Contrôle de la conformité :
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Contrôle de la conformité :
Actualité bancaire Trois questions à Philippe Caplet, Responsable du CIB page 3 A. Obolensky : 98% des Français ont un compte NUMÉRO 497 30 mars 2005 page 4 La lettre de la profession bancaire Contrôle de la conformité : les banques renforcent leur dispositif Les banques françaises mettent en place une filière consacrée au contrôle de la conformité des opérations. Cette réorganisation qui constitue un lourd chantier pour les entreprises bancaires contribuera à une meilleure maîtrise des risques. es banques françaises sont en train de renforcer leur dispositif de contrôle interne afin de prendre en compte les évolutions intervenues dans leur activité au cours des dernières années. Les nouvelles modalités* qui vont compléter le règlement 97-02 ont pour objectif de : L • améliorer le contrôle des activités externalisées, qui se sont fortement développées ces dernières années : des clauses spécifiques permettant aux autorités de contrôle d’assurer un meilleur suivi de ces activités devront figurer dans les contrats passés entre les banques et certains de leurs prestataires ; • renforcer le contrôle de la conformité des opérations effectuées par les entreprises bancaires, afin d’assurer au dispositif actuel une plus grande visibilité, notamment au niveau international : le nouveau règlement définit le risque de non-conformité et crée une fonction conformité qui rend compte à la Direction générale pour assurer le contrôle de ce risque (cf. encadré) ; ces dispositions conduiront au développement d’une culture de la conformité dans l’entreprise. ■ Maîtriser les risques Ces mesures qui sont dans la ligne des recommandations du Comité de Bâle, auront des effets positifs pour les entreprises bancaires et la place financière française. Elles contribueront notamment à la réduction des risques qui seront plus rapidement maîtrisés et à une confiance renforcée des actionnaires et de la clientèle vis-à-vis des entreprises bancaires. ■ Une organisation, des investissements, un nouvel état d’esprit Toutefois, la mise en œuvre des règles sur la conformité constitue un chantier important pour les banques notamment en termes de modes de gouvernance, de .../... Ça bouge La banque et son environnement évoluent sans cesse, comme le montre le rapport d’activité 2004 de la FBF. C’est le cas notamment de la banque de détail : l’une des principales innovations de l’année dernière concerne les engagements pris par la profession pour rendre la banque plus facile d’accès et plus claire pour tous, dont la mise en œuvre va se poursuivre au cours de 2005. Il faut aussi souligner l’équipement des clients en conventions de compte, l’amélioration du dispositif Belorgey … En ce qui concerne l’Europe, les thèmes traités peuvent donner une impression de déjà vu -- lenteur bruxelloise oblige -- et pourtant, les évolutions sont là aussi significatives : deux dossiers complexes, normes comptables et directive sur les marchés d’instruments financiers, ont trouvé des solutions positives ; en outre, une nouvelle Europe des moyens de paiement se dessine ... Pour en savoir davantage sur l’évolution de l’environnement bancaire, rendez-vous sur le site www.fbf.fr où le rapport d’activité vient d’être mis en ligne. Actualité bancaire schémas d’organisation et donc de coûts, même si le dispositif peut être adapté à leurs caractéristiques, en fonction de leur taille, de la nature et du volume de leurs activités. d’informations et l’infrastructure technique pèseront sur les comptes d’exploitation. • Les banques devront prévoir un dispositif à l'échelon international, assurant une couverture adéquate tant en termes de remontée des informations que de contrôle des différents sites : la mise en place de ce dispositif qui passe par des relais géographiques et/ou des relais métiers, comme dans le cas des activités de marchés, est nécessairement complexe, ne serait-ce qu’en raison des problèmes de cohérence entre les organisations, les législations… Parallèlement, il est clair que le renforcement de la conformité poura parfois faire naître quelques difficultés entre les responsables de la déontologie et les opérationnels de l’entreprise. Il est évident que la culture d’entreprise aura à concilier ces deux tendances. • L’introduction de la conformité aura un coût non négligeable pour les établissements. La réorganisation des services, les échanges ■ Développer une culture de la conformité La conformité, indépendante des opérationnels et rattachée au plus haut niveau des instances dirigeantes, a pour but de renforcer l’approche déontologique de l’ensemble des acteurs de l’entreprise : elle ne se limite pas à une obligation pensée par le régulateur mais doit être également insufflée par le Conseil d’administration et la Direction générale ■ *Les nouvelles modalités seront précisées dans un arrêté suite à l’avis favorable du Comité consultatif de la législation et de la réglementation financières du 25 février 2005 . Il modifiera le règlement 97-02 relatif au contrôle interne des établissements de crédit. Les principaux points du règlement ☞ Le risque de non-conformité est défini comme le non-respect des réglementations et des normes propres aux activités bancaires et financières. ☞ Afin d’assurer le contrôle de ce risque, chaque banque va créer une fonction de conformité ; son rôle est de : - formaliser des procédures et des modalités de contrôle du risque de non-conformité, - donner son avis sur la conformité des nouveaux produits, - centraliser les informations concernant les dysfonctionnements, - mettre en œuvre des moyens pour y remédier. Une faculté est laissée aux salariés des établissements de signaler un dysfonctionnement éventuel ou d’interroger un responsable de la conformité sur une opération. ☞ Il y aura au moins un responsable de la conformité par établissement ou par groupe, qui rapportera à l'organe exécutif (Direction générale). Toutefois, les banques pourront adapter leur dispositif de contrôle interne, y compris du contrôle de conformité, à leurs caractéristiques (nature, volume de l’activité, taille et risques encourus). ☞ Le conseil d'administration peut demander un compte rendu au responsable du contrôle de conformité lorsqu’il l’estime nécessaire. Il doit examiner les résultats du contrôle de conformité au moins deux fois par an. Dès 2006, les actions menées dans le cadre du contrôle de conformité ainsi que les enseignements tirés doivent être mentionnés dans le rapport annuel sur le contrôle interne ■ numéro 497 30 mars 2005 TROIS QUESTIONS À : Philippe Caplet, Responsable du Centre d’information bancaire* Adaptation des locaux et services aux personnes handicapées : la FBF coordonne les travaux de la profession 1 — Comment les banques se préparent-elles à l'application de la loi sur l'égalité des droits et des chances ? PC — La loi du 11 février 2005 fixe un cadre nouveau pour l’accueil des personnes handicapées dans les lieux recevant du public. Les banques sont donc évidemment concernées par l’accueil dans les agences ou l’accès aux distributeurs de billets. Ainsi, dans un délai maximum de 10 ans, les locaux et les automates seront accessibles aux personnes handicapées. Les décrets qui fixeront précisément les modalités pratiques de cette loi devraient être publiés à l’été ; dans cette perspective, la profession bancaire sera consultée. D’ores et déjà, des travaux ont été engagés avec les représentants des banques et la Fédération Bancaire Française va coordonner les différents chantiers pour rechercher des solutions pratiques et réalistes donnant satisfaction aux clients concernés. En effet, si l’éventail des situations à anticiper est très large, les solutions à retenir devront être voisines d’une banque à l’autre ; elles seront ainsi d’autant plus appréciées des personnes concernées. 2 — Quelles sont les principales initiatives que les banques vont prendre ? PC — Le premier domaine concerne l’accessibilité des locaux aux personnes à mobilité 3 — Quelle est la situation réduite. Le problème est com- aujourd’hui ? plexe pour des raisons de topographie, d’architecture des PC — Ces dernières années, les locaux et parce que les dispositifs établissements bancaires ont sécuritaires sont parfois difficile- déjà adapté leurs équipements : ment compatibles avec l’accessi- ainsi la très grande majorité des bilité aux personnes handica- distributeurs de billets que l’on pées. Un exemple : le sas de trouve sur les façades des sécurité avec ses portes blindées agences, plus de 80 % dans cerasservies et sa zone de confine- tains réseaux, se trouve déjà à la ment, sans parler du détecteur hauteur de 1,30 mètre réglemende métal… Ce type de protection, taire. De même, les nouvelles pourtant justifié, rend l’agence agences ou bien les agences inaccessible à un fauteuil roulant. Faire disparaître les sas ne ayant fait l’objet d’une réhabilitation lourde, sont pourra se faire déjà aux normes généralement “ les banques d’accessibilité préque par une font appel vues par l’ancienne refonte complète du dispoloi. à des experts sitif de sécurité en ergonomie ” Par ailleurs, la plude l’agence. part des banques Le deuxième grand domaine concerne l’accès proposent des relevés de compte des distributeurs de billets aux en braille depuis de nombreuses non-voyants. Différentes amélio- années ainsi que des services rations ergonomiques et téléphoniques. approches techniques devront être explorées en liaison avec les Enfin n’oublions pas que, dans utilisateurs et les industriels. La les banques, les équipes charsolution retenue devra égale- gées de la maîtrise d’ouvrage des ment respecter les principes de travaux et projets consultent des sécurité des personnes lors des experts, internes ou externes, et opérations de retraits d’espèces. associent des ergonomes pour Rendre les services de banque répondre aux besoins de tous les par Internet accessibles aux non- clients et, tout particulièrement, voyants constituera aussi un des personnes handicapées. chantier important pour les banques : toute avancée dans ce La nouvelle loi qui va conduire les domaine sera très utile puisque établissements bancaires à la plupart des opérations ban- mettre en chantier d’importants caires peuvent désormais être travaux, renforcera le rôle de ces effectuées par ce canal. experts ■ (*) www.lesclesdelabanque.com numéro 497 30 mars 2005 Les femmes européennes et le crédit l’occasion de la journée de la femme, la FBF s’est intéressée aux relations que les femmes entretiennent avec le crédit dans 4 pays européens : Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni. Selon l’enquête réalisée par l’IFOP (1), 45 % des femmes interrogées détiennent au moins un crédit et 82 % se déclarent prêtes à y avoir recours, pour des financements importants bien plus que pour des achats “frivoles”. A • 61 % des Françaises s’estiment “bien informées” Les Britanniques et les Françaises sont les plus ouvertes aux différentes formes de crédit (achat d'un logement, d'une voiture, financement des études des enfants, crédits de trésorerie) puisque 60 % et 52 % d'entre elles détiennent un crédit contre 38 % des Allemandes et 34 % des Italiennes. Si une large majorité de femmes manifeste certaines craintes à l'égard du crédit, plus de la moitié d'entre elles (56 % en moyenne et 70 % pour les Françaises) estime parallèlement qu'il est indispensable dans la société actuelle. Les craintes associées au crédit fonctionnent généralement comme une donnée qui incite à la vigilance : ce sont celles qui ont le plus recours au crédit – les Britanniques et les Françaises – qui soulignent la nécessité d'en garder la maîtrise. Ce sont elles aussi qui s'estiment les mieux informées sur le crédit (respectivement 62 et 61 % de « bien informées » contre une moyenne européenne de 52 %). • Les contrastes s’atténuent avec les jeunes générations Quel que soit le pays, les jeunes Européennes sont plus sereines à l'égard du crédit que leurs aînées. Tout en restant attentives à son utilisation, elles envisagent plus souvent d'avoir recours au crédit : 93 % des moins de 35 ans sont prêtes à y recourir contre 77 % des plus de 35 ans. L’étude est disponible sur www.fbf.fr (espace presse) ■ (1) Enquête réalisée en février 2005 par téléphone auprès d'un échantillon de 1992 femmes européennes âgées de 18 ans et plus en Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni. Tous les Français, quelle que soit leur situation, peuvent avoir accès à la banque “98 % des Français ont un compte, ce qui est un taux très élevé par rapport aux autres pays européens. Dans notre pays, la loi assure à ceux qui n'arrivent pas à en ouvrir, un compte de dépôt et des moyens de paiement gratuits. Cette loi est mal connue, les banques se sont engagées à la promouvoir […]. ■ En 2005, entre le droit au compte, la nouvelle gamme de moyens de paiement alternatifs pour les personnes sans chéquier, et toutes les offres existantes, l'ensemble de la population est équipé. Cela signifiera que tous les Français, quelle que soit leur situation, peuvent avoir accès à la banque et aux moyens de paiement.” Ariane Obolensky, Directrice générale de la FBF, AFP, 18/03/2005 ☞ Le point sur l’accès aux services bancaires • 2,8 % des Français ne disposent pas d’un compte bancaire, contre 10,6 % au RoyaumeUni et 22,4 % en Italie (Eurobaromètre 52). • 2 millions de personnes sont interdites bancaires fin 2004 (source Banque de France, fichier FCC), chiffre en baisse par rapport à 2003 (- 1,58 %). Par ailleurs, 2,2 millions de personnes sont inscrites au Fichier d'incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) à la fin 2004, selon la Banque de France. Les mêmes personnes sont souvent inscrites simultanément dans les deux fichiers, FCC et FICP ■ du mois : La Fédération bancaire française a publié son rapport d’activité 2004. Il est téléchargeable sur www.fbf.fr 4,8 % ’est la part des activités financières dans la création de la valeur ajoutée en 2003. Elles se situent ainsi devant l’industrie automobile qui y contribue à hauteur de 1,7 % et devant l’énergie, à 2,4 %. C Source : INSEE, citée par Paris Europlace Publication mensuelle de la Fédération Bancaire Française Actualité bancaire numéro 497 Direction de la Communication et des Relations extérieures 18 rue La Fayette, 75440 Paris cedex 09 tél. 01 48 00 50 16 fax : 01 48 00 50 10 www.fbf.fr Membre de l’UJJEF dépôt légal : 1er trimestre 2005 ISSN 0224-9375 Directeur de publication : Ariane Obolensky Directeur délégué de publication : Valérie Ohannessian Rédacteur en chef : Colette Cova Rédaction : Maki Sangaré - Lénaïg Kerjean Secrétariat de rédaction : Michelyne Didin - Camille Ly 30 mars 2005 ■