aluminium
et deset articles
sous-traite
de décoration
la finition
incorporantetdul’accastillage.
intérieure
fer forgé : tables,
Le premier
chaises,
voilier
fin avril,lustres,
Coqalu bougeoirs.
est déjà Les
tringleslivré
de rideaux,
au
travail mélangent
pour sa deuxième
commande.
créations
les matériaux.
Elles
associent
Par
rapport
paraux
exemple
bateaux
le fer
produits
au bois à la
pierre
en
série,
ou l’entreprise
au verre. Lapeut
fabrication
proposerestune
réalisée par des du
personnalisation
sous-traitants,
modèle. En Décodrôme
s’associant
àassurant
l’architecte
ensuite
LuclesBouvet,
finitions.
à l’origine
“Nous
commercialisons
des
voiliers de grands
nos produits
navigateurs,
auprès de
magasins spécialisés
Jean-François
Solé a en
cherché
mobilier
à construire
et
décoration
un
bateau, sur
pourtoute
un budget
la France.
raisonnable
Nous
exportons
(170
kE), répondant
30% de laauxproduction
exigencesende
Allemagne et au
performances
et de
Bénélux.
confortLadessociété
amateurs
réalisait: launemoitié
avertis
longueur
de son
de chiffre
10,65 m,
d’affaires
à l’international
un
gréement simple,
quanduneje résistance
l’ai reprise,
je souhaitais
àmais
toute
épreuve, led’abord
Généricasseoir
35 peut
l’activité sur
bases
saines avant
de
accueillir
six des
à huit
personnes.
Le carnet
reprendre
de
commandes
le marché
du chantier,
à l’export.”
pourtant
L’objectif
de phase
Pedro Molina
est maintenant
de à
en
de démarrage,
commence
développer
et leIn mélange
se
remplir. l’ameublement
Adhérent à Made
des matériaux
Beaujolais,
une pour
marque
répondre
qui promeut
à un
marché
les
savoir-faire
encore locaux,
plus large.
Jean-François
Grâce à sa
marque
Solé
dévoilera
Arte Viva
ses qui
trésors
propose
du 15desauarticles
de qualité,
Décodrôme
bien
20
septembre
prochain est
au désormais
Grand Pavois
connue.
Depuis ■
son renouveau, la petite
de
La Rochelle.
entreprise du Diois a accru ses effectifs
de six à dix salariés. Le premier exercice
s’est terminé sur un chiffre d’affaires de
1,07 M€. En 2002, il pourrait atteindre
1,83 M€. ■
Réalisée par Dominique Bonnot,
Fabienne Combier et Sylviane Doise.
46 >Roanne Éco< JUIN 2004
INVENTEUR DE
L’INSOLITE
C
hristian Levis débute
sa carrière comme ouvrier.
Dix ans plus tard, il obtient
un diplôme d’ingénieur mécanicien
et part au Nigeria, puis au Koweit
et en Libye. Chef d’atelier à 24 ans,
inspecteur technique, directeur
d’usine, Christian Levis gravit les
échelons au sein de la société Lohr,
n° 1 mondial de la construction
de véhicules de transport de voitures.
En 1985, après 20 ans d’expérience
professionnelle, il lance sa propre
société, à Bourgoin-Jallieu,
Arci (Atelier de réparations
et constructions individuelles).
Son activité ? “Nous réalisons
tous véhicules spéciaux, des voitures
intelligentes, des moutons à cinq
pattes !” Depuis 2001, il travaille
en collaboration avec Rémy Julienne
pour Disney Land Studio, à Paris.
Il a conçu l’ensemble des structures
d’entraînement de l’école de cascade
de Disney et prépare actuellement
une plate-forme de simulation
de secousses sismiques. Avec une
telle carte de visite, Christian Levis
et ses six collaborateurs interviennent
pour des demandes les plus insolites,
mais aussi pour apporter
des solutions pratiques aux corps
de métiers traditionnels. Arci conçoit
des machines parfois uniques
au monde. Sa dernière invention :
une façonneuse de bûche réalisée
pour un exploitant forestier et pour
laquelle Arci a obtenu une aide de
l’Anvar et le soutien de la CCI du NordIsère. “Nous déposons en moyenne
trois brevets par an, précise le gérant.
Mais je ne suis que le chef d’orchestre
qui se sert des compétences de
son équipe d’ingénieurs”, tient-il
à rappeler. ■
Tanneurs de luxe
Romans, les Tanneries Roux
(CA : 17,5 M€, 106 salariés)
affichent fièrement leurs 201 ans.
Propriété de la famille Roux jusqu’en
1995, elles ont été rachetées par
l’actuel PDG Jean-Claude Ricomard.
Dans les années 1800, les Tanneries
Roux fabriquaient essentiellement du cuir
pour la sellerie et la courroierie. Jusque
dans les années 1970, le cuir pour
les chaussures constituait 90 % de
la production. Depuis 20 ans, l’entreprise
a amorcé un virage vers la maroquinerie
de luxe. “Aujourd’hui, 80 % de
la production est destinée à
la maroquinerie, 10 % à l’horlogerie
et 10 % aux chaussures”, remarque
Jean-Luc Couvreur, directeur industriel.
Les Tanneries Roux travaillent pour
les références les plus prestigieuses.
“En France, nous ne sommes que cinq
tanneurs sur le marché du luxe en peau
de veau”, souligne Jean-Luc Couvreur.
Pour cette société bicentenaire,
la pérennité s’explique par l’innovation
constante : dans la gestion des ressources
humaines, dans le renouvellement
des collections, le développement
de nouveaux procédés de fabrication,
mais aussi dans le respect des normes
environnementales qui la contraint
à trouver des solutions novatrices pour le
traitement des effluents. “Nous pratiquons
un métier lié à la mode, poursuit
le directeur industriel. Même en étant
éloigné du consommateur final, il faut
être proche de ses attentes, sentir
les tendances. Nous cultivons l’esprit
d’innovation.” Avec cinq personnes
en R&D, les Tanneries Roux n’hésitent
pas à tenter des essais et proposer des
prototypes aux maroquiniers. C’est aussi
comme cela que se fait la mode. ■
A
Entre présent
et avenir
renoblois, Jacques Perrin,
64 ans, est depuis un an et demi
président de l’APDD, l’Association
pour les pratiques du développement
durable, basée à Saint-Etienne. Ingénieur
Insa de formation, chercheur en sciences
économiques au CNRS, et aujourd’hui
directeur de recherche émérite en
innovation et méthodes de conception des
produits nouveaux, Jacques Perrin
participe activement à la mise en œuvre
du développement durable au sein
des entreprises. Et des PME-PMI en
particulier. Créée en 1997 par trois
écoles d’ingénieurs – l’Insa à Lyon,
l’Ecole nationale supérieure des Mines
à Saint-Etienne, et l’ENS des Arts
et Métiers à Chambéry –, avec le soutien
de l’Aderly, l’APDD a pour vocation de
favoriser la sensibilisation et la formation,
initiale et continue, des ingénieurs.
Avant d’élargir son action en direction
des entreprises. “Notre mission
principale se recentre aujourd’hui vers
la sensibilisation et l’accompagnement
des entreprises, en liaison avec la Drire,
et à la mise en œuvre des pratiques de
développement durable. Cela en intégrant
la prise en compte de la relation avec
les territoires”, explique Jacques Perrin.
Pour cela, l’APDD a développé un certain
nombre d’outils pédagogiques : fiches
thématiques, films vidéo, conception
et réalisation du logiciel Quidd pour
une réflexion préalable à l’élaboration
d’une stratégie de développement durable
dans l’entreprise, création d’un jeu
d’entreprise en partenariat avec
les étudiants de l’Insa, etc. L’association,
qui regroupe une trentaine de membres,
participe, avec le Pôle de l’eau et
Agora 21, à la création d’un centre
de ressources sur le développement
durable dans la région stéphanoise. ■
G

Documents pareils

Roanne Eco n°17 - Juin 2006

Roanne Eco n°17 - Juin 2006 Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne). Inscription et renseignements : Bruno Demont - 04 77 44 54 95 - [email protected]

Plus en détail

LISTE DES COMMERCANTS Année 2016

LISTE DES COMMERCANTS Année 2016 à l’Amicale lors de la prise de commande. ---------------------------------------------------------------------AUTO ECOLE AUTO ECOLE E. R. C. A. 108 rue A. Thomas ROANNE 04 77 71 36 66 - 35 av. de ...

Plus en détail