Un jumelage en Chine en huit questions
Transcription
Un jumelage en Chine en huit questions
Un jumelage en Chine en huit questions 1. Quels sont les critères de choix de ce jumelage avec la province de Heilongjiang ? - Le critère de base est un jumelage basé prioritairement sur l’économique et sur les firmes de la province de Luxembourg engagées sur le marché chinois ou potentiellement intéressées à prospecter sur le marché. - Un facteur d’opportunité s’y ajoute : une initiative et proposition de l’ambassadeur de Chine en Belgique. - Une occasion : la visite d’une délégation chinoise en 2003 en province de Luxembourg. - Le potentiel de développement agro-industriel très important dans la province du Heilongjiang correspond assez bien à l’intérêt et aux capacités des entreprises de la province de Luxembourg. 2. Dans quels domaines privilégiés les besoins économiques de la province chinoise partenaire pourraient-ils être rencontrés dans le cadre de ce jumelage ? Les besoins en expertise et technologie dans les domaines ont été rencontrés par une délégation d’entreprises et d’un centre de recherche de la province de Luxembourg, actives dans les secteurs réactifs à usage vétérinaire, dans les technologies de process agroalimentaire, dans les logiciels de gestion pour l’industrie forestière, dans les technologies de propagation de plants de rhododendrons in-vitro, dans les phytopathologies en culture de la pomme de terre et de propagation in-vitro et dans les technologies de production et de valorisation des ovoprotéines. Plus directement, en terme d’entreprises participantes, il s’agit de sept entreprises : - Belovo, Bioplant-In Vitro, Bio-X Diagnostics, Mosaico, Robert Pierard, Sylva Gaume, et le Centre de recherche sur la culture de la pomme de terre de Libramont. 3. Quels sont les principaux contacts d’affaires pris par les entreprises participantes au cours de cette mission au Heilongjiang ? Pour Belovo : 3 groupes agro-alimentaires dont le très important Chiatai (35 mio poulets/an). Pour Mosaico : 4 prospects agro-alimentaires dont 2 très importants producteurs de noodles. Pour le CRA Libramont : 1 centre de recherche sur la pomme de terre ainsi que plusieurs producteurs de pomme de terre. 1 Pour Bio-X Diagnostics : le Harbin Veterinary Research Institute ainsi que les départements spécialisés de l’Université agronomique du Heilongjiang. Pour Robert Pierard : l’unique centre de recherche de Chine et du Heilongjiang spécialisé en gestion du transport et de l’abattage forestier. Pour Robert Pierard et Sylva Gaume : Pour Bioplant in vitro : la visite du plus important transformateur de produits forestiers de Harbin. des contacts étaient prévus avec un centre de recherche et de culture de plants et fleurs, ainsi qu’avec un producteur de fleurs. 4. Quelle évaluation peut-on faire des résultats de cette première étape du jumelage entrepris ? En termes synthétiques, on peut retenir la pose de jalons essentiels : 1. Cette étape initiale d’un jumelage articulé sur une délégation d’entreprises fortement dotées en expertise biotechnologique a donné un signal fort à nos homologues chinois en terme de capacités et d’expertises, de crédibilité et de possibilités de coopération ; un caractère essentiel au succès d’une démarche plus globale que nous comptons étendre à d’autres domaines d’excellence et qui se prolongera dans l’avenir avec le Heilongjiang à l’occasion de la Foire de Libramont, et à nouveau dans le cadre de la prochaine session de la Foire Internationale de Harbin où la Province de Luxembourg a déjà reçu un stand de foire à titre gratuit. 2. L’encadrement d’une délégation d’entreprises par la présence et le volet officiel du Gouverneur et de la Députation permanente ont pleinement joué son rôle de garantie pour l’organisation effective de contacts, l’assistance d’interprètes chinois en français, une logistique parfaitement synchronisée de l’aéroport … à l’aéroport et une visibilité omniprésente dans les média locaux 3. La démarche bénéficie d’une plus value objective en raison du facteur politique ambiant : les Autorités chinoises ont récemment entrepris un programme de revitalisation de la base industrielle du Nord-Est de la Chine et lancé un programme de développement ouvert aux investisseurs étrangers dans des secteurs cibles tels que l’agriculture biologique, les nouvelles technologies, la production d’équipements pour l’industrie aéronautique et nucléaire. La Vice-premier Wu Yi, ainsi que le Ministre du Commerce Bo Xilai étaient présents à la Foire Internationale de Harbin qui se tenait dans un tout nouveau Centre de foire ultramoderne. 5. Comment les contacts d’affaires pour nos entreprises ont-ils été préparés sur le terrain ? La Chambre de Commerce et d’Industrie de la province a ciblé et préparé les dossiers des entreprises, l’attaché économique et commercial de la Région wallonne à Beijing a suivi ce projet dès la première visite officielle faite à Harbin en novembre dernier et a poursuivi par la recherche de prospects et effectué une pré-mission sur place en collaboration avec les Affaires étrangères de la province du Heilongjiang. Son équipe a traduit en chinois les fiches des 2 entreprises. Nos entreprises ont visité des universités, des centres de recherche, des usines et ont eu des contacts individuels et notre délégation au complet a visité la foire Internationale de Harbin parmi plus de 30 délégations. 6. Quels sont les points forts et points faibles de cette province du Heilongjiang ? 1) Un point fort indéniable et tangible dans la disponibilité considérable en ressources et matières valorisables dans l’industrie de transformation agro-alimentaire (les surfaces cultivées en agriculture biologique sont en forte croissance et constituent 10 % des surfaces totales cultivées et le volume de production transformée atteint plus de 44 % des produits biologiques), la valorisation des produits de l’industrie laitière, le Heilongjiang accueille 63 % du cheptel bovin laitier de Chine, la province est le premier producteur de soja, de pomme de terre, de lin et de betteraves de Chine, et est au premier rang des ressources forestières (43 % du territoire de la province). 2) Un point faible pour la faiblesse du volume d’investissements étrangers durant ces dernières années t un handicap relatif des structures officielles d’organisation et de promotion de l’investissement étranger au Heilongjiang. 3) Un point fort pour l’important soutien financier appuyé par le pouvoir central pour doter la province d’infrastructures modernes (télécommunication, studios de télévision, centres de foire). La ville de Harbin a construit un nouveau parc industriel de près de 30 hectares. 4) Un autre point faible pour le poids de structures d’état dans l’industrie que l’on s’efforce de reformer. 5) Un point fort pour la position privilégiée de la province dans le commerce frontalier avec la Russie d’où des volumes d’importation considérables de bois résineux inondent toute la Chine du Nord. 6) Un point fort pour la réussite déjà bien engagée des politiques de recherche d’investisseurs et partenaires stratégiques pour les « pillar » industries (pharmaceutique, papier, médecine traditionnelle, aéronautique, automobile, machines outils) 7) Un point fort pour les capacités de recherche scientifique des trois principales villes de la province : Harbin, Qiqihar et Daqing avec 40 institutions d’enseignement supérieur. Harbin, a elle seule, dispose de 9 centres de technologies de niveau national, 19 centres de technologies de niveau provincial et 21 laboratoires. La ville compte 287.000 personnes actives dans les domaines d’ingineering et gestion. 8) Un point fort pour la volonté d’ouverture, les capacités de lobbying de la province et pour son succès dans l’obtention de l’organisation des universiades d’hiver de 2009. 7. Quels sont les profils d’opportunités d’affaires et les secteurs porteurs à privilégier pour une coopération avec des industries et partenaires locaux ? Les nouveaux matériaux, les technologies pour l’industrie de transformation agro-alimentaire et particulièrement la transformation et production de dérivés de pomme de terre et celles dérivées et utilisables en agriculture biologique ; les technologies biomédicales ; les additifs alimentaires, les industries environnementales ; les équipements pour la production de 3 centrales hydroélectriques, éoliennes et nucléaires, la robotique, l’industrie automobile, pétrochimique et les technologies de liquéfaction de charbon ; l’industrie pharmaceutique ; l’élevage bovin laitier ; les biopesticides, les technologies de transformation du bois pour la construction (gluelam, les biotechnologies pour la détection des maladies animales), la soustraitance et outsourcing en fonderie, etc. 8. Où se situe le potentiel commercial majeur des entreprises de la province de Luxembourg sur le marché chinois ? Dans le secteur des biotechnologies appliquées au secteur agro-alimentaire, à la sécurité alimentaire et au secteur de détection des maladies animales … et ces capacités de pointe restent encore à développer. Claude VINCENT Conseiller économique & commercial, AWEX 22-06-2005 4