Carnet de voyage
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Carnet de voyage
Carnets de voyage Date de sortie : 08 Septembre 2OO4 Réalisé par Walter Salles Avec Gael García Bernal, Rodrigo De la Serna, Mercedes Morán Film brésilien, chilien, américain, péruvien, argentin. Genre : Historique, Drame Durée : 2h 6min. Année de production : 2003 Titre original : The Motorcycle Diaries Distribué par Diaphana Films Titre original: The Motorcycle diaries Le casting du film Réalisation : Réalisateur(s) Comédiens : Gael García Bernal Mía Maestro Mercedes Morán Susana Lanteri Jean Pierre Noher Rodrigo De la Serna 1 Walter Salles Jaime Azócar Ulises Dumont Facundo Espinosa Gustavo Pastorini Scénario : Scénariste(s) Jose Rivera Production/Distribution : Distributeur(s) Diaphana Distribution (France) Focus Features (USA) Éditeur DVD TF1 Vidéo Informations annexes : Lieux de tournage 2 Argentine. Bariloche, Argentine. Buenos Aires, Argentine. Calama, Chili. Chili. Chuquicamata, Chili. Cuzco, Perou. Freire, Chili. Iquitos, Perou. Lago Frias, Argentine. Lautaro, Chili. Lima, Perou Mendoza, Argentine. Perou. Temuco, Chili Valparaíso, Chili. Villa La Angostura, Neuquen, Argentine. CARNETS DE VOYAGE (Diaros de Motocicleta) Tournage en Argentine, Brésil, Chili, Pérou, Etats-Unis Réalisateur : Walter SALLES Interprètes : Gael GARCIA BERNAL Rodrigo DE LA SERNA L’Histoire Basé sur le carnet de voyage d’Ernesto Guevara, et sur le livre écrit plus tard par son compagnon de route, Alberto Granado, le film met en scène le périple des deux jeunes argentins, en 1952, au cœur de l’Amérique latine et la découverte de ce continent. Plus de 10000 kilomètres parcourus à travers l’Argentine, le Chili, le Pérou, débutés sur une vieille moto Norton 500 baptisée la Poderosa (la Puissante), qui finira par rendre l’âme avant le terme de l’aventure. 3 Des longues routes sablonneuses aux caprices techniques de la moto, en passant par les intempéries, le voyage prend rapidement une tournure humaine fondamentale. Au delà des paysages somptueux et des marques des civilisations anciennes, les conditions de vie des populations croisées, et cela quelque soit le pays, leur désespoir, leur pauvreté, la réalité sociale et leur soumission, politique ou économique, ont une place essentielle dans le parcours de Guevara et Granado. Produit par Robert Redford, « Carnets de Voyage » n’est pas une biographie du jeune Che. C’est l’aventure de deux amis, un parcours au pluriel, qui amorce les changements dans leur perception du monde, de ses problèmes et de ses injustices. « J’appréhendais de voir ce film... Crainte de voir déformée, romancée une expédition débutée dans la volonté d’aventure et de découverte d’un continent et qui avait permis aux personnages de découvrir la réalité de l’Amérique Latine, de sa population et sa misère. J’ai lu il y a plusieurs années le carnet de voyage du Che, ce premier voyage en Amérique Latine, et le résultat de l’adaptation au cinéma m’inquiétait. La peur de ne pas retrouver l’humour, les situations cocasses, les engueulades, les difficultés .» Avis perso Les acteurs, que ce soit Gael Garcia Bernal (Ernesto Guevara) ou Rodrigo De la Serna (Alberto Granado), sont excellents. C’est un jeu complet et juste. L’intensité des regards, les expressions sont toujours précises et sincères. Lorsque les deux argentins arrivent devant les ruines Incas du Machu-Pichu, il n’y a pas un mot, pas un murmure, juste le vent qui chuchote, et les regards suffisent pour exprimer ce que les deux amis ressentent devant le grandiose des paysages. Lorsque Guevara est pris de crise d’asthme violente, sa souffrance et sa douleur mettent mal à l’aise, et la difficulté à respirer a gagné la salle entière... simplement parce que cette scène, encore une fois, n’était pas exagérée, romancée ou édulcorée, mais parce que Gael Garcia Bernal est excellent et que la douleur, la peur aussi se lisaient dans ses yeux. Tout au long du voyage, l’évolution des personnages à la 4 rencontre de leur terre et des gens est sensible. Il n’y a pas besoin de mots pour comprendre ce qui se passe dans leur esprit. La rencontre avec les mineurs au Pérou est le plus révélateur du changement de Guevara... un seul regard, foudroyant de rage le chef de chantier, mais atterré également de voir les hommes exploités par une compagnie américaine qui possède le terrain d’extraction de zinc. Et sans qu’il ne bouge les lèvres, ses paroles sont claires : ils nous exploitent, mais cette terre ne leur appartient pas, cette terre est à nous. Le centre de soin pour les lépreux, au Pérou, est un passage majeur du film, où les deux personnages vont rencontrer les malades, les aider et les respecter. Aucun des deux protagonistes ne fait de l’ombre à l’autre dans ce centre, les actes, les paroles sont différents, les pensées également, la volonté est peutêtre pus affirmée chez celui qui deviendra le Che. Le film s’achève sur le regard lointain de Granada, toujours en vie. Un regard sur sa jeunesse, sur une expérience partagée avec un homme devenu un mythe, un regard posé sur ce monde, un regard qui a peut-être autant changé pendant ce voyage au cœur de son continent que durant les 50 ans qui ont suivi... Ceux qui ne connaissent pas le Che rêveront probablement de commencer à voyager après avoir vu ce film, de partir en Amérique Latine, de découvrir ce continent. Ceux qui ont une conscience politique, affirmée ou hésitante, s’interrogeront en plus. Sur la vie, sur leur vie. Sur le regard porté aux autres, sur ce qui est juste de faire, de ne pas faire. 5 Sur les moyens d’agir réellement et concrètement pour que ce monde soit moins injuste. Et je crois que ce film remettra en question bon nombre de leurs acquis ou de leurs certitudes. Comme cela a été mon cas... Maëla. 6