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Chroniques bleues
Mettez-moi en une douzaine
mercredi 9 mai 2012, par Bruno Colombari
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Ben Arfa est bien dans la première demi-liste de Laurent Blanc pour l’Euro. Evra et Ribéry
aussi. Pour le reste, pas de surprises. Premiers enseignements et premières interrogations avant la suite de
l’épisode mardi.
Voici donc une demi-liste fournie par Laurent Blanc ce mercredi à 18h. Comme elle ne compte que 12 noms, ce qui correspond à
peu près au nombre d’expatriés dans les dernières listes (lire l’article Les expatriés seront-ils majoritaires ?), on peut penser qu’elle
sera complétée mardi par onze joueurs de ligue 1, ce qui fera une liste complète de 23.
Et si on prend l’hypothèse (peu probable) d’une liste élargie, de laquelle certains des douze pourraient être finalement écartés, on
peut toujours commencer par évoquer les absents. Quatre d’entre eux étaient déjà connus : le Barcelonais Eric Abidal, le Madrilène
Lassana Diarra et les Gunners Bacary Sagna et Abou Diaby. On peu désormais y ajouter le défenseur de Séville Jérémy Mathieu et
les attaquants de Queen’s Park Rangers Djibril Cissé et de Tottenham Louis Saha.
Voyons maintenant les appelés. Onze d’entre eux ont joué régulièrement depuis août 2010 et faisaient partie des certains ou des
probables. En défense, le duo axial Mexès-Rami est évidemment là, même si le premier a perdu sa place de titulaire au Milan et que
le second est de son propre aveu carbonisé après une très lourde saison à Valence. En doublure, Koscielny est là, de même que
Kaboul, ce qui semble condamner Mamadou Sakho qui a fait un peu n’importe quoi avec le PSG depuis quelques semaines. A
gauche, la doublure d’Evra sera Gaël Clichy, dont on attend toujours une prestation convaincante en sélection. On peu en dire
autant du Mancunien.
Au milieu, le trio Cabaye-Malouda-Nasri est présent, mais d’après les propos de Laurent Blanc dans l’Equipe du 9 mai, le joueur de
Chelsea devrait jouer un rôle axial assez bas, en relayeur.
Enfin, dans le registre offensif, aux côtés de Franck Ribéry et de Karim Benzema on retrouve Hatem Ben Arfa, seule vraie-fausse
surprise de la liste. Vraie car il n’a plus joué en Bleu depuis août 2010, mais c’était Laurent Blanc qui l’avait appelé, quelques mois
après que Domenech l’ait écarté au dernier moment du groupe pour la coupe du monde. Fausse, car son retour semblait évident
(lire l’article Hatem Ben Arfa sera-t-il le 23ème homme ?) et quasi-annoncé par le sélectionneur lui-même ces derniers jours.
... et onze qui font vingt-trois
Les incertitudes sur les onze prochains noms ne sont pas nombreuses : les trois gardiens semblent inamovibles (Mandanda, Lloris et
Carrasso, à moins que Ruffier ne coiffe le Bordelais sur la ligne). Les deux latéraux droits seront Debuchy et Réveillère (qui peut
aussi jouer à gauche). Au milieu, M’Vila devrait garder la confiance de Blanc malgré une fin de saison inquiétante, de même qu’Alou
Diarra, seul le Lyonnais Maxime Gonalons semblant capable de jouer les trouble-fête. En meneur de jeu, si l’on comprend bien les
propos du sélectionneur, Yoann Gourcuff part avec une longueur d’avance sur Marvin Martin, porté disparu dans une équipe
sochalienne à la dérive.
Sur les côtés, il reste une place pour Jérémy Ménez, qui peut jouer à droite ou à gauche, ce qui pourrait coûter sa place à Mathieu
Valbuena, et pour Loïc Rémy, dont l’entente avec Benzema devant joue en sa faveur. La dernière place ira très certainement à
Olivier Giroud. Et nous voilà à 23.
Pour l’instant, sur les douze expatriés, quatre étaient en Afrique du Sud (Evra, Clichy, Malouda et Ribéry), pour cinq des onze
éventuels nationaux (Lloris, Mandanda, Réveillère, Alou Diarra et Gourcuff), ce qui ferait un fort renouvellement. Et pour la première
fois, les trois pépites de la promotion 87 seraient réunis en phase finale : Benzema et Nasri ont joué l’Euro 2008 mais pas la coupe
du monde 2010, et Ben Arfa a manqué les deux.
Des risques de la cohabitation
Si les choix de Laurent Blanc sont clairs, sa liste pose tout de même quelques questions : le maintien d’Evra et de Ribéry deux ans
après Knysna dont ils furent les principaux protagonistes pourrait se justifier par des performances de haut niveau en sélection.
Force est de constater que ce n’est pas le cas, loin de là.
Vont-ils retrouver à l’Euro leur niveau de jeu en club ? C’est possible, mais il restera à Laurent Blanc à les gérer dans le groupe. Les
solides inimitiés de ces deux-là avec Gourcuff, s’il est retenu, ou du Munichois avec Malouda, et du Mancunien avec Nasri, ne sont
pas rassurantes. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de clash, mais c’est plus facile sur un rassemblement de trois jours que lors d’une
cohabitation forcée d’un mois.
Même chose pour ce qui concerne les relations Ben Arfa-Benzema, qui n’étaient pas au beau fixe quand les deux jouaient à Lyon. Et
quid de la complémentarité entre Ben Arfa et Ménez, et de ces deux avec Nasri, dont on ne peut pas dire que l’altruisme soit une
qualité innée ?
Enfin, et ce n’est pas nouveau, la liste manque toujours d’une personnalité forte capable de relayer les options du sélectionneur sur
le terrain, de secouer tout ce petit monde, voire d’impulser un changement tactique en plein match. On l’a déjà dit plusieurs fois,
depuis les départs simultanés de Didier Deschamps et Laurent Blanc en septembre 2000, l’équipe de France n’a jamais manqué de
casse-pieds ni d’égos surdimensionnés. Mais personne, dans cette liste, n’a l’envergure et la capacité de s’imposer clairement aux
autres. C’est un vrai problème.

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