LE MUSÉE DÉPARTEMENTAL ARLES ANTIQUE

Transcription

LE MUSÉE DÉPARTEMENTAL ARLES ANTIQUE
Le musée départemental Arles antique
Inauguration le 25 mars 1995
son aile dédiée au commerce et à la navigation
Inauguration le 4 octobre 2013
Conseil général des bouches-du-rhône
Direction de la Culture - www.culture-13.fr
Musée départemental Arles antique
cg13.fr
Presqu’île-du-Cirque-romainBP 205 - 13635 Arles cedex
Tél. 04 13 31 51 03 – Fax. 04 13 31 51 37 - www.arles-antique.cg13.fr
cg13.fr
Sommaire
Editos
.............................................................................................................. p. 1
Arles, une passion d’Antiques, historique du muée archéologique..................................p. 2
Naissance du musée : une cité muséale ........................................................................... p. 4
Les collections du « musée bleu » ................................................................................... p. 10
Les collections du musée par section................................................................................ p. 16
I. Préhistoire.......................................................................................... p. 16
II. Protohistoire...................................................................................... p. 17
III. Haut-Empire..................................................................................... p. 18
IV. économie.......................................................................................... p. 19
V. Mosaïques......................................................................................... p. 20
VI. Rites funéraires................................................................................ p. 21
VII. Antiquité tardive............................................................................. p. 22
VIII. Maquettes...................................................................................... p. 23
Hortus, un jardin d’inspiration Romaine........................................................................... p. 24
Les services du musée ...................................................................................................... p. 27
Le département des collections............................................................................ p. 28
Service conservation ............................................................................ p. 29
Service restauration.............................................................................. p. 38
Service archéologie .............................................................................. p. 41
Centre de documentation .................................................................... p. 44
Le département des publics ................................................................................. p. 46
L’opération Arles-Rhône 3 et l’aile fluvio-maritime........................................................... p. 50
Une aventure archéologique et muséographique hors-norme ............p. 51
Un écrin pour le chaland Arles-Rhône 3 et quelques 480 objets..........p. 56
Sous le signe de Neptune, les collections de l’extension ......................p. 60
Le chaland Arles-Rhône 3 : un trésor national .....................................p. 68
Un puzzle de 31 mètres de long............................................................ p. 74
Une épave inscrite dans l’histoire de l’archéologie sous-marine .........p. 80
Des objets par milliers : le dépotoir portuaire recouvrant l’épave........p. 84
Rendre visible l’invisible ....................................................................... p. 90
Les partenaires...................................................................................... p. 93
Organigramme .............................................................................................................. p. 98
Espace presse .............................................................................................................. p. 99
La politique culturelle du CG 13........................................................................................ p. 100
Informations pratiques...................................................................................................... p. 102
Le Rhône livre ses trésors
En Arles, après les formidables découvertes de pièces et
sculptures antiques prestigieuses dans les eaux du Rhône,
dont l’unique et désormais fameux buste de Jules César, le
travail des archéologues-plongeurs et des scaphandriers a
permis d’extraire du fleuve une autre merveille, un chaland
de plus de 30 mètres de long qui, par son état de conservation, la présence de sa cargaison et du mobilier de bord
des bateliers ainsi que ses appareils de navigation, s’est
révélé être une pièce archéologique majeure justifiant son
classement comme « Trésor national » par le ministère de
la Culture.
C’est grâce au travail méthodique de repérage des archéologues qui, depuis de nombreuses années, collectent des
données scientifiques sur les gisements de vestiges enfouis dans les limons du Rhône, et grâce au talent et au
courage exceptionnels des équipes d’archéologues plongeurs, que le fleuve a livré ce nouvel élément significatif du
prestigieux passé romain du territoire arlésien.
Il aura fallu une véritable prouesse technique, scientifique
et humaine pour procéder à son relevage. Il aura fallu aussi
beaucoup de conviction, de passion et d’engagement - et
notamment celui de la Compagnie Nationale du Rhône
que je remercie encore pour son mécénat - pour réunir les
conditions de son extraction.
Pour la présentation publique de ce bateau et de tous
ses éléments, le Conseil général n’a pas hésité à réaliser
l’extension de son Musée Départemental Arles Antique,
entendant ainsi apporter sa pierre à la sauvegarde et à
la mise en valeur d’un patrimoine universel riche de deux
millénaires, qui constitue un atout culturel décisif pour
le développement et le rayonnement touristique des
Bouches-du-Rhône.
En cet automne 2013 cette présentation au public va
constituer, j’en suis persuadé, un des temps forts de
l’année Capitale européenne de la Culture.
Elle contribuera à la réussite de cette manifestation pour
laquelle le Conseil général des Bouches-du-Rhône s’est
investi avec enthousiasme et détermination, guidé par sa
volonté de mettre à la portée et à la connaissance de tous
une culture de qualité.
Jean-Noël Guérini
Président du Conseil Général
Sénateur des Bouches-du-Rhône
Un musée dédié à la recherche
et à la diffusion archéologique
Patiemment accumulées au fil du temps les collections
archéologiques font partie de l’identité arlésienne depuis
le XVIe siècle. En 1983, l’architecte Henri Ciriani était retenu pour le projet d’un nouveau musée rassemblant l’intégralité des collections jusqu’alors dispersées dans trois
lieux peu adaptés. Son bâtiment triangulaire, aux lignes
épurées, introduit avec bonheur la poétique de la couleur :
bleu pour la façade car le ciel reste la seule chose intangible depuis l’Antiquité ; blanc, couleur de l’esprit, pour les
salles de recherches ; rouge, couleur de l’action, pour les
laboratoires de recherche. Le visiteur peut y saisir, grâce à
des objets magnifiques ou modestes, l’évolution de la ville
et de ses environs. Une scénographie soignée, un classement qui mêle chronologie et thématique, des maquettes
et des plans, s’efforcent de rendre accessibles à tous les
anciens témoignages de la cité, depuis la Préhistoire
jusqu’à l’Antiquité tardive. Musée municipal à l’origine, la
tutelle du Conseil général 13, intervenue en 2003, donne
un nouveau souffle à l’établissement : équipé d’un auditorium, puis plus tard du jardin d’inspiration romaine Hortus,
le musée conduit une ambitieuse politique de grande exposition, de recherches de pointe et de pédagogie pour
tous les publics, lui donnant rapidement une renommée
nationale puis internationale. En 2012, une nouvelle
étape est franchie avec la présentation des principales
découvertes faites depuis vingt ans dans le Rhône par les
archéologues plongeurs : le somptueux portrait attribué à
César, les statues de marbre ou les bronzes dorés, en sont
devenues les pièces les plus marquantes. Mais le musée
ne cessant de rayonner et ses collections de s’accroître,
c’est une nouvelle aile qui lui est adjointe en 2013, afin de
rendre perceptible la puissance du port dans l’Antiquité et
la vitalité des échanges entre le delta du Rhône et les rives
de la Méditerranée. Arles-Rhône 3, un chaland complet
datant des années 50/60 de notre ère, en devient la pièce
emblématique.
Claude Sintès
Directeur du musée départemental Arles antique
Arles,
une passion d’Antiques
L
’Antiquité, partout présente dans la cité, a très
tôt incité des amateurs à rassembler des témoignages du riche passé de la « petite Rome
des Gaules ».
qu’un décret impérial du 9 janvier 1805 autorise la ville
à utiliser une église désaffectée située contre l’Hôtel de
ville, Sainte-Anne, afin d’en faire un musée. Il en sera le
premier conservateur bénévole.
Les consuls de la ville ont, dès 1614, acheté une
statue de Jupiter dont seule la partie inférieure
est encore conservée au musée, victime des aléas de la Révolution. Les archevêques de la ville, des ordres religieux
ou encore nombre d’érudits ont réuni leurs collections de
témoignages de la grandeur passée de la cité. Certaines
de ces collections étaient accessibles. Les religieuses de la
Miséricorde, installées dès 1666 sur les ruines du théâtre
avaient été tenues de « donner l’entrée et de laisser le
passage libre aux personnes qui voudraient aller voir les
deux colonnes, sans les pouvoir jamais abattre, ni démolir,
ni moins bâtir contre icelles… ».
Il faut cependant attendre 1826 pour que le musée ouvre
au public avec des collections mises en place par le nouveau conservateur, François Huard. L’église paraît alors
bien grande pour les quelques objets qui ont résisté à
la tourmente. L’Antiquité est au cœur des intérêts de la
ville puisqu’à cette époque a été initié le dégagement des
arènes des deux cent douze maisons qui les occupaient.
En 1788, des découvertes faites en ces lieux (les danseuses, un silène, les autels et une draperie), furent exposées en une sorte de jardin public d’antiques.
L’acte de naissance du musée d’Arles est daté du 7 décembre 1784, quand une convention est signée entre les
consuls de la ville et les Minimes installés aux Alyscamps.
Les autorités de la cité y approuvaient la création d’un musée public d’antiquités, « ouvert librement à ceux qui le
souhaitaient ».
Le responsable du projet était le père Étienne Dumont,
arrivé de Rome l’année précédente où il avait été subjugué
par les antiquités de la ville.
Aux collections réunies en ce lieu par cet ordre venait
s’ajouter une partie de celles patiemment amassées par
les consuls depuis plus d’un siècle. Quelques témoignages
gravés ou dessinés rendent compte de la présentation
adoptée dans la nef à ciel ouvert de Saint-Honorat. De
nombreux sarcophages y furent présentés, malheureusement les plus beaux furent sciés afin de ne présenter sur
les murs que la face historiée.
Cette première initiative a malheureusement connu les
affres de la Révolution. Les Minimes désertèrent les Alyscamps, les œuvres rassemblées connurent quelques avanies, certaines furent cassées et d’autres disparurent.
Mais le pire danger était alors la dispersion des collections
vers d’autres cieux, Marseille ou Paris. Un Arlésien s’est
battu pour empêcher ce désastre, Pierre Véran. Il obtient
2 - Dossier de presse MDAA Le musée reçoit, petit à petit les objets qui sont trouvés
lors des travaux effectués un peu partout dans la cité et
qui parfois ravagent des sites extraordinaires comme les
Alyscamps lors de la création des ateliers du PLM entre
1845 en 1856 ou Trinquetaille avec la gare maritime en
1874 et la gare de Camargue en 1891. Ce dernier site a
livré, outre des stèles, le superbe sarcophage de Phèdre
et Hippolyte.
Les premières fouilles archéologiques furent entreprises
avant la fin du XIXe siècle, ainsi, en 1899, un artiste et chercheur, Gaston de Luppé fit des sondages à Trinquetaille
et donna au musée le matériel mis au jour. Son exemple
fut suivi, mais il fallut attendre l’arrivée de Fernand Benoît, conservateur des musées de 1933 à 1944, savant et
archéologue, pour que l’archéologie arlésienne devienne
une réalité.
C’est lui qui, notamment, dirigea le dégagement des cryptoportiques pendant la seconde guerre mondiale.
A cette époque, Sainte-Anne était devenue trop petite
et Fernand Benoît ne put désengorger le monument en
1936 qu’en présentant la préhistoire et surtout l’extraordinaire collection de sarcophages chrétiens dans l’église
désaffectée du collège des Jésuites. Le partage n’était pas
très pertinent, mais il permettait de surseoir le rangement
d’œuvres en réserve.
Face à cette situation, Jacques Latour transforma
Sainte-Anne en musée lapidaire en 1954. L’exposition
retrouvait du sens, mais perdait l’essentiel des petits objets
liés à la vie quotidienne, céramiques, bronzes, objets en os,
verres…
Seule la création d’un nouveau musée pouvait alors palier
cette incohérence.
Jean-Maurice Rouquette hérita de cette situation et n’eut
de cesse de faire construire un lieu digne d’une si riche
antiquité. Appuyé par le directeur des musées de France
Pierre Quoniam, lui-même archéologue, il présenta le
programme scientifique d’un musée lors d’un colloque de
l’UNESCO à Mexico en 1968.
Le projet prévoyait la construction d’un bâtiment moderne
en dehors de l’enceinte de la ville de façon à disposer de
la place nécessaire pour présenter les collections les plus
importantes.
Très rapidement, la proximité du cirque romain apparut
comme la meilleure solution. Reliant le quartier de Barriol
à la cité, le site bordait le Rhône qui avait fait la fortune de
la ville dans l’Antiquité.
Il fallut attendre les projets du Président François Mitterand
pour que le programme prenne forme. La ville avait alors
bénéficié de l’aide de l’État, de l’Europe, au titre du FEDER,
du Conseil régional et du Conseil général.
En 1988 fut posée la première pierre du bâtiment dessiné
par Henri Ciriani qui avait remporté le concours d’architecture en 1983. Le musée, qui prend la forme d’un triangle,
fut inauguré en mars 1995. Chacune des ailes du musée
correspondait, dans l’esprit de l’architecte, à une fonction,
culturelle, technique et muséale.
C’est à ce musée que le Conseil général a décidé d’adjoindre en 2010 une extension destinée à recevoir l’épave
exceptionnelle d’un chaland romain daté des années 50/60
et mesurant 31 mètres de long.
Dossier de presse MDAA -
3
La naissance du musée
Une cité muséale
Un projet d’architecture répond toujours à un besoin, celui du
musée départemental Arles antique s’inscrit dans cette histoire
patrimoniale, celle du goût des
Antiques et des importantes découvertes archéologiques.
Ainsi dans les années soixante, le manque de place,
les mauvaises conditions de conservation, l’absence de mise en
valeur des objets et de confort pour les visiteurs engagent
une réflexion globale sur le devenir de ce patrimoine. Apparaît
progressivement la nécessité d’un nouvel espace plus vaste,
unique, qui rassemblerait toutes les collections, disposerait
d’infrastructures pour assurer l’activité scientifique
et pour développer l’accueil des publics.
4 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
5
Un projet moderne
1. La déf inition du programme
2. Un parti pris architectural
Le projet du musée départemental Arles antique est entrepris à l’initiative de Jean-Maurice Rouquette, conservateur
des musées d’Arles de 1956 à 1995. Il formule une première estimation des surfaces et des besoins techniques à
partir d’un programme scientifique.
Un projet qui se distingue
Le programme scientifique
Il est prévu plusieurs secteurs consacrés aux différentes
thématiques de la civilisation gallo-romaine : l’espace urbain, l’espace rural, l’organisation sociale, la vie économique, le culte impérial, la religion, et le domaine funéraire. Il inclut également la prise en compte des terroirs et
des paysages antiques, des matériaux, des habitants et des
modes de vie à travers une présentation historique.
Le choix du site
Le choix s’est porté sur un grand terrain peu construit, en
périphérie, qui répond à la fois aux critères de stratégie
urbaine de développement de la ville d’Arles et au désir de
rendre le bâtiment visible.
La présence du cirque romain, élément important de la
composition de la ville antique, apporte un point d’ancrage
majeur au futur musée départemental Arles antique. Des
fouilles archéologiques sont entreprises autour des vestiges du cirque, révélant une nécropole antique. La pose
de la première pierre a lieu le 8 décembre 1988, marquant
le début de sept années de travaux.
6 - Dossier de presse MDAA C’est un projet « visuel » à l’architecture moderne qui a
été choisi pour marquer l’entrée de la ville d’Arles. Le jury
du concours a choisi, parmi dix équipes en concurrence, le
projet d’Henri Ciriani : un bâtiment porteur à la fois d’une
identité méditerranéenne et moderne, qui minimise la distance au passé et s’intègre dans une ville plutôt tournée
vers l’histoire. Un bâtiment qui affiche un esprit contemporain.
Une organisation tripartite
Le choix d’un parti pris architectural fort se réalise dans la
figure du triangle qui répond parfaitement aux trois missions d’un musée archéologique. Le bâtiment s’articule
autour d’un centre, le patio, et définit ainsi trois secteurs :
le secteur scientifique regroupe aujourd’hui les opérations
de restauration, de conservation et d’archéologie ;
le secteur culturel constitue, avec la bibliothèque, les bureaux et les salles d’ateliers, le lieu de diffusion et de transmission des vestiges du passé ;
le secteur d’exposition permanente est un vaste espace de
respiration au cœur de la composition, consacré à la présentation des collections permanentes.
Conformément aux règles de la construction moderne,
Henri Ciriani utilise une structure poteau/poutre pour
concevoir le bâtiment. Il crée une trame régulière permettant d’offrir un espace ouvert, flexible et dénué de mur de
refend (de mur plein porteur). Ensuite il travaille l’espace
selon le principe du « plan-libre » : la structure se compose
donc de plus de deux cents poteaux en béton reposant sur
des pieux atteignant trente-cinq mètres de profondeur
en raison de la nature instable du terrain marécageux en
bordure du Rhône. L’architecture se plie également à la
règle de l’ornement minimal. La plupart des parois, sols,
murs et plafonds sont laissés bruts ou peints en blanc,
ce qui engendre dans l’édifice une double impression de
permanence et de monumentalité. De la même manière,
la façade respecte le principe de sobriété décorative avec
l’utilisation d’un verre boulonné de couleur uniforme. Le
sol, également réalisé dans une matière brute uniforme et
noble, est en pietra serena (pierre de Florence, gris clair).
Le rôle de la lumière :
L’architecture du musée est entièrement subordonnée au
besoin de lumière naturelle.
Intérieurs / extérieurs
L’organisation de l’ensemble du musée a été conçue en
étroite relation avec les espaces extérieurs afin d’assurer
une continuité avec les éléments environnementaux. Le
patio, caractéristique de l’architecture méditerranéenne,
procure ombre et fraîcheur tel un microclimat à l’intérieur
du musée. Le visiteur perçoit sa présence, ce qui accentue
la sensation de fluidité des déplacements lors de la visite
et invite à un parcours complémentaire sur le toit grâce
à un escalier monumental. Le toit-terrasse constitue un
« événement » qui achève la visite de manière spectaculaire. Ce dernier a été conçu et aménagé comme une quatrième façade pour l’édifice afin d’apprécier une vue panoramique sur la ville d’Arles et ses monuments.
Trois points fondateurs
La prise en compte du contexte :
Le projet du musée, mis au concours en 1983-1984, avait
pour ambition d’apporter une nouvelle pièce à l’histoire de
la ville.
Le choix d’un parti pris architectural fort :
La forme du triangle répond à l’ovale parfait de l’amphithéâtre romain. De plus, cette forme a la capacité de
s’adapter aux évolutions du programme, qui est passé de
6 000 m2 à 7 400 m2.
Dossier de presse MDAA -
7
3. Une conception
muséographique novatrice
Les couleurs
Le bleu rappelle la couleur du ciel d’Arles, élément immuable qui donne une impression de permanence. C’est la
couleur de la façade du musée composée de plaques de
verre.
Le rouge représente le sang et la force vivante.
Il correspond aux activités archéologiques et scientifiques
et fait référence au rouge pompéien. Il signale également
les espaces inaccessibles au public.
Le vert renvoie aux traces du temps. C’est le vert du cuivre
qui change de couleur et qui s’oxyde avec les saisons. Il est
visible à l’entrée du musée par les carreaux de mosaïque
qui habillent l’escalier de secours.
Enfin, le blanc, fortement symbolique, figure la dimension
intemporelle et immatérielle des choses.
Il est associé aux choses de l’esprit et notamment à l’espace
de la bibliothèque.
8 - Dossier de presse MDAA La « cité muséale »
La visite du musée se conçoit ici comme celle d’une cité
antique. On se promène dans les allées du musée comme
dans les rues de la ville, on y trouve des points de vue privilégiés sur des sculptures. Le plan libre prend en compte les
trois angles du triangle qui servent d’espaces « d’articulation » dans le parcours.
L’accueil est aménagé dans le premier angle du musée.
C’est le point initial et final de la visite.
Le deuxième angle du musée constitue une transition entre
le parcours chronologique jusque-là linéaire et le parcours
thématique qui poursuit la visite. Il est conçu comme une
« respiration » laissant entrevoir le paysage extérieur du
bord du Rhône.
Le troisième angle accueille les mosaïques mises en valeur
grâce à une passerelle en surplomb. Cet effet de scénographie permet en même temps de créer un point d’appel visuel.
4. La visite des collections
permanentes
5. La lumière,
un élément structurant
Le musée doit être perçu par le visiteur comme un espace
accessible et agréable grâce à son ambiance lumineuse
naturelle mais aussi comme un espace de libre échange
avec les œuvres afin de rompre avec le sentiment d’un
savoir pontifiant.
La visite se veut une déambulation libre à travers 3 000 m2
sans aucune cloison, au cours de laquelle se révèlent les
différents éléments de la collection. Le visiteur peut suivre
les deux directions définies par les scientifiques et reprises
dans le plan libre : un parcours chronologique court et un
parcours thématique long.
L’architecte s’est appuyé sur le programme scientifique
des archéologues qui définit deux parcours. Le parcours
chronologique débute à la période de la Préhistoire (2 500 av.
J.-C.) et se termine à l’Antiquité tardive (VIe siècle). Il est
plutôt directif et rectiligne, et ramène le visiteur à son point
de départ, le hall d’entrée.
Le parcours thématique évoque de son côté plusieurs aspects
de la vie romaine dans des espaces de libre circulation. On y
retrouve les thèmes de l’urbanisme et des monuments, de
l’organisation sociale et économique, de la vie quotidienne,
des dieux et du culte des morts.
D’un point de vue moderne, il est important de préserver la lumière dans sa qualité naturelle. D’un point de vue
muséographique, elle ne doit pas être directe, trop intense
ni trop colorée. Pour répondre à ces contraintes, l’architecte a choisi une lumière diffuse et homogène renforçant
l’idée d’une « cité muséale ». Ainsi sont créées à l’intérieur
du musée les conditions d’éclairage extérieures.
Les statues, autrefois disposées dans la ville antique,
peuvent à nouveau être contemplées dans leurs conditions
initiales d’exposition. D’autre part, les baies vitrées, de
grandes dimensions, qui ouvrent sur la nature du côté du
Rhône, accentuent l’idée d’une continuité avec l’extérieur.
Un guide pour se déplacer
Dans le même temps, la lumière constitue le moteur de la
circulation.
Ainsi, le parcours chronologique commence dans une
atmosphère sombre pour s’orienter progressivement vers
la lumière. L’espace est ensuite baigné d’une lumière douce
et uniforme venant des sheds et des fenêtres hautes orientées vers le nord.
Dossier de presse MDAA -
9
Les collections
du “musée bleu”
Le musée départemental Arles antique,
reconnu pour la qualité de ses collections peut être
également perçu comme un musée de site car il met en valeur uniquement
des collections qui ont pour origine
la vil e et son territoire proche.
L’exposition est chronologique, mais l’essentiel des collections
appartenant à la période romaine, les œuvres
ont été disséminées en fonction de thématiques
reflétant la richesse du patrimoine arlésien.
L
e visiteur est accueilli par la sculpture funéraire
d’un lion daté du Ier siècle av. J.-C. qui provient
de l’Arcoule, près des Baux-de-Provence. Il ouvre
sur les sections de la Préhistoire et de la Protohistoire.
Les témoignages préhistoriques concernent essentiellement la période néolithique, particulièrement importante
dans notre région. Une vitrine et une maquette mettent en
valeur les hypogées d’Arles, longues allées couvertes creusées dans la molasse, datées de 2 500 à 2 000 av. J.-C. Elles
ont livré un matériel abondant et quelques pièces exceptionnelles comme un poignard en cuivre d’origine ibérique
ou une perle en or.
Si l’âge du bronze est peu représenté, la Protohistoire, qui
débute vers 700 et s’achève vers 50 av. J.-C. est nettement
plus riche au niveau régional. À Mouriès ont été produits
des cippes et des éléments d’architecture décorés de chevaux et de cavaliers. Cette période est marquée par la naissance de la ville d’Arles au VIe siècle av. J.-C. Quelques objets et la maquette du quartier extra-muros dit du « Jardin
10 - Dossier de presse MDAA d’hiver » permettent de percevoir l’importance de la cité
qui s’appelait alors Théliné (la Nourricière).
La naissance de la ville romaine est magnifiée par le portrait attribué à Jules César, l’homme qui a souhaité faire
d’Arelate une colonie.
Les sections suivantes présentent différents monuments
qui caractérisent la ville romaine : forum, théâtre, amphithéâtre, cirque, enceinte et arcs de triomphe.
Le théâtre a révélé de nombreuses sculptures depuis le
XVIIIe siècle, comme la statue colossale d’Auguste en semi
nudité héroïque qui décorait la niche centrale du mur
de scène, des danseuses de style hellénistique, un buste
d’Aphrodite, copie romaine d’un original grec classique et
des silènes. Quatre autels rappellent que le lieu de spectacle était dévolu à Apollon.
La section de l’amphithéâtre comprend essentiellement
un cippe élevé par un marchand de gladiateurs et surtout
la statuette d’un secutor, armé de son glaive tenant son
bouclier et dont le casque s’ouvre pour dévoiler le visage
du combattant.
La romanisation est introduite par un monument insigne,
le bouclier votif d’Auguste découvert après la seconde
guerre mondiale dans les cryptoportiques.
Le clipeus virtutis érigé sur le forum arlésien en 26 av. J.-C.
est une copie du bouclier en or qui avait été déposé dans la
curie romaine, hommage solennel du Sénat à l’empereur.
Les portraits de Gaius et de Tibère, provenant eux-aussi
des cryptoportiques sont certainement des productions
importées de Rome. Un fragment de chapiteau de pilastre
en marbre jaune montre un dauphin dont l’œil prend la
forme d’une comète. C’est une allusion à l’astre mentionné
par Suétone qui apparut dans le ciel à la mort de César.
La société et les notables sont évoqués par des inscriptions
relatant la carrière des honneurs de quelques citoyens. Une
vitrine permet de découvrir le monnayage frappé à Arles à
partir de 313 quand Constantin décida le transfert de l’atelier d’Ostie. Des émissions en or, en argent et en bronze ont
été réalisées jusqu’à la fin de l’Empire en 476.
L’armée est représentée par des reliefs et des inscriptions
de vétérans. Certains de ces soldats ont servi parmi les
prétoriens, corps habituellement réservé aux Italiens.
Dossier de presse MDAA -
11
Le pont de bateau connu par des auteurs classiques et
une mosaïque d’Ostie, n’a pu être évoqué que par une maquette. Celle-ci est accompagnée de bornes miliaires qui
jalonnaient les voies terrestres.
La vie économique est marquée par le fleuve qui a fait la
richesse de la ville, mais également par des témoins indirects de l’activité, des tuyaux d’adduction d’eau potable,
une meule de la meunerie de Barbegal, un sarcophage
montrant des Amours ramassant des olives, le couvercle
d’un autre sarcophage avec un berger gardant son troupeau ou encore une cuve arborant une scène de chasse et
des tambours de colonnes couverts de vigne présentant
un Amour vendangeur.
Arles était un port de passage pour les marchandises
venant de Méditerranée et devant aller vers le nord de la
Gaule et la Germanie. De nombreux objets témoignent de
l’importance de la cité durant tout l’Empire.
Le cadre de vie regroupe une abondance d’objets du quotidien, les céramiques, verres et vaisselle de métal que l’on
trouvait sur les tables ainsi que les terres cuites contribuant à la conservation des aliments et à leur cuisson.
Les lampes à huile servant à l’éclairage dont une très rare
lampe à vingt becs ou des lampes avec un décor figuré :
divinités, animaux, scènes érotiques…
Une partie du musée expose les mosaïques qui décoraient
les plus belles villas, notamment à Trinquetaille. Celle de
l’Annus-Aiôn datée de la fin du IIe siècle provient d’une salle
à manger. Le dieu du temps, inscrit dans la partie centrale
est entouré d’Amours qui symbolisent les saisons et de
quatre couples marins. Un riche bandeau placé à l’entrée
de la pièce représente l’ivresse de Dionysos. L’enlèvement
d’Europe ou Orphée charmant les animaux occupent le
centre d’autres pavements ayant orné des villas romaines.
Le panthéon romain est surtout présenté à travers des
petits bronzes provenant de lieux de culte privés alors
que les cultes orientaux, Isis et Harpocrate, Cybèle, Mithra
sont bien représentés. Une statue en marbre montre un
Aiôn autour duquel s’enroule un serpent figurant la course
du soleil dans le ciel. Des signes du zodiaque sont inscrits
entre chacun des anneaux formés par le corps du reptile.
Bijoux, jeux et jouets, écriture, clés et serrures, instruments de médecine qui participent de la vie quotidienne
des habitants, sont illustrés par de nombreux objets plus
ou moins riches ou habiles, reflets de la société qui formait
la ville portuaire.
12 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
13
Le monde funéraire est surtout fameux par les sarcophages provenant des nécropoles de la cité. Les rites de
la crémation ont cependant prévalu jusqu’au IIe siècle, des
urnes en verre, céramique, plomb et pierre témoignent
des pratiques, ainsi que des petits objets, essentiellement
des balsamaires contenant à l’origine des parfums.
Un couple de rang sénatorial, inscrit dans une coquille au
centre de la façade du monument, y avait été inhumé. Une
autre cuve évoque la remise de la loi à saint Pierre par le
Christ docteur alors que deux autres montrent le passage
de la mer Rouge par les Hébreux et l’armée de Pharaon
engloutie par les flots.
Les sarcophages païens sont peu nombreux et de provenances diverses. Un exemple du milieu du IIIe siècle provenant d’Attique porte sur sa cuve l’histoire de Phèdre
et Hippolyte sur deux faces et des scènes de chasse sur
les deux autres. Le défunt est sculpté sur le couvercle en
forme de lit.
La visite se termine par l’Antiquité tardive, époque durant laquelle la ville a connu une période de prospérité,
notamment sous Constantin, avant de devenir le chef-lieu
administratif et politique de la fin de la Gaule romaine, et
même l’ultime bastion de la romanité quand la ville est
prise par les Wisigoths. Un chapiteau byzantin en marbre
qui proviendrait de la basilique Saint-Étienne clôt la visite
du musée.
Les sarcophages chrétiens du IVe siècle sont une des richesses de notre institution. Le tombeau des époux, découvert en 1974 à Trinquetaille en compagnie de ceux de Marcia
Romania Celsa et de la chasse, est exceptionnel par sa taille
et ses trois niveaux de représentations de scènes de la Bible.
14 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
15
Les collections
du musée
par section
1.Préhistoire
Contexte historiq ue
Durant la Préhistoire, l’homme vit d’abord de chasse, de
pêche et de cueillette avant de s’installer dans des campements saisonniers.
Avec la sédentarisation des peuples, au Néolithique , l’agriculture et l’élevage font leur apparition et les premières
céramiques sont élaborées.
Vers -2 000, débute l’Âge du cuivre, ou Chalcolithique , période historique durant laquelle les techniques de la taille
de la pierre sont affinées et la production de céramiques
encore perfectionnée avec la mise au point de la céramique campaniforme.
16 - Dossier de presse MDAA Dans le musée
A la fin du Néolithique, la pratique des inhumations collectives se généralise mais alors que l’habitat reste constitué de
matériaux légers et périssables, certaines tombes construites
en dur atteignent des proportions monumentales.
Ainsi, les célèbres monuments de Fontvieille, connus sous
le nom « d’hypogées d’Arles » comptent-ils parmi les plus
grandes tombes mégalithiques d’Europe. Au nombre de
quatre, ces hypogées creusés dans le rocher et signalés en
surface par des tumulus de terre de forme circulaire, sont
constitués de longues chambres funéraires, recouvertes
de sept à huit dalles selon la taille.
Fouillées, ces tombes ont livré un mobilier varié témoignant d’une utilisation au Néolithique comme au Chalcolithique : des haches en pierre polie, des éléments de
parure mais aussi deux vases campaniformes à décor au
peigne, une perle et une plaquette en or perforée, un poignard en cuivre...
II.Protohistoire
Contexte historiq ue
Vers 600 av. J.-C., l’arrivée en Provence de navigateurs
grecs venus de Phocée en Asie Mineure marque un tournant majeur pour les populations indigènes. La fondation
par les Phocéens de la cité de Massalia, Marseille, entraîne
des conflits territoriaux entre les nouveaux occupants et
les populations anciennement installées. Elle favorise
néanmoins la prospérité, grâce au développement des
échanges économiques.
Pour la première fois, les communautés indigènes se
regroupent au sein d’habitats organisés, dans de véritables
villes qui adoptent les plans réguliers (ou orthonormés )
caractéristiques des cités grecques. Le mode de vie des
celto-ligures est ainsi bouleversé.
Dans le musée
Les textes anciens rapportent deux noms successifs pour
la cité préromaine : Theliné et Arelate. Theliné serait un
terme d’origine grecque signifiant « La Nourricière » et
Arelate, d’origine celtique, « l’habitat près des marais ».
Ces deux appellations montrent que la cité fut en contact
avec des cultures différentes.
La céramique d’origine grecque (céramique à figures
noires par exemple) retrouvée à Arles confirme les relations existantes, notamment avec les commerçants grecs
de Massalia.
Quelques indices archéologiques, comme un certain type
de vaisselle, révèlent l’accentuation de la culture indigène
dans la vie quotidienne.
Dossier de presse MDAA -
17
III.Haut-Empire
Contexte historiq ue
En 46 av J.C, Jules César fonde une colonie sous le nom de
Colonia Iulia Paterna Arelate Sextanorum. Des Romains, les
vétérans de la VIe légion, conduits par le général Tibérius
Claudius Néro, viennent habiter l’ancienne Arelate.
Sous les Flaviens , la ville connaît une période de prospérité
qui se traduit par une nouvelle étape de développement
urbanistique. Trinquetaille, un grand quartier périphérique
situé sur la rive droite du Rhône, se transforme quant à lui
en une vaste zone résidentielle, artisanale et commerciale.
Au IIIe siècle, les constructions publiques se raréfient mais
l’habitat privé s’étend jusque vers les années 260-275, moment où les quartiers périphériques des deux rives du Rhône sont sérieusement sinistrés.
Au IVe siècle, le rôle commercial, politique et religieux
d’Arles se renforce avec le transfert d’administrations impériales d’abord, puis de la préfecture des Gaules.
Assaillie par les Wisigoths, Arles tombe en 476...
Dans le musée
La colonie romaine d’Arles, fondée en 46 av. J.-C., se dote
sous Auguste d’un plan d’urbanisme, caractérisé par un
système de quadrillage dans lequel s’inscrivent les monuments publics.
Les rues sont organisées autour de deux axes principaux, le
cardo (nord-sud) et le decumanus (est-ouest).
Le forum, centre politique et religieux, le théâtre ainsi
qu’une enceinte donnent ainsi à la ville l’aspect d’une cité
romaine.
A la fin du Ier siècle, l’enceinte est en partie démolie afin de
permettre la construction de l’amphithéâtre.
Vers 150, le cirque romain est érigé le long du Rhône, à
l’extérieur des murailles.
En raison probablement des incursions barbares, Arles est
en partie détruite à la fin du IIIe siècle. Aux siècles suivants
la politique édilitaire reprend mais c’est sur le plan religieux
que l’aspect urbain change le plus. Au début du Ve siècle la
cathédrale est déplacée de la périphérie vers le centre et
au début du VIe siècle, saint Césaire fonde un monastère de
femmes dans la partie haute de la ville.
18 - Dossier de presse MDAA IV.Economie
Contexte historiq ue
« L’empereur ouvrit des routes et relia les diverses nations
par un tel commerce que les produits d’un lieu quelconque
semblaient appartenir à tous les pays »
Pline le Jeune. Panégyrique de Trajan
Dès la Protohistoire, Arles entretient des relations commerciales avec la cité grecque de Massalia (Marseille) mais
aussi avec d’autres ports du bassin méditerranéen.
Privilégiée par sa situation géographique en bordure du
Rhône et au carrefour de trois voies terrestres (via Domitia,
via Agrippa et via Aurelia), Arles développe davantage ses
réseaux commerciaux pendant la période romaine.
Véritable plaque tournante, Arles permet de distribuer les
productions agricoles ou manufacturées issues des terres
les plus lointaines de l’empire.
Dans l’Antiquité tardive, Arles est l’un des ports les plus
actifs de la Méditerranée
Dans le musée
Simple emballage destiné au transport et à la commercialisation des denrées alimentaires, les amphores jouent un
rôle important dans l’histoire de l’économie antique.
De formes variées, elles sont utilisées pour transporter des
liquides (vin, huile, garum, miel, ...) mais aussi des olives ou
des fruits.
Si l’amphore est destinée à recevoir un liquide, celle-ci est
préparée par un revêtement interne de résine ou de poix
garantissant son étanchéité. Une fois remplie, elle est
fermée par un bouchon de liège ou de céramique, surmonté
d’un opercule de chaux.
Des inscriptions sont parfois lisibles sur les parois.
Peintes ou estampillées, elles mentionnent le plus souvent
le produit, sa qualité, son poids, le nom du commerçant et
le lieu de production. Malheureusement pour les archéologues, elles mentionnent très rarement leur destination.
Une fois vidées, elles sont considérées comme un emballage jetable mais elles sont souvent réemployées : récipient
de stockage, réservoir d’eau douce, sépultures, ...
Dossier de presse MDAA -
19
VI. Rites funéraires
Contexte historiq ue
Dans le musée
Dans l’Antiquité, les pratiques funéraires des Romains
évoluent : au Ier siècle, la crémation est la plus pratiquée
tandis qu’au début du IIe siècle, l’inhumation commence à
s’imposer pour devenir peu à peu exclusive.
Quel que soit le rite employé, l’aspect de la tombe varie
selon le statut social du défunt :
Les cendres des plus pauvres sont recueillies dans des
urnes sommaires, et plus tard les corps sont abrités dans
des sépultures modestes : des amphores, des abris de
tuiles, des coffres en bois ou encore simplement des fosses
en pleine terre.
Dans l’Antiquité, les tombes sont souvent signalées par une
stèle. Celle-ci invoque les dieux familiaux (les dieux mânes)
et nous renseigne sur l’identité du défunt en mentionnant
son nom, ses titres lorsqu’il s’agit d’un personnage important, ainsi que le nom de ceux qui ont élevé la tombe.
Les plus riches, quant à eux, font déposer leurs cendres
dans des urnes précieuses. Par la suite, ils sont inhumés
dans des sarcophages souvent sculptés et placés parfois
dans des mausolées.
V.Mosaïques
Contexte historiq ue
La mosaïque est tout d’abord une technique permettant
de revêtir une surface plane ou courbe (sol, parois, voûtes,
colonne) qui met en œuvre des éléments distincts de
dimensions variables pris dans un mortier qui les fixe entre
eux à la surface à couvrir.
Constitués à l’origine de galets dans la Grèce antique
du IVe siècle av. J.-C., ces éléments prirent ensuite la
forme de petits cubes (les tesselles), de pierre, de terre
cuite, ou de pâte de verre. dans les pavements que l’on
désigne habituellement du terme d’opus tessellatum.
Dans le musée
En calcaire ou en marbre, ces « monuments », du verbe
latin monere, « se souvenir », jalonnent les grandes voies
de communication au sortir des villes, invitant le passant à
s’arrêter un instant, à commémorer le défunt et à méditer
sur le sort qui l’attend.
Le décor, s’il existe, s’adresse tout autant aux vivants. La
face est souvent ornée de représentations du défunt et de
sa famille, des instruments de travail évoquent le métier
exercé, et parfois des signes sculptés ou gravés complètent
le décor comme l’ascia, herminette ou petite pioche, symbole de consécration de la tombe.
L’opus sectile : pavement confectionné à l’aide de plaques
de marbre et d’autres pierres dures taillées selon diverses formes géométriques telles que carrés, rectangles,
losanges, hexagones, cercles, etc. A la richesse des formes
s’ajoute la polychromie des pierres.
Exemple : l’opus sectile, site de la Verrerie.
D’autres techniques ne sont pas présentes à ce jour dans
les collections du musée
L’opus vermiculatum qui est un opus tessellatum aux tesselles de très petites dimensions (inférieures à 5 mm) et
de formes variées épousant les contours du dessin, qualifié
parfois de véritable peinture de pierre.
Et l’opus signinum qui est un sol de mortier, à l’origine de
terre rouge ; par extension, sol de mortier de tuileau broyé,
normalement de couleur rouge, constituant une surface
lisse. Ce sol peut recevoir des incrustations de tesselles ou
de crustae (plaquettes de pierre de forme régulière).
Les collections du musée offrent un aperçu de deux techniques de mosaïque :
L’opus tessellatum : des tesselles - éléments taillés selon
une forme approximativement cubique, inférieurs à deux
cm de côtés - sont assemblées au moyen de mortier sur
les surfaces à couvrir selon des motifs géométriques et figurés. Cette technique va connaître une grande diffusion
à l’époque hellénistique puis dans tout l’empire romain.
Exemple : mosaïque de l’Aiôn.
20 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
21
VII. Antiquité tardive
VIII.Maquettes
Contexte historiq ue
Dans le musée
L’Antiquité tardive, période comprise entre le IVe et le VIe
siècle, est pour Arles un moment privilégié. Tandis que les
autres villes de la région connaissent des difficultés croissantes dès la fin du IIe siècle et pendant le IIIe siècle, Arles
semble avoir supporté la crise économique malgré une
destruction sérieuse de ses quartiers périphériques vers
260-275.
La renaissance se manifeste dès le début du IVe siècle avec
le règne de Constantin, comme en témoigne un nouveau
programme monumental urbain, l’installation en juillet 313
de l’atelier monétaire qui frappera jusqu’en 476 et la réunion du 1er Concile d’Occident en 314 sous la présidence de
l’évêque d’Arles.
La ville occupe une position clef sur les lignes de communication entre Rome et une Gaule progressivement aux
mains des Barbares. Cela explique le transfert, à la fin du
IVe siècle ou au tout début du Ve siècle, de la Préfecture
du Prétoire des Gaules repliée de Trèves et l’installation
de l’Assemblée des VII Provinces, qui fait véritablement
d’Arles le chef-lieu administratif et politique de ce qui reste
de la Gaule romaine.
Invité à emprunter une allée évoquant le célèbre site des
Alyscamps, le visiteur du musée découvre quelques uns
des monuments funéraires livrés par le sol des nécropoles,
arlésiennes.
Les sarcophages de marbre, païens ou chrétiens, se distinguent tant par leur richesse iconographique que par leur
qualité d’exécution. Ces pièces, destinées aux plus riches,
étaient souvent importées, d’Italie ou même de Grèce.
Les tombeaux étaient parfois transportés inachevés et
alors finis sur le lieu de destination afin de donner les traits
des défunts aux personnages figurés sur le couvercle.
Au IVe siècle, le décor de certaines cuves s’enrichit de
thèmes chrétiens qui viennent élargir le répertoire iconographique et témoigner ainsi du profond changement
intervenant dans le monde romain. Les sujets bibliques,
scènes de l’Ancien Testament, épisodes de la vie du Christ
notamment, constituent désormais une source d’inspiration nouvelle.
22 - Dossier de presse MDAA Les collections du Musée départemental Arles antique
sont organisées autour de quatorze maquettes, qui
facilitent la mise en contexte du mobilier archéologique
découvert dans certains grands sites.
Elles présentent :
- Arles au IVe siècle,
- Des monuments disparus (forum, cirque, pont
de bateaux, nécropole du cirque)
- Des monuments dont l’état de conservation rend difficile
l’interprétation (meunerie de Barbegal, théâtre)
- Des monuments en partie démontés (amphithéâtre,
thermes)
- Des monuments non accessibles (hypogée de la
montagne des Cordes, habitat préromain du jardin d’hiver)
- La reconstitution du chaland Arles-Rhône 3 en situation
de navigation.
Si des détails demeurent obscurs, une grande rigueur
scientifique a permis aux maquettistes d’intégrer
au réalisme de leurs maquettes les découvertes
archéologiques récentes.
Dossier de presse MDAA -
23
Hortus
Le jardin public
du musée !
Inauguré en 2010 et côtoyant les vestiges
antiques du cirque romain et le musée,
le jardin public Hortus se veut autant
un espace de jeux et de fêtes
qu’un lieu de découvertes du monde romain.
Formé d’espaces thématiques, il est un trait d’union
entre le centre ancien d’Arles et le musée,
qu’il prolonge de façon originale.
Un jardin d’inspiration romaine en forme
de cirque
Cette « fiction végétale » de plus de 6000 m² est une invitation à découvrir la civilisation romaine selon un point de
vue et des aménagements contemporains. Hortus est en
effet inspiré d’un texte de Pline le Jeune écrit il y a 2 000
ans qui détaille un jardin reprenant la forme d’un hippodrome (monument dédié aux courses de chars également
appelé « cirque »). Situé justement à proximité des vestiges du cirque romain, Hortus est à la fois une allusion au
texte et une manière de rappeler la présence de ce vaste
édifice disparu depuis la fin de l’Antiquité.
EQUAL ID2 porté par la CCIT Pays d’Arles, et a été réalisé
dans le cadre d’un chantier d’insertion*. Il a impliqué, aux
côtés du musée, l’établissement public local d’enseignement agricole des Alpilles de Saint-Rémy-de-Provence et
deux entreprises privées (Arkheïa et l’Esprit des jardins).
Plus de 30 ouvriers ont ainsi été formés aux travaux paysagers et ont ainsi contribué activement à la création de cet
espace public original. Il est aujourd’hui géré par le Conseil
général des Bouches-du-Rhône.
Un vaste chantier d’insertion
Le jardin Hortus a été imaginé en 2007 sur la presqu’ile
du cirque romain à l’occasion d’un vaste projet européen
*Ce projet a été soutenu par le Fonds social européen, l’Etat, la région
Paca, le département des Bouches-du-Rhône et la fondation Solidarité
Société Générale.
24 - Dossier de presse MDAA Plan du jardin
Hortus* est organisé à la façon d’un cirque et de ses principaux
ensembles : gradins (jardins thématiques), piste (pelouse de
promenade), spina **. Le parcours de visite alterne des lieux de
découvertes thématiques, des zones de détente et de repos et
des espaces de jeux basés sur des modèles antiques.
Le visiteur est invité à jouer selon les règles romaines et à rivaliser de stratégie et d’habileté aux échecs, jeux de balles, marelle
ou osselets...
Des kits à jouer comportant les pièces et règles de jeux proposés sont disponibles gratuitement à l’accueil du musée (contre
dépôt d’une pièce d’identité).
*Hortus : Mot latin désignant le jardin.
**Spina : Littéralement l’ « épine dorsale », désigne au centre de la piste de
l’hippodrome, le mur très peu élevé, mais large de plusieurs mètres, qui était
orné de bassins, de statues et d’obélisques.
Quelques chiffres :
6 700 m2
dont 3 000 m2
de pelouse promenade,
50 espèces différentes de plantes,
agrémentés de 18 0 mètres
de bancs
Dossier de presse MDAA -
25
Les services
du musée
La répartition des collections trouvées dans le Rhône
Le Rhône a livré une incroyable quantité d’œuvres et objets d’un grand intérêt. Mais il ne s’agit pas d’un ensemble
homogène, on trouve, en effet, des fragments d’architecture, des amphores, de la vaisselle fine, des éléments de
bateau, des monnaies ou encore de la tabletterie (peignes
et aiguilles en os). Une partie de ces pièces a rejoint la nouvelle aile du musée dans le parcours qui entoure le chaland
Arles-Rhône 3, mais beaucoup d’autres, afin de garder tout
son sens au parcours muséographique du musée doivent
intégrer des sections comme la romanisation, l’armée ou
les vitrines de la maison.
Un petit couple de gladiateurs en plomb gagnerait la vitrine
consacrée aux activités de l’amphithéâtre alors que la statue du captif et la Victoire en bronze accompagneraient la
romanisation.
Les glaives ayant conservé leurs fourreaux ainsi que le
casque de type étrusco-italique découvert au seuil de Terrin en 1969, seraient les éléments principaux d’une vitrine
qui devra être dévolue à l’armement tandis que des acquisitions récentes permettront de proposer une vitrine plus
didactique dévolue au monnayage d’Arles des IVe et Ve
siècles.
En effet, toutes les œuvres n’ont pas un rapport direct avec
le fleuve et ses activités, à commencer par l’exceptionnel
buste identifié à César, créateur de la colonie d’Arelate,
qu’il convient d’installer dans la partie consacrée à la création de la colonie romaine.
L’exceptionnelle verge d’ancre (4, 84 m de haut) qui a
peut-être servi à amarrer le pont de bateaux pourrait être
présentée près de la maquette de ce pont, ouvrage remarquable de l’Antiquité.
Parmi les céramiques et vases en métal, de nombreux
exemples seront intégrés dans deux nouvelles vitrines (en
lieu et place de celles dévolues au commerce dans l’actuelle présentation) consacrées à l’utilisation de ces récipients pour conserver et chauffer les aliments et leur destination sur la table romaine.
D’autres pièces prestigieuses comme les bas-reliefs des
Dioscures, la tiare de l’Artémis d’Ephèse ou la statuette
d’Esculape trouvés dans le Rhône ou la statuette d’Hercule
provenant des Saintes-Maries-de-la-Mer viendraient renforcer le secteur consacré à la religion et plus particulièrement les cultes traditionnels gréco-romains, moins bien
représentés actuellement.
Toute cette zone devrait d’ailleurs être révisée, des œuvres
de grande qualité sortant des réserves et des témoignages
de piété populaire venant s’ajouter aux œuvres déjà présentées.
26 - Dossier de presse MDAA Quasiment tout le musée sera touché par cet apport, une
tablette à écrire et des stylets en bois compléteront ainsi la
présentation d’un encrier et de stylets en os et en métal.
De même, des peignes et des bijoux gagneront la vitrine
dévolue à la parure.
Dossier de presse MDAA -
27
Le département
des
collections
Le service conservation
le rôle de la conservation est d’inventorier,
documenter, classer, conserver, étudier et
présenter le patrimoine du musée.
La conservation au cœur
du musée
La conservation des œuvres est au cœur des préoccupations de notre institution, c’est même la tâche fondamentale. Un objet qui a résisté au temps et qui entre au musée
doit pouvoir être transmis aux générations futures dans le
meilleur état possible.
Les pièces les plus importantes sont présentées dans les
salles d’exposition permanente où un contrôle de la température et de l’hygrométrie permet de présenter les
œuvres dans d’excellentes conditions, nécessité due à nos
collections qui comportent maintenant de nombreux objets en bois au premier rang desquels l’épave du chaland
Arles-Rhône 3 longue de 31 mètres.
Le département des collections du musée,
dirigé par un conservateur en chef, regroupe quatre services
complémentaires qui font la spécificité de notre institution :
conservation, restauration, archéologie et documentation.
c’est une chance de bénéficier des compétences de tant
d’acteurs différents. Cela permet, notamment, de suivre le
parcours de certains objets depuis leur découverte jusqu’à
leur présentation au public en passant par leur étude,
leur documentation, leur restauration et leur inscription
dans les registres d’inventaires.
28 - Dossier de presse MDAA Cependant, il arrive que certains chantiers livrent un matériel particulièrement abondant. Il faut alors choisir quelles
pièces peuvent rejoindre l’exposition permanente et décider de placer dans des réserves les autres.
L’une de ces réserves a notamment été équipée d’une
climatisation afin de suivre les normes en vigueur pour la
conservation de la verrerie, du métal et des objets en matériaux organiques, os, ivoire, cuir et bois. Les objets qui y
sont conservés sont accessibles aux scientifiques qui sont
nombreux à venir étudier les collections arlésiennes.
L’étude des collections
La conservation organise l’étude des collections. Chaque
objet, quelle que soit sa valeur ne peut intégrer les collections qu’après avoir été présenté devant la commission
régionale d’acquisition. Il reçoit ensuite un numéro d’inventaire. Le musée peut également recevoir des dépôts,
comme ceux effectués par le DRASSM suite aux nombreuses fouilles pratiquées dans le Rhône ou sur la côte.
Les objets doivent être préalablement identifiés. Les différentes fouilles réalisées à Arles, à terre ou dans le Rhône,
ont mis au jour des objets rares dont nous ne connaissions pas l’usage. Il a fallu établir des comparaisons avec
des pièces similaires conservées dans d’autres collections,
chercher des représentations montrant l’utilisation de ces
objets ou faire appel à des spécialistes.
Les rapports de fouille sont des éléments essentiels,
l’étude de la stratigraphie permettant de proposer une
datation des œuvres. Des analyses peuvent également
être pratiquées par des laboratoires publics et privés. Ces
études permettent de dater ou d’identifier les matières
composant un objet. C’est une aide souvent indispensable
dans la préparation des restaurations.
La documentation de chaque objet est composée de
dossiers d’œuvres qui conservent les documents originaux dans lesquels les objets sont mentionnés : rapports
d’étude et de restauration, reproductions utilisées dans
d’autres contextes, cartes postales, livres scolaires, études
diverses… Mais le plus important est le logiciel adopté par
le musée en 2002, destiné à l’inventaire des collections :
TMS (The Museum System). Il permet de joindre aux fiches
détaillées, des copies de tous les documents nécessaires à
la compréhension de l’œuvre : photographies, rapports de
fouilles, dossiers de restauration, notices de catalogues…
La conservation a pour mission prioritaire le récolement
des collections afin de répondre aux obligations de l’État.
Chaque objet est vu et documenté par rapport à l’inventaire. Son état est également observé afin de l’inclure dans
de futures campagnes de restauration.
L’étude des collections a déjà abouti à trois publications :
lampes à huile, sarcophages païens et verrerie. D’autres
sont en préparation, le chaland Arles-Rhône 3, plusieurs
volumes sur le matériel découvert dans le dépotoir qui
recouvrait l’épave, les médaillons d’applique, la sculpture
funéraire…
Ces ouvrages sont destinés à faire connaître nos collections. Un catalogue général des œuvres présentées dans
l’exposition permanente est à la disposition du public
depuis 1996. Profitant des connaissances nouvelles, il a
été révisé à chacune de ses rééditions en attendant une
refonte plus importante pour intégrer l’extension et les
œuvres qui y ont pris place.
Dossier de presse MDAA -
29
L’exposition des œuvres
La présentation des collections est un enjeu important
car il ne s’agit pas seulement d’offrir des œuvres à la seule
délectation des connaisseurs. Il faut fournir au plus grand
nombre les données nécessaires à leur compréhension,
au moyen d’une présentation qui les mette en valeur.
Dès la conception du programme muséographique, l’exposition des œuvres a été pensée comme celle qui prévaut
dans un musée de beaux-arts avec des espaces aérés et un
circuit qui laisse le plaisir au public de déambuler parmi les
thèmes retenus dans le projet muséographique. L’extension a été pensée de la même manière, comme une continuité du projet initial. Il a fallu faire des choix parmi les très
nombreuses pièces conservées au musée. De nombreux
objets, parmi les près de trois mille qui ont été inventoriés,
sont demeurés en réserve afin de montrer des ensembles
cohérents.
La diffusion
des connaissances
La médiation est essentielle pour le musée car il s’agit de
transmettre un contenu scientifique de qualité, accessible
aux divers visiteurs. Il ne s’agit plus seulement de disposer des cartels sommaires et d’organiser des visites avec
un conférencier. Des fiches de salles ou des explications
supplémentaires sont proposées à certaines occasions. La
30- Dossier de presse MDAA conservation joue pleinement son rôle dans la transmission des données entre les différents services du musée.
La conservation au centre
d’un réseau
La conservation entretient des liens étroits avec de nombreux organismes, musées et centres de recherche qui lui
apportent une aide importante dans la réalisation de ses
missions. Des partenariats ont été signés avec le musée du
Louvre, le CNRS et l’INRAP.
Des échanges fructueux ont été organisés avec le Louvre,
des œuvres, mais également des expositions ont été reçues à Paris et à Arles. Le centre Camille Julian d’Aix-enProvence est une pépinière de chercheurs dont beaucoup
viennent à Arles étudier les collections. Une aide sérieuse
a été apportée dans l’étude architecturale du chaland
Arles-Rhône 3. La convention qui nous lie à l’INRAP prévoit
notamment que les services du musée puissent apporter
leur aide lors des fouilles organisées sur le territoire de la
commune. En contrepartie, des objets peuvent rejoindre
l’exposition permanente du musée.
Au fil des années, d’autres chercheurs, français et étrangers, ont été sollicités pour améliorer les connaissances
des collections arlésiennes. Les résultats mis à la disposition du public résultent de l’ensemble de ces bonnes volontés.
La restauration
Les interventions d’urgences
Ces restaurations concernent essentiellement les matériaux issus de fouilles archéologiques récentes, terrestres
et subaquatiques, qui risquent de s’ altérer fortement et
définitivement si aucune action n’ est entreprise rapidement. Tous les matériaux ne sont pas concernés, ceux qui
présentent les risques les plus importants d’ altération
sont le verre et le métal issus des fouilles terrestres.
Les travaux subaquatiques permettent de remonter également du bois, un matériau omniprésent dans les civilisations de l’Antiquité mais qui est quasiment absent des
musées archéologiques du fait de sa fragilité. Sorti de son
contexte et s’ il n’est pas traité, le bois se déforme inexorablement. Une résine est appliquée qui, en prenant la place
de l’eau, permet de sauvegarder l’apparence de l’ objet.
Outre le chaland Arles-Rhône 3, des centaines d’ objets,
représentatifs de l’activité du port ou de la vie quotidienne
ont été traités avant d’être présentés au public.
Dossier de presse MDAA -
31
Le fonds ancien du musée
Des efforts très importants ont été accomplis pour restaurer les très nombreuses œuvres des collections découvertes anciennement. Le verre, le métal et une grande
partie des céramiques ont été traités pour l’ouverture du
musée en 1995 ou sont fortement avancés. Une étude,
conduite sur plusieurs années, a permis de vérifier l’ état
de tout le lapidaire du musée et une programmation des
interventions a pu être planifiée.
Cette sélection des œuvres ne nous empêche pas de bouleverser l’ ordre des programmes quand des découvertes
exceptionnelles sont réalisées. Les équipes de restaurateurs profitent régulièrement de ces mises au point pour
préparer leurs campagnes. L’attention porte maintenant
sur le médaillier, riche de plusieurs milliers de monnaies.
Les études et les expositions
Nous devons tenir compte de demandes éventuelles en
rapport avec les activités développées par le musée ou
d’autres institutions. Des études scientifiques sur nos collections sont régulièrement menées par des chercheurs,
il faut alors prévoir de rendre accessible des objets issus
des chantiers de fouille. Les monnaies sortent généralement concrétionnées et sont donc illisibles. Pourtant, la
numismatique peut être d’une grande aide dans la datation d’une strate archéologique ou pour connaître la circulation des marchandises dans l’Antiquité.
Les catalogues des collections requièrent la restauration
des œuvres. Les lampes à huile, les sarcophages païens
et la verrerie ont déjà été publiés par des spécialistes,
d’autres sujets sont actuellement étudiés comme la sculpture funéraire ou les médaillons d’applique.
Certaines œuvres nécessitent de légères restaurations ou
« refixages » afin de supporter le transport sans risques
lors d’une demande de prêt par d’autres institutions pour
des expositions temporaires.
32 - Dossier de presse MDAA Le but des restaurations
La première mission de la restauration est la préservation
des témoignages insignes légués par l’Antiquité. Cependant, si des interventions peuvent redonner à une pièce
un aspect proche de celui qu’elle avait dans l’ Antiquité, la
conservation préventive, en offrant les meilleures conditions de conservation, permet à une œuvre de gagner une
stabilité nécessaire à sa présentation.
Des interventions s’ avèrent également nécessaires pour
permettre le dessin d’un verre ou d’une céramique, découvrir d’éventuels motifs sur une boucle en bronze, lire une
monnaie ou rendre à une statue un peu de son lustre. Les
sculptures découvertes dans le Rhône, par exemple, présentaient des séries de taches qui rendaient parfois leur
présentation difficile.
En liaison avec les conservateurs, les restaurateurs ont travaillé à réduire l’ importance des taches sur ces marbres
et ces calcaires et a trouvé un équilibre permettant leur
lecture par le public.
Des découvertes sont également réalisées lors des restaurations. Le dégagement des yeux des chiens de mer qui
ornent les anses d’une amphore en bronze du début du
Ier siècle découverte dans le Rhône en 2005 ont montré
qu’ ils étaient en argent.
Une très patiente restauration a permis de faire ressortir
d’une façon magistrale la dorure qui couvre la Victoire en
bronze remontée du fond du fleuve en 2007.
Les expositions
Le musée bleu est fréquemment sollicité par d’ autres institutions culturelles pour prêter ses collections. Une majorité de ces emprunteurs est constituée de musées d’archéologie français, mais il est n’est pas rare que les objets
arlésiens voyagent en Europe, voire même au-delà.
Le musée emprunte également des collections à divers établissements pour mener à bien ses propres projets d’ expositions, fruits de l’activité de l’ensemble de ses équipes.
On peut noter qu’un partenariat signé avec le musée du
Louvre (département des antiquités grecques, étrusques
et romaines) favorise les échanges de tous ordres et facilite notamment les perspectives de prêt.
La gestion des prêts est constituée de multiples étapes
permettant aux musées prêteurs et emprunteurs de se
mettre d’ accord sur les modalités de leur collaboration.
Ainsi, les premières prises de contact ont lieu généralement des mois avant l’ ouverture d’ une exposition, voire
même plus de deux ans à l’avance pour certains projets
d’ envergure.
Outre des échanges de documents administratifs, cette
première phase est l’ occasion d’ anticiper les conditions
d’ exposition des œuvres, notamment du point de vue de
leur conservation. Par la suite, l’ organisation des emballages et des transports intervient en lien direct avec des
entreprises spécialisées dans le transport des œuvres
d’art.
Véritables discours en images, les expositions constituent
des mises en scène des collections dont la création est
confiée à des scénographes. La construction des dispositifs
de présentation (cimaises, vitrines, textes de présentation,
cartels, lumières…) occasionne un chantier complexe que
le musée doit coordonner avec l’installation des œuvres.
également assuré en interne au musée. Travail de longue
haleine, il nécessite la réunion de textes, bien sûr, mais
également la commande de nombreuses illustrations. Ces
ouvrages permettent de garder la trace du travail scientifique mené par les agents du musée.
Les réserves
Le musée départemental Arles antique comprend trois espaces de réserves, chacun d’eux permettant le stockage
des collections non présentées dans les salles d’exposition
permanente.
La première réserve contient les collections de faible encombrement et celles particulièrement fragiles (bois, métaux, verre, os…). Une climatisation autonome permet de
réguler précisément le climat de cette salle afin de préserver au mieux ces collections très sensibles.
La deuxième réserve est dédiée au stockage des collections lapidaires : plaquages de marbre, sarcophages y côtoient stèles et éléments statuaires.
La dernière réserve renferme essentiellement le dépôt
de fouilles du musée, constitué de quelques milliers de
caisses et boîtes contenant le produit des diverses fouilles
archéologiques (terrestres ou subaquatiques) réalisées sur
le territoire arlésien depuis un siècle.
Au total, ce sont près de 15 000 objets ou ensembles d’objets qui sont conservés dans les réserves. Loin d’être inaccessibles, ces collections sont gérées au quotidien par le
service Conservation, étudiées et publiées par des chercheurs et prêtées à d’autres musées.
Le suivi de la production de publications grand public ou
de catalogues spécialisés dans le cadre des expositions est
Dossier de presse MDAA -
33
La conservation préventive
La conservation préventive est une discipline récente qui
consiste à agir sur l’environnement des collections - et
non sur les collections elles-mêmes - afin de préserver au
mieux ces dernières.
Il s’agit notamment :
- d’utiliser des matériaux chimiquement neutres au
contact des objets (afin d’éviter toute interaction). Les collections de petits objets (céramiques, verres, tabletterie…)
ont ainsi bénéficié d’une campagne de conditionnement
sur mesure en mousse de polyéthylène ;
- d’adapter les mobiliers de stockage, en réserve comme
en exposition ;
- de veiller à maintenir un climat constant adapté à la nature des objets ;
- d’organiser le ménage des locaux, la poussière étant un
facteur de détérioration en lui-même et pouvant également attirer des insectes ;
- d’inspecter régulièrement les collections afin de repérer
tout début d’altération.
Grâce à la prévention, de graves dommages peuvent être
évités et, ainsi, le patrimoine confié au musée pourra être
transmis intact aux générations futures.
L’inventaire informatisé
des collections
L’ inventaire est un acte obligatoire quand il s’agit de
conserver des collections patrimoniales. C’ est également
un critère nécessaire pour l’agrément d’un musée au titre
des Musées de France.
C’ est une liste exhaustive, qui concerne l’ensemble des
collections acquises par les musées ou qui y sont déposées. Il a pour but d’ en assurer la conservation administrative.
Il est une référence obligatoire pour l’ étude et l’ identification des objets et permet de gérer les collections. De
plus, l’ inscription d’ un objet à l’ inventaire induit son entrée dans le domaine public et garantit alors son inaliénabilité et son imprescribilité.
L’ inventaire est réalisé sur une base de données informatique, à partir des documents d’ acquisition de l’ objet et/
ou des rapports de fouille.
Les dix-huit rubriques essentielles de données - définies
dans l’arrêté du 25 mai 2004 fixant les normes techniques
relatives à la tenue de l’inventaire - sont renseignées dans
le logiciel The Museum System (TMS). À ces champs minimaux que sont le numéro d’inventaire, la dénomination
(titre/typologie), la description physique, les mesures, les
matériaux, la datation, le mode d’acquisition, l’auteur, la
34 - Dossier de presse MDAA provenance du bien… s’ajoutent un inventaire photographique, une documentation liée au contexte archéologique et à l’histoire de l’objet, la possibilité d’intégrer une
infinité d’informations issues de parutions et d’archives
ainsi qu’un stockage de toutes les opérations de conservation préventive et de restauration dans les 800 champs
que possède la base TMS.
Très complète, la base du musée autorise la gestion quotidienne de plus de 20 000 fiches et possède plusieurs
modules annexes, liés directement aux fiches d’inventaire,
permettant également de gérer les informations relatives
aux expositions, à l’administration des prêts, à la bibliographie et aux sites de fouille d’où est issue la majorité des
collections du musée.
Dossier de presse MDAA -
35
Présentation
du service conservation
Alain Charron : chef du département des collection/
adjoint au directeur
Aurélie COSTE : régisseuse des collections, chargée de
la conservation préventive.
Valérie CLÉNAS : assistance à la régie des collections.
Soizic TOUSSAINT : chargée de l’inventaire et de la documentation des collections, administratrice de la base
de données des collections.
Jessy RUIZ : chargée de l’administration des collections,
des prêts d’œuvres et des éditions des publications.
PRESTATAIRES DE SERVICE
En plus de ses agents, le service a recours aux compétences de prestataires spécialisés afin de mener à bien
ses missions fondamentales. A la suite de procédures
d’appel d’offres, ces prestataires sont présents à nos
côtés depuis 2005.
Société IBM Conservation, spécialiste en conseil pour
la conservation préventive : assistance au récolement,
missions de conditionnement, chantier des collections.
Société Grahal, spécialisée en ingénierie documentaire : assistance à l’administration de la base de données, à l’inventaire et au récolement.
La numérisation
des collections
Dans un contexte de demandes croissantes d’un accès
virtuel aux collections, le service Conservation procède
actuellement à la mise en ligne des collections du Musée
départemental Arles antique.
Après une première phase de travail d’une durée de près
d’une année, une version interne a été installée sur l’intranet du musée, afin d’être accessible à tous ses agents pour
des opérations de consultation.
Le site web dédié sera une interface du logiciel de gestion
des collections The Museum System (TMS) qui propose
un accès aux collections du musée, avec de nombreux
champs de recherche, mais aussi des propositions de sélections autour des collections, une mise en valeur des
événements ainsi qu’un accès privilégié et sécurisé pour
les scientifiques travaillant sur les collections non publiées
ou le dépôt de fouilles.
36 - Dossier de presse MDAA Afin de proposer un outil le plus complet possible, un
chantier d’harmonisation et de documentation de la base
de données TMS a été lancé depuis février 2012.
Le récolement
Le récolement est une obligation légale et réglementaire (loi 2002-5 du 4 janvier 2002 relative aux musées de
France) renforcée par des textes réglementaires et d’application (dont l’arrêté du 25 mai 2004 relatif au récolement).
Tous les dix ans, il consiste à vérifier sur pièce et sur place,
à partir d’un bien ou de son numéro d’inventaire, la présence du bien dans les collections, sa localisation, l’ état
du bien, son marquage et la conformité de l’ inscription
à l’ inventaire avec le bien ainsi que, le cas échéant, avec
les différentes sources documentaires, archives, dossiers
d’œuvres ou catalogues.
La date de fin du récolement est fixée par circulaire à fin
juin 2014 au plus tard.
Le service Conservation a mis en place un protocole et des
outils informatiques afin de faciliter les opérations de récolement. Après une phase de test en 2011, un binôme
d’ agents récoleurs, spécialisés en conservation préventive, a été mis en place dès juin 2012 avec un prévisionnel
de 5 000 objets récolés par an.
Les acquisitions
César ont été déposés par l’Etat.
Le musée reçoit également des dons. Parmi les pièces
offertes ces dernières années figure un fragment de cuve
de sarcophage portant l’image d’un cheval de course.
Notre institution acquiert des œuvres auprès de particuliers, d’antiquaires ou lors de ventes aux enchères. Depuis
une quinzaine d’années, les efforts ont particulièrement
porté sur les monnaies frappées par l’atelier d’Arles entre
313, date du transfert de l’atelier d’Ostie à Arles, et 476,
chute de l’Empire romain. Plus d’un millier de pièces en or,
argent et bronze ont ainsi rejoint le médaillier du musée.
Le musée reçoit chaque année toutes sortes d’objets archéologiques provenant d’Arles et de sa proche région. Ils
émanent de fouilles organisées par le musée ou d’autres
organismes : INRAP, DRASSM, CNRS… C’est ainsi que des
caisses de tessons ou des mosaïques ont intégré les collections, ou alors qu’un captif en bronze et la tête dite de
Dossier de presse MDAA -
37
Musée du Louvre. Traitement de restauration de la mosaïque des Amours et Dauphins
(© 2012Acrm-MDAA).
Année de l’Algérie en France. Restauration/formation
pour les musées algériens (© 2003Acrm-MDAA).
Présentation
du service restauration
tél. : 04 13 31 51 10 (atelier)
tél. : 04 13 31 51 41 (atelier)
fax : 04 13 31 51 37
mél : [email protected]
Responsable de l’atelier de conservation
et de restauration : Patrick Blanc.
Effectif de l’atelier : 7 personnes restaurateurs
Marie-Laure Courboulès, Patricia Jouquet
Aurélie Martin, Ali Aliaoui, Hafed Rafaï
Michel Marque, Gilles Ghiringhelli
Objectifs
Conservation et restauration de pavements
et de mosaïques antiques.
g
Conservation préventive et maintenance
collections préservées en musées ou sur les sites.
g
Formation de restaurateurs français et étrangers, par
des stages à l’atelier ou lors de missions de coopération
principalement menées dans le bassin méditerranéen.
g
Le service restauration
Historique
L’atelier de conservation et de restauration a été créé en
1992 au sein du musée départemental de l’Arles antique.
Il est spécialisé en matière de conservation préventive, de
restauration et de présentation du patrimoine mosaïstique
antique. De renommée internationale, l’atelier est sollicité
tant en France qu’à l’étranger pour la protection et la sauvegarde de pavements antiques conservés en place dans
des sites archéologiques ou dans des musées.
De plus, l’atelier intervient également pour l’entretien des
collections du musée départemental de l’Arles antique et
lors d’expositions temporaires présentées à Arles.
Son équipe assure la médiation de ses activités scientifiques auprès de publics scolaires et adultes sous forme
de visites, de conférences, d’expositions temporaires, de
films…
L’Atelier participe en tant qu’institution spécialisée au développement de la recherche sur la conservation et sur la
connaissance des mosaïques antiques. Ses travaux sont
communiqués lors de colloques et de séminaires et par
le biais de publications spécialisées. Il s’inscrit ainsi dans
la dynamique de formation, de coopération culturelle et
d’échanges qui se développe tout autour de la Méditerranée.
Action pédagogique et valorisation auprès d’un large
public jeune et adulte (scolaire, universitaire, grand public) des principes de sauvegarde et de conservation du
patrimoine archéologique à partir des travaux effectués.
g
Thèmes de travaux
et de recherche
Expertises et diagnostiques des collections de mosaïques
conservées dans les musées ou découvertes sur les sites
archéologiques.
g
Conservation préventive, maintenance des pavements
sur les sites archéologiques, traitement de consolidation,
protection, « réenfouissement », présentation au public,
prélèvement s’il n’y a pas de garantie de préservation.
g
Conservation et restauration des mosaïques, entretien
et mise en valeur des collections dans les musées, reprise
de restaurations anciennes (« dérestauration »), transfert
sur nouveau support, présentation au public.
g
Mosaïque de la Méduse, traitement de restauration. Collection du MDAA (© 2008Acrm-MDAA).
Formation d’équipes spécialisées à la conservation préventive, la maintenance et la restauration des mosaïques
lors de missions de coopération.
g
Collaboration avec les formations universitaires françaises et étrangères spécialisées dans la conservation des
biens culturels.
g
38- Dossier de presse MDAA Mosaïque d’Aiôn, détail. Collection du MDAA (© 2004Acrm-MDAA).
g
Accueil de stagiaires français et étrangers.
g Collaboration avec les équipes de recherche du CNRS et
avec les laboratoires de recherche spécialisés dans l’étude
des mosaïques et des matériaux.
g Collaboration avec les écoles et instituts archéologiques
français à l’étranger, les services de coopération culturelle
des Ambassades de France.
g Coopération avec des institutions étrangères spécialisées dans le domaine de la conservation des biens culturels.
Participation et organisation de séminaires internationaux sur la conservation des pavements antiques.
g
g Participation et élaboration d’expositions présentant les
travaux effectués.
g
Information, accueil et diffusion auprès du grand public.
Dossier de presse MDAA -
39
Le service
Archéologique
Le service archéologiq ue du musée
départemental Arles antiq ue,
dont l’origine remonte à 1975,
est constitué d’une équipe de trois
archéologues permanents.
Un quatrième chercheur a été recruté
de 2011 à 2013 dans le cadre de l’opération
Arles-Rhône 3. Le service participe
à des fouil es archéologiq ues, contribue
à la recherche scientifique et diff use
ses informations auprès du public.
Mosaïque de la Méduse, traitement de restauration.
Collection du MDAA
(© 2008Acrm-MDAA).
Coopérations culturelles
L’Atelier mène des opérations de conservation in situ ou dans les musées en étroite collaboration avec les équipes
locales des pays du pourtour méditerranéen. Ainsi, l’Atelier est il intervenu en Albanie, Algérie, Egypte, Espagne, Grèce,
République de Macédoine, Serbie, Slovénie, Tunisie, Turquie et dans les Territoires autonomes palestiniens.
Dans le cadre d’appels d’offre, il intervient aussi par des restaurations réalisées pour les musées et sites archéologiques
en France (Musée du Louvre, musées d’Alès, Apt, Fréjus, Orange, musée d’Histoire de Marseille…). L’Atelier est ainsi un
outil important de la coopération culturelle entre institutions françaises.
Principales méthodes et techniques mises en œuvre
Les traitements mis en œuvre varient selon l’état de conservation des pavements et les choix de préservation et de
présentation au public. Ils suivent les principes qui président à la conservation et la restauration des biens culturels
dans le respect de l’intégrité du document archéologique (conservation préventive, conservation in situ, traitement
de nettoyage, traitement de consolidation, traitement des lacunes, transfert sur nouveau support, « dérestauration »,
documentation, présentation au public). Les interventions menées in situ répondent aux mêmes exigences et, dans le
cas de missions à l’étranger, sont menées dans le respect du cadre culturel et traditionnel du pays en développant des
solutions locales.
Délos, Grèce.
Coopération avec l’Ecole
française d’Athènes pour
la conservation in situ
des pavements
de la Maison de Fourni
(© 2010Acrm-MDAA).
40 - Dossier de presse MDAA Fouilles
Sur le terrain, c’est-à-dire à travers l’ensemble du territoire
urbain d’Arles, l’équipe archéologique dirige ou participe à
des fouilles programmées et intervient dès que nécessaire
dans le cadre de fouilles d’urgence. Les opérations d’archéologie préventive, pour leur part, sont dirigées par des
organismes agréés extérieurs au musée (INRAP, Archeodunum, HADES…). Grâce à une convention signée avec
l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques
préventives), les archéologues du musée sont associés à
certaines opérations d’archéologie préventive.
L’équipe du musée d’Arles a dirigé des opérations archéologiques d’envergure aussi bien en milieu terrestre que
subaquatique. La dernière en date, la plus médiatique, a
porté sur la fouille programmée du chaland Arles-Rhône 3.
Mais les fouilles terrestres ont également livré depuis des
décennies leurs lots de surprises : un cirque et sa nécropole attenante, une cour à portiques à l’emplacement du
cimetière de Trinquetaille, des thermes sur l’Esplanade
Charles de Gaulle, mais également de nombreuses maisons aux sols mosaïqués…. Si la majorité des mosaïques
mises au jour ont été conservées in situ (crédit Agricole,
Dossier de presse MDAA -
41
Présentation
du service Archéologie
David Djaoui > archéologie subaquatique
étude céramologique
Tél. 04 13 31 51 47, [email protected]
Alain Genot > archéologie terrestre – médiation
Tél. 04 13 31 51 49, [email protected]
Marie-Pierre Rothé > archéologie terrestre
documentation et publication
Tél. 04 13 31 51 50, [email protected]
office du tourisme, Jardin d’Hiver…) certaines d’entre elles
ont été prélevées et restaurées par le service restauration
du musée telle la magnifique mosaïque de l’Aïon mise au
jour dans le quartier de Trinquetaille sur le site de la Verrerie et exposée dans les collections.
Outre ces chantiers majeurs, d’autres opérations archéologiques dites d’urgence ont été réalisées en corrélation
avec des travaux menés au sein de la ville et ont révélé des
vestiges capitaux pour la compréhension de l’urbanisme
antique. On ne signalera ici que les découvertes marquantes les plus récentes : portion de voie romaine dégagée en 2009 dans la rue de la Calade, niveaux d’occupation
du VIe siècle observés au sein du théâtre antique, portion
de rempart de l’Antiquité tardive dans la rue du Cloître ou
encore du plus grand chapiteau jamais découvert en Gaule
qui devait mesurer 1m70 de hauteur.
Recherche
Rapports de fouille
Les archéologues réalisent des rapports pour chaque opération. Le « rapport de fouille archéologique » est le document primaire, produit par celui ou celle qui a conduit
scientifiquement l’opération archéologique. Quelle que
soit la période ou le contexte de réalisation, ce rapport ne
traite, par définition, que d’une seule opération archéologique. Premier témoignage de ce qui a été mis au jour, il
livre un descriptif détaillé des vestiges et il est à la base de
toutes les études et publications qui suivront.
Les rapports sont tous consultables au service archéologique du musée mais également au Service régional de
l’Archéologie à Aix-en-Provence. La consultation des documents doit être justifiée et s’effectuer dans le respect des
dispositions du code de la propriété intellectuelle. Ainsi les
reproductions sont-elles autorisées pour un usage privé,
42
- Dossier de presse MDAA à fin de citation justifiée par la mention de la source ou
encore à des fins exclusives d’illustration dans le cadre
de l’enseignement et de la recherche. Ces utilisations ne
peuvent en aucun cas donner lieu à une exploitation commerciale.
Publications
En sus des rapports d’opérations qui sont des rapports
administratifs, les archéologues réalisent des publications
scientifiques et des ouvrages destinés au public. La liste
des publications se trouve à la fin de cette note.
Programmes de recherche
Le service travaille avec l’ensemble des acteurs de la recherche (universités, CNRS, INRAP, DRASSM, DRAC, SRA,
collectivités territoriales, service du Patrimoine de la ville
d’Arles…) pour contribuer à une meilleure connaissance
du patrimoine antique arlésien. Il participe à des colloques
nationaux et internationaux, contribue à des projets collectifs de recherche ou travaille en collaboration avec des
laboratoires dans des domaines spécifiques qui nécessitent une expertise particulière.
On citera ici notamment la participation des archéologues
du musée à certains programmes de recherche du centre
Camille Jullian (UMR 7299), laboratoire d’archéologie méditerranéenne et africaine de l’Université d’Aix-Marseille,
du CNRS et du Ministère de la Culture :
Partenariats
Sabrina Marlier > responsable de l’opération
Arles-Rhône 3
Tél. 04 13 31 51 56, [email protected]
Afin d’optimiser la recherche des relations de partenariats
ont été mises en place avec notamment la création de
conventions récemment actées avec l’INRAP et le Centre
Camille Jullian d’Aix-en-Provence.
Médiation et exposition
Le service archéologique participe et organise des
activités de médiation culturelle : mise en place de sorties
archéologiques sur divers sites du territoire des Bouchesdu-Rhône, visite des chantiers de fouille en cours, contrôle
scientifique du festival Arelate, prise en charge du commissariat de certaines expositions temporaires, participation à l’élaboration des catalogues et aux publications des
fouilles…
- Topographie urbaine des villes de Gaule Narbonnaise
(coordination Marc Heijmans)
- La mer : navires, espaces portuaires, ressources et
échanges (coordination Michel Bonifay,
Myriam Sternberg)
- Techniques, économies et sociétés
(coordination M. Bonifay)
Dossier de presse MDAA -
43
Le centre de documentation du musée
Le Musée départemental Arles antique abrite en son sein une bibliothèque spécialisée dont le fonds est constitué de
plus de 7 000 ouvrages, 8 000 périodiques, environ 3 000 tirés à part ainsi que des dossiers d’œuvres relatifs aux collections conservées par l’institution.
Ils traitent de l’Histoire, de l’art et de l’archéologie depuis la Préhistoire jusqu’au Haut Moyen-âge, mais d’autres sujets,
plus professionnels sont abordés : médiation culturelle, droit et administration des musées, restauration des œuvres,
études scientifiques des objets…
Les collections d’ouvrages ont été constituées progressivement via des dons (fonds Coupry et Latour, chercheurs et
personnels du musée) et sont constamment enrichies par le biais d’achats et d’échanges avec d’autres institutions afin
de constituer un outil de travail permanent pour les différents services qui composent l’établissement (service éducatif,
conservation, laboratoires d’archéologie et de restauration des mosaïques, service de la communication), les chercheurs
et les étudiants venant de l’extérieur ; l’ensemble des documents peut également être mis à la disposition du public, sur
rendez-vous, pour une consultation sur place uniquement.
Horaires de la bibliothèque : du lundi au vendredi, de 8h à 16h.
Personne à contacter : Lorène Linarès-Henry
au 04 13 31 51 46
[email protected]
Consultation sur place et sur rendez-vous.
44 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
45
Le département
Le département
des
Publics
des publics
Faire vivre le musée toute l’année auprès de ses publics, offrir un accueil
de qualité, une programmation audacieuse, riche et diversifiée,
en liaison avec toutes les spécialités de l’archéologie...
Telles sont les missions du département des publics.
Présentation
Ce département assure toutes les fonctions liées au volet
« diffusion » du musée. Plus concrètement une équipe de
21 personnes remplit les missions d’accueil des visiteurs
(sur site, au téléphone), de gestion de la boutique, de
médiation culturelle à travers une riche programmation
destinée à tous les publics.
Le musée vit ainsi toute l’année avec de très nombreuses
propositions (plus de 500 rendez-vous par an) qui touchent
aux collections du musée et à ses expositions temporaires,
aux services scientifiques du musée qui alimentent sans
cesse de nouvelles offres. Ce travail est aussi imaginé en
lien avec un riche réseau de partenaires institutionnels et
associatifs et avec de nombreux intervenants extérieurs
issus du monde l’ éducation, de la recherche et des Arts.
C’est dans ce cadre que le musée s’inscrit pleinement
dans la dynamique de son territoire et que les nombreux
festivals (musique, photographie, théâtre, danse, reconstitutions historiques...) trouvent dans les collections du musée un cadre et une résonance unique.
Le musée est aussi soucieux d’ être accessible au plus grand
nombre en consacrant une grande partie de ses efforts à
l’ accueil des publics qui sont les moins présents dans les
institutions culturelles ou ceux dont la situation de handicap
peut constituer un frein important à la fréquentation.
Une médiation entre hier
et aujourd’hui
Vous avez dit médiation ?
L’objectif de la médiation est de mettre en relation et de
construire un dialogue entre les objets archéologiques, le
savoir scientifique et le public quel qu’il soit.
Le médiateur est en quelque sorte un passeur, dont la
mission première est de faciliter l’accès pour tous aux collections permanentes, expositions temporaires, activités
scientifiques et archéologiques, au moyen d’outils didactiques, de propositions de visites et de projets sur le long
terme.
De nombreux évènements et créations ouverts
à de nouveaux publics
Le domaine du spectacle vivant introduit des temps de
partage et d’interrogation inhabituels, extraordinaires…
et « vivants ». Il s’inscrit dans une nouvelle forme d’action
culturelle que développe le service de médiation en permettant d’introduire dans nos activités des disciplines et
des domaines artistiques très variés, pour répondre aux
attentes des publics aux pratiques de plus en plus hétérogènes.
Au final c’est l’idée de proposer une autre manière de voir,
de visiter, de découvrir les collections et d’établir des passerelles entre les différents « univers culturels » : histoire,
archéologie, science, théâtre, danse, musique, vidéo …
Curieux, spécialistes, passionnés… Un musée pour tous
L’équipe de médiation joue pleinement son rôle auprès
des publics adultes en proposant diverses actions qui permettent aussi bien à des curieux, néophytes de découvrir
le musée et de s’initier à l’Antiquité romaine et l’archéologie (visites guidées par des professionnels, journées portes
ouvertes, ateliers…) qu’à des passionnés et spécialistes
d’approfondir leur connaissance (cycles de conférences,
visites thématiques, rencontres avec les scientifiques…) et
de pouvoir ainsi venir et revenir au musée autant de fois
qu’ils le souhaitent (carte d’abonnement).
Patti Smith au musée en 2011
46
- Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
47
Présentation du service des publics
Fabrice DENISE > Responsable du département des Publics
Tel : 04 13 31 51 52. [email protected]
Service accueil
Zohra SAYAH > responsable du service accueil
Tel : 04 13 31 51 39. [email protected]
Annie FACCHIN > chargée du standard téléphonique
Tel : 04 13 31 51 03
Françoise JOMAIN > chargée des réservations
Tel : 04 13 31 51 48
La billetterie : 04 13 31 51 13
La boutique : 04 13 31 51 20
Service médiation
Marie VACHIN > responsable du service médiation
Tel : 04 13 31 51 26. [email protected]
Chantal CLASERT > médiatrice culturelle,
responsable du public scolaire
Tel : 04 13 31 51 51. [email protected]
Geneviève VERGOS ROZAN > médiatrice culturelle,
responsable du public handicapé et familial
Tel : 04 13 31 51 09. [email protected]
Elise BONNEFILLE > médiatrice culturelle,
responsable du public en accompagnement social
Tel : 04 13 31 50 99. [email protected]
Attentifs aux jeunes
et très jeunes
Depuis son ouverture en 1995, le musée s’attache à placer
les publics scolaires au centre de ses préoccupations et ce
dans la tradition et le savoir faire du Service éducatif des
musées d’Arles créé en 1976 ! A travers des visites, des
ateliers, des rencontres ou des projets à l’année, les médiateurs s’attachent à développer une pédagogie vivante
du patrimoine. Apprendre à regarder, à voir, à analyser, à
s’interroger sur les collections afin de mieux appréhender
notre patrimoine, notre histoire et donc la société d’aujourd’hui.
Un musée pour s’initier à l’histoire des arts
Il s’agit d’aborder les grands thèmes de l’archéologie, la vie
d’un musée et les métiers, la romanisation, l’art, l’architecture ainsi que la vie quotidienne, la société et la religion à
l’époque romaine au moyen d’un programme édité chaque
année ainsi que la préparation de projets pédagogiques
sur mesure en particulier dans le domaine de l’histoire des
Arts.
Les médiateurs développent aussi différents outils pédagogiques et ressources (dossier enseignants, ateliers, pistes
pédagogiques, site internet) permettant aux enseignants
de préparer, assurer ou prolonger leur visite du musée,
complétés par des propositions de formations élaboré avec
l’éducation nationale (la DAAC du Rectorat d’Aix-Marseille,
le CRDP Aix-Marseille, l’IEN et les conseillers pédagogiques
de la circonscription d’Arles).
Attentifs aux jeunes et très jeunes
L’équipe du service médiation porte une attention toute
particulière au public familial pour faire de ce passage
48
- Dossier de presse MDAA parmi nous un moment privilégié d’éveil à la culture, de
découverte et de partage.
Nous concevons ainsi à partir des collections archéologiques romaines du musée, des activités spécifiques pour
le jeune public accompagné des parents :
Dès 3 ans, avec une initiation à la lecture et à l’archéologie
au moyen d’un tapis d’éveil et toujours d’une découverte
des collections.
Dès 6 ans, avec des visite-jeux axées des récits mythologiques et des enquêtes.
Mais aussi des contes, des ateliers de pratique artistique
(argile, dessin, sculpture…) avec de nombreux intervenants :
compagnies de théâtre, plasticiens …
Une place prépondérante
aux publics les plus éloignés
de la culture
Le service médiation du musée œuvre depuis son ouverture en direction des publics pour lesquels l’accès aux
collections, au discours archéologique et à la culture en
général, est difficile.
L’équipe imagine ainsi différentes propositions de visites et
d’ateliers à partir des sensibilités de chaque public : collections permanentes, expositions temporaires, activités
scientifiques et archéologiques pour permettre une découverte « sur mesure » du musée de manière ponctuelle
ou dans le cadre de projets menés à l’année.
A travers notre expérience et une pédagogie basée sur
l’apprentissage du regard et le questionnement, l’équipe
élabore des propositions en collaboration avec les acteurs
et responsables des établissements spécialisés du champ
social ainsi que les institutions et professionnels du handicap, des hôpitaux et hôpitaux psychiatriques, des prisons…
Personnes en accompagnement social
A travers la rencontre, l’échange et la connaissance mutuelle,
il s’agit de permettre une découverte du musée, de ses coulisses et de son actualité. Grâce au dispositif « 13 en partage » porté par le Conseil général des Bouches-du-Rhône,
les visiteurs sont invités à se rendre une première fois au
musée. Des propositions variées et spécifiques peuvent
également être élaborées en concertation avec les professionnels du secteur social.
Public sourd et malentendant
Pour le public sourd, des visites des collections permanentes sont conduites par une guide conférencière nationale en LSF. Sont également prévues des visites guidées par
une interprète LSF/Français et une médiatrice du musée
pour le public familial (enfants à partir de 6 ans) et pour
des groupes constitués. Pour le public malentendant : la
banque d’accueil et l’auditorium sont équipés d’une boucle
magnétique.
Personnes en situation de handicap
Des visiteurs individuels et des groupes présentant différents types de handicap sont accueillis au musée par un
personnel sensibilisé, soucieux de favoriser une intégration maximale.
Public malvoyant et non voyant
Pour le public malvoyant, l’équipe de médiation propose
des visites sensorielles à partir d’un choix d’œuvres phares
évocatrices des grandes thématiques du musée.
Le parcours tactile (sélection d’œuvres à toucher accompagnées des cartels en braille) est en cours de refonte et
sera disponible fin 2014.
Public handicapé mental ou psychique
Les personnes en situation de handicap mental ou psychique sont accueillies au musée et profitent en accès libre
ou accompagné des prestations proposées aux autres visiteurs. L’équipe d’encadrement peut contacter l’intervenant du musée afin de connaître l’activité qui semblera la
mieux adaptée et permettre ainsi de définir l’objectif de la
sortie, son inscription ou non dans un projet à caractère
pédagogique.
Personnes à mobilité réduite
L’intégralité du musée est adaptée aux personnes en fauteuil qui bénéficient, en accès libre ou encadré, des mêmes
prestations que celles proposées aux autres visiteurs.
Prêt de fauteuils roulants.
Un musée accessible
pour tous
Restructurés fin 2012, nos espaces d’accueil et sanitaires
répondent aux normes d’accessibilité définies par la loi du
11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Le musée est également certifié (certification afaq-afnor
pour l’accueil physique et téléphonique) dans le cadre de la
démarche qualité accueil du conseil général des Bouchesdu-Rhône.
Dossier de presse MDAA -
49
Arles-Rhône 3,
une aventure archéologique
et muséographique
hors-norme
Sortir du Rhône une épave de 31 m de long et
des mil iers d’objets, les restaurer, les étudier
et les présenter au public dans une extension
du musée spécialement construite
pour l’occasion, le tout en moins de trois ans :
un défi relevé par le Conseil général des
Bouches-du-Rhône.
Par Claude Sintes,
Conservateur en chef,
Directeur du musée
Situé sur la presqu’île du cirque romain, le musée départemental Arles antique abrite les richesses que livre le sol
de la ville d’Arles et les profondeurs du Rhône (photo Rémi Bénali)
50
- Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
51
L’
histoire urbaine d’Arles est assez
bien connue en raison des monuments
célèbres que la vil e abrite et des nombreuses fouil es terrestres qui y sont
conduites. Le musée départemental Arles
antiq ue, ouvert en 1995, présente une bonne
part de ces découvertes, rassemblant ainsi une
des plus belles collections archéologiq ues du
pays. Mais si les sarcophages, les mosaïq ues ou
les fragments architecturés y sont nombreux, la
vie économiq ue et la puissance du port fluviomaritime n’étaient en revanche qu’évoqués. Des
infrastructures étendues, une place commerciale
de premier plan redistribuant les richesses des
provinces de l’Empire, des chantiers navals
efficaces, des corporations d’armateurs ou de
bateliers, tout cela ne pouvait qu’être entrevu
à travers les textes et les inscriptions dont
Arles est riche, sans pouvoir disposer d’un
mobilier archéologiq ue suffisant pour préciser
les datations ou les provenances.
Depuis 25 ans, les choses ont bien changé : le Rhône est
désormais le terrain de fouille de loin le plus productif de
la cité et les avancées historiques que les milliers d’objets
remontés autorisent ont renouvelé radicalement la vision
que l’on pouvait avoir. Sous l’égide du Département des
recherches en archéologie subaquatique et sous marine,
associé au musée départemental Arles antique, les directeurs de fouilles Luc Long, Sabrina Marlier, Sandra Greck,
David Djaoui et Mourad El Amouri donnent jour après jour
une image convaincante des échanges hauturiers ou locaux, des trafics économiques et des outils utilisés.
La moisson est belle car le Rhône, si décrié pour ses crues
ravageuses et sa pollution, est un merveilleux protecteur
du patrimoine. Ses eaux douces n’abritent pas les espèces
52 - Dossier de presse MDAA dévoreuses de bois ou de marbre que l’on rencontre en
mer, son courant uniforme ne maltraite pas les sculptures
au point d’arrondir et de polir les pierres les plus dures,
son manque de visibilité (quelques dizaines de centimètres la plupart du temps) et ses dangers empêchent le
pillage généralisé que les eaux claires de la Méditerranée
connaissent depuis l’invention du scaphandre autonome.
Si des centaines de milliers d’objets gisent aujourd’hui au
fond du fleuve, c’est aussi en raison de l’espace restreint
que constitue le port fluvial, de ses sept cent ans d’usage
et de ses échanges commerciaux intenses. La moisson
est belle, disait-on, qu’on en juge : une unique fenêtre de
moins de 200 mètres carrés ouverte dans le limon en 2011
a livré près de 4 000 objets entiers répertoriés au musée
Emblématique des fouilles du Rhône, le buste de César,
découvert en 2007 par l’équipe de Luc Long (Drassm)
(photo Rémi Bénali)
La sortie d’un des tronçons de l’épave,
en août 2011 (photo Rémi Bénali)
et 120 tonnes de tessons divers, qu’il a fallu remettre dans
le fleuve, après comptage et analyses, à l’emplacement
même de l’épave, une fois celle-ci prélevée.
Un ensemble aussi exceptionnel de données se devait
d’être exploité au mieux afin que la communauté scientifique en bénéficie et l’intègre à son tour dans des études
générales. Les équipes de chercheurs du musée et du
Drassm, associés à l’Université et au CNRS, au premier
rang duquel le laboratoire Centre Camille Julian, sont donc
engagées dans un processus d’inventaire, d’analyses et
de publications de premier ordre. Réserver cette matière
aux seuls spécialistes eut été cependant dommageable
en raison des budgets publics importants affectés à cette
recherche. Le Conseil Général des Bouches-du-Rhône,
conscient de ses obligations, s’est donc doté de moyens
conséquents afin de proposer aux visiteurs une synthèse
précise mais assimilable de ces nouvelles connaissances.
Une première exposition « César, le Rhône pour mémoire
» a offert en 2009-2010, le bilan d’une vingtaine d’années d’explorations. Sans renoncer un seul instant à la
rigueur scientifique nécessaire, la présentation d’objets
spectaculaires (le portrait présumé de César en étant le
plus emblématique), une mise en espace soigneusement
scénographiée mais aussi l’évocation de ce que les journalistes se plaisent à nommer « l’aventure archéologique »,
a touché le public au-delà de toute prévision : près de 400
000 personnes se sont passionnées pour ce dossier, mon-
Dossier de presse MDAA -
53
Juin 2013, l’arrière du chaland arrive dans les réserves du musée en pièces détachées conditionnées sur des
plateaux et dans des caisses (photo Rémi Bénali)
L’architecte J.-F. Hérelle (à gauche) et l’équipe de direction du musée, Cl. Sintès et A. Charron (au centre),
entouré de H. Bernard-Maugiron, d’Arc-Nucléart et l’ébéniste P. Garrivier (à droite) et de P. Roucheyroux, de
Cic-Orio (le 2e sur la gauche), autour de la proue du chaland en cours de remontage à Grenoble
(photo Rémi Bénali)
trant à tous, s’il en était nécessaire, que l’archéologie est
désormais un enjeu aux répercutions sociétales ou économiques, bien loin du seul cabinet feutré des savants.
Cette prise de conscience, renforcée par l’attribution du
titre de Capitale européenne de la culture à Marseille-Provence pour l’année 2013, a permis d’envisager une présentation pérenne des collections déjà découvertes mais
aussi de rendre accessible le projet fou d’une exhumation
et d’une restauration d’une épave repérée dans le fleuve
depuis plusieurs années. En effet, lorsqu’en 2004 un flanc
de bateau est apparu dans les eaux glauques du Rhône,
bien peu de gens pouvaient imaginer qu’un chaland long
de 31 mètres, quasiment entier dans toutes ses parties, se
dissimulait sous la vase. Et bien moins encore pouvaient
54 - Dossier de presse MDAA croire que ce vestige unique trouverait sa place dans le
musée départemental Arles antique agrandi pour l’occasion, quelques années plus tard.
Avec cette opération en tout point exceptionnelle, la barge
gallo-romaine Arles-Rhône 3, nom de code donné par les
archéologues, allait rejoindre le club très fermé des bateaux trouvés complets (ou presque) en fouille, sauvés
et installés dans un musée. S’il existe d’assez nombreux
fonds de carène ou fragments de navires présentés dans
le monde, seuls les navires royaux Vasa de Stockholm et
Mary Rose de Portsmouth, la jonque Nanhai 1 de Canton,
les bateaux vikings de Roskilde et le chaland Arles-Rhône 3
répondent à cette définition.
La décision politique de l’opération a été prise en 2010,
avec pour objectif une inauguration en octobre 2013. Au
vu de cette contrainte, c’est un pari insensé qui a été tenté,
et contre toute attente, réussi : sortir de l’eau, en moins de
sept mois, 11 tonnes d’un bois fragile comme du verre sans
en briser la moindre partie ; restaurer l’ensemble dans des
délais – moins de deux ans – défiant toutes les normes ;
installer ce chaland, mais aussi 450 objets permettant d’en
comprendre le contexte, dans une aile de 800 m² spécialement construite pour l’occasion. Et tout cela en moins de
trois ans alors que des opérations du même type, pour les
bateaux cités précédemment, avaient duré plusieurs décennies. Et tout cela alors que les archéologues n’avaient
pas idée des techniques de relevage qu’il leur faudrait employer, alors que les restaurateurs n’avaient jamais traité
autant de bois d’un coup, alors que les architectes devaient élaborer leurs plans sans connaître les dimensions
exactes du chaland encore enfoui !
Arles-Rhône 3 ayant rejoint le musée est désormais classé
« Trésor national » : les privilégiés qui ont participé à la
merveilleuse aventure de sa sauvegarde sont fiers de savoir que des milliers de visiteurs vont à leur tour rêver et
apprendre devant un témoignage aussi insigne.
Dossier de presse MDAA -
55
Un écrin
pour le chaland Arles-Rhône 3
L’extension du musée départemental Arles antique
a été construite en à peine un an.
Retour sur une opération réalisée et menée
par la Direction de l’Architecture et de la Construction
du Conseil Général des Bouches-du-Rhône.
Le musée départemental Arles antique et son extension (photo Rémi Benali)
56 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
57
L’extension du musée départemental Arles antique
Un parti architectural qui conjugue l’existant
et les contraintes techniques.
Procéder à l’extension d’un musée pour recevoir un chaland antique de 31 mètres, et les découvertes d’une cité
classée au patrimoine mondial de l’Unesco, ne va pas sans
quelques responsabilités. Cela impose l’humilité d’une démarche basée sur le partage des savoirs et la continuité.
A partir de ce postulat, la mutation entreprise par cette
institution est le fruit d’une réflexion collective menée dès
les premières esquisses avec les équipes du musée. Cette
collaboration a permis de répondre aux contraintes techniques, muséographiques et de conservation, sans oublier
le contexte historique du site. Il a été choisi de conserver
le registre formel et les matériaux du bâtiment existant,
tout en utilisant les structures laissées en attente, pour
développer l’extension dans la continuité du parcours muséal. Garder le contact visuel avec le fleuve et les vestiges,
ouvrir les collections sur la cité, offrir par transparence ce
patrimoine aux promeneurs, ont été les éléments essentiels du projet, qui présente le chaland gallo-romain de
nouveau amarré au quai de chargement qu’il avait perdu.
Il a été choisi de l’exposer comme s’il était à flot, au-dessus
d’une fosse destinée à suggérer l’onde du fleuve et à dissimuler la structure sur laquelle il repose.
Croquis de recherche pour l’installation de la statue de Neptune
(Régine Got-AMŒ/CG13).
Cimaise relative au thème des ouvriers du port en cours de montage (photo J-F Hérelle-AMŒ/CG13).
La muséographie de l’extension autour du chaland
Ou l’art de présenter autour d’un objet de 31 m de long une
collection qui en compte plus de 450.
L’extension et la fosse destinée à recevoir le chaland avec les
différentes sections pour accueillir
les collections (photo J-F Hérelle-AMŒ/CG13)
58 - Dossier de presse MDAA Les proportions élégantes du chaland en font un objet
fuselé et spectaculaire. De toute évidence, la muséographie se devait d’être axée sur cette pièce maîtresse ! La
définition du parcours muséographique a été élaborée de
concert avec la conception architecturale et l’étude des
éclairages, facteur d’ambiance incontournable de toute
présentation. C’est autour de l’embarcation, et sur la base
du programme scientifique établi par l’équipe de conservation du musée qu’a été dessiné un parcours qui se veut
souple : la boucle peut être abordée dans les deux sens, la
circulation reste fluide, laissant au visiteur le temps et la
liberté de la découverte. Tout au long du parcours, plus de
450 objets illustrent trois thèmes : le port et ses activités,
le commerce fluviomaritime et la navigation. Le mobilier et
les vitrines qui abritent ces objets ont été conçus et réalisés
dans la continuité de la muséographie du musée, afin de
rester fidèle à l’esprit des lieux et de proposer aux visiteurs
une unité de présentation. Dominant le bateau, la superbe
statue de Neptune accueille les visiteurs et veille sur ce trésor : un chaland de 2 000 ans vient d’accoster. Une lumière
de fin de journée éclaire son chargement de pierres, le fond
de dolium faisant office de brasero installé à l’arrière est
encore chaud. Il y a peu, les bateliers y ont fait cuire leurs
aliments... un autre voyage peut commencer.
Dossier de presse MDAA -
59
Sous le signe
de Neptune
Les collections de l’extension
du musée départemental Arles antique
La statue de Neptune, sculptée dans du
marbre grec, est datée de la seconde
moitié du IIe siècle. Elle a été remployée
au IIIe et une inscription a alors été
gravée en l’honneur d’une corporation
de bateliers. Le dieu, qui tenait à l’origine
un trident de la main gauche, est
identifiable au monstre marin qui est
à ses pieds et à la représentation d’un
Amour chevauchant un dauphin sur la
face arrière (photo Rémi Bénali/Studio
Atlantis, Mdaa/CG13)
Autour du chaland Arles-Rhône 3,
plus de quatre cent cinquante objets découverts
sur le territoire maritime, fluvial et terrestre d’Arles évoquent
la navigation, le commerce et le port. Exceptionnels,
voire uniques comme de nombreux objets en bois,
ils sont des témoignages inestimables de l’activité
commerciale de la cité durant l’époque romaine.
60 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
61
Par Alain Charron,
Conservateur adjoint
Responsable du département des collections
E
n pénétrant dans la nouvelle aile du musée,
le visiteur découvre le chaland, impressionnant par ses dimensions et son état
de conservation. Il est maintenant installé
face au Rhône où il a reposé durant presque
deux mil e ans. Les collections présentées autour
du bateau témoignent de la longue histoire qui
a lié Arles à son fleuve, à la Méditerranée et
à l’Empire romain. Trois sections évoquent ainsi
les bateaux commerçant sur le Rhône, les marchandises transitant par Arles ainsi que le port
et la vie quotidienne de ceux qui y travail aient.
Chacune de ces parties est mise en valeur par
des objets provenant du Rhône ou de la mer,
mais également des découvertes effectuées lors
de fouil es terrestres.
Le dépotoir situé au-dessus du chaland a livré
d’exceptionnels éléments d’accastillage antique :
des poulies de deux types différents visibles à
l’arrière plan, une poulie avec son réa (une roue de
poulie à gorge) avec du cordage encore en place,
un fragment de cordage et un cabillot (une cheville
servant à amarrer les manœuvres) au premier plan
(photo Rémi Bénali/Studio Atlantis, Mdaa/CG13)
Le commerce
La navigation
La section consacrée aux bateaux rend compte de la navigation sur le fleuve. A l’époque romaine, Arles était un
port de transfert de charge : les barges fluviales et les bateaux fluviomaritimes apportaient vers la Méditerranée
les productions de Gaule et remontaient vers le nord les
marchandises venues de tout l’Empire. La maquette d’un
navire à grandes jarres, des dolia, permet de présenter au
public un type de bateau fluviomaritime.
Divers équipements de navigation viennent compléter
l’exposition. On compte ainsi deux ancres composées
de bois, fer et plomb, d’autres sont en pierre et en fer.
Quelques éléments d’accastillage proviennent des bateaux
62 - Dossier de presse MDAA qui mouillaient dans le port d’Arles ou dans l’avant-port
des Saintes-Maries-de-la-Mer : chaumards à tête de canard, plomb de sonde ainsi qu’une exceptionnelle poulie
de bois à âme de bronze.
Une seconde maquette présente l’épave Arles-Rhône 3 en
cours de fouille, avant son relevage. Quelques éléments du
chaland, trop fragiles ou trop petits pour être replacés sur
le bateau, ont pris place dans une vitrine : quelques-uns
des mille sept cents clous en fer, un chiffon de laine ayant
servi à l’étanchéité de la coque et surtout la monnaie votive du bateau.
Le commerce fluviomaritime rend compte du rôle essentiel joué par la cité, carrefour de voies romaines et première étape pour les bateaux remontant le Rhône.
Les amphores sont les récipients les plus communément
transportés sur le fleuve ; l’institution arlésienne en
conserve une collection exceptionnelle. Elles sont exposées chronologiquement, depuis le Haut Empire jusqu’à
l’Antiquité tardive, le long du chaland, ou présentées en
fonction de leurs lieux de production. Sur les cols de certaines, des inscriptions peintes indiquent la provenance
ou encore la qualité des produits, essentiellement des
conserves de poissons ou de la saumure. Des vitrines
abritent des bouchons dont certains sont encore en place
dans le col de l’amphore.
Cinq vitrines permettent de découvrir les principaux vases
de transport et la vaisselle de table provenant de Gaule,
d’Italie, d’Espagne, d’Afrique du Nord et de Méditerranée
orientale.
La Gaule se distingue par divers types de céramiques produites en très grandes quantités : communes, sigillées,
claires B, des lampes à huile, mais également deux vases
en bronze et de nombreux verres. L’Italie est représentée par plusieurs vases précieux en bronze provenant de
Campanie, notamment des pichets, une casserole et une
grande amphore de bronze dont les anses sont décorées
de chiens de mer. Parmi les céramiques figurent de nombreuses lampes à huile ainsi qu’un gobelet sur lequel le
Dossier de presse MDAA -
63
potier s’est plu à modeler un visage. Des verres exceptionnels d’époque augustéenne, une assiette mosaïquée et
une coupe imitant l’onyx résultent de fouilles réalisées à
Cadillan, près de Graveson. L’Espagne offre une superbe
collection de parois fines et l’Afrique du Nord des céramiques dont de magnifiques lampes à huile tardives. Les
objets provenant de Méditerranée orientale révèlent l’importance du commerce arlésien. Parmi les objets remarquables, on distingue des céramiques, un vase plastique
avec une tête de Bacchus ou une lampe anthropomorphe
à tête et pattes de chat, ainsi que de la verrerie.
Un ensemble de matières premières varié est aussi présenté. De nombreuses pièces en bronze ont été remontées par des pêcheurs des Saintes-Maries-de-la-Mer et
pourraient attester de la présence, au débouché du Petit
Rhône, d’une épave chargée de bronzes de récupération.
Des objets de grande qualité en proviennent, notamment
une série d’anses, divers vases ou encore un couvercle
à poignée en forme de dauphin. D’autres éléments en
bronze provenant du Rhône, bras de statue, élément de
toge dorée, résultent de sculptures mises en morceaux,
certainement pour les refondre.
Les minerais sont représentés par des lingots de cuivre,
d’étain, de plomb et de fer, ces derniers représentant un
trafic important, à destination de la frontière germanique.
Des pierres provenant du chaland Arles-Rhône 3 et un sarcophage inachevé de Beaucaire, transportés par bateau,
montrent l’importance des carrières locales.
64 - Dossier de presse MDAA Ce vase en forme de chien couché, une importation
italienne, a été découvert au milieu des vestiges
archéologiques accumulés au-dessus du bateau.
Un goulot situé sur le dos du canidé, maintenu par
une anse, permettait d’introduire un liquide qui
était ensuite versé par l’orifice pratiqué dans le
museau. De tels vases d’apparat venaient orner les
tables romaines pour le plus grand amusement des
convives (photo Rémi Benali)
De nombreux vases ayant séjourné deux mille ans
au fond du Rhône ont néanmoins conservé des
inscriptions peintes. Sur cette amphore, il est ainsi
indiqué qu’elle contenait une préparation à base de
poisson, qualifiée de vierge et excellente et qu’elle
provenait d’Antibes. Le nom du négociant figure sur
la dernière ligne (photo Rémi Bénali)
Dossier de presse MDAA -
65
Avant d’être placé dans une vitrine, ce plat de type
« italique » a été nettoyé, photographié, restauré,
marqué, inventorié, analysé et étudié, nécessitant,
comme tous les objets de la fouille Arles-Rhône 3,
l’intervention de nombreux spécialistes
(photo Rémi Bénali)
Des plombs attestent du paiement des frais de douane
et de l’importance du commerce arlésien dans
l’Antiquité. L’un, provenant de Palestine est décoré
d’une menorah (le chandelier à sept branches) et
l’autre, arborant les portraits d’une famille impériale
du IIIe siècle, porte une légende mentionnant Djerba
(photo Rémi Benali)
Le port antique et ses métiers
La section consacrée au port est dominée par la statue de
Neptune. La sculpture du dieu fut choisie pour être dédiée
à une corporation de bateliers, les lenunclarii, ce qu’atteste une dédicace inscrite sur le socle.
Cette section permet d’évoquer les métiers liés au port, et
à ses infrastructures : les chantiers navals, les entrepôts,
les ateliers, les bureaux pour l’administration, etc.
Outre les lenunclarii, une autre corporation, les utriculaires, liée au transport de marchandises au moyen
d’outres, est évoquée par le sarcophage de l’un de ses
membres. La stèle honorifique d’Agricola, procurateur des
Augustes pour le service de l’annone (le ravitaillement de
Rome en céréales) en Narbonnaise à la fin du IIe siècle, distingue le travail des marins au long cours, les naviculaires,
66 - Dossier de presse MDAA en mentionnant un de leurs patrons. Enfin, la représentation d’un bateau sur la stèle funéraire d’Hermia laisse
penser que ce personnage exerçait une activité en relation
avec les bateaux.
Sur les quais s’activaient dockers et manutentionnaires.
Un relief montre des emballeurs ficelant un ballot et deux
terres cuites présentent un personnage portant une outre
et un second serrant une amphore entre ses jambes. Des
plaquettes en bois, qui servaient peut-être à comptabiliser
les chargements, accompagnent ces figurines. Les petits
métiers du port sont illustrés par une hache, des semelles
et de nombreuses alènes qui servaient à raccommoder
voiles et filets.
Deux seaux complètent la présentation. Le premier, pro-
venant du Rhône, est constitué d’un cordage enroulé et
d’une poignée en bois. Couvert de poix, il est très certainement le témoignage d’un ouvrier calfateur, tout comme
le tampon de chiffon contenant des cailloux ayant servi à
étaler la poix sur les coques des bateaux. Le second, en
bois, découvert aux Saintes-Maries-de-la-Mer, est rempli
de clous en fer.
Le musée a la chance de conserver l’épitaphe d’un
« douanier », Apronianus, chargé de percevoir le « 40eme
des Gaules », un impôt levé sur toutes les marchandises
importées. Des poids et balances, instruments de mesures contrôlés par l’administration, servaient à vérifier
les échanges. Les services administratifs sont également
évoqués par des plombs qui scellaient les marchandises.
Certains donnent des indications sur la provenance des
chargements : la Palestine, Djerba ou encore l’Anatolie.
L’activité commerciale sur le fleuve a perduré tout au long
de l’Histoire et les visiteurs peuvent découvrir, grâce à la
longue ouverture pratiquée dans la façade de l’extension,
des péniches et des bateaux fluviomaritimes allant vers le
port actuel de la ville, installé plus au nord. Deux mille ans
plus tard, Arles est toujours un port et le Rhône continue à
jouer un rôle essentiel dans la vie de la cité.
Dossier de presse MDAA -
67
Le chaland Arles-Rhône 3
un Trésor National
Fouil ée depuis 2008 et prélevée des eaux du Rhône
en 2011, l’épave Arles-Rhône 3 a été étudiée par de nombreux
chercheurs. Le fruit de leurs travaux nous livre aujourd’hui
une vision très complète de ce chaland, unique au monde.
La coque du chaland Arles-Rhône 3 remonté (Photographies Rémi Bénali ;
assistants Nicolas Lacave et Heather Robinson. Photogrammétrie 3D Sylvestre
Bénard et Nicolas De Boni/SINTEGRA)
68 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
69
Par Sabrina Marlier
Archéologue, en charge de la fouil e et du suivi de l’opération de relevage,
restauration et remontage de l’épave Arles-Rhône 3
Chargée de mission au musée départemental Arles antique
es études conduites sur l’ épave ArlesRhône 3 depuis sa découverte réunissent
une vingtaine de collaborateurs scientifiques (archéologues navals, dendrologues,
céramologue, épigraphiste, géologues, palynologue,
numismate…). Elles permettent aujourd’hui de
reconstituer l’histoire de ce bateau et d’en
révéler toute l’importance.
L
Pour en savoir plus sur le chaland
Arles-Rhône 3 et accéder à
de nombreuses images de la fouille
et du chaland : www.atlaspalm.fr
Et à paraître (2014),
Arles-Rhône 3. Un chaland gallo-romain
du Ier s. apr. J.-C., sous la direction de
Sabrina Marlier, dans Archaeonautica
18, CNRS Editions, Musée départemental
Arles antique.
Mesure des cernes de croissance d’une pièce de sapin par Frédéric Guibal. La date d’abattage approchée, pour cet arbre, se situe peu après 47 apr. J.-C. (photo Rémi Benali, Studio Atlantis, Mdaa/CG13)
70 - Dossier de presse MDAA Les études d’archéologie navale, initiées par Michel Rival (CNRS/CCJ) et poursuivies par Sabrina Marlier et Pierre
Poveda, montrent que l’épave Arles-Rhône 3 correspond à
un chaland – un bateau à fond plat destiné à naviguer en
milieu fluvial – dont la construction est complexe. L’assemblage des éléments constitutifs de la coque est assuré par
1700 clous en fer et sa proue est ceinturée par une véritable armature métallique. Analysés par la société A-Corros, les clous ont été réalisés avec un alliage de fer et de
carbone de très bonne qualité.
L’étanchéité de la coque est assurée par des tissus poissés disposés entre les planches de la coque. L’étude de Fabienne Médard (Anatex) montre que les tissus employés
étaient des chiffons de laine récupérés et trempés dans de
la poix. Cette même substance, une résine de pin chauffée,
était également répandue sur le bois de la coque.
Le travail de restitution, conduit par Pierre Poveda (Ipso
Facto), révèle un bateau long de 31 m et large de moins
de 3 m, soit un bateau long et très étroit qui présente une
proue filiforme, jamais rencontrée sur les autres chalands
gallo-romains d’Europe. Une autre singularité de cette
épave est celle d’avoir conservé tous ses aménagements
internes. En relation avec la cargaison, c’est un véritable
caisson, constitué d’éléments amovibles, qui a été mis en
place dans la partie centrale du chaland.
L’étude xylologique, conduite par Sandra Greck (Ipso
Facto) montre une sélection raisonnée des bois avec
le chêne pour la construction du fond de la coque et du
résineux (sapin, épicéa, pin) pour les flancs et les aménagements internes. Le chêne, dense et durable, est bien
adapté pour supporter des charges importantes et résister à l’échouage. La faible densité des essences résineuses
permet, au contraire, d’alléger l’embarcation. Les analyses
dendrochronologiques de Frédéric Guibal (CNRS/IMBE)
révèlent que c’est un sapin de 40 m de hauteur et de plus
de 300 ans d’âge qui a été abattu, puis fendu ou scié en
deux dans sa longueur pour former l’essentiel du corps des
flancs. La dendrochronologie, avec la mesure de l’épaisseur des cernes, permet aussi de dater assez précisément
l’abattage des arbres employés à la construction du bateau
que l’on situe début des années 50.
Les études dendrologiques devraient aussi venir préciser
les provenances de ces différentes essences. A l’évidence,
les résineux ne proviennent pas du sud du bassin rhodanien. Cela n’exclut pas que ce bateau ait pu être construit
dans les chantiers navals d’Arles car il était fréquent, dans
l’Antiquité, d’acheminer les billes de bois par flottage. De
fait, l’étude des poix d’étanchéité (Pauline Burger, British Museum) montre que ces substances ont été produites dans un environnement méditerranéen et l’étude
des pollens piégés dans ces poix (Valérie Andrieu-Ponel,
Aix-Marseille Université/IMBE) révèle la présence de
taxons d’olivier, étayant ainsi l’hypothèse d’une construction locale. Les chantiers navals d’Arles sont bien connus
dans l’Antiquité, rendus notamment célèbres par César
qui leur a passé commande de douze vaisseaux de guerre
« achevés et armés en trente jours à compter du moment
où le bois pour leur construction a été abattu » (Bell. Gall.
I, 36, 4). La rapidité avec laquelle ces navires sont fournis et
leur nombre montrent le dynamisme de ces chantiers au
Ier siècle av. J.-C.
Dossier de presse MDAA -
71
Sur une assiette et un col de bouilloire, des initiales (AT)
ont été gravées : elles marquent sans doute l’appartenance
de cette vaisselle à l’un des bateliers. Une lampe à huile
vient compléter ce service. Le comptage de cet ensemble,
étudié par David Djaoui (Mdaa), permet de déterminer la
présence de trois bateliers à bord. Parmi les outils, Sandra
Greck (Ipso Facto) a identifié une serpe, une houe, un fer
plat à douille ainsi qu’un réa de poulie.
A la proue du bateau, deux perches de sonde, du bois de
chauffage, pour l’alimentation du braséro, et un gros cordage ont également été découverts. C’est aussi à la proue,
coincée entre deux pièces d’architecture, que la monnaie
votive du bateau a été découverte (cf. photo p. 3 du 2ème
article Lison). Mise en place au moment de la construction,
cette pièce en argent était destinée à assurer au bateau la
bienveillance des dieux.
C’est l’archéologue amateur Othello Badan qui a orienté les archéologues et les géologues vers les carrières de St-Gabriel d’où proviennent les pierres de chargement du chaland (photo Rémi Benali, Studio
Atlantis, Mdaa/CG13)
Un siècle plus tard, les mêmes chantiers devaient être encore très actifs pour construire un bateau tel que le chaland Arles-Rhône 3. On imagine un foisonnement d’activités et d’artisans. L’approvisionnement en bois devait être
important. De nombreuses inscriptions, imprimées dans
les bois du chaland, sembleraient ainsi correspondre, selon l’étude qu’en a réalisée Nicolas Tran (Université de Poitier), à des logiques d’approvisionnement ou de stockage
des bois. Des forges et des ateliers de corderie devaient
également se trouver à proximité tandis que devaient être
entreposés des ballots de chiffons de laine et des marmites
bouillonnantes de poix.
Les caractéristiques d’Arles-Rhône 3 l’inscrivent dans la
famille des chalands gallo-romains du bassin rhodanien.
Etudiée par Eric Rieth (CNRS/LAMOP-Musée national de
la Marine), cette famille se caractérise par des influences
d’origine maritime et par des éléments architecturaux originaux : le recours au lutage est un procédé d’étanchéité typiquement méditerranéen tandis que l’utilisation de
demi-troncs de sapin, pour la construction des flancs, est
commune à quelques épaves de ce groupe. A l’interface
entre la Méditerranée et le Rhône, les chantiers navals
d’Arles ont sans doute joué le rôle de creuset de ces influences maritimes qui se sont ensuite propagées par la
voie fluviale au moins jusqu’à hauteur de Lyon.
72 - Dossier de presse MDAA Une coque conservée à plus de 90% avec
l’ensemble de ses aménagements internes suffit déjà à
faire de cette épave une découverte exceptionnelle. La
mise au jour de ses appareils de navigation conduit à la
considérer comme une des épaves de bateau parmi les
plus complètes au monde.
Rangé dans le fond du caisson, c’est un mât en frêne qui
a aussi été découvert lors des fouilles. Il s’agit bien d’une
pièce exceptionnelle si on considère que très peu de mâts
de bateaux antiques ont été découverts et qu’aucun mât
de halage n’avait jamais été mis au jour jusque-là. La petite
taille de ce mât (3,70 m) et les traces de passage de cordages permettent en effet de l’interpréter comme un mât
de halage destiné à la traction du bateau depuis les berges
du fleuve.
En arrière de l’épave, une rame-gouvernail en chêne a été
découverte. Avec une datation et des dimensions (7,20 m
de longueur) qui concordent avec celles du bateau, cette
pelle de gouverne a été associée au chaland dont elle s’est
sans doute détachée. Disposée à l’origine dans l’axe arrière
de la coque, cette rame permettait d’assurer la direction
du chaland.
Une zone de vie était enfin aménagée à bord. Située sur
l’arrière, cet espace comprenait du mobilier céramique et
des outils. Organisés autour d’un fond de dolium (grande
jarre) réutilisé comme foyer, des bouilloires, un mortier,
des bols et des assiettes attestent d’une activité de cuisine.
Ainsi construit et équipé, ce chaland était destiné au transport de marchandises dans un espace de navigation circonscrit pour l’essentiel à la section inférieure du Rhône.
Lors de son dernier voyage, c’est une cargaison de pierres
calcaires que transportait le chaland pour un poids estimé
entre 21 et 31 tonnes, soit l’équivalent d’environ soixante
charrettes. L’équipe de géologues de Philippe Bromblet (CICRP) a confirmé que ces blocs provenaient des carrières de
Saint-Gabriel (Tarascon), situées à 15 km au nord d’Arles.
Selon Pierre Excoffon, l’archéologue qui a étudié le chargement, ces pierres relativement ordinaires pourraient illustrer un commerce mal connu de l’époque, mais pourtant
important, destiné à alimenter en partie le marché arlésien
mais plus probablement en lien avec la construction de villas agricoles en Camargue, vaste zone totalement dépourvue de pierres.
D’autres types de marchandises ont pu être transportés
sur ce chaland en relation, notamment, avec le sens de navigation. S’il était plus rentable d’acheminer des pierres en
navigation descendante, une cargaison moins pondéreuse
devait être privilégiée à la remonte. A la descente, le chaland se laissait en effet porter par le courant alors que pour
remonter, le bateau devait être halé. Par conséquent, plus
le bateau était chargé, plus il fallait d’hommes. Dans l’Antiquité, le halage sur le Rhône était en effet assuré par des
hommes, sans doute des esclaves, et on estime qu’il fallait
26 haleurs pour tracter le chaland chargé au maximum. Si
le chargement était moins lourd à la remonte, il pouvait
en revanche être volumineux. Ballots de laine, céréales et
sel auraient pu être transportés par le chaland au retour
de Camargue si on envisage cette région comme point de
destination du chargement de pierres. Dans ce cas, le chaland aurait alors fait une halte dans le port d’Arles avant de
reprendre la descente du fleuve. Il ne repartit cependant
jamais puisqu’il fut englouti dans les eaux du Rhône. Quel
évènement a pu causer un naufrage aussi rapide pour que
les bateliers n’aient pas le temps de récupérer leurs effets
personnels et que le chargement soit définitivement perdu
? Une crue est sans doute la cause de cet épisode tragique.
En atteste l’épaisse couche d’argile retrouvée sur le fond
de la coque et provenant, selon le géomorphologue Claude
Vella (Aix-Marseille Université/CEREGE), d’une phase de
décrue qui aurait succédée à une crue.
Près de 2 000 ans plus tard, le chaland Arles-Rhône 3 est
à nouveau en situation de navigation. Avec son mât de halage et sa pelle de gouverne remis en place, le mobilier de
bord de son équipage et une partie de son chargement (en
fac-similé), cet ensemble représente un témoin précieux
de la batellerie gallo-romaine. Il constitue également une
des plus belles épaves antiques jamais renflouée et présentée dans un musée. En classant le chaland Arles-Rhône 3
« Trésor National », le Ministère de la Culture ne s’y est pas
trompé.
La monnaie votive du chaland découverte entre deux pièces d’architecture,
à la proue du chaland. La restauration
et l’étude numismatique conduites
par Joël Françoise (Arc-Numismatique)
permettent d’identifier un denier
républicain en argent frappé en 123 av.
J.-C. à Rome (photo Rémi Benali, Studio
Atlantis, Mdaa/CG13).
Dossier de presse MDAA -
73
Le chaland Arles-Rhône 3
un puzzle de 31 mètres de long
A Grenoble, une équipe de restaurateurs et de chaudronniers
relève le défi de conserver et présenter au public le chaland
Arles-Rhône 3 en moins de deux ans
A Grenoble, sur le site du CEA, le nucléaire est au service du patrimoine.
Pour assurer sa conservation, la proue du chaland Arles-Rhône 3 est en cours d’installation
dans la cellule d’irradiation pour être exposée aux rayonnements gamma (photo Remi Benali)
74 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
75
Juin 2013 : après huit mois d’immersion, le banc de mât et diverses pièces du bateau, disposés
sur des plateaux, sortent des bassins remplis de polyéthylène glycol (photo Remi Benali)
Par Henri Bernard-Maugiron,
Responsable de la restauration des bois Arc Nucléart – Grenoble
Quel traitement de conservation pour une épave de 31
mètres de long alors que vous vous ne disposez que de
deux ans ?
Essayez de sortir un bois archéologique qui a séjourné 2000
ans au fond du Rhône et laissez le sécher à l’air. Le résultat
sera catastrophique ! Gorgé d’eau comme une éponge, le
bois, en séchant, se rétractera et se fissurera dramatiquement. Pour éviter ce résultat irréversible, quelques rares
ateliers disséminés dans le monde entier ont développé
des techniques spécifiques de consolidation et de séchage
de ces bois si fragiles.
Lorsque la décision de conserver le chaland par l’atelier
ARC-Nucléart a été confirmée, l’équipe de Grenoble a dû
concevoir un projet permettant de trouver les solutions
techniques pour la conservation d’une très grande embarcation dont le bois gorgé d’eau avait perdu une grande
partie de sa solidité. A cette difficulté s’ajoutait celle de
pouvoir s’inscrire dans le délai extraordinairement tendu
de deux années. En conséquence, la majorité des installations d’imprégnation et les deux lyophilisateurs principaux
- ces grandes enceintes de séchage sous vide - de l’atelier a
été mobilisée pour le traitement prioritaire du chaland. Il a
aussi été décidé de découper l’épave en tronçons dont les
dimensions étaient compatibles avec celles de toutes les
installations de traitement. La résine nécessaire à la conso-
76 - Dossier de presse MDAA lidation du bois a été sélectionnée avec un faible poids
moléculaire pour une plus grande vitesse d’imprégnation.
Enfin, un calendrier prenant en compte l’ensemble des
éléments de l’épave et le temps de passage dans chaque
installation a rendu évident le recours partiel à une aide
extérieure, celle d’un industriel de la lyophilisation (Lyofal),
pour mener à bien tous les cycles de séchage prévus.
Le démantèlement partiel de l’épave dès sa sortie de
l’eau ou, comment, sur les bords du fleuve, la préparation du traitement du bois commence déjà
Fouillée, l’épave a été découpée en dix tronçons qui ont
été remontés successivement à la surface du Rhône, entre
juillet et octobre 2011, selon un plan de découpage défini par les archéologues, en concertation avec les restaurateurs. Une fois à terre, les côtés de l’embarcation ont
été désassemblés. Afin de préparer le traitement du bois,
l’équipe de restauration du musée, sous la direction de
Marie-Laure Courboulès, a nettoyé chaque fragment préalablement numéroté par les archéologues pour faciliter la
reconstitution du bateau. Pendant toute la durée des opérations, l’équipe a assuré également la bonne conservation
des bois par arrosage régulier sous des rampes d’aspersion. A la fin de toutes ces opérations, un conditionnement
adapté a permis le calage et le maintien des bois humides
pendant le transfert par camion vers l’atelier de conservation ARC-Nucléart.
L’imprégnation du bois par polyéthylène glycol ou comment remplacer l’eau d’un bois archéologique par une
résine ?
A sa sortie du Rhône, le bois était si mou qu’on pouvait
y enfoncer un doigt. Pour le consolider, les restaurateurs
de Grenoble ont immergé les bois pendant un an dans
des bassins afin de l’imprégner dans une résine liquide,
le polyéthylène glycol. Le reliquat d’eau encore présent a
ensuite été éliminé par lyophilisation. Pour y parvenir, les
éléments de l’épave ont été placés à tour de rôle dans un
lyophilisateur où une congélation à -30°C a transformé
l’eau en glace. Une mise sous vide a provoqué ensuite le
phénomène physique de « sublimation » de la glace, qui se
caractérise par son évaporation. En moins de deux mois,
toute la glace avait disparu et le bois était désormais totalement sec et sans déformation grâce à la cristallisation
de la résine. Les pièces les plus massives pesaient 400 kg
quand elles étaient humides. A la sortie du lyophilisateur,
elles n’en faisaient plus que 200 kg. Il aura fallu pas moins
de trente cycles de lyophilisation pour sécher les 10 tonnes
de bois gorgés d’eau de l’épave.
1700 clous en fer et des sulfures de fer… : le spectre du
Vasa plane sur l’épave Arles-Rhône 3
La coque du chaland était assemblée par près de 1700
clous en fer forgé. Par précaution, les chimistes de l’atelier
de Grenoble ont vérifié l’éventuelle présence de sulfures
de fer dans le bois à proximité des clous. Des échantillons
prélevés autour des clous ont été analysés. Les conclusions
ont été sans appel : le sulfure de fer était présent dans le
bois à proximité des clous.
L’expérience malheureuse de l’épave suédoise du Vasa, ce
splendide vaisseau royal du 17e siècle conservé au musée
du Vasa de Stockholm, nous a appris que la forte teneur du
bois en sulfure de fer, combinée à l’humidité de l’air, provoquait un spectaculaire processus d’acidification du bois. Ce
phénomène se manifeste par une diffusion progressive et
inexorable de l’acide sulfurique depuis les zones cloutées
vers les zones saines du bois.
Pour bloquer le processus, des restaurateurs de la société
A-Corros, spécialisés dans le domaine des métaux archéologiques, ont procédé à l’enlèvement de la majorité des
clous de fer, en l’associant systématiquement à un curettage préventif. Celui-ci éliminait les premiers millimètres
de bois au contact des clous, soustrayant ainsi de l’épave
les ingrédients susceptibles de la détruire sournoisement.
Dossier de presse MDAA -
77
La restauratrice Ethel Bouquin assure au pinceau les finitions pour la présentation du chaland
(photo Remi Benali)
Séance d’enlèvement des clous par les restaurateurs d’A-Corros (photo Remi Benali)
Le chaland en cours de remontage, sur son support, au musée départemental Arles antique par les régisseuses d’ARC-Nucléart et les chaudronniers de CIC-Orio (photo Remi Benali)
Les clous retirés ont été remplacés par des copies en résine.
En plus des clous d’assemblage, la partie avant du chaland
présente des renforts ferreux, aux remarquables formes
lancéolées, disposés de part et d’autre de la proue. Ces
parties métalliques, bien que capables de générer une
source de sulfures de fer, ont été conservées en raison de
leur grand intérêt technique et de leur valeur esthétique.
Afin d’assurer la stabilité de cette partie « composite », un
traitement complémentaire a été réalisé grâce au procédé
« Nucléart ». Développé par l’atelier grenoblois implanté
sur le site du Commissariat à l’Energie Atomique de Grenoble, ce procédé consiste à imprégner le bois au moyen
d’une résine liquide polyester dont le durcissement est obtenu en quelques heures par irradiation au rayonnement
gamma. Le bois ainsi traité devient hydrophobe et donc
impropre à la diffusion d’une éventuelle acidification.
Restaurer le bois et reconstituer le chaland Arles-Rhône
3 sur un support sur mesure pour évoquer son ultime
voyage
Une fois le bois séché, de nombreux mois d’un long et très
patient travail de restauration ont été nécessaires. Des
centaines de fragments encore fragiles ont été manipulés
avec le plus grand soin pour être recollés et consolidés. La
78 - Dossier de presse MDAA reconstitution du chaland n’a pu être réalisée qu’après la
conception puis la réalisation, par les chaudronniers de CICOrio, d’un support métallique adapté sur mesure aux bois
replacés progressivement. Les parties disparues de l’arrière
de l’embarcation ont été reconstituées en bois contemporains. Le mât de halage a été dressé dans son emplanture.
La longue pelle de gouverne a retrouvé sa position d’usage
à l’arrière du chaland. Des blocs de pierre (des copies en
résine légère) viennent s’entasser dans le caisson central
pour figurer le dernier chargement du chaland.
Tout au long du travail de restauration et de remontage du
chaland, une étroite collaboration a uni constamment les
chaudronniers, les régisseurs, les ébénistes, les restaurateurs et les archéologues – en tout, une vingtaine de personnes – pour un seul objectif : offrir au public la reconstitution du chaland lors de son dernier voyage.
Aujourd’hui, le chaland gallo-romain Arles-Rhône 3 est la
plus grande des embarcations archéologiques présentées
en France.
Dossier de presse MDAA -
79
Arles-Rhône 3
une épave inscrite dans l’histoire
de l’archéologie sous-marine française,
un projet muséographique emblématique
Michel L’Hour
Conservateur général du Patrimoine.
Directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, membre de l’Académie de marine
Le Drassm : un service d’Etat
unique et exemplaire
Grâce à André Malraux, alors ministre des Affaires Culturelles, la France dispose depuis 1966 d’un Département
des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) apte à gérer scientifiquement et administrativement l’ensemble des biens culturels maritimes des
eaux françaises, de l’Atlantique au Pacifique et de l’Indien
à la Méditerranée. Exerçant sa tutelle sur le second espace
maritime le plus vaste du monde, le Drassm joue en outre
un rôle privilégié sur le patrimoine immergé des eaux intérieures françaises depuis sa fusion en 1996 avec le Centre
national de la recherche archéologique subaquatique (CNRAS). Service à compétence nationale (SCN) du ministère
de la Culture, le Drassm assure ainsi depuis près de 50
ans la mise en valeur, l’étude et la protection de tous les
biens culturels maritimes, qu’il s’agisse d’objets isolés,
d’épaves homogènes ou de sites terrestres aujourd’hui
submergés. Il a notamment pour mission d’appliquer, en
liaison avec les administrations compétentes, la législation et la réglementation relatives aux épaves à caractère
patrimonial, recenser et expertiser l’ensemble des découvertes sous-marines, conduire ou superviser les fouilles
sous-marines, gérer les collections d’objets découverts
fortuitement ou au cours des fouilles, établir un rapport
scientifique détaillé de chaque découverte de bien culturel maritime afin d’instruire les demandes de récompense
présentées par les inventeurs, recueillir et diffuser l’information et la documentation, participer aux expositions et
aux manifestations sur le patrimoine sous-marin et, enfin,
former aux techniques de l’archéologie sous-marine en accueillant des stagiaires, français et étrangers.
Parmi ces missions, toutes incontestablement fondamentales, il en est deux toutefois qui apparaissent chaque jour
80 - Dossier de presse MDAA plus cruciales pour le développement de la recherche
archéologique sous-marine et le maintien de l’efficience
française dans cette discipline : la formation et l’expertise.
La formation : un enjeu de taille où
intervient Arles Rhône 3
La pénurie de spécialistes pénalise aujourd’hui dans le
monde entier la protection d’un patrimoine immergé que
menacent pourtant de manière sans cesse plus impérative
les activités industrielles ou de pêche, voire un pillage toujours mieux organisé. Face au besoin croissant de spécialistes il convient donc de créer des centres internationaux
de formation à l’archéologie sous-marine vers lesquels
l’on recentrerait la demande et où l’on réunirait des formateurs venus de tous les horizons. La ratification par un
nombre toujours plus important d’États - dont la France
depuis février 2013 - de la Convention Unesco de 2001 sur
la protection du patrimoine culturel subaquatique a accentué depuis une décennie la pression amicale qu’exercent
de nombreux pays sur la France pour l’inciter à créer une
telle filière de formation. En septembre 2013, l’Université
d’Aix-Marseille a donc inauguré une formation de haut niveau à l’archéologie maritime et sous-marine. Largement
ouvert à l’international, le cursus de niveau master 1 et 2
mis en place a l’ambition de satisfaire tant à la formation
scientifique et technique qu’à l’apprentissage à la logistique
des futurs cadres de l’archéologie sous-marine mondiale.
Réunissant des formateurs venus de tous les horizons, ce
cursus entend bien sûr mettre aussi - et d’abord - à contribution les savoirs patiemment édifiés par les chercheurs
instruits en France sur des chantiers phares, comme ceux
de la Natière, en Bretagne, et d’Arles-Rhône 3, dans le Rhône. Car, pendant des décennies, c’est très essentiellement
L’André Malraux, navire de recherche
du Drassm, et le sous-marin canadien
Aquarius, en opération en août 2013 sur
les épaves du D-Day. Lors de cette campagne préparatoire aux commémorations
du 70e anniversaire du débarquement
de Normandie, le Malraux a également
mis en œuvre le sous-marin monoplace
Deep Worker (Cliché Sébastien Legrand/
Drassm)
Le Drassm exerce sa tutelle sur un espace
maritime aux dimensions planétaires,
près de 11 millions de km² répartis dans
tous les océans. Il est de ce fait amené à
programmer des expertises très loin de
sa base de Marseille. Ici, la prospection
d’un cimetière d’esclaves du XIXe siècle
situé en bordure du fleuve Mahury, face
à Degrad des Cannes, port de Cayenne,
Guyane (Cliché Guy Dauphin/MCC)
Dossier de presse MDAA -
81
par l’accueil de « stagiaires » au sein d’équipes de fouilles
d’ores et déjà constituées que se sont transmis en France
les savoirs. Il en fut ainsi pour la plupart des archéologues
sous-marins aujourd’hui en activité et ce fut aussi la filière
empruntée par la grande majorité des spécialistes qui ont
eu, depuis 2008, la charge de l’étude du site Arles Rhône 3.
Enregistrer et expertiser : un acte
fondateur de toute démarche
scientifique
L’une des premières attributions du Drassm réside dans
l’inventaire et l’expertise systématiques des nouvelles
découvertes de biens culturels maritimes. Doté pour ce
faire, dès 1967, d’un navire de recherche archéologique
sous-marine, L’Archéonaute, le Drassm a profondément
modernisé ses moyens d’intervention en 2012 en accueillant au service opérationnel un nouveau navire de
recherche, l’André Malraux. Conçu par et pour des spécialistes de l’archéologie sous-marine, ce bâtiment de 37 m et
300 tonneaux est apte à naviguer depuis la frange littorale
jusqu’à 200 milles des côtes. Parfaitement équipé pour
accueillir et mettre en œuvre tant des plongeurs, à l’air
et au nitrox, que des sous-marins habités, des robots ou
des systèmes de détection électronique, l’André Malraux
a déjà parcouru en deux campagnes près de 20 000 nautiques. Depuis la Corse jusqu’à la mer du Nord, il ainsi réalisé en moins de deux ans l’expertise de plusieurs dizaines
d’épaves localisées jusqu’à 500 mètres de profondeur.
La mission d’expertise, dont s’acquitte le Drassm avec
opiniâtreté, est une contrepartie logique à l’obligation
faite à tout « inventeur » d’un bien culturel maritime de
le laisser en place et d’en faire la déclaration dans les 48
heures de la découverte ou du retour au premier port. Le
résultat de cette disposition juridique et scientifique est
qu’en un peu moins de cinquante années, l’analyse systématique du patrimoine immergé découvert a entraîné
le Drassm à enregistrer comme biens culturels maritimes
plus de 1350 gisements sous-marins. Elle l’a aussi conduit
à exercer la tutelle d’un très grand nombre de chantiers de
fouille programmée qui ont permis de faire progresser la
recherche et ont assuré à la France la première place dans
la discipline. Sans l’enregistrement et l’expertise systéma-
tiques des découvertes, des épaves comme celles de la
Madrague de Giens, la Pointe Lequin 1, Aber Wrac’h 1, Tatihou A/B, et E, Natière 1 et 2 ou Arles-Rhône 3 n’auraient
sans doute jamais révélé leur potentiel et ne se seraient
jamais affirmées comme les sites de référence qu’elles
sont devenues. Enregistrer et expertiser sont donc deux
fonctions historiques essentielles du Drassm autant qu’un
préalable incontournable et irréductible à tout projet de
fouille programmée.
Arles-Rhône3 : une vie exemplaire
au long d’un fleuve non tranquille
Née à l’histoire contemporaine lors de sa découverte au
cours d’une mission de carte archéologique conduite en
2004 par Luc Long (Drassm), expertisée en 2005 et 2006
par la même équipe, objet en 2007 d’un sondage approfondi mené par Sabrina Marlier, fouillée de manière méthodique, de 2008 à 2011, par une équipe de jeunes chercheurs auxquels le Drassm mit autrefois le « pied à l’étrier
», l’épave Arles-Rhône 3 a resurgi en 2011 des flots boueux
du Rhône pour finalement intégrer, en 2013, dans un écrin
conçu spécifiquement pour elle, les prestigieuses collections du musée départemental Arles antique.
Après l’étude des épaves de la Natière à Saint-Malo ou la
fouille du dépotoir sous-marin de Trinquetaille et l’exposition en 2010, à Arles, de ses résultats, le site Arles-Rhône
3 apparaît ainsi comme l’une des matérialisations les plus
exemplaires de ce qu’une gestion scientifique et administrative coordonnée et raisonnée du patrimoine immergé
peut offrir. Désormais inscrite à la meilleure place dans
la jeune histoire de l’archéologie sous-marine, elle offre
ce faisant l’image magistrale d’un trait d’union fulgurant
jeté tout à la fois entre les hommes de l’Antiquité et nos
contemporains, entre une institution expérimentée voulue
par Malraux et un monde de chercheurs en devenir, entre
des archéologues, enfin, et un grand musée dont le discours inspiré et renouvelé s’impose de jour en jour comme
emblématique. On voudrait qu’il en soit toujours ainsi !
On recherchera obstinément d’en pérenniser le modèle.
Conduit par le Drassm de 1999 à 2008,
le chantier de fouille de la Natière, à
Saint-Malo, a permis l’étude de deux
épaves de navires corsaires perdus l’un
en 1704, la Dauphine, l’autre en 1749,
L’Aimable Grenot. Cette opération a offert
un témoignage unique sur la vie des
corsaires et des marchands du début du
XVIIIe siècle (Cliché Teddy Seguin)
82 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
83
(1)
Tel Atlas portant la voute Céleste, Vincent Castello, du service technique du musée départemental Arles antique, range une amphore à huile de
Bétique (Andalousie) dans les rayonnages des réserves du musée (photo Rémi
Bénali) (double page d’ouverture)
Des objets par milliers
le dépotoir portuaire recouvrant
l’épave Arles-Rhône 3
2 000 ans après le naufrage du chaland Arles-Rhône 3,
les archéologues découvrent une épave recouverte
par une montagne d’objets qui livrent quantité d’informations
sur le commerce dans l’Antiquité et l’Arles romaine.
84 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
85
Regroupement d’archéologues autour de la découverte de gobelets
miraculeusement retrouvés intacts et encore empilés (photo Rémi Bénali)
Mathilde Carrive, doctorante, étudie plus de 2000
fragments d’enduits peints. Les restes de matières
conservés derrière les fragments d’enduits attestent l’usage de torchis,
de lattis de bois et éventuellement de briques de terre crue. Ils devaient
orner des habitats modestes ou des zone d’ateliers (photo Rémi Bénali)
Par David Djaoui,
Archéologue,
Responsable de fouil es sous-marines et subaquatiques
Après que les eaux boueuses du Rhône eurent englouti
le chaland Arles-Rhône 3, la vie économiq ue et
commerciale de l’antiq ue Arelate a repris son cours
normal. Les nombreux rejets issus des activités
portuaires sont venus recouvrir l’ épave pour constituer
un véritable « dépotoir». L’étude de cet amas détritiq ue
permet ainsi d’appréhender partiel ement l’activité
portuaire et artisanale de la rive droite du Rhône.
A travers les 900 m3 de sédiments fouil és et déplacés
pour atteindre et renflouer l’ épave, ont été extraits plus
de 4 000 amphores, des dizaines de mil iers de
céramiq ues, 816 lampes, 428 monnaies, un mil ier d’objets
en verre, une centaine d’objets en bois appartenant à
des gréements de navire.
86 - Dossier de presse MDAA Le briefing conduit par Mourad El Amouri
(Ipso Facto), co-responsable scientifique de
l’opération, et Benoît Poinard (O’Can), chef de
chantier, permet d’organiser la journée et de
répartir les postes entre la fouille subaquatique
Constitution du dépotoir
C’est avant tout la découverte de milliers d’amphores qui
matérialisent un commerce rassemblant des produits issus de l’ensemble de la Méditerranée (vin, huile, sauces
de poisson). Une fois les produits arrivés à destination et
transvasés dans différentes céramiques de stockage, les
amphores, simples conteneurs de transport, étaient généralement rejetées dans le Rhône. Cette accumulation
amphorique constitue ce que les archéologues appellent
une « zone de rupture de charge ». L’étude de ces amphores, dont les formes correspondent assez fidèlement à
une provenance et un produit, permettent ainsi de mieux
mesurer les flux commerciaux dans l’Antiquité. De nombreuses inscriptions peintes, véritables étiquettes commerciales, permettent de valider la nature et la qualité des
produits transportés. Ainsi, peut-on lire sur une amphore
de Bétique (Andalousie) qu’elle renferme du jeune thon de
moins d’un an qualifié d’excellent et dont il est mentionné que ce dernier a vieilli pendant quatre ans. Plus étonnante est la mention inédite de Mala Cotonia c’est-à-dire
du coing. Pline l’Ancien, écrivain et naturaliste romain du
Ier s. apr. J.-C., précise que ce fruit offrait de nombreuses
vertus médicinales et se trouvait exploité sous différentes
formes. On les connaît cuits dans du vin, confits dans du
miel ou pilé avec des feuilles de roses bouillies (Hist. Nat.,
II, 23.2).
A cet abondant mobilier amphorique, qui témoigne de
l’intense activité commerciale et du trafic fluviomaritime
à Arles, à l’époque romaine, s’ajoutent également des milliers d’objets qui nous renseignent autant sur les importations de céramiques fines que sur le matériel de bord des
bateaux.
Les quantités importantes de sigillées sud-gauloise (production de l’Aveyron) et des parois fines de Bétique (Andalousie) retrouvées sans aucune trace d’usage témoignent
de la circulation de vases-marchandises. Ces derniers,
ébréchés et cassés durant le transport, auraient été jetés
dans le Rhône à leur arrivée.
Le stationnement prolongé des bateaux amarrés en rive
droite du Rhône a entrainé également le rejet d’une partie
des vaisselles et des conserves qui, cassées ou consommées par les marins, ont été ensuite basculées par-dessus bord. Il est étonnant de constater que certains de ces
petits conteneurs en céramique participent de la même
logique commerciale que les amphores : une forme correspond à un produit. C’est le cas pour une soixantaine de
pots, produits dans le Latium (région centrale d’Italie), et
Dossier de presse MDAA -
87
qui contenait systématiquement un produit halieutique (à
base de poisson). On a pu ainsi identifier des sardines, des
araignées de mer, du thon voire même des préparations
élaborées à partir de petits poissons. Après avoir filtré l’un
des pots, l’ichtyologue Gaël Piquès (CNRS/Archéologie des
Sociétés méditerranéennes) a ainsi isolé une trentaine de
jeunes aloses, six petits maquereaux, quelques anchois et
une petite sole. À cela s’ajoutaient huit parties antérieures
de têtes tranchées de maquereau dont il manquait assez
curieusement le reste du corps. Cette découpe précise
permet en réalité de vider les maquereaux de leur sang
afin d’éviter la corruption rapide des chairs pour en améliorer la conservation. La tête des maquereaux devait être
tranchée au dessus du pot, de manière à faire écouler
le sang dans le récipient pour le mêler directement aux
autres ingrédients dont le sel. A la lecture des textes antiques, cette préparation pourrait correspondre à la définition que Pline l’Ancien fait de l’hallec à partir d’une
multitude d’espèces et notamment de petits poissons :
« l’alex, rebut du garum, est une lie grossière et mal filtrée,
cependant on commence à le préparer séparément avec
un tout petit poisson, du reste sans usage ; c’est l’apua (IX,
74, 5) des Latins, l’aphye des Grecs (anchois)… » (Hist. Nat.,
XXXI, 44).
De manière ponctuelle, certaines découvertes peuvent
laisser envisager une manipulation malencontreuse des
portefaix, hommes dont le métier était de porter des fardeaux. C’est sans doute le cas pour quatre-vingt-dix-sept
gobelets retrouvés encore empilés les uns dans les autres
Leur concentration bien ordonnée au fond du Rhône signale que ces récipients devaient être contenus dans une
caisse en bois, aujourd’hui disparue.
L’environnement proche
commence à se dessiner
Les fouilles ont mis également au jour des fragments d’enduits peints, de marbre, des rejets d’ateliers de boucherie,
des moutons de tuiles et des parois de four dont l’origine
est à rechercher, sinon à proximité immédiate de la zone
de rejet, du moins dans un secteur assez proche.
L’un des premiers constats établi par Mathilde Carrive
(Aix-Marseille Université/Institut de Recherche sur l’Archi-
tecture Antique), en charge de l’étude regroupant plus de
2000 fragments d’enduits peints, porte sur l’homogénéité
de la série qui pourrait servir l’hypothèse d’une appartenance à une construction proche ou adjacente au Rhône.
Certains types de déchets proviennent de structures artisanales (boucheries, tuileries…) qui ont probablement profité de la proximité du fleuve pour y rejeter leurs rebuts.
Une découverte exceptionnelle
On signalera enfin une découverte exceptionnelle, celle
d’un cratère en céramique. Sur ce dernier, une frise constituée de médaillons d’appliques présente une Vénus dont
le nom a été gravé dessous. Au-dessus de deux grappes
de raisin, deux graffiti réalisés avant cuisson, c’est-à-dire
contemporains de la fabrication du cratère, portent les
noms Aminea et Cavara. La mention Aminea ne peut désigner que le célèbre cépage campanien, bien connu par
les textes antiques. Pline l’Ancien donne justement la première place aux vignes aminnéennes pour la force de leur
vin qui gagne toujours du corps en vieillissant. (Hist. Nat.,
XIV, 21). Plus étonnant, et devant suivre la même logique,
la mention Cavara doit également désigner un cépage.
Cavara fait référence au nom des Cavares, un peuple que
l’on situe au-delà de Cavaillon-Avignon-Orange. Or aucune
source écrite, ni même archéologique, ne fait mention de
la présence d’un vignoble et d’un tel cépage. Sous les deux
poissons, deux personnages barbus identiques sont entourés et coiffés par des serpents qui s’étendent jusqu’aux
grappes. Par comparaison avec des cratères découverts
à Pompéi, ce personnage énigmatique pourrait correspondre au dieu thraco-phrygien Sabazios, venu de la Phrygie anatolienne et représenté le plus souvent barbu.
Engagées depuis à peine un an, les études conduites par
une vingtaine de chercheurs sur l’ensemble de ce mobilier
révèlent d’ores et déjà tout le potentiel de ce site archéologique subaquatique devenu, en quelques années, un site
archéologique de référence au même titre que celui de
Pompéi.
Assia Veleva (Ipso Facto) dessine la frise
d’un immense cratère. Ce cratère, servant
à mélanger le vin et l’eau, devait accueillir
des banquets rituels où l’ivresse devait tenir une place de choix dans la célébration
de ce culte (photo Rémi Bénali)
88 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
89
Rendre visible
l’invisible
Par Fabrice DENISE
A chaque relevage de tronçons de l’épave,
les visiteurs affluaient sur les berges du
Rhône. Sur place, plusieurs médiateurs du
musée commentaient l’opération
(© Remi Benali)
Attaché de conservation
Responsable du département des publics du musée départemental Arles antique,
L’archéologie sous-marine attire un public nombreux, stimulé par cette rencontre spectaculaire des sciences humaines et de la plongée en scaphandre autonome. Depuis
l’apparition de ce nouveau domaine d’investigation dans
les années 1950, à Marseille, les possibilités d’informations se sont multipliées : expositions temporaires dans
les musées, films documentaires, festivals cinématographiques, reportages télévisés, sites internet dédiés… Cette
valorisation a également pu se faire au travers d’expériences « immersives » : plongées guidées sur des sites
immergés, implantation de panneaux didactiques reliés
par un fil d’Ariane ! Mais dans l’ensemble, l’accès du grand
public aux chantiers de fouilles archéologiques subaquatiques reste difficile, voire impossible, à la différence des
opérations terrestres et de leurs désormais traditionnelles
« journées portes ouvertes ».
Avec l’opération Arles-Rhône 3, le musée départemental
Arles antique a imaginé plusieurs façons de rendre accessible les résultats des fouilles. Il faut dire que la valorisation de la recherche archéologique est inscrite dans
les missions fondamentales de ce musée qui, depuis son
ouverture en 1995, n’a cessé d’être une vitrine très active
pour la discipline dans son ensemble.
Depuis les premières fouilles de l’été 2008, jusqu’à la présentation de l’épave complète en octobre 2013, plusieurs
milliers de personnes ont eu la possibilité de « rentrer »
directement dans cette extraordinaire aventure scientifique, technique et humaine. Six années qui ont vu toute
une population de résidents, de promeneurs, de scolaires,
d’amateurs éclairés… s’approprier peu à peu une épave
antique et se familiariser avec une équipe scientifique
pluridisciplinaire, fortement engagée dans ces activités de
médiation.
90 - Dossier de presse MDAA Au final, le programme imaginé par le musée a été d’une
incroyable richesse, tant sur le lieu de la fouille que dans
les espaces muséographiques : des rencontres chaque semaine avec les équipes de fouille, des échanges en direct
du fond du fleuve avec les plongeurs équipés de caméra et
micros, des projections et conférences de plein air dans le
cadre festif des soirées « Rhône Movie Party », des visites
du chantier de fouille ou des locaux de conditionnement
des collections, des conférences-croisières à proximité
des zones de fouille, une exposition de plein air, des blogs,
des vidéos, un site dédié (www.arles-rhone3.fr)... De quoi
rendre véritablement visible l’invisible, avant même que le
chaland ne trouve une nouvelle vie au milieu des collections et des publics du musée.
Découvrez sur www.arles-antique.CG13.fr un
ensemble de reportages (5mn par épisode)
très didactiques qui retracent l’intégralité
de l’opération, de la fouille à l’installation du
chaland dans le musée (réalisation : Kaléo)
Sabrina Marlier (responsable de l’opération) présente la proue du chaland à
de jeunes collégiens lors d’une visite des
locaux de conditionnement de l’épave
(© Lionel Roux)
Le rendez-vous hebdomadaire de la
médiation entre le public et les divers
responsables du chantier. Des écrans
permettaient de suivre en temps réel
certaines opérations subaquatiques
(© Philippe Robin)
Dossier de presse MDAA -
91
Les partenaires
92 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
93
La Compagnie Nationale du Rhône
En 2007, la Compagnie Nationale du Rhône menait des travaux pour construire l’appontement du quai de la Gabelle à
Arles. Parallèlement, des fouilles archéologiques poussées aboutissaient à la découverte de nombreux trésors enfouis
dans le Rhône. Parmi eux, l’épave d’une trentaine de mètres du chaland Arles-Rhône 3.
La CNR, partenaire incontournable des collectivités territoriales de la vallée du Rhône, a décidé de contribuer à la
valorisation de ce vestige, classé Trésor National : apport financier et apport de ses compétences techniques, de sa
connaissance du fleuve pour l’extraction du chaland, sa restauration et l’installation dans le nouvel espace du Musée
Départemental Arles Antique dédié aux activités fluviomaritimes.
À travers ce mécénat, la Compagnie témoigne de son attachement à préserver et valoriser le patrimoine rhodanien.
Il trouve entièrement sa place dans le volet « ancrage local » de nos Missions d’Intérêt Général, démarche volontaire
engagée dès 2004 pour soutenir des projets durables de développement des territoires aux côtés des collectivités et
des riverains. Emblèmes de notre modèle de développement, solidaire et redistributif, les Missions d’Intérêt Général
s’inscrivent dans la démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises de la Compagnie vis-à-vis des territoires où
elle exerce son activité.
Elisabeth Ayrault
Présidente du directoire
Présidente directrice générale
Compagnie Nationale du Rhône
L
a Compagnie Nationale du Rhône est le deuxième
producteur français d’électricité et le premier
d’énergie exclusivement renouvelable.
Elle produit et valorise plus de 15 TWh issus de
l’hydraulique, de l’éolien et du photovoltaïque.
Son capital est majoritairement public : la Caisse des
Dépôts et Consignations ainsi que des collectivités locales
détiennent plus de 50% des actions et GDF-SUEZ, actionnaire de référence, 49,97%.
Créée en 1933, elle a reçu de l’État en 1934 la concession
du fleuve pour l’aménager et l’exploiter selon trois missions indissociables et solidaires financièrement : la production d’hydroélectricité, l’amélioration de la navigation,
l’irrigation et autres usages agricoles. Elle a ainsi réalisé
des centrales, barrages et écluses offrant 330 km de voie
navigable à grand gabarit jalonnée de sites industriels et
portuaires, ports de plaisance, haltes nautiques et zones
de loisirs.
La Compagnie Nationale du Rhône mène une stratégie industrielle performante axée sur l’entretien de son patrimoine, le développement d’un mix énergétique exclusivement renouvelable (hydraulique, éolien et photovoltaïque)
et, depuis 2004, la réalisation de programmes ambitieux
et volontaires de Missions d’Intérêt Général élaborés en
concertation avec les collectivités territoriales et les riverains. Ce modèle d’entreprise, le modèle CNR, référent
dans le domaine des concessions hydroélectriques, est
basé sur la redistribution des fruits de la croissance et le
94 - Dossier de presse MDAA développement durable des territoires dont est issue la
production d’électricité.
Maîtrisant en interne l’ensemble des activités liées à
l’énergie, elle propose des prestations en gestion et commercialisation d’électricité renouvelable sur les marchés
européens ainsi qu’en ingénierie fluviale et hydroélectrique en France et dans une trentaine de pays.
En 2012 la CNR a initié une démarche de Responsabilité
Sociétale des Entreprises (RSE) pour mesurer les impacts
sociaux et environnementaux de l’ensemble de ses actions
ainsi que la pertinence et la solidité de son modèle.
Patrimoine
•19 barrages •19 centrales hydroélectriques • 9 petites
centrales hydrauliques et 8 mini-centrales (3022 MW de
puissance installée) • 27 parcs éoliens (301 MW) • 6 parcs
photovoltaïques (14,9 MWc) • 14 écluses à grand gabarit
• 3 écluses de plaisance • 400 km de digues • 32 stations
de pompage • 330 km de voies navigables à grand gabarit
• 27 000 ha de domaine concédé • 18 plateformes industrielles multimodales dont le Port de Lyon Edouard Herriot
(PLEH) et 9 sites d’activités où sont implantés 230 clients
industriels et logisticiens, représentant 4 500 emplois directs
Production 2012
15,46 TWh soit ¼ de l’hydroélectricité nationale
Plus de 500 GWh en éolien et photovoltaïque La CNR : mécène de la restauration du chaland gallo-romain
et partenaire du Musée Départemental Arles Antique
La Compagnie Nationale du Rhône s’est engagée volontairement en 2004 dans des plans ambitieux de Missions
d’Intérêt Général, emblème de son modèle de développement, solidaire et redistributif.
Elle accompagne des projets durables de développement
des territoires d’ordre culturel, économique, environnemental ou sportif dans le cadre d’une approche concertée
du fleuve et de son domaine concédé.
Au titre du volet « ancrage local », la Compagnie contribue
à la mise en valeur et à la découverte culturelle, patrimoniale et naturelle du fleuve et de ses trésors, aux côtés des
acteurs locaux.
En août 2007, alors que la CNR était maître d’ouvrage dans
la construction de l’appontement du quai de la Gabelle à
Arles, des fouilles archéologiques menées au même moment en collaboration avec le département de Recherches
archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) et
l’association archéologique sous-marine (2ASM) ont abouti à la découverte de plus de 250 amphores, du flotteur
d’un radeau de l’époque gallo-romaine et enfin de l’épave
du chaland Arles-Rhône 3 en rive droite du Rhône. Il a rapidement été décidé de restaurer ce chaland et d’agrandir
le musée départemental Arles antique pour l’accueillir. La
CNR a naturellement souhaité s’associer à ce projet qui
met en lumière la «Petite Rome des Gaules », réputée dès
l’Antiquité pour son commerce de longue distance.
Sollicitée par le Conseil général des Bouches-du-Rhône
pour le financement de l’opération de levage et de valorisation du chaland gallo-romain, la Compagnie a apporté
une contribution de 2,5 M€ qui a permis :
• la remise au jour du chaland gallo-romain, ainsi que sa
fouille subaquatique et l’inventaire photogrammétrique
qui en a découlé ;
• son transport vers un atelier de conservation et sa restauration ;
• son rapatriement, soclage et installation dans l’aile nouvellement créée du Musée Départemental Arles Antique,
dédiée aux échanges fluviomaritimes au temps de l’Antiquité romaine ;
• sa mise en valeur au plan scénographique et la présentation d’une nouvelle muséographie.
Au-delà de l’appui financier, la CNR a également apporté
à ce projet ses compétences techniques en matière de
travaux fluviaux et sa connaissance approfondie du Rhône. C’est une opération d’envergure, liée directement au
fleuve considéré ici non seulement comme espace de
fouille et d’innovation mais aussi comme témoin incontournable de l’Histoire.
Ce partenariat illustre l’action de la CNR qui contribue à
la valorisation culturelle de toute une région et accompagne Marseille-Provence 2013, capitale européenne de
la culture.
Contacts presse :
Anne MERY, directeur de la Communication
Tél. 04 72 00 68 96 / [email protected]
Marie-Cécile GRISARD, responsable des Relations
Presse - 04 72 00 69 48 / [email protected]
Dossier de presse MDAA -
95
La Région soutient
le Musée départemental Arles antique
La culture joue un rôle fondamental dans la constitution
d’une société du vivre ensemble et de la connaissance.
C’est pourquoi la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur soutient la culture, vecteur d’échange et de partage entre les
citoyens de toutes générations et de toutes origines, et
travaille au développement culturel de son territoire. En la
matière, l’engagement de la collectivité se fait en articulation avec les communes, les intercommunalités, les départements et l’Etat. En contribuant à la richesse culturelle de
Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Région favorise également
son développement économique et touristique.
• Ainsi, concernant les musées, la Région
soutient :
- la restauration ou la réhabilitation ainsi que l’extension ou la construction des musées labellisés Musées de
France pour un montant moyen de 1,5 M€ par an.
C’est dans ce cadre que la Région a soutenu l’extension
du musée départemental Arles antique à hauteur
de 501 672 €.
La construction de l’extension du Musée pour l’accueil
du chaland antique a été assurée par l’Atelier de maîtrise
d’œuvre du Conseil général des Bouches-du-Rhône avec
pour objectif une intégration optimale dans l’architecture
d’ensemble conçue à l’origine par l’architecte Henri Ciriani. Cette nouvelle aile de 900 m² se développe en prolongement des espaces d’exposition existants. Elle privilégie
une muséographie innovante dont le chaland restauré
est l’élément central et ouvre une nouvelle thématique
fondée sur Arles comme port antique, et plus largement
sur la navigation et le commerce fluvio-maritime dans la
Provence antique.
La Région est partenaire de l’Etat pour la construction du
MUCEM qu’elle a financée à hauteur de 19,35 M€.
- l’enrichissement des collections de ces mêmes musées
par le financement du Fonds Régional d’Acquisition des
Musées pour un montant moyen de 260 000 € par an.
- les projets de médiatisation à échelle régionale ou interdépartementale : expositions d’intérêt régional, numérisation des collections pour leur diffusion par internet.
• Dans le domaine de la conservation de l’ensemble des patrimoines, la Région est membre fondateur et co-financeur du CICRP (Centre interdisciplinaire
de conservation et de restauration du patrimoine) implanté à Marseille à la Belle de Mai. Ce groupement d’intérêt
public culturel (qui rassemble également l’Etat, le département des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille) a
pour mission de mettre à la disposition des collectivités et
des restaurateurs :
- une expertise sur toutes les questions relatives à la
conservation préventive et la restauration des œuvres
d’art. Cette expertise est assurée par des techniciens et
des scientifiques mis à disposition du CICRP par l’Etat et la
Ville de Marseille, elle est gratuite pour toutes les collectivités de la région.
- un plateau technique regroupant des instruments d’expertise scientifique de pointe avec les techniciens compétents à leur manipulation, des volumes adaptés aux très
grands formats pour l’analyse et la restauration.
Cette structure comparable au laboratoire de recherche
des Musées de France est unique en Provence-Alpes-Côte
d’Azur.
Contact presse : Valérie Miletto 06 86 53 56 77
[email protected]
96 - Dossier de presse MDAA Dossier de presse MDAA -
97
Organigramme
Espace presse / images
Conseil général des Bouches-du-Rhône
Direction de la Culture
Musée départemental Arles antique
COMMUNICATION
Corinne FALASCHI
Anne-Céline BOLARD
Vanessa Fraquet
DÉPARTEMENT DES PUBLICS
DIRECTION
Claude SINTÈS
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL
Secrétariat de Direction
Ginette JOMAIN
DÉPARTEMENT DES COLLECTIONS
Chef de Département
Fabrice DENISE
Secrétaire générale
Marion CASTIGLI
Chef de Département/Adjoint au Directeur
Alain CHARRON
SECTEUR ACCUEIL
SECTEUR ADMINISTRATIF
SECTEUR conservation
Responsable du secteur
Zohra SAYAH
Audrey VANHOORDE
Carine CAUDRON
Edith BEYNET
Khadija DERNAOUI
Sandrine FERRAND
Valérie Clenas
Aurélie COSTE
Jessy RUIZ
Pôle accueil/billetterie
Marie-Hélène BENSON
Mireille FINIELS
Brigitte GIMONET
Patrice GISONTI
Philippe KERT(50%)
Joël MALLET
Joëlle OTALORA
Stéphanie PITON
Richard PUNZANO
Noëlle TELLE
Julien TRANIER
Anne-Laure VERDIER
espaces verts
Fabien BABASSUT
secteur technique
Vincent CASTELLO
Guy PALENZUELLA
Soizic TOUSSAINT
Responsable du secteur
Patrick BLANC
Adjointe au responsable
Marie Laure COURBOULÈS
Aurélie MARTIN – Michel MARQUE
Ali ALIAOUI
Gilles GHIRINGHELLI
Patricia JOUQUET
Hafed RAFAI
SECTEUR archÉologie
Annie FACCHIN
Françoise JOMAIN
Marie-Pierre ROTHÉ fouilles
terrestres/documentation
Alain GENOT fouilles terrestres
David DJAOUI fouilles sous marines/
subaquatiques
Sabrina MARLIER responsable de
SECTEUR MÉDIATION
Responsable du secteur
Marie VACHIN
Foreign policy : Use of the images only in the French
Press. Foreign medias should contact the Museum
communication department before any uploading.
Mail : [email protected]
Arrivée de la première Reconstruction du
partie du chaland AR3 / chaland romainAR3 au
©Remi Benali MDAA
MDAA /
©Remi Benali MDAA
Ethel Bouquin
Restauratrice /
©Remi Benali MDAA
Relevage du dernier
troncon AR3 /
©Remi Benali MDAA
Levage du chaland
romain AR3 /
©Remi Benali MDAA
Levage du chaland
romain AR3 /
R©Remi Benali MDAA
Levage du
troncon 7 AR3 /
©Remi Benali MDAA
lyophilisation Arc
Nucleart /
©Remi Benali MDAA
Neptune dans l’aile
fluvio-maritime /
©Remi Benali MDAA
D’autres visuels sont disponibles sur le site internet
du musée : www.arles-antique.fr
Musée départemental Arles antique
SECTEUR restauration
Pôle réservations/accueil téléphonique
Régie Auditorium / huissier
Philippe KERT (50%)
Les documents de l’espace presse sont réservés aux
journalistes et iconographes des médias qui en font
la demande. Les documents, textes et images sont
protégés par les droits d’auteur. Ils sont uniquement
destinés à la presse, pour la promotion du musée départemental Arles antique.
Toute autre utilisation, notamment commerciale, est
formellement exclue. Toute reproduction totale ou
partielle de ces documents à usage collectif est strictement interdite sans autorisation expresse de leurs
auteurs. Le musée départemental Arles antique ne
peut être considéré comme responsable de l’inexactitude des informations ni de l’utilisation qui en sera
faite par les internautes.
Ces visuels sont protégés par des droits réservés.
Corinne Falaschi
Responsable service communication
tél : 04 90 13 31 51 08
[email protected]
Vanessa Fraquet
Webmaster
tél : 04 13 31 51 24
[email protected]
Service presse du Conseil général
des Bouches-du-Rhône
Eugénie Marcoux
tél : 04 13 31 15 29
Fax : 04 13 31 18 95
[email protected]
Le musée la nuit / ©Remi Benali MDAA
Palette aluminium /
©Remi Benali MDAA
Le musée /
C. Rombi
Vue aérienne du musée
/ ©Remi Benali MDAA
l'opération Arles Rhône 3
Neptune dans l’aile
fluvio-maritime /
M. Lacanaud
bibliothèque
Lorène LINARES-HENRY
Médiatrices
Elise BONNEFILLE
Chantal CLASERT
Geneviève VERGOS-ROZAN
98 - Dossier de presse MDAA Le chaland dans le musée /
©Remi Benali MDAA
Dossier de presse MDAA -
99
La politique culturelle
du Conseil général des Bouches-du-Rhône
Véritable acteur dans le domaine culturel, le Conseil général des Bouches-du-Rhône
développe des interventions fondées sur des valeurs d’humanisme et d’universalité
qui contribuent à favoriser une politiq ue culturelle répondant à des exigences
d’aménagement du territoire, de cohésion sociale et de développement.
Ses deux objectifs prioritaires portent sur :
• la détermination à élargir et à diversifier les publics signifiant une forte volonté de démocratiser l’accès à la culture
sur tout le territoire et dans tous les milieux sociaux, notamment en initiant des mesures incitatives à l’égard des
publics prioritaires mais aussi en insérant la culture dans
une réflexion visant à un aménagement du territoire équilibré.
• la défense et la promotion d’une grande exigence de
qualité et de professionnalisation dans les actions soutenues ou conduites ainsi ouvertes à tous, seule garante notamment d’une contribution réelle de l’action culturelle à
l’intégration sociale et au renforcement de la démocratie.
Cette exigence de qualité doit se traduire dans les relations
que le Conseil général a avec les acteurs culturels et dans
les actions qu’il décide de soutenir et d’organiser.
Des moyens en conséquence
Les établissements culturels départementaux (Archives et
bibliothèque départementales Gaston Defferre, Museon
Arlaten, Musée départemental Arles antique et Galerie
d’art du Conseil général) sont positionnés en tête de réseau dans une dynamique d’aménagement du territoire,
d’exigence qualitative et de préservation du patrimoine.
Les domaines départementaux tels que le Château d’Avignon aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le Domaine de l’Étang
des Aulnes qui accueille une résidence d’artistes et bientôt
d’autres espaces remarquables, propriétés du Conseil général, s’inscrivent dans cette dynamique.
Partenaire de nombreux acteurs culturels du département,
artistes professionnels, lieux permanents de création et de
diffusion artistiques, le Conseil général tend à consolider
ces liens sous la forme de conventions triennales de partenariat. Ces conventions baptisées “Culture 13” s’adressent
aux associations d’artistes et compagnies, aux opérateurs
culturels, aux producteurs, diffuseurs et médiateurs.
Le Conseil général met en place des dispositifs depuis plusieurs années.
100 - Dossier de presse MDAA Saison 13, les tournées des Chants de Noël, l’opération
Collège au cinéma, les tournées « Littératures du monde »,
« Bibliothèques en herbe », « Cinéma documentaire »,
« Musiques », les conférences « Echanges et diffusions des
savoirs » ont été complétées par d’autres initiatives : un itinéraire « Arts plastiques » départemental, des “Tournées
découvertes 13”, l’élaboration d’un schéma départemental d’enseignement artistique, la création et la diffusion
artistiques au collège etc.
Le Conseil général a également mis en œuvre des partenariats privilégiés pour des opérations culturelles exemplaires, telles que le Festival international d’Art lyrique
d’Aix-en-Provence, le Festival international de piano de
la Roque d’Anthéron, la Fiesta des Suds, les Rencontres
d’Arles. L’ensemble de ces partenariats s’accompagne
d’une véritable démarche de concertation avec l’ensemble
des acteurs du monde culturel notamment au travers des
Assises de la culture organisées régulièrement à l’Hôtel du
Département. Dans ce cadre, le Conseil général a créé un
groupe de travail pour réfléchir à des mesures concrètes
d’accompagnement pour les artistes dans la précarité, bénéficiaires du RSA.
En 2012, le Conseil général consacre à sa politique culturelle un budget de près de 30 M€, auquel il ajoute une ligne
spécifique destinée à financer les projets liés à Marseille
Capitale Européenne de la Culture 2013.
Marseille-Provence 2013 :
les clés d’une réussite collective
Les enjeux de l’événement “Marseille Provence 2013Capitale Européenne de la Culture” (MP 2013) croisant ces
priorités et venant conforter la politique départementale,
le Conseil général s’est fortement engagé dans le soutien
de la candidature de l’aire marseillaise. Au total la collectivité investit près de 83 millions d’euros pour la réussite de
ce rendez-vous.
Au-delà de son engagement financier, le Conseil général, s’investit pleinement dans ce projet transversal. Quoi
de plus logique pour un des opérateurs incontournables
de la culture dans les Bouches-du-Rhône ? En prenant la
mesure des effets d’un formidable challenge, l’institution
accompagne lucidement un légitime élan de créativité et
d’audace, en associant toujours rigueur et efficacité car nul
n’ignore que la crise économique et sociale, conjuguée au
désengagement de l’Etat, ne sera pas sans conséquence
sur la scène culturelle. Au Conseil général, tout est mis en
œuvre, dés aujourd’hui pour que cette réussite collective
soit partagée par le plus grand nombre, pour le plus grand
nombre.
Des investissements conséquents et des projets d’envergures
La collectivité est un financeur de premier plan pour le
fonctionnement de l’association (12,5 M€) mais également un partenaire essentiel de projets d’équipements
qui structurent “Marseille Provence 2013 - Capitale Européenne de la Culture” notamment :
• le MUCEM, musée des civilisations de l’Europe et de la
Méditerranée : 19,35 M€,
• le Museon Arlaten, musée ethnographique départemental, dont le Conseil général a engagé la rénovation dans le
cadre d’un projet de niveau européen, pour un montant
global estimé de 30 M€,
• le Camp des Milles à Aix-en-Provence : 2,9 M€
• d’importants monuments arlésiens tels que le Théâtre
Antique ou l’Amphithéâtre, dans le cadre de la participation du Conseil général au Plan Patrimoine Antique. Cette
aide est financée par une autorisation de programme de
6,896 M€ qui permettra également le financement des
travaux portant sur la stabilisation de l’église Saint Victor
par des confortements (piliers, fondations) et des contrebutements supplémentaires dans la crypte et dans l’église
haute et d’un montant s’élevant à 418 060€.
Un effort supplémentaire
Le Conseil général des Bouches-du-Rhône, conscient de
l’enjeu majeur que représente le projet de Marseille Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture (MP2013)
pour faire du territoire Marseille-Provence une véritable
métropole euro-méditerranéenne est déterminé à tout
mettre en œuvre pour contribuer à son succès.
Il a ainsi décidé de dégager une enveloppe supplémentaire
de 11 M€ d’investissement en faveur d’équipements indispensables à la réussite du projet.
A Marseille
5 M€ en faveur d’équipements structurants parmi lesquels :
• la participation à une première tranche du schéma directeur de la Friche de la Belle de Mai,
• la rénovation du Musée des Beaux Arts au Palais Longchamp, l’aménagement de l’espace du J1
• la restauration et l’aménagement du projet Borély
Ces lieux emblématiques marseillais permettront de présenter, à un large public, les manifestations d’envergure
imaginées par l’équipe de MP 2013 comme des grandes
expositions d’art moderne ou contemporain. Le J1, au-delà des expositions et spectacles qu’il accueillera est destiné à être un lieu d’information, de rencontre, de convivialité, l’un “des cœurs” de l’année capitale.
A Arles
6 M€ en faveur de l’extension du Musée départemental
Arles antique (MDAA). En effet, les fouilles conduites dans
le Rhône depuis maintenant une vingtaine d’années par
l’État (DRASSM, Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) en association avec
le Conseil général des Bouches-du-Rhône ont permis de
découvrir un matériel archéologique tout à fait extraordinaire, ayant donné lieu à une médiation hors norme et à
un engouement public de premier ordre.
Mais le fleuve recèle encore beaucoup de trésors dont
un chaland romain de 30 mètres de long datant du 1er
siècle de notre ère, récemment sorti du fleuve et en cours
d’installation.
L’extension du MDAA permettra donc de sauvegarder et
de présenter cette collection de manière cohérente et permanente. En effet, la création, au sein du musée, de cette
nouvelle aile dédiée à l’activité fluviomaritime illustre le
rôle qu’Arles et la basse vallée du Rhône ont joué dans les
échanges euro-méditerranéens dans l’Antiquité.
Compte tenu de l’attractivité du musée auprès de visiteurs
toujours plus nombreux et de la thématique que cette
extension permet de valoriser, ce projet est particulièrement pertinent dans le cadre de MP2013.
Le coût global de l’opération - levage et restauration de la
barge, extension du Musée, adaptation muséographique
- représente un montant estimé à plus de 8 M€, hors fonctionnement supplémentaire induit.
Le Conseil général assure la maîtrise d’ouvrage de l’extension du musée (6 M€) et participe à la mise en œuvre du
projet global en lien avec les organismes publics et privés concernés par le levage et la restauration de la barge
(DRASSM, DRAC, Compagnie Nationale du Rhône, Région
PACA…) avec pour objectif l’ouverture de cette extension
en 2013.
Dossier de presse MDAA -
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Infos pratiques
Musée départemental Arles antique
Presqu’île du Cirque-Romain, BP 205, 13635 Arles cedex
www.arles-antique.cg13.fr
[email protected]
Standard : 04 13 31 51 03
Le musée est sur
HORAIRES
Tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi
Fermeture : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre
et 25 décembre
TARIFS
Entrée plein tarif : 8 €
Entrée tarif réduit : 5 €
Visite guidée : 2 € (30 places avec casque audio)
Tous les dimanches à 11h (visite thématique)
et 15h (visite générale)
Tous les jours à 15h (visite générale), sauf le mardi,
pendant les vacances scolaires (A, B, C)
Visites thématiques : tous les dimanches à 11h.
2 € en plus du billet d’entrée.
Réservation obligatoire pour tous les groupes
(à partir de 10 personnes)
Tél. 04 13 31 51 48
GRATUITé
Chaque premier dimanche du mois
Moins de 18 ans
Demandeur d’emploi, bénéficiaire du RSA,
carte d’invalidité, ICOM, étudiant, Pass éducation,
Presse, Ministère de la Culture, conférenciers MH,
membres de l’Association des « Amis du Vieil Arles »
VENIR AU MUSÉE
Navia A, la navette gratuite du centre ville (arrêts : gare
sncf, amphithéâtre, musée Réattu, quais du Rhône, mdaa).
Tous les jours, sauf dimanches et jours fériés. Passage
toutes les 30 minutes devant le musée.
www.tout-envia.com
Taco & Co service arlésien de vélo taxi
06 50 29 60 00/ www.tacoandco.fr
HORTUS (jardin d’inspiration romaine)
Le jardin (accessible indépendamment du musée)
est gratuit pour tous les publics
Il est ouvert tous les jours SAUF LE MARDI
Fermeture : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre
et 25 décembre.
De 10h à 19h du 1er avril au 30 septembre
De 10h à 17h30 du 1er octobre au 31 mars
Prêt d’un « Kit à jouer » à l’accueil du musée sur remise
d’une pièce d’identité (réservé aux individuels).
PHOTOGRAPHIES ET VIDEOS AUTORISEES SANS PIED
DANS LES COLLECTIONS PERMANENTES
Pour mieux assurer la sécurité du public cet établissement est placé
sous vidéosurveillance, conformément aux textes en vigueur.
Loi N° 95.73 du 21 janvier 1995 - Décret n° 96.929 du 17 octobre 1996
ABONNEMENT ANNUEL
15 € (tarif unique)
Accès illimité au musée + expositions temporaires
Accès gratuit aux visites guidées
Validité 1 an à date d’émission
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Crédits photos :
Rémi Bénali -Studio Atlantis : couverture + pages : 1, 4, 11, 12, 13, 16 (panoramique), 18, 1920, 21, 27, 28, 29, 30, 31, 34, 36, 42, 43, 45, 50, 52,
Michel Lacanaud : pages 2 ,3, 6, 14, 16, 22, 23, 32, 33, 44, 97 / Christian Rombi – CG13 : pages 5, 7, 8, 9,
Jean -Luc Maby - Lionel Roux : p15 / Lionel Roux : p 25 / Service communication Arles Patrick Mercier p 47 /
MDAA : p 43, 46, 47, 48, 49
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