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Plan de la présentation Les mécanistes Mécanisme et fonction 1) Le mécanisme classique (Descartes) 2) Le mécanisme néopositiviste (Hempel/Nagel) 3) Les néomécanistes (Machamer/Darden/Craver) Les fonctions 4) La rupture (Hempel et Nagel) 5) La réhabilitation (Cummins) La coopération fonction-mécanisme en neurosciences (Craver) Explication contextuelle Rôle I Niveau 1 O Explication étiologique E Niveau 2 Les mécanistes Niveau 3 … Explication Niveau 4 constitutive 1) Le mécanisme classique : Descartes Le mécanisme cartésien Thèse philosophique (a priori) sur la nature du monde et son fonctionnement : le monde est une machine composée de particules en mouvement mues par la stricte nécessité physique. Conséquence : les phénomènes physiques sont réductibles aux lois de la mécanique. «… ces fonctions [vitales] suivent toutes naturellement, en cette machine, de la seule disposition des organes, ne plus ne moins que le font les mouvements d’une horloge, ou autre automate, de celle de ses contrepoids et de ses roues; en sorte qu’il ne faut point à leur occasion concevoir en elle aucun autre principe de mouvement et de vie, que son sang et ses esprits, agités par la chaleur du feu qui brûle continuellement dans son coeur, et qui n’est point d’autre nature que tous les feux qui sont dans les corps inanimés.» (L’homme, 479-480) 1 2 Le mécanisme néopositiviste Nagel : stérilité des arguments a priori holistes Rejet de la thèse cartésienne du mécanisme MHempel = instance de l’IR à propos la biologie par les sciences physico-chimiques MHempel = « doctrine suivant laquelle le développement ultérieur des recherches scientifiques amènera en fin de compte à réduire la biologie à la physique et à la chimie » (p. 164). Argument de Nagel : MÉCANISME = SCIENCE (au moins en biologie) « Organismic biologists [holistes], like everyone else who contributes to the advance of science, must be selective in their procedure and must study the behavior of living organisms under specialized and isolating conditions – on pain of making the free but unenlightening use of expressions like ‘wholness’ and ‘unifiedness’ substitutes for genuine knowledge. » Philosophy and Phenomenological Research, Volume XI (p. 338) 1 Les néomécanistes The Cheshire Cat Problem : IR → théorie de l’explication Réduire ≠ IR (Connecter les termes ; déduire les lois) = expliquer par un niveau ‘inférieur’ Expliquer en neuroscience = donner la description d’un schéma mécaniste (Ex. :dogme central) Mécanisme = «entities and activities organized such that they are productive of regular changes from start or set-up to finish or termination conditions. » (p. 3) 2 Ontologie oecuméniste du mécanisme Définition dualiste du mécanisme : 1) Entité = chose (molécule, structure neurale, …) 2) Activité = mode d’opération causale [interaction] a) Géométrico-mécanique (s’emboîter, pousser, …) b) Électro-chimique (attirer, repousser, …) c) Énergétique (diffusion) d) Électromagnétique 2 Exemple : transmission synaptique Mécanismes multi-niveaux Suppose la quasi-décomposabilité (Simon) Entités : Ions, membranes, NMDA,… Activités : Diffusion, conduction, … Organisation : Spaciale, temporelle, … Conditions initiales : Dépolarisation du neurone présynaptique (1) Conditions terminales : Émission de kinase (11a-12) 1) Fonctionnelle (T=t1,t2,t3) 2) Mécanique (entité/activité) Les limites du mécanisme sont pragmatiques Les mécanismes sont schématiques (partiels) 3 stratégies d’expérimentation inter-niveaux 1) Activation 2) Interférence (inhibition) 3) Additive (stimulation) 3 4 3) Hempel : la marginalisation de l’analyse fonctionnelle L’analyse fonctionnelle n’a aucun pouvoir explicatif parce qu’elle est incompatible avec le modèle D-N de l’explication Le modèle D-N de l’explication Les fonctions 1) L1, L2, … Lr 2) C1, C2, … Ck 3) E Relation : nécessaire et suffisante La logique des analyses fonctionnelles 1) Si i dans c, alors n 2) n 3) i Relation : conditionnellement suffisant Ex. : Si un lapin habitant dans le désert (c) a de larges oreilles (i), il pourra réguler sa chaleur et fonctionner normalement (n) ; ce lapin x fonctionne normalement (n) ; donc x a de grandes oreilles. 1 3) Hempel : la marginalisation de l’analyse fonctionnelle Problème logique : affirmation du conséquent Problème empirique : les équivalents fonctionnels Réponse possible à Hempel (Salmon) : les fonctions ne sont pas explicatives dans le modèle D-N : c’est parce que le modèle D-N n’est pas fidèle aux explications scientifiques (par ex. : biologie évolutionniste). Les explications ne se présentent pas toujours sous la forme d’un argument déductif . 4) Réhabilitation de l’analyse fonctionnelle : Cummins Distinction analyse téléologique (AT) et analyse fonctionnelle (AF) : Hempel confond l’AF avec l’AT. AT = analyse qui justifie la présence d’une entité (ce pour quoi x est présent) [théorie étiologique] ≠ explication (au sens fort) AF = restituer la capacité de la fonction dans le rôle qu’elle exerce au sein d’un système particulier (ce qui nécessite une analyse du système) = explication 2 Objections de Craver à l’AT Les neuroscientifiques sont préoccupés par la manière dont les systèmes faillent plus que par leur adaptativité. Les neuroscientifiques ne se commettent pas à l’adaptationnisme : l’origine de l’adaptativité n’est pas claire. Finalement, si l’attribution de fonction est dirigée par (notre connaissance de) leur adaptativité, peu de fonctions seront attribuées au cerveau. La coopération fonctionmécanisme en neurosciences Fonction IO et neuroscience FIO = ‘mapping from inputs to outputs in conformity with a rule.’ (ex. équation de Nernst et Goldman) Avantages liés à la nature abstraite des fonctions : 1) Évite les lourdeurs des descriptions anatomiques et biochimiques 2) Offre un outil descriptif robuste (trans-individuel et trans-spécifique parce que réalisable dans différents mécanismes). Avantage lié au pouvoir explicatif : 3) Les FIO déterminent les conditions initiales et terminales que le mécanisme doit pouvoir expliquer (explication constitutive). Les explications contextuelles Explication contextuelle = donner le ‘ce pour quoi x est fait’ (rôle) en le resituant dans le réseau causal du niveau supérieur = intégration des entités et activités à un niveau donné dans la structure multi-niveau FIO ≠ explication fonctionnelle Explication fonctionnelleCraver = Rôle = explication contextuelle FIO ≠ Rôle (explication fonctionnelle) Argument pragmatique : FIO1 → R1, R2, … R1 → FIO1, FIO2,… Explication Récapitulation contextuelle Rôle AT ≠ AF FIO ≠ AF (=rôle) Argument pragmatique : ex. LTP Les fonctions servent à la contextualisation des mécanismes au sein des hiérarchies multiniveaux (ex : neurotransmetteurs) : I O Explication étiologique E Niveau 2 ≠ simple identification des rôles = situe les descriptions dans leur réseau causal Rem. : les autres définitions de la fonction ne rendent pas compte de la contextualisation. Aide à la construction des explications mécanistes Bibliographie Hempel, Carl (1966) Éléments d’épistémologie (Philosophy of Natural Science), trad. B. Saint-Sernin, Armand Colin. Nagel, Ernst (1950) Mechanistic Explanation and Organismic Biology, Philosophy and Phenomenological Research, Volume XI : 327-338. Cummins, Robert (1984) Functional Analysis, Sober, Elliott (ed.) (1984), Conceptual Issues in Evolutionary Biology: An Anthology, 1st. ed. Cambridge, MA: MIT Press, pp. 477-508. Machamer, Peter, Lindley Darden, and Carl Carver (2000), "Thinking About Mechanisms," Philosophy of Science 67: 1-25. Craver, Carl, F. (2002) "Interlevel Experiments and Multilevel Mechanisms in the Neuroscience of Memory," Philosophy of Science Supplemental 69: S83-97. Craver, Carl, F. (2004)(submitted) "Functions and Mechanisms in Contemporary Neuroscience" for L. Faucher, ed. reader in the philosophy of the neurosciences. Niveau 1 Niveau 3 … Explication constitutive Niveau 4