suaire de Turin

Transcription

suaire de Turin
Les
mystères du suaire de Turin
Ses rapports avec la photographie...et la science
Disons le d’emblée, il ne s’agit pas ici
de se moquer de la religion. Mais il y a
une tradition catholique de vénération
des reliques, notamment en Italie, et si
l’authenticité de certaines peut laisser
songeur (gouttes de lait de la Vierge,
morceaux de la vraie croix et même le
prépuce du Christ !..), le suaire de
Turin, la plus célèbre sans doute,
mérite un intérêt particulier, que l’on
soit croyant ou non, car cette image si
singulière reste un mystère, malgré
l’intervention de la science moderne.
L’histoire en quelques mots...
Le négatif “positif ”
photographié en 1898
1
Un linceul de lin sensé avoir enveloppé
le corps, (de face et de dos, manque
côtés et pieds, voir illustration en fin) de
Jésus mort sur la croix fait son apparition
à Troyes en 1355, il aurait été ramené de
Constantinople par un croisé. Dès le 16°
siècle le suaire est régulièrement exposé
à la vénération des fidèles dans la
cathédrale de Turin. Il a été abimé par un
incendie à Chambéry en 1532.
En 1898 l’avocat Secondo Pia prend
les premières photos du suaire, et
stupeur, ce qui n’était qu’une silhouette
de taches roussies et floues devient un
positif très expressif au développement
(image ci-contre) et il devient évident de
fait que l’original est une sorte de
négatif !... Nous y reviendrons.
On y voit un homme nu, étonnamment
grand pour l’”époque” (env. 1,80 m) avec
de très longs doigts et des traces de
supplices apparemment conformes aux
descriptions de l’évangile. C’est une
image tridimensionnelle dans le sens où
les parties du corps ou du visage plus
éloignées sont plus sombres, donnant
ainsi une vision en relief (ci-contre une
interprétation
3D informatique du
visage original formant une sorte de
bas-relief).
C’est une image conforme au visage
archétypal du christ connu de tous: visage fin, cheveux long, barbe et
moustache - et c’est là un premier
problème: il n’existe pas de description
de Jésus de son vivant, et jusqu’au 6°
siècle il est représenté avec un profil
plus “grec” (cheveux courts et
imberbe), la vision actuelle (et du suaire)
semble donc postérieure.
En 1988, le Vatican donne l’autorisation
de confier des prélèvements du drap à
des laboratoires indépendants pour
analyse au carbone 14...verdict, le
suaire date du moyen-âge, entre 1260
et 1390, ce qui peut correspondre à la
citation écrite de 1355.
Certains contesteront par la suite le
choix de l’emplacement des
prélèvements (un coin du tissu) car
“souillé” par les multiples manipulations
lors des ostensions (40 depuis le 16°
siècle...) et encore aggravé par la
restauration récente de 2002.
Auparavant déjà on avait fait des anal
yses de trace de sang du suaire,
résultat étonnant: rhésus AB, rare (1% de
la population mondiale) mais plus
répandu dans la population juive ...
Des pollens prélevés on aussi été
analysés: beaucoup semblent
spécifiques à la Galilée mais
curieusement aucune trace d’oliviers,
pourtant très répandus. Certains
spécialistes de textiles anciens sont
convaincus de l’authenticité du moins du
drap employé.
Evidemment, l’affaire se complique
aussi par les partis-pris entre
scientifiques croyants et athées, sans
parler des religieux scientifiques...
Mais l’énigme demeure,
authentique ou plutôt daté du
XIVe, comment a t’il été crée ?
D’abord chez les convaincus, les plus
hardis n’ont pas hésité à évoquer le
“flash thermo-nucléaire” engendré par
le corps du Christ ressuscité.., faut oser !
D’autres plus raisonnables ont essayé
de le reproduire avec un linge posé sur
leur propre visage enduit d’onguents
(mais le linge, remis à plat, déforme les
traits). Ou encore avec transfert par
tamponnement d’un bas-relief, et bien
d’autres.
Il existe pourtant une théorie plus
séduisante qui validerait une création du
XIVe.,(mais non prouvée pour autant),
celle de la “camera obscura”.
C’est l’ancêtre de la photographie, sans
plaque photosensible, mais connu depuis
l’antiquité, d’où vient le mot “caméra” =
chambre, de photo ou de cinéma. Elle
permettait aux artistes d’avoir la vue
d’une scène aux perpectives justes, à
l’aide d’une boite de bois percé d’un petit
trou et projeté sur un verre dépoli.
Mais plus sérieusement, il faut bien
dire que l’église elle même s’est bien
gardée de statuer officiellement sur
l’authenticité du suaire, mais tout en
ne décourageant pas sa vénération. La
dernière ostension de 2010 a attiré plus
de 2 millions de fidèles.
2
En 1993, Nicolas Allen, un étudiant
sud-africain soutient une thèse de
philosophie (?!) selon laquelle le suaire
de Turin aurait donc été fabriqué au 14°
siècle avec une sorte de grande
“camera obscura” (ou sténopé) munie
d’une lentille, exposant longuement
l’image d’un homme ou d’un mannequin
figurant le christ sur un drap de lin
enduit d’une solution photosensible
faisant office de film photo.
Cela suppose, et c’est là tout le
problème de cette thèse, que l’on
connaisse dès le Moyen-Age les sels
d’argent, leur effet sensible à la lumière
et même les moyens de fixer le négatif
(ammoniaque ?)...inventés au XIXe !
Car nous y voilà, le suaire de Turin
ressemble à un négatif photo !
De plus il semble prouvé que
l’oxydation brunâtre n’imprègne que les
premières couches de fibre, comme en
contact direct avec une lumière
projetée...(et que ce n’est pas de la
peinture).
Formidable ! Oui, mais... on n’a
pas trouvé de sel d’argent en surface,
mais des oxydes de fer (responsables
de la coloration rouge-brun), mais aussi
des traces d’albumine et de gélatine, ce
qui ne prouve pas grand chose.
Pas d’images des essais de Nicolas
Allen, mais un documentaire télévisé de
son travail, montrant que le résultat avec
le procédé décrit n’a pas la force de
l’image du suaire, mais ce n’est pas un
artiste...
Alors, ne faut il pas simplement
admettre que c’est l’oeuvre
d’un maître, au même titre que
les meilleurs peintres inspirés par
le sujet ? D’ailleurs d’autres l’ont
attribué au génial Léonard de
Vinci lui-même, selon la même
technique, et jusqu’à prétendre
qu’il aurait prêté sa propre tête
(ci-contre) au Christ !
Sacré Léonard, après le mystère
de la Joconde et celui du Da
Vinci Code, te voilà doublure
secrète de Jésus !..
Seul problème, et de taille, le
maître a vécu au 15° siècle.
EPILOGUE
Voilà, on pourrait en rester là avec ce
bien mystérieux linceul, mais le plus
sidérant est à venir, que je vous laisse
découvrir avec le lien vers le
documentaire d’Yves Boisset, cinéaste
et Didier Van Cauweleart, écrivain :
http://www.mystere-tv.com/l-adn-duchrist-ou-le-clonage-de-dieuv1505.html
Car autour de ces analyses
d’échantillon du suaire (ainsi que
d’autres reliques ayant trait au Christ), il
s’avère qu’il y a eu détournement de
sang pour en extraire l’ADN et réaliser
rien de moins que...
CLONER DIEU AVEC SON PROPRE
ADN !..
Bref, le Christ façon Jurassic park..,
y en a qui ont le sens du bricolage
ambitieux !
Vantardise d’ego sur-dimensionné ou
réalité, et avec vraisemblablement le
soutien de visions intégristes, le
professeur Leucotte notamment (cité
dans le texte sous la vidéo comme
généticien de renom), prétendait qu’il
disposait de tous les éléments pour
le réaliser, du moins le disait-il à
l’époque.
Ce qui est sûr, c’est la “sainte” panique
(on me pardonnera l’expression) que
cette annonce a créé dans les hautes
sphères du Vatican !.. et gageons qu’ils
réfléchiront à deux fois avant d’autoriser
un nouvel examen scientifique !
...Mais aussi qu’à défaut de divin,
cette histoire qui aura fait tourner
bien des têtes ne s’arrêtera sans
doute pas là.
Bon visionnage, bien que ce soit en
basse résolution ça vaut le détour. Ceux
qui le désirent peuvent convivialement
donner leur avis ou compléments par
mail. On trouve aussi de multiples
sources internet avec le mot-clé “suaire
de Turin”
Guy Jost
Vue partielle
du “négatif ”
original

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