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Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
ETUDE RELATIVE A L’ANALYSE
DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION
SOMMAIRE
I. RAPPEL DE L’OBJECTIF ET DES PHASES DE L’ETUDE………………..………………..………………..
2
II. ANALYSE DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION………………..…………………….
II.1 Analyse globale du secteur…………………………..……………..……………………….……....
II.2 Description et analyse des matériaux de construction ………………………….………………..
5
5
12
18
26
32
38
44
49
52
58
69
76
78
82
90
93
97
II.2.1 CIMENT
II.2.2 ACIER
II.2.3 TERRE CUITE
II.2.4 PRODUIS ISSUS DES MINERAUX
II.2.5 CHAUX
II.2.6 BETON PRET A L’EMPLOI
II.2.7 AGGLOMERES ET ARTICLES EN CIMENT
II.2.8 MATERIAUX DE CONSTRUCTION EN CERAMIQUE
II.2.9 PRODUITS EN MARBRE ET EN ARDOISE
II.2.10 PLATRE,
II.2.11 ETANCHEITE
II.2.12 BOIS
II.2.13 PLASTIQUE
II.2.14 PEINTURE
II.2.15 VERRE PLAT
III. IDENTIFICATION DES PROBLEMES DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION ….
III.1 Forces………………..……………………….……….……….……….……….……….……………
III.2 Faiblesses………………..……………………….……….……….……….……….……….……….
III.3 Opportunités………………..……………………….……….……….……….……….……….…….
III.4 Menaces………………..……………………….……….……….……….……….……….…………
III.5 Synthèse des Forces/Faiblesses/Menaces/Opportunités …..…………..………………………
103
103
105
108
109
112
IV. EVALUATION QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DES RESSOURCES ET DES BESOINS EN
PRODUITS DE CARRIERES, EN PRODUITS INDUSTRIELS ET SEMI - INDUSTRIELS
DESTINES AU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION………………..………………..…………………...
IV.1 Matières premières utilisées dans la fabrication des MC………………..………………………
IV.1 Produits industriels et semi industriels…………………...………………..………………………
113
113
122
V. DETERMINATION DE L’IMPACT DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION SUR LES COUTS
DE LA CONSTRUCTION AU MAROC ET L’ELABORATION DE MESURES VISANT A REDUIRE
L’IMPORTANCE DE CET IMPACT………………..………………..………………..……………………….
129
VI. STRATEGIE D’ACTIONS ET PROPOSITION DE MESURES POUR RATIONALISER ET
REGULER LES AJUSTEMENTS ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE DE MATERIAUX DE
CONSTRUCTION, INDUSTRIALISATION ET OPTIMISATION………………..………………………….
134
ANNEXE : MATRICES DES COEFFICIENTS TECHNIQUES
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
1
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
I. RAPPEL DE L’OBJECTIF ET DES PHASES DE L’ETUDE
L’habitat est un des secteurs prioritaires dans le développement du pays, il reste en outre
un des instruments de régulation et de gestion économique, sociale et politique
fondamentale :
- Economique, parce qu’il a pour objectif d’intégrer l’homme dans les meilleures
conditions de développement et de production de la nation ;
- sociale, parce que chaque famille, doit accéder à un logement décent ;
- politique, parce que sans la sécurité matérielle des personnes, il est vain d’espérer
en leur adhésion à l’effort commun de développement.
C’est dans cet esprit que le Ministère Chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme a commandité
un nombre important d’études qui consistent à cerner les caractéristiques et les conditions
de production de l’habitat.
Les matériaux de construction s’inscrivent dans le cadre de cette vision globale, ils
constituent un des créneaux à suivre de près, afin de satisfaire l’une des préoccupations du
Ministère à savoir la promotion d’un logement décent et de répondre aux besoins croissants
et au déficit en logements.
L’étude relative à l’analyse du secteur de l’industrie des matériaux de construction vise à :
- Mettre à jour les données relatives au système de suivi des matériaux
de construction (prix et indices d’évolution des prix, des volumes de production
et de distribution) pour 2003 et 2004 ;
- analyser le secteur des matériaux de construction dans sa globalité ;
- identifier les problèmes et les goulots d’étranglement du secteur ;
- proposer une stratégie d’intervention et des actions concrètes à mettre en uvre en
matière législative et réglementaire afin d’assurer la disponibilité des différents
matériaux dans les meilleurs conditions ;
- évaluer l’impact des prix des matériaux de construction sur les coûts de la
construction et proposer des mesures à même de réduire ces coûts ;
- présenter pour chaque matériau les perspectives d’avenir.
L’étude constitue le prolongement et l’actualisation des données de l’étude de structure sur
le secteur, réalisée par le Ministère Délégué Chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme en
1998 / 1999. Elle a permis la mise en place d’un système de suivi des matériaux de
construction basé sur la collecte périodique de l’information auprès d’un échantillon de
producteurs, de distributeurs et d’importateurs des matériaux de construction intervenants
dans le secteur.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
2
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
L’étude est programmée en trois phases :
Phase 1 : La mise à jour des données relatives aux prix des matériaux de construction
pour l année 2003
Cette phase a consisté en la mise à jour des données relatives au système mis en place au
niveau de l’Observatoire de l’Habitat (aux niveaux des 16 villes sièges des Directions
Régionales de l’Habitat et de l’Urbanisme et au niveau central) :
- La collecte des prix des matériaux de construction pour le deuxième semestre
2003,
la saisie et le traitement des données ;
- Le calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction pour 2003 ;
- L’agrégation des données avec le calcul des indices des prix annuels des
matériaux de construction pour 2003 au niveau national ;
- La collecte, la saisie et le traitement des informations concernant les volumes de
production et de distribution des matériaux de construction concernant l’année
2003 ;
- La production des indices relatifs aux volumes de production et de distribution des
matériaux de construction pour l’année 2003 avec analyse de leur évolution ;
- La mise à jour et l’élaboration de la plaquette périodique sur les matériaux de
construction.
Phase 2 : Elaboration des données actualisées sur l industrie des matériaux de
construction
Cette phase, objet du présent rapport, consiste en l’élaboration et l’actualisation des
données existantes sur l’industrie des matériaux de construction.
- L’analyse du secteur dans sa globalité ;
- L’identification des problèmes du secteur des matériaux de construction ;
- L’évaluation quantitative et qualitative des ressources et des besoins en produits
de carrières, en produits industriels et semi-industriels destinés au secteur de la
construction ;
- L’élaboration d’une stratégie d’actions et de propositions de mesures pour
rationaliser et réguler les ajustements entre l’offre et la demande de matériaux de
construction, produits industriels et semi-industriels ;
- La détermination de l’impact des matériaux de construction sur les coûts
de la construction au Maroc et l’élaboration de mesures visant à réduire
l’importance de cet impact.
Phase 3 : Mise à jour des données relatives aux prix des matériaux de construction
pour l année 2004
Cette phase consiste en la mise à jour des données relatives au système de suivi
des matériaux de construction, aux niveaux des 16 villes sièges des Directions Régionales
de l’Habitat et de l’Urbanisme et au niveau central, à travers la collecte et le traitement
des informations relatives aux prix des matériaux de construction et aux volumes
de la production et de la distribution des matériaux de construction pour l’année 2004.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
3
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- Actualisation des répertoires des unités de production et de distribution des
matériaux de construction ;
- Collecte, saisie et traitement des données relatives aux prix des matériaux
de construction pour l’année 2004 ;
- Calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction pour 2004 aux
niveaux des 16 villes concernées par la mise à jour des données ;
- Agrégation des données avec calcul des indices des prix annuels des matériaux de
construction au niveau national ;
- Collecte, saisie et traitement des informations concernant les volumes de
production
et de distribution des matériaux de construction concernant l’année 2004 ;
- Production des indices relatifs aux volumes de production et de distribution des
matériaux de construction pour l’année 2004 avec analyse de leur évolution ;
- Mise à jour et élaboration de la plaquette périodique.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
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Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II. ANALYSE DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION
II.1. ANALYSE GLOBALE DU SECTEUR
Malgré les efforts importants de l’Etat en matière de viabilisation des terrains, à travers
sa politique d’aménagement et de développement urbain initiée dès les années 1970,
la production de logements en milieu urbain, approchée par les statistiques sur
les autorisations de construire, oscille depuis plusieurs années entre 80 000 et 90 000
logements par an, à l’exception de l’année 1996 qui a connu un essor avec le lancement
du projet de Sala Al Jadida (20 000 logements).
Ce n'est qu'à partir de 2002 que la relance du secteur a commencé à s'affermir, en
dépassant ainsi le seuil de 100.000 logements (toutes typologies autorisées) en 2003, grâce :
- Aux incitations fiscales mises en place par les pouvoirs publics dont notamment
la défiscalisation des grands programmes d'habitat social (dispositif de l'article
19 de la loi de finances 1999 / 2000) ;
- à la mobilisation à grande échelle du foncier public pour la réalisation de
programmes de résorption de l'habitat insalubre et pour la promotion de l'habitat
social de faible valeur immobilière totale (entre 80.000 et 120.000 H).
Tableau 1 : Nombre d’autorisations de construire, nombre de logements, surface de planchers et valeur prévue
Désignation
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Nombre d’autorisations de
construire
39 160
39 626
40 172
39 242
38 119
37 946
41 285
46 108
Nombre de logements autorisés
104 787
82 681
87 262
79 943
81 670
83 161
89 467
104 817
Surface de planchers (1000 m²)
12 221
11 294
11 898
11 472
12 347
12 889
13 913
17 953
Valeur prévue (millions de Dirhams)
14 700
13 965
14 782
13 929
15 803
16 288
18 373
24 322
Source : Direction de la Statistique
L'évolution des statistiques de la construction dénote, par ailleurs, une évolution ascendante
mais sans augurer d'un chamboulement du processus de production ou de la morphologie
du parc urbain.
Pour illustrer ces propos, on peut avancer les quelques éléments suivants :
- La prédominance de la typologie maison marocaine dans la structure des
autorisations délivrées par les municipalités n'est pas encore sérieusement remise
en cause, car le nombre moyen de logements par autorisation reste encore très bas,
entre 2 et 2,3 logements durant la période 1997-2003 ;
- La superficie moyenne de planchers par logement continue paradoxalement de
croître en passant de 137 m² en 1997 à 171 m² en 2003 ;
- Le coût moyen du m² de plancher (à l'exclusion du prix du terrain) est également en
progression en s'alourdissant chaque année de 2 à 3%, ce qui est légèrement
supérieur au taux d'inflation.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
5
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Evolution du coût moyen du m² de plancher
1 400
1 350
Dirhams/m²
1 300
1 250
1 200
1 150
1 100
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Sous l'impulsion donnée par les pouvoirs publics aux secteurs d'infrastructures et de
l'habitat, le secteur BTP a connu une évolution ascendante que reflète l'évolution de
plusieurs indicateurs dont notamment la progression de la production et des ventes du
ciment, un des principaux inputs de ce secteur, cette progression s'est opérée au rythme
moyen de 7% par an durant la période 2000-2004 (7,4% par an durant la période
2000-2003).
Elle s'explique en partie par la dynamique enclenchée par les pouvoirs publics au secteur
du logement.
Tableau 2 : Ventes locales du ciment entre 1997 et 2004 (En milliers de Tonnes)
Année
Ventes
Variation
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
7 184
7 153
7 234
7 479
8 058
8 486
9 277
9 797
-
-0,4%
1,1%
3,4%
7,7%
5,3%
9,3%
5,6%
Source : Direction de la Statistique et Association Professionnelle des Cimentiers
Comme conséquence globale de cette évolution, on note l'amélioration de l'indicateur
structurel "consommation de ciment par habitant" qui est passé de 263 Kg / hab. en 1997
à 327 Kg/hab. en 2004, soit une augmentation de près de 25%.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
6
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Evolution des ventes locales du ciment
en milliers de DH
10000
9500
9000
8500
8000
7500
7000
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Tableau 3 : Evolution de la consommation de ciment au Maroc (kg/habitant)
1997
263
Maroc
1998
258
1999
256
2000
262
2001
280
2002
286
2003
308
2004
327
Source: Association Professionnelle des Cimentiers
Néanmoins au regard de la situation d'autres pays, où ce ratio varie entre 500 et 1000
Kg/hab., l'on mesure l'ampleur et le potentiel de développement que recèle encore
le secteur du BTP.
Evolution de la consommation de ciment au Maroc
(kg/habitant)
340
330
320
310
300
290
280
270
260
250
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Tableau 3bis : Consommation de ciment dans certains pays en 2001 (kg/habitant)
Pays
Kg/hab.
Maroc
280
Algérie
310
Turquie
490
Tunisie
560
Espagne
960
Portugal
1060
Source: Association Professionnelle des Cimentiers
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
7
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Consommation de ciment dans certains pays en 2001
1060
kg/habitant
Portugal
960 kg/habitant
Espagne
560 kg/habitant
Tunisie
490 kg/habitant
Turquie
Algérie
Maroc
310 kg/habitant
280 kg/habitant
Importance du secteur matériaux de construction dans le tissu industriel
La branche de transformation des matériaux de carrière (branche 26), qui constitue une
composante de base des matériaux de construction, se place en terme de production, parmi
les 23 branches constituant le tissu industriel, au 5ème rang en 2002 et au 4ème rang en 2003,
soit respectivement 7,1% et 7,5% de la production industrielle totale de ces deux années.
En 2003, cette branche a dégagé un chiffre d’affaires de 15,2 milliards de dirhams,
soit 7,6 % du chiffre d'affaires global de l'ensemble des industries de transformation
qui s'élève à 198,7 milliards de dirhams. La branche a ainsi enregistré un taux
de croissance de 6,6% en 2003 par rapport à 2002, ce qui représente le double
de la performance moyenne du secteur des industries de transformation (+ 3,4%).
Il faut noter cependant que si cette branche fournit quasi-exclusivement des inputs
de la construction, d'autres branches en fournissent partiellement, et elles sont au moins au
nombre de cinq 1 , si bien que l'ensemble des six branches produisant, totalement ou
partiellement, des produits destinés à l'activité de construction représente près du tiers
de la production industrielle pour les deux années 2002 et 2003.
1
Ces branches sont:
Branche 20 : Travail du bois et fabrication d’articles en bois;
Branche 24 : Industrie chimique;
Branche 27 : Métallurgie;
Branche 28 : Travail des métaux
Branche 31 : Machines et appareils électriques
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8
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Structure du CA des branches industrielles en 2002 et 2003
67,8%
24,8%
65,50%
26,90%
7,4% 7,60%
Branche 26
5 Branche MC
2002
Restes des Branches
2003
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Nombre
d'établissements
Effectif total
Chiffre d'affaires
Production
Exportation
Investissement
Valeur Ajoutée
Tableau 4 : Principales grandeurs par secteur en 2002 ( Valeur en millions de DH)
INDUSTRIE DE L'HABILLEMENT ET DES FOURRURES
1 741
199
12
1 072
86 699
23 712
2 346
163 382
53 841
24 291
16 584
14 518
51 237
20 402
15 700
14 530
9 621
8 356
2 714
13 054
2 492
946
136
693
12 179
7 599
2 016
6 641
FABRICATION D'AUTRES PRODUITS MINERAUX NON
METALLIQUES
607
29 095
14 262
12 493
421
1 585
6 042
INDUSTRIE TEXTILE
42 246
20 337
7 674
2 320
20 151
9 706
7 749
6 456
9 135
6 302
9 609
6 939
6 188
6 106
5 855
2 983
3 873
796
TRAVAIL DES METAUX
620
143
97
4
698
595
679
652
527
82
344
3 178
2 171
1 531
7 473
1 879
METALLURGIE
106
4 756
6 381
5 767
828
561
1 310
INDUSTRIE DU CAOUTCHOUC ET DES PLASTIQUES
280
12 035
4 860
4 578
324
276
1 405
INDUSTRIE AUTOMOBILE
81
6 509
6 766
3 759
487
276
1 355
TRAVAIL DU BOIS ET FABRICATION D'ARTICLES EN BOIS
FABRICATION DE MEUBLES, INDUSTRIES DIVERSES
407
332
439
197
170
9 251
16 492
8 149
5 914
6 158
2 869
2 244
2 328
2 313
2 078
2 774
2 221
2 169
1 914
1 807
621
1 209
3
98
52
135
135
169
170
178
662
788
753
666
589
FABRICATION D'EQUIPEMENTS DE RADIO, TELEVISION ET
COMMUNICATION
16
5 768
1 039
1 010
946
111
388
FABRICATION D'AUTRES MATERIELS DE TRANSPORT
62
1 992
624
440
55
43
212
FABRICATION D'INSTRUMENTS MEDICAUX,DE PRECISION
D'OPTIQUE
RECUPERATION
25
595
218
205
21
4
65
2
49
29
29
..
..
3
FABRICATION DE MACHINES DE BUREAU ET DE MATERIEL
INFORMATIQUE
2
10
3
3
..
..
1
7 312
475 640
192 268
175 735
47 057
10 194
58 906
Désignation
INDUSTRIES ALIMENTAIRES
INDUSTRIE CHIMIQUE
COKEFACTION, RAFFINAGE, INDUSTRIES NUCLEAIRES
FABRICATION DE MACHINES ET APPAREILS ELECTRIQUES
INDUSTRIE DU PAPIER ET DU CARTON
INDUSTRIE DU TABAC
INDUSTRIE DU CUIR ET DE LA CHAUSSURE
EDITION, IMPRIMERIE, REPRODUCTION
FABRICATION DE MACHINES ET EQUIPEMENTS
Total
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
9
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Chiffre d'affaires
Production
Exportation
Investissement
Valeur Ajoutée
INDUSTRIES ALIMENTAIRES
INDUSTRIE DU TABAC
INDUSTRIE TEXTILE
INDUSTRIE DE L'HABILLEMENT ET DES
FOURRURES
INDUSTRIE DU CUIR ET DE LA CHAUSSURE
TRAVAIL DU BOIS ET FABRICATION D'ARTICLES
EN BOIS
INDUSTRIE DU PAPIER ET DU CARTON
EDITION, IMPRIMERIE, REPRODUCTION
COKEFACTION, RAFFINAGE, INDUSTRIES
NUCLEAIRES
INDUSTRIE CHIMIQUE
INDUSTRIE DU CAOUTCHOUC ET DES
PLASTIQUES
FABRICATION D'AUTRES PRODUITS MINERAUX
NON METALLIQUES
METALLURGIE
TRAVAIL DES METAUX
FABRICATION DE MACHINES ET EQUIPEMENTS
FABRICATION DE MACHINES DE BUREAU ET DE
MATERIEL INFORMATIQUE
FABRICATION DE MACHINES ET APPAREILS
ELECTRIQUES
FABRICATION D'EQUIPEMENTS DE RADIO,
TELEVISION ET COMMUNICATION
FABRICATION D'INSTRUMENTS MEDICAUX,DE
PRECISION D'OPTIQUE
INDUSTRIE AUTOMOBILE
FABRICATION D'AUTRES MATERIELS DE
TRANSPORT
FABRICATION DE MEUBLES, INDUSTRIES
DIVERSES
RECUPERATION
Total
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Effectif total
Désignation
Nombre
d'établissements
Tableau 5 : Principales grandeurs par secteur en 2003 (Valeur en millions de DH)
1 903
4
631
93 352
2 314
39 320
56 893
7 620
9 233
54 675
4 920
9 306
10 230
18
2 889
3 586
39
881
12 438
4 834
2 871
1 093
166 756
14 964
14 908
13 540
692
6 628
342
16 386
2 233
2 243
1 227
100
817
476
9 575
2 879
2 779
572
126
644
98
454
6 945
8 733
4 781
2 551
4 789
2 414
614
18
462
227
1 439
844
12
2 311
14 276
10 581
1 729
139
1 235
223
24 918
26 654
22 761
7 941
1 296
8 016
285
11 909
4 655
4 332
301
273
1 283
687
31 372
15 197
13 347
603
1 368
6 103
111
761
197
4 670
22 012
5 905
6 869
7 321
2 131
6 161
6 930
1 736
722
579
128
576
336
130
1 225
2 083
633
3
13
5
5
…
…
…
151
24 323
9 603
8 831
5 550
478
2 480
16
6 057
1 248
1 230
1 202
18
604
26
604
268
248
29
10
87
85
6 061
6 423
3 752
356
203
1 263
63
2 183
682
467
78
27
232
196
6 965
2 213
1 925
63
205
602
2
7 819
61
492 745
22
198 721
23
178 363
…
48 389
…
11 172
2
56 363
En 2003, les branches qui fournissent partiellement ou quasi-exclusivement des inputs
de la construction ont employé plus de 92.500 personnes en équivalents permanents, soit
près de 19% des effectifs de l’ensemble des industries de transformation.
Ces branches ont contribué aux créations de près de 5.600 emplois nouveaux en 2003, soit
près du tiers de l’ensemble des emplois créées par les industries de transformation.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
10
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Ces branches, qui comptent 2.258 établissements industriels, ont réalisé un chiffre d’affaires
de l’ordre de 59 milliards de DH, enregistrant une augmentation de 8,9% par rapport à 2002,
au moment où l’accroissement moyen pour l’ensemble des industries de transformation n’a
été que de 3,4%.
En revanche, les exportations réalisées par ces branches ont connu une baisse de 3,7% par
rapport à 2002, contre une augmentation de 2,8% pour l’ensemble des industries de
transformation. Parmi l’ensemble de ces branches qui fournissent des inputs
de la construction, seule la branche de transformation des matériaux de carrière (branche
26) a amélioré son chiffre d’affaires à l’exportation, passant de 421 millions de DH en 2002
à 603 millions de DH en 2003, soit un accroissement annuel de plus de 43%.
Par ailleurs, ces branches ont réalisé en 2003 des investissements d’un montant global de
3,7 milliards de DH, soit pratiquement le tiers des 11,2 milliards de DH d’investissement
réalisés par l’ensemble des industries de transformation.
En ce qui concerne la valeur ajoutée générée par ces branches, elle a atteint 18 milliards de
DH en 2003, en augmentation de 3,3% par rapport à 2002, alors que la valeur ajoutée du
secteur des industries de transformation a enregistré une baisse de 4,3% par rapport à
2002.
La plupart de ces indicateurs montrent que les banches qui ont des débouchés dans la
construction ont réalisé, en moyenne, des performances meilleures que le reste des
branches industrielles.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
11
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2 DESCRIPTION ET ANALYSE DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION
Le secteur des matériaux de construction est composé aujourd’hui d’un nombre important
d’unités de production et de façonnage couvrant la plupart des produits de base « grands
matériaux » et ceux de finition ou technique. Parallèlement à une production importante
et variée, s’ajoute une importation très diversifiée et compétitive faisant du secteur l’un des
vecteurs de développement économique du pays.
L’ensemble des branches étant représentées :
- Pour le gros uvre : ciment, matériaux de construction en terre cuite, produits
préfabriqués à base de ciment, béton prêt à l’emploi (BPE), chaux et fer à béton ;
- pour le second uvre : un nombre considérable de produits sont soit fabriqués,
soit importés, la qualité restant le facteur préoccupant (appareillage sanitaire,
électrique, chauffage, menuiserie, quincaillerie…).
Cependant, le pays reste désormais ouvert à toutes les gammes de produits sans système
de protection laissant ainsi place à une forme d’anarchie basée sur une compétitivité
agressive au détriment de la notion de qualité.
L’absence de suivi d’un système de normalisation et de certification laisse la porte ouverte
à toute contrefaçon mettant ainsi le secteur du bâtiment dans une forme de sous
normalisation, et ce malgré les efforts importants exercés par les hommes de l’art
et les bureaux d’études techniques et de contrôle.
Par ailleurs, les sociétés productrices de matériaux de construction restent localisées
essentiellement entre Casablanca et Rabat. Les autres régions interviennent également
mais dans une moindre mesure, sauf les centres de relais tels que Agadir, Fès, Tanger, etc.
Mais, dans l’ensemble, les unités de production et de distribution des matériaux de
construction couvrent la plus grande partie du territoire national, avec une relative
concentration dans les grandes agglomérations urbaines.
Les importants programmes de logements sociaux et les chantiers des infrastructures
portuaires, autoroutiers et autres, sont à la base aujourd’hui d’un essor économique
remarquable qui a stimulé la production et l’importation de matériaux de construction
diversifiés selon les besoins exprimés, tant au niveau national que régional et local.
En définitive, il est à relever que le secteur des matériaux de construction est de plus en
plus développé au Maroc :
- La majorité des matériaux de construction est produite localement, à l’exception
des ciments spéciaux, du bois (en grande partie) et du verre ;
- les matériaux de gros uvre sont relativement abondants sur le plan national
et régional et connaissent une forte concurrence, parfois entachée de contrefaçon ;
- les matériaux de second uvre, en partie produits localement, subissent une forte
concurrence par rapport aux produits importés d’Europe et, depuis quelque temps,
des pays asiatiques souvent à des prix défiant toute concurrence et en l’absence
de référentiel de qualité.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
12
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Processus de production du logement et description des différents corps d état et
matériaux
Le processus de production du bâtiment est un système organisé, structuré dans lequel
prennent part plusieurs intervenants et acteurs, chacun dans un corps spécialisé,
s’organisant selon une planification et une coordination scientifique pour faire aboutir un
ouvrage à son état final.
La description des matériaux de construction passe nécessairement par la définition des
différents corps de métiers qui les intègrent dans le cadre du processus de production.
La production du logement, et du bâtiment de manière générale passe par différentes phases
d'étude et de réalisation. Chacune de ces phases fait l'objet d'un respect strict de règles et de
dispositions ; un ensemble de prescriptions normatives devrant accompagner toutes les
tâches à réaliser, qu'elles aient trait aux études ou à l'exécution des travaux.
Bien plus large que le cadre précis de ce chapitre qui se veut de traiter des matériaux de
construction et des corps de métiers, nous avons préféré donner ci-après une vision plus
large, une description détaillée du cadre général de la production du logement dans ses
différentes étapes et phases de réalisation. Elle aidera à mieux assimiler le matériau et sa
mise en uvre dans le processus global.
Phasage et processus de production de l'habitat :
1- Acquisition du terrain : formalités juridiques et d'acquisition ;
2- Etude de sol : sondage et résultat de la nature géologique du sol par un laboratoire agréé.
La détermination des strates constitutives du sol définit la résistance optimale du sol qui
sert d'assise à la construction.
3- Etude du lotissement : étape de conception et d'aménagement du projet de lotissement
par le concepteur, dans le respect des normes urbaines et des règles techniques en
vigueur.
4- Etude architecturale : étape de conception architecturale du projet avec respect des
normes urbaines, des règles de construction (règlement général de la construction) et des
normes techniques en vigueur.
5- Etablissement des études techniques de VRD du lotissement :
Etude des voiries principales, secondaires et des dessertes, avec la définition des
prescriptions relatives au terrassement, couches de fondation, de base et type de
revêtement et de trottoirs.
- Etude d'assainissement ;
- Etude d'eau potable ;
- Etude d'électrification publique et de distribution ;
- Etude des lignes téléphoniques.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
13
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
6- Etablissement des études techniques et de contrôle.
- Etude des structures : elles concernent les études béton armé et maçonnerie, en
référence aux règles générales des études béton armé ;
- Etudes techniques : elles sont relatives à l'installation électrique, la distribution
sanitaire, le détail de menuiserie, le descriptif technique de la peinture, etc ;
- Contrôle des études de structures et lots secondaires : par un bureau de contrôle
agréé par l'Etat. Ce contrôle est une obligation contractuelle régit par les règles de
l'art. La généralisation de ce type de contrôle à tous les niveaux et les étapes de
l'ouvrage constitue le garant du respect des normes et des règles de sécurité et de
pérennité de l'ouvrage étudié.
7- Elaboration des dossiers d'appel d'offres et des marchés par lot :
Conformément aux règlements en vigueur dans les marchés publics, les dossiers d'appel
d'offres sont constitués de quatre parties distinctes et complémentaires :
- Le cahier des prescriptions spéciales (C.P.S.) ;
- Le cahier des prescriptions techniques (C.P.T.) ;
- Le descriptif des ouvrages (D.O.) ;
- Le bordereau des prix et détail estimatif (B.P.), évalue conformément à la description
des ouvrages les prestations détaillées, élabore les prix et définit une offre.
8- Planification et ordonnancement des travaux :
Le processus de production de l'habitat nécessite en dehors de la définition et de la maîtrise
de toutes prestations techniques, l'organisation et l'ordonnancement des méthodes et tâches
dans le processus de réalisation de l'ouvrage.
9- Exécution des travaux :
Réalisation des travaux respectifs par lots successifs suivant les règles de l'art :
Ø Voiries et réseaux divers
- Exécution des voiries ;
- Mise en place des réseaux d'assainissement ;
- Alimentation et distribution en eau potable ;
- Réalisation de l'électrification et l'éclairage public ;
- Réalisation des lignes téléphoniques.
Ø Construction par corps d'état
-
Gros uvre : c’est l’ensemble de matériaux mis en uvre qui assurent la solidité,
la pérennité et la stabilité de l’ouvrage. Il comprend les structures et les ossatures
(les poteaux, les poutres, les dalles), les murs, les enduits extérieurs et intérieurs
et toutes les prestations diverses liées au gros uvre.
Dans ce corps de métier, interviennent principalement les matériaux suivants : le ciment,
l’acier, le sable, les graviers et toutes sortes d’agrégats, la brique en terre cuite,
les produits céramiques et autres composantes de ces matières premières tels que
les agglomérés, les buses, les hourdis, …etc.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
14
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
-
Etanchéité : il s’agit de l’ensemble des produits et des prestations qui permettent de
rendre un bâtiment imperméable à l’eau et à l’humidité. Ce corps de métier fait intervenir
principalement les matériaux suivants : le bitume, le goudron et les feutres cartonnés de
différentes qualités et caractéristiques ( granu-minérale, aluminium, cuivre, …etc.), et les
enduits d’application à froid ou à chaud.
-
Revêtement : c’est l’ensemble des produits et articles qui assurent le traitement des
supports horizontaux et verticaux.
• Revêtement horizontal (de sol) : granitos, carreaux en gré, en ciment, marbres,
parquet en bois, plastique (élastomère), etc.
• Revêtement vertical (de mur) : Carreau de faïence, de gré, composé minéral.
• Le plâtre peut être conçu parmi les revêtements dans le cas de faux plafonds,
malgré son caractère particulier.
-
Menuiserie : il s’agit de l’ensemble des articles réalisés pour permettre les ouvertures
et les fermetures de toutes les parties du bâtiment. La menuiserie est confectionnée
généralement en matériaux divers et différents : le bois, l’aluminium, le métal, etc.
• aluminium : il suit des prescriptions de réalisation des profilés extrudés et de
dimensions différentes en fonction des ouvertures. Elles sont variables selon
les types de fenêtres : coulissantes, ouvrantes à la Française, basculantes,
pivotantes, fixes, etc.
• Le bois : Généralement, les bois utilisés sont : le sapin blanc et le sapin rouge, mais
l’ensemble des essences sont employées dans le bâtiment, les bois résineux,
les bois feuillus et les bois exotiques.
• La menuiserie métallique : Elle est réalisée pratiquement de la même manière que
pour la menuiserie aluminium, sauf qu’elle a comme matière première le métal sous
forme de profilé d’encadrement et d’ouvrant métallique et de la ferronnerie sous
forme de grilles de protection. Son traitement est nécessaire pour éviter toutes
formes de désordre et de corrosion.
-
Plomberie sanitaire : est constituée de l’ensemble des articles qui permettent
l’alimentation, la distribution et l’évacuation des eaux usées du logement. Il s’agit
notamment de :
• Canalisations d alimentation d eau potable, d’évacuation des eaux usées : tubes en
fer galvanisé, en PVC, en fonte, en cuivre, en ré tube, etc.
• Appareils sanitaires : lavabo, vasque, bidet, baignoire, W.C. évier, bac à laver,
urinoir, etc.
• Robinetterie : Robinet simple, mélangeur, mitigeur, etc.
-
Electricité : c’est l’ensemble des produits et articles qui permettent d’assurer l’éclairage
nécessaire dans un bâtiment. L’installation électrique suit un certain nombre de règles,
de normes et de labels de confort.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
15
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
L’électricité est constituée de trois grands volets :
• Le tubage iso ronge : généralement de section différentes en fonction de sa
capacité et son emploi ;
• La filerie : également de section différentes en fonction de l intensité du courant
électrique porté ;
• appareillage : divers et multiple, sa production au Maroc est de plus en plus
assurée grâce aux efforts soutenus des fabricants marocains.
-
Peinture : C’est le mode de traitement des supports intérieurs et extérieurs de
la construction. Elle utilise trois familles de produits correspondant à des prestations
différentes et complémentaires dans la construction :
• Enduit tout prêt, premier traitement des supports à l état brut ;
• Peinture vinylique, mat essence, produits les plus couramment utilisés ;
• Peinture laquée ou glycérophtalique, pour le traitement en général des supports
verticaux des pièces humides du logement.
-
Vitrerie : elle s’associe parfois dans le corps d’état peinture, mais son origine
est différente. La vitrerie est une technique particulière de coulage du verre de natures
et qualités variées. Elle est en quasi-totalité importée. Au Maroc, il existe principalement
des importateurs, des grossistes qui découpent le verre en fonction de sa taille,
sa nature, et son épaisseur. Il existe sur le marché une gamme de verre très variée.
10- Contrôle des travaux par les différents intervenants :
- Architecte ;
- BET ;
- Bureau de contrôle.
11- Réception provisoire et définitive des travaux par lot et globale
12- Certification des garanties décennales pour les parties structures et des lots techniques.
Le processus de production de l'habitat montre l'importance et la complexité des différentes
tâches successives intervenant dans l'acte de bâtir. Chacune des tâches relève d'un procès
auquel la réglementation marocaine en terme de normalisation est appelée
à cadrer et à maîtriser.
Dans ce qui suit, est présentée une analyse des matériaux les plus usités dans
la construction, mettant en valeur, leurs procédés de fabrication, l’identification des
producteurs et circuits de distribution, l’évolution du secteur, l’étude de prix,
les goulots d’étranglement et les perspectives d’avenir. L’analyse concerne, conformément
aux termes de référence de l’étude, les matériaux suivants :
- Le ciment ;
- l’acier ;
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
16
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
-
la terre cuite ;
les produits issus des minéraux (sable et gravier) ;
la chaux ;
le béton et les dérivés du béton ;
les agglomérés et articles en ciment ;
les matériaux de construction en céramique ;
les produits en marbre et en ardoise ;
le plâtre, le gypse et les produits du plâtre ;
l’étanchéité ;
le bois ;
le plastique ;
la peinture ; et
le verre plat.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
17
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.1 LE CIMENT
• Présentation du matériau :
Le ciment est l’un des composants clé de la construction moderne. Utilisé essentiellement
dans le gros oeuvre, son emploi dans la réalisation des revêtements et de l’étanchéité n’est
pas moins important.
Grand consommateur d’énergie thermique, il demeure relativement bon marché eu égard
au manque de substitut de ce liant.
L’industrie cimentière réalise 51% du chiffre d’affaires de l’industrie des matériaux
de construction. Ce secteur reste le mieux structurés au Maroc.
• Procédé de fabrication :
Le ciment est une poudre minérale faisant partie de la famille des liants hydrauliques
permettant :
- d’agglomérer du sable pour avoir le mortier et ;
- d’agglomérer du sable avec des granulats pour obtenir du béton.
Il existe deux modes de fabrication de ciment : par voie sèche et par voie humide.
Les unités de production procèdent à la fabrication par voie sèche, plus économe
en énergie.
En général, le ciment est fabriqué dans des unités classiques équipées d’un four tournant.
Le processus de fabrication de ciment comporte trois étapes :
- Fabrication du clinker: cette phase comprend l’extraction, le transport, le broyage et
l’homogénéisation des matières premières : carbonate de calcium, silice, alumine,
oxyde ferrique, elle aboutit à l’élaboration d’une poudre de composition chimique
précise ;
- Cuisson : le mélange obtenu est introduit dans des fours rotatifs chauffés au voisinage
de 1450°, provoquant la combinaison du calcaire et de l’argile : le clinker qui est
refroidi et stocké ;
- Fabrication du ciment : le clinker est repris et finement broyé à l’aide de broyeurs
à boulets. Suivant le broyage, une faible quantité de gypse (environ 5 %) et adjuvants
est incorporée.
Différentes qualités de ciment sont fabriquées :
- CM 25 (ciment à maçonner), il s’agit d’un ciment d’une faible résistance destiné
seulement à la confection des enduits ;
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
18
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
- CPJ 35 (Ciment Portland Composé) produit par toutes les cimenteries. C’est le ciment
le plus utilisé au Maroc ;
- CPJ 45 (Ciment Portland Composé) produit par toutes les cimenteries, il s’agit de
la meilleure qualité utilisée pour la fabrication du béton prêt à l’emploi ;
- CPA 55 (Ciment Portland Artificiel) qui est un ciment haut de gamme fabriqué en très
faibles quantités.
Pour le ciment blanc, les besoins sont essentiellement couverts par des importations.
• Identification des producteurs et circuits de distribution
Au Maroc, l’industrie cimentière est ancienne, la première unité de production fût ouverte
en 1913 à Casablanca.
L’industrie cimentière est l’une des activités industrielles les mieux structurées et les mieux
réparties sur le territoire national. Elle se caractérise aussi par la modernité de ses
installations et par l’ouverture de son capital à l’investissement privé national et étranger.
En effet, elle réalise près de 45% de la valeur de la production et près de 50% de la valeur
ajoutée du secteur des matériaux de construction ; alors qu’elle représente seulement
1% des établissements industriels intervenant dans le secteur et le taux d’embauche
ne dépasse guère 1%.
Actuellement, le secteur cimentier marocain compte 4 grandes sociétés, filiales
de multinationales, disposant de 10 unités industrielles de production couvrant l’ensemble
du territoire national, dont une est spécialisée dans l’importation du ciment blanc.
La capacité de production du ciment est évaluée à 10,55 millions de tonnes et la capacité
de broyage du clinker est de 12,13 millions de tonnes.
Lafarge Maroc, filiale du groupe international Lafarge et du groupe ONA, exploite quatre
usines à Casablanca, Meknès, Tanger et Tétouan. La capacité de production globale de ces
usines est de 4 millions de tonnes. Une nouvelle usine à Tétouan, d’une capacité de
production de 1 million de tonnes, a démarré en 2003 ; cette unité se caractérise par une
consommation énergétique produite en grande partie par une centrale éolienne. Lafarge
Maroc revendique une part de marché de 41,5% et assure 37% de la production nationale.
Ciments du Maroc, filiale du cimentier français ‘‘Ciments Français’’ (lui-même contrôlé par
Italcementi Group), possède trois usines à Agadir, Marrakech et Safi ainsi qu’un centre
d’ensachage à Jorf Lasfar et un centre de broyage à Laâyoune. La capacité de production
globale de cette cimenterie est de 3 millions de tonnes. Cette cimenterie détient 27,8% du
marché et assure 31% de la production nationale.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
19
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Holcim (Maroc), ex CIOR, filiale du groupe cimentier suisse Holcim, exploite deux usines
l’une à Oujda et l’autre à Fès ainsi que deux centres d’ensachage et de broyage l’un à Fès
et l’autre à Nador et un centre d’ensachage à Casablanca. La capacité de production
globale de cette cimenterie est de 2,2 millions de tonnes. Une nouvelle usine, d’une
capacité de production de 1 million de tonnes, est prévue à Settat vers 2007. Cette
cimenterie détient 21,7% du marché et assure 20,4% de la production nationale. Un
nouveau broyeur utilisant une nouvelle technique de broyage (pour un investissement de
400 millions de DH) est entré en service fin 2004 dans l’usine de Fès ; la production de cette
unité passerait alors de 640 000 à 980 000 tonnes.
Asment-Témara, reprise par le groupe cimentier portugais Cimpor (depuis 1996), exploite
une usine à Aïn Atig qui peut produire 800 000 de tonnes de ciment par an. Cette cimenterie
détient 9% du marché et assure 11,6% de la production nationale.
Par ailleurs, le marché national est bien partagé entre les différents acteurs, la répartition
géographique des usines fait ressortir une dominance de :
- Lafarge dans le Nord-Ouest ;
- Ciments du Maroc dans le Sud ;
- Holcim dans le Nord-Est.
Le tableau suivant donne la localisation géographique des unités de production du ciment
avec leur potentiel de production et les zones couvertes par les différentes firmes.
Tableau 6 : Localisation et capacité de production des cimenteries en 2004
Lafarge Maroc
Bouskoura, Meknès, Tanger et Tétouan
5 000 000
41,5%
Part dans la
production
nationale
37,0%
Ciments du Maroc
Holcim Maroc
Agadir, Marrakech et Safi
Oujda, Fès, Nador et Casablanca
3 000 000
2 200 000
27,8%
21,7%
31,0%
20,4%
Asment-Témara
Ensemble
Aïn Atig
800 000
11 000 000
9,0%
100,0%
11,6%
100,0%
Unités de
production
Localisation
Capacité de
production (T/an)
Part du marché
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Le graphique suivant illustre la répartition du marché entre les différentes cimenteries
et la structure de la production au niveau national.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
20
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Production des cimenteries
11,60%
9%
20,40%
41%
31%
28%
37%
22%
Part du marché
Holcim Maroc
Part de la production nationale
Ciments du Maroc
Lafarge Maroc
Asment-Témara
Quant à la commercialisation, elle s’effectue par un réseau organisé mis en place. Le circuit
assure une distribution régionale et locale assez satisfaisante avec un système d’agrément
assurant la protection et la maîtrise du secteur. Il est à noter que les cimentiers sont les
mieux organisés en tant que corps professionnel.
Ainsi, Asment-Témara détient un marché comprenant essentiellement l’axe Mohammedia,
Rabat, Roumani, Khémisset et Kénitra. Holcim s’approprie le marché d’Oujda et de sa
région, mais elle est également présente dans la région du Centre.
Les Ciments du Maroc : les cimenteries de Safi et d’Agadir se partagent la zone sud.
Lafarge détient une part du marché des régions Centre, Centre Nord et Nord-ouest.
• Evolution du secteur
La capacité totale du secteur cimentier a atteint 11,17 millions de tonnes en 2004.
Cette capacité est restée figée à 10 millions de tonnes entre 1998 et 2002. Ce n’est qu’en
2003 que la capacité est passée à 10,55 millions de tonnes du fait essentiellement
de la mise en service de la nouvelle cimenterie de la société Lafarge Maroc (dénommée
Tétouan II) et l’arrêt de l’ancienne unité de production.
Comme cela a été mentionné ci-dessus, les ventes de ciment ont progressé au rythme
moyen de 7% par an durant la période 2000-2004 (7,4% par an durant la période 20002003) avec une production moyenne de 9,5 millions de tonnes. En 2004, les ventes ont
atteint 9,8 millions de tonnes.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
21
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Figure 1 : Evolution de la production du ciment (millions de tonnes)
10
9,5
9
8,5
8
7,5
7
6,5
6
5,5
5
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Tableau 7 : Evolution de la production et des ventes du ciment
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
Année
vente de
ciment
5,76
6,36
6,17
6,23
6,36
6,53
production
5,78
6,22
6,18
6,28
6,4
6,59
1999
2000
2001
2002
2003
2004
7,186
7,
153
7,
234
7
,479
8,
058
8,
486
9,277
9,796
7,24
7,15
7,23
7,48
8,06
8,49
9,28
9,80
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
• Etude de prix
La tendance des prix du ciment est orientée à la hausse durant la dernière année :
- Le prix moyen du CPJ 35 a enregistré une hausse de 1,3 % en 2004 par rapport à 2003
et 17,5% par rapport à 1998. Les prix ont atteint 932,36 DH la tonne en 2004 contre
922,19 en 2003 et 794,83 DH en 1998.
- Quant au ciment CPJ 45, le prix moyen a connu une tendance haussière, il est passé de
873,88 dh/T en 1998 à 1017,58 dh/T en 2004 soit une hausse de 16,5%, soit une
augmentation de 17,03 DH par rapport à 2003.
Tableau 8 : Evolution des prix moyens du ciment (en dh/tonne)
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
CPJ 35 (T)
794,83
847,54
858,62
874,79
926,36
922,19
932,36
CPJ 45 (T)
873,88
912,80
925,41
945,20
1003,75
1000,55
1017,58
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
22
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Evolution
des moyens
prix du du
ciment
Evolution
des prix
ciment
1100
1000
900
800
700
1998
1999
2000
2001
CPJ 35 (T)
2002
2003
2004
CPJ 45 (T)
• Goulots d étranglement
L’extension de l’urbanisation et l’évolution importante de la production de logements
ont entraîné une demande accrue en ciment. Les industriels se sont adaptés
à cette situation tout en assurant les quantités demandées sans avoir recours
à l’importation. Cependant, cette industrie se trouve confrontée à un certain nombre
de problèmes, entre autres :
- l’irrégularité de l’approvisionnement et de l’acheminement du ciment en raison de
l’importance du territoire couvert par chaque unité cimentière ;
- la qualité irrégulière du ciment ;
- les problèmes de réserves en matières premières ;
- les coûts de l’énergie aussi bien mécanique que thermique utilisée dans la production du
ciment.
• Perspectives d avenir
La progression démographique et la croissance accélérée de l’urbanisation engendre des
besoins en logements de plus en plus importants ; les besoins cumulés en logements sont
estimés, par le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, à près de 1.240.000 unités à fin
2002 (700.000 ménages devraient être relogés et 540.000 ménages devraient bénéficiés
d’équipements d’infrastructure de base).
Etant donné que le croît démographique annuel moyen des ménages selon le RGPH 2004
est de 91.000 ménages / an et que ce croit est équivalent à la production moyenne
de logements réglementaires, le besoin reste à fin 2004 équivalent à 1.240.000 logements.
Le secteur de l’industrie cimentière est appelé à jouer un rôle de premier plan dans
la réalisation des grands programmes d'habitat social et de résorption de l'habitat insalubre,
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
23
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
il devra également connaître une évolution favorable du fait des programmes engagés
notamment ceux des infrastructures économiques et sociales.
Le développement du marché national du ciment a connu, par ailleurs, une augmentation
substantielle en terme de consommation par tête d’habitant depuis les années soixante :
De 71 Kg / hab en 1960, elle est passée à 190 Kg/hab à la fin des années 1970, puis à 214
kg/hab en 1990, à 240 Kg/hab en 1996 pour atteindre 327 kg/hab en 2004.
Elle reste toutefois en deçà du niveau européen qui avoisine aujourd’hui une moyenne
de 450 kg/hab dont 30 % seulement sont livrés en sac.
Tableau 9 : Prévisions de l évolution de la demande en ciment (Millions de tonnes)
Année
2003
2004
2005
2006
Capacité de
production
10,55
11,17
11,17
12,07
Consommation
de ciment
9,3
10,0
10,6
11,3
2007
14,07
11,9
2008
15,07
12,6
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Observations
Extensions des capacités des unités de Témara, Safi et Fès (0,67 millions de tonnes)
Extension de la capacité de l’unité de Bouskoura (0,9 millions de tonnes)
Extension de la capacité de l’unité d’Agadir (1 million de tonnes) et création
d’une nouvelle cimenterie à Settat par Holcim (1 million de tonnes)
Extension de la capacité de l’unité de Tétouan II (1 million de tonnes)
Selon l’exploitation du BET AREA, les quantités de ciment usitées durant les deux dernières
années, 2003 et 2004 sont respectivement de l’ordre de 7.933.722 et 8.006.474 tonnes.
Les perspectives d’évolution de la demande en ciment sont établies selon les trois scénarii
suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé durant
les dernières années. Les besoins globaux en ciment sont, en outre, engendrés par
le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des
résultats du dernier recensement 2004. La consommation de ciment rapportée à la
population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab.2 à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Les besoins globaux sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu
urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
2
Ce qui correspond à un peu moins que la consommation moyenne enregistrée en Tunisie en 2001.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
24
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en ciment selon
les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 10 : Perspective d évolution de la demande en ciment (106 Tonnes)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
8.4
8.6
8.7
10.4
12.0
12.1
13.0
16.9
16.9
16.2
23.7
23.7
Source : Elaboration AREA
106 Tonnes
Perspective de l'évolution de la demande en ciment
25
20
15
10
5
2005
2010
Scénario
1
2015
Scénario
2
2020
Scénario
3
Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un
niveau équivalent à deux (scénario 1) ou à trois (scénarii 2 et 3) fois celui estimé pour 2005.
La confrontation de cette demande avec les capacités installées ainsi que les extensions
prévues montre que, pour ce matériau, des problèmes d’approvisionnement du marché
intérieur risquent de se poser avant 2015 notamment dans les cas des scénarii 2 et 3. Mais
étant donné le rythme des extensions envisagées par les cimentiers pour les prochaines
années et en supposant qu’il se poursuivra, les risques de sous approvisionnement en ce
matériau serait faible sur toute la période de projection.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
25
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.2 L’ACIER
• Présentation du matériau
L’acier est un alliage de fer et de carbone qui est généralement apte au façonnage à chaud.
Il est caractérisé par une résistance aussi bien à la traction qu’à la compression.
L’industrie de fabrication du fer à béton est très récente au Maroc, elle est représentée
essentiellement par la SONASID localisée à Nador et qui assure l’approvisionnement d’une
grande partie de la demande à l’échelle nationale. Casablanca intervient pour une
production limitée du fer à béton.
• Procédé de fabrication
L’acier est produit en décarburant la fonte et en éliminant le maximum du souffre
et du phosphore. Plusieurs procédés permettent d’obtenir le fer ou l’acier directement
à partir du minerai, sans passer par la fonte. Mais le développement de cette procédure
reste très limité.
Les procédés pratiques de production de l’acier sont :
- L’affinage liquide ;
- L’affinage solide.
Tenant compte de leur composition, les aciers se divisent en deux classes : Les aciers
alliés et les aciers non alliés.
- Les aciers alliés ou aciers spéciaux contiennent : chrome, cuivre et nickel. Ils sont
utilisés dans le bâtiment essentiellement en décoration et en agencement ;
- Les aciers non alliés sont les aciers les plus employés en construction métallique,
dits « acier au carbone » ils ont une teneur en carbone entre 0,15 % (acier doux)
et 0,65 % (acier extra dur).
Les différents types de produits qui se présentent sur le marché sont :
- Les ronds lisses (obtenus par laminage d’un acier doux), ils se présentent
en plusieurs dimensions (6, 8, 10, 12, 14, 16, 20, 25, 32, 40 et 50);
- Les armatures à haute adhérence, Fer à béton Tor (6, 8, 10, 12, 14, 16, 20, 25, 32,
40 et 50) ;
- Les treillis soudés constitués de fils croisés perpendiculairement et soudés
à leur intersection.
L’acier ou le fer est utilisé aussi bien dans le gros uvre que dans le second uvre :
- Au niveau du gros uvre, il s’agit principalement du fer à béton tor, du fer à béton
lisse et des treillis soudés ;
- Au niveau du second uvre, il est utilisé aussi bien dans la plomberie (acier
galvanisé), que dans la ferronnerie (tôle, fer plat, tube rond, tube carré).
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
26
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Le fer à béton tor est produit selon plusieurs dimensions: 6, 8, 10, 12, 14, 16, 20, 25, 32
(diamètre en mm). Le fer à béton lisse est produit également selon des sections
normalisées. Ces deux produits sont utilisés généralement au niveau des éléments porteurs
(poteau, poutre, poutrelle, voile, ...) et/ou du plancher (dalle en béton armé,…).
Il y a lieu de noter que le fer à béton de diamètres 20, 25 et 32 est usité principalement
dans les ouvrages d’art.
Aussi, en terme de qualité et pour une meilleure adhérence, le fer à béton tor est plus usité
dans la construction.
Pour les treillis soudés, il s’agit généralement de panneaux préfabriqués en moyenne
de 12 m² (5 ou 6 m x 2,50 m), utilisés dans les dalles et pré-dalles, et ce dans un souci
d’optimisation et de normalisation.
• Identification des unités industrielles, leurs implantations
distribution
et circuit de
La production de l’acier est concentrée principalement dans deux villes : Nador qui
s’accapare la majorité de la production et Casablanca.
En effet, la ville de Nador assure l’approvisionnement presque exclusif du fer à béton lisse,
et fourni 88% du fer à béton tor. La ville dispose des principaux gisements du minerai de fer.
La ville de Casablanca intervient également dans la production et assure la distribution
d’une partie quoique limitée du fer à béton (5% du fer à béton lisse et 12% du fer à béton
tor).
Quant à la distribution, elle est assurée localement par un nombre important d’unités
opérant dans le secteur. L’approvisionnement est assuré par des unités localisées
essentiellement dans les villes de : Nador (lieu de l’extraction du minerai de fer),
Casablanca et Agadir. Une part faible de fer à béton provient des villes de Meknès, Rabat,
Fès, Safi et Oujda.
• Evolution du secteur
La production a évolué au taux annuel moyen ajusté de 6%, cette évolution est due en
partie à la Sonasid qui réalise à elle seule plus de la moitié de la production.
La consommation nationale est passée de 463.500 tonnes en 1991 à 457.500 tonnes en
1994. En 2004, la consommation d’acier a enregistré une faible hausse de 1,4% par rapport
à 2003. Les importations restent nécessaires pour satisfaire la demande. Les principaux
fournisseurs du Maroc sont le Brésil, l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas.
• Etude de prix
Le prix du fer à béton varie selon la typologie et la variété du produit, en 2003 les prix TTC à
la distribution pour un kg de fer sont estimés à 5,71 DH, 5,68 DH et 5,68 DH respectivement
pour les fer à béton tor diamètre 12, le fer à béton lisse diamètre 6 et le fer à béton lisse
diamètre 10.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
27
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 11 : Evolution des prix moyens du fer entre 1998 et 2004
1998
5,35
5,68
5,65
Fer à béton tor Diam 12 (kg)
Fer à béton lisse Diam 6 (Kg)
Fer à béton lisse Diam 10 (Kg)
1999
5,19
5,34
5,40
2000
5,21
5,37
5,40
2001
5,32
5,47
5,40
2002
5,72
5,76
5,68
2003
5,71
5,68
5,68
2004
5,75
5,71
5,64
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Le prix du fer à béton tor diam 12 a enregistré une hausse de 11,22 % en 2004 par rapport
à 1997, il y a lieu de noter, cependant, une relative stagnation des prix durant les trois
dernières années antécédentes.
Le fer à béton lisse diam 6, a connu par contre des tendances variées, après avoir
progressé en 1998, les prix de vente ont marqué une baisse de 2% en moyenne durant les
années 1999, 2000 et 2001, pour être rehaussés de nouveau en 2002 à 5,76 dh/kg.
L’année 2003 a connu une baisse des prix de 1,36% par rapport à 2002, puis les prix ont
légèrement augmenté durant l’année 2004 par rapport à 2003 (+0,49%).
Evolution des prix moyens du fer à béton (DH/kg)
5,8
5,7
5,6
5,5
5,4
5,3
5,2
5,1
5
1998
1999
2000
2001
Fer à béton tor Diam 12 (kg)
2002
2003
2004
Fer à béton lisse Diam 6 (Kg)
Fer à béton lisse Diam 10 (Kg)
Concernant le fer à béton lisse diamètre 10, Après la légère hausse enregistrée en 1998,
les prix ont accusé une baisse de 1999 jusqu’en 2001, puis ils ont augmenté en 2002 et
2003. En 2004, les prix ont enregistré une légère baisse par rapport à l’année précédente.
Les prix relevés en 2004 pour un certain nombre de matériaux se présentent comme suit :
Tableau 12 : Prix unitaires des différentes variétés du fer à béton tor en 2004
DESIGNATION
P.U. (H.T.)
6,08
FER TOR DE 6 (KG)
FER TOR DE 8 (KG)
6,01
5,93
5,89
5,89
5,90
6,10
FER TOR DE 10 (KG)
FER TOR DE 12 (KG)
FER TOR DE 14 (KG)
FER TOR DE 16 (KG)
FER TOR DE 20 (KG)
Source : Investigations AREA
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
28
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
L’année 2004 a été marquée par une forte demande mondiale de l’acier et des
conséquences sur la hausse des prix du minerai de fer et des substituts de la ferraille sur
le marché international. En effet, entre décembre 2003 et décembre 2004, le prix coût et fret
de la billette a progressé de 19%, celui du rond à béton de 26% et celui de la ferraille
de 12%. Cette tension sur le marché international s’explique par deux principaux facteurs, à
savoir :
• La très forte demande de l’acier sur le marché asiatique et notamment le marché
chinois qui a enregistré une augmentation de 40 millions de tonnes en une année, soit
un accroissement de 22% ;
• Le coût du fret maritime qui a fortement augmenté (multiplication par un facteur de 2 à
3) à cause notamment du renchérissement de l’assurance maritime.
Suite à ces augmentations des prix de la matière première, les prix de vente de l’acier sur
le marché intérieur ont été réajustés à la hausse à trois reprises entre septembre 2003
et le début de 2005, représentant une augmentation totale de 600 DH/Tonne, soit +12,5%.
• Perspective d avenir
Les perspectives d’avenir du secteur sont liées à la stratégie du principal opérateur, à savoir
la Sonasid et à l’implantation d’un nouvel opérateur, le turc ‘‘Univers Acier’’, issu d’un
partenariat entre capitaux marocains et italiens et qui compte s’installer dans la région de
Casablanca avec un laminoir de petite capacité.
Les projets de la Sonasid sont particulièrement marqués par des investissements de
modernisation, de diversification et d’amélioration de la productivité sur l’ensemble de ses
sites. En outre, la Sonasid est en train de développer la filière en aval en travaillant le fer à
béton produit et vendu jusqu’ici à l’état brut. En effet, à travers sa nouvelle filiale
‘‘Longométal Armatures’’, la Sonasid compte travailler et façonner le fer à béton brut pour
mettre à la disposition de la clientèle un produit prêt à l’emploi.
L’entrée en lisse du nouvel opérateur ‘‘Univers Acier’’ signera le passage d’une situation
quasi-monopolistique de la SONASID à une situation de concurrence dans un contexte
caractérisé également par l’ouverture des frontières.
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en acier durant les deux
années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 216 369 442 et
240 327 039 kg, soit une consommation moyenne par tête d’habitant respectivement pour
les deux années de l’ordre de 7,3 kg et 8,0 kg.
Les perspectives d’évolution de la demande en acier sont établies selon les trois scénarii
suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête qui devra enregistrer une augmentation plus ou moins
importante, du fait notamment du durcissement au niveau de l’application des règles
antisismiques.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
29
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
On retient un taux d’accroissement de 3%. Les besoins globaux en acier sont, en
outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi
sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Toutefois, en ce qui
concerne la canalisation en acier galvanisé, en perte de vitesse et remplacée de plus
en plus par le ré tube en particulier, on retient une baisse de 3% par an en moyenne.
• Scénario 2 : ce scénario est équivalent au scénario 1. Les besoins globaux en acier
sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en acier selon les
trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 13: Perspective d’évolution de la demande d’acier (103 Tonnes)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
252.6
255.1
258.2
324.4
343.8
347.5
416.5
463.2
464.8
534.8
624.2
626.2
Source : Elaboration AREA
Perspective d'évolution de la demande d'acier (10 3 tonnes)
650
600
550
500
450
400
350
300
250
200
2005
2010
Scénario 1
2015
Scénario 2
2020
Scénario 3
Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un
niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour
2005.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
30
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
La confrontation de cette demande avec les capacités installées de la Sonasid (et sans tenir
compte de la capacité de la nouvelle unité, le turc ‘‘Univers Acier’’) montre que, pour ce
matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se
poser avant 2020 et ce, pour les trois scénarii.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
31
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.3 LA TERRE CUITE
• Présentation du matériau
Les matériaux de construction en terre cuite sont usités depuis plusieurs siècles dans
la construction. Au Maroc, l’activité date des années 40, ou les premières unités
de fabrication du matériau furent construites.
Le secteur a accompagné l’évolution de la construction en général. Son adaptation
est aussi bien technique, esthétiques que culturels, dans les domaines traditionnels
et industriels.
Plusieurs catégories de produits en terre cuite sont usitées dans la construction,
notamment :
- Les briques creuses :
o 6 T 7 x 15 x 28 ;
o 8T 11 x 15 x 28 ;
o 12 T 15 x 15 x 28
Les briques creuses sont plus usitées dans la construction et principalement ceux de
6 trous.
- Les briques réfractaires : leur usage se limite généralement dans la construction de
cheminées ;
- Les tuiles artisanales : le marché marocain est alimenté par deux types de tuiles :
o les tuiles de Safi, travaillées principalement à base de terre rouge ;
o les tuiles de Fès constituées de marne jaune. Leurs prix sont plus élevés par
rapport à ceux de Safi eu égard aux caractéristiques qu’elles présentent en terme
de qualité et de solidité.
• Procédé de fabrication
Il existe deux méthodes de fabrication de la brique :
- La fabrication industrielle ;
- La fabrication traditionnelle.
La méthode traditionnelle :
L’argile sèche est mélangée avec de l’eau dans un bassin circulaire. Après 24 heures,
le mélange est malaxé ensuite la pâte est battue avant de la façonner. La pâte est mise
dans des moules qui lui donne la forme de la brique.
Après le séchage au soleil, la brique est transportée au four où elle est cuite à une
température de plus de 700°C.
La fabrication industrielle : Elle comporte 4 étapes, à savoir :
- La préparation de la pâte : Elle consiste à broyer l’argile brute, à éliminer les
impuretés, à doser les différents constituants et à homogénéiser et humidifier le tout.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
32
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
- Le façonnage des produits : Cette phase consiste à donner au mélange une forme
par pressage.
- Le séchage : Dans les unités industrielles, l’opération de séchage se fait dans un
séchoir statique ou tunnel, le séchage peut se faire aussi à l’air. Cette opération
consiste à évacuer l’eau contenue dans le mélange.
- La cuisson qui donne au produit sa forme définitive.
• Identification des unités de production et circuit de distribution
Le secteur compte actuellement 86 briqueteries dont une dizaine d’unités modernes et bien
structurées, le reste étant réparti entre des entreprises traditionnelles équipées de four de
type Hoffman et des unités artisanales. Ces unités de production sont concentrées pour les
2/3 dans les régions du Centre et du Nord-Est.
Le secteur est actuellement organisé dans une association, l’Association Professionnelle
des Briquetiers (APB), qui cherche à promouvoir l’utilisation de la brique rouge, à normaliser
les produits et à moderniser les outils de fabrication. Cette association est membre de la
Fédération des Industries des Matériaux de construction (FMC).
L’approvisionnement des différentes villes se fait soit directement auprès des unités de
production, soit par l’intermédiaire d’un réseau de distribution local.
Il y a lieu de noter que l’industrie de fabrication des matériaux en terre cuite pour le bâtiment
est une activité qui revêt un caractère régional, en raison notamment du faible coût de la
brique, de son volume par rapport à son poids, du risque de casse lié au transport de celleci et du coût élevé du transport.
• Evolution de l activité
La situation du secteur de la construction en terre cuite est étroitement liée à l’évolution de
la conjoncture économique et en particulier à celle du secteur du bâtiment constatée depuis
1986.
L’activité de la fabrication de briques et de tuiles en terre cuite est représentée en 2003 par
86 établissements, employant un effectif permanent de près de 4.800 personnes avec une
production de plus de 700 millions de DH, soit l’équivalent de près de 2,5 millions de tonnes
par an.
Tableau 14 : Evolution de l industrie des tuiles et briques en terre cuite
1998
Nombre d’unités
86
Production (1000 DH)
530 466
Effectif
4 464
Investissement (1000 DH)
142 106
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
1999
94
565 852
4 608
133 080
2000
91
587 918
4 526
198 258
2001
80
536 795
3 869
65 629
2002
81
606 019
3 974
77 087
2003
86
709 262
4 758
194 967
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
33
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Durant la période 1998 à 2003, la production a connu une croissance soutenue,
à l’exception de l’année 2001, qui a marqué une légère baisse. En, revanche, le taux
d’utilisation des capacités de production s’est détérioré en passant de 77% en 1998 à près
de 55 % en 2000.
Evolution de la production des matériaux en terre cuite en
(1000 DH)
750000
700000
650000
600000
550000
500000
1998
1999
2000
2001
2002
2003
• Etude de prix
Les prix des briques et des tuiles dépendent des dimensions, de la nature d’énergie utilisée
ainsi que de la proximité des sources de matières premières. Les prix enregistrés durant
l’année 2004 sont présentés dans le tableau suivant.
Tableau 15 : Prix des matériaux de construction en terre cuite à l unité
Briques creuses
6 T 7 x 15 x 28
8 T 11 x 15 x 28
12 T 15 x 15 x 28
Briques réfractaires
Tuiles artisanales
Tuiles de Safi
Tuiles de Fès
1,25 DH
1,65 DH
2,50 DH
6,90 DH
1,10 DH
1,60 DH
Source : Enquête réalisée par le BET AREA (2004)
Les prix ont enregistré des fluctuations à la hausse ou à la baisse de 1997 à 2004, selon la
nature du matériau, ainsi :
- Le prix moyen des briques creuses a connu une hausse de 6,19% en 2004 par rapport
1997. Il y a lieu de noter que le prix a légèrement évolué durant les deux années
antérieures ;
- Le prix moyen des briques réfractaires a connu une hausse continue de 1997 à 2001,
puis il a enregistré une légère baisse en 2003 et 2004, sans pour autant influencer le
niveau général des prix qui est resté supérieur à celui enregistré en 1997 ;
- Quant aux tuiles artisanales, le prix moyen a connu une hausse de 22,14 % en 2004
par rapport à 1997.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
34
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 16 : Evolution des prix du secteur
1998
1,31
6,61
0,64
Briques creuses 6T 7x15x28 (U)
Briques réfractaires 3x11x22 (U)
Tuiles Artisanales (U)
1999
1,26
6,93
0,67
2000
1,28
7,02
0,68
2001
1,28
7,05
0,68
2002
1,32
7,03
0,69
2003
1,32
6,91
0,78
2004
1,35
6,96
0, 80
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Evolution
des prix
de construction
en terre
Evolution
des des
prixmatériaux
moyens des
matériaux de
constructioncuite
en terre
(DH) cuite (DH)
8
7
6
5
4
3
2
1
0
1998
1999
2000
2001
Briques creuses 6T 7x15x28 (U)
2002
2003
2004
Briques réf ractaires 3x11x22 (U)
Tuiles Artisanales (U)
• Goulots d étranglement
L’enquête menée auprès des producteurs et des distributeurs des matériaux de construction
en terre cuire a permis de relever les mêmes problèmes relevés au niveau de l’étude
de structure réalisée en 1998, à savoir :
o L’approvisionnement en matière première (argile) en raison de l’amenuisement
des terrains argileux ;
o La forte consommation d’énergie thermique et de l’électricité et ses
conséquences sur le prix de revient ;
o Le problème de qualité ;
o L’absence sur le marché d’une main d’ uvre qualifiée.
• Perspectives d avenir
La production des matériaux en terre cuite est appelée à connaître un essor encore
plus soutenu du fait de la relance du secteur de l’habitat, notamment sous l'impulsion
donnée par les pouvoirs publics dans le cadre des programmes de promotion de l’habitat
social (rythme de 100 000 unités par an).
Selon l’Association Professionnelle des Briquetiers (APB), créée fin 2001 dans le cadre
du renforcement de la Fédération des Industries de Matériaux de Construction (FMC)
et sous l’impulsion de cette dernière, cette branche est promise à un développement
important à condition que les objectifs de normalisation et de mise à niveau technologique
soient accomplis.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
35
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
D’ailleurs, l’APB s’est fixée pour les années à venir des objectifs de normalisation,
de promotion de la brique rouge et de valorisation des efforts accomplis en matière de mise
à niveau.
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en matériaux de
construction en terre cuite en 2004 est évaluée à 1.151.898.000 unités pour les briques
creuses, soit 19 millions d’unités pour les briques réfractaires et 47 millions d’unités pour
les tuiles artisanales.
Les perspectives d’évolution de la demande en terre cuite sont établies selon les trois
scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en terre cuite sont, en
outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi
sur la base des résultats du dernier recensement 2004. La consommation de ciment
rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997
et 2004. Ce taux est retenu pour tous les matériaux à base de terre cuite à
l’exception des tuiles, dont la consommation par tête sera stable durant la période de
projection.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab.3 à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour les matériaux de construction à base de terre
cuite à l’exception des tuiles, dont la consommation par tête sera stable durant la
période de projection. Les besoins globaux en matériaux en terre cuite sont aussi
engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
3
Ce qui correspond à un peu moins que la consommation moyenne enregistrée en Tunisie en 2001.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
36
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en matériaux en
terre cuite selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 17 : Perspective d évolution de la demande des briques creuses (106 unités)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
1203,6
1232,6
1247,4
1498,9
1729,1
1748
1866,8
2425,7
2434,2
2324,9
3403
3413,6
Source : Elaboration AREA
Tableau 18 : Perspective d évolution de la demande des briques réfractaires (106 unités)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
20 ,1
20,6
20,8
25
28,9
29,2
31,2
40,5
40,6
38,8
56,5
57
Source : Elaboration AREA
Tableau 19 : Perspective d évolution de la demande des tuiles artisanales (106 unités)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
48,2
48,2
48,8
53,4
53,4
54
59,2
59,2
59,4
65,5
65,5
65,7
Source : Elaboration AREA
Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020,
un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé
pour 2005, sauf pour les tuiles artisanales où le coefficient multiplicateur n’est que de 1,36.
La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour les
briques réfractaires, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait
de se poser avant 2020 dans le cas du scénario.
En revanche, pour les briques creuses, le taux d’utilisation des capacités installées (55%)
montre que l’approvisionnement du marché intérieur en ce matériau risquerait de se poser
(même dans le cas de scénario 1) entre 2015 et 2020 si d’ici là aucune extension des
capacités n’est réalisée.
Dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour
faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents
de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en matériaux de construction
risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
37
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.4 LES PRODUITS ISSUS DES MINERAUX
• Présentation de l activité
Les granulats constituent, de très loin, les matériaux de base les plus importants en tonnage
dans le secteur BTP. Les granulats sont la composante principale de toutes les
infrastructures et les constructions de génie civil.
Les principales sources d’approvisionnement en matière de sable au Maroc, sont :
les sables de dune, les sables du littoral, les sables d’oueds et les sables de dragages.
Les granulats sont répartis en trois catégories :
- Les granulats dits alluvionnaires extraits dans les plaines alluviales ou dans le lit
des cours d’eau ou dans des dunes littorales ou encore sur les plages ou sur les
fonds marins du plateau continental ;
- Les granulats dits calcaires provenant de l’exploitation de roches massives
sédimentaires ;
- Les granulats dits éruptifs provenant de l’exploitation de roches massives cristallines.
La production de granulats à partir de roches massives est aujourd’hui une technique
maîtrisée et éprouvée. Elle permet de proposer sur le marché des gravillons répondant
aux exigences de la clientèle.
Cette production s’accompagne de celle d’un sable dont les qualités intrinsèques sont
particulièrement intéressantes pour l’optimisation des formulations de matériaux liés (bétons
ou matériaux bitumineux) et non liés. Ces caractéristiques sont notamment reprises dans
une norme d’application marocaine pour l’usage en béton hydraulique.
Le sable est un produit que l'on trouve dans différents milieux (sablière, oued, marin,
concassé, etc.). Les granulats et le sable en particulier, sont à la base des matériaux
de construction. La recherche pour l'amélioration de ses caractéristiques (mécaniques,
chimiques, structurelles, etc.) est de plus en plus développée.
• Procédé de fabrication
Les sables et graviers sont obtenus par traitement dans des installations qui concassent,
broient, criblent et lavent les matériaux extraits. Il s’agit notamment de :
- Sable de concassage (seul matériau de substitution au sable de mer qui connaît
une raréfaction), utilisé dans la fabrication du béton ;
- Sable de dragage (inconvénients: couleur sombre, et degré de salinité élevé) ;
- Granulats ou graviers ;
- Moellons.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
38
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les granulats sont employés dans les bétons sous forme de sable (granularité entre 0 et
5 mm) et de graviers.
Les différentes granularités sont distinguées par les dénominations suivantes :
o Go : de 3 à 8 mm, G1 : de 8 à 15 mm, G2 : de 15 à 25 mm
La qualité des graviers dépend de deux caractéristiques physiques :
o La résistance mécanique et la propreté.
Quant aux sables ils doivent répondre aux caractéristiques suivantes :
o Faible teneur en fines ;
o Résistance mécanique ;
o Propreté ;
o Faible teneur en chlorures et substances organiques ;
o Teneur en coquilles inférieure à 30 %.
• Identification des unités industrielles et circuit de distribution
15 sociétés opèrent dans le secteur de la fabrication des produits issus des minéraux.
Ces sociétés sont implantées dans les villes de Sidi Kacem, Tiznit, Meknès, Laâyoune,
Casablanca, Khénifra, Mohammedia, Guelaila, El Hajeb et Kénitra.
Selon la nature d’origine des sables, le Maroc dispose de 239 carrières réparties
comme suit :
o 208 carrières rocheuses dont 129 produisent du sable par concassage ;
o 21 carrières ouvertes dans les cordons littoraux et les plages, essentiellement
réparties entre les provinces de Kénitra et El Jadida et localement à Tanger
et Larache ;
o 10 carrières exploitant les plages alluviales des principaux oueds.
Cet inventaire permet de subdiviser la zone étudiée en quatre secteurs4 :
o Un secteur nord-est comprenant les provinces d’Al Hoceima, Chefchaouen
et Tétouan, dont les ressources principales de sable sont de nature rocheuse.
o Un secteur nord-ouest comprenant les provinces de Tanger, Larache et Kénitra,
dont les ressources en sable correspondent essentiellement aux plages et aux
cordons dunaires.
o Un secteur Centre-Ouest comprenant les préfectures et provinces de Rabat-Salé,
Skhirat-Témara, Benslimane et Casablanca-Mohamadia, présentant une
ressource locale en sable de nature rocheuse mais essentiellement
approvisionné à partir du secteur Nord-Occidental.
o Un secteur sud comprenant les provinces de Settat et d’El Jadida, présentant
deux ressources en sable correspondant aux massifs rocheux primaires et aux
cordons dunaires.
4
Etude d’approvisionnement en sable des chantiers de bâtiments et de travaux publics situés le long du littoral entre Al Hoceima
et El Jadida
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
39
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Concernant la distribution, elle est assurée par un nombre important d’unités localisées
dans les différentes villes du royaume et par des commerçants ambulants qui
approvisionnent directement les chantiers ou les unités de distribution.
• Evolution du secteur
La production des matériaux de construction issus des minéraux a atteint une valeur
de 205.038.000 DH en 2003. Cette production est largement inférieure à celle enregistré
en 1998.
Quant au chiffre d’affaires réalisé par le secteur, il est de 216.375.000 de Dhs.
En terme d’effectif, le secteur emploie près de 497 personnes dont 18 femmes.
En ce qui concerne les investissements effectués, le secteur a enregistré près de 85
millions de dirhams.
Tableau 20 : Evolution des exportations, importations et soldes par activités industrielles de 1986 à 2002 (En millions de dhs)
Activités industrielles
18 Produits issus des minéraux
Export
187,79
1986-1996
Import
772,09
Solde
-584,30
Export
700,33
1997-2002
Import
1.126,00
Solde
-425,67
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Les exportations des produits issus des minéraux, évaluées à 700,33 millions de Dirhams
pendant la période 1997-2002 ont connu une évolution sensible comparativement
à la période 1986-1996, qui a enregistré des exportations s’établissant à 187, 79 millions
de Dhs.
Quant aux importations, elles ont progressé fortement, passant de 772,09 millions
de Dirhams en 1986-1996 à 1 126 millions de Dirhams en 1997-2002. Le Solde ainsi
dégagé est négatif pendant les deux périodes.
Le solde, bien qu’il soit toujours négatif, a baissé pour passer de - 584,30 à – 425,67, soit
une diminution en valeur absolue de 27 %.
• Etude de prix
Les prix moyens par m3 en 2004 des produits issus des minéraux se présentent comme
suit : 109,89 DH, 137,53 DH et 106,04 DH respectivement pour les sables, les gravettes
et les moellons.
Le prix des sables a affiché une relative stagnation, durant les deux dernières années,
des prix moyens de vente.
Quant aux prix des gravettes, ils ont connu une hausse entre 1999 et 2001, puis une baisse
à partir de 2002, pour atteindre en moyenne 137,53 DH / m3 en 2003. En 2004, les prix ont
légèrement progressé (+1,5% par rapport à 2003).
Après une augmentation de 1,90% en 1998, les prix des moellons ont marqué une baisse
moyenne de 2% durant la période 1999-2001, pour être rehaussés en 2004 et atteindre
un prix moyen de 107,23 dh/m3.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
40
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 21 : Evolution des prix moyens des produits issus des minéraux (DH)
1998
111,21
139,96
110,58
Sables Mer / Oued / Concassage (m3)
Agrégats Gravettes 5/15 15/25 (m3)
Moellons Pierres (m3)
1999
110,66
136,90
101,70
2000
112,63
139,09
105,21
2001
116,80
143,17
107,12
2002
120,17
140,81
106,74
2003
109,89
137,53
106,04
2004
109,14
138,94
107,23
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Evolution des prix moyens des produits issus des minéraux
(DH)
150
140
130
120
110
100
90
80
1998
1999
2000
2001
Sables Mer / Oued / Concassage (m3)
2002
2003
2004
Agrégats Gravettes 5/15 15/25 (m3)
Moellons Pierres (m3)
• Goulots d étranglement
Le marché des produits issus des minéraux est sujet à plusieurs problèmes qui bloquent
son développement et sa relance. Parmi lesquels, il y a lieu de noter le manque de
statistiques précises sur le secteur. D’autant plus que les problèmes liés à
l’approvisionnement sont diverses, dont notamment :
- Le manque d'organisation de représentation des producteurs et d'interlocuteurs
parmi les consommateurs nationaux ;
- L’inexistence de règlement spécifique du transport routier par camion ;
- Le problème de dégradation de l’environnement et de l’exploitation abusive
des réserves ;
- Le problème de pérennité et de durabilité du béton à base de sable de mer
caractérisé par une forte teneur en chlorure ce qui favorise la corrosion des métaux,
en particulier le fer à béton ;
- Exploitation anarchique des lits d’Oueds ;
- Problème de coût du transport élevé.
• Perspectives d avenir
Le Maroc est un pays riche en sable maritime de dragage en raison de :
- Ses deux façades maritimes atlantique et méditerranéenne ayant des particularités
hydrodynamiques et océanographiques ;
- Sa diversité géologique terrestre et sa pluviométrie rifaine.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
41
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les deux éléments précités se conjuguent pour constituer et former les gisements de sable
de dragage dans les embouchures des oueds, dans les passes d’entrées des ports et dans
des pièges à sable marins situés à des profondeurs importantes.
Le sable de dragage est abondant puisque jusqu’à présent des gisements pouvant atteindre
entre 15 et 20 Millions de m3 ont été recensés sans tenir compte du transit littoral atlantique
annuel qui est de l’ordre de 5 à 6 Millions de m3.
Drapor, opérateur leader sur le marché des travaux de dragage dans les ports du Maroc,
a réalisé des investigations techniques qui lui ont révélé l’existence d’au moins 8 sites
potentiels : embouchures, chenaux portuaires et sites off shore qui représentent
des gisements importants de sable.
Les sables de caractéristiques diversifiés sont de bonnes qualités, de nature à être
confirmées par un contrôle continu pendant le processus de production. La dispersion
géographique des sites le long du littoral marocain d’Al Hoceima à Safi présente l’avantage
de proximité par rapport aux plus grandes concentrations urbaines et donc une bonne
compétitivité économique eu égards aux sables traditionnels.
(Source : Communication : Sables de dragage « Disponibilité, Qualité, Proximité » Drapor).
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en produits issus
des minéraux en 2004 est évaluée 4.370.008 m3 pour les sables, 4.727.978 m3 pour
les gravettes et 2.274.433 m3 pour les moellons.
Les perspectives d’évolution de la demande en sables et graviers sont établies selon les
trois scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en sables et graviers sont,
en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est
établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation
de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen
entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu dans ce scénario pour établir les
perspectives d’évolution de la demande en sables et graviers.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour les sables et graviers. Les besoins globaux en
ces produits sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
42
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en produits
issus des minéraux selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 22: Perspective d évolution de la demande de sables (106 m3)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
4.6
4.7
4.7
5.7
6.6
6.6
7.1
9.2
9.2
8.8
12.9
13.0
Source : Elaboration AREA
Tableau 23 : Perspective d évolution de la demande de gravettes (106 m3)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
4.9
5.1
5.1
6.2
7.1
7.2
7.7
10.0
10.0
9.5
14.0
14.0
Source : Elaboration AREA
Tableau 24 : Perspective d évolution de la demande de moellons (106 m3)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
2.4
2.4
2.5
3.0
3.4
3.5
3.7
4.8
4.8
4.6
6.7
6.7
Source : Elaboration AREA
Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020,
un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé
pour 2005.
Comme cela sera approfondi dans le chapitre IV, le problème pour ces matériaux se pose
plutôt en termes de disponibilité des ressources que de capacités industrielles. En effet,
l’approvisionnement des chantiers en sable se fait essentiellement à partir des dunes du
littoral. Cette pratique a causé d’énormes problèmes d’érosion et de disparition de certaines
plages comme celles de Tamarès (dans la région de Casablanca) ou de Chlihat (Kénitra).
Le problème d’approvisionnement en sables du littoral se posera encore davantage pour
l’axe d’urbanisation Kénitra – Rabat – Casablanca – El Jadida.
En ce qui concerne l’approvisionnement en graviers pour la construction, le principal
problème a trait à la qualité des produits commercialisés. Ce problème n’est pas lié à la
nature de la ressource, mais il est plutôt engendré par la façon d’exploiter les carrières qui
fait que les produits proposés à la commercialisation ne répondent pas aux standards de
propreté requis pour la fabrication de bétons de qualité.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
43
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.5 LA CHAUX
• Présentation
La chaux a existé depuis longtemps au Maroc ; elle est utilisée aussi bien comme matériau
de construction (mortier et enduit) que comme composant routier. Elle intervient aussi dans
la fabrication d’autres matériaux de construction.
Cependant, en dépit de son ancienneté et de sa qualité, elle a été supplantée par le ciment,
et son marché est devenu très limité, en raison de sa prise relativement lente.
Jusqu'à présent, la chaux n’a pas connu au Maroc le regain d’intérêt constaté dans les pays
industrialisés, et son emploi demeure encore traditionnel.
Elle est utilisée généralement comme :
- Mortier pour la réfection d’ouvrages anciens.
- Badigeon dans les habitations où elle à l’avantage d’offrir une solution très bon
marché pour traiter les murs et les cloisons.
• Procédé de fabrication
La chaux s’obtient par simple calcination d’un calcaire à une température supérieure à 900
°C; le carbonate de calcium se dissocie pour donner de l’oxyde de calcium, la chaux vive.
La chaux vive est éteinte par système d’arrosage ou de blutage afin d’obtenir une poudre.
Les variétés de chaux obtenues :
La chaux "grasse " : obtenue par la calcination d’un calcaire très pur, appelée grasse
à cause de l’onctuosité qu’elle donne au mortier
La chaux "maigre": obtenue par la calcination d’un calcaire moins pur.
Utilisées en construction chaux grasse et chaux maigre font prise en se recarbonatant
au contact du gaz carbonique contenu dans l’air.
La chaux est fabriquée également à partir de calcaires qui contiennent 15 à 20 % d’argile.
Dans ce cas, il se forme au cours de la calcination des silicates et des aluminates
de calcium en quantité suffisante pour donner à ces chaux la propriété de faire prise
sous l’eau. Elles sont dites chaux "hydrauliques".
• Identification des producteurs
La production de la chaux est assurée simultanément par des entreprises industrielles,
et des unités traditionnelles équipées de fours à chaux artisanaux. La production pour
le secteur BTP reste limité à quelques unités à Casablanca et Tétouan.
Quant à la distribution, elle est assurée par un réseau important localisé dans les différentes
villes du royaume et particulièrement à Casablanca (qui assure la distribution de plus
de la moitié de la production), Safi, Marrakech, Agadir et Tétouan.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
44
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Evolution du secteur
Selon les statistiques du Ministère du Commerce et de l’Industrie, l’activité de fabrication
de la chaux est représentée par 2 entreprises importantes employant 22 personnes ; ces
deux entreprises ont réalisé une production de l’ordre de 2,9 millions de DH en 2003.
Les investissements effectués par les unités industrielles sont estimés à 710 000 DH en l’an
2003.
La production de la chaux est assurée par COZI CHAUX, et ATS A.CHLIAT, implantées
respectivement à Tétouan et Casablanca, employant un effectif de 22 personnes.
Tableau 25 : Evolution de l industrie de fabrication de la chaux
1999
3
3 019
38
-
Nombre d’unités
Production (1000 DH)
Effectif
Investissement (1000 DH)
2000
3
3 114
36
-
2001
3
3 343
36
-
2002
3
4 565
35
12
2003
2
2 934
22
710
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Evolution de la production de la chaux (1000 DH)
5 000
4 500
4 000
3 500
3 000
2 500
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Cependant le secteur subit une forte concurrence du ciment puisque la production estimée
à 8,7 millions de Dirhams en 1991 a chuté à 3 millions de Dirhams en 1998, soit une baisse
de 66%, avant de reprendre par la suite et atteindre 4,6 millions de Dirhams en 2002. En
2003 la production a connu de nouveau une baisse de près de la moitié pour atteindre
2,9 millions de dirhams.
• Etude de prix
Le prix moyen de vente est actuellement de l’ordre de 51,86 DH le sac de 40 kg. L’étude de
l’indice des prix a montré une baisse continue, bien que légère, de 1999 à 2001, puis les
tarifs se sont orientés à la hausse à partir de 2002 enregistrant une augmentation de 1,60 %
par rapport à 1997. En 2003, les prix ont connu une nouvelle baisse de 2,35 DH (sacs de
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
45
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
40 kg) par rapport à 2002, puis ils ont marqué une légère hausse en 2004 de 0,35 DH / sac
de 40 kilogrammes.
Tableau 26 : Evolution du prix moyen de la chaux (en dh)
1998
50,64
Chaux (sac de 40 kg)
1999
50,94
2000
50,83
2001
50,33
2002
53,02
2003
51,51
2004
51,86
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Evolution du prix moyen de la chaux (DH)
54
53
52
51
50
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
• Perspectives d avenir
L’usage de la chaux reste très faible dans la construction. La part la plus importante de la
production est usitée par les sucreries.
La forte concurrence du ciment et les qualités d’adhésion que présente celui-ci contre la
prise relativement lente de la chaux limite l’usage de ce dernier et son développement dans
le bâtiment.
La demande future de ce matériau dépendra des nouvelles applications ou emplois
possibles dans le BTP.
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande de la chaux durant les deux
années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 5 254 000 et 5 828 707
sacs, soit une consommation moyenne par tête d’habitant respectivement pour les deux
années de l’ordre de 0,2 sacs.
Les perspectives d’évolution de la demande en chaux sont établies selon les trois scénarii
suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme baissier de 3% par an. Il s’agit en
effet d’un produit dont la consommation par tête est appelée à baisser. Les besoins
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
46
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
globaux en chaux sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu
urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004.
• Scénario 2 : ce scénario est équivalent au scénario 1. Les besoins globaux en
chaux sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en chaux selon
les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 27: Perspective d évolution de la demande de la chaux (103 Tonnes)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
230.8
230.8
233.6
219.5
219.5
221.9
208.8
208.8
209.5
198.6
198.6
199.2
Source : Elaboration AREA
Perspective d'évolution de la demande de la chaux
3
(10 Tonnes)
240
230
220
210
200
190
180
2005
2010
Scénario 1
2015
Scénario 2
2020
Scénario 3
Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont baisser et aucun problème
d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser à court ou à moyen
terme.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
47
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.6 BETON PRET A L’EMPLOI
• Présentation
L’usage du béton prêt à l’emploi au Maroc est récent, son initiation date de 1971
et principalement dans la ville de Rabat.
Actuellement, la production couvre la grande majorité des villes, elle est assurée par
les grands cimentiers. Cette ouverture du béton prêt à l’emploi sur le marché national est
due surtout aux qualités que possède ce matériau notamment :
- La rapidité de mise en uvre grâce au système de pompe adapté aux constructions
à plusieurs niveaux ;
- Le meilleur dosage d’agrégats suivant des normes étudiées ;
- La réduction de la main d’ uvre ;
- La suppression des pertes occasionnées à la fois par la préparation manuelle du
béton sur chantier et sa mise en uvre.
• Procédé de fabrication
Le béton prêt à l’emploi est obtenu suivant un certain dosage à partir d’un mélange de
ciment, de sable et de graviers auxquels s’ajoutent des adjuvants divers (fluidifiants,
accélérateurs ou retardateurs de prise, hydrofuges, etc.)
• Producteurs dans les différentes villes
La production est assurée par une trentaine de centrales à béton. Cependant, les principaux
opérateurs sont au nombre de huit parmi lesquels figurent quatre filiales de groupes
cimentiers. Il s’agit de :
- Bétomar (filiale des Ciments du Maroc) disposant de centrales à Casablanca,
Témara-Skhirat, Marrakech et Agadir ;
- Lafarge Béton (filiale de Lafarge-Maroc) disposant de centrales à Casablanca,
Rabat, Salé et Berrechid ;
- Ecobéton à Salé ;
- Bétocim à Dar Bouazza.
En 1989, ‘’Ciments du Maroc’’ crée deux filiales spécialisées dans les matériaux
de construction : Betomar pour le béton prêt-à-l'emploi (BPE) et Sagram pour les granulats
(sables et gravettes). Les deux sociétés ont été fusionnées sous le nom de Betomar en avril
1999. Initialement implantée à Agadir, Betomar est aujourd'hui leader sur son marché avec
dix centrales à béton, dont quatre sont situées dans la région Casablanca-Rabat qui affiche
le plus fort taux de consommation de BPE, et trois carrières de granulats créées initialement
pour fournir à Betomar des granulats de qualité approvisionnant également le marché du
centre et du sud.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
48
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Evolution du secteur
Selon les statistiques du Ministère du Commerce et de l’Industrie, l’activité de production
du béton prêt à l’emploi est représentée par 4 entreprises importantes employant 147
personnes ; Ces entreprises ont réalisé une production de l’ordre de 210 millions
de Dirhams en 2003.
Tableau 28 : Evolution de l industrie de fabrication du béton prêt à l emploi
2001
4
390 618
17 666
Nombre d’unités
Production (1000 DH)
Effectif
Investissement (1000 DH)
2002
5
364 696
24 214
2003
4
208 771
147
13 830
Source: Ministère du Commerce et de l Industrie
Evolution de la production du BPE (1000 DH)
450 000
400 000
350 000
300 000
250 000
200 000
2001
2002
2003
• Etude de prix
Les prix du béton prêt à l’emploi varient principalement selon le dosage du ciment par m3, le
tableau suivant illustre les prix pour deux catégories de produits
Tableau 29 : Prix moyen du béton prêt à l emploi pour BA
Catégorie du béton armé (BA)
BA 250 (m3)
BA 400 (m3)
Prix moyen (en dhs)
700
800
Source : Enquête AREA 2004
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
49
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Perspective d avenir
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en BPE durant les deux
années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 351 474 et 399 619 m3,
soit une consommation moyenne par tête d’habitant respectivement pour les deux années
de l’ordre de 0,012 et 0,013 m3.
Les perspectives d’évolution de la demande en béton et dérivés de béton sont établies
selon les trois scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en ces matériaux sont, en
outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi
sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de
ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen
entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour le béton et dérivés de béton.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour le béton et dérivés de béton. Les besoins globaux
en ces matériaux sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en béton et
dérivés de béton selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 30 : Perspective d évolution de la demande en BPE (103 m3)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
417.5
427.6
432.8
520.0
599.9
606.4
647.6
841.5
844.5
806.6
1 180.6
1 184.3
Source : Elaboration AREA
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
50
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Perspective d'évolution de la demande en BPE
1400
1200
1000
800
600
400
200
2005
2010
Scénario 1
2015
Scénario 2
2020
Scénario 3
Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020,
un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé
pour 2005.
La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre qu’aucun problème
d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2020 dans le cas
du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées
seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que
même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en
ces matériaux risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
51
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.7 LES AGGLOMERES ET ARTICLES EN CIMENT
• Présentation
L’industrie de fabrication des matériaux de construction en ciment est une activité très
ancienne. Elle nécessite une technologie facilement accessible et des équipements de
production moins onéreux.
Cette activité regroupe la fabrication des agglomérés, hourdis, buses, carreaux en ciment,
blocs en béton, éléments préfabriqués, plinthes, bordures de trottoir et articles à usages
divers.
• Procédé de fabrication
Parpaings et hourdis : Le mortier est préparé à base de sable, gravillon, eau et CPJ 45.
Le mélange est versé dans des moules pondeuses, le produit est alors pressé, vibré puis
mis sur des plateaux et envoyé au séchage (en atmosphère humide avec arrosage).
Carreaux de mosaïque : Fabriqués avec le mélange de ciment et d’une gravette de marbre.
Après la prise du mélange, la surface visible du carreau est polie.
Tuyaux, buses et canaux : Fabriqués dans des moules mis en rotation, après configuration,
le moule est soumis à la vapeur (pour une durée de 3 heures). Le démoulage se fait
par séparation des coquilles.
• Les producteurs et circuit de distribution
Le secteur de la fabrication des agglomérés et articles en ciment est représenté par 317
sociétés réparties sur tout le territoire national et employant un effectif de 11.995 personnes.
Il existe deux catégories d’industries des agglomérés et articles en ciments :
- Des unités industrielles très modernes dotées d’une technologie très développée.
- Des industries traditionnelles, utilisant des équipements classiques et rudimentaires.
Les producteurs localisés dans les villes de Casablanca, Fès, Meknès, Marrakech, Tanger,
Oujda et Safi, sont les principaux pôles d’approvisionnement en agglomérés et articles
en ciment, ils fournissent environ 33% de la production.
Quant à la distribution, elle est assurée par un nombre important d’unités réparties
sur l’ensemble du territoire.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
52
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Evolution du secteur
La fabrication des matériaux en ciment compte actuellement 317 unités employant un
effectif de près de 12 000 personnes. La structure de la production n’est pas stable du fait
du mouvement d’entrée-sortie des entreprises dans l’activité. La production a atteint
2,5 milliards de DH en 2003.
Tableau 31 : Evolution de l industrie de fabrication d éléments en béton pour la construction
Nombre d’unités
Production (1000 DH)
Effectif
Investissement (1000 DH)
1998
216
2 641 810
16 039
140 850
1999
217
2 239 419
14 722
124 038
2000
250
2 094 978
14 591
181 848
2001
259
1 740 232
11 845
125 315
2002
279
2 095 706
10 184
148 667
2003
317
2 524 908
11 995
238 501
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Evolution de la production des agglomérés et articles en
ciment (1000 DH)
2 700 000
2 500 000
2 300 000
2 100 000
1 900 000
1 700 000
1 500 000
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Le chiffre d’affaires réalisé par le secteur a dépassé les 4 milliards de dirhams en 2003.
Quant à l’investissement, il a atteint 238,5 millions de dirhams .
• Etude de prix
Les tarifs des agglomérés et des hourdis en dirhams TTC, se présentent comme suit :
Tableau 32 : Prix moyens des agglos fabriqués d une manière traditionnelle
Agglos
7x20x50
10x20x50
15x20x50
20x20x50
Prix dh TTC / unité
1,70
2,10
3,20
4,50
Source : Enquête AREA 2004
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
53
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 33 : Prix moyens des agglos fabrique par la presse
Agglos
7x20x50
10x20x50
15x20x50
20x20x50
Prix dh TTC / unité
2,70
3,00
3,30
5,50
Source : Enquête AREA 2004
Tableau 34: Prix moyens des hourdis
Hourdis
16x20x50
20x20x50
25x20x50
30x20x50
Prix dh TTC /unité
4.20
4.80
7.90
9.00
Source : Enquête AREA 2004
Tableau 35 : Prix moyens des buses
Buse
150
200
300
Prix dh HT départ usine /ml
25,00
28,00
37,00
Source : Enquête AREA 2004
Quant à l’évolution des prix, elle se présente comme suit :
- Le prix des agglomérés a affiché une baisse de 1,5 % en 2004 par rapport à 1997
et une hausse de 2,6 % par rapport à 2003.
- Le prix des hourdis a connu une hausse durant l’année 2002, il a augmenté de 4,60
% par rapport à 1997. En 2003, les prix se sont orientés à la baisse, enregistrant
moins de 20 centimes par rapport à l’année 2002. En 2004 les prix ont augmenté par
rapport à 2003, enregistrant une hausse de 0,04 DH par unité
- Le prix des buses a connu une hausse 0,93 DH en 2004 par rapport à 1997 et une
hausse de 40 centimes par rapport à 2003.
Tableau 36 : Evolution des prix des agglomérés et articles en ciment de 1998 à 2004 (en DH)
Agglomérés 15x20x50 (U)
Hourdis 15x20x50
Buses en béton comprimé diam 200 (ml)
Bordures T2 (ml)
Poutres préfabriquées (ml)
1998
3,46
3,93
19,85
30,11
60,19
1999
3,42
3,80
19,79
31,07
61,52
2000
3,43
3,81
20,01
30,88
61,79
2001
3,47
3,81
20,36
31,12
64,71
2002
3,41
4,04
20,79
32,05
61,90
2003
3,31
3,83
20,38
31,80
61,72
2004
3,40
3,87
20,78
32,22
63,18
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
54
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Evolution des prix moyens des agglomérés et articles en
ciment (DH)
70
60
50
40
30
20
10
0
1998
1999
2000
2001
2002
Agglomérés 15x20x50 (U)
Hourdis 15x20x50
Buses en béton comprimé diam 200 (ml)
Bordures T2 (ml)
2003
2004
Poutres préf abriquées (ml)
• Perspectives d avenir
La résorption du déficit actuel en logements et la satisfaction des besoins accumulés et
futurs nécessitent une mobilisation générale et un accompagnement des différents secteurs,
notamment celui de la fabrication des matériaux de construction.
Le secteur de fabrication des agglomérés et articles en ciment est appelé à jouer un rôle
important dans la réalisation des grands programmes d'habitat social et de résorption
de l'habitat insalubre ; il devra également connaître une évolution favorable du fait des
programmes engagés, notamment, les 200 000 logements et le programme ‘’villes sans
bidonvilles’’ à l’horizon 2010, lancés au niveau national, ainsi que l’objectif d’atteindre
les 100 000 unités par an à court terme.
Les perspectives de développement de cette industrie sont favorables, du fait
de l’impossibilité de substitution de ces matériaux et leur poids important dans
la construction. Exception faite aux buses en béton armé qui connaissent une concurrence
des canaux en PVC qui assurent une meilleure étanchéité.
Cependant, le secteur devra faire face, à la réglementation qui reste toujours anarchique
et à la normalisation des matériaux de construction.
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en agglomérés et articles
en ciment est évaluée en 2004 à 193 778 678 unités d’agglomérés, 5 327 822 ml de buses,
811 799 ml de bordures, 7 435 685 ml de poutres préfabriquées, et 249 060 027 unités
d’hourdis. Cette demande correspond à une consommation moyenne par tête d’habitant
respectivement de l’ordre de 6,5 unités, 0,18 ml, 0,03 ml O,25 ml et 8,33 unités.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
55
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les perspectives d’évolution de la demande en agglomérés et articles en ciment sont
établies selon les trois scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en agglomérés et articles
en ciment sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ;
ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la
consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par
an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour les agglomérés et
articles en ciment.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour les autres matériaux de construction en dehors
des exceptions signalées dans le scénario 1 et dont l’évolution sera maintenue dans
ce scénario 2. Les besoins globaux en agglomérés et articles en ciment sont aussi
engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en agglomérés et
articles en ciment selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 37: Scénario 1 : Perspective d évolution de la demande d agglomérés et articles en ciment (106)
Unités
Agglomérés 15/20/50
Buse en béton comprimé Diam 200
Bordures T2
Poutres préfabriqués
Hourdis 15/20/50
unités
ml
ml
ml
unités
2005
202.5
5.3
0.8
7.8
260.2
2010
252.2
5.0
1.1
9.7
324.1
2015
314.0
4.8
1.3
12.1
403.6
2020
391.1
4.5
1.6
15.0
502.7
Source : Elaboration AREA
Tableau 38 : Scénario 2 : Perspective d évolution de la demande d agglomérés et articles en ciment 106)
Unités
Agglomérés 15/20/50
Buse en béton comprimé Diam 200
Bordures T2
Poutres préfabriqués
Hourdis 15/20/50
unités
ml
ml
ml
unités
2005
207.4
5.3
0.9
8.0
266.5
2010
290.9
5.0
1.2
11.2
373.9
2015
408.1
4.8
1.7
15.7
524.5
2020
572.5
4.5
2.4
22.0
735.8
Source : Elaboration AREA
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
56
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 39 : Scénario 3 : Perspective d évolution de la demande d agglomérés et articles en ciment 106)
Unités
Agglomérés 15/20/50
Buse en béton comprimé Diam 200
Bordures T2
Poutres préfabriqués
Hourdis 15/20/50
unités
ml
ml
ml
unités
2005
209.9
5.3
0.9
8.1
269.7
2010
294.1
5.1
1.2
11.3
377.9
2015
409.5
4.8
1.7
15.7
526.3
2020
574.3
4.6
2.4
22.0
738.1
Source : Elaboration AREA
Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020,
un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé
pour 2005, sauf pour les buses où la tendance est plutôt à la baisse.
La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour
l’ensemble de ces matériaux, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne
risquerait de se poser avant 2020 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii
2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette
tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités
existantes, des problèmes d’approvisionnement en ces matériaux risqueraient d’apparaître
aux alentours de 2015.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
57
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.8 LES MATERIAUX DE CONSTRUCTION EN CERAMIQUE
• Présentation
Le pays possède une longue tradition de fabrication d’objets en céramique d’art. Toutefois,
cette vocation est restée pendant longtemps au stade artisanal et les articles en céramique
à usage industriel ou domestique étaient couverts essentiellement par des importations.
L’activité industrielle des matériaux de construction en céramique n’est pas très ancienne
puisque les premières unités datent des années 1970. Elle a connu une réelle expansion
depuis le début de la décennie 80. Durant les années 90, cette activité a bénéficié d’un
second souffle suite au lancement du programme 200.000 logements. En effet, durant cette
période, plusieurs unités industrielles de fabrication de carreaux de revêtement en faïence
ou de carreaux de sol ont été créées.
Aujourd’hui, le marché marocain connaît une forte demande des produis en céramique. Les
riads, les mosquées, les villas, les banques, les hammams, les immeubles de moyen et
haut standing,…. sont les principaux débouchés de ce type de matériaux de construction.
Il est à rappeler que cette branche d’activité comporte les différents types de carreaux
utilisés pour le revêtement des sols et des murs, les carreaux en grès, en semi-grés, de
faïence, et les produits sanitaires.
Le développement de cette activité a valu au Maroc d’occuper en 2002 la 23ème position au
niveau mondial dans la production de carreaux, avec 37 millions de m3, soit 0,7% de la
production mondiale.
Quant à la production sanitaire, elle est estimée à 2,5 millions d’articles produits, soit 0,9%
de la production mondiale.
• Identification des unités industrielles
Le secteur de la fabrication des matériaux de construction en céramique compte 28 sociétés
réparties comme suit :
- Des sociétés spécialisées dans la fabrication des appareils sanitaires telles que AGRO
CERAME, JACOB DE LAFON, SBS PORCHER et CERAMIQUE ROCA , implantées
respectivement dans les villes de Kénitra, Tanger et Settat pour les deux dernières
unités ;
- Et des sociétés spécialisées dans la fabrication des carreaux en céramiques installées
principalement à Fès, Rabat et Casablanca représentées par COCEMA, CERAME
AFRIQUE et UNION CERAME.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
58
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Procédé de fabrication
Les produits céramiques sont obtenus par cuisson d’une pâte qui se transforme en «biscuit»
ayant des caractéristiques liées à la nature des minéraux constituant la matière première.
Celle-ci est formée soit par des argiles particulières appelées « kaolins » qui donnent des
produits de teinte claire, soit par des argiles ordinaires.
Les faïences communes : Elles sont constituées par une pâte blanche (réfractaires, kaolins,
silice et fondants) cuite à une température de 1200°C. Le biscuit rouge obtenu est recouvert
par la suite d’un émail déposé par trempage et passé au four à 1000°C.
Les faïences fines : Elles sont différentes des précédentes par le fait que le biscuit est blanc
après cuisson. Elles ne sont utilisées que pour la fabrication des carreaux de revêtement
muraux, vu leur faible résistance à l’usure.
Les grès : Ils sont produits soit à partir d’une argile naturelle « grésante », contenant une
forte proportion de mica fin qui joue le rôle de fondant et engendre la vitrification, soit à partir
d’argiles peu vitrifiables auxquelles on ajoute des matières fusibles et des dégraissants. Ils
peuvent être utilisés pour le revêtement du sol ainsi que pour les articles sanitaires du fait
de leur grande résistance mécanique.
Quelques exemples : lavabos, vasques, W.C., bidets, receveur de douche, lave-mains,
accessoires (porte-savon, tablette), baignoires, sièges à la turque, éviers, collectivités (cuve
laboratoire, cuve simple, bac à laver, lavabo, urinoir).
Porcelaine : Elle est obtenue par la cuisson d’une pâte, à base de Kaolin, sable, et craie,
jusqu’à vitrification.
• Evolution du secteur
L’industrie de fabrication des articles en céramique est représentée principalement par
l’activité de fabrication des carreaux de revêtements en céramique. Cette industrie emploie
près de 5000 personnes et produit 30 millions de m² de carreaux par an pour une
consommation estimée à 33 millions de m². Le complément est assuré par des importations,
essentiellement haut de gamme. Pour les dix principales entreprises de fabrication de
carreau au Maroc, la capacité de production est estimée à près de 41 millions de m² et le
taux d’utilisation dépasse 90%. Cela a poussé certains opérateurs à réaliser des extensions
de leurs unités industrielles, dont le montant global avoisine les 700 millions de Dirhams par
an en moyenne durant les dernières années ; ce qui correspond à une capacité de
production supplémentaire de l’ordre de 5 millions de m² par an.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
59
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 40 : Evolution de l industrie de fabrication de carreaux en céramique
Nombre d’unités
Production (1000 DH)
Effectif
Investissement (1000 DH)
1998
18
1 216 393
4 569
670 315
1999
22
1 237 179
4 508
624 623
2000
24
1 340 446
5 206
650 911
2001
23
1 729 150
5 328
768 899
2002
23
1 761 174
5 520
741 231
2003
22
1 602 744
4 856
689 033
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Evolution de la production des carreaux en céramiques
(1000 DH)
1 800 000
1 700 000
1 600 000
1 500 000
1 400 000
1 300 000
1 200 000
1 100 000
1 000 000
1998
1999
2000
2001
2002
2003
La valeur de la production a connu un rythme de croissance haut durant la décennie 90 en
passant de 761 millions de Dirhams en 1991 à 1.340 millions de Dirhams en 2000. Ce
rythme a été poursuivi jusqu’en 2002 où la production a atteint près de 1.761 millions de
Dirhams avant d’enregistrer une légère inflexion à la baisse à 1.603 millions de Dirhams en
2003.
Quant à l’industrie de fabrication des articles sanitaires en céramique, elle emploie plus de
1300 personnes et produit plus de 1 million de pièces par an dont près de 600.000 par
quatre grandes sociétés implantées à Tanger et 350.000 par la société Roca, installée à
Settat. La capacité de production installée équivaut à près de quatre fois la demande
intérieure, les produits sont ainsi en grande partie exportés.
Tableau 41 : Evolution de l industrie de fabrication d articles sanitaires en céramique
Nombre d’unités
Production (1000 DH)
Effectif
Investissement (1000 DH)
1998
6
319 089
787
101 723
1999
8
386 078
904
22 780
2000
7
378 015
912
24 597
2001
8
439 552
1 019
69 099
2002
7
484 628
974
34 104
2003
8
664 112
1 321
54 113
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
60
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Evolution de la production des articles sanitaires en
céramique (1000 DH)
700 000
650 000
600 000
550 000
500 000
450 000
400 000
350 000
300 000
250 000
200 000
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Le principal opérateur, Jacob Delafon (implanté à Tanger), exporte 60% de sa production
sur les marchés européen et africain. Quant à S.B.S. Porcher, principal concurrent de Jacob
Delafon, il détient 50% du marché marocain de la salle de bain et 80% du marché des
cuisines ; il exporte 15% de sa production. Roca (installée à Settat) produit près de 350.000
pièces par an, destinées à l’export, avec un potentiel allant jusqu’à 1 million de pièces.
• Commercialisation et niveaux d importation - exportation
L’importation et l’exportation des produits et articles en céramique connaissent une forte
augmentation et dépendent des circuits de distribution en Europe. En effet, l’exportation et
la distribution diffère selon les pays et repose sur différents réseaux de distribution, ainsi on
peut distinguer :
- Réseaux indépendants des fabricants disposant de grands show-rooms de carreaux
et sanitaires ;
- Réseaux d’agents indépendants représentant une ou plusieurs marques ;
- Grossistes importateurs s’adressant à des revendeurs disposant de salles
d’expositions de tailles limitées ;
- Centrales d’achats, notamment en France (Le roi Merlin, Saint Gobain, etc..),
centrales qui s’adressent aussi bien aux grossistes qu’aux revendeurs.
Par ailleurs, il existe certains pays riches en enseignements pour l’organisation de la
distribution du secteur de la céramique au Maroc, entre autres :
- L’Allemagne où les revendeurs de tailles modestes se sont constitués en consortium
pour organiser leurs achats et la logistique afférente à leur métier ;
- Le Japon où l’ensemble des producteurs a consenti la distribution de leur production
de carreaux à un seul opérateur qui leur passe commande. Cette mutualisation
apporte une meilleure efficacité au niveau de la distribution et des gains substantiels
en performance des producteurs.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
61
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Comparativement entre l’exportation de sanitaires et de carreaux, les exportations
marocaines sont plus significatives pour la première catégorie du fait de la présence de
filiales multinationales qui exportent tout ou en partie vers leur maison mère, alors que pour
la deuxième catégorie le faible niveau peut être expliqué par leur manque de compétitivité.
En revanche, la production nationale en carreaux a augmenté significativement entre 2000
et 2001 arrivant à un taux de variation de 27%. D’autant plus que les importations, durant la
même période, ont connu une variation de 34%. Bien que la production nationale en
carreaux soit non négligeable, le marché local reste demandeur des importations pour
combler le manque. Ainsi, le taux de pénétration des importations était de 10,6% en 2001.
Quant à l’exportation des articles sanitaires, l’essentiel de la production est destiné à
l’Espagne par l’intermédiaire de ROCA et, dans une moindre mesure, à la France par le
biais de JACOB DE LAFON, voire SBS Porcher, enseigne anciennement française avant
qu’elle ne passe sous l’emprise de l’américain « Ideal Standard ».
Malgré la présence de la production nationale, le marché local reste demandeur des
produits de carreaux et sanitaire. L’importation de ces articles connaît une forte évolution
ces dernières années. Elles proviennent des producteurs européens qui écoulent leur 3ème
choix, appelé également « biscuits », principalement l’Espagne. Ce dernier livre au marché
marocain 85% de l’importation totale en céramique.
La forte présence de produits espagnols est justifiée par l’importance de la production
espagnole en céramique ainsi que par la proximité des acteurs économiques de part et
d’autre de la Méditerranée, ce qui rend les coûts de transports accessibles malgré les
volumes et le poids des marchandises importées. Cette proximité a joué sur la
délocalisation des sociétés espagnoles et leur implantation au Maroc pour réduire les prix
de revient des articles produits ainsi que pour avoir un rapport qualité/prix compétitif vis-àvis des autres producteurs européens.
• Approvisionnement et circuit de distribution
Les circuits de distribution sont contrôlés majoritairement par les industriels où les
entreprises qui sont à caractère familial. Ils travaillent en exclusivité pour leurs propres
articles et ont recours aux importations pour compléter leurs gammes de produits. Cette
situation de juge et partie ne dessert pas le secteur de la distribution et encore moins le
secteur industriel. Les distributeurs livrent à leur tour, plusieurs revendeurs positionnés sur
l’ensemble du territoire et commercialisent en général tout type de matériel de construction.
La commercialisation des produits céramiques est assurée par une multitude de
distributeurs et importateurs, entre autres : Sanitaire 2000, Groupe Ibnou Bachir Conquête,
Rabat Carreaux, Globaux, Tanger Sanitaire, Sanilux, Groupe Saidi et Smapic.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
62
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Etude de prix
L’étude de prix a permis de distinguer deux catégories de produits : les produits locaux et
les produits importés.
- Produits locaux
Les prix des produits sanitaires issus de la céramique ont connu une légère augmentation
au fil du temps. A titre d’exemple, le prix moyen du produit ‘’’ Baignoire Standard (U)’’ est
passé de 1688,88 dh en 2003 à 1715,18 en 2004 ; le prix moyen du produit lavabo standard
(U) est passé, lui aussi de 381,15 dh en 2003 à 383,78 dh en 2004. Le tableau ci-dessous
nous montre l’évolution des prix moyens des produits sanitaires en dirhams.
Tableau 42 : Les prix moyens des différents articles et produits sanitaires (en dh)
Lavabo Standard (U)
Receveur / douche Standard (U)
Evier Standard (U)
Siège à l'anglaise Standard (U)
Siège à la turque Standard (U)
Baignoire Standard (U)
Bidet Standard (U)
Robinetterie Standard (U)
1998
345,01
523,34
502,30
713,44
251,71
1333,72
389,79
485,80
1999
346,58
538,66
514,23
725,27
240,42
1329,43
373,09
489,60
2000
348,44
541,76
511,83
723,73
238,60
1352,67
372,50
491,50
2001
355,25
543,14
511,08
738,53
237,72
1364,64
374,18
503,53
2002
356,26
555,70
510,09
766,67
243,27
1364,37
382,11
521,94
2003
381,15
546,66
508,88
755,78
245,74
1688,88
403,14
580,38
2004
383,78
549,49
511,09
752,94
248,90
1715,18
403,70
569,03
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
- Produits importés
Le pays importe une partie des articles en céramique pour combler le manque sur le
marché local. L’Espagne est le premier fournisseur de ces produits au Maroc.
Les prix des produits importés varient selon plusieurs paramètres, entre autres :
• Le carreau de gré importé d’Espagne est connu par sa bonne qualité ; son prix
varie entre 120 et 450 Dh /m² ;
• Le carreau de gré importé de la Chine présente la même qualité du carreau local,
son prix est relativement bas ou égal à celui produit au Maroc (68 et 80 dh/m²).
• Les carreaux de faïence dimension 15/15 en provenance de la Tunisie sont
vendus au même prix du carreau local soit 57 Dh/m² ;
• Le prix du granito poli comprenant le coût de la main d’ uvre et de la matière
première inclus, est de 70 DH/m² ;
• Les carreaux de granito de dimension 30x30 et 40x40 sont vendus respectivement
à 30 et 60 Dh/m² ;
• Quant au carreau granito en couleur, son prix dépend de sa qualité, il varie entre
80 et 120Dh/m² ;
• Le prix de la plinthe normal est de 8,5 Dh/ml.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
63
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Evolution des prix sur le marché local les carreaux et plinthes
Les prix des carreaux de grés 10x20 ont baissé à 71,94 dh/m² en 2004 en moyenne contre
72,24dh/m² en 2003.
Quant aux prix des carreaux faïence, ils ont enregistré une tendance baissière passant de
65,55 dh/m² en 1998 à 63,89 dh/m² en 2003. En 2004, les prix moyens ont légèrement
augmenté pour atteindre 64,78 DH.
Par ailleurs, le prix de la plinthe marmorite a connu un rythme d’accroissement haussier, il
est passé de 9,54 dh/ml en moyenne en 1998 à 10,10 dh/ml en moyenne en 2004.
Tableau 43 : Evolution des prix moyens des différents articles de la céramique (en dhs)
1998
1999
2000
2001
2002
2003
70,79
69,83
69,16
68,75
70,34
72,24
Carreaux grès 10x20 (m²)
76,31
72,02
71,94
71,46
73,88
72,39
Carreaux grès 30x30 (m²)
65,55
63,35
63,06
63,10
63,14
63,89
Carreaux faîence 15x15 (m²)
84,11
74,60
74,26
74,42
74,05
74,04
Carreaux granito 30x30 (m²)
9,54
9,60
9,65
9,74
10,20
10,06
Plinthe Marmorite (ml)
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
2004
71,94
73,73
64,78
73,66
10,10
• Goulots d étranglement
La forte concurrence que subit le marché intérieur par les importations de produits et
articles, les prix de revient élevés qui ne permettent pas de développer une industrie
compétitive, ainsi que la forte importation des produits de la céramique à des prix très
compétitifs sont les principaux problèmes qui se posent pour ce secteur.
Par ailleurs, la production locale connaît plusieurs problèmes et difficultés dont notamment :
- Coût élevé de l’énergie thermique qui est pénalisant ;
- Manque de certaines technologies de production, notamment le broyage continu et la
décoration incavographie ;
- Récupération partielle des boues et déchets ;
- Importation totale des frittes et émaux ;
- La qualité et l’esthétique des produits fabriqués localement restent moyens ;
- Manque de support technique extérieur ;
- Faible utilisation des sources d’information ;
- Forte intégration des unités opérant dans le secteur de la céramique, positionnées sur
l’extraction d’argiles, la transformation et l’entretien des moules ;
- Dispositif de normalisation inachevé ne protégeant pas les industries locales contre la
pénétration de produits concurrents de mauvaise qualité ;
- La création n’est pas organisée dans un secteur fortement consommateur des nouvelles
tendances architecturales, notamment celles spécifiques au pays ; et
- Insuffisance de l’effort déployé pour promouvoir les carreaux locaux sur le marché
intérieur et à l’export.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
64
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Perspectives d avenir
L’industrie des matériaux de construction en céramique est contraignante, du fait de la
cherté des équipements, de la faiblesse de l’investissement et de la complexité de la
technologie dans le domaine.
Une analyse fine a été effectuée en 2003 par une commission, constituée de l’Union
Européenne, la Fédération des Industries des Matériaux de Construction, le Ministère de
l’Industrie et des Télécommunications et l’Agence Nationale de la Promotion de la Moyenne
et Petite Entreprise et a montré les points forts et les points faibles de cette branche
d’activité et les menaces qui entravent son développement à court et moyen termes.
Les points forts du secteur sont :
- Une structure industrielle favorisant le développement d’une nouvelle technologie
optimisant la production ;
- Une industrie ouverte sur le marché international permettant l’amélioration des
procédés de fabrication et l’acquis d’un bon niveau de savoir faire ;
- Une matière première abondante d’une meilleure qualité dont le taux d’exploitation
reste toujours faible ;
- Un potentiel culturel riche sur le plan design permettant la mise à niveaux des
produits à l’exportation et leurs compétitivités sur le marché international.
- Une bonne médiatisation de la production marocaine en la matière favorisant
l’ouverture sur de nouveaux marchés internationaux.
Certes, l’industrie de la céramique a des atouts mais elle rencontre d’énormes contraintes
qui entravent son développement.
Ces faiblesses sont les suivantes :
- Des argiles pauvres et mal exploitées ;
- Un coût exagéré de l’énergie thermique sous forme de propane ;
- Le vrai manque de compétition à l’intérieur n’a pas favorisé l’augmentation des
consommations (la valeur par habitant est la plus basse des pays considérés) ;
- La protection vis-à-vis de l’importation n’a pas stimulé la qualité du produit et sa
qualification normalisée ;
- L’Association des producteurs de la branche ne semble pas avoir jusqu’ici une
structure opératrice dotée d’un observatoire statistique, d’un bureau juridique, d’un
centre de presse et de documentation, d’un bureau technique et d’une organisation
pour les campagnes promotionnelles etc. ;
- Le centre technique, bien que prêt à accomplir sa tâche, n’est pas opérationnel ;
- Absence de sociétés de sous-traitances pour des services communs tels que :
entretien des moules, extraction d’argiles, transports, 3ème feu, pièces spéciales et
production des écrans.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
65
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Malgré ces faiblesses, l’opportunité d’améliorer davantage le marché de production de la
céramique reste certaine. Tout en apportant des améliorations sur trois niveaux :
-
Au niveau de l’usine, il faut examiner tout le processus de fabrication en commençant
par l’examen de la composition, de la technologie et des déchets. Autrement dit, il faut
produire de meilleure qualité tout en optimisant l’utilisation des intrants.
Au niveau de la relation avec les concurrents, il est nécessaire d’identifier les
problèmes communs, de rechercher des synergies probables et de développer l’esprit
d’association.
Au niveau du marché domestique, en sortant de la logique du réseau de distribution
affilié, en s’ouvrant à des nouveaux acteurs, à des canaux différents, on peut viser au
doublement de la consommation céramique par habitant, ceci est rendu possible grâce,
notamment, aux chantiers du programme de construction des 200 000 logements.
Les vrais dangers proviennent surtout des pays proches où à l’heure actuelle la production
est supérieure à la demande (Portugal, Espagne, Italie..) et des pays tels que l’Egypte, la
Turquie, la Tunisie, voire des pays du Sud-Est asiatiques. Ils ont des grands volumes en
expansion, à faible coût et des produits certifiés de bonne valeur esthétique. La Turquie est
en plus dotée d’une association active et dynamique (support à l’export, aspects techniques,
formation).
Selon un article sur les produits céramiques5, avec la montée en flèche des importations,
les produits marocains risquent de disparaître du marché. D’après les chiffres avancés par
l’Association des Promoteurs Immobiliers de Casablanca (APIC), les importations des
produits céramiques ont augmenté de manière considérable, passant de 5,7 millions de m²
en 2002 à 10,3 millions de m² en 2004. Représentant 20 % de la production nationale en
2002, les importations ont ainsi été établies à 35 % en 2003 et 44 % pour l’année 2004.
Il en ressort que les importations en produits céramiques ont enregistré une croissance
importante de 80 % entre 2002 et 2003 et de 75 % en 2004 par rapport à 2003. Par ailleurs,
les matériaux en céramique en provenance de Chine, d’Italie et d’Espagne, causent un
préjudice à la production nationale.
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en matériaux de
construction en céramique en 2004 est de l’ordre de 4 752 949 m² pour les carreaux
granitos, 9 676 239 m² pour les carreaux faïences, 8 986 298 pour les carreaux grès et
14 039 536 ml pour les plinthes en marmorite, correspondant à des consommations
moyennes par tête d’habitant respectivement de l’ordre de 0,16 m², 0,32m², 0,30m² et
0,47m².
5
Samir BOUJAFAD, Article sur les produits céramiques, Aujourd’hui le Maroc, 30. 03.05
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
66
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les perspectives d’évolution de la demande en matériaux de construction en céramique
sont établies selon les trois scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en matériaux de
construction en céramique sont, en outre, engendrés par le croît démographique en
milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement
2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté
de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour les
matériaux de construction en céramique.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour les matériaux de construction en céramique. Les
besoins globaux en matériaux de construction en céramique sont aussi engendrés
par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en matériaux de
construction en céramique selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 44 : Scénario 1 : Perspective d évolution de la demande des carreaux en céramiques
Unités
Car. Granito 30x30
Plinthe Marmorite
Carreaux faïence 15x15
Carreau de grès
106 m²
106 ml
106 m²
106 m²
2005
5.0
14.7
10.1
9.4
2010
6.2
18.3
12.6
11.7
2015
7.7
22.8
15.7
14.6
2020
9.6
28.3
19.5
18.1
Source : Elaboration AREA
Tableau 45: Scénario 2 : Perspective d évolution de la demande des carreaux en céramiques
Unités
Car. Granito 30x30
Plinthe Marmorite
Carreaux faïence 15x15
Carreau de grès
106
m²
106 ml
106 m²
106 m²
2005
5.1
15.0
10.4
9.6
2010
7.1
21.1
14.5
13.5
2015
10.0
29.6
20.4
18.9
2020
14.0
41.5
28.6
26.5
Source : Elaboration AREA
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
67
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 46 : Scénario 3 : Perspective d évolution de la demande des carreaux en céramiques
Unités
Car. Granito 30x30
Plinthe Marmorite
Carreaux faïence 15x15
Carreau de grès
106 m²
106 ml
106 m²
106 m²
2005
5.1
15.2
10.5
9.7
2010
7.2
21.3
14.7
13.6
2015
10.0
29.7
20.4
19.0
2020
14.1
41.6
28.7
26.6
Source : Elaboration AREA
Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020,
un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé
pour 2005.
La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que ces capacités
seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que
même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en
ces matériaux risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
68
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.9 LES PRODUITS EN MARBRE, EN ARDOISE
• Présentation
Le Maroc dispose d'abondants gisements de marbre qui se caractérisent par un large
éventail de variétés, dont notamment : travertins, onyx, marbre fossilisé, calcaire
serpentinisé vert, rose et noir, gris-rose; marbre blanc laiteux, gris fleuri, noir veiné, violet mauresque, rouge.
En terme de production, le Maroc occupe une place minime, il intervient seulement pour
0,37 % de la production mondiale évaluée à 55 millions de tonnes.
L’activité marbrière au Maroc concerne aussi bien l’extraction des blocs que les réalisations
des produits finis à base de marbre.
• Implantation géographique et circuit de distribution
L’implantation des unités de production est liée aux gisements de marbre au Maroc.
Les gisements les plus exploités sont :
• Le Maroc central : en raison de la facilité des voies d’accès et de la proximité des
industries utilisatrices ; ses gisements sont situés entre Boujaâd, Aguelmous, Khénifra et
Kasbat-Tadla.
• La Méséta côtière : Gisement situés entre Casablanca et Rabat.
• L’anti-Atals occidental et le Souss : C’est une région qui est en train d’avoir plus
d’importance grâce à son marbre blanc veiné ou très peu rosé (province de Tiznit).
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
69
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 47 : Principaux gisements de marbre au Maroc
Désignation
technique
Désignation
commerciale
lieu
1
Calacaire blanc
Blanc de Lakhssas
Tiznit
2
Calcaire veiné
Skyros marocain
khouribga
3
Calcaire blanc tigré
Zaiane
Kénitra
4
Calcaire gris
Ouled Ykem
Rabat
5
Calcaire noir violacé
Gris de Tiflet
Khémisset
6
Calcaire gris
Violet mauresque
Rabat
Gris perlé
Rabat
Noir veiné
Rabat
8
Calcaire noir
Antique
Calcaire noir
homogène
9
Calcaire serpentinisé
Noir atlantique
Rabat
10
Calcaire serpentinisé
vert de Nekob
Ouarzazate
Vert d’Ait Ahmed
Fleur de pêcher Africain
Agadir
12
Calcaire gris rose
perle
Calcaire gris rose
perle
13
Calcaire rose
14
7
11
Potentiel estimé
Importantes
24-Mt
9 M m3
25 Mt
12,5 M m3
28 Mt
8 M m3
4,2 Mt
1,6 M m3
18 Mt
7 M m3
18 Mt
7 M m3
21 Mt
8 M m3
18 Mt
7 M m3
27 Kt
10.000 m3
Rabat
ND
18 Mt
7 M m3
Rose tacheté de
Lakhssas
Tiznit
Importantes
Calcaire rose
Rose de Bleida
Ouarzazate
Importantes
15
Calcaire rose
Tiznit
Importantes
16
Calcaire rouge
Rose de Lakhssas
Fleur de pêcher de
Souss
Ouarzazate
Importantes
17
Amagour impérial
Taroudant
18
Calcaire rouge
Calcaire rouge à
aspect granité
Rouge granité
Rabat
Importantes
300 kt
120.000 m3
19
onyx
Taroudant
ND
20
Travertin
Onyx de tafemt
Travertin de volubilis
Fès-Sefrou
ND
21
Travertin
22
onyx
23
Travertin jaune rose
Travertin de Kourkouda
Onyx d’afra Skoura
24
Travertin
25
Onyx calcaire
26
Calcaire fossilifère
27
Calcaire fossilifère
Travertin de Boujad
Travertin doré de
Bouskoura
Onyx de Béni Mellal
Marbre d’Erfoud
Ouarzazate
Ouarzazate
Khouribga
ND
54,5 kt
20.000 m3
importantes
Bouskoura
1452 Mt
600 M m3
Béni-Mellal
ND
Errachidia
1,6 Mt
600.000 m3
Qualité
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis,
Beau, polis,
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistance
douteuse aux intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistance
douteuse aux intempéries
Usage pressenti
Revêtement, Granito
Revêtement, Granito
Revêtement, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, Granito
Revêtement, Granito
Revêtement, Granito
Façades intérieures et extérieures,
Granito
Revêtement
Revêtement, uvre d’art, Granito
Murs et façades extérieures
Murs et façades
Revêtement
Murs et façades extérieures
Revêtement
Isolant thermique, plaques
décoratives, mur à parement
Murs et façades extérieures,
uvre d’art
Murs et façades extérieures,
uvre d’art
Beau, polis, résistance
1,4 M m3
Murs et façades extérieures,
douteuse aux intempéries
540 kt
uvre d’art
Source : Etude d analyse du potentiel de la branche «Pierre dimensionnelle» - Réalisée pour le compte de Euro Maroc Entreprise et du
Ministère du Commerce et l Industrie, par P.G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache (2003).
(*) : M : Millions t : tonnes k = 103
Marbre de TAZZARINE
Ouarzazate
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
70
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Procédé de fabrication
Le travail du marbre passe par 3 phases successives pour aboutir au produit fini :
- L’exploitation en carrière : méthode basée sur l’utilisation d’un fil hélicoïdal à double
torsion, l’exploitation des carrières se fait par tranches horizontales descendantes.
Le bloc dégagé est souvent de grande dimension et il est nécessaire de le débiter en
petits blocs de dimensions commerciales.
- Le sciage : Cette opération consiste à transformer les blocs de marbre en tranches.
Le sciage se fait par le biais de machines à lames ou à disques ;
- La marbrerie : les plaques sciées sont transportées dans les ateliers de marbrerie
pour subir les opérations de :
• Ponçage : qui se fait sous un polissoir à grenouillère qui est un disque
horizontal portant des pierres à polir en matière abrasive.
• Débitage : se fait par les débiteuses munies de disques verticaux de diamètre
compris en général entre 30 et 40 cm.
• Finition, dressage et modelage des surfaces courbes, qui se font par des
meules portatifs à air comprimé, des perceuses à main, des tronçonneuses,
etc.
• Evolution du secteur
Le nombre d’entreprises opérant dans le secteur de la fabrication du marbre est passé de
111 unités en 2000 à 141 unités en 2003. Cet accroissement est accompagné par une
augmentation de l’effectif employé qui est passé de 2213 personnes en 2000 à
2320 personnes en 2003.
La production du marbre a connu une forte progression, elle est passée de 269 millions de
dirhams en 2000 à 398 Millions de dirhams en 2002 soit une hausse de 48%.
En 2003, la production a connu une légère baisse de 4% par rapport à 2002, atteignant
384 Millions de Dhs.
Les investissements effectués par les unités de production progressent de 20% depuis l’an
2000 passant de 38 millions de Dirhams en 2000 à 47 millions de dirhams en 2003, en
raison des opportunités d’investissement que le secteur offre notamment, en matière de
valorisation du produit (coupe, polissage, production de carreaux etc..). Le tableau suivant
donne la situation actuelle des grandeurs économiques du marbre.
Tableau 48 : Evolution de l industrie de fabrication du marbre
Nombre d’entreprises
Effectif
Production (MDH)
Valeur Ajoutée (MDH)
Investissements (MDH)
2000
111
2 219
269
93
38
2001
122
2 405
372
115
42
2002
124
2 132
398
133
31
2003
135
2 320
384
112
47
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
71
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Evolution de la production du marbre (MDH)
410
390
370
350
330
310
290
270
250
2000
2001
2002
2003
• Etude de prix
Les pris des marbres et granit restent très variables en raison de leur diversité et leur
sources d’approvisionnement.
Tableau 49 : Le prix du marbre et du granit
Type
Prix du m² (en DH)
350,00 à 750,00
250,00 à 800,00
450,00 à 700,00
350,00 à 800,00
850,00 à 1000,00
350,00 à 850,00
400,00 à 750,00
700,00 à 800,00
500,00 à 1500,00
800,00 à 1900,00
700,00 à 750,00
Gris Tiflet
Travertin Bir-Jdid
Lakhssas
Travertin volubilis
Noir royal
Noir Khénifra
Jaune Boujaâd
Marbre importé (Q..M.)
Granit local
Granit importé
Onyx
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
De 1997 à 2004, les prix du marbre local (gris tiflet) et du marbre importé ont enregistré une
hausse de 9,53 % et 10,31% respectivement. Les prix moyens des deux matériaux ont
atteint 477,56 et 738,15 DH respectivement.
Tableau 50 : Evolution des prix moyens du marbre (en DH)
Marbre local Gris Tiflet (m²)
Marbre importé Qual. moyenne (m²)
1998
442,13
715,49
1999
458,07
709,76
2000
442,72
696,68
2001
457,02
694,50
2002
465,70
726,15
2003
475,31
736,27
2004
477,56
738,15
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
72
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Evolution du prix moyen du marbre
800
750
700
650
600
550
500
450
400
1998
1999
2000
Marbre local Gris Tiflet (m²)
2001
2002
2003
2004
Marbre importé Qual. moyenne (m²)
• Goulots d étranglements et perspective d avenir
Les carrières sont insuffisamment explorées et peu étudiées, les équipements utilisés pour
l’extraction sont souvent rudimentaires.
Le secteur de la fabrication des produits en marbre souffre d’une forte concurrence
étrangère, notamment, de l’Italie et la Grèce qui dominent le marché International, ainsi que
de certains pays méditerranéens tels que le Portugal et la Turquie.
Plusieurs facteurs entravent le développement du secteur
- Manque d’un plan national de l’activité d’extraction ;
- Difficultés rencontrées au niveau de l’administration pour l’obtention des droits
d’exportation ;
- Disponibilité insuffisante de cartographie technique ;
- Manque d’infrastructures ;
- Le coût du transport élevé ;
- La majorité des industries sont de petites tailles et souvent mal équipées ;
- Consommables importés à des prix élevés ;
- Coût élevé des investissements en matière de rénovation technologique ;
Les mesures suivantes paraissent urgentes pour la redynamisation du secteur :
- Réaliser une étude géologique préalable des carrières pour localiser les
emplacements les plus favorables à l’exploitation ;
- Former les ouvriers pour une exploitation rationnelle des carrières ;
- Equiper les carrières en moyens d’extraction plus modernes assurant la qualité, la
productivité à un coût compétitif ;
- Organiser le secteur et normaliser le produit à l’instar des pays européens.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
73
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en produit de marbre est
évaluée en 2004 à 308616 m² de marbre local (gris Tiflet) et 122 375 m² de marbre importé.
La consommation moyenne par tête d’habitant durant la même année est évaluée à 0,01 m²
et 0,004 m² respectivement pour les deux matériaux.
Les perspectives d’évolution de la demande en produits en marbre et en ardoise sont
établies selon les trois scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en produits en marbre et
en ardoise sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ;
ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la
consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par
an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour les produits en
marbre et en ardoise.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour les produits en marbre et en ardoise. Les besoins
globaux en produits en marbre et en ardoise sont aussi engendrés par le croît
démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en produits en
marbre et en ardoise selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 51 : Perspective d évolution de la demande de marbre local (106 m²)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
0.3
0.3
0.3
0.4
0.5
0.5
0.5
0.6
0.7
0.6
0.9
0.9
Source : Elaboration AREA
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
74
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 51 bis: Perspective d évolution de la demande de marbre importé (106 m²)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
0.1
0.1
0.1
0.2
0.2
0.2
0.2
0.3
0.3
0.2
0.4
0.4
Source : Elaboration AREA
Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020,
un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé
pour 2005.
La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ces
matériaux, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se
poser avant 2020 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les
capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance.
Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes,
des problèmes d’approvisionnement en ces matériaux risqueraient d’apparaître aux
alentours de 2015.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
75
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.10 LE PLATRE
• Présentation
Le Plâtre est un matériau des plus anciens. Il est le produit de la cuisson à une température
peu élevée du gypse, qui, réduit en poudre possède la propriété de former avec l’eau une
pâte capable de durcir à l’air dans un temps relativement rapide.
La facilité de fabrication et de mise en oeuvre du plâtre, la contribution qu’il apporte à
l’isolation et au confort, ont donné à ce matériau un vaste domaine d’application dans le
bâtiment.
• Procédé de fabrication
Le plâtre est obtenu par la déshydratation du gypse ou sulfate de calcium déshydraté. Il
correspond en poids à 79 % de sulfate de calcium associé à environ 20 % d’eau.
Sous l’effet de la chaleur, il a la propriété de pouvoir se recombiner à l’eau pour donner une
pâte pouvant faire prise assez rapidement.
La fabrication industrielle du plâtre passe par trois étapes principales :
- L’extraction et la préparation du gypse ;
- la cuisson ;
- le mélange, la distribution et le contrôle.
• Les producteurs dans les différentes régions et villes
La production est concentrée principalement à Safi en raison de l’abondance des gisements
de gypse dans cette ville.
Les principales entreprises industrielles de plâtre sont :
- La CMPE (compagnie marocaine de production et d’exportation) ;
- La SIEP (appartenant au groupe Lafarge-Coppée )
- La SAFIOT.
La distribution est assurée par un nombre important d’unités localisées principalement dans
les villes de Casablanca et Safi.
• Evolution du secteur
L’industrie de fabrication du plâtre est représentée en 2003 par 8 unités, employant 134
personnes dont 11 femmes.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
76
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
La valeur de la production en 2003 et de 48 millions de dirhams, le chiffre d’affaire réalisé
par le secteur a atteint 88 millions de Dh. Quant à l’investissement, il est estimé à 10
millions de dirhams.
Tableau 52 : Evolution de l industrie de fabrication du plâtre
1998
6
76 142
329
14 549
Nombre d'entreprises
Production (1000 DH)
Effectif
Investissement (1000 DH))
1999
6
68 827
301
15 591
2000
6
100 055
241
2 744
2001
7
107 507
256
12 924
2002
6
44 327
108
36 395
2003
8
48 619
134
10 017
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Evolution de la production du plâtre en (1000 DH)
120 000
110 000
100 000
90 000
80 000
70 000
60 000
50 000
40 000
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Etude de prix
Le prix du plâtre relevé lors de l’enquête réalisée par AREA en 2004 est de 51 DH le sac de
40 kilogrammes. Il y a lieu de noter que les prix de vente ont baissé de 0 ,51 DH par rapport
à 2003 et ont augmenté de 0,36 DH par rapport à 1998.
• Perspectives d avenir
Le Maroc dispose d’atouts considérables pour développer le secteur du plâtre, notamment,
les gros gisements de gypse à Safi et la disponibilité d’entreprises industrielles qualifiées.
Pourtant, le marché se heurte à de fortes résistances culturelles limitant son évolution.
Les prévisions (selon l’étude de l’approvisionnement des chantiers en matériaux de
construction réalisée par le Ministère des Travaux Publics en 1994) estiment que suite à la
seule progression démographique, la demande du plâtre atteindra 220.000 tonnes en 2015,
alors qu’avec une stratégie de développement et de sensibilisation sur les qualités du plâtre,
la demande du matériau pourrait atteindre 700.000 tonnes.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
77
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.11 L’ETANCHEITE
Présentation
L’étanchéité consiste à assurer le « couvert » d’un bâtiment en le protégeant de tous les
désordres et dégradations éventuelles assurant une durabilité et pérennité de la
construction.
Il existe deux catégories de produits d’étanchéité :
- Les produits noirs classiques : utilisés à chaud et en multicouches horizontales pour
les terrasses et verticales pour les cuvelages.
- Les produits plus récents : ils s’appliquent généralement à froid et en monocouches.
• Procédé de fabrication
- Asphalte
Mastic d’asphalte : matériau de base pour le revêtement d’étanchéité, il est fabriqué à partir
d’asphalte naturel et refondu avec du bitume. Le mastic est livré sous forme de pain
contenant de 11 à 17 % de bitume pur.
- A base de bitume
o Bitume : hydrocarbure lourd obtenu sous formes naturelles, extraits de
l’asphalte naturel, ou produit de la distillation du pétrole.
o Bitume armé et feutre bitumé : Bitume armé de type 30, 40 et 50 armatures
en toile ou feutre auto-protection par granulé minéral, ou sur armature toile
seulement par feuille de cuivre ou d aluminium.
o Feutre bitumé : type 27S, 36S, et 45S auto-protégé et granulé-minéral.
o Enduits d application à chaud (E.A.C) : Ils sont à base de bitume (environ
70% de leur poids), et employé par fusion pour collage et le recouvrement
superficiel des éléments d’étanchéité multicouche.
o Enduit d application à froid (E.A.F) : solution liquide de produits bitumineux
dans un solvant volatil, utilisé comme couche ou pour le collage à froid,
teneur minimum en bitume 50%.
- Matériau à base de goudron de houille
- Goudron de houille : Produits de la distillation de la houille.
- Brais de houille : Obtenu à partir de la distillation du goudron de houille. On y
fabrique des feutres goudronnés, des produits pâteux, et des enduits d’application à
froid ayant des propriétés analogues à ceux obtenus à base de bitume.
- Ciment volcanique : Mélange à chaud de brai de houille, de souffre et de résines,
utilisé pour coller des feuilles de feutres goudronnés, pour réaliser un revêtement
multicouche.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
78
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Identification des producteurs et circuit de distribution
La production des matériaux d’étanchéité est assurée par un nombre limité de producteurs
localisés dans la région du Grand Casablanca.
La distribution par contre est assurée par un nombre important d’unités localisées dans les
différentes villes du royaume. Il y a lieu de noter que les grossistes les plus importants sont
localisés dans les villes de Casablanca, Marrakech, Rabat, Fès et Kénitra.
• Etude de prix
Le prix moyen d’un kilogramme de bitume en 2004 est de 5,60 DH, alors que 1 m² de carton
bitumé de type 27 S est de 10,83 dh.
Les prix des produits d’étanchéité ont connu une relative stagnation durant les deux
dernières années.
Tableau 53 : Evolution des prix moyens des matériaux de l étanchéité (en DH)
1998
4,78
10,42
Bitume (kg)
Cartons bitumés 27 S (m²)
1999
5,12
9,88
2000
5,13
9,95
2001
5,29
10,00
2002
5,51
10,75
2003
5,54
10,74
2004
5,60
10,83
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Evolution des prix moyens du bitume et des cartons bitumés
(DH)
12
10
8
6
4
2
0
1998
1999
2000
Bitume (kg)
2001
2002
2003
2004
Cartons bitumés 27 S (m²)
• Perspective d avenir
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande des produits d’étanchéité
est évaluée durant les deux années antérieures à :
- 29,01 millions de kg et 30,6 millions de kg de bitumes respectivement pour 2003 et
2004, soit une consommation moyenne par tête d’habitant de l’ordre de 1 kg.
- Et 31,7 millions et 35,2 millions de m² de cartons bitumés respectivement pour 2003
et 2004, soit une consommation moyenne par tête d’habitant d’environ 1,1 m².
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
79
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les perspectives d’évolution de la demande en bitume et en cartons bitumés sont établies
selon les trois scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en bitume et en cartons
bitumés sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce
dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la
consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par
an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour le bitume et les
cartons bitumés.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour les bitumes et les cartons bitumés. Les besoins
globaux en ces matériaux sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu
urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en bitume et en
cartons bitumés selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 54 : Perspective d évolution de la demande en bitume (103 Tonnes)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
32.0
32.8
33.2
39.9
46.0
46.5
49.7
64.5
64.7
61.8
90.5
90.8
Source : Elaboration AREA
Tableau 55: Perspective d évolution de la demande des cartons bitumés 27 S (106 m²)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
36.7
37.6
38.1
45.8
52.8
53.4
57.0
74.0
74.3
71.0
103.9
104.2
Source : Elaboration AREA
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
80
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020,
un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé
pour 2005.
La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ces
matériaux, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se
poser avant 2020 dans le cas des trois scénarii.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
81
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.12 LE BOIS
La forêt mondiale se réduit un peu plus chaque année. Aussi, le bois devient de plus en
plus un produit noble et rare. Concurrencé par des matériaux de substitution (aluminium,
PVC, métal...), le bois n'en reste pas moins un secteur d'activité des plus dynamiques au
Maroc.
• Présentation
Matériau naturel, le bois offre plusieurs possibilités d’utilisation en fonction des différents
aspects : massif, contre-plaqués, bois lamellé collé, panneaux de particules,... etc.
Il peut être utilisé en combinaison avec d’autres matériaux de construction, d’autant plus
que le bois résiste aux effets mécaniques et possède des propriétés d’isolation non
négligeable. Il est utilisé dans les charpentes, les coffrages, les menuiseries et la
construction elle-même.
En tant que matériau de construction, le bois est solide, très résistant, ne fissure pas
comme le béton et ne se rouille pas comme les métaux. Quant à la durée de vie des
constructions en bois, elle dépend de sa mise en uvre, de son traitement et de sa
protection chimique.
Il existe dans le monde près de 30 000 espèces végétales ligneuses classées en deux
grandes familles :
- Les résineux : pin maritime, sapin, mélèze, pin sylvestre, douglas, etc ;
- Les feuillus : subdivisés en deux groupes :
§ feuillus métropolitaines (Châtaigner, Chène, Hêtre, etc.,) ;
§ feuillus tropicales ou exotiques : à savoir l’Acajou d’Afrique, Angélique, Iroko,
Okoumé, etc.
Plus de 4700 espèces sont dénombrées au Maroc, où 75% d’essences feuillues (20% bois
d’ uvre) et 25% résineuses (80% bois d’ uvre). Cependant, la production ligneuse couvre
principalement, le bois d’ uvre (cèdre), le bois d’industrie et de service, les souches, le
liège et l’alfa.
Quant au cèdre de l’Atlas, il est souvent utilisé au Maroc sous différentes catégories, entre
autres :
- Le cèdre massif et tendre, réservé aux travaux nobles et aux sculptures ;
- Le cèdre employé pour les poutres ;
- Le cèdre destiné à être peint.
Le Maroc importe d’autres espèces de bois qui servent dans la menuiserie du bâtiment. En
général, tous ces bois sont principalement utilisés pour : les linteaux, les portes, les
fenêtres, les balustrades, les plafonds et les patios plafonnés.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
82
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Identification des unités industrielles
Actuellement, le nombre de sociétés opérant dans le secteur de l’industrie du bois a évolué,
passant de 302 en 2000 à 349 sociétés en 2003. L’effectif employé en 2003 s’élève à 4218
personnes.
La production du bois a connu des fluctuations, après avoir enregistré une hausse de 38%
de 2000 à 2002 en passant de 457 millions de dirhams à 637 millions de dirhams. Elle a
affiché une baisse en 2003 par rapport à 2002 pour s’établir à 562 millions de dirhams.
Quant aux investissements réalisés par le secteur, ils ont connu généralement une
stagnation entre 2000 et 2002 variant entre 32 millions de dirhams et 24 millions de
dirhams ; pour afficher une baisse de 28% soit 23 millions dirhams en 2003.
Tableau 56 : Evolution des principales grandeurs
1999
254
474 690
4 007
31 577
Nombre d'entreprises
Production (1000 DH)
Effectif
Investissement (1000 DH))
2000
302
457 104
3 969
32 052
2001
287
430 782
3 646
23 967
2002
313
636 545
4 120
32 351
2003
349
561 888
4 218
23 008
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
Evolution de la production du bois (1000 DH)
650 000
600 000
550 000
500 000
450 000
400 000
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Par ailleurs, la fabrication des panneaux en bois est assurée par CEMA BOIS DE L’ATLAS
et MULTI NEON implantées à Casablanca et Meknès.
• Evolution du secteur
Selon le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et la lutte contre la désertification,
les formations forestières au Maroc couvrent une superficie de 9,5 millions ha.
Ces formations s'étalent surtout sur les chaînes de l'Atlas, du Rif, de Debdou, sur le Plateau
Central et sur les plaines du Rharb et du Souss.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
83
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Le taux de couverture de ces forêts varie de 35% à peu près pour la région Centre Nord à
2.7% pour la zone Sud, avec une moyenne nationale de 13%.
Ainsi, la production du bois et l’utilisation de la forêt jouent un rôle économique important qui
se manifeste par une couverture des besoins du pays en bois d’ uvre et d’industrie à
hauteur de 30%, soit 600.000 m3/an. D’autant plus que la production du bois participe de
30% au bilan énergétique national ; soit 10.000.000 m3/an.
Les principaux produits exportés sont les panneaux de bois, la charpente menuiserie, les
objets divers en bois.
Concernant la sous-branche liège et ouvrages en liège, le Maroc est l'un des principaux
pays producteurs et exportateurs du Monde. Les exportations de liège en 2003 ont été de
13,6 Millions US $. L'implantation de l'industrie du liège au Maroc remonte aux années 30.
Aujourd'hui, c'est une industrie très diversifiée qui touche plusieurs domaines d'utilisation
(isolation, décoration.....).
Trois types d'activité caractérisent la production du liège :
•
•
•
La préparation du liège de reproduction (préparé en planche) ;
La bouchonnerie (en liège naturel) ;
La fabrication du liège aggloméré destinée à l'isolation : agglomérés expansés purs
et agglomérés blancs.
Le Maroc exporte 80 % de sa production totale. Le Portugal absorbent plus de 40 % des
exportations du Maroc, suivent l'Espagne (22%), la France (9%) et l'Italie (7%). Le secteur
offre des opportunités d'investissement principalement dans le secteur de la valorisation des
produits en liège.
• Commercialisation
La moyenne des retombées économiques issues de la commercialisation du bois reste
variable au fil du temps, elle baisse au cours des années. En effet, la commercialisation du
bois (toute catégorie confondue) a générée une recette totale de plus de 652 747 millions
de dirhams, durant l’année 2000, alors que la recette des mêmes produits n’a pas dépassée
579 886 millions de dirhams au terme de l’année 2003.
Tableau 57 : Exportations des principaux produits forestiers (en millions de dirhams)
PRODUIT
BOIS ET OUVRAGES EN BOIS
LIEGE
Total
2000
303576
349171
652747
2001
400466
230790
631256
2002
352810
204653
557463
2003
285890
293996
579886
Source : Ministère de l Industrie et du commerce
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
84
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Exportations des principaux produits forestiers
(en millions de dirhams)
450000
400000
350000
300000
250000
200000
150000
100000
2000
2001
2002
BOIS ET OUVRAGES EN BOIS
2003
LIEGE
La commercialisation au niveau national passe par l’importation du bois par de gros
négociants importateurs qui le commercialisent ensuite. Cette commercialisation soit qu’elle
est faite directement auprès des grandes entreprises utilisatrices du bois, soit à travers un
réseau de petits revendeurs.
Il s’est développé au Maroc une industrie de première transformation des bois bruts
importés qui alimente les activités avales incluant les entreprises travaillant pour la
construction.
• Etude de prix
Les prix du bois varient selon la qualité (1ère, 2ème ou 3ème qualité) et la quantité demandée.
Ainsi le tableau ci-dessous montre l’évolution des prix de certains produis issus du bois
(sapin rouge 2ème qualité et le contre plaqué).
Tableau 58 : Evolution des prix moyens du sapin rouge et du contreplaqué
Sapin rouge 2ème qualité (dh /m3)
Contre plaqué (dh/m²)
1998
4448,77
52,95
1999
4301,39
50,61
2000
4234,08
51,53
2001
4279,53
51,16
2002
4393,67
51,22
2003
4370,84
50,94
2004
4270,58
51,48
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
-
Le prix du sapin rouge a enregistré une baisse en 2004 par rapport à 2003, il a
atteint 4270,58 dh / m 3 en 2004, contre 4370,84 en 2003 ;
concernant le prix du contre plaqué, il a enregistré une hausse de l’ordre
de 1% en 2004 par rapport à 2003, soit une augmentation des prix de l’ordre
de 0,54 DH par m².
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
85
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Par ailleurs, les prix des autres matières et dérivées du bois diffèrent selon l’origine de
l’essence se présentent dans le tableau suivant.
Tableau 59 : Prix des différentes gammes de bois
Essence
Unité
Prix de vente TTC (en DH)
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
m3
8.960
9.980
8.750
10.750
9.750
6.500
9.750
13.050
9.750
10.220
8.850
9.590
12 000
8.600
9.990
11.190
14.350
10.680
12.780
13.400
9.860
9.490
9.000
8.500
ACAJOU
BALSAMO
CEDRINHO
CEREJEIRA
CUMARU
DABEMA
GARAPA
IROCO
ITAUBA
JATOBA
KOSSIPO
IROKODUM
SIPO
TIAMA
CEDRINHO
DIBETOU
IROKO
KOSSIPO
SAPPILI
SIPO
TIAMA
TAUARI
BETE
KOSSIPO
Source: Manorbois (2004)
• Goulots d étranglement
Malgré la diversification des ressources nationales en bois qui caractérise notre forêt, celleci est une ressource épuisable dans le temps et par conséquent l’utilisation abusive et non
contrôlée risque de créer un déséquilibre écologique. Afin de satisfaire la demande
domestique, les usagers du bois du pays devront faire recours à l’importation pour satisfaire
la demande. Cependant, le bois est un produit dont l’utilisation est à la fois diversifiée et
croissante dans la construction.
Ce secteur reste confronté à plusieurs entraves et problèmes qui influencent négativement
l’industrie de bois. Les différents problèmes qui peuvent menacer le développement de
l’industrie de bois sont, entre autres :
- Le manque d’installation moderne et la présence d’un séchage naturel contribuent
dans l’immobilisation d’un capital important et une augmentation des coûts de ventes
du fait que le bois est importé à l’état vert et du fait que le séchage naturel prend
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
86
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
plus de temps ; le bois importé (bois vert) reste immobilisé pour une longue période
ce qui influence directement sur le coût de vente de cette matière ;
- l’importation du bois à l’état humide influence sur la qualité du produit fini ;
- la non maîtrise des normes de qualité, le manque d’un staff de main d’ uvre
qualifié, la méconnaissance des normes en matière de dimensions des produits finis.
Ces raisons empêchent actuellement une industrialisation du secteur et par
conséquent toute augmentation de la productivité ; et
- la forte concurrence des produits de substitution au bois notamment le PVC et
l’aluminium.
• Perspectives d avenir
En plus de l’utilisation irrationnelle des ressources en bois, la non intégration de la gestion
rationnelle à long terme, la couverture forestière régresse chaque année de l'équivalent
de 31.000 hectares sous la pression du parcours et des prélèvements effectués pour
le bois de feu.
La forêt est menacée et souffre d’un triple déséquilibre également:
- Entre les besoins des populations et les ressources disponibles ;
- entre les prélèvements actuels et la possibilité biologique de la forêt ;
- entre le niveau de développement des zones de piémont et de grandes plaines
agricoles et les zones forestières et périforestières.
En plus de ces menaces, le taux moyen de boisement au Maroc est de l’ordre de 8%, ce qui
reste encore en deçà du taux optimal (15 à 20%) nécessaire à l’équilibre écologique
et environnemental.
Plusieurs facteurs contribuent dans la déforestation et laisseront le taux de reboisement
en deçà de la moyenne optimale, notamment :
- La pression urbanistique ;
- la baisse du niveau des investissements ;
- le faible taux d’encadrement technique des forêts ;
- le faible niveau de valorisation du bois et des produits forestiers.
A la lumière de cette analyse, l’industrie du bois au Maroc reste encore à son stade
embryonnaire et soumise à plusieurs entraves et problèmes qui freinent son
développement. Afin d’être compétitive, plusieurs paramètres devront être prises en
considération à savoir la modernisation du secteur et la prise en considération de la gestion
à long terme. La valorisation du produit fini et l’optimisation des facteurs de productions,
seront les objectifs de cette nouvelle industrie.
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande de bois de construction
en 2004 est évaluée respectivement à :
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
87
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
- 134 195 m3 de sapins rouges, soit une consommation moyenne par tête d’habitant
de l’ordre de 0,004 m3 ;
- 8 061 941 m² de contre plaqué, soit une consommation moyenne de l’ordre de 0,27
m² par tête d’habitant.
Les perspectives d’évolution de la demande en bois pour le bâtiment sont établies selon les
trois scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en bois sont, en outre,
engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la
base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment
rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997
et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour le bois.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab.6 à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour le bois. Les besoins globaux en ce produit sont
aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en en bois pour le
bâtiment selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 60 : Perspective d évolution de la demande du sapin rouge (103 m3)
2005
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2010
140.2
143.6
145.3
174.6
201.4
203.6
2015
217.5
282.6
283.6
2020
270.8
396.4
397.7
Source : Elaboration AREA
Tableau 61 : Perspective d évolution de la demande du contre plaqué (106 m² )
2005
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2010
8.4
8.6
8.7
10.5
12.1
12.2
2015
13.1
17.0
17.0
2020
16.3
23.8
23.9
Source : Elaboration AREA
6
Ce qui correspond à un peu moins que la consommation moyenne enregistrée en Tunisie en 2001.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
88
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un
niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour
2005.
La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ce
matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se
poser avant 2020 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les
capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance.
Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes,
des problèmes d’approvisionnement en ces matériaux risqueraient d’apparaître aux
alentours de 2015 si des extensions de capacités ne seraient pas réalisées d’ici là.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
89
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.13. LE PLASTIQUE
• Présentation
L’usage du plastique dans le bâtiment est devenu plus courant ces dernières années,
il intervient aussi bien dans les gros uvres que dans les seconds uvres.
L’utilisation importante du plastique dans l’habitat est devenue possible grâce aux
caractéristiques physiques et chimiques du produit, notamment :
- La propreté ;
- La commodité ;
- La légèreté ; et
- Le prix compétitif.
• Procédé de fabrication
La matière première plastique à transformer est formée généralement de poudre,
de granulés, de grumeaux ou de pastilles. A cette matière pure s’ajoute des produits
auxiliaires.
Les procédés de fabrication sont divers et comprennent essentiellement:
- Montage par compression;
- Montage par injection;
- Extrusion à l’aide d’une boudineuse;
- Calandrage pour la production des feuilles.
L’utilisation du plastique est très développée dans le domaine du bâtiment ; il est utilisé
aussi bien dans le gros uvre que dans le second uvre.
• Identification des producteurs et circuit de distribution
L’industrie de la fabrication du plastique compte 24 sociétés (SEDA PLAST, NEW PLAST,
JORF PLAST, LEADER PLAST….) dont les principales sont installées à Casablanca, la
région de Tanger, El Jadida, Agadir et Mohammedia.
Les régions de Casablanca et El Jadida détiennent la grande majorité du marché.
Le circuit de distribution est assuré par un nombre important de producteurs et de
distributeurs répartis sur l ensemble du territoire.
• Evolution du secteur
En 2003, le secteur emploie près de 359 personnes (dont 289 femmes). La production a
généré une valeur de 97 805 000 DH. Les investissements ont atteint 11 340 000 DH et le
chiffre d’affaires est estimé à 100 672 000 de Dh.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
90
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Etude de prix
Le prix moyen des tuyaux en PVC a atteint 9,10 DH/ml en 2004, enregistrant une hausse
moyenne de 0,06 DH/ ml par rapport à 2003.
Tableau 62 : Evolution des prix moyens des tuyaux en PVC (en DH)
1998
1999
2000
2001
2002
2003
8,67
8,72
8,84
9,02
9,41
9,04
Tuyaux en PVC diam 50 (ml)
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
2004
9,10
Evolution des prix moyens des tuyaux en PVC (DH)
9,6
9,4
9,2
9
8,8
8,6
8,4
8,2
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Le tableau suivant présente les prix relevés en 2004, relatifs à d’autres variétés des tuyaux
en PVC.
Tableau 63 : Prix moyens des tuyaux en PVC en 2004 en DH
Tuyaux en PVC
Prix du (ml) en(dh)
9,00
11,00
13,00
21,00
27,00
29,00
34,00
Diam 30
diam 40
Diam 50
Diam 75
Diam 100
Diam 110
Diam 125
Source : Investigation AREA (2004)
• Perspectives d avenir
L’industrie du plastique qui dispose encore d’un potentiel sous-exploité a néanmoins des
perspectives prometteuses au Maroc.
En effet, la consommation des produits à base de plastique est appelée à croître dans les
années à venir, avec en particulier l’adduction de l’eau potable et le programme national
d’irrigation.
D’autant plus que le taux de substitution du plastique à certains matériaux tel que le bois et
l’acier a connu ces derniers temps un accroissement important.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
91
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande des tuyaux en PVC durant
les deux années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 24,9 et 27,4
millions de ml, correspondant à une consommation moyenne par tête d’habitant
respectivement pour les deux années de l’ordre de 0,8 ml et 0,9 ml.
Les perspectives d’évolution de la demande en tuyaux en PVC sont établies selon les trois
scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec une croissance de 3% compte tenu du rôle
joué par les tuyaux en PVC comme substituts aux buses. Les besoins globaux en
tuyaux en PVC sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu
urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004.
• Scénario 2 : ce scénario est équivalent au scénario 1. Les besoins globaux en
tuyaux en PVC sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en tuyaux en
PVC selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 63 : Perspective d évolution de la demande du plastique (106 ml)
2005
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
28.9
28.9
29.2
2010
37.0
37.0
37.5
2015
47.6
47.6
47.7
2020
61.1
61.1
61.3
Source : Elaboration AREA
Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un
niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour
2005.
La confrontation de cette demande avec les capacités installées montre que, pour ce
matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se
poser avant 2015 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les
capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance.
Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes,
des problèmes d’approvisionnement en ce matériau risqueraient d’apparaître aux alentours
de 2015 si des extensions de capacités ne seraient pas réalisées d’ici là.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
92
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.14 LA PEINTURE
• Présentation
La peinture est un produit constitué d’une suspension de poudres dans du liquide, donnant
par application en couches minces, une feuille opaque dotée de qualités protectrices et
décoratives. Elle peut être blanche, noir ou de couleur. Elle peut être également brillante ou
mate.
• Identification des unités industrielles et circuit de distribution
L’industrie de la peinture compte près de 37 sociétés, les plus réputées sont , AKZO
NOBEL, COLORADO et CHIMICOLOR implantées à Casablanca et accaparent la grande
majorité du marché.
Les autres industries sont installées surtout à Mohammedia, Berrechid et Tanger.
Le circuit de distribution est assuré par quelques unités de production et un nombre
important de distributeurs localisés au niveau des différentes villes.
Concernant l’approvisionnement de chez des producteurs, la ville de Casablanca
s’accapare la grande majorité de la production, suivi par la ville de Tanger mais dans une
faible proportion.
• Procédé de fabrication
Les peintures sont des mélanges de nombreux composants:
- Les pigments : il s’agit de poudres très fines, insolubles dans les milieux organiques et
qui donnent à la peinture son pouvoir opacifiant, la brillance et la teinte et la dureté.
- Les adjuvants, catalyseurs, antioxydants, fongicides et charges diverses : ce sont des
produits chimiques liquides ou solides qui confèrent à la peinture certaines qualités.
- Les liants : il s’agit de polymères qui fixent les parties pulvérulentes de la peinture,
créent l’adhérence au support.
- Les solvants : ce sont des liquides organiques qui permettent d’obtenir une peinture
fluide et donc applicable par les moyens classiques.
- Les diluants : ils permettent de fluidifier la peinture.
La quasi-totalité de ces composants est actuellement importée.
Une fois, tous ces éléments réunis la peinture est fabriquée en trois stades différents :
- L’empâtage : c’est l’opération au cours de laquelle les éléments solides (pigments,
charges et adjuvants) sont dispersés dans une partie du liant et des solvants ;
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
93
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
- Le broyage : les éléments solides résultants de l’empâtage sont éclatés à des petites
dimensions pour rendre le mélange affiné.
- La finition : la formule de composition de la peinture est complétée, la teinte ajustée
et la peinture amenée aux caractéristiques désirées.
• Evolution du secteur
La production réalisée en 2003 a atteint 1 827 154 000 DH. La valeur générée par
la production a connu une baisse par rapport à celle enregistrée en 1998 et qui se situait
à 1 989 365 000 DH.
Le chiffre d’affaire réalisé en 2003 par les unités de production est de 1 915 727 000 de Dh.
Quant aux investissements effectués par le secteur, ils ont atteint 34 843 000 DH.
Concernant les effectifs employés, le secteur emploie 2134 personnes dont 289 femmes,
contre 2543 personnes en 1998.
• Etude de prix
En 2004, les prix moyens pour un kilogramme de peinture de qualité moyenne se présente
comme suit : 20,99 DH, 34,64 DH, 31,03 DH et 8,67Dh respectivement pour la peinture,
les vernis, le laqué et l’enduit.
Tableau 64 : Evolution des prix moyens de la peinture (en DH)
1998
21,01
35,44
32,10
7,66
Peinture Qual. moyenne (kg)
Vernis Qual. moyenne (kg)
Laqué Qual. moyenne (kg)
Enduit peinture (kg)
1999
20,96
34,74
31,41
7,90
2000
20,47
35,48
31,41
7,94
2001
20,65
34,63
31,43
8,11
2002
21,37
35,54
31,37
8,44
2003
21,00
35,55
30,99
8,69
2004
20,99
34,64
31,03
8,67
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Evolution des prix moyens de la peinture (DH)
40
35
30
25
20
15
10
5
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Peinture Qual. moyenne (kg)
Vernis Qual. moyenne (kg)
Laqué Qual. moyenne (kg)
Enduit peinture (kg)
2004
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
94
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Le tableau suivant présente les prix relevés en 2004, relatifs à d’autres variétés de la peinture :
UNITE
L
K
L
K
K
L
K
K
K
L
L
K
K
K
K
K
DESIGNATION
PRIMOREX JAUNE
VINYLASTRAL BLANC
CELLUC 109 TP BLANC ( 15 L )
REXOMAT BLANC
ENDUIT TOUPRET
WHITE SPIRIT
PRIMAIRE V 750 JAUNE
TOUPRET RE 38
STOP ASTRAL
VERNIS EXTER PALE V 704
WOO ASTRAL T. STANDARD NOTER Z3964
EXTRALITE BLANC
GREX
MARMOREX FIN
MARMOREX GG
FORMOPRIM
P.U
22,58
18,78
52,93
19,48
8,18
10,93
34,28
11,73
12,78
67,28
64,23
21,98
17,38
20,03
20,03
34,93
Source : Distral Maroc Rabat (2004)
• Perspective d avenir
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande de peintures et de vernis
durant les deux années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 45,9
millions et 51,3 millions de kg correspondant à une consommation moyenne de 1,6 et 1,7
kg par tête d’habitant respectivement pour les deux années.
Les perspectives d’évolution de la demande en peintures et vernis sont établies selon les
trois scénarii suivants :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en peintures et vernis sont,
en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est
établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation
de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen
entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour les peintures et vernis.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour les peintures et vernis. Les besoins globaux en
ces produits sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
95
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en peintures et
vernis selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 65 : Perspective d évolution de la demande de peintures et de vernis (103 Tonnes)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
53.6
54.9
55.6
66.8
77.1
77.9
83.2
108.1
108.5
103.6
151.7
152.1
Source : Elaboration AREA
Perspective d évolution de la demande de peintures et de
vernis (10 3 Tonnes)
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2005
2010
Scénario 1
2015
Scénario 2
2020
Scénario 3
Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un
niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour
2005.
La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ce
matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se
poser avant 2020 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les
capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance.
Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes,
des problèmes d’approvisionnement en ce matériau risqueraient d’apparaître aux alentours
de 2015 si des extensions de capacités ne seraient pas réalisées d’ici là.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
96
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
II.2.15 LE VERRE PLAT
• Présentation
L’industrie du verre est en perpétuel changement, cette révolution coïncide avec le
changement dans le mode de construction qui a incorporé le verre comme matériau de
construction et de design.
Actuellement, le secteur du bâtiment prend en considération l’introduction du verre dans la
construction, alors qu’auparavant le verre ne prenait que 1,2% dans les bâtiments
traditionnels et 10 % dans les constructions des murs avec rideaux. Malgré ce faible taux de
représentativité du vitrage dans les constructions, le verre joue un rôle primordial dans la
qualité de l’habitat.
• Procédé de fabrication
Le verre est fabriqué par fusion vers 1500°C d’un mélange de sables siliceux, de carbonate
et sulfate de sodium et de carbonate de calcium auquel d’autres ingrédients mineurs sont
ajoutés.
Les principaux éléments entrant dans la fabrication du verre sont :
- Un corps vitrifiant, la silice, introduit sous forme de sable 71 à 72 %, avec une
température de fusion avoisinant les 1800 °C.
- Un fondant, la soude 14 à 15 % de soude sous forme de carbonate et sulfate
(le
fondant baisse la température de fusion).
- Un stabilisant, la chaux 9 % sous forme de calcaire qui agit comme stabilisateur en
donnant au verre sa résistance chimique.
- Divers oxydes tels que magnésie, alumine qui améliorent les propriétés physiques
du verre et, notamment, sa résistance à l’action des agents atmosphériques.
En vue de fournir aux différentes pièces des logements les surfaces d’éclairage
nécessaires, les produits verriers (verre étiré et glace) ont chacun des caractéristiques
dimensionnelles propres. Ils doivent répondre, en outre à des spécifications qualitatives.
Les différents types de verre obtenus sont :
- Les verres creux, utilisés pour l’emballage des liquides ;
- Les verres plats, utilisés dans le bâtiment ;
- Les fibres de verre : utilisées comme matériau pour l’isolation thermique des
bâtiments.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
97
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Pour les verres plats, le mélange des différents composants est fondu dans des fours à
bassin de grandes dimensions (20 à 30 mètres de longueur, 10 à 15 mètres de largeur)
contenant jusqu’à 1500 t de verre en fusion.
Le mélange est introduit dans une extrémité des fours à bassin d’une façon continue,
et l’étirage se fait à l’autre extrémité d’une façon également continue.
Le verre ayant d’une part un coefficient de dilatation non négligeable, et d’autre part
une mauvaise conductibilité thermique, il est nécessaire de lui ménager un refroidissement
lent et progressif, de manière à réduire les contraintes internes le plus possible,
c’est la recuisson.
Les verres à vitres sont transparents. Ils laissent passer en incidence normale environ 90 %
de la lumière visible et de l’infrarouge court.
• Evolution du secteur
Comme le montre le tableau ci-dessous, en 2003 l’industrie du verre regroupait 32
établissements et employait 706 personnes. Par ailleurs, le nombre d’unités a progressé de
12 établissements par rapport à 2002. Quant à l’effectif employé, il a augmenté de près des
2/3 de celui enregistré en 2000. La valeur de la production du verre pour le bâtiment s’est
établie à 183 millions de dirhams.
Tableau 66 : Evolution du secteur de l industrie du verre entre 2000 et 2003
Années
Nombre d'entreprises
Production (1000 DH)
Effectif
Investissement (1000 DH))
2000
20
104 001
474
32 909
2001
32
179 616
678
48 034
2002
32
175 082
698
45 175
2003
32
182 833
706
44 481
Source : Ministère de l industrie et du commerce
Evolution de la production du verre plat (1000 DH)
190 000
180 000
170 000
160 000
150 000
140 000
130 000
120 000
110 000
100 000
2000
2001
2002
2003
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
98
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Approvisionnement et circuit de distribution
La ville de Casablanca assure l’approvisionnement de la partie la plus importante du
marché national en verre (demi double et clair). Ainsi le circuit de distribution se présente
comme suit :
- La ville de Casablanca assure l’approvisionnement de la quasi-totalité du verre (demi
double et clair).
- Les unités de distribution de la ville d’Agadir fournissent 13% du verre demi double et
11% du verre clair au marché national.
- Les autres villes telles que, Tanger, Settat et Fès, elles participent faiblement (8% et
3%) à l’approvisionnement du marché.
• Etude de prix :
Le prix moyen du verre demi –double a connu une légère augmentation entre 1998 et 2004,
en passant de 58,83 dhs en 1998 à 66,64 dhs en 2004.
Par ailleurs, le prix du verre clair 5mm a connu une tendance haussière, il est passé de
109,68 dh/m² en 1998 à 119,95 dh/m² en 2004.
Tableau 67 : Evolution des prix moyens du verre (en dhs)
1998
58,83
109,68
Demi-double 3mm (m²)
Clair 5 mm (m²)
1999
60,42
115,35
2000
62,06
118,03
2001
66,57
123,43
2002
64,63
122,42
2003
66,31
118,98
2004
66,64
119,95
Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction)
Evolution des prix moyens du verre plat (DH)
130
120
110
100
90
80
70
60
50
40
1998
1999
2000
2001
Demi-double 3mm (m²)
2002
2003
2004
Clair 5 mm (m²)
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
99
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Le tableau suivant présente les prix relevés en 2004, relatifs à d’autres variétés du verre :
DESIGNATION
M²
VERRE CLAIRE 2MM
VERRE CLAIRE 3MM
VERRE FLOAT CLAIR 4MM 3,21X3,25
VERRE FLOAT CLAIR 5MM 3,21X3,25
VERRE FLOAT CLAIR 6MM 3,21X3,25
VERRE FLOAT CLAIR 8MM 3,21X3,25
VERRE FLOAT CLAIR 10MM
VERRE FLOAT BRONZE 4MM
VERRE FLOAT BRONZE 6MM
VERRE FLOAT BRONZE 8MM
VERRE ARME BLANC 6MM
VERRE ARME BRONZE 6MM
VERRE MOUSLINE CLAIRE 6MM
VERRE MOUSLINE BRONZE 6MM
VERRE MOUSLINE BRONZE 4MM
VERRE MOURISQUE
VERRE MOU/MAR-MOURIS
VERRE LISTRAL
VERRE STOP SOLLE 4MM
VERRE STOP SOLLE 6MM
VERRE FLOAT VERT 6MM
MIROIR CLAIR 3MM
MIROIR CLAIR 4MM
MIROIR CLAIR 5MM
MIROIR CLAIR 6MM
MIROIR D'ORE 4MM
MIROIR BRONZE 4MM
34,00
50,00
67,50
90,00
120,00
150,00
250,00
550,00
145,00
220,00
325,00
150,00
195,00
195,00
220,00
125,00
125,00
80,00
85,00
175,00
345,00
175,00
210,00
260,00
300,00
450,00
450,00
• Goulots d étranglements
Sauf nouvelle révolution technologique, imprévisible actuellement, permettant de fabriquer
sur une échelle plus réduite du verre plat compétitif avec celui produit par les actuelles
unités utilisant le procédé Float-glass, le seul marché intérieur marocain n’est pas suffisant
et ne le sera pas à cours terme pour rentabiliser une fabrication de verre plat.
• Perspectives d avenir
Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande de verre plat pour la
construction durant les deux années antérieures, 2003 et 2004, est évaluée respectivement
à 0,9 millions et 1,1 millions de m², correspondant à une consommation moyenne de l’ordre
de 0,03 m² par tête d’habitant.
Les perspectives d’évolution de la demande en verre plat sont établies selon les trois
scénarii suivants :
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
100
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le
ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en verre plat sont, en
outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi
sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de
ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen
entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour le verre plat.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%.
Ce taux est également retenu pour le verre plat. Les besoins globaux en ce matériau
sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique
volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette
amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de
cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la
résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages).
Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en verre plat
selon les trois scénarii se présentent comme suit :
Tableau 68 : Perspective d évolution de la demande de verre (106 m²)
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
1.1
1.1
1.1
1.4
1.6
1.6
1.7
2.2
2.2
2.1
3.1
3.1
Source : Elaboration AREA
Perspective d évolution de la demande de verre (10 6 m²)
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
2005
2010
Scénario 1
2015
Scénario 2
2020
Scénario 3
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
101
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un
niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour
2005.
La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ce
matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se
poser avant 2015 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les
capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance.
Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes,
des problèmes d’approvisionnement en ce matériau risqueraient d’apparaître aux alentours
de 2015 si des extensions de capacités ne seraient pas réalisées d’ici là.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
102
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
III.
IDENTIFICATION DES PROBLEMES DU SECTEUR DES MATERIAUX DE
CONSTRUCTION
L’analyse effectuée par matériau de construction dans le chapitre précédent a permis
d’identifier un certain nombre de problèmes et de contraintes qui entravent le
développement du secteur.
Cette analyse a permis également de faire ressortir les principales forces du secteur qui
peuvent être mises à profit pour tirer parti des opportunités offertes et pour gérer les
menaces qui pèsent sur le secteur des matériaux de construction.
Par ailleurs, des travaux effectués pour le compte du Ministère du Commerce et de
l’Industrie ont mis en relief les forces et faiblesses de certains sous-secteurs des matériaux
de construction.
Sans prétendre réaliser une analyse de type SWOT (Strengths/Weaknesses,
Opportunities/Threats ou Forces/Faiblesses, Opportunités/Menaces), les résultats
précédents et les travaux dans ce domaine permettent néanmoins de dresser une liste non
exhaustive des forces et faiblesses, des opportunités et menaces concernant le secteur des
matériaux de construction.
III.1 FORCES
Ce sont les points forts internes du secteur des matériaux de construction, qui vont lui
permettre de faire face aux éventuelles menaces de son environnement économique. Les
principales forces identifiées sont comme suit :
• Existence d’entreprises structurées
Le secteur des matériaux de construction se caractérise par l’existence d’entreprises
structurées qui tirent l’ensemble du secteur vers le haut, en favorisant l’introduction et le
développement de nouvelles technologies visant l’optimisation de la production. Ces
entreprises se sont orientées vers la modernisation régulière de leurs équipements, la
diversification des gammes de produits commercialisés, l’ouverture de leur capital à
l’investissement privé national et étranger et l’introduction de nouveaux modes de gestion.
L’ensemble de ces atouts contribue à l’amélioration de la productivité générale du secteur et
à la mise sur le marché de produits de qualité.
L’ouverture de ces entreprises sur les marchés et les capitaux internationaux a permis
l’amélioration des procédés de fabrication et l’acquisition d’un bon niveau de savoir faire
technique et managérial.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
103
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
En outre, l’existence de ce type d’entreprises a permis à certaines filières du secteur de se
développer en aval en mettant sur le marché des produits de plus en plus élaborés et prêts
à l’emploi en remplacement de produits à l’état brut (exemples : fer à béton façonné et
béton prêt à l’emploi).
• Capacités de production excédentaires
Le secteur des matériaux de construction se caractérise également par des capacités de
production installées excédentaires. Les taux d’utilisation des capacités varient entre 50% et
70% pour les principaux secteurs.
Ces excédents de capacités constituent une marge de man uvre pour les entreprises leur
permettant de faire face à d’éventuels chocs (positifs) de la demande en matériaux de
construction sans investissements d’extension supplémentaires. Des investissements de
modernisation et de productivité restent toutefois nécessaires pour améliorer le niveau de
compétitivité dans un environnement caractérisé par une concurrence de plus en plus forte.
Ces excédents de capacités de production constituent, à court terme, un atout important
quand on connaît les contraintes que posent le coût et les conditions de financement des
investissements par emprunt. Par ailleurs, l’extension de capacité est l’une des décisions
stratégiques les plus importantes que doivent prendre les entreprises, en raison de la
consistance des capitaux nécessaires et de la complexité du problème posé par le
processus de prise de décision.
Par conséquent, le secteur des matériaux de construction, comme partenaire privilégié, ne
constitue pas, dans son état actuel de capacité installée, une entrave à la mise en place de
la politique de développement de l’habitat, puisqu’il est en mesure de répondre à court
terme à une augmentation de la demande de logements.
Il est à noter que ces capacités excédentaires peuvent également constituer, à moyen ou
long terme, une faiblesse du secteur dans la mesure où certaines entreprises ne peuvent
pas continuer à produire de manière pérenne avec des taux d’utilisation de capacité faibles
sans éviter des conséquences négatives qui en résulteront en terme de rentabilité et, en fin
de compte, se traduiront par des faillites et des mises en veilleuse.
• Certaines entreprises disposent d’un potentiel à l’export selon les
standards internationaux
Certains sous-secteurs des matériaux de construction disposent d’un potentiel à l’export
selon les standards internationaux. Les plus dynamiques d’entre eux en matière
d’exportation se caractérisent par la présence de filiales de multinationales qui exportent
avec l’appui de leur maison mère, qui maîtrise les circuits de distribution dans les pays
destinataires.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
104
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les exportations s’effectuent également par le biais de réseaux d’agents indépendants
représentant une ou plusieurs marques. C’est le cas notamment de l’industrie du sanitaire.
Parallèlement aux entreprises exportatrices, le secteur des matériaux de construction se
caractérise par la présence d’entreprises dynamiques et compétitives sur le marché local
(bien que ce dernier soit encore protégé pour une certaine période) et qui disposent, par
ailleurs, d’un potentiel à l’export selon les exigences du marché mondial en matière de
qualité. Toutefois, les prix constituent actuellement leur principal handicap. C’est le cas des
cimenteries et des fabricants de carreaux par exemple. Pour les carreaux, il y a eu des
tentatives sporadiques à l’exportation mais elles sont restées faibles par rapport au potentiel
dont dispose cette branche et par rapport aux tendances du marché mondial. La faiblesse
des exportations pour ce produit7 s’explique par le niveau de la production locale et par le
manque d’efforts marketing mutualisé.
Il convient de noter que, pour l’ensemble de ces entreprises qui exportent ou qui disposent
d’un potentiel pour le réaliser, des programmes de restructuration et de mise à niveau ont
été entamés assez tôt bien avant que l’expression de ‘‘mise à niveau’’ ne soit galvaudée.
Par ailleurs, le Maroc dispose d’un potentiel culturel riche sur le plan design lui permettant
de proposer des produits sur le marché international moyennant une bonne médiatisation
mettant en valeur cet aspect culturel.
• Organisation professionnelle dynamique au sein de la FMC
L'organisation professionnelle d’un secteur constitue une option fondamentale dans la
stratégie de son développement.
C’est ainsi que plusieurs associations ont été créées ces dernières années, pour renforcer
la Fédération des Industries des Matériaux de Construction (FMC) et sous l’impulsion de
cette dernière. Ces associations jouent un rôle de plus en plus actif dans la sensibilisation
de leurs membres pour la promotion de la qualité et pour la modernisation des outils de
fabrication.
Les principales associations sont :
- Association Professionnelle des Cimentiers (APC) ;
- Association Professionnelle des Industries de la Céramique (APIC) ;
- Association Professionnelle des Briquetiers (APB) ;
- Association Marocaine de Production de Béton Prêt à l’empois (AMPBE);
- Association Marocaine de l’Industrie du Béton (AMIB) ;
- Association des Fabricants industriels de Plâtre (AFIP) ;
- Association Marocaine du Marbre (AMM) ;
- La SONACID.
7
L’explication est également valable pour d’autres produits.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
105
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
III.2 FAIBLESSES
Il s’agit des points faibles et des points d’amélioration du secteur des matériaux de
construction ; leur détermination permettra de satisfaire plus particulièrement les nouvelles
exigences posées par l’environnement économique des entreprises. Il est à noter que
toutes les faiblesses ne sont pas forcément pénalisantes ; les plus inquiétantes sont celles
qui handicapent le domaine d’activité des entreprises de façon sensible et durable. Une liste
de faiblesses peut être dressée comme suit :
• Très peu d’entreprises sont certifiées
La certification est une reconnaissance par un organisme certificateur qu’un produit est
fabriqué conformément à des caractéristiques spécifiques préalablement fixées dans les
normes qui le régissent. Cette certification se traduit par le droit d’usage d’une marque,
apposée sur le produit certifié.
La certification apporte une preuve indiscutable aux utilisateurs que le produit certifié répond
à leurs besoins et il est conforme à des caractéristiques de sécurité et de qualité définies
dans le référentiel de certification correspondant. De ce fait, la certification est susceptible
de donner un avantage concurrentiel aux produits concernés.
Le Ministère chargé de l'Industrie est l’Organisme certificateur au niveau national ; il certifie,
à la demande des entreprises, la conformité de leurs productions aux normes marocaines
correspondantes. Il surveille, ultérieurement à l’attribution du droit d’usage de la ‘‘marque
NM’’, le maintien de la conformité du produit aux normes le concernant.
Actuellement, rares sont les entreprises8 du secteur des matériaux de construction qui sont
certifiées NM. Il s’agit des cimenteries pour lesquelles les produits certifiés sont les ciments
de types CPJ 35 et CPJ 45, la Sonasid pour les ronds à béton et moins d’une dizaine
d’autres entreprises fabricant des articles d’électricité (Disjoncteurs de raccordement BT,
interrupteurs, prises de courant), des articles en aluminium, des accessoires du volet roulant
et quincaillerie de bâtiment, de la peinture et du vernis.
• Normalisation peu développée
La maîtrise de la qualité et des performances techniques des matériaux de construction
constitue un défi permanent aussi bien pour les fabricants de ces matériaux que pour les
autres intervenants dans le processus de production de logement. Il est en effet évident que
le souci de chacun de ces intervenants doit être d’assurer au produit fini la qualité, la
fiabilité, la sécurité et la pérennité requises. Une condition nécessaire pour garantir ces
aspects est de mettre sur le marché des matériaux de construction conformes aux
8
En fait ce sont les établissements de l’entreprise qui sont certifiés pour la fabrication d’un produit donné.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
106
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
caractéristiques techniques et réglementaires en vigueur. A cet effet, la normalisation des
matériaux de construction devient l’outil indispensable de toute action de promotion de la
qualité dans l’acte de bâtir.
La norme est ‘‘un document consensuel qui définit les caractéristiques et spécificités
techniques d’un produit. Elle garantit à l’ensemble des usagers que le produit est apte à
l’emploi auquel il est destiné.’’ Elle présente un enjeu fondamental pour l’entreprise dans la
mesure où la norme constitue une veille technologique intégrant les derniers progrès
scientifiques. Elle constitue également une veille commerciale tenant compte des exigences
des consommateurs et de leurs contraintes socioéconomiques.
Dans la pratique, les normes ne sont pas obligatoires bien qu’elles soient homologuées par
arrêtés ministériels. Cependant, ces arrêtés rendent l’application des normes obligatoires
dans les clauses, spécifications et cahiers de charges des marchés passés par l’Etat, les
Collectivités Locales, les établissements publics et les entreprises concessionnaires d’un
service public ou subventionnées par l’Etat ainsi que lorsque la santé et la sécurité des
consommateurs sont en jeu. Mais comme ces entités sont très peu impliquées dans la
construction des logements, dominée par l’autopromotion, la normalisation s’est très peu
développée et les normes existantes sont généralement méconnues. Cette situation
empêche actuellement une industrialisation du secteur de la construction et par conséquent
toute augmentation de la productivité et amélioration de la qualité.
Il faudrait reconnaître par ailleurs que la protection (douanière) de l’industrie locale pendant
une certaine période n’a pas stimulé la qualité du produit et sa qualification normalisée. Ces
conditions vont peut être changer avec les différents accords de libre échange signés par le
Maroc.
• Balance commerciale déficitaire pour un ensemble de matériaux de
construction
Le Maroc importe des matériaux de construction et en exporte d’autres, mais, globalement,
sa balance commerciale est déficitaire. Les importations de certains matériaux ont
augmenté de manière importante ces dernières années (par exemple, les produits
céramiques sont passés de 5,7 millions de m² en 2002 à 10,3 millions de m² en 2004). Les
principales origines des importations sont l’Espagne, l’Italie et la Chine.
• Prix de revient élevés (faiblesses des économies d’échelles)
Les prix de revient des matériaux de construction, comme ceux de n’importe quel produit
industriel, sont influencés par le comportement de l’entreprise en terme d’économie
d’échelles, dans le sens où l’entreprise peut produire des quantités suffisamment élevées,
lui permettant de baisser les coûts fixes par unité produite. Autrement dit, les économies
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
107
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
d’échelles expriment une relation décroissante entre le coût unitaire de production et la
quantité produite sur une période donnée.
Or, la taille du marché marocain est restée pendant longtemps assez faible, se traduisant
par des prix de revient élevés. En fait, la plupart des matériaux de construction sont des
produits pondéreux, leur valeur marchande est faible par rapport à leur poids et par
conséquent à leur coût de transport. Ce dernier augmente avec l’extension du rayon de
livraison des unités de production, d’où l’importance de la localisation des usines par rapport
aux sources d’approvisionnement en matières premières et par rapport aux zones de
consommation. Le faible rayon d’action des usines a pour conséquence la création de
marchés locaux (de taille encore plus réduite que le marché national), protégés
naturellement. Les cimenteries par exemple se trouvent dans cette situation où chacune
domine une zone bien délimitée autour d’une ou de quelques unités de production.
III.3 OPPORTUNITES
La détermination des opportunités consiste à identifier les facteurs auxquels le secteur des
matériaux de construction est confronté et qui offrent des possibilités de développement
et/ou d’amélioration de la position du secteur (et donc des entreprises considérées
individuellement). Les principales opportunités du secteur des matériaux de construction
peuvent être déclinées comme suit :
• Le marché de la construction dispose d’un potentiel d’expansion
important avec le port Tanger – Méditerranée, les programmes d’habitat
social, les objectifs assignés au secteur du tourisme, …
Le secteur des matériaux de construction bénéficie d’un environnement favorable qui s’est
caractérisé ces dernières années par la mise en place d’une politique volontariste
d’aménagement du territoire visant l’encouragement et la promotion de l’habitat social et du
secteur touristique ainsi que par la réalisation d’infrastructures consistantes (complexe
portuaire Tanger – Méditerranée, projets autoroutiers et ferroviaires, achèvement de la
rocade méditerranéenne, complexes sportifs, etc.).
• Tendances du marché du second uvre
Selon les professionnels, de nouvelles tendances voient le jour régulièrement au niveau de
la finition. Les principales branches concernées par ces tendances sont :
o Les menuiseries aluminium et PVC qui doivent leur succès à la mode des
façades vitrées pour des bâtiments à usages professionnels ; par ailleurs,
de nouveaux débouchés existent pour la menuiserie mixte « AluminiumBois » pour l’aménagement des espaces intérieurs ;
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
108
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
o Les sanitaires suspendus qui offrent un certain nombre d’avantages en
matière d’accessibilité, de gain de place et de facilité d’entretien.
o Le revêtement des murs avec la mise sur le marché d’une variété de
formules de peinture (allant du naturel à l’anti-acarien en passant par le
relief, le dégradé ou le granulé).
o L’éclairage par fibre optique avec ces effets artistiques et permettant de
réaliser des économies sur la consommation d’électricité et sur les
dépenses en ampoules, bien que le dispositif coûte encore cher (entre
5000 et 6000DH).
• Faiblesse de la consommation locale pour certains matériaux de
construction
La consommation locale pour certains matériaux de construction est encore faible par
rapport aux niveaux enregistrés dans certains pays du pourtour méditerranéen. On peut
citer les exemples du ciment où la consommation au Maroc a été de 230 kg/tête/an en
20019, contre 560 en Tunisie et 1060 au Portugal, et des carreaux en céramique avec une
consommation de 1,3 m²/tête/an au Maroc en 2002, contre 7,5 en Espagne, 3,1 en Italie,
1,7 en Tunisie et 1,6 en Egypte. Cette faiblesse de la consommation par habitant, combinée
avec les changements dans les habitudes, constituent de réelles opportunités pour le
développement des secteurs concernés.
• Création du CETEMCO (Centre Technique des Matériaux de Construction)
Créé à l’initiative des pouvoirs publics en 1997, le Centre Technique des Matériaux de
Construction (CETEMCO) a pour mission l’accompagnement des industriels du secteur des
matériaux de construction dans leur marche vers la qualité et constitue une sorte de veille
technologique au profit du secteur. Toutefois, le CETEMCO a été confronté, au démarrage
de son activité, à des problèmes de moyens (humains et techniques) qui ont rendu difficiles
ces actions. Ces problèmes semblent dépassés actuellement après que le centre ait reçu
une dotation de 18 millions de DH pour son équipement.
III.4 MENACES
L’étude des menaces consiste à déterminer et à examiner les facteurs qui peuvent affaiblir
la position du secteur des matériaux de construction ou menacer sa continuité. Autrement
dit, les menaces sont des problèmes posés par des tendances défavorables ou des
perturbations de l’environnement économique qui, en l’absence de réactions appropriées,
conduiraient à une détérioration de la position des entreprises sur leurs marchés. Les
principales menaces identifiées sont les suivantes :
9
L année 2001 est retenue pour les comparaisons avec d autres pays ; en 2004, la consommation de
ciment au Maroc a atteint le niveau de 327 kg/habitant/an qui reste encore faible par rapport aux niveaux
observés dans les autres pays en 2001.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
109
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Ouverture des frontières et accords de libre échange
Pour les industriels du secteur des matériaux de construction, la mondialisation, les
engagements du Maroc dans le cadre de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et
surtout les accords de libre échange avec l’Union Européenne, l’Egypte et la Turquie,
constituent les principales menaces auxquelles doivent faire face les entreprises du secteur.
Si certaines entreprises ont déjà pris le devant en termes de restructuration et de mise à
niveau, et elles ont atteint un niveau de compétitivité acceptable, la plupart des autres
entreprises (essentiellement des petites et moyennes entreprises) n’ont pas encore réalisé
l’importance du danger qui les guette.
En terme de protection douanière dans le cadre d’association avec l’Union Européenne,
certains produits sont déjà exposés à la concurrence européenne avec des droits de
douane nuls ou très faibles. Pour la plupart des matériaux de construction, en revanche, ils
se trouvent sur la liste dite ‘‘à démantèlement lent’’, ils peuvent encore bénéficier d’un
niveau de protection suffisant jusqu’à son annulation en 2012. Le tableau suivant présente
l’échéancier du démantèlement tarifaire pour les principaux matériaux de construction.
Tableau 69 : Echéancier du démantèlement tarifaire pour les principaux matériaux de construction
Désignation du produit
MARBRES, TRAVERTINS BRUTS OU DEGROSSIS
GRANIT
GRES BRUT OU DEGROSSI
PLATRES
CHAUX
CIMENTS NON PULVERISES DITS "CLINKERS"
CIMENT PORTLAND BLANC
CIMENT PORTLAND SAUF BLANC
PEINTURE ET VERNIS
REVETEMENTS DE SOL OU DE MUR
FENETRES,PORTES ET PARTIES EN BOIS
PIERRES DE CONSTRUCTION EN MARBRE OU EN GRANIT
BRIQUES,CARREAUX ET SIMILAIRES ALUMINEUX DE CONSTRUCTION
BRIQUES NON PLEINES OU PERFOREES EN TERRE COMMUNE
TUILES
BAIGNOIRES LAVABOS ET ARTCLES SIMILAIRES
FER A BETON
Droits de douane (en %) (*)
2005 2006 2008 2010
2000
2004
50.00
18.80
18.80
32.50
32.50
25.00
18.80
32.50
50.00
50.00
50.00
50.00
32.50
50.00
50.00
50.00
50.00
40.00
0.00
0.00
26.00
26.00
20.00
0.00
26.00
40.00
40.00
40.00
40.00
26.00
40.00
40.00
40.00
40.00
35.00
0.00
0.00
22.75
22.75
17.50
0.00
22.75
35.00
35.00
35.00
35.00
22.75
35.00
35.00
35.00
35.00
30.00
0.00
0.00
19.50
19.50
15.00
0.00
19.50
30.00
30.00
30.00
30.00
19.50
30.00
30.00
30.00
30.00
20.00
0.00
0.00
13.00
13.00
10.00
0.00
13.00
20.00
20.00
20.00
20.00
13.00
20.00
20.00
20.00
20.00
10.00
0.00
0.00
6.50
6.50
5.00
0.00
6.50
10.00
10.00
10.00
10.00
6.50
10.00
10.00
10.00
10.00
2011
5.00
0.00
0.00
3.25
3.25
2.50
0.00
3.25
5.00
5.00
5.00
5.00
3.25
5.00
5.00
5.00
5.00
(*) En 2012, tous les droits de douane avec l Union Européenne seront nuls.
• Contrebande
Les problèmes de la contrebande ainsi que les causes sont connus et ils ne concernent pas
uniquement les matériaux de construction. Ces problèmes persisteront tant que le
consommateur local ne soit pas sensibilisé et surtout convaincu de la qualité des produits
fabriqués par les entreprises locales et tant que ces dernières continuent à traiter le
consommateur marocain comme non exigeant et lui fournir des produits de qualité
médiocre. Toutefois, avec la baisse des droits de douane, les problèmes de contrebande se
poseront avec moins d’acuité qu’auparavant.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
110
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Sous facturation des importations
Comme pour d’autres secteurs, les importations de matériaux de construction se
caractérisent, dans certains cas soulignés par les professionnels, par des sous facturations ;
ces dernières consistent à sous-évaluer la valeur transactionnelle déclarée sur la facture
d’achat à l’entrée sur le territoire national. L’objectif essentiel de la sous facturation est de
réduire le montant des droits de douane et autres taxes prélevés sur la valeur déclarée et
d’aboutir, en fin de compte, à des prix de revient concurrentiel. Cette pratique porte bien sûr
préjudice aux produits locaux qui perdent en terme de compétitivité-prix vis-à-vis des
importations.
Pour lutter contre cette pratique de sous facturation, un système de prix d’alerte a été mis
en place au niveau de l’administration des douanes. Il s’agit d’un ensemble de prix minima
en dessous desquels les importations deviennent suspectes. Selon ce système,
l’importateur est obligé de justifier le prix lorsqu’il est inférieur au prix minimum. Lorsque la
valeur déclarée est rejetée, l’agent des douanes recalcule la valeur qui servira de base à la
taxation selon des méthodes universelles reconnues par l’OMC (Organisation Mondiale du
Commerce).
• Réglementation contraignante pour l’exploitation des carrières
L’exploitation des carrières est une activité réglementée par plusieurs textes qui traitent du
domaine public, de la gestion des mers et du littoral, ou encore des mines et des carrières.
Dans tous les cas, l’exploitation des carrières est soumise à autorisation et les démarches
administratives nécessitent souvent des délais très longs : plusieurs semaines, voire
plusieurs mois, contre 15 jours en Egypte par exemple.
Il faut toutefois noter que si cette réglementation a un objectif de gestion durable de la
ressource, elle devrait être appréciée en tant qu’opportunité à long terme.
• Faiblesse des infrastructures dans certaines zones
A l’instar de l’ensemble de l’économie, le secteur des matériaux de construction souffre de
l’insuffisance des infrastructures, notamment en matière de liaisons routières, qui sont
souvent précaires aux alentours des carrières d’extraction de la matière première,
d’électrification, qui reste faiblement développée dans certains sites situés dans des zones
rurales, et d’approvisionnement en eau dans certaines carrières d’extraction de matériaux
de construction.
Cette faiblesse des infrastructures se traduit par un manque de compétitivité des entreprises
marocaines vis-à-vis de leurs homologues situées dans certains pays européens (Espagne,
Italie par exemple), qui disposent d’un réseau routier très dense, ou en Egypte qui est
favorisée par un transport fluvial très développé.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
111
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Coûts des matières premières (énergie) et des services (portuaires
notamment) élevés
Outre les niveaux élevés des coûts fixes par unité produite, dus à la faiblesse des
économies d’échelles, les prix de revient des matériaux de construction sont également
influencés par le niveau des charges variables, qui reflètent les coûts des matières
premières et des services utilisés dans le processus de production.
En effet, les coûts de biens et services utilisés par les industries des matériaux de
construction restent élevés par rapport aux prix pratiqués dans les principaux pays
concurrents. Il s’agit notamment du coût de l’énergie qui est exagérément élevé du fait du
niveau de taxation sur ce secteur ; le coût du transport et des services portuaires ainsi que
la taxation pour l’extraction des matières premières sont également élevés. Cette situation
ne permet pas aux entreprises marocaines d’être compétitives même sur le marché local.
III.5 SYNTHESE DES FORCES/FAIBLESSES-MENACES/OPPORTUNITES
Les forces et faiblesses ainsi que les opportunités et menaces concernant le secteur des
matériaux de construction énumérées ci-dessus sont synthétisées dans la matrice ci-après.
Il est à noter que les éléments de cette matrice constituent une vue d’ensemble et ne
peuvent être appliqués à une entreprise particulière. En revanche, certains éléments de la
matrice peuvent être spécifiques à un matériau ou à un groupe de matériaux.
Tableau 70 : Matrice SWOT pour le secteur des matériaux de construction
Forces
Faiblesses
• Très peu d’entreprises sont certifiées
• Normalisation peu développée
• Balance commerciale déficitaire pour un ensemble de
MC
• Prix de revient élevés (faiblesses des économies
d’échelles)
Menaces
• Ouverture des frontières et accords de libre échange
• Contrebande
• Sous facturation des importations
• Réglementation contraignante pour l’exploitation des
carrières (si cette réglementation a un objectif de
gestion durable de la ressource, il faudrait l’apprécier
en tant qu’opportunité à long terme)
• Faiblesse des infrastructures dans certaines zones
• Coûts des matières premières (énergie) et des
services (portuaires notamment) élevés
• Existence d’entreprises structurées
• Capacités de production excédentaires
• Certaines entreprises disposent d’un potentiel à
l’export selon les standards internationaux
• Organisation professionnelle dynamique au sein de la
FMC
Opportunités
• Le marché de la construction dispose d’un potentiel
d’expansion important avec TMSA (Tanger –
Méditerranée), les programmes d’habitat social, les
objectifs assignés au secteur du tourisme, …
• Tendances du marché du second uvre
• Faiblesse de la consommation locale pour certains
MC comme le ciment avec 230 kg/tête/an (contre 560
en Tunisie et 1060 au Portugal) ou les carreaux en
céramique avec 1,3 m²/tête/an pour le Maroc, 7,5 en
Espagne et 3,1 en Italie)
• Création du CETEMCO (Centre Technique des
Matériaux de Construction)
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
112
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
IV. EVALUATION QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DES RESSOURCES ET DES BESOINS EN
PRODUITS DE CARRIERES, EN PRODUITS INDUSTRIELS ET SEMI - INDUSTRIELS DESTINES
AU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION
Cette section est consacrée à l’évaluation des ressources et des besoins en matériaux de
construction et proposition d’actions pour l’ajustement de l’offre et de la demande
On distingue deux catégories de produits :
• Ceux qui sont dans un état naturel ou brut, ou n’ayant subi aucune
transformation physique ou chimique importante, que l’on désignera par
‘‘matières premières’’ ;
• les produits industriels et semi industriels qui sont passés par des unités
industrielles et ayant subi une transformation plus ou moins importante.
IV.1 MATIERES PREMIERES UTILISEES DANS LA FABRICATION DES MC
Les principales matières premières utilisées dans le processus de fabrication des MC sont
l’argile et le calcaire (pour la production du ciment), le sable et le gravier pour la confection
des bétons et des mortiers, le marbre brut, l’argile pour la confection des produits en
céramique.
En général, les cimenteries disposent de carrières dont les réserves substantielles leur
permettent de faire face aux besoins d'exploitation à long terme. La durée de vie moyenne
des carrières des cimenteries est de l'ordre du siècle. Pour le ciment blanc, les besoins sont
essentiellement couverts par des importations. Toutefois, ces dernières ne dépassent pas
100 000 tonnes par an.
A- SABLES & GRAVIERS
Les sables et graviers, désignés par le terme de granulats, sont destinés à la confection des
bétons et des mortiers, à la réalisation des couches de fondations, des couches de base et
des couches de roulement des chaussées ainsi qu’au ballastage des voies ferrées. Ainsi,
les tonnages de granulats extraits dépassent ceux de tous les autres matériaux. Trouver les
ressources nécessaires pour faire face à une demande de plus en plus croissante et les
exploiter sans porter préjudice à l’environnement pose de plus en plus de problèmes
notamment dans les zones les plus dynamiques en matière de construction.
Selon leur origine, on distingue trois catégories de granulats :
• Les granulats dits alluvionnaires extraits dans les plaines alluviales ou dans les
lits des cours d’eau ou dans les dunes littorales ou encore sur les plages ou sur
les fonds marins du plateau continental ;
• Les granulats dits calcaires provenant de l’exploitation de roches massives
sédimentaires ;
• Les granulats dits éruptifs provenant de l’exploitation de roches massives
cristallines.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
113
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les granulats sont obtenus par traitement dans des installations plus ou moins complexes
qui concassent, broient, criblent et lavent les matériaux extraits pour leur donner les
caractéristiques recherchées.
En terme de besoins, ce sont souvent les granulats alluvionnaires qui sont les plus
recherchés, et comme il s’agit d’une ressource non renouvelable ou qui ne se renouvelle
que lentement, l’approvisionnement en ce type de granulats se pose dans certaines régions
caractérisées généralement par une forte densité de population.
- Organisation industrielle
La structure de l’industrie marocaine des sables et graviers peut être scindée en deux
catégories d’opérateurs : la première est composée d’une multitude de petites unités
réparties sur tout le territoire national ; la seconde catégorie est composée de grandes
entreprises qui exploitent de grandes carrières industrielles situées au voisinage des
grandes agglomérations urbaines (ou des grands chantiers de travaux publics).
Les grandes carrières appartiennent généralement aux grandes entreprises de construction
qui approvisionnent leurs chantiers et leurs unités de préfabrication et commercialisent les
éventuels surplus. Ces grandes entreprises ont des carrières permanentes équipées de
matériel lourd et ouvrent, en fonction des besoins, des carrières temporaires proches des
zones de travaux. Les petits carriers indépendants vendent leurs productions aux
entreprises de construction et aux unités de fabrication et exploitent généralement des
carrières temporaires.
- Evaluation de l offre
Du fait de la grande dispersion des entreprises, du caractère non commercial de la
production d’un certain nombre d’entre elles qui produisent pour leurs propres besoins et
enfin du caractère informel ou temporaire de certaines carrières, l’évaluation de la
production est difficile et les statistiques disponibles sont peu nombreuses et ne sont pas
actualisées de manière systématique.
Une estimation pour 2004, fournie par le Ministère de l’Equipement et du Transport, a
évalué le volume de sables utilisés annuellement à environ 11 millions de m3. Par ailleurs, le
marché du sable connaîtra, durant les années à venir, une croissance importante, estimée à
6,7% par an selon une étude sectorielle et marketing, effectuée pour le compte de la société
de dragage des ports (DRAPOR).
Ces paramètres confirment en partie des estimations de la production qui ont été fournies
par une étude réalisée par le Ministère de l’Equipement en 1994 10 ; bien qu’elles soient
10
Ministère des Travaux Publics, de la Formation Professionnelle et de la Formation des Cadres, Etude de l’approvisionnement
des chantiers en matériaux de construction et autres produits industriels et semi-industriels, Etude sectorielle N° 5 : Les sables et
graviers, octobre 1994.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
114
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
relativement anciennes (elles concernent l’année 1993), les estimations fournies par cette
étude présentent l’avantage d’appréhender la production dans toutes ces composantes. 11
Le tableau suivant présente les évaluations de la production de sables et graviers selon les
différentes sources.
Tableau 71 : Productions de sables et graviers (en milliers de m3)
Catégorie
Sables de mer (dunes et plages)
Quantité
3 718
Sables naturels d’autres provenances
1 250
Sables et graviers provenant du concassage de
diverses roches
Total granulats pour béton
Granulats à usage routier
Carrières ONCF
Total général
9 349
Observations
dont 70% le long de l’axe Kénitra – El Jadida
Sables d’oueds et sables d’altération de roches, sans
concassage, simple criblage grossier manuel sur le
lieu de prélèvement
dont 6 370 000 de gravettes
14 318
4 000
553
18 871
Source : Ministère des Travaux Publics, Etude de l approvisionnement des chantiers en matériaux de construction et autres
produits industriels et semi-industriels, Etude sectorielle N° 5 : Les sables et graviers, octobre 1994
Pour 2004, la production de granulats pour béton devrait atteindre près de 20 millions de
m3, soit l’équivalent de 32 millions de tonnes (avec une densité moyenne de 1,6).
En termes de disponibilité des ressources, l’approvisionnement des chantiers en sable se
fait essentiellement à partir des dunes du littoral. Cette pratique a causé d’énormes
problèmes d’érosion et de disparition de certaines plages comme celles de Tamarès (dans
la région de Casablanca) ou de Chlihat (Kénitra).
Le problème d’approvisionnement en sables du littoral se posera encore davantage pour
l’axe d’urbanisation Kénitra – Rabat – Casablanca – El Jadida.
Cette région est en effet marquée par une forte croissance de la population, notamment
urbaine, et donc par un développement important de la construction. Il s’agit d’un problème
très ancien mais qui n’a jamais été résolu de manière satisfaisante et durable. Il s’est
manifesté par une dégradation du littoral, déjà durant les années 80, et a été à l’origine d’un
arrêté du Ministère des Travaux Publics en 1986 pour interdire l’exploitation des dunes du
littoral situées au sud de Casablanca.
Suite à cette interdiction, les prélèvements se sont reportés sur des régions un peu plus
éloignées situées dans les environs de Kénitra (qui approvisionne déjà l’agglomération de
Rabat), de Settat ou d’El Jadida. Ces nouveaux circuits ne constituent pas des solutions
durables et elles présentent même quelques problèmes liés, d’une part, à la qualité, du fait
des propriétés requises pour la fabrication des bétons de bonne qualité pour la construction,
et d’autre part, aux coûts générés par les nouvelles distances de transport.
11
Le taux d’accroissement annuel moyen enregistré entre 1993 (avec 7,95 millions de m3) et 2004 (avec 11 millions de m3) n’est
cependant que de 3%.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
115
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Outre ces problèmes liés à l’exploitation des dunes qui caractérisent l’axe Kénitra –
El Jadida, l’utilisation de sable de plage est aussi important pour des zones comme
Larache – Tanger ou sur les côtes méditerranéennes (Martil, Oued Laou) en particulier.
Les problèmes des prélèvements de sable de plage se posent non seulement en termes de
dégradation de l’environnement mais aussi en termes de qualité et de pérennité des bétons
(sables riches en chlorures et n’ont pas les caractéristiques nécessaires à la fabrication des
bétons de qualité).
L’approvisionnement à partir des lits des oueds n’est pas en reste et les problèmes se
posent en terme d’exploitation anarchique et non rationnelle de ces ressources et en terme
de conséquences pour l’environnement notamment dans les zones où ces ressources sont
limitées.
Devant cette situation et pour accompagner la forte croissance du marché du sable, les
solutions résident dans l’adoption de ressources alternatives, c’est-à-dire des sables de
substitution. Les deux solutions envisagées consistent à recourir soit aux sables de dragage
soit aux sables de concassage.
Les travaux de dragage des ports, pour maintenir les profondeurs d’eau nécessaires à la
circulation des navires, engendrent l’extraction de sables dont la qualité est variable d’un
port à l’autre. Cette ressource est considérée actuellement comme une alternative plausible
aussi bien sur le plan de la qualité que sur le plan du prix de revient. Bien que le sable de
dragage ne représente actuellement que 5% du marché, les responsables de la société de
dragage (Drapor) visent 20% du marché à l’horizon 2007, soit une production de 3 millions
de m3. En terme de potentialités, le sable de dragage existe en quantité suffisante et les
estimations effectuées jusqu’en 2012 font état d’un potentiel de 8 millions de m3 dont 5
millions de m3 pour Casablanca et Tanger seulement.
Les sables de concassage constituent également une solution d avenir puisque la
ressource nécessaire à leur production est considérée comme quasiment illimitée et cette
solution présente des avantages indéniables par rapport aux autres solutions. En effet,
exploitation de ce type de sables permet de résoudre les problèmes de dégradation de
environnement générés par l exploitation des dunes et des plages par exemple ; ces
sables permettent par ailleurs d obtenir des bétons de qualité pour la construction.
un point de vue comptable et d équilibre Ressources/Emplois , on peut considérer les
importations de sables pour compléter l éventail des ressources potentielles. Toutefois, les
importations effectives concernent des sables à usage industriel. En fait, pour la
construction, le sable peut être considéré comme un produit non échangeable.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
116
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
En ce qui concerne l’approvisionnement en graviers pour la construction, le principal
problème a trait à la qualité des produits commercialisés. Ce problème n’est pas lié à la
nature de la ressource, mais il est plutôt engendré par la façon d’exploiter les carrières qui
fait que les produits proposés à la commercialisation ne répondent pas aux standards de
propreté requis pour la fabrication de bétons de qualité. Les solutions envisagées pour
améliorer la qualité des produits consistent soit en un pré-criblage avant l’entrée du
concasseur en vue d’éliminer la terre végétale déposée sur la roche soit à procéder à un
lavage des graviers avec un recyclage de l’eau utilisée.
- Evaluation de la demande
Comme on va le voir ci-dessous pour les principaux MC, les besoins directs en granulats
pour la construction en milieu urbain en 2004 sont estimés à 9,1 millions de m3 dont 4,4
Mm3 de sables et 4,7 Mm3 de gravettes. Pour apprécier ce résultat et dans un objectif de
recoupement, nous allons le confronter à une autre estimation, également indirecte, mais
basée sur d’autres paramètres et d’autres hypothèses.
Partant d’une consommation globale en ciment de 9,8 millions de tonnes en 2004 et du fait
que 1 m3 de béton nécessite 350 kg de ciment et 1,9 tonnes de granulats, les besoins en
granulats sont évalués à un peu plus de 53 millions de tonnes, soit près de 33,2 Mm3.
Avant de comparer ce résultat au précédent, signalons que cette deuxième estimation
comprend aussi bien les besoins du bâtiment (directs et indirects, milieu urbain et milieu
rural) que ceux des travaux publics. Si l’on considère que la part des travaux publics dans la
consommation du ciment est de 10,5%12, les besoins du bâtiment en granulats sont évalués
à 29,8 Mm3. De ce volume, il faudrait déduire la part destinée à la construction en milieu
rural, estimée en 2004 à 13,6%.13
Par conséquent, en milieu urbain les besoins (directs et indirects) du bâtiment en granulats
sont estimés à 25,7 Mm3 en 2004. Or, cette quantité correspond aux besoins des secteurs
réglementaire et non réglementaire ; ce dernier représente environ 30% en nombre de
logements, soit près de 25% en besoins en MC les plus courants. Les besoins (directs et
indirects) du bâtiment réglementaire en granulats sont donc estimés à 19,3 Mm3 ; cette
dernière estimation comprend les besoins directs des chantiers ainsi que les besoins des
fabricants de matériaux de construction en granulats.
Compte tenu de ces calculs, on peut considérer que les besoins directs en granulats pour la
construction en milieu urbain dans le secteur réglementaire sont compris entre 9 et 13
millions de m3.14
12
Association Professionnelle des Cimentiers (APC), Publication 2000/2001 ; l’estimation est une moyenne sur la période 19971999.
13
Cette hypothèse est déduite de celle retenue dans le document précité du Ministère des Travaux Publics relatif à l’Etude de
l’approvisionnement des chantiers en matériaux de construction et autres produits industriels et semi-industriels, Etude sectorielle
N° 5 : Les sables et graviers, octobre 1994, page 5.15. Les auteurs estiment en effet à 5 millions de tonnes la consommation de
granulats en milieu rural sur une consommation globale évaluée à 32,5 millions de tonnes, soit l’équivalent de 15,3%. Par
ailleurs, en considérant le phénomène d’urbanisation dont le taux est passé de 51,5% en 1994 à 55,1% en 2004, on estime que la
part du milieu rural devrait baisser pour atteindre 13,6% en 2004.
14
On suppose que le tiers des besoins globaux passe par les fabricants de matériaux de construction.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
117
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
B- MARBRE
L’exploitation de carrière de marbre consiste à extraire et à produire des blocs de marbre ou
de granit destinés à être transformés sous formes de tranches, de carreaux, voire débités
en produits spécifiques au besoin du client. Plus de 70% des entreprises structurées du
secteur sont intégrées en amont et interviennent sur le segment de l’extraction.
La quantité des blocs extraits annuellement avoisine les 210.000 tonnes. Cette quantité
reste négligeable par rapport aux réserves et gisements de marbre et de granit dont recèle
le sol marocain.
Les réserves du Maroc en blocs de marbre en effet sont estimées par le BRPM (Bureau de
Recherche et de Participation Minière) à 1,1 milliards de m3, dont 700 millions de m3 dans le
Maroc central, 300 millions de m3 dans l’Anti-Atlas et le Haut Atlas.
Le pays abrite une diversité de marbres que l’on peut selon les catégories suivantes :
• Calcaire marmorisé
• Calcaire brèche
• Calcaire fossilifère
• Calcaire serpentine
• Onyx calcaire
• Travertin
• Granite
• Diorite
• Basalte
Selon le Ministère de l’Energie et des Mines, les gisements exploités pour l’extraction du
marbre sont consignés dans le tableau suivant qui présentent certaines de leurs principales
caractéristiques.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
118
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 72 : Gisements exploités pour l extraction du marbre
Désignation
technique
Désignation
commerciale
lieu
1
Calacaire blanc
Blanc de Lakhssas
Tiznit
2
Calcaire veiné
Calcaire blanc tigré
Skyros marocain
khouribga
Zaiane
Kénitra
Ouled Ykem
Rabat
Gris de Tiflet
Khémisset
Violet mauresque
Rabat
Gris perlé
Rabat
Noir veiné
Rabat
Noir atlantique
Rabat
Vert de Nekob
Ouarzazate
Vert d’Ait Ahmed
Fleur de pêcher Africain
Agadir
12
Calcaire gris rose
perle
Calcaire gris rose
perle
13
Calcaire rose
14
3
4
5
6
7
8
9
10
11
Calcaire gris
Calcaire noir violacé
Calcaire gris
Calcaire noir
Antique
Calcaire noir
homogène
Calcaire serpentinisé
Calcaire serpentinisé
Potentiel
estimé
Important
24-Mt
9 M m3
25 Mt
12,5 M m3
28 Mt
8 M m3
4,2 Mt
1,6 M m3
18 Mt
7 M m3
18 Mt
7 M m3
21 Mt
8 M m3
18 Mt
7 M m3
27 Kt
10.000 m3
Rabat
ND
18 Mt
7 M m3
Rose tacheté de
Lakhssas
Tiznit
Importantes
Calcaire rose
Rose de Bleida
Ouarzazate
Importantes
15
Calcaire rose
Tiznit
Importantes
16
Calcaire rouge
Rose de Lakhssas
Fleur de pêcher de
Souss
Ouarzazate
Importantes
17
Amagour impérial
Taroudant
18
Calcaire rouge
Calcaire rouge à
aspect granité
Rouge granité
Rabat
Importantes
300 kt
120.000 m3
19
onyx
Taroudant
ND
20
Travertin
Onyx de tafemt
Travertin de volubilis
Fès-Sefrou
ND
21
22
23
Travertin
onyx
Travertin jaune rose
24
Travertin
25
Onyx calcaire
26
Calcaire fossilifère
Travertin de Kourkouda
Onyx d’afra Skoura
Travertin de Boujad
Ouarzazate
Ouarzazate
Khouribga
ND
54,5 kt
20.000 m3
importantes
Travertin doré de
Bouskoura
Onyx de Béni Mellal
Bouskoura
1452 Mt
600 M m3
Béni-Mellal
ND
Marbre d’Erfoud
Errachidia
1,6 Mt
Qualité
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis,
Beau, polis,
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistance
douteuse aux intempéries
Beau, polis, résistant aux
intempéries
Beau, polis, résistance
douteuse aux intempéries
600.000 m3
27
Calcaire fossilifère
Marbre de TAZZARINE
Ouarzazate
1,4 M m3
Beau, polis, résistance
douteuse aux intempéries
Usage pressenti
Revêtement, Granito
Revêtement, Granito
Revêtement, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, uvre d’art, Granito
Revêtement, Granito
Revêtement, Granito
Revêtement, Granito
Façades intérieures et extérieures,
Granito
Revêtement
Revêtement, uvre d’art, Granito
Murs et façades extérieures
Murs et façades
Revêtement
Murs et façades extérieures
Revêtement
Isolant thermique, plaques
décoratives, mur à parement
Murs et façades extérieures,
uvre d’art
Murs et façades extérieures,
uvre d’art
Murs et façades extérieures,
uvre d’art
540 kt
Source : Etude d analyse du potentiel de la branche «Pierre dimensionnelle» - Réalisée pour le compte de Euro Maroc Entreprise et du
Ministère du Commerce et l Industrie, par P.G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache (2003).
(*) : M : Millions t : tonnes
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
119
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Ces gisements ne sont pas tous exploités actuellement, et durant les deux dernières
décennies, presque la moitié des carrières exploitées en 1987 ont été arrêtées
essentiellement pour des raisons économiques (rentabilité faible).
En revanche, de nouvelles carrières ont été ouvertes (notamment pour le travertin, le
marbre noir type portoro et le calcaire jaune).
Malgré le potentiel du secteur du marbre, sa valorisation reste peu significative comme l’a
attesté la proportion des exportations des blocs de marbres à l’état brut qui a représenté
80% du volume des exportations globales de marbre en 2002.
Paradoxalement, le niveau des importations de carreaux et de tranches poursuit une
tendance fortement haussière stimulée par l’ouverture du Maroc sur l’union européenne.
Cette situation paradoxale semble inhérente à une combinaison de facteurs liés aux aspects
suivants :
• Une législation dépassée limitant le dynamisme industriel du secteur et ne
fournissant pas la visibilité nécessaire aux investisseurs ;
• Une infrastructure inadéquate (réseau routier, réseaux de distribution d’eau et
d’électricité, etc.) ;
• Des frais portuaires dissuasifs à l’exportation ;
• Une absence prolongée d’un cadre associatif stimulant la concertation et le progrès
collectif du secteur du marbre, et ce malgré l’existence d’une structure créée il y a
plusieurs années.
- Evaluation de la demande
Comme on va le voir ci-dessous pour les principaux MC, les besoins en marbre pour la
construction en milieu urbain en 2004 sont estimés à 431.000 m² dont 309.000 m² pour le
marbre local et 122.000 m² pour le marbre importé.
Cette demande est en hausse de 13,4% par rapport aux besoins en marbre estimés pour
l’année 2003.
C- INDUSTRIE CERAMIQUE ET EXPLOITATION DES CARRIERES D ARGILE
Le Maroc dispose d’un potentiel de gisements d’argiles, de sables siliceux et de matériaux
feldspathiques dont il est possible d’affirmer que leurs réserves sont suffisamment prouvées
pour assurer l’alimentation totale ou partielle d’une industrie de produits céramiques.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
120
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Le tableau suivant présente quelques gisements d’argile exploités :
Tableau 73 : Quelques gisements exploités
Désignation
Argiles kaoliniques
Argile de Tarchicht
Argiles Hauterviennes
Marnes tertiaires
Argile de Tétouan
Argile Skhour Rhamna
Argile de Mehdia Ouled Abou
Localisation
Provinces de Khémisset et de Tiznit
Sud Atlas
Safi
Salé, Fès, Meknès
Tétouan
Entre Settat et Marrakech
Entre Settat et Marrakech
Source : Ministère de l énergie et des mines Direction de la géologie (1987).
L’exploitation des gisements d’argile reste individuelle et ne permet pas aux industries
céramiques d’atteindre des niveaux d’efficacité satisfaisants ni d’obtenir la qualité requise.
En effet, en dehors de l’argile de Safi, cuisant rouge, les argiles de Tarchicht comme ceux
des Marnes tertiaires se caractérisent par des problèmes de couleur, par la faiblesse de la
plasticité et par des niveaux élevés d’impuretés.
Pour faire face à ces obstacles, les industries du sanitaire font appel aux importations
d’argiles en Big bag alors que les fabricants de carreaux recherchent avec plus ou moins
des difficultés à exploiter des gisements propres.
L’exploitation individuelle des gisements d’argile se traduit par des prix de revient élevés.
Pour une meilleure valorisation, cette exploitation gagnerait à être mutualisée et permettrait
ainsi de réduire de manière substantielle les coûts d’exploitation.
Par ailleurs, l’exploitation des carrières d’argile tombe, du fait d’un flou législatif, tantôt sous
le régime de l’exploitation des carrières et tantôt sous le code minier de 1951. Ce dernier
stipule que les mines sont sous le régime de la domanialité. Elles constituent une richesse
nationale et appartiennent donc au domaine privé de l’Etat.
Le régime des carrières rend le coût d’exploitation prohibitif puisqu’il est indexé sur les
volumes extraits, tandis que le régime des mines prévoit un montant annuel forfaitaire pour
l’exploitation de la mine dans le respect de la loi et de la légalité.
- Evaluation de la demande
Comme on va le voir ci-dessous pour les principaux MC, les besoins en matériaux de
construction en céramique pour la construction en milieu urbain en 2004 sont estimés à
4,75 millions de m² pour les carreaux granitos, 9,68 millions de m² pour les carreaux en
faïence, 8,99 millions de m² pour les carreaux grès et 14,04 millions de ml pour les plinthes
en marmorite. Globalement, cette demande intérieure en matériaux de construction en
céramique est en hausse par rapport à 2003, les taux d’accroissement étant compris entre
8% et 11% selon les produits.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
121
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
IV.2 PRODUITS INDUSTRIELS ET SEMI INDUSTRIELS
-
offre
L’offre de produits industriels et semi industriels comprend la production des fabricants des
matériaux de construction répertoriés et suivis dans le cadre des statistiques du ministère
du Commerce et de l’Industrie ainsi que les importations issues des statistiques de l’Office
des Changes.
En ce qui concerne les produits industriels et semi industriels fabriqués localement, le
tableau suivant présente le niveau de production ainsi que la capacité de production des
fabricants de ces matériaux.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
122
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 74 : Production industrielle de MC (2000)
Libellé
MENUISERIE EN BOIS POUR BATIMENT
PORTES EN BOIS
FENETRES EN BOIS
CHASSIS DE PORTE ET FENETRE EN BOIS
RIDEAUX EN BOIS
STORES EN BOIS
ELEMENTS DE MENUISERIE ET DE CHARPENTE EN BOIS
PLACARDS EN BOIS
CHARPENTE EN BOIS
PEINTURES ET VERNIS EN PHASE AQUEUSE
PEINTURES ET VERNIS EN MILIEU NON AQUEUX
DILUENTS
DILUENT POUR PEINTURE
SOLVANTS
MASTICS
PATES
PROFILES EN MATIERES PLASTIQUES
TUBES ET TUYAUX SOUPLES EN MATIERES PLASTIQUES
RACCORDS EN MATIERES PLASTIQUES
TUYAUTERIES ET ACCESSOIRES EN PLASTIQUE
GAINES EN MATIERES PLASTIQUES
REVETEMENTS EN MATIERES PLASTIQUES
MENUISERIES DE BATIMENT EN MATIERES PLASTIQUES
ARTICLES DIVERS EN MATIERES PLASTIQUES POUR LE BATIMENT
MOULAGES EN VERRE POUR LE BATIMENT
APPAREILS SANITAIRES EN CERAMIQUE
BAIGNOIRES EN CERAMIQUE
LAVABO EN PORCELAINE
EVIERS EN CERAMIQUE
BIDETS EN CERAMIQUE
CUVETTES EN WATER CLOSET
COLONNES EN CERAMIQUE
AUTRES MATERIAUX CERAMIQUES REFRACTAIRES
BRIQUES REFRACTAIRES
CARREAUX EN CERAMIQUE
ZELLIJ FASSI
BRIQUES EN TERRE CUITE
TUILES EN TERRE CUITE
CIMENTS BROYES
CHAUX
PLATRE
MATERIAUX DE CONSTRUCTION EN BETON
CARREAUX EN CIMENT
AGGLOMERES EN CIMENT
DALLES EN CIMENT
TUILES EN BETON
BUSES EN CIMENT
HOURDIS EN CIMENT
Unité
Capacité de
production
Quantité
produite
Taux
d'utilisation de
la capacité
M3
M3
M3
M3
M3
UNITE
M3
M3
M3
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
1000 M2
TONNE
UNITE
UNITE
UNITE
UNITE
UNITE
UNITE
TONNE
TONNE
1000 M2
1000 M2
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
34 914
11 004 947
9 886
16 128
562
3 057
104 715
5 247
2 369
178 933
1 000
2 299
100
988
3 200
204
1 370
59 861
630
185
4 845
189
1 687
2 332
226
7 457
26 000
700 000
29 600
100 000
200 000
350 000
2 367
132 500
21 962
600
2 660 034
243
11 071 500
4 700
322 199
312 798
162 211
1 018 045
10 812
140
545 825
430 031
13 908
5 502 162
4 591
11 282
189
2 082
37 434
1 607
675
88 200
29
1 713
26
140
470
53
223
30 644
401
96
3 050
124
890
1 338
129
5 800
3 750
645 789
12 092
83 137
170 816
317 559
1 200
64 314
17 183
465
1 448 702
173
7 746 673
3 391
258 399
171 071
56 754
405 591
2 826
40
197 574
179 025
39.8%
50.0%
46.4%
70.0%
33.6%
68.1%
35.7%
30.6%
28.5%
49.3%
2.9%
74.5%
26.0%
14.2%
14.7%
26.0%
16.3%
51.2%
63.7%
51.9%
63.0%
65.6%
52.8%
57.4%
57.1%
77.8%
14.4%
92.3%
40.9%
83.1%
85.4%
90.7%
50.7%
48.5%
78.2%
77.5%
54.5%
71.2%
70.0%
72.1%
80.2%
54.7%
35.0%
39.8%
26.1%
28.6%
36.2%
41.6%
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
123
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Libellé
Unité
Capacité de
production
Quantité
produite
Taux
d'utilisation de
la capacité
CANAUX EN CIMENT
BLOCS EN CIMENT
ELEMENTS PREFABRIQUES EN BETON POUR LA CONSTRUCTION
BORDURES DE TROTTOIR EN CIMENT
TUYAUX EN BETON
OUVRAGES EN AMIANTE CIMENT
PLAQUES POUR TOITURE EN AMIANTE CIMENT
CARREAUX EN AMIANTE CIMENT
TUYAUX EN AMIANTE CIMENT
PLATRE MOULE
SABLE
GRAVETTE
OUVRAGES EN MARBRE OU EN TRAVERTIN
CARREAUX EN MARBRE
OUVRAGES EN AUTRES PIERRES
BORDURE DU TROTTOIR EN GRANITE
TUYAUTERIE ET ACCESSOIRES
AUTRES TUBES EN ACIER
ACCESSOIRES DE TUYAUTERIE EN ACIER
RACCORD DE TUYAUX
CONSTRUCTIONS METALLIQUES PREFABRIQUEES
ELEMENTS METALLIQUES PREFABRIQUEES
OSSATURES METALLIQUES
CHARPENTES METALLIQUES
MENUISERIES ET FERMETURES METALLIQUES
COFFRET POUR COMPTOIR ELECTRIQUE
PORTES METALLIQUES
CADRES,CHASSIS &FENETRES METALLIQUES
PERSIENNES
STORES METALLIQUES
RIDEAUX METALLIQUES
QUINCAILLERIE DE BATIMENT
VERROUX
FERRURES
POIGNETS & PAUMELLES
CHARNIERES
LOQUETAUX
AUTRES ACCESSOIRES VOLET ROULANT
CABLES EN FIL NON ISOLES
GRILLAGES ET TOILES METALLIQUES
GRILLAGES EN FIL METALLIQUES
TREILLIS SOUDE ET ARMATURE POUR BETON
EVIERS METALLIQUES
ROBINETTERIE SANITAIRE & ACCESSOIRES
ROBINETTERIE
Source : Ministère du Commerce et de l Industrie
TONNE
TONNE
1000 M2
TONNE
TONNE
TONNE
1000 M²
1000 M²
TONNE
TONNE
M3
M3
M2
1000 M2
1000 M2
UNITE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
1000 U
1000 U
1000 U
1000 U
1000 U
1000 U
1000 U
TONNE
TONNE
TONNE
TONNE
1000 U
TONNE
1000 U
1 566
9 668
15 927
37 433
265 220
30
25 000
1 500
15 000
21 200
362 527
741 338
1 269 744
652
4 020
2 000
2 350
120 110
157
159
48 861
5 999
385
153 704
18 594
2 092
1 427 892
23 206
940
1 455
646
28 433
1 280
7
9 656
440
200
200
200
8 875
2 453
33 100
20
3712
2846
529
5 016
6 475
14 490
67 656
15
20 709
486
11 388
16 200
229 508
364 076
629 817
103
1 869
1 500
1 749
75 429
64
89
25 647
4 713
57
47 094
8 129
798
714 091
5 194
610
847
345
12 797
477
7
4 702
73
33
120
100
2 975
1 073
12 449
11
2325
1427
33.8%
51.9%
40.7%
38.7%
25.5%
50.0%
82.8%
32.4%
75.9%
76.4%
63.3%
49.1%
49.6%
15.8%
46.5%
75.0%
74.4%
62.8%
40.8%
56.0%
52.5%
78.6%
14.8%
30.6%
43.7%
38.1%
50.0%
22.4%
64.9%
58.2%
53.4%
45.0%
37.3%
100.0%
48.7%
16.6%
16.5%
60.0%
50.0%
33.5%
43.7%
37.6%
55.0%
62.6%
50.1%
Ce tableau montre que les fabricants de matériaux de construction se trouvent dans des
situations contrastées selon les produits fabriqués.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
124
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Si pour certains fabricants, les capacités installées sont largement excédentaires et
permettent de faire face à un accroissement substantiel de la demande, pour d’autres en
revanche, les capacités installées, bien qu’elles ne soient pas encore saturées,
nécessitent des extensions de capacités pour faire face à d’éventuels chocs de la
demande (que ce soit pour le marché local ou pour l’exportation).
Ainsi, on peut distinguer trois catégories de matériaux selon le taux d’utilisation des
capacités de production installées :
• Matériaux avec des capacités excédentaires : il s’agit de matériaux
fabriqués par des unités industrielles ayant des taux d’utilisation de la capacité
de production inférieure à 40%. Cette catégorie concerne des produits
chimiques destinés au bâtiment comme la peinture, les solvants et les
mastics. Cette catégorie concerne également des produits de la menuiserie
en bois et certains produits à base de ciment (dalles, tuiles, canaux, carreaux,
buses).
• Matériaux avec des capacités potentiellement insuffisantes : il s’agit de
matériaux fabriqués par des unités industrielles ayant des taux d’utilisation de
la capacité de production élevés, supérieurs à 70%. Cette catégorie concerne
essentiellement des matériaux de construction en céramique ainsi que le
plâtre, la chaux, les éléments métalliques préfabriqués, les tuiles en terre cuite
et les ciments.
• Matériaux avec des capacités intermédiaires : il s’agit des matériaux
fabriqués par des unités industrielles ayant des taux d’utilisation de la capacité
de production compris entre 40% et 70%. Cette catégorie concerne des
produits de la menuiserie métallique ou en plastic, de la quincaillerie pour le
bâtiment, les briques en terre cuite, la robinetterie et les matériaux de
construction en béton.
- La demande
La détermination de la demande en matériaux de construction consiste en l’évaluation du
coût de construction du bâtiment réparti selon les composantes et selon le type de
construction. Son élaboration s’est effectuée en plusieurs étapes dont les principales
sont les suivantes :
• Constitution des séries relatives aux autorisations de construire à partir des
données de la Direction de la Statistique (superficies de planchers, valeurs
prévues, …) par type de construction.
• Introduction des coefficients de redressements.
• Extraction du coût de main d’ uvre des valeurs de construction.
• Introduction de la matrice des probabilités d’achèvement.
• Calcul de la valeur de la production de bâtiments par type de construction.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
125
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
• Introduction de la matrice des coefficients techniques des coûts de production
par composante et par type de construction.
• Répartition de la valeur de la production de logements par type de
construction selon les différentes composantes.
Les résultats relatifs à ces étapes sont présentés dans les tableaux ci-dessous.
Le tableau ci-après donne les coefficients de redressement retenus pour corriger les
données de base (sur les valeurs) telles qu’elles sont publiées par la Direction de la
Statistique.
Ces redressements, issus de travaux antérieurs (Etude de détermination des flux de
production de logements au Maroc, 1995), se justifient par les faits suivants :
- La couverture n’est pas totale : Toutes les communes urbaines ne
transmettent pas l’ensemble des déclarations relatives aux autorisations de
construire ;
- Même pour les communes transmettant régulièrement les fiches en question,
des écarts ont été identifiés entre les statistiques obtenues à partir des
registres des communes et les résultats de la Direction de la Statistique.
- La tendance à sous-déclarer les valeurs des coûts de construction de la part
des demandeurs d’autorisations.
Les coefficients retenus pour la période 2000 – 2003 sont obtenus par interpolation des
coefficients observés en 1993 et ceux fixés comme objectifs à l’horizon 2012.
A cet horizon, on considère en effet que le système de collecte et de traitement des
autorisations de construire permettra de réduire les écarts entre la réalité et les
statistiques sur les autorisations de construire. Un coefficient de 1,05 est toutefois retenu
puisqu’il subsistera toujours des biais.
Tableau 75: Coefficients de redressements des données sur les autorisations de construire
Maison Marocaine
Année
Villa
Immeuble
Ensemble
1993
1.37
1.41
1.34
1.37
2000
1.242
1.265
1.225
1.242
2001
1.225
1.245
1.209
1.225
2002
1.208
1.226
1.194
1.208
2003
1.191
1.207
1.179
1.191
2004
1.174
1.189
1.164
1.174
2005
1.158
1.170
1.149
1.158
2012
1.05
1.05
1.05
1.05
Source : Etude sur le processus de production de logements, 1994 et Elaboration AREA (2004)
Le tableau ci-après présente, pour chaque type de construction, l’estimation de la valeur
de la production de logements achevés en 2003 compte tenu d’un échéancier de
réalisation moyen et des redressements effectués sur les données de base.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
126
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les valeurs de production de bâtiments en 2003 ainsi évaluées contiennent la part de la
rémunération de la main d’ uvre qu’il va falloir défalquer pour obtenir en première
approximation la valeur des matériaux de construction utilisés à la fois pour la
construction du cadre bâti et pour les travaux de viabilisation et de raccordement aux
réseaux divers (aménagements extérieurs).
Tableau 76 : Estimation de la valeur des matériaux de construction pour le bâtiment en 2003 En 1000 DH
Type
Villa
Immeuble
Maison marocaine
Constructions non destinées à l'habitat
Ensemble
Valeur prévue
totale
2 230 960
9 811 729
9 356 588
2 999 296
24 398 573
Part des
matériaux
74%
69%
73%
70%
Valeur prévue des
matériaux
1 654 860
6 795 902
6 820 278
2 105 417
17 376 458
Source : Annuaires Statistiques + Etude sur le processus de production de logements, 1994 Ministère de l Habitat + Elaboration AREA
(2004)
Les données relatives à la part des matériaux présentées dans ce tableau proviennent
de l’étude sur le processus de production de logements au Maroc (1994) qui donne ces
parts pour le gros uvre et pour le second uvre pour chaque type de construction.
La valeur globale des matériaux de construction évaluée ci-dessus est utilisée par la
suite avec les matrices des coefficients techniques donnant la part de chaque composant
dans le coût de la construction (par type).
Autrement dit, l’application de ces matrices à la valeur globale de construction de
bâtiments permet de répartir ce coût global selon les composantes et par type de
construction. Les valeurs ainsi obtenues sont divisées par les prix unitaires et permettent
d’évaluer les quantités demandées par le bâtiment en 2003. Le tableau suivant présente
ces estimations.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
127
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 77 : Estimation des quantités pour certains matériaux de construction pour le bâtiment en 2003
ARTICLE
Ciment
Acier
Sables Mer / Oued / Concassage
Agrégats Gravette 5/15.15/25
Moellons Pierres
Briques creuses 6T 7x15x28
Briques réfractaires 3x11x22
Tuiles Artisanales
Agglomérés 15/20/50
Buse en béton comprimé Diam 200
Bordures T2
Poutres préfabriqués
Hourdis 15/20/50
Bitume
Cartons bitumés 27S
Chaux sac / 40 kg Gros (constr.)
Sapin rouge 2ème choix
Contre plaqué
Aluminium/Métal
Volet roulant Bois, Alu, PVC
Canalisation acier galvanisé Diam 15/21
Tuyaux en PVC Diam 50
Tuyaux Diam 10/12
Robinetterie Standard
Marbre local Gris Tiflet
Marbre importé Qual.moyenne
Car. Granito 30x30
Plinthe Marmorite
Carreaux faïence 15x15
Carreau de grès
Zelliges Qua. Moyenne
Beijmat Qua. Moyenne
Unité
Tonne
kg
m3
m3
m3
Unité
Unité
Unité
Unité
ml
ml
ml
Unité
kg
m²
Sac
m3
m²
m²
m²
ml
ml
ml
Unité
m²
m²
m²
ml
m²
m²
m²
m²
PM 03(en Dh)
973.12
5.69
109.89
137.53
106.04
1.32
6.91
0.78
3.31
20.38
31.80
61.72
3.83
5.54
10.74
51.51
4370.84
50.94
1078.26
650.77
12.34
9.04
20.59
580.38
475.31
736.27
74.04
10.06
63.89
72.31
122.51
112.91
Quantité demandée
par le bâtiment
7 933 722
216 369 442
3 882 162
4 307 112
2 102 218
1 055 916 698
17 938 768
45 124 628
188 213 672
5 050 780
750 978
6 881 254
226 682 872
29 018 198
31 728 499
5 254 006
118 876
7 386 744
925 132
283 825
5 256 343
24 954 325
5 890 132
258 273
272 340
107 758
4 280 036
12 767 860
8 975 792
8 105 370
513 987
557 698
Source : Elaboration AREA
PM 03 : Prix moyen en 2003
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
128
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
V. DETERMINATION DE L’IMPACT DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION SUR LES COUTS DE
LA CONSTRUCTION AU MAROC ET L’ELABORATION DE MESURES VISANT A REDUIRE
L’IMPORTANCE DE CET IMPACT.
La plupart des actions en matière de développement de l’habitat sont axées sur la
réduction des coûts d’accès au logement. Comme cela a été souligné à plusieurs
reprises dans les différents travaux ou les différentes manifestations, le développement
de la construction de logements passe nécessairement par la maîtrise des coûts des
matériaux de construction.
Ces derniers constituent en effet une des composantes de taille qui participe à la
dynamique du secteur immobilier. C’est dans l’objectif de contribuer au développement
d’outils d’aide à la décision dans ce domaine que nous proposons d’évaluer l’impact des
coûts des MC sur les coûts de la construction.
L’approche retenue à cet effet est similaire à celle présentée ci-dessus pour évaluer la
demande en MC. En outre, la structure des coûts de construction pour les trois
catégories de logements (Villa, Immeuble, Habitation Marocaine) a été utilisée pour
évaluer l’impact d’une variation des prix de certains matériaux sur le coût global de la
construction.
Prenant en considération les résultats de certains travaux en matière d’évaluation
d’impact des coûts de construction sur la demande en logements 15 , il est possible
d’évaluer l’impact d’une variation des prix de certains matériaux sur la demande en
logements.
Le tableau suivant présente des simulations permettant d’évaluer l’impact d’une variation
des prix des MC à la fois sur les coûts de construction par type d’habitat et sur la
variation du nombre de logements, toutes choses étant égales par ailleurs.
L’exemple retenu dans ce tableau considère trois simulations de baisses (du fait des
types de relations utilisées, l’impact d’une hausse est symétrique) :
- La première concerne une baisse des prix de 10% pour l’ensemble des MC ;
- la deuxième simulation évalue l’impact d’une baisse du prix du ciment de 10%
(elle suppose qu’il existe un mécanisme de transmission de cette baisse sur
les MC utilisant le ciment comme input) ;
- la troisième simulation permet d’évaluer l’impact d’une réduction des coûts
des MC dits exposés (au marché mondial), c’est-à-dire ceux que le Maroc a
importé de manière substantielle durant les trois dernières années.
15
Etude sur la balance économique liant le secteur de l’habitat au reste de l’économie, phase 2, en cours.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
129
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Ainsi par exemple, une réduction des prix de l’ensemble des matériaux de construction
de 10% se traduirait par une réduction des coûts de construction de 6,9% à 7,4% selon
le type d’habitat et par une augmentation du nombre de logements de 10 171 unités.
Une augmentation du prix du ciment de 10% aurait un impact négatif sur le coût de
construction qui augmenterait de 1,6% pour la Maison Marocaine et de 1,1% pour un
appartement et il se traduirait par une baisse de la demande en logements de près de
2000 unités, toutes choses étant égales par ailleurs.
Les tableaux suivants présentent des simulations permettant d’évaluer l’impact d’une
variation des prix des MC à la fois sur les coûts de construction par type d’habitat et sur
la variation du nombre de logements induits par ces variations de coûts, toutes choses
étant égales par ailleurs. Chacun de ces tableaux présente les résultats relatifs à trois
types de simulations :
- La première concerne l’évaluation de l’impact d’une variation des prix de
l’ensemble des MC (première colonne des résultats) ;
- la deuxième simulation évalue l’impact d’une variation du prix du ciment (elle
suppose par ailleurs qu’il existe un mécanisme de transmission de cette
baisse sur les prix des MC utilisant le ciment comme input) ;
- la troisième simulation permet d’évaluer l’impact d’une variation des coûts des
MC dits exposés (au marché mondial), c’est-à-dire ceux que le Maroc a
importé de manière substantielle durant les trois dernières années.
Les variations simulées peuvent être soit des hausses soit de baisses des prix des MC.
Mais du fait des types de relations utilisées, l’impact d’une hausse est symétrique à celui
d’une baisse avec le même taux.
Ainsi le tableau suivant présente les résultats de ces trois types de simulations
correspondant à une baisse des prix des MC de 10%.
Tableau 78 : Evaluation d impacts des prix des MC (simulation d une baisse de 10%)
Variations (baisses de 10%)
Prix du ciment
Prix des MC
Coûts de
construction
(y.c. m.o.)
Villa
Immeuble
M.Marocaine
- 7,4%
- 6,9%
- 7,3%
-1,2%
-1,1%
-1,6%
Prix des produits
exposés
-6,1%
-6,0%
-5,6%
Nombre de
logements
Villa
Immeuble
M.Marocaine
Ensemble
424
3 905
5 842
10 171
71
635
1 286
1 992
350
3 362
4 459
8 171
Source : Elaboration AREA
La première colonne de résultats donne l’impact d’une réduction de 10% des prix de
l’ensemble des matériaux de construction. Cette baisse se traduirait par une réduction
des coûts de construction respectivement de 7,4% pour le type ‘‘Villa’’, de 6,9% pour le
type ‘‘Immeuble’’ et de 7,3% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
130
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Cette première colonne donne également l’impact de cette baisse de 10% des prix de
l’ensemble des matériaux de construction sur la variation du nombre de logements ; ce
dernier devrait augmenter de 10.171 unités, toutes choses étant égales par ailleurs, dont
5.842 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 3.905 unités de type‘‘Immeuble’’ et 424 unités
de type ‘‘Villa’’.
La deuxième colonne de résultats concerne l’impact d’une réduction de 10% du prix du
ciment. Cette baisse se traduirait par une réduction des coûts de construction
respectivement de 1,2% pour le type ‘‘Villa’’, de 1,1% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de
1,6% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne évalue également
l’impact de cette baisse de 10% du prix du ciment sur la variation du nombre de
logements ; ce dernier devrait augmenter de 1.992 unités dont 1.286 unités de type
‘‘Maison Marocaine’’, 635 unités de type‘‘Immeuble’’ et 71 unités de type ‘‘Villa’’.
La troisième colonne de résultats enfin évalue l’impact d’une réduction de 10% du prix
des MC exposés au marché mondial. Cette réduction se traduirait par une baisse des
coûts de construction respectivement de 6,1% pour le type ‘‘Villa’’, de 6% pour le type
‘‘Immeuble’’ et de 5,6% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne
évalue également l’impact de cette baisse de 10% du prix des MC exposés au marché
mondial sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait augmenter de 8.171
unités dont 4.459 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 3.362 unités de type‘‘Immeuble’’ et
350 unités de type ‘‘Villa’’.
Le tableau suivant présente les résultats des trois types de simulations correspondant à
une hausse des prix des MC de 5%.
Tableau 79 : Evaluation d impacts des prix des MC (simulation d une hausse de 5%)
Variations (hausse de 5%)
Prix du ciment
Prix des MC
Coûts de
construction
(y.c. m.o.)
Villa
Immeuble
M.Marocaine
3,7%
3,5%
3,6%
0,6%
0,6%
0,8%
Prix des produits
exposés
3,1%
3%
2,8%
Nombre de
logements
Villa
Immeuble
M.Marocaine
Ensemble
- 212
- 1953
- 2921
- 5086
- 36
- 317
- 643
- 996
- 175
- 1681
- 2230
- 4085
Source : Elaboration AREA
Dans ce tableau, la première colonne de résultats donne l’impact d’une augmentation de
5% des prix de l’ensemble des matériaux de construction.
Cette augmentation se traduirait par une hausse des coûts de construction
respectivement de 3,7% pour le type ‘‘Villa’’, de 3,5% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de
3,6% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
131
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Cette première colonne présente également l’impact de cette augmentation de 5% des
prix de l’ensemble des matériaux de construction sur la variation du nombre de
logements ; ce dernier devrait baisser de 5.086 unités, par rapport au flux correspondant
à une tendance ‘‘normale’’, c’est-à-dire toutes choses étant égales par ailleurs, dont
2.921 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 1.953 unités de type‘‘Immeuble’’ et 212 unités
de type ‘‘Villa’’.
La deuxième colonne de résultats concerne l’impact d’une augmentation de 5% du prix
du ciment. Cette hausse se traduirait par une hausse des coûts de construction
respectivement de 0,6% pour le type ‘‘Villa’’, de 0,6% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de
0,8% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne évalue également
l’impact de cette hausse de 5% du prix du ciment sur la variation du nombre de
logements ; ce dernier devrait baisser de 996 unités dont 643 unités de type ‘‘Maison
Marocaine’’, 317 unités de type‘‘Immeuble’’ et 36 unités de type ‘‘Villa’’.
La troisième colonne de résultats enfin évalue l’impact d’une hausse de 5% du prix des
MC exposés au marché mondial. Cette hausse se traduirait par une augmentation des
coûts de construction respectivement de 3,1% pour le type ‘‘Villa’’, de 3% pour le type
‘‘Immeuble’’ et de 2,8% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne
évalue également l’impact de cette hausse de 5% du prix des MC exposés au marché
mondial sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait baisser de 4.085
unités dont 2.230 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 1.681 unités de type‘‘Immeuble’’ et
175 unités de type ‘‘Villa’’.
Le tableau suivant présente les résultats des trois types de simulations correspondant à
une hausse des prix des MC de 10%.
Tableau 80: Evaluation d impacts des prix des MC (simulation d une hausse de 10%)
Variations (hausse de 10%)
Prix du ciment
Prix des MC
Coûts de
construction
(y.c. m.o.)
Villa
Immeuble
M.Marocaine
Villa
Immeuble
M.Marocaine
Ensemble
Source : Elaboration AREA
Nombre de
logements
7,4%
6,9%
7,3%
1,2%
1,1%
1,6%
Prix des produits
exposés
6,1%
6,0%
5,6%
- 424
- 3 905
- 5 842
- 10 171
- 71
- 635
- 1 286
- 1 992
- 350
- 3 362
- 4 459
- 8 171
Les résultats présentés dans ce tableau sont donnés à titre d’illustration et montrent que
les impacts sont parfaitement symétriques à ceux d’une baisse de 10% présentés dans
le tableau 78 ci-dessus.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
132
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Le tableau suivant présente les résultats des trois types de simulations correspondant à
une hausse des prix des MC de 20%.
Tableau 81 : Evaluation d impacts des prix des MC (simulation d une hausse de 20%)
Variations (hausse de 20%)
Prix du ciment
Prix des MC
Coûts de
construction
(y.c. m.o.)
Villa
Immeuble
M.Marocaine
Villa
Immeuble
M.Marocaine
Ensemble
Source : Elaboration AREA
Nombre de
logements
14,8%
13,9%
14,6%
2,5%
2,3%
3,2%
Prix des produits
exposés
12,2%
11,9%
11,1%
- 848
- 7811
- 11 684
- 20 343
- 143
- 1270
- 2571
- 3984
- 699
- 6724
- 8918
- 16341
Dans ce tableau, la première colonne de résultats donne l’impact d’une augmentation de
20% des prix de l’ensemble des matériaux de construction. Cette augmentation se
traduirait par une hausse des coûts de construction respectivement de 14,8% pour le
type ‘‘Villa’’, de 13,9% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 14,6% pour le type ‘‘Maison
Marocaine’’. Cette première colonne présente également l’impact de cette augmentation
de 20% des prix de l’ensemble des matériaux de construction sur la variation du nombre
de logements ; ce dernier devrait baisser de 20.348 unités, par rapport au flux
correspondant à une tendance ‘‘normale’’, c’est-à-dire toutes choses étant égales par
ailleurs, dont 11.684 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 7.811 unités de
type‘‘Immeuble’’ et 848 unités de type ‘‘Villa’’.
La deuxième colonne de résultats concerne l’impact d’une augmentation de 20% du prix
du ciment. Cette hausse se traduirait par une hausse des coûts de construction
respectivement de 2,5% pour le type ‘‘Villa’’, de 2,3% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de
3,2% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne évalue également
l’impact de cette hausse de 20% du prix du ciment sur la variation du nombre de
logements ; ce dernier devrait baisser de 3.984 unités dont 2.571unités de type ‘‘Maison
Marocaine’’, 1.270 unités de type‘‘Immeuble’’ et 143 unités de type ‘‘Villa’’.
La troisième colonne de résultats enfin évalue l’impact d’une hausse de 20% du prix des
MC exposés au marché mondial. Cette hausse se traduirait par une augmentation des
coûts de construction respectivement de 12,2% pour le type ‘‘Villa’’, de 11,9% pour le
type ‘‘Immeuble’’ et de 11,1% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne
évalue également l’impact de cette hausse de 20% du prix des MC exposés au marché
mondial sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait baisser de 16.341
unités dont 8.9180 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 6.724 unités de type‘‘Immeuble’’
et 699 unités de type ‘‘Villa’’.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
133
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
VI. STRATEGIE D’ACTIONS ET PROPOSITION DE MESURES POUR RATIONALISER ET
REGULER LES AJUSTEMENTS ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE DE MATERIAUX DE
CONSTRUCTION, INDUSTRIALISATION ET OPTIMISATION
Toute stratégie d’action à entreprendre dans le secteur des matériaux de construction
doit prendre en considération les tendances actuelles de la demande des différents
matériaux ainsi que les perspectives d’évolution propre à chaque matériau.
Sur la base des études d’actualisation des prix et des différentes investigations réalisées
dans le cadre de la présente étude, il a été élaboré et évalué des estimations de la
demande actuelle en matériaux de construction.
Les perspectives d’évolution de la consommation de matériaux de construction sont
établies selon trois scénarios.
Ces derniers ont été élaborés à partir de la demande moyenne estimée pour 2004 et sur
la base d’hypothèses relatives aux tendances démographiques, aux tendances
d’utilisation de certains matériaux de construction et à la réalisation des objectifs
d’amélioration des conditions d’habitation des ménages.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
134
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 82 : Estimation des quantités pour certains matériaux de construction pour le bâtiment
2003
ARTICLE
Unité
Ciment
Acier
Sables Mer / Oued / Concassage
Agrégats Gravette 5/15.15/25
Moellons Pierres
Briques creuses 6T 7x15x28
Briques réfractaires 3x11x22
Tuiles Artisanales
Agglomérés 15/20/50
Buse en béton comprimé Diam 200
Bordures T2
Poutres préfabriqués
Hourdis 15/20/50
Bitume
Cartons bitumés 27S
Chaux sac / 40 kg Gros (constr.)
Sapin rouge 2ème choix
Contre plaqué
Aluminium/Métal
Volet roulant Bois, Alu, PVC
Canalisation acier galvanisé Diam 15/21
Tuyaux en PVC Diam 50
Tuyaux Diam 10/12
Robinetterie Standard
Marbre local Gris Tiflet
Marbre importé Qual.moyenne
Car. Granito 30x30
Plinthe Marmorite
Carreaux faïence 15x15
Carreau de grès
Zelliges Qua. Moyenne
Beijmat Qua. Moyenne
Peintures
Vitres
Béton prêt à l'emploi
Tonne
kg
m3
m3
m3
Unité
Unité
Unité
Unité
ml
ml
ml
Unité
kg
m²
Sac
m3
m²
m²
m²
ml
ml
ml
Unité
m²
m²
m²
ml
m²
m²
m²
m²
kg
m²
m3
Prix moyen
(en Dh)
973.12
5.69
109.89
137.53
106.04
1.32
6.91
0.78
3.31
20.38
31.80
61.72
3.83
5.54
10.74
51.51
4 370.84
50.94
1 078.26
650.77
12.34
9.04
20.59
580.38
475.31
736.27
74.04
10.06
63.89
72.31
122.51
112.91
24.06
92.65
750.00
2004
Quantité demandée Prix moyen Quantité demandée
par le bâtiment
(en Dh)
par le bâtiment
987.75
7 933 722
8 006 474
5.70
216 369 442
240 327 039
109.14
3 882 162
4 370 008
138.94
4 307 112
4 727 978
107.23
2 102 218
2 274 433
1.35
1 055 916 698
1 151 898 935
6.96
17 938 768
19 223 891
0.80
45 124 628
47 252 820
3.40
188 213 672
193 778 678
20.78
5 050 780
5 327 822
32.22
750 978
811 799
63.18
6 881 254
7 435 685
3.87
226 682 872
249 060 027
5.60
29 018 198
30 638 152
10.83
31 728 499
35 159 814
51.51
5 254 006
5 828 707
4 270.58
118 876
134 195
51.48
7 386 744
8 061 941
1 087.22
925 132
1 029 205
665.11
283 825
311 981
12.54
5 256 343
5 937 192
9.10
24 954 325
27 446 762
20.93
5 890 132
6 543 659
569.03
258 273
290 400
477.56
272 340
308 616
738.15
107 758
122 375
73.66
4 280 036
4 752 949
10.10
12 767 860
14 039 536
64.78
8 975 792
9 676 239
72.84
8 105 370
8 986 298
124.77
513 987
557 074
114.43
557 698
607 388
23.83
45 855 096
51 334 907
93.29
940 666
1 056 888
750.00
351 474
399 619
Pour les trois scénarii on retient l’année 2020 comme horizon de projection. Plus
explicitement, les hypothèses relatives à chacun des trois scénarii sont comme suit :
• Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour
le ciment durant les dernières années. Les besoins en matériaux de construction
sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier
est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. La
consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4%
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
135
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
par an en moyen entre 1997 et 2004. Ce taux est retenu pour tous les produits à
base de ciment à l’exception des buses qui sont de plus en plus remplacées par
des tuyaux en PVC et qui seront appelées à disparaître à long terme ; on retient
néanmoins une baisse de 3% par an de la consommation moyenne en milieu
urbain. Il est également supposé que la consommation par habitant en milieu
urbain des autres matériaux de construction va évoluer au même rythme que le
ciment à l’exception de certains produits : l’acier dont le niveau de consommation
devra enregistrer une augmentation plus ou moins importante, du fait du
durcissement au niveau de l’application des règles antisismiques et pour lequel
on retient un taux d’accroissement de 3%. Les autres produits sont les tuiles, dont
la consommation par tête sera stable durant la période de projection, la chaux,
dont la consommation par tête est appelée à baisser (on retient un taux de –3%),
la canalisation en acier galvanisé, en perte de vitesse et remplacée de plus en
plus par le ré tube en particulier, et pour laquelle on retient une baisse de 3% par
an en moyenne.
• Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de
consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre
550 kg/hab.16 à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de
4,8%. Ce taux est également retenu pour les autres matériaux de construction en
dehors des exceptions signalées dans le scénario 1 et dont l’évolution sera
maintenu dans ce scénario 2. Les besoins globaux en matériaux de construction
sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain.
• Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en
outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la
politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des
ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du
taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé actuellement, à 1 à l’horizon
2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000
ménages).
16
Ce qui correspond à un peu moins que la consommation moyenne enregistrée en Tunisie en 2001.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
136
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Les résultats de ces simulations sont consignés dans les tableaux suivants.
Tableau 83 : Perspectives d évolution de la consommation de certains matériaux de construction pour le
bâtiment Scénario 1
Unité
Ciment
Acier
Sables Mer / Oued / Concassage
Agrégats Gravette 5/15.15/25
Moellons Pierres
Briques creuses 6T 7x15x28
Briques réfractaires 3x11x22
Tuiles Artisanales
Agglomérés 15/20/50
Buse en béton comprimé Diam 200
Bordures T2
Poutres préfabriquées
Hourdis 15/20/50
Bitume
Cartons bitumés 27S
Chaux
Sapin rouge 2ème choix
Contre plaqué
Aluminium/Métal
Volet roulant Bois, Alu, PVC
Canalisation acier galvanisé Diam 15/21
Tuyaux en PVC Diam 50
Tuyaux Diam 10/12
Robinetterie Standard
Marbre local Gris Tiflet
Marbre importé Qual.moyenne
Car. Granito 30x30
Plinthe Marmorite
Carreaux faïence 15x15
Carreaux de grès
Zelliges Qua. Moyenne
Beijmat Qua. Moyenne
Peintures
Vitres
Béton prêt à l'emploi
106 Tonnes
103 Tonnes
106 m3
106 m3
106 m3
106 unités
106 unités
106 unités
106 unités
106 ml
106 ml
106 ml
106 unités
103 Tonnes
106 m²
103 Tonnes
103 m3
106 m²
106 m²
106 m²
106 ml
106 ml
106 ml
103 unités
106 m²
106 m²
106 m²
106 ml
106 m²
106 m²
106 m²
106 m²
103 Tonnes
106 m²
103 m3
Scénario 1
2005
2010
2015
2020
8.4
252.6
4.6
4.9
2.4
1 203.6
20.1
48.2
202.5
5.3
0.8
7.8
260.2
32.0
36.7
230.8
140.2
8.4
1.1
0.3
5.9
28.9
6.9
303.4
0.3
0.1
5.0
14.7
10.1
9.4
0.6
0.6
53.6
1.1
417.5
10.4
324.4
5.7
6.2
3.0
1 498.9
25.0
53.4
252.2
5.0
1.1
9.7
324.1
39.9
45.8
219.5
174.6
10.5
1.3
0.4
5.6
37.0
8.8
377.9
0.4
0.2
6.2
18.3
12.6
11.7
0.7
0.8
66.8
1.4
520.0
13.0
416.5
7.1
7.7
3.7
1 866.8
31.2
59.2
314.0
4.8
1.3
12.1
403.6
49.7
57.0
208.8
217.5
13.1
1.7
0.5
5.3
47.6
11.3
470.6
0.5
0.2
7.7
22.8
15.7
14.6
0.9
1.0
83.2
1.7
647.6
16.2
534.8
8.8
9.5
4.6
2 324.9
38.8
65.5
391.1
4.5
1.6
15.0
502.7
61.8
71.0
198.6
270.8
16.3
2.1
0.6
5.1
61.1
14.6
586.1
0.6
0.2
9.6
28.3
19.5
18.1
1.1
1.2
103.6
2.1
806.6
Taux d’utilisation de
la capacité de
production (*)
70%
35%
63%
49%
55%
49%
40%
36%
39%
41%
42%
72% à 80%
40%
40%
44%
52%
52%
50%
16% à 50%
78%
78%
49%
57%
Source : Elaboration AREA+ Ministère du Commerce et de l Industrie
(*) Année 2000
Les perspectives d’évolution de la consommation des matériaux de construction destinés
au bâtiment montrent que, dans le cas du scénario 1, la consommation de la plupart des
matériaux de construction va pratiquement doubler à l’horizon 2020.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
137
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
On peut alors se demander si les capacités de production installées peuvent faire face à
cette tendance. Le tableau ci-dessus montre en effet qu’effectivement les capacités
existantes, largement excédentaires, sont suffisantes pour couvrir la plupart des besoins
en matériaux de construction jusqu’à l’horizon 2020. Il faut noter toutefois que, pour
quelques matériaux, des problèmes de capacité apparaîtront avant cet horizon. Il s’agit
des briques creuses, des tuyaux en PVC, des carreaux et zelliges ainsi que du vert plat
pour le bâtiment.
Pour le cas du ciment, bien que le taux d’utilisation des capacités installées soit
relativement élevé, les extensions de capacités des unités de production prévues à
l’horizon 2008 vont ramener cette capacité à plus de 15 millions de tonnes ; ce qui est
suffisant pour satisfaire les besoins en ce matériau au delà de 2015.
Année
2003
2004
2005
2006
Capacité de
production
10,55
11,17
11,17
12,07
Consommation
de ciment
9,3
10,0
10,6
11,3
2007
14,07
11,9
2008
15,07
12,6
Observations
Extensions des capacités des unités de Témara, Safi et Fès (0,67 millions de tonnes)
Extension de la capacité de l’unité de Bouskoura (0,9 millions de tonnes)
Extension de la capacité de l’unité d’Agadir (1 million de tonnes) et création
d’une nouvelle cimenterie à Settat par Holcim (1 million de tonnes)
Extension de la capacité de l’unité de Tétouan II (1 million de tonnes)
Le démarrage du laminoir de Nador en 1984 d’une capacité nominale de 420 000 T de
rond à béton et fil machine par an comme première étape d’un complexe intégré.
Sonasid a pu réaliser dans les délais et dans la limite des budgets prévus le nouveau
laminoir de Jorf Lasfar qui permet d’assurer une capacité additionnelle de production de
300 000 tonnes par an et une diversification de la gamme offerte aux laminés marchands
les plus demandés par le marché.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
138
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Tableau 84 : Perspectives d évolution de la consommation de certains matériaux de construction pour
le bâtiment Scénario 2
Taux d’utilisation de
Scénario 2
Unité
Ciment
Acier
Sables Mer / Oued / Concassage
Agrégats Gravette 5/15.15/25
Moellons Pierres
Briques creuses 6T 7x15x28
Briques réfractaires 3x11x22
Tuiles Artisanales
Agglomérés 15/20/50
Buse en béton comprimé Diam 200
Bordures T2
Poutres préfabriquées
Hourdis 15/20/50
Bitume
Cartons bitumés 27S
Chaux
Sapin rouge 2ème choix
Contre plaqué
Aluminium/Métal
Volet roulant Bois, Alu, PVC
Canalisation acier galvanisé Diam 15/21
Tuyaux en PVC Diam 50
Tuyaux Diam 10/12
Robinetterie Standard
Marbre local Gris Tiflet
Marbre importé Qual.moyenne
Car. Granito 30x30
Plinthe Marmorite
Carreaux faïence 15x15
Carreaux de grès
Zelliges Qua. Moyenne
Beijmat Qua. Moyenne
Peintures
Vitres
Béton prêt à l'emploi
106 Tonnes
103 Tonnes
106 m3
106 m3
106 m3
106 unités
106 unités
106 unités
106 unités
106 ml
106 ml
106 ml
106 unités
103 Tonnes
106 m²
103 Tonnes
103 m3
106 m²
106 m²
106 m²
106 ml
106 ml
106 ml
103 unités
106 m²
106 m²
106 m²
106 ml
106 m²
106 m²
106 m²
106 m²
103 Tonnes
106 m²
103 m3
2005
2010
2015
2020
8.6
255.1
4.7
5.1
2.4
1 232.6
20.6
48.2
207.4
5.3
0.9
8.0
266.5
32.8
37.6
230.8
143.6
8.6
1.1
0.3
5.9
28.9
6.9
310.7
0.3
0.1
5.1
15.0
10.4
9.6
0.6
0.6
54.9
1.1
427.6
12.0
343.8
6.6
7.1
3.4
1 729.1
28.9
53.4
290.9
5.0
1.2
11.2
373.9
46.0
52.8
219.5
201.4
12.1
1.5
0.5
5.6
37.0
8.8
435.9
0.5
0.2
7.1
21.1
14.5
13.5
0.8
0.9
77.1
1.6
599.9
16.9
463.2
9.2
10.0
4.8
2 425.7
40.5
59.2
408.1
4.8
1.7
15.7
524.5
64.5
74.0
208.8
282.6
17.0
2.2
0.7
5.3
47.6
11.3
611.5
0.6
0.3
10.0
29.6
20.4
18.9
1.2
1.3
108.1
2.2
841.5
23.7
624.2
12.9
14.0
6.7
3 403.0
56.8
65.5
572.5
4.5
2.4
22.0
735.8
90.5
103.9
198.6
396.4
23.8
3.0
0.9
5.1
61.1
14.6
857.9
0.9
0.4
14.0
41.5
28.6
26.5
1.6
1.8
151.7
3.1
1 180.6
la capacité de
production (*)
70%
35%
63%
49%
55%
49%
40%
36%
39%
41%
42%
72% à 80%
40%
40%
44%
52%
52%
50%
16% à 50%
78%
78%
49%
57%
Source : Elaboration AREA+ Ministère du Commerce et de l Industrie
(*) Année 2000
Dans le cas du scénario 2, les perspectives d’évolution de la consommation des
matériaux de construction destinés au bâtiment montrent que la consommation de la
plupart des matériaux de construction va pratiquement tripler à l’horizon 2020 et doubler
à l’horizon 2015. Les capacités de production installées seraient alors insuffisantes pour
faire face à cette tendance.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
139
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Le tableau ci-dessus montre que même avec les excédents de capacités existantes, des
problèmes d’approvisionnement en matériaux de construction risquent d’apparaître aux
alentours de 2015. Il convient de noter toutefois que pour l’acier, les besoins du bâtiment
peuvent largement être couverts par les installations de la Sonasid avec ses 720.000
tonnes de capacité.
Tableau 85 : Perspectives d évolution de la consommation de certains matériaux de construction pour
le bâtiment Scénario 3
Unité
Ciment
Acier
Sables Mer / Oued / Concassage
Agrégats Gravette 5/15.15/25
Moellons Pierres
Briques creuses 6T 7x15x28
Briques réfractaires 3x11x22
Tuiles Artisanales
Agglomérés 15/20/50
Buse en béton comprimé Diam 200
Bordures T2
Poutres préfabriquées
Hourdis 15/20/50
Bitume
Cartons bitumés 27S
Chaux
Sapin rouge 2ème choix
Contre plaqué
Aluminium/Métal
Volet roulant Bois, Alu, PVC
Canalisation acier galvanisé Diam 15/21
Tuyaux en PVC Diam 50
Tuyaux Diam 10/12
Robinetterie Standard
Marbre local Gris Tiflet
Marbre importé Qual.moyenne
Car. Granito 30x30
Plinthe Marmorite
Carreaux faïence 15x15
Carreaux de grès
Zelliges Qua. Moyenne
Beijmat Qua. Moyenne
Peintures
Vitres
Béton prêt à l'emploi
106 Tonnes
103 Tonnes
106 m3
106 m3
106 m3
106 unités
106 unités
106 unités
106 unités
106 ml
106 ml
106 ml
106 unités
103 Tonnes
106 m²
103 Tonnes
103 m3
106 m²
106 m²
106 m²
106 ml
106 ml
106 ml
103 unités
106 m²
106 m²
106 m²
106 ml
106 m²
106 m²
106 m²
106 m²
103 Tonnes
106 m²
103 m3
Scénario 3
2005
2010
2015
2020
8.7
258.2
4.7
5.1
2.5
1 247.4
20.8
48.8
209.9
5.3
0.9
8.1
269.7
33.2
38.1
233.6
145.3
8.7
1.1
0.3
5.9
29.2
7.0
314.5
0.3
0.1
5.1
15.2
10.5
9.7
0.6
0.7
55.6
1.1
432.8
12.1
347.5
6.6
7.2
3.5
1 748.0
29.2
54.0
294.1
5.1
1.2
11.3
377.9
46.5
53.4
221.9
203.6
12.2
1.6
0.5
5.7
37.5
8.9
440.7
0.5
0.2
7.2
21.3
14.7
13.6
0.8
0.9
77.9
1.6
606.4
16.9
464.8
9.2
10.0
4.8
2 434.2
40.6
59.4
409.5
4.8
1.7
15.7
526.3
64.7
74.3
209.5
283.6
17.0
2.2
0.7
5.3
47.7
11.4
613.7
0.7
0.3
10.0
29.7
20.4
19.0
1.2
1.3
108.5
2.2
844.5
23.7
626.2
13.0
14.0
6.7
3 413.6
57.0
65.7
574.3
4.6
2.4
22.0
738.1
90.8
104.2
199.2
397.7
23.9
3.1
0.9
5.1
61.3
14.6
860.6
0.9
0.4
14.1
41.6
28.7
26.6
1.7
1.8
152.1
3.1
1 184.3
Taux d’utilisation de
la capacité de
production (*)
70%
35%
63%
49%
55%
49%
40%
36%
39%
41%
42%
72% à 80%
40%
40%
44%
52%
52%
50%
16% à 50%
78%
78%
49%
57%
Source : Elaboration AREA+ Ministère du Commerce et de l Industrie
(*) Année 2000
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
140
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Comme dans le cas du scénario 2, les perspectives d’évolution de la consommation des
matériaux de construction destinés au bâtiment montrent que, dans le cas du scénario 3,
la consommation de la plupart des matériaux de construction va pratiquement doubler à
l’horizon 2015 et tripler à l’horizon 2020. Les capacités de production installées seraient
alors insuffisantes pour faire face à cette tendance. Le tableau ci-dessus montre que
même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement
en matériaux de construction risquent d’apparaître aux alentours de 2015. Il convient de
noter toutefois que pour l’acier, les besoins du bâtiment peuvent largement être couverts
par les installations de la SONASID avec ses 720.000 tonnes de capacité.
QUELLE STRATEGIE D ACTION POUR REGULER L OFFRE ET LA DEMANDE ?
D’abord, la demande est définie comme une stratification liée à des niveaux de revenus
qui correspondent à des aptitudes d’accès à la propriété du logement. En d’autres
termes, les niveaux de revenus sont les baromètres principaux d’accès à une typologie
d’habitat. A chaque produit correspond un type de clientèle pour lequel les capacités
financières lui assurent l’accès à ce produit (logement). Cette stratification est aujourd’hui
assez claire tant au niveau de la catégorie de logements offerts sur le marché que de
leur modalités d’accès.
A chaque type de logement correspond un niveau de revenu et un segment de la
demande, le logement à faible VIT pour moins de 120 000 dh, le logement social à
200000 dh, le moyen standing et le standing…… Il en est de même pour les modes de
financement et les régimes qui sont liés aux capacités financières des acquéreurs.
Ainsi, pour agir sur la demande, il y a lieu soit d’augmenter les capacités financières de
la population qui nous ramène à la problématique de l’emploi source de revenus, soit de
segmenter la demande en fonction de son pouvoir d’achat et de produire des logements
correspondant aux différents niveaux de la demande. Le ministère de l’habitat et de
l’urbanisme agit actuellement dans ce sens en faisant des efforts importants sur tous les
niveaux pour couvrir le plus de segments de la demande.
Quant à l’offre, elle appelle une réflexion approfondie sur tout le système de production
et la mise en place de modalités d’accès appropriées. Nous nous limiterons dans ce
cadre à dire que pour bien produire, il faut professionnaliser le secteur en agissant
notamment sur le processus de production constitué essentiellement des quatre
composants que sont :
- Le matériau : un élément de la production, le point de départ du processus de
production,
- La conception : une rationalisation des moyens,
- L'organisation : un moyen de la compétitivité,
- La mise en uvre : un savoir faire et un atout.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
141
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
1- Le matériau :
Nécessité d'une réglementation, et d'une normalisation dans la fabrication du matériau
de base.
- Certification, souhaitable, car elle intervient au niveau même du fabricant, une
étape primordiale dans la maîtrise de la production,
- Standardisation : recours à l'uniformisation dans la recherche de la qualité, la
compétitivité et l'économie,
- Optimisation à rechercher dès la fabrication du produit pour le rendre
compétitif et performant ;
- Amélioration de la production industrielle des matériaux par le transfert
technologique intelligent et adapté,
- Formation appropriée du personnel aux méthodes industrielles de fabrication,
- Maîtrise du circuit de production afin que tous les maillons de la chaîne soient
intégrés dans le processus industriel, répétitivité, intégration…
2- La conception :
Outil nécessaire à une meilleure utilisation des atouts de la production.
- Intégration de toutes les phases de conceptions de projet et d'habitat dans un
esprit de rationalisation,
- Conception architecturale présentant les qualités requises, mais offrant les
possibilités et la souplesse d'adaptation à l'industrialisation, tramage,
standardisation, répétitivitité à la recherche d'un compromis heureux possible.
- Etude de solutions optimales combinant la simplicité, la composition
modulaire, le fonctionnalisme, ainsi que la qualité conceptuelle du projet et du
cadre bâti
- Conception technique d'ingénierie privilégiant l'optimisation dans le calcul et la
répétitivitité des modules
- Introduction de solutions techniques appropriées intégrant le processus
industriel dans les différentes parties techniques de l'ouvrage, poutres,
planchers, linteaux, prédalles, revêtement, étanchéité…etc.
- Ouverture et sensibilisation chez le concepteur (architecte, bureau d'étude,
métreur, bureau de contrôle) sur l'impact des économies d'échelle que procure
l'industrialisation.
- Elaboration de conception intégrée des différents intervenants dans la
conception et la définition du projet d'habitat (travail conceptuel d'équipe)
- Formation et mise à jour des acteurs de la conception dans le développement
technologique et le progrès industriel dans le secteur.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
142
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
3- L'organisation :
L'ordonnancement et la planification des différentes tâches successives dans un chantier
est une science à maîtriser et à rationaliser. L'industrialisation passe par la notion de
définition des méthodes tant au niveau de la fabrication du matériaux que dans la
projection de sa mise en uvre.
La planification d'un chantier de construction nécessite d'abord une organisation de
tâches raisonnées, successives sans perte d'énergie, de temps, et sans utilisation de
grands moyens matériels; ces derniers peuvent procurer un plus en terme de
productivité.
Le bâtiment au Maroc trouverait son plein épanouissement sur le plan organisationnel
dans la fabrication foraine de chantier, moins dans la préfabrication lourde ou légère,
transférée entièrement à l'usine.
Toutes fois, il faut lui soustraire différentes habitudes le maintenant à l'état traditionnel
voire archaïque.
- Utilisation de chandelle au lieu d'étais métalliques réglables pour les
planchers;
- confection des armatures métalliques prêtes à l'emploi;
- non généralisation d’échafaudages métalliques extérieurs et intérieurs;
- utilisation de moyens de levages rudimentaire a forte consommation de temps.
Il y a lieu aujourd'hui d'imprégner l'organisation du travail:
- De méthodes rationnelles,
- d'aptitude qualitative,
- de suivi intelligent et souple (adaptabilité),
- d'encadrement adéquat et,
- de formation continue.
4- La mise en
uvre :
Elle nécessite :
- La qualification de l'entreprise,
- la qualité de son encadrement et de son personnel,
- les moyens matériels mis en uvre,
- la formation continue et la capacité d'évolution et de recyclage de ses
ressources humaines.
Devant le développement important de la technologie de bâtiment, dont le Maroc connaît
aujourd'hui la compétitivité par certains produits importés, arrivés sur le marché et
largement utilisés, il est nécessaire de préparer l'entreprise marocaine à une mise à
niveau et à son intégration à la globalisation de l'économie.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
143
Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction
Au Maroc, on construit comme il y a quarante ans. Si certains secteurs industriels ont
connu un développement substantiel de leur technologie, la construction est restée
relativement hermétique malgré l’apport des techniques nouvelles connues dans les
pays voisins et dont le Maroc par sa politique libérale reste largement ouvert.
Par développement technologique, il ne faut pas entendre la préfabrication lourde ou le
transfert d'une partie de l’activité du bâtiment à l’usine, il s’agit simplement de la
rationalisation du processus de construction et l’adaptation intelligente des produits et
techniques de l’industrialisation.
Pourtant, le pays est largement pourvu de matériaux de construction, tant au niveau des
produits du gros uvre que des produits du second uvre. Si certains ne sont pas
produits localement, ils sont importés à des prix parfois compétitifs.
Désormais, le prescripteur, l’entrepreneur, l’ingénieur, l’architecte restent en général très
fidèles au contenu classique du cahier des charges usité depuis plus de vingt ans.
Encore plus, le mode de construction d’une habitation isolée reste sensiblement
identique à celui d’un programme de plusieurs centaines de logements.
La différence réside dans la répétition des tâches et non dans la recherche de
l’économie d’échelle que procure la rationalisation et l'introduction de procédés
industriels permettant un rapport qualité prix–durée appréciable.
En guise de synthèse, l action sur l offre et la demande passe d abord par l adéquation
en terme de revenus, mais aussi dans la définition précise de la segmentation de l offre
et surtout dans la maîtrise et le professionnalisme du secteur de la construction dont les
matériaux constituent le point de départ.
Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction
144

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