Jean-Marie nous a proposé trois jours dans l`ancienne capitale des

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Jean-Marie nous a proposé trois jours dans l`ancienne capitale des
Jean-Marie nous a proposé trois jours dans l'ancienne capitale des pays de
Savoie via le Val d’Aoste.
Le départ fut un peu laborieux mais dans la bonne humeur nous nous sommes tous
engouffrés dans le car Gagneux.
Premier arrêt après la frontière : LE CHATEAU D’ISSOGNE, un des châteaux
Renaissance les mieux conservés et les plus richement décorés du Val d’Aoste . Au
Moyen-Age, c’est la résidence des évêques d’Aoste, puis de la puissante famille
Challand qui au XVe siècle entreprend une rénovation et une décoration de la maison.
Nouvelle remise en état au XIXe siécle par un paysagiste, Vittorio Avondo, qui offre
l’ensemble à l’Etat.
La façade sur la vallée est d’une grande sobriété. On entrait par un porche suivi d’ une
galerie offrant aux regards des visiteurs six grands panneaux peints des lambris aux
voûtes. Trois ailes irrégulières ,en fer à cheval, avec quatre tours d’angle autour de
la cour du Grenadier, fontaine octogonale dont l’ensemble en fer forgé assurait la
distribution d’eau (‘en forme de grenadier).Les panneaux peints de la première galerie
sont un témoignage unique de la vie quotidienne au XVe siècle Six lunettes
merveilleusement conservées avec un corps de garde, la boutique du boucher, celle
de fruits et légumes, la table d’un tailleur, une pharmacie-droguerie, une épicerie. La
visite du château, intéressante par ailleurs, interpelle par ses centaines de graffiti
dont le plus ancien est de 1489. Ils traduisent l’enthousiasme des visiteurs pour ce
château.
Tôt levés, la faim nous saisit et nous allons nous rassasier au restaurant Al Maniero
dans le village. Nous ne serons pas déçus par la cuisine et les vins valdotains
En route pou TURIN
Turin évoque, en général, une ville industrielle siège des usines FIAT(Fabbricca
Italiana Automobile di Torino), des fameux Nutella, Ferrero Rocher, Cinzano,
Martini, Lavezza et, bien sûr, la Juventus et aussi le Saint Suaire. Mais, nous avons
découvert une cité pleine de charme où domine l'architecture baroque de ses palais
et ses églises, la qualité de ses musées, le charme de ses grandes places avec ses
larges rues bordées d'arcades, sur une quarantaine de kilomètres dit-on.
D'abord un aperçu en car avec notre guide en longeant les rives du Pô puis la piazza
San Carlo où trône la statue équestre d’Emmanuel- Philibert, les églises
« jumelles » San Carlo et Santa Cristina. En suivant la via Roma belle artère jalonnée
de boutiques de luxe, on arrive à la piazza Castello, le centre historique.
Place piétonne oblige, nous avons continué à pieds.
Une petite visite à l’église SAN LORENZO, érigée par Guarino Guarini, le grand
architecte du baroque, à la suite du vœu prononcé par Emmanuel-Philibert de Savoie à
la veille de la bataille de Saint Quentin (1577) : une débauche baroque de stucs et de
dorures, suivant un plan octogonal correspondant aux 7jours de la Genèse auquels on
ajoute le jour de la Résurrection.
Arrive la nuit, les monuments paraissent plus majestueux et la cathédrale, il DUOMO
SAN GIOVANNI , nous « scotche » comme disent nos gamins, avec sa façade de
marbre blanc et son campanile. C’est le seul monument Renaissance de Turin, il
contient les monuments funéraires de certains membres de la famille de Savoie :
Emmanuel-Philibert, Charles-EmmanuelII et AmédéeVIII, l’anti-pape… Filippo
Juvarra, autre architecte du baroque, couronna, plus tard, le campanile en briques
pour le rehausser et Guarino Guarini, se chargea de l’intérieur avec la superbe
CAPELLA DELLA SANTA SINDONE , chapelle du Saint Suaire revêtue de marbre
noir et coiffée d’une merveilleuse coupole conique. Le Saint Suaire, comme chacun
sait, est l’empreinte d’un corps humain portant toutes les traces de la passion du
Christ. Il était disposé sur l’autel de la chapelle dans un coffre d’argent. Je dis, il
était car… :
En avril 1977, elle a été entièrement ravagée par le feu. Incident criminel ? Le
courage d’un pompier, Mario Trematore(traduit par le trembleur) a sauvé le SaintSuaire. Avec une masse de 4kg, il a brisé les 8 épaisseurs de verre pare-balles qui
protégeait le SaintSuaire : « J’étais là…avec les flammes qui cernaient le Saint
Suaire. Je me suis dit : c’est ton tour. Tu dois sauver le symbole de la chrétienté,
adoré par deux milliards de personnes. Et je sentais, provenant de l’intérieur du
reliquaire, une force divine qui demandait à être sauvée par moi ». Il fut acclamé en
héros national, félicité par le Président de la République et béni par le Pape.
C’était le deuxième sauvetage, le premier eut lieu en 1532 alors que le Saint-Suaire
était exposé à Chambéry.
En 2010,le pape Benoît XVI accorde une nouvelle ostension : le Saint-Suaire sera
exposé du 10 avril au 23 mai devant 2 millions de pèlerins ! Après les Jeux Olympiques
de 2006, c’était une nouvelle aubaine pour la ville !.
Après une journée bien remplie, nous nous installons dans notre hôtel .
L’Hôtel DOGANA VECCHIA se vante d'avoir accueilli des hôtes célèbres tels que
Verdi, le consul Bonaparte, Mozart accompagnant son père Léopold (le 14 janvier
1771), tous couchés sur le Livre d'Or de l'hôtel. Quelques-uns d'entre nous crurent
que leurs chambres étaient d'époque (!), d'autres apprécièrent le charme rétro de la
leur.
Pas affamés mais curieux, nous avons eu le plaisir de dîner au Restaurant IL
CAMBIO, café historique fondé en 1757, qui préserve les traditions de la cuisine
piémontaise. On a aimé les lustres étincelants, les miroirs baroques, les murs couverts
de velours cramoisi. Nous pouvions imaginer Cavour à sa table au milieu d'intellectuels
discourant sur cette Unité Italienne tant attendue. Quant à nous, le service
impeccable mais pas guindé, la cuisine fine et l'atmosphère raffinée nous ont comblés.
En sortant, un petit coup d’œil au PALAZZO CARIGNANO édifié en 1679 pour une
branche de la famille de Savoie. Il présente une remarquable façade curviligne,
ondulante ,en briques rouges, due ,évidemment à Guarino Guarini (si ce n’est pas lui,
c’est Fillipo Juvarra !). Y naquit Victor Emmanuel II, premier roi d’Italie.en 1820.
A ce propos, connaissez-vous l’origine des grissini ? On dit que le petit VictorEmmanuel, le futur roi d’Italie, était si chétif, d’une santé si délicate qu’il fallut
confectionner pour lui un pain spécial léger, craquant et facile à digérer : le gressin en
français.
Le palais fut le siège du Parlement de 1861 à 1864, alors que Turin était capitale
d’Italie.
En rentrant, nous avons profité de la LUCI di ARTISTA, manifestation faisant appel
à des artistes d'art contemporain de renommée internationale pour leur ingéniosité
et leur créativité dans les éclairages de Noël de la ville. Les Lyonnais passés experts
dans les illuminations (Fête des Lumières du 8 décembre) y étaient représentés.
Une bonne nuit de repos et le lendemain, chacun se dirige vers le lieu de visite de son
choix. C'est :
Le MARCHE PORTA PALAZZO sur la place de la République. Le plus grand marché à
ciel ouvert d'Europe où les maraîchers montent leurs innombrables étalages aux
couleurs flamboyantes. La halle du Marché aux poissons et la Halle du Marché à la
viande et aux fromages complètent cet ensemble alléchant. Nombre d'entre nous se
sont étonnés des prix relativement bas comparés à nos marchés locaux.
L'église SANTA MARIA DELLA CONSOLAZIONE sur la place Consolata. Elle est
considérée comme la plus belle église baroque de Turin. La perspective intérieure
est conçue pour conduire le regard vers le fastueux autel de l’architecte Filippo
Juvarra.
C'est un haut lieu de pèlerinage, souvenir d'un miracle : la statue de la Vierge avait
disparue ; dans un rêve, un aveugle l'a "vue". On a retrouvé la statue et miracle,
l'aveugle a vu !
Le PALAZZO REALE sur la piazza Castello. Il fut construit en 1658 pour Madame
Royale, Christine de France, épouse du duc Charles Emmanuel II, donc, duchesse et
non pas reine ! Les princes de la Maison de Savoie, y résidèrent jusqu'en 1865. Les
styles baroque, rococco et néo-classique s'y mélangent allègrement.
Le PALAZZO MADAMA se dresse au milieu de la piazza Castello. D'abord château
médiéval dont il incorporait l'enceinte romaine. Il n'en subsiste que deux tours
octogonales qui servirent de portes à la ville. La veuve de Charles Emmanuel II,
Madame Royale (encore elle, mais veuve et régente !) engagea l'architecte du
baroque, Filippo Juvara en 1718. Il construisit un grand escalier d'apparat devant la
façade existante qu'il protégea par une nouvelle façade style baroque. Le Sénat du
nouvel état italien y siégea de 1860 à 1864 lorsque Turin était capitale d’Italie.
Il abrite actuellement le Musée municipal d'Art antique qui expose les oeuvres de
l'Ecole piémontaise : mobilier, peintures, céramiques,... L’œuvre la plus célèbre est un
portrait d'homme d'Antonello da Messina (1476). L'homme nous regarde avec
suffisance, son regard perçant nous ferait croire à une photographie. Les détails
réalistes de ses vêtements révèlent le développement de la perspective à la
Renaissance.
Un petit creux à l’estomac et nous voilà à la Taverna Fiorentina. Vite fait bien fait
car le car nous attend pour la visite d’une des nécropoles des princes de Savoie et de
leurs familles
La BASILIQUE SUPERGA. : basilique baroque construite par Filippo Juvarra et
commandée par le duc Victor-AmédéeII en accomplissement d’un vœu à la Vierge
(1706) alors que les troupes françaises l’assiégeaient dans Turin Notre architecte
abaisse la colline de 40m offrant une esplanade avec une superbe vue à 360° sur la
ville et ses alentours (par temps clair !).
Pour l’atteindre, nous empruntons un tramway à crémaillère, datant de 1934. Avec
425m de dénivelé, et une pente pouvant atteindre 21%, nous aurions dû profiter d’une
vue inoubliable sur la ville. Mais le brouillard était là !! Seule la basilique émergeait de
ce fog avec son portique évoquant un temple antique, son imposante coupole A
l’intérieur, peintures et sculptures où dominent le bleu pâle et le jaune. La crypte est
impressionnante, véritable nécropole des princes de Savoie du XVIIIème et XIXème
siècle (voir Jean-Marie pour plus de détails).
Sans brouillard, nous aurions pu observer, derrière la basilique, une plaque signalant
l’endroit où s’écrasa, en 1949, un avion transportant les joueurs du « Torino », l’autre
équipe de football de Turin, alors championne d’Italie. Il y eut 31 victimes.
Retour au centre- ville pour la visite du Musée National du Cinéma dans LA MOLE
ANTONELLIANA, symbole de la ville. Cet édifice en briques avec une flèche en
aluminium de 167m fut commandé en 1863 par la Communauté juive qui venait
d’obtenir la liberté de culte. Mais par excès d’audace de l’architecte et manque de
moyens, elle fut cédée à la ville et transformée en musée en juillet 2000. C’est à
Turin que furent crées les premiers établissements de production de cinéma, d’où
l’idée ! Conçu en forme de spirale et sur plusieurs niveaux, elle nous conduit de la
préhistoire du 7e art aux effets spéciaux les plus spectaculaires. Nous aurions pu
profiter de l’ascenseur panoramique pour découvrir le panorama sur la ville et la
chaîne des Alpes, mais… il était en panne !
Plein les jambes et l’estomac dans les talons (non, ce n’est pas vrai), nous retournons
à la Taverna Fiorentina, et puis.dodo.
Le matin du 3e jour, en route pour le MUSEE EGYPTIEN, le deuxième après celui du
Caire . Crée en 1824 par Charles-Félix, il fut constitué par la collection de Drovetti,
piémontais devenu consul de France en Egypte sous l’occupation napoléonienne. La
restauration des lieux devrait se terminer en 2013pour célébrer la phrase historique
de Champollion
: « la route de Menphis et de Thèbes passe par Turin »
Nous avons pu admirer les papyrus du Livre des morts avec la scène de la pesée de
l’âme, la fameuse statue en diorite noire de Ramsès II, le temple nubien offert en
1968 à l’Italie, en remerciement de son aide lors de la reconstruction des temples de
Nubie précédant les travaux du barrage d’Assouan. Et aussi, le contenu du tombeau
de l’architecte Kha et de sa femme avec tous les éléments pour le dernier voyage
exceptionnellement bien conservés.
Turin, c’est fini, on rentre ! Mais en passant par le Val d’Aoste, on fait la pause repas
au restaurant la Kiuva à Arnad. Retenez bien cette adresse! Specialités valdotaines
« à gogo »,avec le lard d’Arnad, la Fontina, la polente délicieuse,…et le vin blanc
frizzante.
On s’arrête au FORT DE BARD imposante citadelle fortifiée dès le Haut Moyen-Age,
passant des seigneurs de Bard à la Maison de Savoie au XIIIe siècle. Le fait le plus
connu, est le siège de 1800.
Bonaparte, avec son armée de réserve de 40 000hommes franchit le col du Grand
Saint Bernard pour surprendre l’armée austro-piémontaise. Sa progression rapide,
dans la plaine du Pô, est arrêtée par la garnison autrichienne du fort. Bonaparte
avance avec ses troupes par la montagne, mais que faire des canons ? Pour traverser
le village sans éveiller de soupçons, il fait entourer les roues des canons par des
morceaux de tissu et étendre de la paille sur la route. Après 14 jours de résistance,
la garnison capitule avec les honneurs de la guerre. Au retour, il fit raser « le vilain
castel de Bard »
Charles-Felix, craignant une nouvelle agression des français, le fit remettre en état :
plusieurs bâtiments sur plusieurs niveaux en structures autonomes permettant à
chacune d’entre elles de défendre les autres en cas d’attaque. Il ne fut jamais
utilisé !
Par l’intermédiaire de trois ascenseurs panoramiques, on atteint un Centre
d’Intéprétation passionnant qui, sur 29 salles, expose les traditions et les nouvelles
techniques de la montagne, la faune et la flore, l’habitat de cette région…
Malgré notre retard sur le programme, nous nous devons un arrêt à la CAVE
COOPERATIVE LA RUINE à Morgex pour déguster leur fameux Blanc. Il est issu
des plus hautes vignes d’Europe, prospérant au pied du Mont Blanc, au gré des
avalanches et cultivées par les vignerons du ciel (pub !). Un cépage : le Prié blanc,
adapté aux conditions climatiques locales. La culture sur pergola évite les méfaits du
vent et du gel hivernal mais en plus, durant les nuits froides, elle dissipe la chaleur
accumulée par le terrain dans la journée. Au cadeau offert par l’Association et la
Cave, chacun a ajouté quelques bouteilles : du blanc, du vin de glace (grand succès
international pour lequel les vendanges ont lieu en plein hiver) et même du vin de
messe, vocation tardive ?
Et là, c’est bien fini ! Retour à la maison.
Merci aux organisateurs, ce fut un bien beau week-end en continuité avec notre
précédente journée dans le Val d’Aoste.

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