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Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction ETUDE RELATIVE A L’ANALYSE DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION SOMMAIRE I. RAPPEL DE L’OBJECTIF ET DES PHASES DE L’ETUDE………………..………………..……………….. 2 II. ANALYSE DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION………………..……………………. II.1 Analyse globale du secteur…………………………..……………..……………………….…….... II.2 Description et analyse des matériaux de construction ………………………….……………….. 5 5 12 18 26 32 38 44 49 52 58 69 76 78 82 90 93 97 II.2.1 CIMENT II.2.2 ACIER II.2.3 TERRE CUITE II.2.4 PRODUIS ISSUS DES MINERAUX II.2.5 CHAUX II.2.6 BETON PRET A L’EMPLOI II.2.7 AGGLOMERES ET ARTICLES EN CIMENT II.2.8 MATERIAUX DE CONSTRUCTION EN CERAMIQUE II.2.9 PRODUITS EN MARBRE ET EN ARDOISE II.2.10 PLATRE, II.2.11 ETANCHEITE II.2.12 BOIS II.2.13 PLASTIQUE II.2.14 PEINTURE II.2.15 VERRE PLAT III. IDENTIFICATION DES PROBLEMES DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION …. III.1 Forces………………..……………………….……….……….……….……….……….…………… III.2 Faiblesses………………..……………………….……….……….……….……….……….………. III.3 Opportunités………………..……………………….……….……….……….……….……….……. III.4 Menaces………………..……………………….……….……….……….……….……….………… III.5 Synthèse des Forces/Faiblesses/Menaces/Opportunités …..…………..……………………… 103 103 105 108 109 112 IV. EVALUATION QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DES RESSOURCES ET DES BESOINS EN PRODUITS DE CARRIERES, EN PRODUITS INDUSTRIELS ET SEMI - INDUSTRIELS DESTINES AU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION………………..………………..…………………... IV.1 Matières premières utilisées dans la fabrication des MC………………..……………………… IV.1 Produits industriels et semi industriels…………………...………………..……………………… 113 113 122 V. DETERMINATION DE L’IMPACT DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION SUR LES COUTS DE LA CONSTRUCTION AU MAROC ET L’ELABORATION DE MESURES VISANT A REDUIRE L’IMPORTANCE DE CET IMPACT………………..………………..………………..………………………. 129 VI. STRATEGIE D’ACTIONS ET PROPOSITION DE MESURES POUR RATIONALISER ET REGULER LES AJUSTEMENTS ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION, INDUSTRIALISATION ET OPTIMISATION………………..…………………………. 134 ANNEXE : MATRICES DES COEFFICIENTS TECHNIQUES Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 1 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction I. RAPPEL DE L’OBJECTIF ET DES PHASES DE L’ETUDE L’habitat est un des secteurs prioritaires dans le développement du pays, il reste en outre un des instruments de régulation et de gestion économique, sociale et politique fondamentale : - Economique, parce qu’il a pour objectif d’intégrer l’homme dans les meilleures conditions de développement et de production de la nation ; - sociale, parce que chaque famille, doit accéder à un logement décent ; - politique, parce que sans la sécurité matérielle des personnes, il est vain d’espérer en leur adhésion à l’effort commun de développement. C’est dans cet esprit que le Ministère Chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme a commandité un nombre important d’études qui consistent à cerner les caractéristiques et les conditions de production de l’habitat. Les matériaux de construction s’inscrivent dans le cadre de cette vision globale, ils constituent un des créneaux à suivre de près, afin de satisfaire l’une des préoccupations du Ministère à savoir la promotion d’un logement décent et de répondre aux besoins croissants et au déficit en logements. L’étude relative à l’analyse du secteur de l’industrie des matériaux de construction vise à : - Mettre à jour les données relatives au système de suivi des matériaux de construction (prix et indices d’évolution des prix, des volumes de production et de distribution) pour 2003 et 2004 ; - analyser le secteur des matériaux de construction dans sa globalité ; - identifier les problèmes et les goulots d’étranglement du secteur ; - proposer une stratégie d’intervention et des actions concrètes à mettre en uvre en matière législative et réglementaire afin d’assurer la disponibilité des différents matériaux dans les meilleurs conditions ; - évaluer l’impact des prix des matériaux de construction sur les coûts de la construction et proposer des mesures à même de réduire ces coûts ; - présenter pour chaque matériau les perspectives d’avenir. L’étude constitue le prolongement et l’actualisation des données de l’étude de structure sur le secteur, réalisée par le Ministère Délégué Chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme en 1998 / 1999. Elle a permis la mise en place d’un système de suivi des matériaux de construction basé sur la collecte périodique de l’information auprès d’un échantillon de producteurs, de distributeurs et d’importateurs des matériaux de construction intervenants dans le secteur. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 2 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction L’étude est programmée en trois phases : Phase 1 : La mise à jour des données relatives aux prix des matériaux de construction pour l année 2003 Cette phase a consisté en la mise à jour des données relatives au système mis en place au niveau de l’Observatoire de l’Habitat (aux niveaux des 16 villes sièges des Directions Régionales de l’Habitat et de l’Urbanisme et au niveau central) : - La collecte des prix des matériaux de construction pour le deuxième semestre 2003, la saisie et le traitement des données ; - Le calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction pour 2003 ; - L’agrégation des données avec le calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction pour 2003 au niveau national ; - La collecte, la saisie et le traitement des informations concernant les volumes de production et de distribution des matériaux de construction concernant l’année 2003 ; - La production des indices relatifs aux volumes de production et de distribution des matériaux de construction pour l’année 2003 avec analyse de leur évolution ; - La mise à jour et l’élaboration de la plaquette périodique sur les matériaux de construction. Phase 2 : Elaboration des données actualisées sur l industrie des matériaux de construction Cette phase, objet du présent rapport, consiste en l’élaboration et l’actualisation des données existantes sur l’industrie des matériaux de construction. - L’analyse du secteur dans sa globalité ; - L’identification des problèmes du secteur des matériaux de construction ; - L’évaluation quantitative et qualitative des ressources et des besoins en produits de carrières, en produits industriels et semi-industriels destinés au secteur de la construction ; - L’élaboration d’une stratégie d’actions et de propositions de mesures pour rationaliser et réguler les ajustements entre l’offre et la demande de matériaux de construction, produits industriels et semi-industriels ; - La détermination de l’impact des matériaux de construction sur les coûts de la construction au Maroc et l’élaboration de mesures visant à réduire l’importance de cet impact. Phase 3 : Mise à jour des données relatives aux prix des matériaux de construction pour l année 2004 Cette phase consiste en la mise à jour des données relatives au système de suivi des matériaux de construction, aux niveaux des 16 villes sièges des Directions Régionales de l’Habitat et de l’Urbanisme et au niveau central, à travers la collecte et le traitement des informations relatives aux prix des matériaux de construction et aux volumes de la production et de la distribution des matériaux de construction pour l’année 2004. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 3 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction - Actualisation des répertoires des unités de production et de distribution des matériaux de construction ; - Collecte, saisie et traitement des données relatives aux prix des matériaux de construction pour l’année 2004 ; - Calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction pour 2004 aux niveaux des 16 villes concernées par la mise à jour des données ; - Agrégation des données avec calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction au niveau national ; - Collecte, saisie et traitement des informations concernant les volumes de production et de distribution des matériaux de construction concernant l’année 2004 ; - Production des indices relatifs aux volumes de production et de distribution des matériaux de construction pour l’année 2004 avec analyse de leur évolution ; - Mise à jour et élaboration de la plaquette périodique. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 4 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II. ANALYSE DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION II.1. ANALYSE GLOBALE DU SECTEUR Malgré les efforts importants de l’Etat en matière de viabilisation des terrains, à travers sa politique d’aménagement et de développement urbain initiée dès les années 1970, la production de logements en milieu urbain, approchée par les statistiques sur les autorisations de construire, oscille depuis plusieurs années entre 80 000 et 90 000 logements par an, à l’exception de l’année 1996 qui a connu un essor avec le lancement du projet de Sala Al Jadida (20 000 logements). Ce n'est qu'à partir de 2002 que la relance du secteur a commencé à s'affermir, en dépassant ainsi le seuil de 100.000 logements (toutes typologies autorisées) en 2003, grâce : - Aux incitations fiscales mises en place par les pouvoirs publics dont notamment la défiscalisation des grands programmes d'habitat social (dispositif de l'article 19 de la loi de finances 1999 / 2000) ; - à la mobilisation à grande échelle du foncier public pour la réalisation de programmes de résorption de l'habitat insalubre et pour la promotion de l'habitat social de faible valeur immobilière totale (entre 80.000 et 120.000 H). Tableau 1 : Nombre d’autorisations de construire, nombre de logements, surface de planchers et valeur prévue Désignation 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Nombre d’autorisations de construire 39 160 39 626 40 172 39 242 38 119 37 946 41 285 46 108 Nombre de logements autorisés 104 787 82 681 87 262 79 943 81 670 83 161 89 467 104 817 Surface de planchers (1000 m²) 12 221 11 294 11 898 11 472 12 347 12 889 13 913 17 953 Valeur prévue (millions de Dirhams) 14 700 13 965 14 782 13 929 15 803 16 288 18 373 24 322 Source : Direction de la Statistique L'évolution des statistiques de la construction dénote, par ailleurs, une évolution ascendante mais sans augurer d'un chamboulement du processus de production ou de la morphologie du parc urbain. Pour illustrer ces propos, on peut avancer les quelques éléments suivants : - La prédominance de la typologie maison marocaine dans la structure des autorisations délivrées par les municipalités n'est pas encore sérieusement remise en cause, car le nombre moyen de logements par autorisation reste encore très bas, entre 2 et 2,3 logements durant la période 1997-2003 ; - La superficie moyenne de planchers par logement continue paradoxalement de croître en passant de 137 m² en 1997 à 171 m² en 2003 ; - Le coût moyen du m² de plancher (à l'exclusion du prix du terrain) est également en progression en s'alourdissant chaque année de 2 à 3%, ce qui est légèrement supérieur au taux d'inflation. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 5 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Evolution du coût moyen du m² de plancher 1 400 1 350 Dirhams/m² 1 300 1 250 1 200 1 150 1 100 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Sous l'impulsion donnée par les pouvoirs publics aux secteurs d'infrastructures et de l'habitat, le secteur BTP a connu une évolution ascendante que reflète l'évolution de plusieurs indicateurs dont notamment la progression de la production et des ventes du ciment, un des principaux inputs de ce secteur, cette progression s'est opérée au rythme moyen de 7% par an durant la période 2000-2004 (7,4% par an durant la période 2000-2003). Elle s'explique en partie par la dynamique enclenchée par les pouvoirs publics au secteur du logement. Tableau 2 : Ventes locales du ciment entre 1997 et 2004 (En milliers de Tonnes) Année Ventes Variation 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 7 184 7 153 7 234 7 479 8 058 8 486 9 277 9 797 - -0,4% 1,1% 3,4% 7,7% 5,3% 9,3% 5,6% Source : Direction de la Statistique et Association Professionnelle des Cimentiers Comme conséquence globale de cette évolution, on note l'amélioration de l'indicateur structurel "consommation de ciment par habitant" qui est passé de 263 Kg / hab. en 1997 à 327 Kg/hab. en 2004, soit une augmentation de près de 25%. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 6 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Evolution des ventes locales du ciment en milliers de DH 10000 9500 9000 8500 8000 7500 7000 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Tableau 3 : Evolution de la consommation de ciment au Maroc (kg/habitant) 1997 263 Maroc 1998 258 1999 256 2000 262 2001 280 2002 286 2003 308 2004 327 Source: Association Professionnelle des Cimentiers Néanmoins au regard de la situation d'autres pays, où ce ratio varie entre 500 et 1000 Kg/hab., l'on mesure l'ampleur et le potentiel de développement que recèle encore le secteur du BTP. Evolution de la consommation de ciment au Maroc (kg/habitant) 340 330 320 310 300 290 280 270 260 250 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Tableau 3bis : Consommation de ciment dans certains pays en 2001 (kg/habitant) Pays Kg/hab. Maroc 280 Algérie 310 Turquie 490 Tunisie 560 Espagne 960 Portugal 1060 Source: Association Professionnelle des Cimentiers Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 7 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Consommation de ciment dans certains pays en 2001 1060 kg/habitant Portugal 960 kg/habitant Espagne 560 kg/habitant Tunisie 490 kg/habitant Turquie Algérie Maroc 310 kg/habitant 280 kg/habitant Importance du secteur matériaux de construction dans le tissu industriel La branche de transformation des matériaux de carrière (branche 26), qui constitue une composante de base des matériaux de construction, se place en terme de production, parmi les 23 branches constituant le tissu industriel, au 5ème rang en 2002 et au 4ème rang en 2003, soit respectivement 7,1% et 7,5% de la production industrielle totale de ces deux années. En 2003, cette branche a dégagé un chiffre d’affaires de 15,2 milliards de dirhams, soit 7,6 % du chiffre d'affaires global de l'ensemble des industries de transformation qui s'élève à 198,7 milliards de dirhams. La branche a ainsi enregistré un taux de croissance de 6,6% en 2003 par rapport à 2002, ce qui représente le double de la performance moyenne du secteur des industries de transformation (+ 3,4%). Il faut noter cependant que si cette branche fournit quasi-exclusivement des inputs de la construction, d'autres branches en fournissent partiellement, et elles sont au moins au nombre de cinq 1 , si bien que l'ensemble des six branches produisant, totalement ou partiellement, des produits destinés à l'activité de construction représente près du tiers de la production industrielle pour les deux années 2002 et 2003. 1 Ces branches sont: Branche 20 : Travail du bois et fabrication d’articles en bois; Branche 24 : Industrie chimique; Branche 27 : Métallurgie; Branche 28 : Travail des métaux Branche 31 : Machines et appareils électriques Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 8 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Structure du CA des branches industrielles en 2002 et 2003 67,8% 24,8% 65,50% 26,90% 7,4% 7,60% Branche 26 5 Branche MC 2002 Restes des Branches 2003 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Nombre d'établissements Effectif total Chiffre d'affaires Production Exportation Investissement Valeur Ajoutée Tableau 4 : Principales grandeurs par secteur en 2002 ( Valeur en millions de DH) INDUSTRIE DE L'HABILLEMENT ET DES FOURRURES 1 741 199 12 1 072 86 699 23 712 2 346 163 382 53 841 24 291 16 584 14 518 51 237 20 402 15 700 14 530 9 621 8 356 2 714 13 054 2 492 946 136 693 12 179 7 599 2 016 6 641 FABRICATION D'AUTRES PRODUITS MINERAUX NON METALLIQUES 607 29 095 14 262 12 493 421 1 585 6 042 INDUSTRIE TEXTILE 42 246 20 337 7 674 2 320 20 151 9 706 7 749 6 456 9 135 6 302 9 609 6 939 6 188 6 106 5 855 2 983 3 873 796 TRAVAIL DES METAUX 620 143 97 4 698 595 679 652 527 82 344 3 178 2 171 1 531 7 473 1 879 METALLURGIE 106 4 756 6 381 5 767 828 561 1 310 INDUSTRIE DU CAOUTCHOUC ET DES PLASTIQUES 280 12 035 4 860 4 578 324 276 1 405 INDUSTRIE AUTOMOBILE 81 6 509 6 766 3 759 487 276 1 355 TRAVAIL DU BOIS ET FABRICATION D'ARTICLES EN BOIS FABRICATION DE MEUBLES, INDUSTRIES DIVERSES 407 332 439 197 170 9 251 16 492 8 149 5 914 6 158 2 869 2 244 2 328 2 313 2 078 2 774 2 221 2 169 1 914 1 807 621 1 209 3 98 52 135 135 169 170 178 662 788 753 666 589 FABRICATION D'EQUIPEMENTS DE RADIO, TELEVISION ET COMMUNICATION 16 5 768 1 039 1 010 946 111 388 FABRICATION D'AUTRES MATERIELS DE TRANSPORT 62 1 992 624 440 55 43 212 FABRICATION D'INSTRUMENTS MEDICAUX,DE PRECISION D'OPTIQUE RECUPERATION 25 595 218 205 21 4 65 2 49 29 29 .. .. 3 FABRICATION DE MACHINES DE BUREAU ET DE MATERIEL INFORMATIQUE 2 10 3 3 .. .. 1 7 312 475 640 192 268 175 735 47 057 10 194 58 906 Désignation INDUSTRIES ALIMENTAIRES INDUSTRIE CHIMIQUE COKEFACTION, RAFFINAGE, INDUSTRIES NUCLEAIRES FABRICATION DE MACHINES ET APPAREILS ELECTRIQUES INDUSTRIE DU PAPIER ET DU CARTON INDUSTRIE DU TABAC INDUSTRIE DU CUIR ET DE LA CHAUSSURE EDITION, IMPRIMERIE, REPRODUCTION FABRICATION DE MACHINES ET EQUIPEMENTS Total Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 9 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Chiffre d'affaires Production Exportation Investissement Valeur Ajoutée INDUSTRIES ALIMENTAIRES INDUSTRIE DU TABAC INDUSTRIE TEXTILE INDUSTRIE DE L'HABILLEMENT ET DES FOURRURES INDUSTRIE DU CUIR ET DE LA CHAUSSURE TRAVAIL DU BOIS ET FABRICATION D'ARTICLES EN BOIS INDUSTRIE DU PAPIER ET DU CARTON EDITION, IMPRIMERIE, REPRODUCTION COKEFACTION, RAFFINAGE, INDUSTRIES NUCLEAIRES INDUSTRIE CHIMIQUE INDUSTRIE DU CAOUTCHOUC ET DES PLASTIQUES FABRICATION D'AUTRES PRODUITS MINERAUX NON METALLIQUES METALLURGIE TRAVAIL DES METAUX FABRICATION DE MACHINES ET EQUIPEMENTS FABRICATION DE MACHINES DE BUREAU ET DE MATERIEL INFORMATIQUE FABRICATION DE MACHINES ET APPAREILS ELECTRIQUES FABRICATION D'EQUIPEMENTS DE RADIO, TELEVISION ET COMMUNICATION FABRICATION D'INSTRUMENTS MEDICAUX,DE PRECISION D'OPTIQUE INDUSTRIE AUTOMOBILE FABRICATION D'AUTRES MATERIELS DE TRANSPORT FABRICATION DE MEUBLES, INDUSTRIES DIVERSES RECUPERATION Total Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Effectif total Désignation Nombre d'établissements Tableau 5 : Principales grandeurs par secteur en 2003 (Valeur en millions de DH) 1 903 4 631 93 352 2 314 39 320 56 893 7 620 9 233 54 675 4 920 9 306 10 230 18 2 889 3 586 39 881 12 438 4 834 2 871 1 093 166 756 14 964 14 908 13 540 692 6 628 342 16 386 2 233 2 243 1 227 100 817 476 9 575 2 879 2 779 572 126 644 98 454 6 945 8 733 4 781 2 551 4 789 2 414 614 18 462 227 1 439 844 12 2 311 14 276 10 581 1 729 139 1 235 223 24 918 26 654 22 761 7 941 1 296 8 016 285 11 909 4 655 4 332 301 273 1 283 687 31 372 15 197 13 347 603 1 368 6 103 111 761 197 4 670 22 012 5 905 6 869 7 321 2 131 6 161 6 930 1 736 722 579 128 576 336 130 1 225 2 083 633 3 13 5 5 … … … 151 24 323 9 603 8 831 5 550 478 2 480 16 6 057 1 248 1 230 1 202 18 604 26 604 268 248 29 10 87 85 6 061 6 423 3 752 356 203 1 263 63 2 183 682 467 78 27 232 196 6 965 2 213 1 925 63 205 602 2 7 819 61 492 745 22 198 721 23 178 363 … 48 389 … 11 172 2 56 363 En 2003, les branches qui fournissent partiellement ou quasi-exclusivement des inputs de la construction ont employé plus de 92.500 personnes en équivalents permanents, soit près de 19% des effectifs de l’ensemble des industries de transformation. Ces branches ont contribué aux créations de près de 5.600 emplois nouveaux en 2003, soit près du tiers de l’ensemble des emplois créées par les industries de transformation. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 10 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Ces branches, qui comptent 2.258 établissements industriels, ont réalisé un chiffre d’affaires de l’ordre de 59 milliards de DH, enregistrant une augmentation de 8,9% par rapport à 2002, au moment où l’accroissement moyen pour l’ensemble des industries de transformation n’a été que de 3,4%. En revanche, les exportations réalisées par ces branches ont connu une baisse de 3,7% par rapport à 2002, contre une augmentation de 2,8% pour l’ensemble des industries de transformation. Parmi l’ensemble de ces branches qui fournissent des inputs de la construction, seule la branche de transformation des matériaux de carrière (branche 26) a amélioré son chiffre d’affaires à l’exportation, passant de 421 millions de DH en 2002 à 603 millions de DH en 2003, soit un accroissement annuel de plus de 43%. Par ailleurs, ces branches ont réalisé en 2003 des investissements d’un montant global de 3,7 milliards de DH, soit pratiquement le tiers des 11,2 milliards de DH d’investissement réalisés par l’ensemble des industries de transformation. En ce qui concerne la valeur ajoutée générée par ces branches, elle a atteint 18 milliards de DH en 2003, en augmentation de 3,3% par rapport à 2002, alors que la valeur ajoutée du secteur des industries de transformation a enregistré une baisse de 4,3% par rapport à 2002. La plupart de ces indicateurs montrent que les banches qui ont des débouchés dans la construction ont réalisé, en moyenne, des performances meilleures que le reste des branches industrielles. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 11 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2 DESCRIPTION ET ANALYSE DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION Le secteur des matériaux de construction est composé aujourd’hui d’un nombre important d’unités de production et de façonnage couvrant la plupart des produits de base « grands matériaux » et ceux de finition ou technique. Parallèlement à une production importante et variée, s’ajoute une importation très diversifiée et compétitive faisant du secteur l’un des vecteurs de développement économique du pays. L’ensemble des branches étant représentées : - Pour le gros uvre : ciment, matériaux de construction en terre cuite, produits préfabriqués à base de ciment, béton prêt à l’emploi (BPE), chaux et fer à béton ; - pour le second uvre : un nombre considérable de produits sont soit fabriqués, soit importés, la qualité restant le facteur préoccupant (appareillage sanitaire, électrique, chauffage, menuiserie, quincaillerie…). Cependant, le pays reste désormais ouvert à toutes les gammes de produits sans système de protection laissant ainsi place à une forme d’anarchie basée sur une compétitivité agressive au détriment de la notion de qualité. L’absence de suivi d’un système de normalisation et de certification laisse la porte ouverte à toute contrefaçon mettant ainsi le secteur du bâtiment dans une forme de sous normalisation, et ce malgré les efforts importants exercés par les hommes de l’art et les bureaux d’études techniques et de contrôle. Par ailleurs, les sociétés productrices de matériaux de construction restent localisées essentiellement entre Casablanca et Rabat. Les autres régions interviennent également mais dans une moindre mesure, sauf les centres de relais tels que Agadir, Fès, Tanger, etc. Mais, dans l’ensemble, les unités de production et de distribution des matériaux de construction couvrent la plus grande partie du territoire national, avec une relative concentration dans les grandes agglomérations urbaines. Les importants programmes de logements sociaux et les chantiers des infrastructures portuaires, autoroutiers et autres, sont à la base aujourd’hui d’un essor économique remarquable qui a stimulé la production et l’importation de matériaux de construction diversifiés selon les besoins exprimés, tant au niveau national que régional et local. En définitive, il est à relever que le secteur des matériaux de construction est de plus en plus développé au Maroc : - La majorité des matériaux de construction est produite localement, à l’exception des ciments spéciaux, du bois (en grande partie) et du verre ; - les matériaux de gros uvre sont relativement abondants sur le plan national et régional et connaissent une forte concurrence, parfois entachée de contrefaçon ; - les matériaux de second uvre, en partie produits localement, subissent une forte concurrence par rapport aux produits importés d’Europe et, depuis quelque temps, des pays asiatiques souvent à des prix défiant toute concurrence et en l’absence de référentiel de qualité. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 12 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Processus de production du logement et description des différents corps d état et matériaux Le processus de production du bâtiment est un système organisé, structuré dans lequel prennent part plusieurs intervenants et acteurs, chacun dans un corps spécialisé, s’organisant selon une planification et une coordination scientifique pour faire aboutir un ouvrage à son état final. La description des matériaux de construction passe nécessairement par la définition des différents corps de métiers qui les intègrent dans le cadre du processus de production. La production du logement, et du bâtiment de manière générale passe par différentes phases d'étude et de réalisation. Chacune de ces phases fait l'objet d'un respect strict de règles et de dispositions ; un ensemble de prescriptions normatives devrant accompagner toutes les tâches à réaliser, qu'elles aient trait aux études ou à l'exécution des travaux. Bien plus large que le cadre précis de ce chapitre qui se veut de traiter des matériaux de construction et des corps de métiers, nous avons préféré donner ci-après une vision plus large, une description détaillée du cadre général de la production du logement dans ses différentes étapes et phases de réalisation. Elle aidera à mieux assimiler le matériau et sa mise en uvre dans le processus global. Phasage et processus de production de l'habitat : 1- Acquisition du terrain : formalités juridiques et d'acquisition ; 2- Etude de sol : sondage et résultat de la nature géologique du sol par un laboratoire agréé. La détermination des strates constitutives du sol définit la résistance optimale du sol qui sert d'assise à la construction. 3- Etude du lotissement : étape de conception et d'aménagement du projet de lotissement par le concepteur, dans le respect des normes urbaines et des règles techniques en vigueur. 4- Etude architecturale : étape de conception architecturale du projet avec respect des normes urbaines, des règles de construction (règlement général de la construction) et des normes techniques en vigueur. 5- Etablissement des études techniques de VRD du lotissement : Etude des voiries principales, secondaires et des dessertes, avec la définition des prescriptions relatives au terrassement, couches de fondation, de base et type de revêtement et de trottoirs. - Etude d'assainissement ; - Etude d'eau potable ; - Etude d'électrification publique et de distribution ; - Etude des lignes téléphoniques. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 13 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction 6- Etablissement des études techniques et de contrôle. - Etude des structures : elles concernent les études béton armé et maçonnerie, en référence aux règles générales des études béton armé ; - Etudes techniques : elles sont relatives à l'installation électrique, la distribution sanitaire, le détail de menuiserie, le descriptif technique de la peinture, etc ; - Contrôle des études de structures et lots secondaires : par un bureau de contrôle agréé par l'Etat. Ce contrôle est une obligation contractuelle régit par les règles de l'art. La généralisation de ce type de contrôle à tous les niveaux et les étapes de l'ouvrage constitue le garant du respect des normes et des règles de sécurité et de pérennité de l'ouvrage étudié. 7- Elaboration des dossiers d'appel d'offres et des marchés par lot : Conformément aux règlements en vigueur dans les marchés publics, les dossiers d'appel d'offres sont constitués de quatre parties distinctes et complémentaires : - Le cahier des prescriptions spéciales (C.P.S.) ; - Le cahier des prescriptions techniques (C.P.T.) ; - Le descriptif des ouvrages (D.O.) ; - Le bordereau des prix et détail estimatif (B.P.), évalue conformément à la description des ouvrages les prestations détaillées, élabore les prix et définit une offre. 8- Planification et ordonnancement des travaux : Le processus de production de l'habitat nécessite en dehors de la définition et de la maîtrise de toutes prestations techniques, l'organisation et l'ordonnancement des méthodes et tâches dans le processus de réalisation de l'ouvrage. 9- Exécution des travaux : Réalisation des travaux respectifs par lots successifs suivant les règles de l'art : Ø Voiries et réseaux divers - Exécution des voiries ; - Mise en place des réseaux d'assainissement ; - Alimentation et distribution en eau potable ; - Réalisation de l'électrification et l'éclairage public ; - Réalisation des lignes téléphoniques. Ø Construction par corps d'état - Gros uvre : c’est l’ensemble de matériaux mis en uvre qui assurent la solidité, la pérennité et la stabilité de l’ouvrage. Il comprend les structures et les ossatures (les poteaux, les poutres, les dalles), les murs, les enduits extérieurs et intérieurs et toutes les prestations diverses liées au gros uvre. Dans ce corps de métier, interviennent principalement les matériaux suivants : le ciment, l’acier, le sable, les graviers et toutes sortes d’agrégats, la brique en terre cuite, les produits céramiques et autres composantes de ces matières premières tels que les agglomérés, les buses, les hourdis, …etc. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 14 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction - Etanchéité : il s’agit de l’ensemble des produits et des prestations qui permettent de rendre un bâtiment imperméable à l’eau et à l’humidité. Ce corps de métier fait intervenir principalement les matériaux suivants : le bitume, le goudron et les feutres cartonnés de différentes qualités et caractéristiques ( granu-minérale, aluminium, cuivre, …etc.), et les enduits d’application à froid ou à chaud. - Revêtement : c’est l’ensemble des produits et articles qui assurent le traitement des supports horizontaux et verticaux. • Revêtement horizontal (de sol) : granitos, carreaux en gré, en ciment, marbres, parquet en bois, plastique (élastomère), etc. • Revêtement vertical (de mur) : Carreau de faïence, de gré, composé minéral. • Le plâtre peut être conçu parmi les revêtements dans le cas de faux plafonds, malgré son caractère particulier. - Menuiserie : il s’agit de l’ensemble des articles réalisés pour permettre les ouvertures et les fermetures de toutes les parties du bâtiment. La menuiserie est confectionnée généralement en matériaux divers et différents : le bois, l’aluminium, le métal, etc. • aluminium : il suit des prescriptions de réalisation des profilés extrudés et de dimensions différentes en fonction des ouvertures. Elles sont variables selon les types de fenêtres : coulissantes, ouvrantes à la Française, basculantes, pivotantes, fixes, etc. • Le bois : Généralement, les bois utilisés sont : le sapin blanc et le sapin rouge, mais l’ensemble des essences sont employées dans le bâtiment, les bois résineux, les bois feuillus et les bois exotiques. • La menuiserie métallique : Elle est réalisée pratiquement de la même manière que pour la menuiserie aluminium, sauf qu’elle a comme matière première le métal sous forme de profilé d’encadrement et d’ouvrant métallique et de la ferronnerie sous forme de grilles de protection. Son traitement est nécessaire pour éviter toutes formes de désordre et de corrosion. - Plomberie sanitaire : est constituée de l’ensemble des articles qui permettent l’alimentation, la distribution et l’évacuation des eaux usées du logement. Il s’agit notamment de : • Canalisations d alimentation d eau potable, d’évacuation des eaux usées : tubes en fer galvanisé, en PVC, en fonte, en cuivre, en ré tube, etc. • Appareils sanitaires : lavabo, vasque, bidet, baignoire, W.C. évier, bac à laver, urinoir, etc. • Robinetterie : Robinet simple, mélangeur, mitigeur, etc. - Electricité : c’est l’ensemble des produits et articles qui permettent d’assurer l’éclairage nécessaire dans un bâtiment. L’installation électrique suit un certain nombre de règles, de normes et de labels de confort. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 15 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction L’électricité est constituée de trois grands volets : • Le tubage iso ronge : généralement de section différentes en fonction de sa capacité et son emploi ; • La filerie : également de section différentes en fonction de l intensité du courant électrique porté ; • appareillage : divers et multiple, sa production au Maroc est de plus en plus assurée grâce aux efforts soutenus des fabricants marocains. - Peinture : C’est le mode de traitement des supports intérieurs et extérieurs de la construction. Elle utilise trois familles de produits correspondant à des prestations différentes et complémentaires dans la construction : • Enduit tout prêt, premier traitement des supports à l état brut ; • Peinture vinylique, mat essence, produits les plus couramment utilisés ; • Peinture laquée ou glycérophtalique, pour le traitement en général des supports verticaux des pièces humides du logement. - Vitrerie : elle s’associe parfois dans le corps d’état peinture, mais son origine est différente. La vitrerie est une technique particulière de coulage du verre de natures et qualités variées. Elle est en quasi-totalité importée. Au Maroc, il existe principalement des importateurs, des grossistes qui découpent le verre en fonction de sa taille, sa nature, et son épaisseur. Il existe sur le marché une gamme de verre très variée. 10- Contrôle des travaux par les différents intervenants : - Architecte ; - BET ; - Bureau de contrôle. 11- Réception provisoire et définitive des travaux par lot et globale 12- Certification des garanties décennales pour les parties structures et des lots techniques. Le processus de production de l'habitat montre l'importance et la complexité des différentes tâches successives intervenant dans l'acte de bâtir. Chacune des tâches relève d'un procès auquel la réglementation marocaine en terme de normalisation est appelée à cadrer et à maîtriser. Dans ce qui suit, est présentée une analyse des matériaux les plus usités dans la construction, mettant en valeur, leurs procédés de fabrication, l’identification des producteurs et circuits de distribution, l’évolution du secteur, l’étude de prix, les goulots d’étranglement et les perspectives d’avenir. L’analyse concerne, conformément aux termes de référence de l’étude, les matériaux suivants : - Le ciment ; - l’acier ; Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 16 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction - la terre cuite ; les produits issus des minéraux (sable et gravier) ; la chaux ; le béton et les dérivés du béton ; les agglomérés et articles en ciment ; les matériaux de construction en céramique ; les produits en marbre et en ardoise ; le plâtre, le gypse et les produits du plâtre ; l’étanchéité ; le bois ; le plastique ; la peinture ; et le verre plat. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 17 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.1 LE CIMENT • Présentation du matériau : Le ciment est l’un des composants clé de la construction moderne. Utilisé essentiellement dans le gros oeuvre, son emploi dans la réalisation des revêtements et de l’étanchéité n’est pas moins important. Grand consommateur d’énergie thermique, il demeure relativement bon marché eu égard au manque de substitut de ce liant. L’industrie cimentière réalise 51% du chiffre d’affaires de l’industrie des matériaux de construction. Ce secteur reste le mieux structurés au Maroc. • Procédé de fabrication : Le ciment est une poudre minérale faisant partie de la famille des liants hydrauliques permettant : - d’agglomérer du sable pour avoir le mortier et ; - d’agglomérer du sable avec des granulats pour obtenir du béton. Il existe deux modes de fabrication de ciment : par voie sèche et par voie humide. Les unités de production procèdent à la fabrication par voie sèche, plus économe en énergie. En général, le ciment est fabriqué dans des unités classiques équipées d’un four tournant. Le processus de fabrication de ciment comporte trois étapes : - Fabrication du clinker: cette phase comprend l’extraction, le transport, le broyage et l’homogénéisation des matières premières : carbonate de calcium, silice, alumine, oxyde ferrique, elle aboutit à l’élaboration d’une poudre de composition chimique précise ; - Cuisson : le mélange obtenu est introduit dans des fours rotatifs chauffés au voisinage de 1450°, provoquant la combinaison du calcaire et de l’argile : le clinker qui est refroidi et stocké ; - Fabrication du ciment : le clinker est repris et finement broyé à l’aide de broyeurs à boulets. Suivant le broyage, une faible quantité de gypse (environ 5 %) et adjuvants est incorporée. Différentes qualités de ciment sont fabriquées : - CM 25 (ciment à maçonner), il s’agit d’un ciment d’une faible résistance destiné seulement à la confection des enduits ; Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 18 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction - CPJ 35 (Ciment Portland Composé) produit par toutes les cimenteries. C’est le ciment le plus utilisé au Maroc ; - CPJ 45 (Ciment Portland Composé) produit par toutes les cimenteries, il s’agit de la meilleure qualité utilisée pour la fabrication du béton prêt à l’emploi ; - CPA 55 (Ciment Portland Artificiel) qui est un ciment haut de gamme fabriqué en très faibles quantités. Pour le ciment blanc, les besoins sont essentiellement couverts par des importations. • Identification des producteurs et circuits de distribution Au Maroc, l’industrie cimentière est ancienne, la première unité de production fût ouverte en 1913 à Casablanca. L’industrie cimentière est l’une des activités industrielles les mieux structurées et les mieux réparties sur le territoire national. Elle se caractérise aussi par la modernité de ses installations et par l’ouverture de son capital à l’investissement privé national et étranger. En effet, elle réalise près de 45% de la valeur de la production et près de 50% de la valeur ajoutée du secteur des matériaux de construction ; alors qu’elle représente seulement 1% des établissements industriels intervenant dans le secteur et le taux d’embauche ne dépasse guère 1%. Actuellement, le secteur cimentier marocain compte 4 grandes sociétés, filiales de multinationales, disposant de 10 unités industrielles de production couvrant l’ensemble du territoire national, dont une est spécialisée dans l’importation du ciment blanc. La capacité de production du ciment est évaluée à 10,55 millions de tonnes et la capacité de broyage du clinker est de 12,13 millions de tonnes. Lafarge Maroc, filiale du groupe international Lafarge et du groupe ONA, exploite quatre usines à Casablanca, Meknès, Tanger et Tétouan. La capacité de production globale de ces usines est de 4 millions de tonnes. Une nouvelle usine à Tétouan, d’une capacité de production de 1 million de tonnes, a démarré en 2003 ; cette unité se caractérise par une consommation énergétique produite en grande partie par une centrale éolienne. Lafarge Maroc revendique une part de marché de 41,5% et assure 37% de la production nationale. Ciments du Maroc, filiale du cimentier français ‘‘Ciments Français’’ (lui-même contrôlé par Italcementi Group), possède trois usines à Agadir, Marrakech et Safi ainsi qu’un centre d’ensachage à Jorf Lasfar et un centre de broyage à Laâyoune. La capacité de production globale de cette cimenterie est de 3 millions de tonnes. Cette cimenterie détient 27,8% du marché et assure 31% de la production nationale. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 19 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Holcim (Maroc), ex CIOR, filiale du groupe cimentier suisse Holcim, exploite deux usines l’une à Oujda et l’autre à Fès ainsi que deux centres d’ensachage et de broyage l’un à Fès et l’autre à Nador et un centre d’ensachage à Casablanca. La capacité de production globale de cette cimenterie est de 2,2 millions de tonnes. Une nouvelle usine, d’une capacité de production de 1 million de tonnes, est prévue à Settat vers 2007. Cette cimenterie détient 21,7% du marché et assure 20,4% de la production nationale. Un nouveau broyeur utilisant une nouvelle technique de broyage (pour un investissement de 400 millions de DH) est entré en service fin 2004 dans l’usine de Fès ; la production de cette unité passerait alors de 640 000 à 980 000 tonnes. Asment-Témara, reprise par le groupe cimentier portugais Cimpor (depuis 1996), exploite une usine à Aïn Atig qui peut produire 800 000 de tonnes de ciment par an. Cette cimenterie détient 9% du marché et assure 11,6% de la production nationale. Par ailleurs, le marché national est bien partagé entre les différents acteurs, la répartition géographique des usines fait ressortir une dominance de : - Lafarge dans le Nord-Ouest ; - Ciments du Maroc dans le Sud ; - Holcim dans le Nord-Est. Le tableau suivant donne la localisation géographique des unités de production du ciment avec leur potentiel de production et les zones couvertes par les différentes firmes. Tableau 6 : Localisation et capacité de production des cimenteries en 2004 Lafarge Maroc Bouskoura, Meknès, Tanger et Tétouan 5 000 000 41,5% Part dans la production nationale 37,0% Ciments du Maroc Holcim Maroc Agadir, Marrakech et Safi Oujda, Fès, Nador et Casablanca 3 000 000 2 200 000 27,8% 21,7% 31,0% 20,4% Asment-Témara Ensemble Aïn Atig 800 000 11 000 000 9,0% 100,0% 11,6% 100,0% Unités de production Localisation Capacité de production (T/an) Part du marché Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Le graphique suivant illustre la répartition du marché entre les différentes cimenteries et la structure de la production au niveau national. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 20 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Production des cimenteries 11,60% 9% 20,40% 41% 31% 28% 37% 22% Part du marché Holcim Maroc Part de la production nationale Ciments du Maroc Lafarge Maroc Asment-Témara Quant à la commercialisation, elle s’effectue par un réseau organisé mis en place. Le circuit assure une distribution régionale et locale assez satisfaisante avec un système d’agrément assurant la protection et la maîtrise du secteur. Il est à noter que les cimentiers sont les mieux organisés en tant que corps professionnel. Ainsi, Asment-Témara détient un marché comprenant essentiellement l’axe Mohammedia, Rabat, Roumani, Khémisset et Kénitra. Holcim s’approprie le marché d’Oujda et de sa région, mais elle est également présente dans la région du Centre. Les Ciments du Maroc : les cimenteries de Safi et d’Agadir se partagent la zone sud. Lafarge détient une part du marché des régions Centre, Centre Nord et Nord-ouest. • Evolution du secteur La capacité totale du secteur cimentier a atteint 11,17 millions de tonnes en 2004. Cette capacité est restée figée à 10 millions de tonnes entre 1998 et 2002. Ce n’est qu’en 2003 que la capacité est passée à 10,55 millions de tonnes du fait essentiellement de la mise en service de la nouvelle cimenterie de la société Lafarge Maroc (dénommée Tétouan II) et l’arrêt de l’ancienne unité de production. Comme cela a été mentionné ci-dessus, les ventes de ciment ont progressé au rythme moyen de 7% par an durant la période 2000-2004 (7,4% par an durant la période 20002003) avec une production moyenne de 9,5 millions de tonnes. En 2004, les ventes ont atteint 9,8 millions de tonnes. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 21 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Figure 1 : Evolution de la production du ciment (millions de tonnes) 10 9,5 9 8,5 8 7,5 7 6,5 6 5,5 5 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Tableau 7 : Evolution de la production et des ventes du ciment 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Année vente de ciment 5,76 6,36 6,17 6,23 6,36 6,53 production 5,78 6,22 6,18 6,28 6,4 6,59 1999 2000 2001 2002 2003 2004 7,186 7, 153 7, 234 7 ,479 8, 058 8, 486 9,277 9,796 7,24 7,15 7,23 7,48 8,06 8,49 9,28 9,80 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie • Etude de prix La tendance des prix du ciment est orientée à la hausse durant la dernière année : - Le prix moyen du CPJ 35 a enregistré une hausse de 1,3 % en 2004 par rapport à 2003 et 17,5% par rapport à 1998. Les prix ont atteint 932,36 DH la tonne en 2004 contre 922,19 en 2003 et 794,83 DH en 1998. - Quant au ciment CPJ 45, le prix moyen a connu une tendance haussière, il est passé de 873,88 dh/T en 1998 à 1017,58 dh/T en 2004 soit une hausse de 16,5%, soit une augmentation de 17,03 DH par rapport à 2003. Tableau 8 : Evolution des prix moyens du ciment (en dh/tonne) 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 CPJ 35 (T) 794,83 847,54 858,62 874,79 926,36 922,19 932,36 CPJ 45 (T) 873,88 912,80 925,41 945,20 1003,75 1000,55 1017,58 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 22 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Evolution des moyens prix du du ciment Evolution des prix ciment 1100 1000 900 800 700 1998 1999 2000 2001 CPJ 35 (T) 2002 2003 2004 CPJ 45 (T) • Goulots d étranglement L’extension de l’urbanisation et l’évolution importante de la production de logements ont entraîné une demande accrue en ciment. Les industriels se sont adaptés à cette situation tout en assurant les quantités demandées sans avoir recours à l’importation. Cependant, cette industrie se trouve confrontée à un certain nombre de problèmes, entre autres : - l’irrégularité de l’approvisionnement et de l’acheminement du ciment en raison de l’importance du territoire couvert par chaque unité cimentière ; - la qualité irrégulière du ciment ; - les problèmes de réserves en matières premières ; - les coûts de l’énergie aussi bien mécanique que thermique utilisée dans la production du ciment. • Perspectives d avenir La progression démographique et la croissance accélérée de l’urbanisation engendre des besoins en logements de plus en plus importants ; les besoins cumulés en logements sont estimés, par le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, à près de 1.240.000 unités à fin 2002 (700.000 ménages devraient être relogés et 540.000 ménages devraient bénéficiés d’équipements d’infrastructure de base). Etant donné que le croît démographique annuel moyen des ménages selon le RGPH 2004 est de 91.000 ménages / an et que ce croit est équivalent à la production moyenne de logements réglementaires, le besoin reste à fin 2004 équivalent à 1.240.000 logements. Le secteur de l’industrie cimentière est appelé à jouer un rôle de premier plan dans la réalisation des grands programmes d'habitat social et de résorption de l'habitat insalubre, Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 23 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction il devra également connaître une évolution favorable du fait des programmes engagés notamment ceux des infrastructures économiques et sociales. Le développement du marché national du ciment a connu, par ailleurs, une augmentation substantielle en terme de consommation par tête d’habitant depuis les années soixante : De 71 Kg / hab en 1960, elle est passée à 190 Kg/hab à la fin des années 1970, puis à 214 kg/hab en 1990, à 240 Kg/hab en 1996 pour atteindre 327 kg/hab en 2004. Elle reste toutefois en deçà du niveau européen qui avoisine aujourd’hui une moyenne de 450 kg/hab dont 30 % seulement sont livrés en sac. Tableau 9 : Prévisions de l évolution de la demande en ciment (Millions de tonnes) Année 2003 2004 2005 2006 Capacité de production 10,55 11,17 11,17 12,07 Consommation de ciment 9,3 10,0 10,6 11,3 2007 14,07 11,9 2008 15,07 12,6 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Observations Extensions des capacités des unités de Témara, Safi et Fès (0,67 millions de tonnes) Extension de la capacité de l’unité de Bouskoura (0,9 millions de tonnes) Extension de la capacité de l’unité d’Agadir (1 million de tonnes) et création d’une nouvelle cimenterie à Settat par Holcim (1 million de tonnes) Extension de la capacité de l’unité de Tétouan II (1 million de tonnes) Selon l’exploitation du BET AREA, les quantités de ciment usitées durant les deux dernières années, 2003 et 2004 sont respectivement de l’ordre de 7.933.722 et 8.006.474 tonnes. Les perspectives d’évolution de la demande en ciment sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé durant les dernières années. Les besoins globaux en ciment sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. La consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab.2 à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Les besoins globaux sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). 2 Ce qui correspond à un peu moins que la consommation moyenne enregistrée en Tunisie en 2001. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 24 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en ciment selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 10 : Perspective d évolution de la demande en ciment (106 Tonnes) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 8.4 8.6 8.7 10.4 12.0 12.1 13.0 16.9 16.9 16.2 23.7 23.7 Source : Elaboration AREA 106 Tonnes Perspective de l'évolution de la demande en ciment 25 20 15 10 5 2005 2010 Scénario 1 2015 Scénario 2 2020 Scénario 3 Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux (scénario 1) ou à trois (scénarii 2 et 3) fois celui estimé pour 2005. La confrontation de cette demande avec les capacités installées ainsi que les extensions prévues montre que, pour ce matériau, des problèmes d’approvisionnement du marché intérieur risquent de se poser avant 2015 notamment dans les cas des scénarii 2 et 3. Mais étant donné le rythme des extensions envisagées par les cimentiers pour les prochaines années et en supposant qu’il se poursuivra, les risques de sous approvisionnement en ce matériau serait faible sur toute la période de projection. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 25 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.2 L’ACIER • Présentation du matériau L’acier est un alliage de fer et de carbone qui est généralement apte au façonnage à chaud. Il est caractérisé par une résistance aussi bien à la traction qu’à la compression. L’industrie de fabrication du fer à béton est très récente au Maroc, elle est représentée essentiellement par la SONASID localisée à Nador et qui assure l’approvisionnement d’une grande partie de la demande à l’échelle nationale. Casablanca intervient pour une production limitée du fer à béton. • Procédé de fabrication L’acier est produit en décarburant la fonte et en éliminant le maximum du souffre et du phosphore. Plusieurs procédés permettent d’obtenir le fer ou l’acier directement à partir du minerai, sans passer par la fonte. Mais le développement de cette procédure reste très limité. Les procédés pratiques de production de l’acier sont : - L’affinage liquide ; - L’affinage solide. Tenant compte de leur composition, les aciers se divisent en deux classes : Les aciers alliés et les aciers non alliés. - Les aciers alliés ou aciers spéciaux contiennent : chrome, cuivre et nickel. Ils sont utilisés dans le bâtiment essentiellement en décoration et en agencement ; - Les aciers non alliés sont les aciers les plus employés en construction métallique, dits « acier au carbone » ils ont une teneur en carbone entre 0,15 % (acier doux) et 0,65 % (acier extra dur). Les différents types de produits qui se présentent sur le marché sont : - Les ronds lisses (obtenus par laminage d’un acier doux), ils se présentent en plusieurs dimensions (6, 8, 10, 12, 14, 16, 20, 25, 32, 40 et 50); - Les armatures à haute adhérence, Fer à béton Tor (6, 8, 10, 12, 14, 16, 20, 25, 32, 40 et 50) ; - Les treillis soudés constitués de fils croisés perpendiculairement et soudés à leur intersection. L’acier ou le fer est utilisé aussi bien dans le gros uvre que dans le second uvre : - Au niveau du gros uvre, il s’agit principalement du fer à béton tor, du fer à béton lisse et des treillis soudés ; - Au niveau du second uvre, il est utilisé aussi bien dans la plomberie (acier galvanisé), que dans la ferronnerie (tôle, fer plat, tube rond, tube carré). Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 26 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Le fer à béton tor est produit selon plusieurs dimensions: 6, 8, 10, 12, 14, 16, 20, 25, 32 (diamètre en mm). Le fer à béton lisse est produit également selon des sections normalisées. Ces deux produits sont utilisés généralement au niveau des éléments porteurs (poteau, poutre, poutrelle, voile, ...) et/ou du plancher (dalle en béton armé,…). Il y a lieu de noter que le fer à béton de diamètres 20, 25 et 32 est usité principalement dans les ouvrages d’art. Aussi, en terme de qualité et pour une meilleure adhérence, le fer à béton tor est plus usité dans la construction. Pour les treillis soudés, il s’agit généralement de panneaux préfabriqués en moyenne de 12 m² (5 ou 6 m x 2,50 m), utilisés dans les dalles et pré-dalles, et ce dans un souci d’optimisation et de normalisation. • Identification des unités industrielles, leurs implantations distribution et circuit de La production de l’acier est concentrée principalement dans deux villes : Nador qui s’accapare la majorité de la production et Casablanca. En effet, la ville de Nador assure l’approvisionnement presque exclusif du fer à béton lisse, et fourni 88% du fer à béton tor. La ville dispose des principaux gisements du minerai de fer. La ville de Casablanca intervient également dans la production et assure la distribution d’une partie quoique limitée du fer à béton (5% du fer à béton lisse et 12% du fer à béton tor). Quant à la distribution, elle est assurée localement par un nombre important d’unités opérant dans le secteur. L’approvisionnement est assuré par des unités localisées essentiellement dans les villes de : Nador (lieu de l’extraction du minerai de fer), Casablanca et Agadir. Une part faible de fer à béton provient des villes de Meknès, Rabat, Fès, Safi et Oujda. • Evolution du secteur La production a évolué au taux annuel moyen ajusté de 6%, cette évolution est due en partie à la Sonasid qui réalise à elle seule plus de la moitié de la production. La consommation nationale est passée de 463.500 tonnes en 1991 à 457.500 tonnes en 1994. En 2004, la consommation d’acier a enregistré une faible hausse de 1,4% par rapport à 2003. Les importations restent nécessaires pour satisfaire la demande. Les principaux fournisseurs du Maroc sont le Brésil, l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas. • Etude de prix Le prix du fer à béton varie selon la typologie et la variété du produit, en 2003 les prix TTC à la distribution pour un kg de fer sont estimés à 5,71 DH, 5,68 DH et 5,68 DH respectivement pour les fer à béton tor diamètre 12, le fer à béton lisse diamètre 6 et le fer à béton lisse diamètre 10. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 27 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 11 : Evolution des prix moyens du fer entre 1998 et 2004 1998 5,35 5,68 5,65 Fer à béton tor Diam 12 (kg) Fer à béton lisse Diam 6 (Kg) Fer à béton lisse Diam 10 (Kg) 1999 5,19 5,34 5,40 2000 5,21 5,37 5,40 2001 5,32 5,47 5,40 2002 5,72 5,76 5,68 2003 5,71 5,68 5,68 2004 5,75 5,71 5,64 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Le prix du fer à béton tor diam 12 a enregistré une hausse de 11,22 % en 2004 par rapport à 1997, il y a lieu de noter, cependant, une relative stagnation des prix durant les trois dernières années antécédentes. Le fer à béton lisse diam 6, a connu par contre des tendances variées, après avoir progressé en 1998, les prix de vente ont marqué une baisse de 2% en moyenne durant les années 1999, 2000 et 2001, pour être rehaussés de nouveau en 2002 à 5,76 dh/kg. L’année 2003 a connu une baisse des prix de 1,36% par rapport à 2002, puis les prix ont légèrement augmenté durant l’année 2004 par rapport à 2003 (+0,49%). Evolution des prix moyens du fer à béton (DH/kg) 5,8 5,7 5,6 5,5 5,4 5,3 5,2 5,1 5 1998 1999 2000 2001 Fer à béton tor Diam 12 (kg) 2002 2003 2004 Fer à béton lisse Diam 6 (Kg) Fer à béton lisse Diam 10 (Kg) Concernant le fer à béton lisse diamètre 10, Après la légère hausse enregistrée en 1998, les prix ont accusé une baisse de 1999 jusqu’en 2001, puis ils ont augmenté en 2002 et 2003. En 2004, les prix ont enregistré une légère baisse par rapport à l’année précédente. Les prix relevés en 2004 pour un certain nombre de matériaux se présentent comme suit : Tableau 12 : Prix unitaires des différentes variétés du fer à béton tor en 2004 DESIGNATION P.U. (H.T.) 6,08 FER TOR DE 6 (KG) FER TOR DE 8 (KG) 6,01 5,93 5,89 5,89 5,90 6,10 FER TOR DE 10 (KG) FER TOR DE 12 (KG) FER TOR DE 14 (KG) FER TOR DE 16 (KG) FER TOR DE 20 (KG) Source : Investigations AREA Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 28 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction L’année 2004 a été marquée par une forte demande mondiale de l’acier et des conséquences sur la hausse des prix du minerai de fer et des substituts de la ferraille sur le marché international. En effet, entre décembre 2003 et décembre 2004, le prix coût et fret de la billette a progressé de 19%, celui du rond à béton de 26% et celui de la ferraille de 12%. Cette tension sur le marché international s’explique par deux principaux facteurs, à savoir : • La très forte demande de l’acier sur le marché asiatique et notamment le marché chinois qui a enregistré une augmentation de 40 millions de tonnes en une année, soit un accroissement de 22% ; • Le coût du fret maritime qui a fortement augmenté (multiplication par un facteur de 2 à 3) à cause notamment du renchérissement de l’assurance maritime. Suite à ces augmentations des prix de la matière première, les prix de vente de l’acier sur le marché intérieur ont été réajustés à la hausse à trois reprises entre septembre 2003 et le début de 2005, représentant une augmentation totale de 600 DH/Tonne, soit +12,5%. • Perspective d avenir Les perspectives d’avenir du secteur sont liées à la stratégie du principal opérateur, à savoir la Sonasid et à l’implantation d’un nouvel opérateur, le turc ‘‘Univers Acier’’, issu d’un partenariat entre capitaux marocains et italiens et qui compte s’installer dans la région de Casablanca avec un laminoir de petite capacité. Les projets de la Sonasid sont particulièrement marqués par des investissements de modernisation, de diversification et d’amélioration de la productivité sur l’ensemble de ses sites. En outre, la Sonasid est en train de développer la filière en aval en travaillant le fer à béton produit et vendu jusqu’ici à l’état brut. En effet, à travers sa nouvelle filiale ‘‘Longométal Armatures’’, la Sonasid compte travailler et façonner le fer à béton brut pour mettre à la disposition de la clientèle un produit prêt à l’emploi. L’entrée en lisse du nouvel opérateur ‘‘Univers Acier’’ signera le passage d’une situation quasi-monopolistique de la SONASID à une situation de concurrence dans un contexte caractérisé également par l’ouverture des frontières. Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en acier durant les deux années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 216 369 442 et 240 327 039 kg, soit une consommation moyenne par tête d’habitant respectivement pour les deux années de l’ordre de 7,3 kg et 8,0 kg. Les perspectives d’évolution de la demande en acier sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête qui devra enregistrer une augmentation plus ou moins importante, du fait notamment du durcissement au niveau de l’application des règles antisismiques. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 29 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction On retient un taux d’accroissement de 3%. Les besoins globaux en acier sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Toutefois, en ce qui concerne la canalisation en acier galvanisé, en perte de vitesse et remplacée de plus en plus par le ré tube en particulier, on retient une baisse de 3% par an en moyenne. • Scénario 2 : ce scénario est équivalent au scénario 1. Les besoins globaux en acier sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en acier selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 13: Perspective d’évolution de la demande d’acier (103 Tonnes) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 252.6 255.1 258.2 324.4 343.8 347.5 416.5 463.2 464.8 534.8 624.2 626.2 Source : Elaboration AREA Perspective d'évolution de la demande d'acier (10 3 tonnes) 650 600 550 500 450 400 350 300 250 200 2005 2010 Scénario 1 2015 Scénario 2 2020 Scénario 3 Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 30 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction La confrontation de cette demande avec les capacités installées de la Sonasid (et sans tenir compte de la capacité de la nouvelle unité, le turc ‘‘Univers Acier’’) montre que, pour ce matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2020 et ce, pour les trois scénarii. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 31 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.3 LA TERRE CUITE • Présentation du matériau Les matériaux de construction en terre cuite sont usités depuis plusieurs siècles dans la construction. Au Maroc, l’activité date des années 40, ou les premières unités de fabrication du matériau furent construites. Le secteur a accompagné l’évolution de la construction en général. Son adaptation est aussi bien technique, esthétiques que culturels, dans les domaines traditionnels et industriels. Plusieurs catégories de produits en terre cuite sont usitées dans la construction, notamment : - Les briques creuses : o 6 T 7 x 15 x 28 ; o 8T 11 x 15 x 28 ; o 12 T 15 x 15 x 28 Les briques creuses sont plus usitées dans la construction et principalement ceux de 6 trous. - Les briques réfractaires : leur usage se limite généralement dans la construction de cheminées ; - Les tuiles artisanales : le marché marocain est alimenté par deux types de tuiles : o les tuiles de Safi, travaillées principalement à base de terre rouge ; o les tuiles de Fès constituées de marne jaune. Leurs prix sont plus élevés par rapport à ceux de Safi eu égard aux caractéristiques qu’elles présentent en terme de qualité et de solidité. • Procédé de fabrication Il existe deux méthodes de fabrication de la brique : - La fabrication industrielle ; - La fabrication traditionnelle. La méthode traditionnelle : L’argile sèche est mélangée avec de l’eau dans un bassin circulaire. Après 24 heures, le mélange est malaxé ensuite la pâte est battue avant de la façonner. La pâte est mise dans des moules qui lui donne la forme de la brique. Après le séchage au soleil, la brique est transportée au four où elle est cuite à une température de plus de 700°C. La fabrication industrielle : Elle comporte 4 étapes, à savoir : - La préparation de la pâte : Elle consiste à broyer l’argile brute, à éliminer les impuretés, à doser les différents constituants et à homogénéiser et humidifier le tout. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 32 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction - Le façonnage des produits : Cette phase consiste à donner au mélange une forme par pressage. - Le séchage : Dans les unités industrielles, l’opération de séchage se fait dans un séchoir statique ou tunnel, le séchage peut se faire aussi à l’air. Cette opération consiste à évacuer l’eau contenue dans le mélange. - La cuisson qui donne au produit sa forme définitive. • Identification des unités de production et circuit de distribution Le secteur compte actuellement 86 briqueteries dont une dizaine d’unités modernes et bien structurées, le reste étant réparti entre des entreprises traditionnelles équipées de four de type Hoffman et des unités artisanales. Ces unités de production sont concentrées pour les 2/3 dans les régions du Centre et du Nord-Est. Le secteur est actuellement organisé dans une association, l’Association Professionnelle des Briquetiers (APB), qui cherche à promouvoir l’utilisation de la brique rouge, à normaliser les produits et à moderniser les outils de fabrication. Cette association est membre de la Fédération des Industries des Matériaux de construction (FMC). L’approvisionnement des différentes villes se fait soit directement auprès des unités de production, soit par l’intermédiaire d’un réseau de distribution local. Il y a lieu de noter que l’industrie de fabrication des matériaux en terre cuite pour le bâtiment est une activité qui revêt un caractère régional, en raison notamment du faible coût de la brique, de son volume par rapport à son poids, du risque de casse lié au transport de celleci et du coût élevé du transport. • Evolution de l activité La situation du secteur de la construction en terre cuite est étroitement liée à l’évolution de la conjoncture économique et en particulier à celle du secteur du bâtiment constatée depuis 1986. L’activité de la fabrication de briques et de tuiles en terre cuite est représentée en 2003 par 86 établissements, employant un effectif permanent de près de 4.800 personnes avec une production de plus de 700 millions de DH, soit l’équivalent de près de 2,5 millions de tonnes par an. Tableau 14 : Evolution de l industrie des tuiles et briques en terre cuite 1998 Nombre d’unités 86 Production (1000 DH) 530 466 Effectif 4 464 Investissement (1000 DH) 142 106 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie 1999 94 565 852 4 608 133 080 2000 91 587 918 4 526 198 258 2001 80 536 795 3 869 65 629 2002 81 606 019 3 974 77 087 2003 86 709 262 4 758 194 967 Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 33 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Durant la période 1998 à 2003, la production a connu une croissance soutenue, à l’exception de l’année 2001, qui a marqué une légère baisse. En, revanche, le taux d’utilisation des capacités de production s’est détérioré en passant de 77% en 1998 à près de 55 % en 2000. Evolution de la production des matériaux en terre cuite en (1000 DH) 750000 700000 650000 600000 550000 500000 1998 1999 2000 2001 2002 2003 • Etude de prix Les prix des briques et des tuiles dépendent des dimensions, de la nature d’énergie utilisée ainsi que de la proximité des sources de matières premières. Les prix enregistrés durant l’année 2004 sont présentés dans le tableau suivant. Tableau 15 : Prix des matériaux de construction en terre cuite à l unité Briques creuses 6 T 7 x 15 x 28 8 T 11 x 15 x 28 12 T 15 x 15 x 28 Briques réfractaires Tuiles artisanales Tuiles de Safi Tuiles de Fès 1,25 DH 1,65 DH 2,50 DH 6,90 DH 1,10 DH 1,60 DH Source : Enquête réalisée par le BET AREA (2004) Les prix ont enregistré des fluctuations à la hausse ou à la baisse de 1997 à 2004, selon la nature du matériau, ainsi : - Le prix moyen des briques creuses a connu une hausse de 6,19% en 2004 par rapport 1997. Il y a lieu de noter que le prix a légèrement évolué durant les deux années antérieures ; - Le prix moyen des briques réfractaires a connu une hausse continue de 1997 à 2001, puis il a enregistré une légère baisse en 2003 et 2004, sans pour autant influencer le niveau général des prix qui est resté supérieur à celui enregistré en 1997 ; - Quant aux tuiles artisanales, le prix moyen a connu une hausse de 22,14 % en 2004 par rapport à 1997. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 34 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 16 : Evolution des prix du secteur 1998 1,31 6,61 0,64 Briques creuses 6T 7x15x28 (U) Briques réfractaires 3x11x22 (U) Tuiles Artisanales (U) 1999 1,26 6,93 0,67 2000 1,28 7,02 0,68 2001 1,28 7,05 0,68 2002 1,32 7,03 0,69 2003 1,32 6,91 0,78 2004 1,35 6,96 0, 80 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Evolution des prix de construction en terre Evolution des des prixmatériaux moyens des matériaux de constructioncuite en terre (DH) cuite (DH) 8 7 6 5 4 3 2 1 0 1998 1999 2000 2001 Briques creuses 6T 7x15x28 (U) 2002 2003 2004 Briques réf ractaires 3x11x22 (U) Tuiles Artisanales (U) • Goulots d étranglement L’enquête menée auprès des producteurs et des distributeurs des matériaux de construction en terre cuire a permis de relever les mêmes problèmes relevés au niveau de l’étude de structure réalisée en 1998, à savoir : o L’approvisionnement en matière première (argile) en raison de l’amenuisement des terrains argileux ; o La forte consommation d’énergie thermique et de l’électricité et ses conséquences sur le prix de revient ; o Le problème de qualité ; o L’absence sur le marché d’une main d’ uvre qualifiée. • Perspectives d avenir La production des matériaux en terre cuite est appelée à connaître un essor encore plus soutenu du fait de la relance du secteur de l’habitat, notamment sous l'impulsion donnée par les pouvoirs publics dans le cadre des programmes de promotion de l’habitat social (rythme de 100 000 unités par an). Selon l’Association Professionnelle des Briquetiers (APB), créée fin 2001 dans le cadre du renforcement de la Fédération des Industries de Matériaux de Construction (FMC) et sous l’impulsion de cette dernière, cette branche est promise à un développement important à condition que les objectifs de normalisation et de mise à niveau technologique soient accomplis. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 35 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction D’ailleurs, l’APB s’est fixée pour les années à venir des objectifs de normalisation, de promotion de la brique rouge et de valorisation des efforts accomplis en matière de mise à niveau. Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en matériaux de construction en terre cuite en 2004 est évaluée à 1.151.898.000 unités pour les briques creuses, soit 19 millions d’unités pour les briques réfractaires et 47 millions d’unités pour les tuiles artisanales. Les perspectives d’évolution de la demande en terre cuite sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en terre cuite sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. La consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. Ce taux est retenu pour tous les matériaux à base de terre cuite à l’exception des tuiles, dont la consommation par tête sera stable durant la période de projection. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab.3 à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour les matériaux de construction à base de terre cuite à l’exception des tuiles, dont la consommation par tête sera stable durant la période de projection. Les besoins globaux en matériaux en terre cuite sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). 3 Ce qui correspond à un peu moins que la consommation moyenne enregistrée en Tunisie en 2001. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 36 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en matériaux en terre cuite selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 17 : Perspective d évolution de la demande des briques creuses (106 unités) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 1203,6 1232,6 1247,4 1498,9 1729,1 1748 1866,8 2425,7 2434,2 2324,9 3403 3413,6 Source : Elaboration AREA Tableau 18 : Perspective d évolution de la demande des briques réfractaires (106 unités) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 20 ,1 20,6 20,8 25 28,9 29,2 31,2 40,5 40,6 38,8 56,5 57 Source : Elaboration AREA Tableau 19 : Perspective d évolution de la demande des tuiles artisanales (106 unités) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 48,2 48,2 48,8 53,4 53,4 54 59,2 59,2 59,4 65,5 65,5 65,7 Source : Elaboration AREA Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005, sauf pour les tuiles artisanales où le coefficient multiplicateur n’est que de 1,36. La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour les briques réfractaires, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2020 dans le cas du scénario. En revanche, pour les briques creuses, le taux d’utilisation des capacités installées (55%) montre que l’approvisionnement du marché intérieur en ce matériau risquerait de se poser (même dans le cas de scénario 1) entre 2015 et 2020 si d’ici là aucune extension des capacités n’est réalisée. Dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en matériaux de construction risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 37 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.4 LES PRODUITS ISSUS DES MINERAUX • Présentation de l activité Les granulats constituent, de très loin, les matériaux de base les plus importants en tonnage dans le secteur BTP. Les granulats sont la composante principale de toutes les infrastructures et les constructions de génie civil. Les principales sources d’approvisionnement en matière de sable au Maroc, sont : les sables de dune, les sables du littoral, les sables d’oueds et les sables de dragages. Les granulats sont répartis en trois catégories : - Les granulats dits alluvionnaires extraits dans les plaines alluviales ou dans le lit des cours d’eau ou dans des dunes littorales ou encore sur les plages ou sur les fonds marins du plateau continental ; - Les granulats dits calcaires provenant de l’exploitation de roches massives sédimentaires ; - Les granulats dits éruptifs provenant de l’exploitation de roches massives cristallines. La production de granulats à partir de roches massives est aujourd’hui une technique maîtrisée et éprouvée. Elle permet de proposer sur le marché des gravillons répondant aux exigences de la clientèle. Cette production s’accompagne de celle d’un sable dont les qualités intrinsèques sont particulièrement intéressantes pour l’optimisation des formulations de matériaux liés (bétons ou matériaux bitumineux) et non liés. Ces caractéristiques sont notamment reprises dans une norme d’application marocaine pour l’usage en béton hydraulique. Le sable est un produit que l'on trouve dans différents milieux (sablière, oued, marin, concassé, etc.). Les granulats et le sable en particulier, sont à la base des matériaux de construction. La recherche pour l'amélioration de ses caractéristiques (mécaniques, chimiques, structurelles, etc.) est de plus en plus développée. • Procédé de fabrication Les sables et graviers sont obtenus par traitement dans des installations qui concassent, broient, criblent et lavent les matériaux extraits. Il s’agit notamment de : - Sable de concassage (seul matériau de substitution au sable de mer qui connaît une raréfaction), utilisé dans la fabrication du béton ; - Sable de dragage (inconvénients: couleur sombre, et degré de salinité élevé) ; - Granulats ou graviers ; - Moellons. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 38 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les granulats sont employés dans les bétons sous forme de sable (granularité entre 0 et 5 mm) et de graviers. Les différentes granularités sont distinguées par les dénominations suivantes : o Go : de 3 à 8 mm, G1 : de 8 à 15 mm, G2 : de 15 à 25 mm La qualité des graviers dépend de deux caractéristiques physiques : o La résistance mécanique et la propreté. Quant aux sables ils doivent répondre aux caractéristiques suivantes : o Faible teneur en fines ; o Résistance mécanique ; o Propreté ; o Faible teneur en chlorures et substances organiques ; o Teneur en coquilles inférieure à 30 %. • Identification des unités industrielles et circuit de distribution 15 sociétés opèrent dans le secteur de la fabrication des produits issus des minéraux. Ces sociétés sont implantées dans les villes de Sidi Kacem, Tiznit, Meknès, Laâyoune, Casablanca, Khénifra, Mohammedia, Guelaila, El Hajeb et Kénitra. Selon la nature d’origine des sables, le Maroc dispose de 239 carrières réparties comme suit : o 208 carrières rocheuses dont 129 produisent du sable par concassage ; o 21 carrières ouvertes dans les cordons littoraux et les plages, essentiellement réparties entre les provinces de Kénitra et El Jadida et localement à Tanger et Larache ; o 10 carrières exploitant les plages alluviales des principaux oueds. Cet inventaire permet de subdiviser la zone étudiée en quatre secteurs4 : o Un secteur nord-est comprenant les provinces d’Al Hoceima, Chefchaouen et Tétouan, dont les ressources principales de sable sont de nature rocheuse. o Un secteur nord-ouest comprenant les provinces de Tanger, Larache et Kénitra, dont les ressources en sable correspondent essentiellement aux plages et aux cordons dunaires. o Un secteur Centre-Ouest comprenant les préfectures et provinces de Rabat-Salé, Skhirat-Témara, Benslimane et Casablanca-Mohamadia, présentant une ressource locale en sable de nature rocheuse mais essentiellement approvisionné à partir du secteur Nord-Occidental. o Un secteur sud comprenant les provinces de Settat et d’El Jadida, présentant deux ressources en sable correspondant aux massifs rocheux primaires et aux cordons dunaires. 4 Etude d’approvisionnement en sable des chantiers de bâtiments et de travaux publics situés le long du littoral entre Al Hoceima et El Jadida Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 39 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Concernant la distribution, elle est assurée par un nombre important d’unités localisées dans les différentes villes du royaume et par des commerçants ambulants qui approvisionnent directement les chantiers ou les unités de distribution. • Evolution du secteur La production des matériaux de construction issus des minéraux a atteint une valeur de 205.038.000 DH en 2003. Cette production est largement inférieure à celle enregistré en 1998. Quant au chiffre d’affaires réalisé par le secteur, il est de 216.375.000 de Dhs. En terme d’effectif, le secteur emploie près de 497 personnes dont 18 femmes. En ce qui concerne les investissements effectués, le secteur a enregistré près de 85 millions de dirhams. Tableau 20 : Evolution des exportations, importations et soldes par activités industrielles de 1986 à 2002 (En millions de dhs) Activités industrielles 18 Produits issus des minéraux Export 187,79 1986-1996 Import 772,09 Solde -584,30 Export 700,33 1997-2002 Import 1.126,00 Solde -425,67 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Les exportations des produits issus des minéraux, évaluées à 700,33 millions de Dirhams pendant la période 1997-2002 ont connu une évolution sensible comparativement à la période 1986-1996, qui a enregistré des exportations s’établissant à 187, 79 millions de Dhs. Quant aux importations, elles ont progressé fortement, passant de 772,09 millions de Dirhams en 1986-1996 à 1 126 millions de Dirhams en 1997-2002. Le Solde ainsi dégagé est négatif pendant les deux périodes. Le solde, bien qu’il soit toujours négatif, a baissé pour passer de - 584,30 à – 425,67, soit une diminution en valeur absolue de 27 %. • Etude de prix Les prix moyens par m3 en 2004 des produits issus des minéraux se présentent comme suit : 109,89 DH, 137,53 DH et 106,04 DH respectivement pour les sables, les gravettes et les moellons. Le prix des sables a affiché une relative stagnation, durant les deux dernières années, des prix moyens de vente. Quant aux prix des gravettes, ils ont connu une hausse entre 1999 et 2001, puis une baisse à partir de 2002, pour atteindre en moyenne 137,53 DH / m3 en 2003. En 2004, les prix ont légèrement progressé (+1,5% par rapport à 2003). Après une augmentation de 1,90% en 1998, les prix des moellons ont marqué une baisse moyenne de 2% durant la période 1999-2001, pour être rehaussés en 2004 et atteindre un prix moyen de 107,23 dh/m3. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 40 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 21 : Evolution des prix moyens des produits issus des minéraux (DH) 1998 111,21 139,96 110,58 Sables Mer / Oued / Concassage (m3) Agrégats Gravettes 5/15 15/25 (m3) Moellons Pierres (m3) 1999 110,66 136,90 101,70 2000 112,63 139,09 105,21 2001 116,80 143,17 107,12 2002 120,17 140,81 106,74 2003 109,89 137,53 106,04 2004 109,14 138,94 107,23 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Evolution des prix moyens des produits issus des minéraux (DH) 150 140 130 120 110 100 90 80 1998 1999 2000 2001 Sables Mer / Oued / Concassage (m3) 2002 2003 2004 Agrégats Gravettes 5/15 15/25 (m3) Moellons Pierres (m3) • Goulots d étranglement Le marché des produits issus des minéraux est sujet à plusieurs problèmes qui bloquent son développement et sa relance. Parmi lesquels, il y a lieu de noter le manque de statistiques précises sur le secteur. D’autant plus que les problèmes liés à l’approvisionnement sont diverses, dont notamment : - Le manque d'organisation de représentation des producteurs et d'interlocuteurs parmi les consommateurs nationaux ; - L’inexistence de règlement spécifique du transport routier par camion ; - Le problème de dégradation de l’environnement et de l’exploitation abusive des réserves ; - Le problème de pérennité et de durabilité du béton à base de sable de mer caractérisé par une forte teneur en chlorure ce qui favorise la corrosion des métaux, en particulier le fer à béton ; - Exploitation anarchique des lits d’Oueds ; - Problème de coût du transport élevé. • Perspectives d avenir Le Maroc est un pays riche en sable maritime de dragage en raison de : - Ses deux façades maritimes atlantique et méditerranéenne ayant des particularités hydrodynamiques et océanographiques ; - Sa diversité géologique terrestre et sa pluviométrie rifaine. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 41 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les deux éléments précités se conjuguent pour constituer et former les gisements de sable de dragage dans les embouchures des oueds, dans les passes d’entrées des ports et dans des pièges à sable marins situés à des profondeurs importantes. Le sable de dragage est abondant puisque jusqu’à présent des gisements pouvant atteindre entre 15 et 20 Millions de m3 ont été recensés sans tenir compte du transit littoral atlantique annuel qui est de l’ordre de 5 à 6 Millions de m3. Drapor, opérateur leader sur le marché des travaux de dragage dans les ports du Maroc, a réalisé des investigations techniques qui lui ont révélé l’existence d’au moins 8 sites potentiels : embouchures, chenaux portuaires et sites off shore qui représentent des gisements importants de sable. Les sables de caractéristiques diversifiés sont de bonnes qualités, de nature à être confirmées par un contrôle continu pendant le processus de production. La dispersion géographique des sites le long du littoral marocain d’Al Hoceima à Safi présente l’avantage de proximité par rapport aux plus grandes concentrations urbaines et donc une bonne compétitivité économique eu égards aux sables traditionnels. (Source : Communication : Sables de dragage « Disponibilité, Qualité, Proximité » Drapor). Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en produits issus des minéraux en 2004 est évaluée 4.370.008 m3 pour les sables, 4.727.978 m3 pour les gravettes et 2.274.433 m3 pour les moellons. Les perspectives d’évolution de la demande en sables et graviers sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en sables et graviers sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu dans ce scénario pour établir les perspectives d’évolution de la demande en sables et graviers. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour les sables et graviers. Les besoins globaux en ces produits sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 42 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en produits issus des minéraux selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 22: Perspective d évolution de la demande de sables (106 m3) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 4.6 4.7 4.7 5.7 6.6 6.6 7.1 9.2 9.2 8.8 12.9 13.0 Source : Elaboration AREA Tableau 23 : Perspective d évolution de la demande de gravettes (106 m3) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 4.9 5.1 5.1 6.2 7.1 7.2 7.7 10.0 10.0 9.5 14.0 14.0 Source : Elaboration AREA Tableau 24 : Perspective d évolution de la demande de moellons (106 m3) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 2.4 2.4 2.5 3.0 3.4 3.5 3.7 4.8 4.8 4.6 6.7 6.7 Source : Elaboration AREA Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. Comme cela sera approfondi dans le chapitre IV, le problème pour ces matériaux se pose plutôt en termes de disponibilité des ressources que de capacités industrielles. En effet, l’approvisionnement des chantiers en sable se fait essentiellement à partir des dunes du littoral. Cette pratique a causé d’énormes problèmes d’érosion et de disparition de certaines plages comme celles de Tamarès (dans la région de Casablanca) ou de Chlihat (Kénitra). Le problème d’approvisionnement en sables du littoral se posera encore davantage pour l’axe d’urbanisation Kénitra – Rabat – Casablanca – El Jadida. En ce qui concerne l’approvisionnement en graviers pour la construction, le principal problème a trait à la qualité des produits commercialisés. Ce problème n’est pas lié à la nature de la ressource, mais il est plutôt engendré par la façon d’exploiter les carrières qui fait que les produits proposés à la commercialisation ne répondent pas aux standards de propreté requis pour la fabrication de bétons de qualité. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 43 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.5 LA CHAUX • Présentation La chaux a existé depuis longtemps au Maroc ; elle est utilisée aussi bien comme matériau de construction (mortier et enduit) que comme composant routier. Elle intervient aussi dans la fabrication d’autres matériaux de construction. Cependant, en dépit de son ancienneté et de sa qualité, elle a été supplantée par le ciment, et son marché est devenu très limité, en raison de sa prise relativement lente. Jusqu'à présent, la chaux n’a pas connu au Maroc le regain d’intérêt constaté dans les pays industrialisés, et son emploi demeure encore traditionnel. Elle est utilisée généralement comme : - Mortier pour la réfection d’ouvrages anciens. - Badigeon dans les habitations où elle à l’avantage d’offrir une solution très bon marché pour traiter les murs et les cloisons. • Procédé de fabrication La chaux s’obtient par simple calcination d’un calcaire à une température supérieure à 900 °C; le carbonate de calcium se dissocie pour donner de l’oxyde de calcium, la chaux vive. La chaux vive est éteinte par système d’arrosage ou de blutage afin d’obtenir une poudre. Les variétés de chaux obtenues : La chaux "grasse " : obtenue par la calcination d’un calcaire très pur, appelée grasse à cause de l’onctuosité qu’elle donne au mortier La chaux "maigre": obtenue par la calcination d’un calcaire moins pur. Utilisées en construction chaux grasse et chaux maigre font prise en se recarbonatant au contact du gaz carbonique contenu dans l’air. La chaux est fabriquée également à partir de calcaires qui contiennent 15 à 20 % d’argile. Dans ce cas, il se forme au cours de la calcination des silicates et des aluminates de calcium en quantité suffisante pour donner à ces chaux la propriété de faire prise sous l’eau. Elles sont dites chaux "hydrauliques". • Identification des producteurs La production de la chaux est assurée simultanément par des entreprises industrielles, et des unités traditionnelles équipées de fours à chaux artisanaux. La production pour le secteur BTP reste limité à quelques unités à Casablanca et Tétouan. Quant à la distribution, elle est assurée par un réseau important localisé dans les différentes villes du royaume et particulièrement à Casablanca (qui assure la distribution de plus de la moitié de la production), Safi, Marrakech, Agadir et Tétouan. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 44 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Evolution du secteur Selon les statistiques du Ministère du Commerce et de l’Industrie, l’activité de fabrication de la chaux est représentée par 2 entreprises importantes employant 22 personnes ; ces deux entreprises ont réalisé une production de l’ordre de 2,9 millions de DH en 2003. Les investissements effectués par les unités industrielles sont estimés à 710 000 DH en l’an 2003. La production de la chaux est assurée par COZI CHAUX, et ATS A.CHLIAT, implantées respectivement à Tétouan et Casablanca, employant un effectif de 22 personnes. Tableau 25 : Evolution de l industrie de fabrication de la chaux 1999 3 3 019 38 - Nombre d’unités Production (1000 DH) Effectif Investissement (1000 DH) 2000 3 3 114 36 - 2001 3 3 343 36 - 2002 3 4 565 35 12 2003 2 2 934 22 710 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Evolution de la production de la chaux (1000 DH) 5 000 4 500 4 000 3 500 3 000 2 500 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Cependant le secteur subit une forte concurrence du ciment puisque la production estimée à 8,7 millions de Dirhams en 1991 a chuté à 3 millions de Dirhams en 1998, soit une baisse de 66%, avant de reprendre par la suite et atteindre 4,6 millions de Dirhams en 2002. En 2003 la production a connu de nouveau une baisse de près de la moitié pour atteindre 2,9 millions de dirhams. • Etude de prix Le prix moyen de vente est actuellement de l’ordre de 51,86 DH le sac de 40 kg. L’étude de l’indice des prix a montré une baisse continue, bien que légère, de 1999 à 2001, puis les tarifs se sont orientés à la hausse à partir de 2002 enregistrant une augmentation de 1,60 % par rapport à 1997. En 2003, les prix ont connu une nouvelle baisse de 2,35 DH (sacs de Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 45 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction 40 kg) par rapport à 2002, puis ils ont marqué une légère hausse en 2004 de 0,35 DH / sac de 40 kilogrammes. Tableau 26 : Evolution du prix moyen de la chaux (en dh) 1998 50,64 Chaux (sac de 40 kg) 1999 50,94 2000 50,83 2001 50,33 2002 53,02 2003 51,51 2004 51,86 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Evolution du prix moyen de la chaux (DH) 54 53 52 51 50 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 • Perspectives d avenir L’usage de la chaux reste très faible dans la construction. La part la plus importante de la production est usitée par les sucreries. La forte concurrence du ciment et les qualités d’adhésion que présente celui-ci contre la prise relativement lente de la chaux limite l’usage de ce dernier et son développement dans le bâtiment. La demande future de ce matériau dépendra des nouvelles applications ou emplois possibles dans le BTP. Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande de la chaux durant les deux années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 5 254 000 et 5 828 707 sacs, soit une consommation moyenne par tête d’habitant respectivement pour les deux années de l’ordre de 0,2 sacs. Les perspectives d’évolution de la demande en chaux sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme baissier de 3% par an. Il s’agit en effet d’un produit dont la consommation par tête est appelée à baisser. Les besoins Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 46 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction globaux en chaux sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. • Scénario 2 : ce scénario est équivalent au scénario 1. Les besoins globaux en chaux sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en chaux selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 27: Perspective d évolution de la demande de la chaux (103 Tonnes) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 230.8 230.8 233.6 219.5 219.5 221.9 208.8 208.8 209.5 198.6 198.6 199.2 Source : Elaboration AREA Perspective d'évolution de la demande de la chaux 3 (10 Tonnes) 240 230 220 210 200 190 180 2005 2010 Scénario 1 2015 Scénario 2 2020 Scénario 3 Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont baisser et aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser à court ou à moyen terme. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 47 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.6 BETON PRET A L’EMPLOI • Présentation L’usage du béton prêt à l’emploi au Maroc est récent, son initiation date de 1971 et principalement dans la ville de Rabat. Actuellement, la production couvre la grande majorité des villes, elle est assurée par les grands cimentiers. Cette ouverture du béton prêt à l’emploi sur le marché national est due surtout aux qualités que possède ce matériau notamment : - La rapidité de mise en uvre grâce au système de pompe adapté aux constructions à plusieurs niveaux ; - Le meilleur dosage d’agrégats suivant des normes étudiées ; - La réduction de la main d’ uvre ; - La suppression des pertes occasionnées à la fois par la préparation manuelle du béton sur chantier et sa mise en uvre. • Procédé de fabrication Le béton prêt à l’emploi est obtenu suivant un certain dosage à partir d’un mélange de ciment, de sable et de graviers auxquels s’ajoutent des adjuvants divers (fluidifiants, accélérateurs ou retardateurs de prise, hydrofuges, etc.) • Producteurs dans les différentes villes La production est assurée par une trentaine de centrales à béton. Cependant, les principaux opérateurs sont au nombre de huit parmi lesquels figurent quatre filiales de groupes cimentiers. Il s’agit de : - Bétomar (filiale des Ciments du Maroc) disposant de centrales à Casablanca, Témara-Skhirat, Marrakech et Agadir ; - Lafarge Béton (filiale de Lafarge-Maroc) disposant de centrales à Casablanca, Rabat, Salé et Berrechid ; - Ecobéton à Salé ; - Bétocim à Dar Bouazza. En 1989, ‘’Ciments du Maroc’’ crée deux filiales spécialisées dans les matériaux de construction : Betomar pour le béton prêt-à-l'emploi (BPE) et Sagram pour les granulats (sables et gravettes). Les deux sociétés ont été fusionnées sous le nom de Betomar en avril 1999. Initialement implantée à Agadir, Betomar est aujourd'hui leader sur son marché avec dix centrales à béton, dont quatre sont situées dans la région Casablanca-Rabat qui affiche le plus fort taux de consommation de BPE, et trois carrières de granulats créées initialement pour fournir à Betomar des granulats de qualité approvisionnant également le marché du centre et du sud. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 48 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Evolution du secteur Selon les statistiques du Ministère du Commerce et de l’Industrie, l’activité de production du béton prêt à l’emploi est représentée par 4 entreprises importantes employant 147 personnes ; Ces entreprises ont réalisé une production de l’ordre de 210 millions de Dirhams en 2003. Tableau 28 : Evolution de l industrie de fabrication du béton prêt à l emploi 2001 4 390 618 17 666 Nombre d’unités Production (1000 DH) Effectif Investissement (1000 DH) 2002 5 364 696 24 214 2003 4 208 771 147 13 830 Source: Ministère du Commerce et de l Industrie Evolution de la production du BPE (1000 DH) 450 000 400 000 350 000 300 000 250 000 200 000 2001 2002 2003 • Etude de prix Les prix du béton prêt à l’emploi varient principalement selon le dosage du ciment par m3, le tableau suivant illustre les prix pour deux catégories de produits Tableau 29 : Prix moyen du béton prêt à l emploi pour BA Catégorie du béton armé (BA) BA 250 (m3) BA 400 (m3) Prix moyen (en dhs) 700 800 Source : Enquête AREA 2004 Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 49 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Perspective d avenir Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en BPE durant les deux années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 351 474 et 399 619 m3, soit une consommation moyenne par tête d’habitant respectivement pour les deux années de l’ordre de 0,012 et 0,013 m3. Les perspectives d’évolution de la demande en béton et dérivés de béton sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en ces matériaux sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour le béton et dérivés de béton. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour le béton et dérivés de béton. Les besoins globaux en ces matériaux sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en béton et dérivés de béton selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 30 : Perspective d évolution de la demande en BPE (103 m3) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 417.5 427.6 432.8 520.0 599.9 606.4 647.6 841.5 844.5 806.6 1 180.6 1 184.3 Source : Elaboration AREA Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 50 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Perspective d'évolution de la demande en BPE 1400 1200 1000 800 600 400 200 2005 2010 Scénario 1 2015 Scénario 2 2020 Scénario 3 Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre qu’aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2020 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en ces matériaux risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 51 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.7 LES AGGLOMERES ET ARTICLES EN CIMENT • Présentation L’industrie de fabrication des matériaux de construction en ciment est une activité très ancienne. Elle nécessite une technologie facilement accessible et des équipements de production moins onéreux. Cette activité regroupe la fabrication des agglomérés, hourdis, buses, carreaux en ciment, blocs en béton, éléments préfabriqués, plinthes, bordures de trottoir et articles à usages divers. • Procédé de fabrication Parpaings et hourdis : Le mortier est préparé à base de sable, gravillon, eau et CPJ 45. Le mélange est versé dans des moules pondeuses, le produit est alors pressé, vibré puis mis sur des plateaux et envoyé au séchage (en atmosphère humide avec arrosage). Carreaux de mosaïque : Fabriqués avec le mélange de ciment et d’une gravette de marbre. Après la prise du mélange, la surface visible du carreau est polie. Tuyaux, buses et canaux : Fabriqués dans des moules mis en rotation, après configuration, le moule est soumis à la vapeur (pour une durée de 3 heures). Le démoulage se fait par séparation des coquilles. • Les producteurs et circuit de distribution Le secteur de la fabrication des agglomérés et articles en ciment est représenté par 317 sociétés réparties sur tout le territoire national et employant un effectif de 11.995 personnes. Il existe deux catégories d’industries des agglomérés et articles en ciments : - Des unités industrielles très modernes dotées d’une technologie très développée. - Des industries traditionnelles, utilisant des équipements classiques et rudimentaires. Les producteurs localisés dans les villes de Casablanca, Fès, Meknès, Marrakech, Tanger, Oujda et Safi, sont les principaux pôles d’approvisionnement en agglomérés et articles en ciment, ils fournissent environ 33% de la production. Quant à la distribution, elle est assurée par un nombre important d’unités réparties sur l’ensemble du territoire. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 52 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Evolution du secteur La fabrication des matériaux en ciment compte actuellement 317 unités employant un effectif de près de 12 000 personnes. La structure de la production n’est pas stable du fait du mouvement d’entrée-sortie des entreprises dans l’activité. La production a atteint 2,5 milliards de DH en 2003. Tableau 31 : Evolution de l industrie de fabrication d éléments en béton pour la construction Nombre d’unités Production (1000 DH) Effectif Investissement (1000 DH) 1998 216 2 641 810 16 039 140 850 1999 217 2 239 419 14 722 124 038 2000 250 2 094 978 14 591 181 848 2001 259 1 740 232 11 845 125 315 2002 279 2 095 706 10 184 148 667 2003 317 2 524 908 11 995 238 501 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Evolution de la production des agglomérés et articles en ciment (1000 DH) 2 700 000 2 500 000 2 300 000 2 100 000 1 900 000 1 700 000 1 500 000 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Le chiffre d’affaires réalisé par le secteur a dépassé les 4 milliards de dirhams en 2003. Quant à l’investissement, il a atteint 238,5 millions de dirhams . • Etude de prix Les tarifs des agglomérés et des hourdis en dirhams TTC, se présentent comme suit : Tableau 32 : Prix moyens des agglos fabriqués d une manière traditionnelle Agglos 7x20x50 10x20x50 15x20x50 20x20x50 Prix dh TTC / unité 1,70 2,10 3,20 4,50 Source : Enquête AREA 2004 Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 53 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 33 : Prix moyens des agglos fabrique par la presse Agglos 7x20x50 10x20x50 15x20x50 20x20x50 Prix dh TTC / unité 2,70 3,00 3,30 5,50 Source : Enquête AREA 2004 Tableau 34: Prix moyens des hourdis Hourdis 16x20x50 20x20x50 25x20x50 30x20x50 Prix dh TTC /unité 4.20 4.80 7.90 9.00 Source : Enquête AREA 2004 Tableau 35 : Prix moyens des buses Buse 150 200 300 Prix dh HT départ usine /ml 25,00 28,00 37,00 Source : Enquête AREA 2004 Quant à l’évolution des prix, elle se présente comme suit : - Le prix des agglomérés a affiché une baisse de 1,5 % en 2004 par rapport à 1997 et une hausse de 2,6 % par rapport à 2003. - Le prix des hourdis a connu une hausse durant l’année 2002, il a augmenté de 4,60 % par rapport à 1997. En 2003, les prix se sont orientés à la baisse, enregistrant moins de 20 centimes par rapport à l’année 2002. En 2004 les prix ont augmenté par rapport à 2003, enregistrant une hausse de 0,04 DH par unité - Le prix des buses a connu une hausse 0,93 DH en 2004 par rapport à 1997 et une hausse de 40 centimes par rapport à 2003. Tableau 36 : Evolution des prix des agglomérés et articles en ciment de 1998 à 2004 (en DH) Agglomérés 15x20x50 (U) Hourdis 15x20x50 Buses en béton comprimé diam 200 (ml) Bordures T2 (ml) Poutres préfabriquées (ml) 1998 3,46 3,93 19,85 30,11 60,19 1999 3,42 3,80 19,79 31,07 61,52 2000 3,43 3,81 20,01 30,88 61,79 2001 3,47 3,81 20,36 31,12 64,71 2002 3,41 4,04 20,79 32,05 61,90 2003 3,31 3,83 20,38 31,80 61,72 2004 3,40 3,87 20,78 32,22 63,18 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 54 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Evolution des prix moyens des agglomérés et articles en ciment (DH) 70 60 50 40 30 20 10 0 1998 1999 2000 2001 2002 Agglomérés 15x20x50 (U) Hourdis 15x20x50 Buses en béton comprimé diam 200 (ml) Bordures T2 (ml) 2003 2004 Poutres préf abriquées (ml) • Perspectives d avenir La résorption du déficit actuel en logements et la satisfaction des besoins accumulés et futurs nécessitent une mobilisation générale et un accompagnement des différents secteurs, notamment celui de la fabrication des matériaux de construction. Le secteur de fabrication des agglomérés et articles en ciment est appelé à jouer un rôle important dans la réalisation des grands programmes d'habitat social et de résorption de l'habitat insalubre ; il devra également connaître une évolution favorable du fait des programmes engagés, notamment, les 200 000 logements et le programme ‘’villes sans bidonvilles’’ à l’horizon 2010, lancés au niveau national, ainsi que l’objectif d’atteindre les 100 000 unités par an à court terme. Les perspectives de développement de cette industrie sont favorables, du fait de l’impossibilité de substitution de ces matériaux et leur poids important dans la construction. Exception faite aux buses en béton armé qui connaissent une concurrence des canaux en PVC qui assurent une meilleure étanchéité. Cependant, le secteur devra faire face, à la réglementation qui reste toujours anarchique et à la normalisation des matériaux de construction. Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en agglomérés et articles en ciment est évaluée en 2004 à 193 778 678 unités d’agglomérés, 5 327 822 ml de buses, 811 799 ml de bordures, 7 435 685 ml de poutres préfabriquées, et 249 060 027 unités d’hourdis. Cette demande correspond à une consommation moyenne par tête d’habitant respectivement de l’ordre de 6,5 unités, 0,18 ml, 0,03 ml O,25 ml et 8,33 unités. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 55 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les perspectives d’évolution de la demande en agglomérés et articles en ciment sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en agglomérés et articles en ciment sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour les agglomérés et articles en ciment. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour les autres matériaux de construction en dehors des exceptions signalées dans le scénario 1 et dont l’évolution sera maintenue dans ce scénario 2. Les besoins globaux en agglomérés et articles en ciment sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en agglomérés et articles en ciment selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 37: Scénario 1 : Perspective d évolution de la demande d agglomérés et articles en ciment (106) Unités Agglomérés 15/20/50 Buse en béton comprimé Diam 200 Bordures T2 Poutres préfabriqués Hourdis 15/20/50 unités ml ml ml unités 2005 202.5 5.3 0.8 7.8 260.2 2010 252.2 5.0 1.1 9.7 324.1 2015 314.0 4.8 1.3 12.1 403.6 2020 391.1 4.5 1.6 15.0 502.7 Source : Elaboration AREA Tableau 38 : Scénario 2 : Perspective d évolution de la demande d agglomérés et articles en ciment 106) Unités Agglomérés 15/20/50 Buse en béton comprimé Diam 200 Bordures T2 Poutres préfabriqués Hourdis 15/20/50 unités ml ml ml unités 2005 207.4 5.3 0.9 8.0 266.5 2010 290.9 5.0 1.2 11.2 373.9 2015 408.1 4.8 1.7 15.7 524.5 2020 572.5 4.5 2.4 22.0 735.8 Source : Elaboration AREA Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 56 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 39 : Scénario 3 : Perspective d évolution de la demande d agglomérés et articles en ciment 106) Unités Agglomérés 15/20/50 Buse en béton comprimé Diam 200 Bordures T2 Poutres préfabriqués Hourdis 15/20/50 unités ml ml ml unités 2005 209.9 5.3 0.9 8.1 269.7 2010 294.1 5.1 1.2 11.3 377.9 2015 409.5 4.8 1.7 15.7 526.3 2020 574.3 4.6 2.4 22.0 738.1 Source : Elaboration AREA Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005, sauf pour les buses où la tendance est plutôt à la baisse. La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour l’ensemble de ces matériaux, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2020 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en ces matériaux risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 57 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.8 LES MATERIAUX DE CONSTRUCTION EN CERAMIQUE • Présentation Le pays possède une longue tradition de fabrication d’objets en céramique d’art. Toutefois, cette vocation est restée pendant longtemps au stade artisanal et les articles en céramique à usage industriel ou domestique étaient couverts essentiellement par des importations. L’activité industrielle des matériaux de construction en céramique n’est pas très ancienne puisque les premières unités datent des années 1970. Elle a connu une réelle expansion depuis le début de la décennie 80. Durant les années 90, cette activité a bénéficié d’un second souffle suite au lancement du programme 200.000 logements. En effet, durant cette période, plusieurs unités industrielles de fabrication de carreaux de revêtement en faïence ou de carreaux de sol ont été créées. Aujourd’hui, le marché marocain connaît une forte demande des produis en céramique. Les riads, les mosquées, les villas, les banques, les hammams, les immeubles de moyen et haut standing,…. sont les principaux débouchés de ce type de matériaux de construction. Il est à rappeler que cette branche d’activité comporte les différents types de carreaux utilisés pour le revêtement des sols et des murs, les carreaux en grès, en semi-grés, de faïence, et les produits sanitaires. Le développement de cette activité a valu au Maroc d’occuper en 2002 la 23ème position au niveau mondial dans la production de carreaux, avec 37 millions de m3, soit 0,7% de la production mondiale. Quant à la production sanitaire, elle est estimée à 2,5 millions d’articles produits, soit 0,9% de la production mondiale. • Identification des unités industrielles Le secteur de la fabrication des matériaux de construction en céramique compte 28 sociétés réparties comme suit : - Des sociétés spécialisées dans la fabrication des appareils sanitaires telles que AGRO CERAME, JACOB DE LAFON, SBS PORCHER et CERAMIQUE ROCA , implantées respectivement dans les villes de Kénitra, Tanger et Settat pour les deux dernières unités ; - Et des sociétés spécialisées dans la fabrication des carreaux en céramiques installées principalement à Fès, Rabat et Casablanca représentées par COCEMA, CERAME AFRIQUE et UNION CERAME. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 58 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Procédé de fabrication Les produits céramiques sont obtenus par cuisson d’une pâte qui se transforme en «biscuit» ayant des caractéristiques liées à la nature des minéraux constituant la matière première. Celle-ci est formée soit par des argiles particulières appelées « kaolins » qui donnent des produits de teinte claire, soit par des argiles ordinaires. Les faïences communes : Elles sont constituées par une pâte blanche (réfractaires, kaolins, silice et fondants) cuite à une température de 1200°C. Le biscuit rouge obtenu est recouvert par la suite d’un émail déposé par trempage et passé au four à 1000°C. Les faïences fines : Elles sont différentes des précédentes par le fait que le biscuit est blanc après cuisson. Elles ne sont utilisées que pour la fabrication des carreaux de revêtement muraux, vu leur faible résistance à l’usure. Les grès : Ils sont produits soit à partir d’une argile naturelle « grésante », contenant une forte proportion de mica fin qui joue le rôle de fondant et engendre la vitrification, soit à partir d’argiles peu vitrifiables auxquelles on ajoute des matières fusibles et des dégraissants. Ils peuvent être utilisés pour le revêtement du sol ainsi que pour les articles sanitaires du fait de leur grande résistance mécanique. Quelques exemples : lavabos, vasques, W.C., bidets, receveur de douche, lave-mains, accessoires (porte-savon, tablette), baignoires, sièges à la turque, éviers, collectivités (cuve laboratoire, cuve simple, bac à laver, lavabo, urinoir). Porcelaine : Elle est obtenue par la cuisson d’une pâte, à base de Kaolin, sable, et craie, jusqu’à vitrification. • Evolution du secteur L’industrie de fabrication des articles en céramique est représentée principalement par l’activité de fabrication des carreaux de revêtements en céramique. Cette industrie emploie près de 5000 personnes et produit 30 millions de m² de carreaux par an pour une consommation estimée à 33 millions de m². Le complément est assuré par des importations, essentiellement haut de gamme. Pour les dix principales entreprises de fabrication de carreau au Maroc, la capacité de production est estimée à près de 41 millions de m² et le taux d’utilisation dépasse 90%. Cela a poussé certains opérateurs à réaliser des extensions de leurs unités industrielles, dont le montant global avoisine les 700 millions de Dirhams par an en moyenne durant les dernières années ; ce qui correspond à une capacité de production supplémentaire de l’ordre de 5 millions de m² par an. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 59 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 40 : Evolution de l industrie de fabrication de carreaux en céramique Nombre d’unités Production (1000 DH) Effectif Investissement (1000 DH) 1998 18 1 216 393 4 569 670 315 1999 22 1 237 179 4 508 624 623 2000 24 1 340 446 5 206 650 911 2001 23 1 729 150 5 328 768 899 2002 23 1 761 174 5 520 741 231 2003 22 1 602 744 4 856 689 033 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Evolution de la production des carreaux en céramiques (1000 DH) 1 800 000 1 700 000 1 600 000 1 500 000 1 400 000 1 300 000 1 200 000 1 100 000 1 000 000 1998 1999 2000 2001 2002 2003 La valeur de la production a connu un rythme de croissance haut durant la décennie 90 en passant de 761 millions de Dirhams en 1991 à 1.340 millions de Dirhams en 2000. Ce rythme a été poursuivi jusqu’en 2002 où la production a atteint près de 1.761 millions de Dirhams avant d’enregistrer une légère inflexion à la baisse à 1.603 millions de Dirhams en 2003. Quant à l’industrie de fabrication des articles sanitaires en céramique, elle emploie plus de 1300 personnes et produit plus de 1 million de pièces par an dont près de 600.000 par quatre grandes sociétés implantées à Tanger et 350.000 par la société Roca, installée à Settat. La capacité de production installée équivaut à près de quatre fois la demande intérieure, les produits sont ainsi en grande partie exportés. Tableau 41 : Evolution de l industrie de fabrication d articles sanitaires en céramique Nombre d’unités Production (1000 DH) Effectif Investissement (1000 DH) 1998 6 319 089 787 101 723 1999 8 386 078 904 22 780 2000 7 378 015 912 24 597 2001 8 439 552 1 019 69 099 2002 7 484 628 974 34 104 2003 8 664 112 1 321 54 113 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 60 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Evolution de la production des articles sanitaires en céramique (1000 DH) 700 000 650 000 600 000 550 000 500 000 450 000 400 000 350 000 300 000 250 000 200 000 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Le principal opérateur, Jacob Delafon (implanté à Tanger), exporte 60% de sa production sur les marchés européen et africain. Quant à S.B.S. Porcher, principal concurrent de Jacob Delafon, il détient 50% du marché marocain de la salle de bain et 80% du marché des cuisines ; il exporte 15% de sa production. Roca (installée à Settat) produit près de 350.000 pièces par an, destinées à l’export, avec un potentiel allant jusqu’à 1 million de pièces. • Commercialisation et niveaux d importation - exportation L’importation et l’exportation des produits et articles en céramique connaissent une forte augmentation et dépendent des circuits de distribution en Europe. En effet, l’exportation et la distribution diffère selon les pays et repose sur différents réseaux de distribution, ainsi on peut distinguer : - Réseaux indépendants des fabricants disposant de grands show-rooms de carreaux et sanitaires ; - Réseaux d’agents indépendants représentant une ou plusieurs marques ; - Grossistes importateurs s’adressant à des revendeurs disposant de salles d’expositions de tailles limitées ; - Centrales d’achats, notamment en France (Le roi Merlin, Saint Gobain, etc..), centrales qui s’adressent aussi bien aux grossistes qu’aux revendeurs. Par ailleurs, il existe certains pays riches en enseignements pour l’organisation de la distribution du secteur de la céramique au Maroc, entre autres : - L’Allemagne où les revendeurs de tailles modestes se sont constitués en consortium pour organiser leurs achats et la logistique afférente à leur métier ; - Le Japon où l’ensemble des producteurs a consenti la distribution de leur production de carreaux à un seul opérateur qui leur passe commande. Cette mutualisation apporte une meilleure efficacité au niveau de la distribution et des gains substantiels en performance des producteurs. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 61 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Comparativement entre l’exportation de sanitaires et de carreaux, les exportations marocaines sont plus significatives pour la première catégorie du fait de la présence de filiales multinationales qui exportent tout ou en partie vers leur maison mère, alors que pour la deuxième catégorie le faible niveau peut être expliqué par leur manque de compétitivité. En revanche, la production nationale en carreaux a augmenté significativement entre 2000 et 2001 arrivant à un taux de variation de 27%. D’autant plus que les importations, durant la même période, ont connu une variation de 34%. Bien que la production nationale en carreaux soit non négligeable, le marché local reste demandeur des importations pour combler le manque. Ainsi, le taux de pénétration des importations était de 10,6% en 2001. Quant à l’exportation des articles sanitaires, l’essentiel de la production est destiné à l’Espagne par l’intermédiaire de ROCA et, dans une moindre mesure, à la France par le biais de JACOB DE LAFON, voire SBS Porcher, enseigne anciennement française avant qu’elle ne passe sous l’emprise de l’américain « Ideal Standard ». Malgré la présence de la production nationale, le marché local reste demandeur des produits de carreaux et sanitaire. L’importation de ces articles connaît une forte évolution ces dernières années. Elles proviennent des producteurs européens qui écoulent leur 3ème choix, appelé également « biscuits », principalement l’Espagne. Ce dernier livre au marché marocain 85% de l’importation totale en céramique. La forte présence de produits espagnols est justifiée par l’importance de la production espagnole en céramique ainsi que par la proximité des acteurs économiques de part et d’autre de la Méditerranée, ce qui rend les coûts de transports accessibles malgré les volumes et le poids des marchandises importées. Cette proximité a joué sur la délocalisation des sociétés espagnoles et leur implantation au Maroc pour réduire les prix de revient des articles produits ainsi que pour avoir un rapport qualité/prix compétitif vis-àvis des autres producteurs européens. • Approvisionnement et circuit de distribution Les circuits de distribution sont contrôlés majoritairement par les industriels où les entreprises qui sont à caractère familial. Ils travaillent en exclusivité pour leurs propres articles et ont recours aux importations pour compléter leurs gammes de produits. Cette situation de juge et partie ne dessert pas le secteur de la distribution et encore moins le secteur industriel. Les distributeurs livrent à leur tour, plusieurs revendeurs positionnés sur l’ensemble du territoire et commercialisent en général tout type de matériel de construction. La commercialisation des produits céramiques est assurée par une multitude de distributeurs et importateurs, entre autres : Sanitaire 2000, Groupe Ibnou Bachir Conquête, Rabat Carreaux, Globaux, Tanger Sanitaire, Sanilux, Groupe Saidi et Smapic. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 62 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Etude de prix L’étude de prix a permis de distinguer deux catégories de produits : les produits locaux et les produits importés. - Produits locaux Les prix des produits sanitaires issus de la céramique ont connu une légère augmentation au fil du temps. A titre d’exemple, le prix moyen du produit ‘’’ Baignoire Standard (U)’’ est passé de 1688,88 dh en 2003 à 1715,18 en 2004 ; le prix moyen du produit lavabo standard (U) est passé, lui aussi de 381,15 dh en 2003 à 383,78 dh en 2004. Le tableau ci-dessous nous montre l’évolution des prix moyens des produits sanitaires en dirhams. Tableau 42 : Les prix moyens des différents articles et produits sanitaires (en dh) Lavabo Standard (U) Receveur / douche Standard (U) Evier Standard (U) Siège à l'anglaise Standard (U) Siège à la turque Standard (U) Baignoire Standard (U) Bidet Standard (U) Robinetterie Standard (U) 1998 345,01 523,34 502,30 713,44 251,71 1333,72 389,79 485,80 1999 346,58 538,66 514,23 725,27 240,42 1329,43 373,09 489,60 2000 348,44 541,76 511,83 723,73 238,60 1352,67 372,50 491,50 2001 355,25 543,14 511,08 738,53 237,72 1364,64 374,18 503,53 2002 356,26 555,70 510,09 766,67 243,27 1364,37 382,11 521,94 2003 381,15 546,66 508,88 755,78 245,74 1688,88 403,14 580,38 2004 383,78 549,49 511,09 752,94 248,90 1715,18 403,70 569,03 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) - Produits importés Le pays importe une partie des articles en céramique pour combler le manque sur le marché local. L’Espagne est le premier fournisseur de ces produits au Maroc. Les prix des produits importés varient selon plusieurs paramètres, entre autres : • Le carreau de gré importé d’Espagne est connu par sa bonne qualité ; son prix varie entre 120 et 450 Dh /m² ; • Le carreau de gré importé de la Chine présente la même qualité du carreau local, son prix est relativement bas ou égal à celui produit au Maroc (68 et 80 dh/m²). • Les carreaux de faïence dimension 15/15 en provenance de la Tunisie sont vendus au même prix du carreau local soit 57 Dh/m² ; • Le prix du granito poli comprenant le coût de la main d’ uvre et de la matière première inclus, est de 70 DH/m² ; • Les carreaux de granito de dimension 30x30 et 40x40 sont vendus respectivement à 30 et 60 Dh/m² ; • Quant au carreau granito en couleur, son prix dépend de sa qualité, il varie entre 80 et 120Dh/m² ; • Le prix de la plinthe normal est de 8,5 Dh/ml. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 63 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Evolution des prix sur le marché local les carreaux et plinthes Les prix des carreaux de grés 10x20 ont baissé à 71,94 dh/m² en 2004 en moyenne contre 72,24dh/m² en 2003. Quant aux prix des carreaux faïence, ils ont enregistré une tendance baissière passant de 65,55 dh/m² en 1998 à 63,89 dh/m² en 2003. En 2004, les prix moyens ont légèrement augmenté pour atteindre 64,78 DH. Par ailleurs, le prix de la plinthe marmorite a connu un rythme d’accroissement haussier, il est passé de 9,54 dh/ml en moyenne en 1998 à 10,10 dh/ml en moyenne en 2004. Tableau 43 : Evolution des prix moyens des différents articles de la céramique (en dhs) 1998 1999 2000 2001 2002 2003 70,79 69,83 69,16 68,75 70,34 72,24 Carreaux grès 10x20 (m²) 76,31 72,02 71,94 71,46 73,88 72,39 Carreaux grès 30x30 (m²) 65,55 63,35 63,06 63,10 63,14 63,89 Carreaux faîence 15x15 (m²) 84,11 74,60 74,26 74,42 74,05 74,04 Carreaux granito 30x30 (m²) 9,54 9,60 9,65 9,74 10,20 10,06 Plinthe Marmorite (ml) Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) 2004 71,94 73,73 64,78 73,66 10,10 • Goulots d étranglement La forte concurrence que subit le marché intérieur par les importations de produits et articles, les prix de revient élevés qui ne permettent pas de développer une industrie compétitive, ainsi que la forte importation des produits de la céramique à des prix très compétitifs sont les principaux problèmes qui se posent pour ce secteur. Par ailleurs, la production locale connaît plusieurs problèmes et difficultés dont notamment : - Coût élevé de l’énergie thermique qui est pénalisant ; - Manque de certaines technologies de production, notamment le broyage continu et la décoration incavographie ; - Récupération partielle des boues et déchets ; - Importation totale des frittes et émaux ; - La qualité et l’esthétique des produits fabriqués localement restent moyens ; - Manque de support technique extérieur ; - Faible utilisation des sources d’information ; - Forte intégration des unités opérant dans le secteur de la céramique, positionnées sur l’extraction d’argiles, la transformation et l’entretien des moules ; - Dispositif de normalisation inachevé ne protégeant pas les industries locales contre la pénétration de produits concurrents de mauvaise qualité ; - La création n’est pas organisée dans un secteur fortement consommateur des nouvelles tendances architecturales, notamment celles spécifiques au pays ; et - Insuffisance de l’effort déployé pour promouvoir les carreaux locaux sur le marché intérieur et à l’export. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 64 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Perspectives d avenir L’industrie des matériaux de construction en céramique est contraignante, du fait de la cherté des équipements, de la faiblesse de l’investissement et de la complexité de la technologie dans le domaine. Une analyse fine a été effectuée en 2003 par une commission, constituée de l’Union Européenne, la Fédération des Industries des Matériaux de Construction, le Ministère de l’Industrie et des Télécommunications et l’Agence Nationale de la Promotion de la Moyenne et Petite Entreprise et a montré les points forts et les points faibles de cette branche d’activité et les menaces qui entravent son développement à court et moyen termes. Les points forts du secteur sont : - Une structure industrielle favorisant le développement d’une nouvelle technologie optimisant la production ; - Une industrie ouverte sur le marché international permettant l’amélioration des procédés de fabrication et l’acquis d’un bon niveau de savoir faire ; - Une matière première abondante d’une meilleure qualité dont le taux d’exploitation reste toujours faible ; - Un potentiel culturel riche sur le plan design permettant la mise à niveaux des produits à l’exportation et leurs compétitivités sur le marché international. - Une bonne médiatisation de la production marocaine en la matière favorisant l’ouverture sur de nouveaux marchés internationaux. Certes, l’industrie de la céramique a des atouts mais elle rencontre d’énormes contraintes qui entravent son développement. Ces faiblesses sont les suivantes : - Des argiles pauvres et mal exploitées ; - Un coût exagéré de l’énergie thermique sous forme de propane ; - Le vrai manque de compétition à l’intérieur n’a pas favorisé l’augmentation des consommations (la valeur par habitant est la plus basse des pays considérés) ; - La protection vis-à-vis de l’importation n’a pas stimulé la qualité du produit et sa qualification normalisée ; - L’Association des producteurs de la branche ne semble pas avoir jusqu’ici une structure opératrice dotée d’un observatoire statistique, d’un bureau juridique, d’un centre de presse et de documentation, d’un bureau technique et d’une organisation pour les campagnes promotionnelles etc. ; - Le centre technique, bien que prêt à accomplir sa tâche, n’est pas opérationnel ; - Absence de sociétés de sous-traitances pour des services communs tels que : entretien des moules, extraction d’argiles, transports, 3ème feu, pièces spéciales et production des écrans. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 65 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Malgré ces faiblesses, l’opportunité d’améliorer davantage le marché de production de la céramique reste certaine. Tout en apportant des améliorations sur trois niveaux : - Au niveau de l’usine, il faut examiner tout le processus de fabrication en commençant par l’examen de la composition, de la technologie et des déchets. Autrement dit, il faut produire de meilleure qualité tout en optimisant l’utilisation des intrants. Au niveau de la relation avec les concurrents, il est nécessaire d’identifier les problèmes communs, de rechercher des synergies probables et de développer l’esprit d’association. Au niveau du marché domestique, en sortant de la logique du réseau de distribution affilié, en s’ouvrant à des nouveaux acteurs, à des canaux différents, on peut viser au doublement de la consommation céramique par habitant, ceci est rendu possible grâce, notamment, aux chantiers du programme de construction des 200 000 logements. Les vrais dangers proviennent surtout des pays proches où à l’heure actuelle la production est supérieure à la demande (Portugal, Espagne, Italie..) et des pays tels que l’Egypte, la Turquie, la Tunisie, voire des pays du Sud-Est asiatiques. Ils ont des grands volumes en expansion, à faible coût et des produits certifiés de bonne valeur esthétique. La Turquie est en plus dotée d’une association active et dynamique (support à l’export, aspects techniques, formation). Selon un article sur les produits céramiques5, avec la montée en flèche des importations, les produits marocains risquent de disparaître du marché. D’après les chiffres avancés par l’Association des Promoteurs Immobiliers de Casablanca (APIC), les importations des produits céramiques ont augmenté de manière considérable, passant de 5,7 millions de m² en 2002 à 10,3 millions de m² en 2004. Représentant 20 % de la production nationale en 2002, les importations ont ainsi été établies à 35 % en 2003 et 44 % pour l’année 2004. Il en ressort que les importations en produits céramiques ont enregistré une croissance importante de 80 % entre 2002 et 2003 et de 75 % en 2004 par rapport à 2003. Par ailleurs, les matériaux en céramique en provenance de Chine, d’Italie et d’Espagne, causent un préjudice à la production nationale. Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en matériaux de construction en céramique en 2004 est de l’ordre de 4 752 949 m² pour les carreaux granitos, 9 676 239 m² pour les carreaux faïences, 8 986 298 pour les carreaux grès et 14 039 536 ml pour les plinthes en marmorite, correspondant à des consommations moyennes par tête d’habitant respectivement de l’ordre de 0,16 m², 0,32m², 0,30m² et 0,47m². 5 Samir BOUJAFAD, Article sur les produits céramiques, Aujourd’hui le Maroc, 30. 03.05 Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 66 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les perspectives d’évolution de la demande en matériaux de construction en céramique sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en matériaux de construction en céramique sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour les matériaux de construction en céramique. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour les matériaux de construction en céramique. Les besoins globaux en matériaux de construction en céramique sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en matériaux de construction en céramique selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 44 : Scénario 1 : Perspective d évolution de la demande des carreaux en céramiques Unités Car. Granito 30x30 Plinthe Marmorite Carreaux faïence 15x15 Carreau de grès 106 m² 106 ml 106 m² 106 m² 2005 5.0 14.7 10.1 9.4 2010 6.2 18.3 12.6 11.7 2015 7.7 22.8 15.7 14.6 2020 9.6 28.3 19.5 18.1 Source : Elaboration AREA Tableau 45: Scénario 2 : Perspective d évolution de la demande des carreaux en céramiques Unités Car. Granito 30x30 Plinthe Marmorite Carreaux faïence 15x15 Carreau de grès 106 m² 106 ml 106 m² 106 m² 2005 5.1 15.0 10.4 9.6 2010 7.1 21.1 14.5 13.5 2015 10.0 29.6 20.4 18.9 2020 14.0 41.5 28.6 26.5 Source : Elaboration AREA Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 67 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 46 : Scénario 3 : Perspective d évolution de la demande des carreaux en céramiques Unités Car. Granito 30x30 Plinthe Marmorite Carreaux faïence 15x15 Carreau de grès 106 m² 106 ml 106 m² 106 m² 2005 5.1 15.2 10.5 9.7 2010 7.2 21.3 14.7 13.6 2015 10.0 29.7 20.4 19.0 2020 14.1 41.6 28.7 26.6 Source : Elaboration AREA Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que ces capacités seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en ces matériaux risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 68 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.9 LES PRODUITS EN MARBRE, EN ARDOISE • Présentation Le Maroc dispose d'abondants gisements de marbre qui se caractérisent par un large éventail de variétés, dont notamment : travertins, onyx, marbre fossilisé, calcaire serpentinisé vert, rose et noir, gris-rose; marbre blanc laiteux, gris fleuri, noir veiné, violet mauresque, rouge. En terme de production, le Maroc occupe une place minime, il intervient seulement pour 0,37 % de la production mondiale évaluée à 55 millions de tonnes. L’activité marbrière au Maroc concerne aussi bien l’extraction des blocs que les réalisations des produits finis à base de marbre. • Implantation géographique et circuit de distribution L’implantation des unités de production est liée aux gisements de marbre au Maroc. Les gisements les plus exploités sont : • Le Maroc central : en raison de la facilité des voies d’accès et de la proximité des industries utilisatrices ; ses gisements sont situés entre Boujaâd, Aguelmous, Khénifra et Kasbat-Tadla. • La Méséta côtière : Gisement situés entre Casablanca et Rabat. • L’anti-Atals occidental et le Souss : C’est une région qui est en train d’avoir plus d’importance grâce à son marbre blanc veiné ou très peu rosé (province de Tiznit). Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 69 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 47 : Principaux gisements de marbre au Maroc Désignation technique Désignation commerciale lieu 1 Calacaire blanc Blanc de Lakhssas Tiznit 2 Calcaire veiné Skyros marocain khouribga 3 Calcaire blanc tigré Zaiane Kénitra 4 Calcaire gris Ouled Ykem Rabat 5 Calcaire noir violacé Gris de Tiflet Khémisset 6 Calcaire gris Violet mauresque Rabat Gris perlé Rabat Noir veiné Rabat 8 Calcaire noir Antique Calcaire noir homogène 9 Calcaire serpentinisé Noir atlantique Rabat 10 Calcaire serpentinisé vert de Nekob Ouarzazate Vert d’Ait Ahmed Fleur de pêcher Africain Agadir 12 Calcaire gris rose perle Calcaire gris rose perle 13 Calcaire rose 14 7 11 Potentiel estimé Importantes 24-Mt 9 M m3 25 Mt 12,5 M m3 28 Mt 8 M m3 4,2 Mt 1,6 M m3 18 Mt 7 M m3 18 Mt 7 M m3 21 Mt 8 M m3 18 Mt 7 M m3 27 Kt 10.000 m3 Rabat ND 18 Mt 7 M m3 Rose tacheté de Lakhssas Tiznit Importantes Calcaire rose Rose de Bleida Ouarzazate Importantes 15 Calcaire rose Tiznit Importantes 16 Calcaire rouge Rose de Lakhssas Fleur de pêcher de Souss Ouarzazate Importantes 17 Amagour impérial Taroudant 18 Calcaire rouge Calcaire rouge à aspect granité Rouge granité Rabat Importantes 300 kt 120.000 m3 19 onyx Taroudant ND 20 Travertin Onyx de tafemt Travertin de volubilis Fès-Sefrou ND 21 Travertin 22 onyx 23 Travertin jaune rose Travertin de Kourkouda Onyx d’afra Skoura 24 Travertin 25 Onyx calcaire 26 Calcaire fossilifère 27 Calcaire fossilifère Travertin de Boujad Travertin doré de Bouskoura Onyx de Béni Mellal Marbre d’Erfoud Ouarzazate Ouarzazate Khouribga ND 54,5 kt 20.000 m3 importantes Bouskoura 1452 Mt 600 M m3 Béni-Mellal ND Errachidia 1,6 Mt 600.000 m3 Qualité Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, Beau, polis, Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistance douteuse aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistance douteuse aux intempéries Usage pressenti Revêtement, Granito Revêtement, Granito Revêtement, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, Granito Revêtement, Granito Revêtement, Granito Façades intérieures et extérieures, Granito Revêtement Revêtement, uvre d’art, Granito Murs et façades extérieures Murs et façades Revêtement Murs et façades extérieures Revêtement Isolant thermique, plaques décoratives, mur à parement Murs et façades extérieures, uvre d’art Murs et façades extérieures, uvre d’art Beau, polis, résistance 1,4 M m3 Murs et façades extérieures, douteuse aux intempéries 540 kt uvre d’art Source : Etude d analyse du potentiel de la branche «Pierre dimensionnelle» - Réalisée pour le compte de Euro Maroc Entreprise et du Ministère du Commerce et l Industrie, par P.G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache (2003). (*) : M : Millions t : tonnes k = 103 Marbre de TAZZARINE Ouarzazate Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 70 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Procédé de fabrication Le travail du marbre passe par 3 phases successives pour aboutir au produit fini : - L’exploitation en carrière : méthode basée sur l’utilisation d’un fil hélicoïdal à double torsion, l’exploitation des carrières se fait par tranches horizontales descendantes. Le bloc dégagé est souvent de grande dimension et il est nécessaire de le débiter en petits blocs de dimensions commerciales. - Le sciage : Cette opération consiste à transformer les blocs de marbre en tranches. Le sciage se fait par le biais de machines à lames ou à disques ; - La marbrerie : les plaques sciées sont transportées dans les ateliers de marbrerie pour subir les opérations de : • Ponçage : qui se fait sous un polissoir à grenouillère qui est un disque horizontal portant des pierres à polir en matière abrasive. • Débitage : se fait par les débiteuses munies de disques verticaux de diamètre compris en général entre 30 et 40 cm. • Finition, dressage et modelage des surfaces courbes, qui se font par des meules portatifs à air comprimé, des perceuses à main, des tronçonneuses, etc. • Evolution du secteur Le nombre d’entreprises opérant dans le secteur de la fabrication du marbre est passé de 111 unités en 2000 à 141 unités en 2003. Cet accroissement est accompagné par une augmentation de l’effectif employé qui est passé de 2213 personnes en 2000 à 2320 personnes en 2003. La production du marbre a connu une forte progression, elle est passée de 269 millions de dirhams en 2000 à 398 Millions de dirhams en 2002 soit une hausse de 48%. En 2003, la production a connu une légère baisse de 4% par rapport à 2002, atteignant 384 Millions de Dhs. Les investissements effectués par les unités de production progressent de 20% depuis l’an 2000 passant de 38 millions de Dirhams en 2000 à 47 millions de dirhams en 2003, en raison des opportunités d’investissement que le secteur offre notamment, en matière de valorisation du produit (coupe, polissage, production de carreaux etc..). Le tableau suivant donne la situation actuelle des grandeurs économiques du marbre. Tableau 48 : Evolution de l industrie de fabrication du marbre Nombre d’entreprises Effectif Production (MDH) Valeur Ajoutée (MDH) Investissements (MDH) 2000 111 2 219 269 93 38 2001 122 2 405 372 115 42 2002 124 2 132 398 133 31 2003 135 2 320 384 112 47 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 71 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Evolution de la production du marbre (MDH) 410 390 370 350 330 310 290 270 250 2000 2001 2002 2003 • Etude de prix Les pris des marbres et granit restent très variables en raison de leur diversité et leur sources d’approvisionnement. Tableau 49 : Le prix du marbre et du granit Type Prix du m² (en DH) 350,00 à 750,00 250,00 à 800,00 450,00 à 700,00 350,00 à 800,00 850,00 à 1000,00 350,00 à 850,00 400,00 à 750,00 700,00 à 800,00 500,00 à 1500,00 800,00 à 1900,00 700,00 à 750,00 Gris Tiflet Travertin Bir-Jdid Lakhssas Travertin volubilis Noir royal Noir Khénifra Jaune Boujaâd Marbre importé (Q..M.) Granit local Granit importé Onyx Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) De 1997 à 2004, les prix du marbre local (gris tiflet) et du marbre importé ont enregistré une hausse de 9,53 % et 10,31% respectivement. Les prix moyens des deux matériaux ont atteint 477,56 et 738,15 DH respectivement. Tableau 50 : Evolution des prix moyens du marbre (en DH) Marbre local Gris Tiflet (m²) Marbre importé Qual. moyenne (m²) 1998 442,13 715,49 1999 458,07 709,76 2000 442,72 696,68 2001 457,02 694,50 2002 465,70 726,15 2003 475,31 736,27 2004 477,56 738,15 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 72 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Evolution du prix moyen du marbre 800 750 700 650 600 550 500 450 400 1998 1999 2000 Marbre local Gris Tiflet (m²) 2001 2002 2003 2004 Marbre importé Qual. moyenne (m²) • Goulots d étranglements et perspective d avenir Les carrières sont insuffisamment explorées et peu étudiées, les équipements utilisés pour l’extraction sont souvent rudimentaires. Le secteur de la fabrication des produits en marbre souffre d’une forte concurrence étrangère, notamment, de l’Italie et la Grèce qui dominent le marché International, ainsi que de certains pays méditerranéens tels que le Portugal et la Turquie. Plusieurs facteurs entravent le développement du secteur - Manque d’un plan national de l’activité d’extraction ; - Difficultés rencontrées au niveau de l’administration pour l’obtention des droits d’exportation ; - Disponibilité insuffisante de cartographie technique ; - Manque d’infrastructures ; - Le coût du transport élevé ; - La majorité des industries sont de petites tailles et souvent mal équipées ; - Consommables importés à des prix élevés ; - Coût élevé des investissements en matière de rénovation technologique ; Les mesures suivantes paraissent urgentes pour la redynamisation du secteur : - Réaliser une étude géologique préalable des carrières pour localiser les emplacements les plus favorables à l’exploitation ; - Former les ouvriers pour une exploitation rationnelle des carrières ; - Equiper les carrières en moyens d’extraction plus modernes assurant la qualité, la productivité à un coût compétitif ; - Organiser le secteur et normaliser le produit à l’instar des pays européens. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 73 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande en produit de marbre est évaluée en 2004 à 308616 m² de marbre local (gris Tiflet) et 122 375 m² de marbre importé. La consommation moyenne par tête d’habitant durant la même année est évaluée à 0,01 m² et 0,004 m² respectivement pour les deux matériaux. Les perspectives d’évolution de la demande en produits en marbre et en ardoise sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en produits en marbre et en ardoise sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour les produits en marbre et en ardoise. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour les produits en marbre et en ardoise. Les besoins globaux en produits en marbre et en ardoise sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en produits en marbre et en ardoise selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 51 : Perspective d évolution de la demande de marbre local (106 m²) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 0.3 0.3 0.3 0.4 0.5 0.5 0.5 0.6 0.7 0.6 0.9 0.9 Source : Elaboration AREA Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 74 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 51 bis: Perspective d évolution de la demande de marbre importé (106 m²) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 0.1 0.1 0.1 0.2 0.2 0.2 0.2 0.3 0.3 0.2 0.4 0.4 Source : Elaboration AREA Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ces matériaux, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2020 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en ces matériaux risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 75 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.10 LE PLATRE • Présentation Le Plâtre est un matériau des plus anciens. Il est le produit de la cuisson à une température peu élevée du gypse, qui, réduit en poudre possède la propriété de former avec l’eau une pâte capable de durcir à l’air dans un temps relativement rapide. La facilité de fabrication et de mise en oeuvre du plâtre, la contribution qu’il apporte à l’isolation et au confort, ont donné à ce matériau un vaste domaine d’application dans le bâtiment. • Procédé de fabrication Le plâtre est obtenu par la déshydratation du gypse ou sulfate de calcium déshydraté. Il correspond en poids à 79 % de sulfate de calcium associé à environ 20 % d’eau. Sous l’effet de la chaleur, il a la propriété de pouvoir se recombiner à l’eau pour donner une pâte pouvant faire prise assez rapidement. La fabrication industrielle du plâtre passe par trois étapes principales : - L’extraction et la préparation du gypse ; - la cuisson ; - le mélange, la distribution et le contrôle. • Les producteurs dans les différentes régions et villes La production est concentrée principalement à Safi en raison de l’abondance des gisements de gypse dans cette ville. Les principales entreprises industrielles de plâtre sont : - La CMPE (compagnie marocaine de production et d’exportation) ; - La SIEP (appartenant au groupe Lafarge-Coppée ) - La SAFIOT. La distribution est assurée par un nombre important d’unités localisées principalement dans les villes de Casablanca et Safi. • Evolution du secteur L’industrie de fabrication du plâtre est représentée en 2003 par 8 unités, employant 134 personnes dont 11 femmes. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 76 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction La valeur de la production en 2003 et de 48 millions de dirhams, le chiffre d’affaire réalisé par le secteur a atteint 88 millions de Dh. Quant à l’investissement, il est estimé à 10 millions de dirhams. Tableau 52 : Evolution de l industrie de fabrication du plâtre 1998 6 76 142 329 14 549 Nombre d'entreprises Production (1000 DH) Effectif Investissement (1000 DH)) 1999 6 68 827 301 15 591 2000 6 100 055 241 2 744 2001 7 107 507 256 12 924 2002 6 44 327 108 36 395 2003 8 48 619 134 10 017 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Evolution de la production du plâtre en (1000 DH) 120 000 110 000 100 000 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Etude de prix Le prix du plâtre relevé lors de l’enquête réalisée par AREA en 2004 est de 51 DH le sac de 40 kilogrammes. Il y a lieu de noter que les prix de vente ont baissé de 0 ,51 DH par rapport à 2003 et ont augmenté de 0,36 DH par rapport à 1998. • Perspectives d avenir Le Maroc dispose d’atouts considérables pour développer le secteur du plâtre, notamment, les gros gisements de gypse à Safi et la disponibilité d’entreprises industrielles qualifiées. Pourtant, le marché se heurte à de fortes résistances culturelles limitant son évolution. Les prévisions (selon l’étude de l’approvisionnement des chantiers en matériaux de construction réalisée par le Ministère des Travaux Publics en 1994) estiment que suite à la seule progression démographique, la demande du plâtre atteindra 220.000 tonnes en 2015, alors qu’avec une stratégie de développement et de sensibilisation sur les qualités du plâtre, la demande du matériau pourrait atteindre 700.000 tonnes. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 77 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.11 L’ETANCHEITE Présentation L’étanchéité consiste à assurer le « couvert » d’un bâtiment en le protégeant de tous les désordres et dégradations éventuelles assurant une durabilité et pérennité de la construction. Il existe deux catégories de produits d’étanchéité : - Les produits noirs classiques : utilisés à chaud et en multicouches horizontales pour les terrasses et verticales pour les cuvelages. - Les produits plus récents : ils s’appliquent généralement à froid et en monocouches. • Procédé de fabrication - Asphalte Mastic d’asphalte : matériau de base pour le revêtement d’étanchéité, il est fabriqué à partir d’asphalte naturel et refondu avec du bitume. Le mastic est livré sous forme de pain contenant de 11 à 17 % de bitume pur. - A base de bitume o Bitume : hydrocarbure lourd obtenu sous formes naturelles, extraits de l’asphalte naturel, ou produit de la distillation du pétrole. o Bitume armé et feutre bitumé : Bitume armé de type 30, 40 et 50 armatures en toile ou feutre auto-protection par granulé minéral, ou sur armature toile seulement par feuille de cuivre ou d aluminium. o Feutre bitumé : type 27S, 36S, et 45S auto-protégé et granulé-minéral. o Enduits d application à chaud (E.A.C) : Ils sont à base de bitume (environ 70% de leur poids), et employé par fusion pour collage et le recouvrement superficiel des éléments d’étanchéité multicouche. o Enduit d application à froid (E.A.F) : solution liquide de produits bitumineux dans un solvant volatil, utilisé comme couche ou pour le collage à froid, teneur minimum en bitume 50%. - Matériau à base de goudron de houille - Goudron de houille : Produits de la distillation de la houille. - Brais de houille : Obtenu à partir de la distillation du goudron de houille. On y fabrique des feutres goudronnés, des produits pâteux, et des enduits d’application à froid ayant des propriétés analogues à ceux obtenus à base de bitume. - Ciment volcanique : Mélange à chaud de brai de houille, de souffre et de résines, utilisé pour coller des feuilles de feutres goudronnés, pour réaliser un revêtement multicouche. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 78 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Identification des producteurs et circuit de distribution La production des matériaux d’étanchéité est assurée par un nombre limité de producteurs localisés dans la région du Grand Casablanca. La distribution par contre est assurée par un nombre important d’unités localisées dans les différentes villes du royaume. Il y a lieu de noter que les grossistes les plus importants sont localisés dans les villes de Casablanca, Marrakech, Rabat, Fès et Kénitra. • Etude de prix Le prix moyen d’un kilogramme de bitume en 2004 est de 5,60 DH, alors que 1 m² de carton bitumé de type 27 S est de 10,83 dh. Les prix des produits d’étanchéité ont connu une relative stagnation durant les deux dernières années. Tableau 53 : Evolution des prix moyens des matériaux de l étanchéité (en DH) 1998 4,78 10,42 Bitume (kg) Cartons bitumés 27 S (m²) 1999 5,12 9,88 2000 5,13 9,95 2001 5,29 10,00 2002 5,51 10,75 2003 5,54 10,74 2004 5,60 10,83 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Evolution des prix moyens du bitume et des cartons bitumés (DH) 12 10 8 6 4 2 0 1998 1999 2000 Bitume (kg) 2001 2002 2003 2004 Cartons bitumés 27 S (m²) • Perspective d avenir Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande des produits d’étanchéité est évaluée durant les deux années antérieures à : - 29,01 millions de kg et 30,6 millions de kg de bitumes respectivement pour 2003 et 2004, soit une consommation moyenne par tête d’habitant de l’ordre de 1 kg. - Et 31,7 millions et 35,2 millions de m² de cartons bitumés respectivement pour 2003 et 2004, soit une consommation moyenne par tête d’habitant d’environ 1,1 m². Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 79 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les perspectives d’évolution de la demande en bitume et en cartons bitumés sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en bitume et en cartons bitumés sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour le bitume et les cartons bitumés. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour les bitumes et les cartons bitumés. Les besoins globaux en ces matériaux sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en bitume et en cartons bitumés selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 54 : Perspective d évolution de la demande en bitume (103 Tonnes) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 32.0 32.8 33.2 39.9 46.0 46.5 49.7 64.5 64.7 61.8 90.5 90.8 Source : Elaboration AREA Tableau 55: Perspective d évolution de la demande des cartons bitumés 27 S (106 m²) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 36.7 37.6 38.1 45.8 52.8 53.4 57.0 74.0 74.3 71.0 103.9 104.2 Source : Elaboration AREA Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 80 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Selon ces perspectives, les besoins en ces matériaux vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ces matériaux, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2020 dans le cas des trois scénarii. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 81 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.12 LE BOIS La forêt mondiale se réduit un peu plus chaque année. Aussi, le bois devient de plus en plus un produit noble et rare. Concurrencé par des matériaux de substitution (aluminium, PVC, métal...), le bois n'en reste pas moins un secteur d'activité des plus dynamiques au Maroc. • Présentation Matériau naturel, le bois offre plusieurs possibilités d’utilisation en fonction des différents aspects : massif, contre-plaqués, bois lamellé collé, panneaux de particules,... etc. Il peut être utilisé en combinaison avec d’autres matériaux de construction, d’autant plus que le bois résiste aux effets mécaniques et possède des propriétés d’isolation non négligeable. Il est utilisé dans les charpentes, les coffrages, les menuiseries et la construction elle-même. En tant que matériau de construction, le bois est solide, très résistant, ne fissure pas comme le béton et ne se rouille pas comme les métaux. Quant à la durée de vie des constructions en bois, elle dépend de sa mise en uvre, de son traitement et de sa protection chimique. Il existe dans le monde près de 30 000 espèces végétales ligneuses classées en deux grandes familles : - Les résineux : pin maritime, sapin, mélèze, pin sylvestre, douglas, etc ; - Les feuillus : subdivisés en deux groupes : § feuillus métropolitaines (Châtaigner, Chène, Hêtre, etc.,) ; § feuillus tropicales ou exotiques : à savoir l’Acajou d’Afrique, Angélique, Iroko, Okoumé, etc. Plus de 4700 espèces sont dénombrées au Maroc, où 75% d’essences feuillues (20% bois d’ uvre) et 25% résineuses (80% bois d’ uvre). Cependant, la production ligneuse couvre principalement, le bois d’ uvre (cèdre), le bois d’industrie et de service, les souches, le liège et l’alfa. Quant au cèdre de l’Atlas, il est souvent utilisé au Maroc sous différentes catégories, entre autres : - Le cèdre massif et tendre, réservé aux travaux nobles et aux sculptures ; - Le cèdre employé pour les poutres ; - Le cèdre destiné à être peint. Le Maroc importe d’autres espèces de bois qui servent dans la menuiserie du bâtiment. En général, tous ces bois sont principalement utilisés pour : les linteaux, les portes, les fenêtres, les balustrades, les plafonds et les patios plafonnés. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 82 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Identification des unités industrielles Actuellement, le nombre de sociétés opérant dans le secteur de l’industrie du bois a évolué, passant de 302 en 2000 à 349 sociétés en 2003. L’effectif employé en 2003 s’élève à 4218 personnes. La production du bois a connu des fluctuations, après avoir enregistré une hausse de 38% de 2000 à 2002 en passant de 457 millions de dirhams à 637 millions de dirhams. Elle a affiché une baisse en 2003 par rapport à 2002 pour s’établir à 562 millions de dirhams. Quant aux investissements réalisés par le secteur, ils ont connu généralement une stagnation entre 2000 et 2002 variant entre 32 millions de dirhams et 24 millions de dirhams ; pour afficher une baisse de 28% soit 23 millions dirhams en 2003. Tableau 56 : Evolution des principales grandeurs 1999 254 474 690 4 007 31 577 Nombre d'entreprises Production (1000 DH) Effectif Investissement (1000 DH)) 2000 302 457 104 3 969 32 052 2001 287 430 782 3 646 23 967 2002 313 636 545 4 120 32 351 2003 349 561 888 4 218 23 008 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Evolution de la production du bois (1000 DH) 650 000 600 000 550 000 500 000 450 000 400 000 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Par ailleurs, la fabrication des panneaux en bois est assurée par CEMA BOIS DE L’ATLAS et MULTI NEON implantées à Casablanca et Meknès. • Evolution du secteur Selon le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et la lutte contre la désertification, les formations forestières au Maroc couvrent une superficie de 9,5 millions ha. Ces formations s'étalent surtout sur les chaînes de l'Atlas, du Rif, de Debdou, sur le Plateau Central et sur les plaines du Rharb et du Souss. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 83 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Le taux de couverture de ces forêts varie de 35% à peu près pour la région Centre Nord à 2.7% pour la zone Sud, avec une moyenne nationale de 13%. Ainsi, la production du bois et l’utilisation de la forêt jouent un rôle économique important qui se manifeste par une couverture des besoins du pays en bois d’ uvre et d’industrie à hauteur de 30%, soit 600.000 m3/an. D’autant plus que la production du bois participe de 30% au bilan énergétique national ; soit 10.000.000 m3/an. Les principaux produits exportés sont les panneaux de bois, la charpente menuiserie, les objets divers en bois. Concernant la sous-branche liège et ouvrages en liège, le Maroc est l'un des principaux pays producteurs et exportateurs du Monde. Les exportations de liège en 2003 ont été de 13,6 Millions US $. L'implantation de l'industrie du liège au Maroc remonte aux années 30. Aujourd'hui, c'est une industrie très diversifiée qui touche plusieurs domaines d'utilisation (isolation, décoration.....). Trois types d'activité caractérisent la production du liège : • • • La préparation du liège de reproduction (préparé en planche) ; La bouchonnerie (en liège naturel) ; La fabrication du liège aggloméré destinée à l'isolation : agglomérés expansés purs et agglomérés blancs. Le Maroc exporte 80 % de sa production totale. Le Portugal absorbent plus de 40 % des exportations du Maroc, suivent l'Espagne (22%), la France (9%) et l'Italie (7%). Le secteur offre des opportunités d'investissement principalement dans le secteur de la valorisation des produits en liège. • Commercialisation La moyenne des retombées économiques issues de la commercialisation du bois reste variable au fil du temps, elle baisse au cours des années. En effet, la commercialisation du bois (toute catégorie confondue) a générée une recette totale de plus de 652 747 millions de dirhams, durant l’année 2000, alors que la recette des mêmes produits n’a pas dépassée 579 886 millions de dirhams au terme de l’année 2003. Tableau 57 : Exportations des principaux produits forestiers (en millions de dirhams) PRODUIT BOIS ET OUVRAGES EN BOIS LIEGE Total 2000 303576 349171 652747 2001 400466 230790 631256 2002 352810 204653 557463 2003 285890 293996 579886 Source : Ministère de l Industrie et du commerce Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 84 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Exportations des principaux produits forestiers (en millions de dirhams) 450000 400000 350000 300000 250000 200000 150000 100000 2000 2001 2002 BOIS ET OUVRAGES EN BOIS 2003 LIEGE La commercialisation au niveau national passe par l’importation du bois par de gros négociants importateurs qui le commercialisent ensuite. Cette commercialisation soit qu’elle est faite directement auprès des grandes entreprises utilisatrices du bois, soit à travers un réseau de petits revendeurs. Il s’est développé au Maroc une industrie de première transformation des bois bruts importés qui alimente les activités avales incluant les entreprises travaillant pour la construction. • Etude de prix Les prix du bois varient selon la qualité (1ère, 2ème ou 3ème qualité) et la quantité demandée. Ainsi le tableau ci-dessous montre l’évolution des prix de certains produis issus du bois (sapin rouge 2ème qualité et le contre plaqué). Tableau 58 : Evolution des prix moyens du sapin rouge et du contreplaqué Sapin rouge 2ème qualité (dh /m3) Contre plaqué (dh/m²) 1998 4448,77 52,95 1999 4301,39 50,61 2000 4234,08 51,53 2001 4279,53 51,16 2002 4393,67 51,22 2003 4370,84 50,94 2004 4270,58 51,48 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) - Le prix du sapin rouge a enregistré une baisse en 2004 par rapport à 2003, il a atteint 4270,58 dh / m 3 en 2004, contre 4370,84 en 2003 ; concernant le prix du contre plaqué, il a enregistré une hausse de l’ordre de 1% en 2004 par rapport à 2003, soit une augmentation des prix de l’ordre de 0,54 DH par m². Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 85 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Par ailleurs, les prix des autres matières et dérivées du bois diffèrent selon l’origine de l’essence se présentent dans le tableau suivant. Tableau 59 : Prix des différentes gammes de bois Essence Unité Prix de vente TTC (en DH) m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 m3 8.960 9.980 8.750 10.750 9.750 6.500 9.750 13.050 9.750 10.220 8.850 9.590 12 000 8.600 9.990 11.190 14.350 10.680 12.780 13.400 9.860 9.490 9.000 8.500 ACAJOU BALSAMO CEDRINHO CEREJEIRA CUMARU DABEMA GARAPA IROCO ITAUBA JATOBA KOSSIPO IROKODUM SIPO TIAMA CEDRINHO DIBETOU IROKO KOSSIPO SAPPILI SIPO TIAMA TAUARI BETE KOSSIPO Source: Manorbois (2004) • Goulots d étranglement Malgré la diversification des ressources nationales en bois qui caractérise notre forêt, celleci est une ressource épuisable dans le temps et par conséquent l’utilisation abusive et non contrôlée risque de créer un déséquilibre écologique. Afin de satisfaire la demande domestique, les usagers du bois du pays devront faire recours à l’importation pour satisfaire la demande. Cependant, le bois est un produit dont l’utilisation est à la fois diversifiée et croissante dans la construction. Ce secteur reste confronté à plusieurs entraves et problèmes qui influencent négativement l’industrie de bois. Les différents problèmes qui peuvent menacer le développement de l’industrie de bois sont, entre autres : - Le manque d’installation moderne et la présence d’un séchage naturel contribuent dans l’immobilisation d’un capital important et une augmentation des coûts de ventes du fait que le bois est importé à l’état vert et du fait que le séchage naturel prend Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 86 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction plus de temps ; le bois importé (bois vert) reste immobilisé pour une longue période ce qui influence directement sur le coût de vente de cette matière ; - l’importation du bois à l’état humide influence sur la qualité du produit fini ; - la non maîtrise des normes de qualité, le manque d’un staff de main d’ uvre qualifié, la méconnaissance des normes en matière de dimensions des produits finis. Ces raisons empêchent actuellement une industrialisation du secteur et par conséquent toute augmentation de la productivité ; et - la forte concurrence des produits de substitution au bois notamment le PVC et l’aluminium. • Perspectives d avenir En plus de l’utilisation irrationnelle des ressources en bois, la non intégration de la gestion rationnelle à long terme, la couverture forestière régresse chaque année de l'équivalent de 31.000 hectares sous la pression du parcours et des prélèvements effectués pour le bois de feu. La forêt est menacée et souffre d’un triple déséquilibre également: - Entre les besoins des populations et les ressources disponibles ; - entre les prélèvements actuels et la possibilité biologique de la forêt ; - entre le niveau de développement des zones de piémont et de grandes plaines agricoles et les zones forestières et périforestières. En plus de ces menaces, le taux moyen de boisement au Maroc est de l’ordre de 8%, ce qui reste encore en deçà du taux optimal (15 à 20%) nécessaire à l’équilibre écologique et environnemental. Plusieurs facteurs contribuent dans la déforestation et laisseront le taux de reboisement en deçà de la moyenne optimale, notamment : - La pression urbanistique ; - la baisse du niveau des investissements ; - le faible taux d’encadrement technique des forêts ; - le faible niveau de valorisation du bois et des produits forestiers. A la lumière de cette analyse, l’industrie du bois au Maroc reste encore à son stade embryonnaire et soumise à plusieurs entraves et problèmes qui freinent son développement. Afin d’être compétitive, plusieurs paramètres devront être prises en considération à savoir la modernisation du secteur et la prise en considération de la gestion à long terme. La valorisation du produit fini et l’optimisation des facteurs de productions, seront les objectifs de cette nouvelle industrie. Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande de bois de construction en 2004 est évaluée respectivement à : Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 87 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction - 134 195 m3 de sapins rouges, soit une consommation moyenne par tête d’habitant de l’ordre de 0,004 m3 ; - 8 061 941 m² de contre plaqué, soit une consommation moyenne de l’ordre de 0,27 m² par tête d’habitant. Les perspectives d’évolution de la demande en bois pour le bâtiment sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en bois sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour le bois. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab.6 à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour le bois. Les besoins globaux en ce produit sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en en bois pour le bâtiment selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 60 : Perspective d évolution de la demande du sapin rouge (103 m3) 2005 Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2010 140.2 143.6 145.3 174.6 201.4 203.6 2015 217.5 282.6 283.6 2020 270.8 396.4 397.7 Source : Elaboration AREA Tableau 61 : Perspective d évolution de la demande du contre plaqué (106 m² ) 2005 Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2010 8.4 8.6 8.7 10.5 12.1 12.2 2015 13.1 17.0 17.0 2020 16.3 23.8 23.9 Source : Elaboration AREA 6 Ce qui correspond à un peu moins que la consommation moyenne enregistrée en Tunisie en 2001. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 88 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ce matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2020 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en ces matériaux risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015 si des extensions de capacités ne seraient pas réalisées d’ici là. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 89 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.13. LE PLASTIQUE • Présentation L’usage du plastique dans le bâtiment est devenu plus courant ces dernières années, il intervient aussi bien dans les gros uvres que dans les seconds uvres. L’utilisation importante du plastique dans l’habitat est devenue possible grâce aux caractéristiques physiques et chimiques du produit, notamment : - La propreté ; - La commodité ; - La légèreté ; et - Le prix compétitif. • Procédé de fabrication La matière première plastique à transformer est formée généralement de poudre, de granulés, de grumeaux ou de pastilles. A cette matière pure s’ajoute des produits auxiliaires. Les procédés de fabrication sont divers et comprennent essentiellement: - Montage par compression; - Montage par injection; - Extrusion à l’aide d’une boudineuse; - Calandrage pour la production des feuilles. L’utilisation du plastique est très développée dans le domaine du bâtiment ; il est utilisé aussi bien dans le gros uvre que dans le second uvre. • Identification des producteurs et circuit de distribution L’industrie de la fabrication du plastique compte 24 sociétés (SEDA PLAST, NEW PLAST, JORF PLAST, LEADER PLAST….) dont les principales sont installées à Casablanca, la région de Tanger, El Jadida, Agadir et Mohammedia. Les régions de Casablanca et El Jadida détiennent la grande majorité du marché. Le circuit de distribution est assuré par un nombre important de producteurs et de distributeurs répartis sur l ensemble du territoire. • Evolution du secteur En 2003, le secteur emploie près de 359 personnes (dont 289 femmes). La production a généré une valeur de 97 805 000 DH. Les investissements ont atteint 11 340 000 DH et le chiffre d’affaires est estimé à 100 672 000 de Dh. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 90 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Etude de prix Le prix moyen des tuyaux en PVC a atteint 9,10 DH/ml en 2004, enregistrant une hausse moyenne de 0,06 DH/ ml par rapport à 2003. Tableau 62 : Evolution des prix moyens des tuyaux en PVC (en DH) 1998 1999 2000 2001 2002 2003 8,67 8,72 8,84 9,02 9,41 9,04 Tuyaux en PVC diam 50 (ml) Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) 2004 9,10 Evolution des prix moyens des tuyaux en PVC (DH) 9,6 9,4 9,2 9 8,8 8,6 8,4 8,2 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Le tableau suivant présente les prix relevés en 2004, relatifs à d’autres variétés des tuyaux en PVC. Tableau 63 : Prix moyens des tuyaux en PVC en 2004 en DH Tuyaux en PVC Prix du (ml) en(dh) 9,00 11,00 13,00 21,00 27,00 29,00 34,00 Diam 30 diam 40 Diam 50 Diam 75 Diam 100 Diam 110 Diam 125 Source : Investigation AREA (2004) • Perspectives d avenir L’industrie du plastique qui dispose encore d’un potentiel sous-exploité a néanmoins des perspectives prometteuses au Maroc. En effet, la consommation des produits à base de plastique est appelée à croître dans les années à venir, avec en particulier l’adduction de l’eau potable et le programme national d’irrigation. D’autant plus que le taux de substitution du plastique à certains matériaux tel que le bois et l’acier a connu ces derniers temps un accroissement important. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 91 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande des tuyaux en PVC durant les deux années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 24,9 et 27,4 millions de ml, correspondant à une consommation moyenne par tête d’habitant respectivement pour les deux années de l’ordre de 0,8 ml et 0,9 ml. Les perspectives d’évolution de la demande en tuyaux en PVC sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec une croissance de 3% compte tenu du rôle joué par les tuyaux en PVC comme substituts aux buses. Les besoins globaux en tuyaux en PVC sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. • Scénario 2 : ce scénario est équivalent au scénario 1. Les besoins globaux en tuyaux en PVC sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en tuyaux en PVC selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 63 : Perspective d évolution de la demande du plastique (106 ml) 2005 Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 28.9 28.9 29.2 2010 37.0 37.0 37.5 2015 47.6 47.6 47.7 2020 61.1 61.1 61.3 Source : Elaboration AREA Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. La confrontation de cette demande avec les capacités installées montre que, pour ce matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2015 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en ce matériau risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015 si des extensions de capacités ne seraient pas réalisées d’ici là. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 92 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.14 LA PEINTURE • Présentation La peinture est un produit constitué d’une suspension de poudres dans du liquide, donnant par application en couches minces, une feuille opaque dotée de qualités protectrices et décoratives. Elle peut être blanche, noir ou de couleur. Elle peut être également brillante ou mate. • Identification des unités industrielles et circuit de distribution L’industrie de la peinture compte près de 37 sociétés, les plus réputées sont , AKZO NOBEL, COLORADO et CHIMICOLOR implantées à Casablanca et accaparent la grande majorité du marché. Les autres industries sont installées surtout à Mohammedia, Berrechid et Tanger. Le circuit de distribution est assuré par quelques unités de production et un nombre important de distributeurs localisés au niveau des différentes villes. Concernant l’approvisionnement de chez des producteurs, la ville de Casablanca s’accapare la grande majorité de la production, suivi par la ville de Tanger mais dans une faible proportion. • Procédé de fabrication Les peintures sont des mélanges de nombreux composants: - Les pigments : il s’agit de poudres très fines, insolubles dans les milieux organiques et qui donnent à la peinture son pouvoir opacifiant, la brillance et la teinte et la dureté. - Les adjuvants, catalyseurs, antioxydants, fongicides et charges diverses : ce sont des produits chimiques liquides ou solides qui confèrent à la peinture certaines qualités. - Les liants : il s’agit de polymères qui fixent les parties pulvérulentes de la peinture, créent l’adhérence au support. - Les solvants : ce sont des liquides organiques qui permettent d’obtenir une peinture fluide et donc applicable par les moyens classiques. - Les diluants : ils permettent de fluidifier la peinture. La quasi-totalité de ces composants est actuellement importée. Une fois, tous ces éléments réunis la peinture est fabriquée en trois stades différents : - L’empâtage : c’est l’opération au cours de laquelle les éléments solides (pigments, charges et adjuvants) sont dispersés dans une partie du liant et des solvants ; Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 93 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction - Le broyage : les éléments solides résultants de l’empâtage sont éclatés à des petites dimensions pour rendre le mélange affiné. - La finition : la formule de composition de la peinture est complétée, la teinte ajustée et la peinture amenée aux caractéristiques désirées. • Evolution du secteur La production réalisée en 2003 a atteint 1 827 154 000 DH. La valeur générée par la production a connu une baisse par rapport à celle enregistrée en 1998 et qui se situait à 1 989 365 000 DH. Le chiffre d’affaire réalisé en 2003 par les unités de production est de 1 915 727 000 de Dh. Quant aux investissements effectués par le secteur, ils ont atteint 34 843 000 DH. Concernant les effectifs employés, le secteur emploie 2134 personnes dont 289 femmes, contre 2543 personnes en 1998. • Etude de prix En 2004, les prix moyens pour un kilogramme de peinture de qualité moyenne se présente comme suit : 20,99 DH, 34,64 DH, 31,03 DH et 8,67Dh respectivement pour la peinture, les vernis, le laqué et l’enduit. Tableau 64 : Evolution des prix moyens de la peinture (en DH) 1998 21,01 35,44 32,10 7,66 Peinture Qual. moyenne (kg) Vernis Qual. moyenne (kg) Laqué Qual. moyenne (kg) Enduit peinture (kg) 1999 20,96 34,74 31,41 7,90 2000 20,47 35,48 31,41 7,94 2001 20,65 34,63 31,43 8,11 2002 21,37 35,54 31,37 8,44 2003 21,00 35,55 30,99 8,69 2004 20,99 34,64 31,03 8,67 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Evolution des prix moyens de la peinture (DH) 40 35 30 25 20 15 10 5 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Peinture Qual. moyenne (kg) Vernis Qual. moyenne (kg) Laqué Qual. moyenne (kg) Enduit peinture (kg) 2004 Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 94 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Le tableau suivant présente les prix relevés en 2004, relatifs à d’autres variétés de la peinture : UNITE L K L K K L K K K L L K K K K K DESIGNATION PRIMOREX JAUNE VINYLASTRAL BLANC CELLUC 109 TP BLANC ( 15 L ) REXOMAT BLANC ENDUIT TOUPRET WHITE SPIRIT PRIMAIRE V 750 JAUNE TOUPRET RE 38 STOP ASTRAL VERNIS EXTER PALE V 704 WOO ASTRAL T. STANDARD NOTER Z3964 EXTRALITE BLANC GREX MARMOREX FIN MARMOREX GG FORMOPRIM P.U 22,58 18,78 52,93 19,48 8,18 10,93 34,28 11,73 12,78 67,28 64,23 21,98 17,38 20,03 20,03 34,93 Source : Distral Maroc Rabat (2004) • Perspective d avenir Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande de peintures et de vernis durant les deux années antérieures, 2003 et 2004 est évaluée respectivement à 45,9 millions et 51,3 millions de kg correspondant à une consommation moyenne de 1,6 et 1,7 kg par tête d’habitant respectivement pour les deux années. Les perspectives d’évolution de la demande en peintures et vernis sont établies selon les trois scénarii suivants : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en peintures et vernis sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour les peintures et vernis. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour les peintures et vernis. Les besoins globaux en ces produits sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 95 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en peintures et vernis selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 65 : Perspective d évolution de la demande de peintures et de vernis (103 Tonnes) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 53.6 54.9 55.6 66.8 77.1 77.9 83.2 108.1 108.5 103.6 151.7 152.1 Source : Elaboration AREA Perspective d évolution de la demande de peintures et de vernis (10 3 Tonnes) 160 140 120 100 80 60 40 20 0 2005 2010 Scénario 1 2015 Scénario 2 2020 Scénario 3 Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ce matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2020 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en ce matériau risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015 si des extensions de capacités ne seraient pas réalisées d’ici là. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 96 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction II.2.15 LE VERRE PLAT • Présentation L’industrie du verre est en perpétuel changement, cette révolution coïncide avec le changement dans le mode de construction qui a incorporé le verre comme matériau de construction et de design. Actuellement, le secteur du bâtiment prend en considération l’introduction du verre dans la construction, alors qu’auparavant le verre ne prenait que 1,2% dans les bâtiments traditionnels et 10 % dans les constructions des murs avec rideaux. Malgré ce faible taux de représentativité du vitrage dans les constructions, le verre joue un rôle primordial dans la qualité de l’habitat. • Procédé de fabrication Le verre est fabriqué par fusion vers 1500°C d’un mélange de sables siliceux, de carbonate et sulfate de sodium et de carbonate de calcium auquel d’autres ingrédients mineurs sont ajoutés. Les principaux éléments entrant dans la fabrication du verre sont : - Un corps vitrifiant, la silice, introduit sous forme de sable 71 à 72 %, avec une température de fusion avoisinant les 1800 °C. - Un fondant, la soude 14 à 15 % de soude sous forme de carbonate et sulfate (le fondant baisse la température de fusion). - Un stabilisant, la chaux 9 % sous forme de calcaire qui agit comme stabilisateur en donnant au verre sa résistance chimique. - Divers oxydes tels que magnésie, alumine qui améliorent les propriétés physiques du verre et, notamment, sa résistance à l’action des agents atmosphériques. En vue de fournir aux différentes pièces des logements les surfaces d’éclairage nécessaires, les produits verriers (verre étiré et glace) ont chacun des caractéristiques dimensionnelles propres. Ils doivent répondre, en outre à des spécifications qualitatives. Les différents types de verre obtenus sont : - Les verres creux, utilisés pour l’emballage des liquides ; - Les verres plats, utilisés dans le bâtiment ; - Les fibres de verre : utilisées comme matériau pour l’isolation thermique des bâtiments. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 97 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Pour les verres plats, le mélange des différents composants est fondu dans des fours à bassin de grandes dimensions (20 à 30 mètres de longueur, 10 à 15 mètres de largeur) contenant jusqu’à 1500 t de verre en fusion. Le mélange est introduit dans une extrémité des fours à bassin d’une façon continue, et l’étirage se fait à l’autre extrémité d’une façon également continue. Le verre ayant d’une part un coefficient de dilatation non négligeable, et d’autre part une mauvaise conductibilité thermique, il est nécessaire de lui ménager un refroidissement lent et progressif, de manière à réduire les contraintes internes le plus possible, c’est la recuisson. Les verres à vitres sont transparents. Ils laissent passer en incidence normale environ 90 % de la lumière visible et de l’infrarouge court. • Evolution du secteur Comme le montre le tableau ci-dessous, en 2003 l’industrie du verre regroupait 32 établissements et employait 706 personnes. Par ailleurs, le nombre d’unités a progressé de 12 établissements par rapport à 2002. Quant à l’effectif employé, il a augmenté de près des 2/3 de celui enregistré en 2000. La valeur de la production du verre pour le bâtiment s’est établie à 183 millions de dirhams. Tableau 66 : Evolution du secteur de l industrie du verre entre 2000 et 2003 Années Nombre d'entreprises Production (1000 DH) Effectif Investissement (1000 DH)) 2000 20 104 001 474 32 909 2001 32 179 616 678 48 034 2002 32 175 082 698 45 175 2003 32 182 833 706 44 481 Source : Ministère de l industrie et du commerce Evolution de la production du verre plat (1000 DH) 190 000 180 000 170 000 160 000 150 000 140 000 130 000 120 000 110 000 100 000 2000 2001 2002 2003 Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 98 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Approvisionnement et circuit de distribution La ville de Casablanca assure l’approvisionnement de la partie la plus importante du marché national en verre (demi double et clair). Ainsi le circuit de distribution se présente comme suit : - La ville de Casablanca assure l’approvisionnement de la quasi-totalité du verre (demi double et clair). - Les unités de distribution de la ville d’Agadir fournissent 13% du verre demi double et 11% du verre clair au marché national. - Les autres villes telles que, Tanger, Settat et Fès, elles participent faiblement (8% et 3%) à l’approvisionnement du marché. • Etude de prix : Le prix moyen du verre demi –double a connu une légère augmentation entre 1998 et 2004, en passant de 58,83 dhs en 1998 à 66,64 dhs en 2004. Par ailleurs, le prix du verre clair 5mm a connu une tendance haussière, il est passé de 109,68 dh/m² en 1998 à 119,95 dh/m² en 2004. Tableau 67 : Evolution des prix moyens du verre (en dhs) 1998 58,83 109,68 Demi-double 3mm (m²) Clair 5 mm (m²) 1999 60,42 115,35 2000 62,06 118,03 2001 66,57 123,43 2002 64,63 122,42 2003 66,31 118,98 2004 66,64 119,95 Source : Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme (système de suivi des matériaux de construction) Evolution des prix moyens du verre plat (DH) 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40 1998 1999 2000 2001 Demi-double 3mm (m²) 2002 2003 2004 Clair 5 mm (m²) Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 99 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Le tableau suivant présente les prix relevés en 2004, relatifs à d’autres variétés du verre : DESIGNATION M² VERRE CLAIRE 2MM VERRE CLAIRE 3MM VERRE FLOAT CLAIR 4MM 3,21X3,25 VERRE FLOAT CLAIR 5MM 3,21X3,25 VERRE FLOAT CLAIR 6MM 3,21X3,25 VERRE FLOAT CLAIR 8MM 3,21X3,25 VERRE FLOAT CLAIR 10MM VERRE FLOAT BRONZE 4MM VERRE FLOAT BRONZE 6MM VERRE FLOAT BRONZE 8MM VERRE ARME BLANC 6MM VERRE ARME BRONZE 6MM VERRE MOUSLINE CLAIRE 6MM VERRE MOUSLINE BRONZE 6MM VERRE MOUSLINE BRONZE 4MM VERRE MOURISQUE VERRE MOU/MAR-MOURIS VERRE LISTRAL VERRE STOP SOLLE 4MM VERRE STOP SOLLE 6MM VERRE FLOAT VERT 6MM MIROIR CLAIR 3MM MIROIR CLAIR 4MM MIROIR CLAIR 5MM MIROIR CLAIR 6MM MIROIR D'ORE 4MM MIROIR BRONZE 4MM 34,00 50,00 67,50 90,00 120,00 150,00 250,00 550,00 145,00 220,00 325,00 150,00 195,00 195,00 220,00 125,00 125,00 80,00 85,00 175,00 345,00 175,00 210,00 260,00 300,00 450,00 450,00 • Goulots d étranglements Sauf nouvelle révolution technologique, imprévisible actuellement, permettant de fabriquer sur une échelle plus réduite du verre plat compétitif avec celui produit par les actuelles unités utilisant le procédé Float-glass, le seul marché intérieur marocain n’est pas suffisant et ne le sera pas à cours terme pour rentabiliser une fabrication de verre plat. • Perspectives d avenir Selon les estimations élaborées par le BET AREA, la demande de verre plat pour la construction durant les deux années antérieures, 2003 et 2004, est évaluée respectivement à 0,9 millions et 1,1 millions de m², correspondant à une consommation moyenne de l’ordre de 0,03 m² par tête d’habitant. Les perspectives d’évolution de la demande en verre plat sont établies selon les trois scénarii suivants : Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 100 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins globaux en verre plat sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. Or, la consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% par an en moyen entre 1997 et 2004. C’est ce taux qui est retenu pour le verre plat. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab. à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour le verre plat. Les besoins globaux en ce matériau sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé en 2004, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). Les résultats des simulations sur les perspectives d’avenir de la demande en verre plat selon les trois scénarii se présentent comme suit : Tableau 68 : Perspective d évolution de la demande de verre (106 m²) Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 1.1 1.1 1.1 1.4 1.6 1.6 1.7 2.2 2.2 2.1 3.1 3.1 Source : Elaboration AREA Perspective d évolution de la demande de verre (10 6 m²) 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 2005 2010 Scénario 1 2015 Scénario 2 2020 Scénario 3 Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 101 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Selon ces perspectives, les besoins en ce matériau vont croître pour atteindre, en 2020, un niveau équivalent à deux fois (scénario 1) ou à trois fois (scénarii 2 et 3) celui estimé pour 2005. La confrontation de ces demandes avec les capacités installées montre que, pour ce matériau, aucun problème d’approvisionnement du marché intérieur ne risquerait de se poser avant 2015 dans le cas du scénario 1. En revanche, dans les scénarii 2 et 3, les capacités de production installées seraient insuffisantes pour faire face à cette tendance. Les résultats ci-dessus montrent que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en ce matériau risqueraient d’apparaître aux alentours de 2015 si des extensions de capacités ne seraient pas réalisées d’ici là. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 102 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction III. IDENTIFICATION DES PROBLEMES DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION L’analyse effectuée par matériau de construction dans le chapitre précédent a permis d’identifier un certain nombre de problèmes et de contraintes qui entravent le développement du secteur. Cette analyse a permis également de faire ressortir les principales forces du secteur qui peuvent être mises à profit pour tirer parti des opportunités offertes et pour gérer les menaces qui pèsent sur le secteur des matériaux de construction. Par ailleurs, des travaux effectués pour le compte du Ministère du Commerce et de l’Industrie ont mis en relief les forces et faiblesses de certains sous-secteurs des matériaux de construction. Sans prétendre réaliser une analyse de type SWOT (Strengths/Weaknesses, Opportunities/Threats ou Forces/Faiblesses, Opportunités/Menaces), les résultats précédents et les travaux dans ce domaine permettent néanmoins de dresser une liste non exhaustive des forces et faiblesses, des opportunités et menaces concernant le secteur des matériaux de construction. III.1 FORCES Ce sont les points forts internes du secteur des matériaux de construction, qui vont lui permettre de faire face aux éventuelles menaces de son environnement économique. Les principales forces identifiées sont comme suit : • Existence d’entreprises structurées Le secteur des matériaux de construction se caractérise par l’existence d’entreprises structurées qui tirent l’ensemble du secteur vers le haut, en favorisant l’introduction et le développement de nouvelles technologies visant l’optimisation de la production. Ces entreprises se sont orientées vers la modernisation régulière de leurs équipements, la diversification des gammes de produits commercialisés, l’ouverture de leur capital à l’investissement privé national et étranger et l’introduction de nouveaux modes de gestion. L’ensemble de ces atouts contribue à l’amélioration de la productivité générale du secteur et à la mise sur le marché de produits de qualité. L’ouverture de ces entreprises sur les marchés et les capitaux internationaux a permis l’amélioration des procédés de fabrication et l’acquisition d’un bon niveau de savoir faire technique et managérial. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 103 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction En outre, l’existence de ce type d’entreprises a permis à certaines filières du secteur de se développer en aval en mettant sur le marché des produits de plus en plus élaborés et prêts à l’emploi en remplacement de produits à l’état brut (exemples : fer à béton façonné et béton prêt à l’emploi). • Capacités de production excédentaires Le secteur des matériaux de construction se caractérise également par des capacités de production installées excédentaires. Les taux d’utilisation des capacités varient entre 50% et 70% pour les principaux secteurs. Ces excédents de capacités constituent une marge de man uvre pour les entreprises leur permettant de faire face à d’éventuels chocs (positifs) de la demande en matériaux de construction sans investissements d’extension supplémentaires. Des investissements de modernisation et de productivité restent toutefois nécessaires pour améliorer le niveau de compétitivité dans un environnement caractérisé par une concurrence de plus en plus forte. Ces excédents de capacités de production constituent, à court terme, un atout important quand on connaît les contraintes que posent le coût et les conditions de financement des investissements par emprunt. Par ailleurs, l’extension de capacité est l’une des décisions stratégiques les plus importantes que doivent prendre les entreprises, en raison de la consistance des capitaux nécessaires et de la complexité du problème posé par le processus de prise de décision. Par conséquent, le secteur des matériaux de construction, comme partenaire privilégié, ne constitue pas, dans son état actuel de capacité installée, une entrave à la mise en place de la politique de développement de l’habitat, puisqu’il est en mesure de répondre à court terme à une augmentation de la demande de logements. Il est à noter que ces capacités excédentaires peuvent également constituer, à moyen ou long terme, une faiblesse du secteur dans la mesure où certaines entreprises ne peuvent pas continuer à produire de manière pérenne avec des taux d’utilisation de capacité faibles sans éviter des conséquences négatives qui en résulteront en terme de rentabilité et, en fin de compte, se traduiront par des faillites et des mises en veilleuse. • Certaines entreprises disposent d’un potentiel à l’export selon les standards internationaux Certains sous-secteurs des matériaux de construction disposent d’un potentiel à l’export selon les standards internationaux. Les plus dynamiques d’entre eux en matière d’exportation se caractérisent par la présence de filiales de multinationales qui exportent avec l’appui de leur maison mère, qui maîtrise les circuits de distribution dans les pays destinataires. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 104 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les exportations s’effectuent également par le biais de réseaux d’agents indépendants représentant une ou plusieurs marques. C’est le cas notamment de l’industrie du sanitaire. Parallèlement aux entreprises exportatrices, le secteur des matériaux de construction se caractérise par la présence d’entreprises dynamiques et compétitives sur le marché local (bien que ce dernier soit encore protégé pour une certaine période) et qui disposent, par ailleurs, d’un potentiel à l’export selon les exigences du marché mondial en matière de qualité. Toutefois, les prix constituent actuellement leur principal handicap. C’est le cas des cimenteries et des fabricants de carreaux par exemple. Pour les carreaux, il y a eu des tentatives sporadiques à l’exportation mais elles sont restées faibles par rapport au potentiel dont dispose cette branche et par rapport aux tendances du marché mondial. La faiblesse des exportations pour ce produit7 s’explique par le niveau de la production locale et par le manque d’efforts marketing mutualisé. Il convient de noter que, pour l’ensemble de ces entreprises qui exportent ou qui disposent d’un potentiel pour le réaliser, des programmes de restructuration et de mise à niveau ont été entamés assez tôt bien avant que l’expression de ‘‘mise à niveau’’ ne soit galvaudée. Par ailleurs, le Maroc dispose d’un potentiel culturel riche sur le plan design lui permettant de proposer des produits sur le marché international moyennant une bonne médiatisation mettant en valeur cet aspect culturel. • Organisation professionnelle dynamique au sein de la FMC L'organisation professionnelle d’un secteur constitue une option fondamentale dans la stratégie de son développement. C’est ainsi que plusieurs associations ont été créées ces dernières années, pour renforcer la Fédération des Industries des Matériaux de Construction (FMC) et sous l’impulsion de cette dernière. Ces associations jouent un rôle de plus en plus actif dans la sensibilisation de leurs membres pour la promotion de la qualité et pour la modernisation des outils de fabrication. Les principales associations sont : - Association Professionnelle des Cimentiers (APC) ; - Association Professionnelle des Industries de la Céramique (APIC) ; - Association Professionnelle des Briquetiers (APB) ; - Association Marocaine de Production de Béton Prêt à l’empois (AMPBE); - Association Marocaine de l’Industrie du Béton (AMIB) ; - Association des Fabricants industriels de Plâtre (AFIP) ; - Association Marocaine du Marbre (AMM) ; - La SONACID. 7 L’explication est également valable pour d’autres produits. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 105 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction III.2 FAIBLESSES Il s’agit des points faibles et des points d’amélioration du secteur des matériaux de construction ; leur détermination permettra de satisfaire plus particulièrement les nouvelles exigences posées par l’environnement économique des entreprises. Il est à noter que toutes les faiblesses ne sont pas forcément pénalisantes ; les plus inquiétantes sont celles qui handicapent le domaine d’activité des entreprises de façon sensible et durable. Une liste de faiblesses peut être dressée comme suit : • Très peu d’entreprises sont certifiées La certification est une reconnaissance par un organisme certificateur qu’un produit est fabriqué conformément à des caractéristiques spécifiques préalablement fixées dans les normes qui le régissent. Cette certification se traduit par le droit d’usage d’une marque, apposée sur le produit certifié. La certification apporte une preuve indiscutable aux utilisateurs que le produit certifié répond à leurs besoins et il est conforme à des caractéristiques de sécurité et de qualité définies dans le référentiel de certification correspondant. De ce fait, la certification est susceptible de donner un avantage concurrentiel aux produits concernés. Le Ministère chargé de l'Industrie est l’Organisme certificateur au niveau national ; il certifie, à la demande des entreprises, la conformité de leurs productions aux normes marocaines correspondantes. Il surveille, ultérieurement à l’attribution du droit d’usage de la ‘‘marque NM’’, le maintien de la conformité du produit aux normes le concernant. Actuellement, rares sont les entreprises8 du secteur des matériaux de construction qui sont certifiées NM. Il s’agit des cimenteries pour lesquelles les produits certifiés sont les ciments de types CPJ 35 et CPJ 45, la Sonasid pour les ronds à béton et moins d’une dizaine d’autres entreprises fabricant des articles d’électricité (Disjoncteurs de raccordement BT, interrupteurs, prises de courant), des articles en aluminium, des accessoires du volet roulant et quincaillerie de bâtiment, de la peinture et du vernis. • Normalisation peu développée La maîtrise de la qualité et des performances techniques des matériaux de construction constitue un défi permanent aussi bien pour les fabricants de ces matériaux que pour les autres intervenants dans le processus de production de logement. Il est en effet évident que le souci de chacun de ces intervenants doit être d’assurer au produit fini la qualité, la fiabilité, la sécurité et la pérennité requises. Une condition nécessaire pour garantir ces aspects est de mettre sur le marché des matériaux de construction conformes aux 8 En fait ce sont les établissements de l’entreprise qui sont certifiés pour la fabrication d’un produit donné. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 106 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction caractéristiques techniques et réglementaires en vigueur. A cet effet, la normalisation des matériaux de construction devient l’outil indispensable de toute action de promotion de la qualité dans l’acte de bâtir. La norme est ‘‘un document consensuel qui définit les caractéristiques et spécificités techniques d’un produit. Elle garantit à l’ensemble des usagers que le produit est apte à l’emploi auquel il est destiné.’’ Elle présente un enjeu fondamental pour l’entreprise dans la mesure où la norme constitue une veille technologique intégrant les derniers progrès scientifiques. Elle constitue également une veille commerciale tenant compte des exigences des consommateurs et de leurs contraintes socioéconomiques. Dans la pratique, les normes ne sont pas obligatoires bien qu’elles soient homologuées par arrêtés ministériels. Cependant, ces arrêtés rendent l’application des normes obligatoires dans les clauses, spécifications et cahiers de charges des marchés passés par l’Etat, les Collectivités Locales, les établissements publics et les entreprises concessionnaires d’un service public ou subventionnées par l’Etat ainsi que lorsque la santé et la sécurité des consommateurs sont en jeu. Mais comme ces entités sont très peu impliquées dans la construction des logements, dominée par l’autopromotion, la normalisation s’est très peu développée et les normes existantes sont généralement méconnues. Cette situation empêche actuellement une industrialisation du secteur de la construction et par conséquent toute augmentation de la productivité et amélioration de la qualité. Il faudrait reconnaître par ailleurs que la protection (douanière) de l’industrie locale pendant une certaine période n’a pas stimulé la qualité du produit et sa qualification normalisée. Ces conditions vont peut être changer avec les différents accords de libre échange signés par le Maroc. • Balance commerciale déficitaire pour un ensemble de matériaux de construction Le Maroc importe des matériaux de construction et en exporte d’autres, mais, globalement, sa balance commerciale est déficitaire. Les importations de certains matériaux ont augmenté de manière importante ces dernières années (par exemple, les produits céramiques sont passés de 5,7 millions de m² en 2002 à 10,3 millions de m² en 2004). Les principales origines des importations sont l’Espagne, l’Italie et la Chine. • Prix de revient élevés (faiblesses des économies d’échelles) Les prix de revient des matériaux de construction, comme ceux de n’importe quel produit industriel, sont influencés par le comportement de l’entreprise en terme d’économie d’échelles, dans le sens où l’entreprise peut produire des quantités suffisamment élevées, lui permettant de baisser les coûts fixes par unité produite. Autrement dit, les économies Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 107 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction d’échelles expriment une relation décroissante entre le coût unitaire de production et la quantité produite sur une période donnée. Or, la taille du marché marocain est restée pendant longtemps assez faible, se traduisant par des prix de revient élevés. En fait, la plupart des matériaux de construction sont des produits pondéreux, leur valeur marchande est faible par rapport à leur poids et par conséquent à leur coût de transport. Ce dernier augmente avec l’extension du rayon de livraison des unités de production, d’où l’importance de la localisation des usines par rapport aux sources d’approvisionnement en matières premières et par rapport aux zones de consommation. Le faible rayon d’action des usines a pour conséquence la création de marchés locaux (de taille encore plus réduite que le marché national), protégés naturellement. Les cimenteries par exemple se trouvent dans cette situation où chacune domine une zone bien délimitée autour d’une ou de quelques unités de production. III.3 OPPORTUNITES La détermination des opportunités consiste à identifier les facteurs auxquels le secteur des matériaux de construction est confronté et qui offrent des possibilités de développement et/ou d’amélioration de la position du secteur (et donc des entreprises considérées individuellement). Les principales opportunités du secteur des matériaux de construction peuvent être déclinées comme suit : • Le marché de la construction dispose d’un potentiel d’expansion important avec le port Tanger – Méditerranée, les programmes d’habitat social, les objectifs assignés au secteur du tourisme, … Le secteur des matériaux de construction bénéficie d’un environnement favorable qui s’est caractérisé ces dernières années par la mise en place d’une politique volontariste d’aménagement du territoire visant l’encouragement et la promotion de l’habitat social et du secteur touristique ainsi que par la réalisation d’infrastructures consistantes (complexe portuaire Tanger – Méditerranée, projets autoroutiers et ferroviaires, achèvement de la rocade méditerranéenne, complexes sportifs, etc.). • Tendances du marché du second uvre Selon les professionnels, de nouvelles tendances voient le jour régulièrement au niveau de la finition. Les principales branches concernées par ces tendances sont : o Les menuiseries aluminium et PVC qui doivent leur succès à la mode des façades vitrées pour des bâtiments à usages professionnels ; par ailleurs, de nouveaux débouchés existent pour la menuiserie mixte « AluminiumBois » pour l’aménagement des espaces intérieurs ; Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 108 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction o Les sanitaires suspendus qui offrent un certain nombre d’avantages en matière d’accessibilité, de gain de place et de facilité d’entretien. o Le revêtement des murs avec la mise sur le marché d’une variété de formules de peinture (allant du naturel à l’anti-acarien en passant par le relief, le dégradé ou le granulé). o L’éclairage par fibre optique avec ces effets artistiques et permettant de réaliser des économies sur la consommation d’électricité et sur les dépenses en ampoules, bien que le dispositif coûte encore cher (entre 5000 et 6000DH). • Faiblesse de la consommation locale pour certains matériaux de construction La consommation locale pour certains matériaux de construction est encore faible par rapport aux niveaux enregistrés dans certains pays du pourtour méditerranéen. On peut citer les exemples du ciment où la consommation au Maroc a été de 230 kg/tête/an en 20019, contre 560 en Tunisie et 1060 au Portugal, et des carreaux en céramique avec une consommation de 1,3 m²/tête/an au Maroc en 2002, contre 7,5 en Espagne, 3,1 en Italie, 1,7 en Tunisie et 1,6 en Egypte. Cette faiblesse de la consommation par habitant, combinée avec les changements dans les habitudes, constituent de réelles opportunités pour le développement des secteurs concernés. • Création du CETEMCO (Centre Technique des Matériaux de Construction) Créé à l’initiative des pouvoirs publics en 1997, le Centre Technique des Matériaux de Construction (CETEMCO) a pour mission l’accompagnement des industriels du secteur des matériaux de construction dans leur marche vers la qualité et constitue une sorte de veille technologique au profit du secteur. Toutefois, le CETEMCO a été confronté, au démarrage de son activité, à des problèmes de moyens (humains et techniques) qui ont rendu difficiles ces actions. Ces problèmes semblent dépassés actuellement après que le centre ait reçu une dotation de 18 millions de DH pour son équipement. III.4 MENACES L’étude des menaces consiste à déterminer et à examiner les facteurs qui peuvent affaiblir la position du secteur des matériaux de construction ou menacer sa continuité. Autrement dit, les menaces sont des problèmes posés par des tendances défavorables ou des perturbations de l’environnement économique qui, en l’absence de réactions appropriées, conduiraient à une détérioration de la position des entreprises sur leurs marchés. Les principales menaces identifiées sont les suivantes : 9 L année 2001 est retenue pour les comparaisons avec d autres pays ; en 2004, la consommation de ciment au Maroc a atteint le niveau de 327 kg/habitant/an qui reste encore faible par rapport aux niveaux observés dans les autres pays en 2001. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 109 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Ouverture des frontières et accords de libre échange Pour les industriels du secteur des matériaux de construction, la mondialisation, les engagements du Maroc dans le cadre de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et surtout les accords de libre échange avec l’Union Européenne, l’Egypte et la Turquie, constituent les principales menaces auxquelles doivent faire face les entreprises du secteur. Si certaines entreprises ont déjà pris le devant en termes de restructuration et de mise à niveau, et elles ont atteint un niveau de compétitivité acceptable, la plupart des autres entreprises (essentiellement des petites et moyennes entreprises) n’ont pas encore réalisé l’importance du danger qui les guette. En terme de protection douanière dans le cadre d’association avec l’Union Européenne, certains produits sont déjà exposés à la concurrence européenne avec des droits de douane nuls ou très faibles. Pour la plupart des matériaux de construction, en revanche, ils se trouvent sur la liste dite ‘‘à démantèlement lent’’, ils peuvent encore bénéficier d’un niveau de protection suffisant jusqu’à son annulation en 2012. Le tableau suivant présente l’échéancier du démantèlement tarifaire pour les principaux matériaux de construction. Tableau 69 : Echéancier du démantèlement tarifaire pour les principaux matériaux de construction Désignation du produit MARBRES, TRAVERTINS BRUTS OU DEGROSSIS GRANIT GRES BRUT OU DEGROSSI PLATRES CHAUX CIMENTS NON PULVERISES DITS "CLINKERS" CIMENT PORTLAND BLANC CIMENT PORTLAND SAUF BLANC PEINTURE ET VERNIS REVETEMENTS DE SOL OU DE MUR FENETRES,PORTES ET PARTIES EN BOIS PIERRES DE CONSTRUCTION EN MARBRE OU EN GRANIT BRIQUES,CARREAUX ET SIMILAIRES ALUMINEUX DE CONSTRUCTION BRIQUES NON PLEINES OU PERFOREES EN TERRE COMMUNE TUILES BAIGNOIRES LAVABOS ET ARTCLES SIMILAIRES FER A BETON Droits de douane (en %) (*) 2005 2006 2008 2010 2000 2004 50.00 18.80 18.80 32.50 32.50 25.00 18.80 32.50 50.00 50.00 50.00 50.00 32.50 50.00 50.00 50.00 50.00 40.00 0.00 0.00 26.00 26.00 20.00 0.00 26.00 40.00 40.00 40.00 40.00 26.00 40.00 40.00 40.00 40.00 35.00 0.00 0.00 22.75 22.75 17.50 0.00 22.75 35.00 35.00 35.00 35.00 22.75 35.00 35.00 35.00 35.00 30.00 0.00 0.00 19.50 19.50 15.00 0.00 19.50 30.00 30.00 30.00 30.00 19.50 30.00 30.00 30.00 30.00 20.00 0.00 0.00 13.00 13.00 10.00 0.00 13.00 20.00 20.00 20.00 20.00 13.00 20.00 20.00 20.00 20.00 10.00 0.00 0.00 6.50 6.50 5.00 0.00 6.50 10.00 10.00 10.00 10.00 6.50 10.00 10.00 10.00 10.00 2011 5.00 0.00 0.00 3.25 3.25 2.50 0.00 3.25 5.00 5.00 5.00 5.00 3.25 5.00 5.00 5.00 5.00 (*) En 2012, tous les droits de douane avec l Union Européenne seront nuls. • Contrebande Les problèmes de la contrebande ainsi que les causes sont connus et ils ne concernent pas uniquement les matériaux de construction. Ces problèmes persisteront tant que le consommateur local ne soit pas sensibilisé et surtout convaincu de la qualité des produits fabriqués par les entreprises locales et tant que ces dernières continuent à traiter le consommateur marocain comme non exigeant et lui fournir des produits de qualité médiocre. Toutefois, avec la baisse des droits de douane, les problèmes de contrebande se poseront avec moins d’acuité qu’auparavant. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 110 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Sous facturation des importations Comme pour d’autres secteurs, les importations de matériaux de construction se caractérisent, dans certains cas soulignés par les professionnels, par des sous facturations ; ces dernières consistent à sous-évaluer la valeur transactionnelle déclarée sur la facture d’achat à l’entrée sur le territoire national. L’objectif essentiel de la sous facturation est de réduire le montant des droits de douane et autres taxes prélevés sur la valeur déclarée et d’aboutir, en fin de compte, à des prix de revient concurrentiel. Cette pratique porte bien sûr préjudice aux produits locaux qui perdent en terme de compétitivité-prix vis-à-vis des importations. Pour lutter contre cette pratique de sous facturation, un système de prix d’alerte a été mis en place au niveau de l’administration des douanes. Il s’agit d’un ensemble de prix minima en dessous desquels les importations deviennent suspectes. Selon ce système, l’importateur est obligé de justifier le prix lorsqu’il est inférieur au prix minimum. Lorsque la valeur déclarée est rejetée, l’agent des douanes recalcule la valeur qui servira de base à la taxation selon des méthodes universelles reconnues par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). • Réglementation contraignante pour l’exploitation des carrières L’exploitation des carrières est une activité réglementée par plusieurs textes qui traitent du domaine public, de la gestion des mers et du littoral, ou encore des mines et des carrières. Dans tous les cas, l’exploitation des carrières est soumise à autorisation et les démarches administratives nécessitent souvent des délais très longs : plusieurs semaines, voire plusieurs mois, contre 15 jours en Egypte par exemple. Il faut toutefois noter que si cette réglementation a un objectif de gestion durable de la ressource, elle devrait être appréciée en tant qu’opportunité à long terme. • Faiblesse des infrastructures dans certaines zones A l’instar de l’ensemble de l’économie, le secteur des matériaux de construction souffre de l’insuffisance des infrastructures, notamment en matière de liaisons routières, qui sont souvent précaires aux alentours des carrières d’extraction de la matière première, d’électrification, qui reste faiblement développée dans certains sites situés dans des zones rurales, et d’approvisionnement en eau dans certaines carrières d’extraction de matériaux de construction. Cette faiblesse des infrastructures se traduit par un manque de compétitivité des entreprises marocaines vis-à-vis de leurs homologues situées dans certains pays européens (Espagne, Italie par exemple), qui disposent d’un réseau routier très dense, ou en Egypte qui est favorisée par un transport fluvial très développé. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 111 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Coûts des matières premières (énergie) et des services (portuaires notamment) élevés Outre les niveaux élevés des coûts fixes par unité produite, dus à la faiblesse des économies d’échelles, les prix de revient des matériaux de construction sont également influencés par le niveau des charges variables, qui reflètent les coûts des matières premières et des services utilisés dans le processus de production. En effet, les coûts de biens et services utilisés par les industries des matériaux de construction restent élevés par rapport aux prix pratiqués dans les principaux pays concurrents. Il s’agit notamment du coût de l’énergie qui est exagérément élevé du fait du niveau de taxation sur ce secteur ; le coût du transport et des services portuaires ainsi que la taxation pour l’extraction des matières premières sont également élevés. Cette situation ne permet pas aux entreprises marocaines d’être compétitives même sur le marché local. III.5 SYNTHESE DES FORCES/FAIBLESSES-MENACES/OPPORTUNITES Les forces et faiblesses ainsi que les opportunités et menaces concernant le secteur des matériaux de construction énumérées ci-dessus sont synthétisées dans la matrice ci-après. Il est à noter que les éléments de cette matrice constituent une vue d’ensemble et ne peuvent être appliqués à une entreprise particulière. En revanche, certains éléments de la matrice peuvent être spécifiques à un matériau ou à un groupe de matériaux. Tableau 70 : Matrice SWOT pour le secteur des matériaux de construction Forces Faiblesses • Très peu d’entreprises sont certifiées • Normalisation peu développée • Balance commerciale déficitaire pour un ensemble de MC • Prix de revient élevés (faiblesses des économies d’échelles) Menaces • Ouverture des frontières et accords de libre échange • Contrebande • Sous facturation des importations • Réglementation contraignante pour l’exploitation des carrières (si cette réglementation a un objectif de gestion durable de la ressource, il faudrait l’apprécier en tant qu’opportunité à long terme) • Faiblesse des infrastructures dans certaines zones • Coûts des matières premières (énergie) et des services (portuaires notamment) élevés • Existence d’entreprises structurées • Capacités de production excédentaires • Certaines entreprises disposent d’un potentiel à l’export selon les standards internationaux • Organisation professionnelle dynamique au sein de la FMC Opportunités • Le marché de la construction dispose d’un potentiel d’expansion important avec TMSA (Tanger – Méditerranée), les programmes d’habitat social, les objectifs assignés au secteur du tourisme, … • Tendances du marché du second uvre • Faiblesse de la consommation locale pour certains MC comme le ciment avec 230 kg/tête/an (contre 560 en Tunisie et 1060 au Portugal) ou les carreaux en céramique avec 1,3 m²/tête/an pour le Maroc, 7,5 en Espagne et 3,1 en Italie) • Création du CETEMCO (Centre Technique des Matériaux de Construction) Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 112 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction IV. EVALUATION QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DES RESSOURCES ET DES BESOINS EN PRODUITS DE CARRIERES, EN PRODUITS INDUSTRIELS ET SEMI - INDUSTRIELS DESTINES AU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION Cette section est consacrée à l’évaluation des ressources et des besoins en matériaux de construction et proposition d’actions pour l’ajustement de l’offre et de la demande On distingue deux catégories de produits : • Ceux qui sont dans un état naturel ou brut, ou n’ayant subi aucune transformation physique ou chimique importante, que l’on désignera par ‘‘matières premières’’ ; • les produits industriels et semi industriels qui sont passés par des unités industrielles et ayant subi une transformation plus ou moins importante. IV.1 MATIERES PREMIERES UTILISEES DANS LA FABRICATION DES MC Les principales matières premières utilisées dans le processus de fabrication des MC sont l’argile et le calcaire (pour la production du ciment), le sable et le gravier pour la confection des bétons et des mortiers, le marbre brut, l’argile pour la confection des produits en céramique. En général, les cimenteries disposent de carrières dont les réserves substantielles leur permettent de faire face aux besoins d'exploitation à long terme. La durée de vie moyenne des carrières des cimenteries est de l'ordre du siècle. Pour le ciment blanc, les besoins sont essentiellement couverts par des importations. Toutefois, ces dernières ne dépassent pas 100 000 tonnes par an. A- SABLES & GRAVIERS Les sables et graviers, désignés par le terme de granulats, sont destinés à la confection des bétons et des mortiers, à la réalisation des couches de fondations, des couches de base et des couches de roulement des chaussées ainsi qu’au ballastage des voies ferrées. Ainsi, les tonnages de granulats extraits dépassent ceux de tous les autres matériaux. Trouver les ressources nécessaires pour faire face à une demande de plus en plus croissante et les exploiter sans porter préjudice à l’environnement pose de plus en plus de problèmes notamment dans les zones les plus dynamiques en matière de construction. Selon leur origine, on distingue trois catégories de granulats : • Les granulats dits alluvionnaires extraits dans les plaines alluviales ou dans les lits des cours d’eau ou dans les dunes littorales ou encore sur les plages ou sur les fonds marins du plateau continental ; • Les granulats dits calcaires provenant de l’exploitation de roches massives sédimentaires ; • Les granulats dits éruptifs provenant de l’exploitation de roches massives cristallines. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 113 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les granulats sont obtenus par traitement dans des installations plus ou moins complexes qui concassent, broient, criblent et lavent les matériaux extraits pour leur donner les caractéristiques recherchées. En terme de besoins, ce sont souvent les granulats alluvionnaires qui sont les plus recherchés, et comme il s’agit d’une ressource non renouvelable ou qui ne se renouvelle que lentement, l’approvisionnement en ce type de granulats se pose dans certaines régions caractérisées généralement par une forte densité de population. - Organisation industrielle La structure de l’industrie marocaine des sables et graviers peut être scindée en deux catégories d’opérateurs : la première est composée d’une multitude de petites unités réparties sur tout le territoire national ; la seconde catégorie est composée de grandes entreprises qui exploitent de grandes carrières industrielles situées au voisinage des grandes agglomérations urbaines (ou des grands chantiers de travaux publics). Les grandes carrières appartiennent généralement aux grandes entreprises de construction qui approvisionnent leurs chantiers et leurs unités de préfabrication et commercialisent les éventuels surplus. Ces grandes entreprises ont des carrières permanentes équipées de matériel lourd et ouvrent, en fonction des besoins, des carrières temporaires proches des zones de travaux. Les petits carriers indépendants vendent leurs productions aux entreprises de construction et aux unités de fabrication et exploitent généralement des carrières temporaires. - Evaluation de l offre Du fait de la grande dispersion des entreprises, du caractère non commercial de la production d’un certain nombre d’entre elles qui produisent pour leurs propres besoins et enfin du caractère informel ou temporaire de certaines carrières, l’évaluation de la production est difficile et les statistiques disponibles sont peu nombreuses et ne sont pas actualisées de manière systématique. Une estimation pour 2004, fournie par le Ministère de l’Equipement et du Transport, a évalué le volume de sables utilisés annuellement à environ 11 millions de m3. Par ailleurs, le marché du sable connaîtra, durant les années à venir, une croissance importante, estimée à 6,7% par an selon une étude sectorielle et marketing, effectuée pour le compte de la société de dragage des ports (DRAPOR). Ces paramètres confirment en partie des estimations de la production qui ont été fournies par une étude réalisée par le Ministère de l’Equipement en 1994 10 ; bien qu’elles soient 10 Ministère des Travaux Publics, de la Formation Professionnelle et de la Formation des Cadres, Etude de l’approvisionnement des chantiers en matériaux de construction et autres produits industriels et semi-industriels, Etude sectorielle N° 5 : Les sables et graviers, octobre 1994. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 114 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction relativement anciennes (elles concernent l’année 1993), les estimations fournies par cette étude présentent l’avantage d’appréhender la production dans toutes ces composantes. 11 Le tableau suivant présente les évaluations de la production de sables et graviers selon les différentes sources. Tableau 71 : Productions de sables et graviers (en milliers de m3) Catégorie Sables de mer (dunes et plages) Quantité 3 718 Sables naturels d’autres provenances 1 250 Sables et graviers provenant du concassage de diverses roches Total granulats pour béton Granulats à usage routier Carrières ONCF Total général 9 349 Observations dont 70% le long de l’axe Kénitra – El Jadida Sables d’oueds et sables d’altération de roches, sans concassage, simple criblage grossier manuel sur le lieu de prélèvement dont 6 370 000 de gravettes 14 318 4 000 553 18 871 Source : Ministère des Travaux Publics, Etude de l approvisionnement des chantiers en matériaux de construction et autres produits industriels et semi-industriels, Etude sectorielle N° 5 : Les sables et graviers, octobre 1994 Pour 2004, la production de granulats pour béton devrait atteindre près de 20 millions de m3, soit l’équivalent de 32 millions de tonnes (avec une densité moyenne de 1,6). En termes de disponibilité des ressources, l’approvisionnement des chantiers en sable se fait essentiellement à partir des dunes du littoral. Cette pratique a causé d’énormes problèmes d’érosion et de disparition de certaines plages comme celles de Tamarès (dans la région de Casablanca) ou de Chlihat (Kénitra). Le problème d’approvisionnement en sables du littoral se posera encore davantage pour l’axe d’urbanisation Kénitra – Rabat – Casablanca – El Jadida. Cette région est en effet marquée par une forte croissance de la population, notamment urbaine, et donc par un développement important de la construction. Il s’agit d’un problème très ancien mais qui n’a jamais été résolu de manière satisfaisante et durable. Il s’est manifesté par une dégradation du littoral, déjà durant les années 80, et a été à l’origine d’un arrêté du Ministère des Travaux Publics en 1986 pour interdire l’exploitation des dunes du littoral situées au sud de Casablanca. Suite à cette interdiction, les prélèvements se sont reportés sur des régions un peu plus éloignées situées dans les environs de Kénitra (qui approvisionne déjà l’agglomération de Rabat), de Settat ou d’El Jadida. Ces nouveaux circuits ne constituent pas des solutions durables et elles présentent même quelques problèmes liés, d’une part, à la qualité, du fait des propriétés requises pour la fabrication des bétons de bonne qualité pour la construction, et d’autre part, aux coûts générés par les nouvelles distances de transport. 11 Le taux d’accroissement annuel moyen enregistré entre 1993 (avec 7,95 millions de m3) et 2004 (avec 11 millions de m3) n’est cependant que de 3%. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 115 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Outre ces problèmes liés à l’exploitation des dunes qui caractérisent l’axe Kénitra – El Jadida, l’utilisation de sable de plage est aussi important pour des zones comme Larache – Tanger ou sur les côtes méditerranéennes (Martil, Oued Laou) en particulier. Les problèmes des prélèvements de sable de plage se posent non seulement en termes de dégradation de l’environnement mais aussi en termes de qualité et de pérennité des bétons (sables riches en chlorures et n’ont pas les caractéristiques nécessaires à la fabrication des bétons de qualité). L’approvisionnement à partir des lits des oueds n’est pas en reste et les problèmes se posent en terme d’exploitation anarchique et non rationnelle de ces ressources et en terme de conséquences pour l’environnement notamment dans les zones où ces ressources sont limitées. Devant cette situation et pour accompagner la forte croissance du marché du sable, les solutions résident dans l’adoption de ressources alternatives, c’est-à-dire des sables de substitution. Les deux solutions envisagées consistent à recourir soit aux sables de dragage soit aux sables de concassage. Les travaux de dragage des ports, pour maintenir les profondeurs d’eau nécessaires à la circulation des navires, engendrent l’extraction de sables dont la qualité est variable d’un port à l’autre. Cette ressource est considérée actuellement comme une alternative plausible aussi bien sur le plan de la qualité que sur le plan du prix de revient. Bien que le sable de dragage ne représente actuellement que 5% du marché, les responsables de la société de dragage (Drapor) visent 20% du marché à l’horizon 2007, soit une production de 3 millions de m3. En terme de potentialités, le sable de dragage existe en quantité suffisante et les estimations effectuées jusqu’en 2012 font état d’un potentiel de 8 millions de m3 dont 5 millions de m3 pour Casablanca et Tanger seulement. Les sables de concassage constituent également une solution d avenir puisque la ressource nécessaire à leur production est considérée comme quasiment illimitée et cette solution présente des avantages indéniables par rapport aux autres solutions. En effet, exploitation de ce type de sables permet de résoudre les problèmes de dégradation de environnement générés par l exploitation des dunes et des plages par exemple ; ces sables permettent par ailleurs d obtenir des bétons de qualité pour la construction. un point de vue comptable et d équilibre Ressources/Emplois , on peut considérer les importations de sables pour compléter l éventail des ressources potentielles. Toutefois, les importations effectives concernent des sables à usage industriel. En fait, pour la construction, le sable peut être considéré comme un produit non échangeable. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 116 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction En ce qui concerne l’approvisionnement en graviers pour la construction, le principal problème a trait à la qualité des produits commercialisés. Ce problème n’est pas lié à la nature de la ressource, mais il est plutôt engendré par la façon d’exploiter les carrières qui fait que les produits proposés à la commercialisation ne répondent pas aux standards de propreté requis pour la fabrication de bétons de qualité. Les solutions envisagées pour améliorer la qualité des produits consistent soit en un pré-criblage avant l’entrée du concasseur en vue d’éliminer la terre végétale déposée sur la roche soit à procéder à un lavage des graviers avec un recyclage de l’eau utilisée. - Evaluation de la demande Comme on va le voir ci-dessous pour les principaux MC, les besoins directs en granulats pour la construction en milieu urbain en 2004 sont estimés à 9,1 millions de m3 dont 4,4 Mm3 de sables et 4,7 Mm3 de gravettes. Pour apprécier ce résultat et dans un objectif de recoupement, nous allons le confronter à une autre estimation, également indirecte, mais basée sur d’autres paramètres et d’autres hypothèses. Partant d’une consommation globale en ciment de 9,8 millions de tonnes en 2004 et du fait que 1 m3 de béton nécessite 350 kg de ciment et 1,9 tonnes de granulats, les besoins en granulats sont évalués à un peu plus de 53 millions de tonnes, soit près de 33,2 Mm3. Avant de comparer ce résultat au précédent, signalons que cette deuxième estimation comprend aussi bien les besoins du bâtiment (directs et indirects, milieu urbain et milieu rural) que ceux des travaux publics. Si l’on considère que la part des travaux publics dans la consommation du ciment est de 10,5%12, les besoins du bâtiment en granulats sont évalués à 29,8 Mm3. De ce volume, il faudrait déduire la part destinée à la construction en milieu rural, estimée en 2004 à 13,6%.13 Par conséquent, en milieu urbain les besoins (directs et indirects) du bâtiment en granulats sont estimés à 25,7 Mm3 en 2004. Or, cette quantité correspond aux besoins des secteurs réglementaire et non réglementaire ; ce dernier représente environ 30% en nombre de logements, soit près de 25% en besoins en MC les plus courants. Les besoins (directs et indirects) du bâtiment réglementaire en granulats sont donc estimés à 19,3 Mm3 ; cette dernière estimation comprend les besoins directs des chantiers ainsi que les besoins des fabricants de matériaux de construction en granulats. Compte tenu de ces calculs, on peut considérer que les besoins directs en granulats pour la construction en milieu urbain dans le secteur réglementaire sont compris entre 9 et 13 millions de m3.14 12 Association Professionnelle des Cimentiers (APC), Publication 2000/2001 ; l’estimation est une moyenne sur la période 19971999. 13 Cette hypothèse est déduite de celle retenue dans le document précité du Ministère des Travaux Publics relatif à l’Etude de l’approvisionnement des chantiers en matériaux de construction et autres produits industriels et semi-industriels, Etude sectorielle N° 5 : Les sables et graviers, octobre 1994, page 5.15. Les auteurs estiment en effet à 5 millions de tonnes la consommation de granulats en milieu rural sur une consommation globale évaluée à 32,5 millions de tonnes, soit l’équivalent de 15,3%. Par ailleurs, en considérant le phénomène d’urbanisation dont le taux est passé de 51,5% en 1994 à 55,1% en 2004, on estime que la part du milieu rural devrait baisser pour atteindre 13,6% en 2004. 14 On suppose que le tiers des besoins globaux passe par les fabricants de matériaux de construction. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 117 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction B- MARBRE L’exploitation de carrière de marbre consiste à extraire et à produire des blocs de marbre ou de granit destinés à être transformés sous formes de tranches, de carreaux, voire débités en produits spécifiques au besoin du client. Plus de 70% des entreprises structurées du secteur sont intégrées en amont et interviennent sur le segment de l’extraction. La quantité des blocs extraits annuellement avoisine les 210.000 tonnes. Cette quantité reste négligeable par rapport aux réserves et gisements de marbre et de granit dont recèle le sol marocain. Les réserves du Maroc en blocs de marbre en effet sont estimées par le BRPM (Bureau de Recherche et de Participation Minière) à 1,1 milliards de m3, dont 700 millions de m3 dans le Maroc central, 300 millions de m3 dans l’Anti-Atlas et le Haut Atlas. Le pays abrite une diversité de marbres que l’on peut selon les catégories suivantes : • Calcaire marmorisé • Calcaire brèche • Calcaire fossilifère • Calcaire serpentine • Onyx calcaire • Travertin • Granite • Diorite • Basalte Selon le Ministère de l’Energie et des Mines, les gisements exploités pour l’extraction du marbre sont consignés dans le tableau suivant qui présentent certaines de leurs principales caractéristiques. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 118 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 72 : Gisements exploités pour l extraction du marbre Désignation technique Désignation commerciale lieu 1 Calacaire blanc Blanc de Lakhssas Tiznit 2 Calcaire veiné Calcaire blanc tigré Skyros marocain khouribga Zaiane Kénitra Ouled Ykem Rabat Gris de Tiflet Khémisset Violet mauresque Rabat Gris perlé Rabat Noir veiné Rabat Noir atlantique Rabat Vert de Nekob Ouarzazate Vert d’Ait Ahmed Fleur de pêcher Africain Agadir 12 Calcaire gris rose perle Calcaire gris rose perle 13 Calcaire rose 14 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Calcaire gris Calcaire noir violacé Calcaire gris Calcaire noir Antique Calcaire noir homogène Calcaire serpentinisé Calcaire serpentinisé Potentiel estimé Important 24-Mt 9 M m3 25 Mt 12,5 M m3 28 Mt 8 M m3 4,2 Mt 1,6 M m3 18 Mt 7 M m3 18 Mt 7 M m3 21 Mt 8 M m3 18 Mt 7 M m3 27 Kt 10.000 m3 Rabat ND 18 Mt 7 M m3 Rose tacheté de Lakhssas Tiznit Importantes Calcaire rose Rose de Bleida Ouarzazate Importantes 15 Calcaire rose Tiznit Importantes 16 Calcaire rouge Rose de Lakhssas Fleur de pêcher de Souss Ouarzazate Importantes 17 Amagour impérial Taroudant 18 Calcaire rouge Calcaire rouge à aspect granité Rouge granité Rabat Importantes 300 kt 120.000 m3 19 onyx Taroudant ND 20 Travertin Onyx de tafemt Travertin de volubilis Fès-Sefrou ND 21 22 23 Travertin onyx Travertin jaune rose 24 Travertin 25 Onyx calcaire 26 Calcaire fossilifère Travertin de Kourkouda Onyx d’afra Skoura Travertin de Boujad Ouarzazate Ouarzazate Khouribga ND 54,5 kt 20.000 m3 importantes Travertin doré de Bouskoura Onyx de Béni Mellal Bouskoura 1452 Mt 600 M m3 Béni-Mellal ND Marbre d’Erfoud Errachidia 1,6 Mt Qualité Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, Beau, polis, Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistance douteuse aux intempéries Beau, polis, résistant aux intempéries Beau, polis, résistance douteuse aux intempéries 600.000 m3 27 Calcaire fossilifère Marbre de TAZZARINE Ouarzazate 1,4 M m3 Beau, polis, résistance douteuse aux intempéries Usage pressenti Revêtement, Granito Revêtement, Granito Revêtement, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, uvre d’art, Granito Revêtement, Granito Revêtement, Granito Revêtement, Granito Façades intérieures et extérieures, Granito Revêtement Revêtement, uvre d’art, Granito Murs et façades extérieures Murs et façades Revêtement Murs et façades extérieures Revêtement Isolant thermique, plaques décoratives, mur à parement Murs et façades extérieures, uvre d’art Murs et façades extérieures, uvre d’art Murs et façades extérieures, uvre d’art 540 kt Source : Etude d analyse du potentiel de la branche «Pierre dimensionnelle» - Réalisée pour le compte de Euro Maroc Entreprise et du Ministère du Commerce et l Industrie, par P.G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache (2003). (*) : M : Millions t : tonnes Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 119 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Ces gisements ne sont pas tous exploités actuellement, et durant les deux dernières décennies, presque la moitié des carrières exploitées en 1987 ont été arrêtées essentiellement pour des raisons économiques (rentabilité faible). En revanche, de nouvelles carrières ont été ouvertes (notamment pour le travertin, le marbre noir type portoro et le calcaire jaune). Malgré le potentiel du secteur du marbre, sa valorisation reste peu significative comme l’a attesté la proportion des exportations des blocs de marbres à l’état brut qui a représenté 80% du volume des exportations globales de marbre en 2002. Paradoxalement, le niveau des importations de carreaux et de tranches poursuit une tendance fortement haussière stimulée par l’ouverture du Maroc sur l’union européenne. Cette situation paradoxale semble inhérente à une combinaison de facteurs liés aux aspects suivants : • Une législation dépassée limitant le dynamisme industriel du secteur et ne fournissant pas la visibilité nécessaire aux investisseurs ; • Une infrastructure inadéquate (réseau routier, réseaux de distribution d’eau et d’électricité, etc.) ; • Des frais portuaires dissuasifs à l’exportation ; • Une absence prolongée d’un cadre associatif stimulant la concertation et le progrès collectif du secteur du marbre, et ce malgré l’existence d’une structure créée il y a plusieurs années. - Evaluation de la demande Comme on va le voir ci-dessous pour les principaux MC, les besoins en marbre pour la construction en milieu urbain en 2004 sont estimés à 431.000 m² dont 309.000 m² pour le marbre local et 122.000 m² pour le marbre importé. Cette demande est en hausse de 13,4% par rapport aux besoins en marbre estimés pour l’année 2003. C- INDUSTRIE CERAMIQUE ET EXPLOITATION DES CARRIERES D ARGILE Le Maroc dispose d’un potentiel de gisements d’argiles, de sables siliceux et de matériaux feldspathiques dont il est possible d’affirmer que leurs réserves sont suffisamment prouvées pour assurer l’alimentation totale ou partielle d’une industrie de produits céramiques. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 120 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Le tableau suivant présente quelques gisements d’argile exploités : Tableau 73 : Quelques gisements exploités Désignation Argiles kaoliniques Argile de Tarchicht Argiles Hauterviennes Marnes tertiaires Argile de Tétouan Argile Skhour Rhamna Argile de Mehdia Ouled Abou Localisation Provinces de Khémisset et de Tiznit Sud Atlas Safi Salé, Fès, Meknès Tétouan Entre Settat et Marrakech Entre Settat et Marrakech Source : Ministère de l énergie et des mines Direction de la géologie (1987). L’exploitation des gisements d’argile reste individuelle et ne permet pas aux industries céramiques d’atteindre des niveaux d’efficacité satisfaisants ni d’obtenir la qualité requise. En effet, en dehors de l’argile de Safi, cuisant rouge, les argiles de Tarchicht comme ceux des Marnes tertiaires se caractérisent par des problèmes de couleur, par la faiblesse de la plasticité et par des niveaux élevés d’impuretés. Pour faire face à ces obstacles, les industries du sanitaire font appel aux importations d’argiles en Big bag alors que les fabricants de carreaux recherchent avec plus ou moins des difficultés à exploiter des gisements propres. L’exploitation individuelle des gisements d’argile se traduit par des prix de revient élevés. Pour une meilleure valorisation, cette exploitation gagnerait à être mutualisée et permettrait ainsi de réduire de manière substantielle les coûts d’exploitation. Par ailleurs, l’exploitation des carrières d’argile tombe, du fait d’un flou législatif, tantôt sous le régime de l’exploitation des carrières et tantôt sous le code minier de 1951. Ce dernier stipule que les mines sont sous le régime de la domanialité. Elles constituent une richesse nationale et appartiennent donc au domaine privé de l’Etat. Le régime des carrières rend le coût d’exploitation prohibitif puisqu’il est indexé sur les volumes extraits, tandis que le régime des mines prévoit un montant annuel forfaitaire pour l’exploitation de la mine dans le respect de la loi et de la légalité. - Evaluation de la demande Comme on va le voir ci-dessous pour les principaux MC, les besoins en matériaux de construction en céramique pour la construction en milieu urbain en 2004 sont estimés à 4,75 millions de m² pour les carreaux granitos, 9,68 millions de m² pour les carreaux en faïence, 8,99 millions de m² pour les carreaux grès et 14,04 millions de ml pour les plinthes en marmorite. Globalement, cette demande intérieure en matériaux de construction en céramique est en hausse par rapport à 2003, les taux d’accroissement étant compris entre 8% et 11% selon les produits. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 121 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction IV.2 PRODUITS INDUSTRIELS ET SEMI INDUSTRIELS - offre L’offre de produits industriels et semi industriels comprend la production des fabricants des matériaux de construction répertoriés et suivis dans le cadre des statistiques du ministère du Commerce et de l’Industrie ainsi que les importations issues des statistiques de l’Office des Changes. En ce qui concerne les produits industriels et semi industriels fabriqués localement, le tableau suivant présente le niveau de production ainsi que la capacité de production des fabricants de ces matériaux. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 122 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 74 : Production industrielle de MC (2000) Libellé MENUISERIE EN BOIS POUR BATIMENT PORTES EN BOIS FENETRES EN BOIS CHASSIS DE PORTE ET FENETRE EN BOIS RIDEAUX EN BOIS STORES EN BOIS ELEMENTS DE MENUISERIE ET DE CHARPENTE EN BOIS PLACARDS EN BOIS CHARPENTE EN BOIS PEINTURES ET VERNIS EN PHASE AQUEUSE PEINTURES ET VERNIS EN MILIEU NON AQUEUX DILUENTS DILUENT POUR PEINTURE SOLVANTS MASTICS PATES PROFILES EN MATIERES PLASTIQUES TUBES ET TUYAUX SOUPLES EN MATIERES PLASTIQUES RACCORDS EN MATIERES PLASTIQUES TUYAUTERIES ET ACCESSOIRES EN PLASTIQUE GAINES EN MATIERES PLASTIQUES REVETEMENTS EN MATIERES PLASTIQUES MENUISERIES DE BATIMENT EN MATIERES PLASTIQUES ARTICLES DIVERS EN MATIERES PLASTIQUES POUR LE BATIMENT MOULAGES EN VERRE POUR LE BATIMENT APPAREILS SANITAIRES EN CERAMIQUE BAIGNOIRES EN CERAMIQUE LAVABO EN PORCELAINE EVIERS EN CERAMIQUE BIDETS EN CERAMIQUE CUVETTES EN WATER CLOSET COLONNES EN CERAMIQUE AUTRES MATERIAUX CERAMIQUES REFRACTAIRES BRIQUES REFRACTAIRES CARREAUX EN CERAMIQUE ZELLIJ FASSI BRIQUES EN TERRE CUITE TUILES EN TERRE CUITE CIMENTS BROYES CHAUX PLATRE MATERIAUX DE CONSTRUCTION EN BETON CARREAUX EN CIMENT AGGLOMERES EN CIMENT DALLES EN CIMENT TUILES EN BETON BUSES EN CIMENT HOURDIS EN CIMENT Unité Capacité de production Quantité produite Taux d'utilisation de la capacité M3 M3 M3 M3 M3 UNITE M3 M3 M3 TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE 1000 M2 TONNE UNITE UNITE UNITE UNITE UNITE UNITE TONNE TONNE 1000 M2 1000 M2 TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE 34 914 11 004 947 9 886 16 128 562 3 057 104 715 5 247 2 369 178 933 1 000 2 299 100 988 3 200 204 1 370 59 861 630 185 4 845 189 1 687 2 332 226 7 457 26 000 700 000 29 600 100 000 200 000 350 000 2 367 132 500 21 962 600 2 660 034 243 11 071 500 4 700 322 199 312 798 162 211 1 018 045 10 812 140 545 825 430 031 13 908 5 502 162 4 591 11 282 189 2 082 37 434 1 607 675 88 200 29 1 713 26 140 470 53 223 30 644 401 96 3 050 124 890 1 338 129 5 800 3 750 645 789 12 092 83 137 170 816 317 559 1 200 64 314 17 183 465 1 448 702 173 7 746 673 3 391 258 399 171 071 56 754 405 591 2 826 40 197 574 179 025 39.8% 50.0% 46.4% 70.0% 33.6% 68.1% 35.7% 30.6% 28.5% 49.3% 2.9% 74.5% 26.0% 14.2% 14.7% 26.0% 16.3% 51.2% 63.7% 51.9% 63.0% 65.6% 52.8% 57.4% 57.1% 77.8% 14.4% 92.3% 40.9% 83.1% 85.4% 90.7% 50.7% 48.5% 78.2% 77.5% 54.5% 71.2% 70.0% 72.1% 80.2% 54.7% 35.0% 39.8% 26.1% 28.6% 36.2% 41.6% Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 123 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Libellé Unité Capacité de production Quantité produite Taux d'utilisation de la capacité CANAUX EN CIMENT BLOCS EN CIMENT ELEMENTS PREFABRIQUES EN BETON POUR LA CONSTRUCTION BORDURES DE TROTTOIR EN CIMENT TUYAUX EN BETON OUVRAGES EN AMIANTE CIMENT PLAQUES POUR TOITURE EN AMIANTE CIMENT CARREAUX EN AMIANTE CIMENT TUYAUX EN AMIANTE CIMENT PLATRE MOULE SABLE GRAVETTE OUVRAGES EN MARBRE OU EN TRAVERTIN CARREAUX EN MARBRE OUVRAGES EN AUTRES PIERRES BORDURE DU TROTTOIR EN GRANITE TUYAUTERIE ET ACCESSOIRES AUTRES TUBES EN ACIER ACCESSOIRES DE TUYAUTERIE EN ACIER RACCORD DE TUYAUX CONSTRUCTIONS METALLIQUES PREFABRIQUEES ELEMENTS METALLIQUES PREFABRIQUEES OSSATURES METALLIQUES CHARPENTES METALLIQUES MENUISERIES ET FERMETURES METALLIQUES COFFRET POUR COMPTOIR ELECTRIQUE PORTES METALLIQUES CADRES,CHASSIS &FENETRES METALLIQUES PERSIENNES STORES METALLIQUES RIDEAUX METALLIQUES QUINCAILLERIE DE BATIMENT VERROUX FERRURES POIGNETS & PAUMELLES CHARNIERES LOQUETAUX AUTRES ACCESSOIRES VOLET ROULANT CABLES EN FIL NON ISOLES GRILLAGES ET TOILES METALLIQUES GRILLAGES EN FIL METALLIQUES TREILLIS SOUDE ET ARMATURE POUR BETON EVIERS METALLIQUES ROBINETTERIE SANITAIRE & ACCESSOIRES ROBINETTERIE Source : Ministère du Commerce et de l Industrie TONNE TONNE 1000 M2 TONNE TONNE TONNE 1000 M² 1000 M² TONNE TONNE M3 M3 M2 1000 M2 1000 M2 UNITE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE TONNE 1000 U 1000 U 1000 U 1000 U 1000 U 1000 U 1000 U TONNE TONNE TONNE TONNE 1000 U TONNE 1000 U 1 566 9 668 15 927 37 433 265 220 30 25 000 1 500 15 000 21 200 362 527 741 338 1 269 744 652 4 020 2 000 2 350 120 110 157 159 48 861 5 999 385 153 704 18 594 2 092 1 427 892 23 206 940 1 455 646 28 433 1 280 7 9 656 440 200 200 200 8 875 2 453 33 100 20 3712 2846 529 5 016 6 475 14 490 67 656 15 20 709 486 11 388 16 200 229 508 364 076 629 817 103 1 869 1 500 1 749 75 429 64 89 25 647 4 713 57 47 094 8 129 798 714 091 5 194 610 847 345 12 797 477 7 4 702 73 33 120 100 2 975 1 073 12 449 11 2325 1427 33.8% 51.9% 40.7% 38.7% 25.5% 50.0% 82.8% 32.4% 75.9% 76.4% 63.3% 49.1% 49.6% 15.8% 46.5% 75.0% 74.4% 62.8% 40.8% 56.0% 52.5% 78.6% 14.8% 30.6% 43.7% 38.1% 50.0% 22.4% 64.9% 58.2% 53.4% 45.0% 37.3% 100.0% 48.7% 16.6% 16.5% 60.0% 50.0% 33.5% 43.7% 37.6% 55.0% 62.6% 50.1% Ce tableau montre que les fabricants de matériaux de construction se trouvent dans des situations contrastées selon les produits fabriqués. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 124 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Si pour certains fabricants, les capacités installées sont largement excédentaires et permettent de faire face à un accroissement substantiel de la demande, pour d’autres en revanche, les capacités installées, bien qu’elles ne soient pas encore saturées, nécessitent des extensions de capacités pour faire face à d’éventuels chocs de la demande (que ce soit pour le marché local ou pour l’exportation). Ainsi, on peut distinguer trois catégories de matériaux selon le taux d’utilisation des capacités de production installées : • Matériaux avec des capacités excédentaires : il s’agit de matériaux fabriqués par des unités industrielles ayant des taux d’utilisation de la capacité de production inférieure à 40%. Cette catégorie concerne des produits chimiques destinés au bâtiment comme la peinture, les solvants et les mastics. Cette catégorie concerne également des produits de la menuiserie en bois et certains produits à base de ciment (dalles, tuiles, canaux, carreaux, buses). • Matériaux avec des capacités potentiellement insuffisantes : il s’agit de matériaux fabriqués par des unités industrielles ayant des taux d’utilisation de la capacité de production élevés, supérieurs à 70%. Cette catégorie concerne essentiellement des matériaux de construction en céramique ainsi que le plâtre, la chaux, les éléments métalliques préfabriqués, les tuiles en terre cuite et les ciments. • Matériaux avec des capacités intermédiaires : il s’agit des matériaux fabriqués par des unités industrielles ayant des taux d’utilisation de la capacité de production compris entre 40% et 70%. Cette catégorie concerne des produits de la menuiserie métallique ou en plastic, de la quincaillerie pour le bâtiment, les briques en terre cuite, la robinetterie et les matériaux de construction en béton. - La demande La détermination de la demande en matériaux de construction consiste en l’évaluation du coût de construction du bâtiment réparti selon les composantes et selon le type de construction. Son élaboration s’est effectuée en plusieurs étapes dont les principales sont les suivantes : • Constitution des séries relatives aux autorisations de construire à partir des données de la Direction de la Statistique (superficies de planchers, valeurs prévues, …) par type de construction. • Introduction des coefficients de redressements. • Extraction du coût de main d’ uvre des valeurs de construction. • Introduction de la matrice des probabilités d’achèvement. • Calcul de la valeur de la production de bâtiments par type de construction. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 125 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction • Introduction de la matrice des coefficients techniques des coûts de production par composante et par type de construction. • Répartition de la valeur de la production de logements par type de construction selon les différentes composantes. Les résultats relatifs à ces étapes sont présentés dans les tableaux ci-dessous. Le tableau ci-après donne les coefficients de redressement retenus pour corriger les données de base (sur les valeurs) telles qu’elles sont publiées par la Direction de la Statistique. Ces redressements, issus de travaux antérieurs (Etude de détermination des flux de production de logements au Maroc, 1995), se justifient par les faits suivants : - La couverture n’est pas totale : Toutes les communes urbaines ne transmettent pas l’ensemble des déclarations relatives aux autorisations de construire ; - Même pour les communes transmettant régulièrement les fiches en question, des écarts ont été identifiés entre les statistiques obtenues à partir des registres des communes et les résultats de la Direction de la Statistique. - La tendance à sous-déclarer les valeurs des coûts de construction de la part des demandeurs d’autorisations. Les coefficients retenus pour la période 2000 – 2003 sont obtenus par interpolation des coefficients observés en 1993 et ceux fixés comme objectifs à l’horizon 2012. A cet horizon, on considère en effet que le système de collecte et de traitement des autorisations de construire permettra de réduire les écarts entre la réalité et les statistiques sur les autorisations de construire. Un coefficient de 1,05 est toutefois retenu puisqu’il subsistera toujours des biais. Tableau 75: Coefficients de redressements des données sur les autorisations de construire Maison Marocaine Année Villa Immeuble Ensemble 1993 1.37 1.41 1.34 1.37 2000 1.242 1.265 1.225 1.242 2001 1.225 1.245 1.209 1.225 2002 1.208 1.226 1.194 1.208 2003 1.191 1.207 1.179 1.191 2004 1.174 1.189 1.164 1.174 2005 1.158 1.170 1.149 1.158 2012 1.05 1.05 1.05 1.05 Source : Etude sur le processus de production de logements, 1994 et Elaboration AREA (2004) Le tableau ci-après présente, pour chaque type de construction, l’estimation de la valeur de la production de logements achevés en 2003 compte tenu d’un échéancier de réalisation moyen et des redressements effectués sur les données de base. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 126 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les valeurs de production de bâtiments en 2003 ainsi évaluées contiennent la part de la rémunération de la main d’ uvre qu’il va falloir défalquer pour obtenir en première approximation la valeur des matériaux de construction utilisés à la fois pour la construction du cadre bâti et pour les travaux de viabilisation et de raccordement aux réseaux divers (aménagements extérieurs). Tableau 76 : Estimation de la valeur des matériaux de construction pour le bâtiment en 2003 En 1000 DH Type Villa Immeuble Maison marocaine Constructions non destinées à l'habitat Ensemble Valeur prévue totale 2 230 960 9 811 729 9 356 588 2 999 296 24 398 573 Part des matériaux 74% 69% 73% 70% Valeur prévue des matériaux 1 654 860 6 795 902 6 820 278 2 105 417 17 376 458 Source : Annuaires Statistiques + Etude sur le processus de production de logements, 1994 Ministère de l Habitat + Elaboration AREA (2004) Les données relatives à la part des matériaux présentées dans ce tableau proviennent de l’étude sur le processus de production de logements au Maroc (1994) qui donne ces parts pour le gros uvre et pour le second uvre pour chaque type de construction. La valeur globale des matériaux de construction évaluée ci-dessus est utilisée par la suite avec les matrices des coefficients techniques donnant la part de chaque composant dans le coût de la construction (par type). Autrement dit, l’application de ces matrices à la valeur globale de construction de bâtiments permet de répartir ce coût global selon les composantes et par type de construction. Les valeurs ainsi obtenues sont divisées par les prix unitaires et permettent d’évaluer les quantités demandées par le bâtiment en 2003. Le tableau suivant présente ces estimations. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 127 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 77 : Estimation des quantités pour certains matériaux de construction pour le bâtiment en 2003 ARTICLE Ciment Acier Sables Mer / Oued / Concassage Agrégats Gravette 5/15.15/25 Moellons Pierres Briques creuses 6T 7x15x28 Briques réfractaires 3x11x22 Tuiles Artisanales Agglomérés 15/20/50 Buse en béton comprimé Diam 200 Bordures T2 Poutres préfabriqués Hourdis 15/20/50 Bitume Cartons bitumés 27S Chaux sac / 40 kg Gros (constr.) Sapin rouge 2ème choix Contre plaqué Aluminium/Métal Volet roulant Bois, Alu, PVC Canalisation acier galvanisé Diam 15/21 Tuyaux en PVC Diam 50 Tuyaux Diam 10/12 Robinetterie Standard Marbre local Gris Tiflet Marbre importé Qual.moyenne Car. Granito 30x30 Plinthe Marmorite Carreaux faïence 15x15 Carreau de grès Zelliges Qua. Moyenne Beijmat Qua. Moyenne Unité Tonne kg m3 m3 m3 Unité Unité Unité Unité ml ml ml Unité kg m² Sac m3 m² m² m² ml ml ml Unité m² m² m² ml m² m² m² m² PM 03(en Dh) 973.12 5.69 109.89 137.53 106.04 1.32 6.91 0.78 3.31 20.38 31.80 61.72 3.83 5.54 10.74 51.51 4370.84 50.94 1078.26 650.77 12.34 9.04 20.59 580.38 475.31 736.27 74.04 10.06 63.89 72.31 122.51 112.91 Quantité demandée par le bâtiment 7 933 722 216 369 442 3 882 162 4 307 112 2 102 218 1 055 916 698 17 938 768 45 124 628 188 213 672 5 050 780 750 978 6 881 254 226 682 872 29 018 198 31 728 499 5 254 006 118 876 7 386 744 925 132 283 825 5 256 343 24 954 325 5 890 132 258 273 272 340 107 758 4 280 036 12 767 860 8 975 792 8 105 370 513 987 557 698 Source : Elaboration AREA PM 03 : Prix moyen en 2003 Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 128 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction V. DETERMINATION DE L’IMPACT DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION SUR LES COUTS DE LA CONSTRUCTION AU MAROC ET L’ELABORATION DE MESURES VISANT A REDUIRE L’IMPORTANCE DE CET IMPACT. La plupart des actions en matière de développement de l’habitat sont axées sur la réduction des coûts d’accès au logement. Comme cela a été souligné à plusieurs reprises dans les différents travaux ou les différentes manifestations, le développement de la construction de logements passe nécessairement par la maîtrise des coûts des matériaux de construction. Ces derniers constituent en effet une des composantes de taille qui participe à la dynamique du secteur immobilier. C’est dans l’objectif de contribuer au développement d’outils d’aide à la décision dans ce domaine que nous proposons d’évaluer l’impact des coûts des MC sur les coûts de la construction. L’approche retenue à cet effet est similaire à celle présentée ci-dessus pour évaluer la demande en MC. En outre, la structure des coûts de construction pour les trois catégories de logements (Villa, Immeuble, Habitation Marocaine) a été utilisée pour évaluer l’impact d’une variation des prix de certains matériaux sur le coût global de la construction. Prenant en considération les résultats de certains travaux en matière d’évaluation d’impact des coûts de construction sur la demande en logements 15 , il est possible d’évaluer l’impact d’une variation des prix de certains matériaux sur la demande en logements. Le tableau suivant présente des simulations permettant d’évaluer l’impact d’une variation des prix des MC à la fois sur les coûts de construction par type d’habitat et sur la variation du nombre de logements, toutes choses étant égales par ailleurs. L’exemple retenu dans ce tableau considère trois simulations de baisses (du fait des types de relations utilisées, l’impact d’une hausse est symétrique) : - La première concerne une baisse des prix de 10% pour l’ensemble des MC ; - la deuxième simulation évalue l’impact d’une baisse du prix du ciment de 10% (elle suppose qu’il existe un mécanisme de transmission de cette baisse sur les MC utilisant le ciment comme input) ; - la troisième simulation permet d’évaluer l’impact d’une réduction des coûts des MC dits exposés (au marché mondial), c’est-à-dire ceux que le Maroc a importé de manière substantielle durant les trois dernières années. 15 Etude sur la balance économique liant le secteur de l’habitat au reste de l’économie, phase 2, en cours. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 129 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Ainsi par exemple, une réduction des prix de l’ensemble des matériaux de construction de 10% se traduirait par une réduction des coûts de construction de 6,9% à 7,4% selon le type d’habitat et par une augmentation du nombre de logements de 10 171 unités. Une augmentation du prix du ciment de 10% aurait un impact négatif sur le coût de construction qui augmenterait de 1,6% pour la Maison Marocaine et de 1,1% pour un appartement et il se traduirait par une baisse de la demande en logements de près de 2000 unités, toutes choses étant égales par ailleurs. Les tableaux suivants présentent des simulations permettant d’évaluer l’impact d’une variation des prix des MC à la fois sur les coûts de construction par type d’habitat et sur la variation du nombre de logements induits par ces variations de coûts, toutes choses étant égales par ailleurs. Chacun de ces tableaux présente les résultats relatifs à trois types de simulations : - La première concerne l’évaluation de l’impact d’une variation des prix de l’ensemble des MC (première colonne des résultats) ; - la deuxième simulation évalue l’impact d’une variation du prix du ciment (elle suppose par ailleurs qu’il existe un mécanisme de transmission de cette baisse sur les prix des MC utilisant le ciment comme input) ; - la troisième simulation permet d’évaluer l’impact d’une variation des coûts des MC dits exposés (au marché mondial), c’est-à-dire ceux que le Maroc a importé de manière substantielle durant les trois dernières années. Les variations simulées peuvent être soit des hausses soit de baisses des prix des MC. Mais du fait des types de relations utilisées, l’impact d’une hausse est symétrique à celui d’une baisse avec le même taux. Ainsi le tableau suivant présente les résultats de ces trois types de simulations correspondant à une baisse des prix des MC de 10%. Tableau 78 : Evaluation d impacts des prix des MC (simulation d une baisse de 10%) Variations (baisses de 10%) Prix du ciment Prix des MC Coûts de construction (y.c. m.o.) Villa Immeuble M.Marocaine - 7,4% - 6,9% - 7,3% -1,2% -1,1% -1,6% Prix des produits exposés -6,1% -6,0% -5,6% Nombre de logements Villa Immeuble M.Marocaine Ensemble 424 3 905 5 842 10 171 71 635 1 286 1 992 350 3 362 4 459 8 171 Source : Elaboration AREA La première colonne de résultats donne l’impact d’une réduction de 10% des prix de l’ensemble des matériaux de construction. Cette baisse se traduirait par une réduction des coûts de construction respectivement de 7,4% pour le type ‘‘Villa’’, de 6,9% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 7,3% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 130 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Cette première colonne donne également l’impact de cette baisse de 10% des prix de l’ensemble des matériaux de construction sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait augmenter de 10.171 unités, toutes choses étant égales par ailleurs, dont 5.842 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 3.905 unités de type‘‘Immeuble’’ et 424 unités de type ‘‘Villa’’. La deuxième colonne de résultats concerne l’impact d’une réduction de 10% du prix du ciment. Cette baisse se traduirait par une réduction des coûts de construction respectivement de 1,2% pour le type ‘‘Villa’’, de 1,1% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 1,6% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne évalue également l’impact de cette baisse de 10% du prix du ciment sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait augmenter de 1.992 unités dont 1.286 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 635 unités de type‘‘Immeuble’’ et 71 unités de type ‘‘Villa’’. La troisième colonne de résultats enfin évalue l’impact d’une réduction de 10% du prix des MC exposés au marché mondial. Cette réduction se traduirait par une baisse des coûts de construction respectivement de 6,1% pour le type ‘‘Villa’’, de 6% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 5,6% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne évalue également l’impact de cette baisse de 10% du prix des MC exposés au marché mondial sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait augmenter de 8.171 unités dont 4.459 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 3.362 unités de type‘‘Immeuble’’ et 350 unités de type ‘‘Villa’’. Le tableau suivant présente les résultats des trois types de simulations correspondant à une hausse des prix des MC de 5%. Tableau 79 : Evaluation d impacts des prix des MC (simulation d une hausse de 5%) Variations (hausse de 5%) Prix du ciment Prix des MC Coûts de construction (y.c. m.o.) Villa Immeuble M.Marocaine 3,7% 3,5% 3,6% 0,6% 0,6% 0,8% Prix des produits exposés 3,1% 3% 2,8% Nombre de logements Villa Immeuble M.Marocaine Ensemble - 212 - 1953 - 2921 - 5086 - 36 - 317 - 643 - 996 - 175 - 1681 - 2230 - 4085 Source : Elaboration AREA Dans ce tableau, la première colonne de résultats donne l’impact d’une augmentation de 5% des prix de l’ensemble des matériaux de construction. Cette augmentation se traduirait par une hausse des coûts de construction respectivement de 3,7% pour le type ‘‘Villa’’, de 3,5% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 3,6% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 131 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Cette première colonne présente également l’impact de cette augmentation de 5% des prix de l’ensemble des matériaux de construction sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait baisser de 5.086 unités, par rapport au flux correspondant à une tendance ‘‘normale’’, c’est-à-dire toutes choses étant égales par ailleurs, dont 2.921 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 1.953 unités de type‘‘Immeuble’’ et 212 unités de type ‘‘Villa’’. La deuxième colonne de résultats concerne l’impact d’une augmentation de 5% du prix du ciment. Cette hausse se traduirait par une hausse des coûts de construction respectivement de 0,6% pour le type ‘‘Villa’’, de 0,6% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 0,8% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne évalue également l’impact de cette hausse de 5% du prix du ciment sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait baisser de 996 unités dont 643 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 317 unités de type‘‘Immeuble’’ et 36 unités de type ‘‘Villa’’. La troisième colonne de résultats enfin évalue l’impact d’une hausse de 5% du prix des MC exposés au marché mondial. Cette hausse se traduirait par une augmentation des coûts de construction respectivement de 3,1% pour le type ‘‘Villa’’, de 3% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 2,8% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne évalue également l’impact de cette hausse de 5% du prix des MC exposés au marché mondial sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait baisser de 4.085 unités dont 2.230 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 1.681 unités de type‘‘Immeuble’’ et 175 unités de type ‘‘Villa’’. Le tableau suivant présente les résultats des trois types de simulations correspondant à une hausse des prix des MC de 10%. Tableau 80: Evaluation d impacts des prix des MC (simulation d une hausse de 10%) Variations (hausse de 10%) Prix du ciment Prix des MC Coûts de construction (y.c. m.o.) Villa Immeuble M.Marocaine Villa Immeuble M.Marocaine Ensemble Source : Elaboration AREA Nombre de logements 7,4% 6,9% 7,3% 1,2% 1,1% 1,6% Prix des produits exposés 6,1% 6,0% 5,6% - 424 - 3 905 - 5 842 - 10 171 - 71 - 635 - 1 286 - 1 992 - 350 - 3 362 - 4 459 - 8 171 Les résultats présentés dans ce tableau sont donnés à titre d’illustration et montrent que les impacts sont parfaitement symétriques à ceux d’une baisse de 10% présentés dans le tableau 78 ci-dessus. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 132 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Le tableau suivant présente les résultats des trois types de simulations correspondant à une hausse des prix des MC de 20%. Tableau 81 : Evaluation d impacts des prix des MC (simulation d une hausse de 20%) Variations (hausse de 20%) Prix du ciment Prix des MC Coûts de construction (y.c. m.o.) Villa Immeuble M.Marocaine Villa Immeuble M.Marocaine Ensemble Source : Elaboration AREA Nombre de logements 14,8% 13,9% 14,6% 2,5% 2,3% 3,2% Prix des produits exposés 12,2% 11,9% 11,1% - 848 - 7811 - 11 684 - 20 343 - 143 - 1270 - 2571 - 3984 - 699 - 6724 - 8918 - 16341 Dans ce tableau, la première colonne de résultats donne l’impact d’une augmentation de 20% des prix de l’ensemble des matériaux de construction. Cette augmentation se traduirait par une hausse des coûts de construction respectivement de 14,8% pour le type ‘‘Villa’’, de 13,9% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 14,6% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette première colonne présente également l’impact de cette augmentation de 20% des prix de l’ensemble des matériaux de construction sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait baisser de 20.348 unités, par rapport au flux correspondant à une tendance ‘‘normale’’, c’est-à-dire toutes choses étant égales par ailleurs, dont 11.684 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 7.811 unités de type‘‘Immeuble’’ et 848 unités de type ‘‘Villa’’. La deuxième colonne de résultats concerne l’impact d’une augmentation de 20% du prix du ciment. Cette hausse se traduirait par une hausse des coûts de construction respectivement de 2,5% pour le type ‘‘Villa’’, de 2,3% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 3,2% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne évalue également l’impact de cette hausse de 20% du prix du ciment sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait baisser de 3.984 unités dont 2.571unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 1.270 unités de type‘‘Immeuble’’ et 143 unités de type ‘‘Villa’’. La troisième colonne de résultats enfin évalue l’impact d’une hausse de 20% du prix des MC exposés au marché mondial. Cette hausse se traduirait par une augmentation des coûts de construction respectivement de 12,2% pour le type ‘‘Villa’’, de 11,9% pour le type ‘‘Immeuble’’ et de 11,1% pour le type ‘‘Maison Marocaine’’. Cette deuxième colonne évalue également l’impact de cette hausse de 20% du prix des MC exposés au marché mondial sur la variation du nombre de logements ; ce dernier devrait baisser de 16.341 unités dont 8.9180 unités de type ‘‘Maison Marocaine’’, 6.724 unités de type‘‘Immeuble’’ et 699 unités de type ‘‘Villa’’. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 133 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction VI. STRATEGIE D’ACTIONS ET PROPOSITION DE MESURES POUR RATIONALISER ET REGULER LES AJUSTEMENTS ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION, INDUSTRIALISATION ET OPTIMISATION Toute stratégie d’action à entreprendre dans le secteur des matériaux de construction doit prendre en considération les tendances actuelles de la demande des différents matériaux ainsi que les perspectives d’évolution propre à chaque matériau. Sur la base des études d’actualisation des prix et des différentes investigations réalisées dans le cadre de la présente étude, il a été élaboré et évalué des estimations de la demande actuelle en matériaux de construction. Les perspectives d’évolution de la consommation de matériaux de construction sont établies selon trois scénarios. Ces derniers ont été élaborés à partir de la demande moyenne estimée pour 2004 et sur la base d’hypothèses relatives aux tendances démographiques, aux tendances d’utilisation de certains matériaux de construction et à la réalisation des objectifs d’amélioration des conditions d’habitation des ménages. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 134 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 82 : Estimation des quantités pour certains matériaux de construction pour le bâtiment 2003 ARTICLE Unité Ciment Acier Sables Mer / Oued / Concassage Agrégats Gravette 5/15.15/25 Moellons Pierres Briques creuses 6T 7x15x28 Briques réfractaires 3x11x22 Tuiles Artisanales Agglomérés 15/20/50 Buse en béton comprimé Diam 200 Bordures T2 Poutres préfabriqués Hourdis 15/20/50 Bitume Cartons bitumés 27S Chaux sac / 40 kg Gros (constr.) Sapin rouge 2ème choix Contre plaqué Aluminium/Métal Volet roulant Bois, Alu, PVC Canalisation acier galvanisé Diam 15/21 Tuyaux en PVC Diam 50 Tuyaux Diam 10/12 Robinetterie Standard Marbre local Gris Tiflet Marbre importé Qual.moyenne Car. Granito 30x30 Plinthe Marmorite Carreaux faïence 15x15 Carreau de grès Zelliges Qua. Moyenne Beijmat Qua. Moyenne Peintures Vitres Béton prêt à l'emploi Tonne kg m3 m3 m3 Unité Unité Unité Unité ml ml ml Unité kg m² Sac m3 m² m² m² ml ml ml Unité m² m² m² ml m² m² m² m² kg m² m3 Prix moyen (en Dh) 973.12 5.69 109.89 137.53 106.04 1.32 6.91 0.78 3.31 20.38 31.80 61.72 3.83 5.54 10.74 51.51 4 370.84 50.94 1 078.26 650.77 12.34 9.04 20.59 580.38 475.31 736.27 74.04 10.06 63.89 72.31 122.51 112.91 24.06 92.65 750.00 2004 Quantité demandée Prix moyen Quantité demandée par le bâtiment (en Dh) par le bâtiment 987.75 7 933 722 8 006 474 5.70 216 369 442 240 327 039 109.14 3 882 162 4 370 008 138.94 4 307 112 4 727 978 107.23 2 102 218 2 274 433 1.35 1 055 916 698 1 151 898 935 6.96 17 938 768 19 223 891 0.80 45 124 628 47 252 820 3.40 188 213 672 193 778 678 20.78 5 050 780 5 327 822 32.22 750 978 811 799 63.18 6 881 254 7 435 685 3.87 226 682 872 249 060 027 5.60 29 018 198 30 638 152 10.83 31 728 499 35 159 814 51.51 5 254 006 5 828 707 4 270.58 118 876 134 195 51.48 7 386 744 8 061 941 1 087.22 925 132 1 029 205 665.11 283 825 311 981 12.54 5 256 343 5 937 192 9.10 24 954 325 27 446 762 20.93 5 890 132 6 543 659 569.03 258 273 290 400 477.56 272 340 308 616 738.15 107 758 122 375 73.66 4 280 036 4 752 949 10.10 12 767 860 14 039 536 64.78 8 975 792 9 676 239 72.84 8 105 370 8 986 298 124.77 513 987 557 074 114.43 557 698 607 388 23.83 45 855 096 51 334 907 93.29 940 666 1 056 888 750.00 351 474 399 619 Pour les trois scénarii on retient l’année 2020 comme horizon de projection. Plus explicitement, les hypothèses relatives à chacun des trois scénarii sont comme suit : • Scénario 1 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation par tête évoluant avec un rythme équivalent à celui observé pour le ciment durant les dernières années. Les besoins en matériaux de construction sont, en outre, engendrés par le croît démographique en milieu urbain ; ce dernier est établi sur la base des résultats du dernier recensement 2004. La consommation de ciment rapportée à la population urbaine a augmenté de 2,4% Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 135 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction par an en moyen entre 1997 et 2004. Ce taux est retenu pour tous les produits à base de ciment à l’exception des buses qui sont de plus en plus remplacées par des tuyaux en PVC et qui seront appelées à disparaître à long terme ; on retient néanmoins une baisse de 3% par an de la consommation moyenne en milieu urbain. Il est également supposé que la consommation par habitant en milieu urbain des autres matériaux de construction va évoluer au même rythme que le ciment à l’exception de certains produits : l’acier dont le niveau de consommation devra enregistrer une augmentation plus ou moins importante, du fait du durcissement au niveau de l’application des règles antisismiques et pour lequel on retient un taux d’accroissement de 3%. Les autres produits sont les tuiles, dont la consommation par tête sera stable durant la période de projection, la chaux, dont la consommation par tête est appelée à baisser (on retient un taux de –3%), la canalisation en acier galvanisé, en perte de vitesse et remplacée de plus en plus par le ré tube en particulier, et pour laquelle on retient une baisse de 3% par an en moyenne. • Scénario 2 : ce scénario retient comme hypothèse de base un niveau de consommation du ciment par habitant qui devra continuer à croître pour atteindre 550 kg/hab.16 à l’horizon 2015, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4,8%. Ce taux est également retenu pour les autres matériaux de construction en dehors des exceptions signalées dans le scénario 1 et dont l’évolution sera maintenu dans ce scénario 2. Les besoins globaux en matériaux de construction sont aussi engendrés par le croît démographique en milieu urbain. • Scénario 3 : ce scénario retient les hypothèses du scénario 2 et on considère en outre que le secteur de l’habitat sera caractérisé par le renforcement de la politique volontariste visant l’amélioration des conditions d’habitation des ménages ; cette amélioration devrait se traduire notamment par l’abaissement du taux de cohabitation pour passer de 1,07, estimé actuellement, à 1 à l’horizon 2020 et par la résorption totale des bidonvilles à l'horizon 2012 (près de 205 000 ménages). 16 Ce qui correspond à un peu moins que la consommation moyenne enregistrée en Tunisie en 2001. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 136 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Les résultats de ces simulations sont consignés dans les tableaux suivants. Tableau 83 : Perspectives d évolution de la consommation de certains matériaux de construction pour le bâtiment Scénario 1 Unité Ciment Acier Sables Mer / Oued / Concassage Agrégats Gravette 5/15.15/25 Moellons Pierres Briques creuses 6T 7x15x28 Briques réfractaires 3x11x22 Tuiles Artisanales Agglomérés 15/20/50 Buse en béton comprimé Diam 200 Bordures T2 Poutres préfabriquées Hourdis 15/20/50 Bitume Cartons bitumés 27S Chaux Sapin rouge 2ème choix Contre plaqué Aluminium/Métal Volet roulant Bois, Alu, PVC Canalisation acier galvanisé Diam 15/21 Tuyaux en PVC Diam 50 Tuyaux Diam 10/12 Robinetterie Standard Marbre local Gris Tiflet Marbre importé Qual.moyenne Car. Granito 30x30 Plinthe Marmorite Carreaux faïence 15x15 Carreaux de grès Zelliges Qua. Moyenne Beijmat Qua. Moyenne Peintures Vitres Béton prêt à l'emploi 106 Tonnes 103 Tonnes 106 m3 106 m3 106 m3 106 unités 106 unités 106 unités 106 unités 106 ml 106 ml 106 ml 106 unités 103 Tonnes 106 m² 103 Tonnes 103 m3 106 m² 106 m² 106 m² 106 ml 106 ml 106 ml 103 unités 106 m² 106 m² 106 m² 106 ml 106 m² 106 m² 106 m² 106 m² 103 Tonnes 106 m² 103 m3 Scénario 1 2005 2010 2015 2020 8.4 252.6 4.6 4.9 2.4 1 203.6 20.1 48.2 202.5 5.3 0.8 7.8 260.2 32.0 36.7 230.8 140.2 8.4 1.1 0.3 5.9 28.9 6.9 303.4 0.3 0.1 5.0 14.7 10.1 9.4 0.6 0.6 53.6 1.1 417.5 10.4 324.4 5.7 6.2 3.0 1 498.9 25.0 53.4 252.2 5.0 1.1 9.7 324.1 39.9 45.8 219.5 174.6 10.5 1.3 0.4 5.6 37.0 8.8 377.9 0.4 0.2 6.2 18.3 12.6 11.7 0.7 0.8 66.8 1.4 520.0 13.0 416.5 7.1 7.7 3.7 1 866.8 31.2 59.2 314.0 4.8 1.3 12.1 403.6 49.7 57.0 208.8 217.5 13.1 1.7 0.5 5.3 47.6 11.3 470.6 0.5 0.2 7.7 22.8 15.7 14.6 0.9 1.0 83.2 1.7 647.6 16.2 534.8 8.8 9.5 4.6 2 324.9 38.8 65.5 391.1 4.5 1.6 15.0 502.7 61.8 71.0 198.6 270.8 16.3 2.1 0.6 5.1 61.1 14.6 586.1 0.6 0.2 9.6 28.3 19.5 18.1 1.1 1.2 103.6 2.1 806.6 Taux d’utilisation de la capacité de production (*) 70% 35% 63% 49% 55% 49% 40% 36% 39% 41% 42% 72% à 80% 40% 40% 44% 52% 52% 50% 16% à 50% 78% 78% 49% 57% Source : Elaboration AREA+ Ministère du Commerce et de l Industrie (*) Année 2000 Les perspectives d’évolution de la consommation des matériaux de construction destinés au bâtiment montrent que, dans le cas du scénario 1, la consommation de la plupart des matériaux de construction va pratiquement doubler à l’horizon 2020. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 137 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction On peut alors se demander si les capacités de production installées peuvent faire face à cette tendance. Le tableau ci-dessus montre en effet qu’effectivement les capacités existantes, largement excédentaires, sont suffisantes pour couvrir la plupart des besoins en matériaux de construction jusqu’à l’horizon 2020. Il faut noter toutefois que, pour quelques matériaux, des problèmes de capacité apparaîtront avant cet horizon. Il s’agit des briques creuses, des tuyaux en PVC, des carreaux et zelliges ainsi que du vert plat pour le bâtiment. Pour le cas du ciment, bien que le taux d’utilisation des capacités installées soit relativement élevé, les extensions de capacités des unités de production prévues à l’horizon 2008 vont ramener cette capacité à plus de 15 millions de tonnes ; ce qui est suffisant pour satisfaire les besoins en ce matériau au delà de 2015. Année 2003 2004 2005 2006 Capacité de production 10,55 11,17 11,17 12,07 Consommation de ciment 9,3 10,0 10,6 11,3 2007 14,07 11,9 2008 15,07 12,6 Observations Extensions des capacités des unités de Témara, Safi et Fès (0,67 millions de tonnes) Extension de la capacité de l’unité de Bouskoura (0,9 millions de tonnes) Extension de la capacité de l’unité d’Agadir (1 million de tonnes) et création d’une nouvelle cimenterie à Settat par Holcim (1 million de tonnes) Extension de la capacité de l’unité de Tétouan II (1 million de tonnes) Le démarrage du laminoir de Nador en 1984 d’une capacité nominale de 420 000 T de rond à béton et fil machine par an comme première étape d’un complexe intégré. Sonasid a pu réaliser dans les délais et dans la limite des budgets prévus le nouveau laminoir de Jorf Lasfar qui permet d’assurer une capacité additionnelle de production de 300 000 tonnes par an et une diversification de la gamme offerte aux laminés marchands les plus demandés par le marché. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 138 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Tableau 84 : Perspectives d évolution de la consommation de certains matériaux de construction pour le bâtiment Scénario 2 Taux d’utilisation de Scénario 2 Unité Ciment Acier Sables Mer / Oued / Concassage Agrégats Gravette 5/15.15/25 Moellons Pierres Briques creuses 6T 7x15x28 Briques réfractaires 3x11x22 Tuiles Artisanales Agglomérés 15/20/50 Buse en béton comprimé Diam 200 Bordures T2 Poutres préfabriquées Hourdis 15/20/50 Bitume Cartons bitumés 27S Chaux Sapin rouge 2ème choix Contre plaqué Aluminium/Métal Volet roulant Bois, Alu, PVC Canalisation acier galvanisé Diam 15/21 Tuyaux en PVC Diam 50 Tuyaux Diam 10/12 Robinetterie Standard Marbre local Gris Tiflet Marbre importé Qual.moyenne Car. Granito 30x30 Plinthe Marmorite Carreaux faïence 15x15 Carreaux de grès Zelliges Qua. Moyenne Beijmat Qua. Moyenne Peintures Vitres Béton prêt à l'emploi 106 Tonnes 103 Tonnes 106 m3 106 m3 106 m3 106 unités 106 unités 106 unités 106 unités 106 ml 106 ml 106 ml 106 unités 103 Tonnes 106 m² 103 Tonnes 103 m3 106 m² 106 m² 106 m² 106 ml 106 ml 106 ml 103 unités 106 m² 106 m² 106 m² 106 ml 106 m² 106 m² 106 m² 106 m² 103 Tonnes 106 m² 103 m3 2005 2010 2015 2020 8.6 255.1 4.7 5.1 2.4 1 232.6 20.6 48.2 207.4 5.3 0.9 8.0 266.5 32.8 37.6 230.8 143.6 8.6 1.1 0.3 5.9 28.9 6.9 310.7 0.3 0.1 5.1 15.0 10.4 9.6 0.6 0.6 54.9 1.1 427.6 12.0 343.8 6.6 7.1 3.4 1 729.1 28.9 53.4 290.9 5.0 1.2 11.2 373.9 46.0 52.8 219.5 201.4 12.1 1.5 0.5 5.6 37.0 8.8 435.9 0.5 0.2 7.1 21.1 14.5 13.5 0.8 0.9 77.1 1.6 599.9 16.9 463.2 9.2 10.0 4.8 2 425.7 40.5 59.2 408.1 4.8 1.7 15.7 524.5 64.5 74.0 208.8 282.6 17.0 2.2 0.7 5.3 47.6 11.3 611.5 0.6 0.3 10.0 29.6 20.4 18.9 1.2 1.3 108.1 2.2 841.5 23.7 624.2 12.9 14.0 6.7 3 403.0 56.8 65.5 572.5 4.5 2.4 22.0 735.8 90.5 103.9 198.6 396.4 23.8 3.0 0.9 5.1 61.1 14.6 857.9 0.9 0.4 14.0 41.5 28.6 26.5 1.6 1.8 151.7 3.1 1 180.6 la capacité de production (*) 70% 35% 63% 49% 55% 49% 40% 36% 39% 41% 42% 72% à 80% 40% 40% 44% 52% 52% 50% 16% à 50% 78% 78% 49% 57% Source : Elaboration AREA+ Ministère du Commerce et de l Industrie (*) Année 2000 Dans le cas du scénario 2, les perspectives d’évolution de la consommation des matériaux de construction destinés au bâtiment montrent que la consommation de la plupart des matériaux de construction va pratiquement tripler à l’horizon 2020 et doubler à l’horizon 2015. Les capacités de production installées seraient alors insuffisantes pour faire face à cette tendance. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 139 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Le tableau ci-dessus montre que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en matériaux de construction risquent d’apparaître aux alentours de 2015. Il convient de noter toutefois que pour l’acier, les besoins du bâtiment peuvent largement être couverts par les installations de la Sonasid avec ses 720.000 tonnes de capacité. Tableau 85 : Perspectives d évolution de la consommation de certains matériaux de construction pour le bâtiment Scénario 3 Unité Ciment Acier Sables Mer / Oued / Concassage Agrégats Gravette 5/15.15/25 Moellons Pierres Briques creuses 6T 7x15x28 Briques réfractaires 3x11x22 Tuiles Artisanales Agglomérés 15/20/50 Buse en béton comprimé Diam 200 Bordures T2 Poutres préfabriquées Hourdis 15/20/50 Bitume Cartons bitumés 27S Chaux Sapin rouge 2ème choix Contre plaqué Aluminium/Métal Volet roulant Bois, Alu, PVC Canalisation acier galvanisé Diam 15/21 Tuyaux en PVC Diam 50 Tuyaux Diam 10/12 Robinetterie Standard Marbre local Gris Tiflet Marbre importé Qual.moyenne Car. Granito 30x30 Plinthe Marmorite Carreaux faïence 15x15 Carreaux de grès Zelliges Qua. Moyenne Beijmat Qua. Moyenne Peintures Vitres Béton prêt à l'emploi 106 Tonnes 103 Tonnes 106 m3 106 m3 106 m3 106 unités 106 unités 106 unités 106 unités 106 ml 106 ml 106 ml 106 unités 103 Tonnes 106 m² 103 Tonnes 103 m3 106 m² 106 m² 106 m² 106 ml 106 ml 106 ml 103 unités 106 m² 106 m² 106 m² 106 ml 106 m² 106 m² 106 m² 106 m² 103 Tonnes 106 m² 103 m3 Scénario 3 2005 2010 2015 2020 8.7 258.2 4.7 5.1 2.5 1 247.4 20.8 48.8 209.9 5.3 0.9 8.1 269.7 33.2 38.1 233.6 145.3 8.7 1.1 0.3 5.9 29.2 7.0 314.5 0.3 0.1 5.1 15.2 10.5 9.7 0.6 0.7 55.6 1.1 432.8 12.1 347.5 6.6 7.2 3.5 1 748.0 29.2 54.0 294.1 5.1 1.2 11.3 377.9 46.5 53.4 221.9 203.6 12.2 1.6 0.5 5.7 37.5 8.9 440.7 0.5 0.2 7.2 21.3 14.7 13.6 0.8 0.9 77.9 1.6 606.4 16.9 464.8 9.2 10.0 4.8 2 434.2 40.6 59.4 409.5 4.8 1.7 15.7 526.3 64.7 74.3 209.5 283.6 17.0 2.2 0.7 5.3 47.7 11.4 613.7 0.7 0.3 10.0 29.7 20.4 19.0 1.2 1.3 108.5 2.2 844.5 23.7 626.2 13.0 14.0 6.7 3 413.6 57.0 65.7 574.3 4.6 2.4 22.0 738.1 90.8 104.2 199.2 397.7 23.9 3.1 0.9 5.1 61.3 14.6 860.6 0.9 0.4 14.1 41.6 28.7 26.6 1.7 1.8 152.1 3.1 1 184.3 Taux d’utilisation de la capacité de production (*) 70% 35% 63% 49% 55% 49% 40% 36% 39% 41% 42% 72% à 80% 40% 40% 44% 52% 52% 50% 16% à 50% 78% 78% 49% 57% Source : Elaboration AREA+ Ministère du Commerce et de l Industrie (*) Année 2000 Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 140 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Comme dans le cas du scénario 2, les perspectives d’évolution de la consommation des matériaux de construction destinés au bâtiment montrent que, dans le cas du scénario 3, la consommation de la plupart des matériaux de construction va pratiquement doubler à l’horizon 2015 et tripler à l’horizon 2020. Les capacités de production installées seraient alors insuffisantes pour faire face à cette tendance. Le tableau ci-dessus montre que même avec les excédents de capacités existantes, des problèmes d’approvisionnement en matériaux de construction risquent d’apparaître aux alentours de 2015. Il convient de noter toutefois que pour l’acier, les besoins du bâtiment peuvent largement être couverts par les installations de la SONASID avec ses 720.000 tonnes de capacité. QUELLE STRATEGIE D ACTION POUR REGULER L OFFRE ET LA DEMANDE ? D’abord, la demande est définie comme une stratification liée à des niveaux de revenus qui correspondent à des aptitudes d’accès à la propriété du logement. En d’autres termes, les niveaux de revenus sont les baromètres principaux d’accès à une typologie d’habitat. A chaque produit correspond un type de clientèle pour lequel les capacités financières lui assurent l’accès à ce produit (logement). Cette stratification est aujourd’hui assez claire tant au niveau de la catégorie de logements offerts sur le marché que de leur modalités d’accès. A chaque type de logement correspond un niveau de revenu et un segment de la demande, le logement à faible VIT pour moins de 120 000 dh, le logement social à 200000 dh, le moyen standing et le standing…… Il en est de même pour les modes de financement et les régimes qui sont liés aux capacités financières des acquéreurs. Ainsi, pour agir sur la demande, il y a lieu soit d’augmenter les capacités financières de la population qui nous ramène à la problématique de l’emploi source de revenus, soit de segmenter la demande en fonction de son pouvoir d’achat et de produire des logements correspondant aux différents niveaux de la demande. Le ministère de l’habitat et de l’urbanisme agit actuellement dans ce sens en faisant des efforts importants sur tous les niveaux pour couvrir le plus de segments de la demande. Quant à l’offre, elle appelle une réflexion approfondie sur tout le système de production et la mise en place de modalités d’accès appropriées. Nous nous limiterons dans ce cadre à dire que pour bien produire, il faut professionnaliser le secteur en agissant notamment sur le processus de production constitué essentiellement des quatre composants que sont : - Le matériau : un élément de la production, le point de départ du processus de production, - La conception : une rationalisation des moyens, - L'organisation : un moyen de la compétitivité, - La mise en uvre : un savoir faire et un atout. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 141 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction 1- Le matériau : Nécessité d'une réglementation, et d'une normalisation dans la fabrication du matériau de base. - Certification, souhaitable, car elle intervient au niveau même du fabricant, une étape primordiale dans la maîtrise de la production, - Standardisation : recours à l'uniformisation dans la recherche de la qualité, la compétitivité et l'économie, - Optimisation à rechercher dès la fabrication du produit pour le rendre compétitif et performant ; - Amélioration de la production industrielle des matériaux par le transfert technologique intelligent et adapté, - Formation appropriée du personnel aux méthodes industrielles de fabrication, - Maîtrise du circuit de production afin que tous les maillons de la chaîne soient intégrés dans le processus industriel, répétitivité, intégration… 2- La conception : Outil nécessaire à une meilleure utilisation des atouts de la production. - Intégration de toutes les phases de conceptions de projet et d'habitat dans un esprit de rationalisation, - Conception architecturale présentant les qualités requises, mais offrant les possibilités et la souplesse d'adaptation à l'industrialisation, tramage, standardisation, répétitivitité à la recherche d'un compromis heureux possible. - Etude de solutions optimales combinant la simplicité, la composition modulaire, le fonctionnalisme, ainsi que la qualité conceptuelle du projet et du cadre bâti - Conception technique d'ingénierie privilégiant l'optimisation dans le calcul et la répétitivitité des modules - Introduction de solutions techniques appropriées intégrant le processus industriel dans les différentes parties techniques de l'ouvrage, poutres, planchers, linteaux, prédalles, revêtement, étanchéité…etc. - Ouverture et sensibilisation chez le concepteur (architecte, bureau d'étude, métreur, bureau de contrôle) sur l'impact des économies d'échelle que procure l'industrialisation. - Elaboration de conception intégrée des différents intervenants dans la conception et la définition du projet d'habitat (travail conceptuel d'équipe) - Formation et mise à jour des acteurs de la conception dans le développement technologique et le progrès industriel dans le secteur. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 142 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction 3- L'organisation : L'ordonnancement et la planification des différentes tâches successives dans un chantier est une science à maîtriser et à rationaliser. L'industrialisation passe par la notion de définition des méthodes tant au niveau de la fabrication du matériaux que dans la projection de sa mise en uvre. La planification d'un chantier de construction nécessite d'abord une organisation de tâches raisonnées, successives sans perte d'énergie, de temps, et sans utilisation de grands moyens matériels; ces derniers peuvent procurer un plus en terme de productivité. Le bâtiment au Maroc trouverait son plein épanouissement sur le plan organisationnel dans la fabrication foraine de chantier, moins dans la préfabrication lourde ou légère, transférée entièrement à l'usine. Toutes fois, il faut lui soustraire différentes habitudes le maintenant à l'état traditionnel voire archaïque. - Utilisation de chandelle au lieu d'étais métalliques réglables pour les planchers; - confection des armatures métalliques prêtes à l'emploi; - non généralisation d’échafaudages métalliques extérieurs et intérieurs; - utilisation de moyens de levages rudimentaire a forte consommation de temps. Il y a lieu aujourd'hui d'imprégner l'organisation du travail: - De méthodes rationnelles, - d'aptitude qualitative, - de suivi intelligent et souple (adaptabilité), - d'encadrement adéquat et, - de formation continue. 4- La mise en uvre : Elle nécessite : - La qualification de l'entreprise, - la qualité de son encadrement et de son personnel, - les moyens matériels mis en uvre, - la formation continue et la capacité d'évolution et de recyclage de ses ressources humaines. Devant le développement important de la technologie de bâtiment, dont le Maroc connaît aujourd'hui la compétitivité par certains produits importés, arrivés sur le marché et largement utilisés, il est nécessaire de préparer l'entreprise marocaine à une mise à niveau et à son intégration à la globalisation de l'économie. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 143 Etude relative à l'analyse du secteur de l'industrie des matériaux de construction Au Maroc, on construit comme il y a quarante ans. Si certains secteurs industriels ont connu un développement substantiel de leur technologie, la construction est restée relativement hermétique malgré l’apport des techniques nouvelles connues dans les pays voisins et dont le Maroc par sa politique libérale reste largement ouvert. Par développement technologique, il ne faut pas entendre la préfabrication lourde ou le transfert d'une partie de l’activité du bâtiment à l’usine, il s’agit simplement de la rationalisation du processus de construction et l’adaptation intelligente des produits et techniques de l’industrialisation. Pourtant, le pays est largement pourvu de matériaux de construction, tant au niveau des produits du gros uvre que des produits du second uvre. Si certains ne sont pas produits localement, ils sont importés à des prix parfois compétitifs. Désormais, le prescripteur, l’entrepreneur, l’ingénieur, l’architecte restent en général très fidèles au contenu classique du cahier des charges usité depuis plus de vingt ans. Encore plus, le mode de construction d’une habitation isolée reste sensiblement identique à celui d’un programme de plusieurs centaines de logements. La différence réside dans la répétition des tâches et non dans la recherche de l’économie d’échelle que procure la rationalisation et l'introduction de procédés industriels permettant un rapport qualité prix–durée appréciable. En guise de synthèse, l action sur l offre et la demande passe d abord par l adéquation en terme de revenus, mais aussi dans la définition précise de la segmentation de l offre et surtout dans la maîtrise et le professionnalisme du secteur de la construction dont les matériaux constituent le point de départ. Elaboration des données actualisées sur l’industrie des matériaux de construction 144