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Chroniques bleues
Hatem Ben Arfa sera-t-il le 23ème homme ?
samedi 14 avril 2012, par Bruno Colombari
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Avec huit malheureuses sélections en quatre ans et demi, la dernière en août 2010, Hatem Ben Arfa semble bien loin
de l’équipe de France. Pourtant, ses performances récentes à Newcastle et son replacement dans l’axe pourraient
l’amener à l’Euro.
Il a eu 25 ans le 7 mars dernier et pour l’instant, sa carrière ressemble plus à une succession d’éclipses qu’à une progression
irrésistible vers les sommets. Hatem Ben Arfa est sélectionné en Bleu pour la première fois en octobre 2007 à vingt ans et sept mois
après avoir franchi toutes les étapes en équipes de jeunes depuis son intégration à Clairefontaine à 12 ans à peine. Quand il débute
face aux Féroé à Torshavn, il a déjà trois ans de ligue 1 derrière lui avec Lyon, et trois titres de champion de France. Dans la foulée
de Samir Nasri et Karim Benzema, cette génération dorée de 1987 va faire des étincelles, c’est certain.
Deux fois dans les trente
Pour l’Euro 2008, Raymond Domenech le retient dans une préliste de 30 joueurs, mais l’écarte au moment de constituer le groupe
des 23. Même chose deux ans plus tard, alors qu’il vient d’être sacré champion de France (son cinquième titre) avec l’OM. Laurent
Blanc le sélectionne en Norvège en août 2010, et comme il avait marqué lors de ses débuts à Torshavn, Ben Arfa ouvre le score à
Oslo. C’est à ce jour son dernier match (et son dernier but) en équipe de France.
Nul ne sait ce qui se serait passé si le natif de Clamart n’avait pas été gravement blessé par De Jong en octobre 2010 alors qu’il
disputait son quatrième match pour Newcastle. Laurent Blanc en aurait-il fait un titulaire, alors que Franck Ribéry n’était pas encore
revenu côté gauche ? Rien n’est moins sûr, tant Florent Malouda avait à l’époque la confiance du sélectionneur. Mais il est probable
que Ben Arfa aurait eu sa place sur le banc.
En club, le retour d’Hatem n’aura pas été fulgurant. D’abord cantonné par Alan Pardew au rôle de remplaçant de luxe, ce n’est
qu’au milieu de l’hiver qu’il retrouve (ou qu’il trouve, tant son premier passage avait été bref) une place de titulaire dans les rangs
de Newcastle. Et ni à gauche, ni à droite, mais plein axe, en meneur de jeu, avec derrière lui, en position de relayeur, un certain
Yohan Cabaye... Son but fulgurant contre Bolton début avril, où il part de sa moitié de terrain et trace tout droit au milieu de la
défense adverse, a fait le tour du monde. Et voilà qu’on reparle de Ben Arfa pour l’Euro.
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Premier League - 33e journée - Newcastle 2-0 Bolton
Pourrait-il être dans la liste finale alors que Laurent Blanc ne l’a pas retenu lors du dernier Allemagne-France ? La logique voudrait
que non, la période des essais étant terminée, et la bonne performance des Bleus à Brême ne plaidant pas pour ne nouveaux
arrivants. Pour autant, il serait cruel que Ben Arfa manque une troisième phase finale consécutive, surtout s’il se retrouve (ce qui
semble probable) dans une liste élargie de trente noms…
En meneur de jeu…
Qu’est-ce qui pourrait inciter Laurent Blanc à faire appel à lui ? Tout d’abord la pression médiatique. Autant Raymond Domenech y
était hermétique, autant l’actuel sélectionneur semble y être attentif. On l’a vu à l’automne dernier quand les noms de Debuchy,
Gonalons et Giroud ont commencé à circuler avant que ces derniers ne soient appelés pour les derniers matches de 2011. Ensuite,
le niveau d’ensemble relativement moyen de son équipe, dans laquelle pour l’instant aucune individualité n’émerge, compte tenu
des performances décevantes de Ribéry, Nasri ou Benzema lors des six derniers mois.
Enfin, le positionnement axial de Ben Arfa pourrait ouvrir de nouvelles perspectives au sélectionneur en raison de la disparition de
Gourcuff (dont le retour pour l’Euro semble très compromis) et de Diaby (toujours forfait avec Arsenal) et le retour à l’anonymat de
Marvin Martin. Reste le cas de Samir Nasri. Si Ben Arfa est retenu comme titulaire au même poste qu’à Newcastle, le joueur de City
en fera les frais.
… dans un 4-4-2 ?
Une autre inconnue de l’équation réside dans le schéma de jeu qui sera adopté. Jusqu’à présent, Laurent Blanc a semblé privilégier
un 4-2-3-1 avec Benzema en pointe, voire Giroud, les côtés étant animés par Ménez ou Valbuena à droite, Ribéry ou Malouda à
gauche, Nasri étant chargé d’animer le jeu dans l’axe.
L’émergence d’Olivier Giroud dans un rôle de pivot que Laurent Blanc avait confié fin 2010 à Guillaume Hoareau pourrait changer la
donne et ouvrir la voie à une configuration différente, en 4-4-2 avec une attaque à deux têtes (Benzema et Giroud) et deux milieux
offensifs, Ben Arfa et Ménez, ce dernier pouvant se positionner à droite ou à gauche du meneur de jeu. Avec deux arrières latéraux
portés sur l’offensive (Debuchy à droite et Mathieu à gauche, par exemple), l’ensemble pourrait avoir fière allure.
Reste à savoir si les évidentes qualités de Ben Arfa (une technique largement au-dessus de la moyenne, une capacité à perforer les
défenses qui rappelle le Ribéry d’il y a six ans) supplanteront ses défauts bien connus (un jeu individualiste et une immaturité
difficile à gérer dans un groupe qui n’en manque déjà pas). Comment se passerait la cohabitation avec Nasri, Ménez et Benzema,
sans même parler de Ribéry ?

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