La fiscalité des revenus du patrimoine de source française Tax
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La fiscalité des revenus du patrimoine de source française Tax
wealth management gestion des particuliers La fiscalité des revenus du patrimoine de source française Alexis Madier Gordon S. Blair Law Offices Principal La fiscalité française applicable aux non-résidents a connu récemment d’importantes évolutions jurisprudentielles et modifications législatives. Ces évolutions vont dans le sens d’un allégement de la pression fiscale, que ce soit par exemple en matière d’imposition sur les plus-values immobilières ou d’application des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Le cabinet Gordon S. Blair rappelle les principes d’imposition en France des non résidents et revient sur cette évolution favorable. Les non-résidents fiscaux français sont soumis à une obligation fiscale limitée en France. En d’autres termes, ils sont soumis sous certaines conditions à la fiscalité française s’ils possèdent des actifs mobiliers et/ou immobiliers situés en France, productifs de revenus ou non. En principe, et malgré un large réseau de conventions fiscales bilatérales entre la France et les Etats étrangers ayant notamment pour objet de répartir le droit d’imposer, les contribuables domiciliés hors de France sont par principe imposables sur leurs revenus de source française. Notamment, un résident monégasque qui n’a pas la nationalité française peut se trouver soumis à l’impôt si ses actifs français sont productifs de revenus ou si leur valeur nette excède un certain seuil. Imposition sur le revenu Les revenus de source française sont taxés, sauf exception, à un taux minimum d’imposition de 20 %, et à un taux maximum de 45 % auquel d’autres taxes additionnelles sont susceptibles d’être ajoutées. Il convient de déposer l’année suivant la perception des revenus une déclaration d’impôt reprenant les différents revenus perçus en France. Le centre des impôts de Menton est compétent pour les résidents monégasques. 44 monaco banking & Finance 2015-2016 Tax regime applicable to income derived from net worth in france The French tax regime applicable to non-residents has recently seen major developments in case-law and legislative changes. These developments show a movement towards easing the tax burden, whether (for example) in the taxing of capital gains on immovable property or applying social security contributions to net worth-derived income. The Gordon S. Blair firm summarises the principles of non-resident taxation in France and considers these favourable developments. French non-residents for tax purposes have a limited tax liability in France. In other words, they are subject to the French tax regime under certain conditions if they own movable and/or immovable assets located in France, whether or not these are income-producing. In principle, and despite an extensive network of bilateral tax treaties between France and foreign States to share the right to impose tax, taxpayers domiciled outside France are taxable on their income from French sources as a matter of policy. Specifically, Monaco residents who do not have French nationality may be subject to tax if their French assets are incomeproducing or if their net value exceeds a certain threshold. Income tax Income from a source in France is taxed, without exception, at a minimum rate of 20 % and a maximum of 45 %, to which other additional taxes are likely to be added. Depuis le 1er août 2012, les revenus du patrimoine (notamment les revenus fonciers et les plus values immobilières) sont soumis en France aux prélèvements sociaux au taux de 15,5 %. La CJUE à récemment indiqué que les personnes non résidentes et non soumises à un régime obligatoire d’assurance maladie en France ne peuvent pas être soumises aux prélèvements sociaux. La France a pris acte de cet arrêt et devrait rapidement, par l’intermédiaire d’une loi de finances rectificative, se conformer à la décision de la CJUE. Plus values immobilières Lors de la cession de leur résidence secondaire, les non résidents peuvent être soumis au paiement d’un impôt sur la plus-value. La loi de finances pour 2015 a aligné la fiscalité des non résidents sur celle des résidents fiscaux français en ce qui concerne l’application d’un taux unique de 19 %, accompagné d’un abattement pour durée de détention qui permet l’exonération des plus values immobilières au bout de 22 ans. La plus-value immobilière étant assimilée à un revenu du patrimoine, il ne devrait plus y avoir d’application des prélèvements sociaux au taux de 15,5 %. Si les prélèvements ont été effectués antérieurement, il devrait être possible, sous certaines conditions, d’en demander le dégrèvement dans un délai de deux ans à compter du paiement. Depuis le 1er Janvier 2015, la France n’exige plus la désignation d’un représentant fiscal pour la cession d’un bien immobilier par un résident d’un Etat membre de l’UE (+ Norvège et Islande). Les résidents monégasques ne sont malheureusement pas visés par cette mesure et doivent toujours passer par ce mandataire. Impôt sur la fortune Un non-résident fiscal français peut être soumis à l’ISF si son patrimoine net taxable est supérieur à 1 300 000 € au 1er janvier de chaque année civile. A la différence d’un résident fiscal français, qui est imposable sur son patrimoine mondial, le non-résident ne sera imposé que sur les actifs détenus en France à l’exception de ses placements financiers. Sont notamment imposables à l’ISF les biens et droits immobiliers détenus en France, ainsi que les parts de société dites à prépondérance immobilière. Afin d’éviter une trop forte valorisation des biens, l’acquisition au moyen d’un emprunt bancaire peut permettre de faire diminuer la valeur nette de l’immeuble ou des parts de société, et ainsi éviter dans certains cas l’imposition à l’ISF. Le financement par prêt d’associé, qui permettait jusqu’en 2012 de faire diminuer la valeur nette des parts de la société ayant acquis le bien, n’est plus efficient aujourd’hui. Les personnes se trouvant dans cette situation peuvent éventuellement envisager le refinancement de leur compte courant d’associé par un prêt bancaire. Dans ce cas, la valeur des parts de la société pourra prendre en compte le passif ainsi créé, sous réserve d’un éventuel abus de droit réprimé par l’administration fiscale. A tax return must be submitted in the year following receipt of income in France. The Tax Office in Menton is responsible for residents of Monaco. Since 1 August 2012, net worth-derived income (particularly real estate income and capital gains on immovable assets) has been subject in France to social security contributions of 15.5 %. The ECJ has recently indicated that non-residents who are not subject members of a compulsory health insurance scheme in France should not be subject to social security contributions. France has recognised this decision and is required to rapidly pass an amending finance law to comply with the ECJ’s decision. Capital gains on immovable assets When selling a secondary residence, non-residents may be subject to capital gains tax. The 2015 Finance Act aligned the non-resident tax regime with that of French tax residents in respect of the application of a single rate of 19 %, accompanied by a reduction based on the duration of ownership, with total exemption from capital gains tax after 22 years. Capital gains on immovable assets being assimilated into net worth-derived income, social security contributions of 15.5 % should no longer apply. If contributions have been paid previously, it should be possible under certain conditions to request tax relief on them within two years of the date of payment. As of 1 January 2015, France no longer requests the appointment of a tax representative for the sale of an immovable asset by a resident of an EU member State (+Norway and Iceland). However Monaco residents are unfortunately not included in this measure, and are still required to act through a tax representative. Wealth tax French non-residents for tax purposes may be subject to wealth tax if their net taxable assets are valued at over €1,300,000 on 1 January of each year. Unlike French residents, who are taxable on their worldwide assets, non-residents will only be taxed on assets held in France with the exception of their financial investments. Property assets and rights held in France and shares in companies where the majority of assets are real estate are all subject to wealth tax. In order to avoid assets being over-valued, acquiring them using a bank loan may decrease the net value of real estate or shares in a company, and also avoid the imposition of wealth tax in certain cases. Financing by shareholder loan, which until 2012 helped to decrease the net value of the shares of the company that had acquired the asset, is no longer effective. People finding themselves in this situation may possibly consider refinancing their shareholder current account with a bank loan. In this case, the value of the shares in the company may take into account the liability thereby created, but may possibly be deemed an abuse of law, which is punishable by the tax authorities. Gordon S. Blair Law Offices 3, rue Louis Auréglia 98000 Monaco Tél. (+377) 93 25 85 25 www.gordonblair.com monaco banking & Finance 2015-2016 45