Tourisme magazine n°27

Transcription

Tourisme magazine n°27
Sommaire
5 EDITORIAL
6 EVÉNEMENT
11ème Salon International du Tourisme et des Voyage
Valoriser le tourisme domestique
rmand
Guide glieeou
an
n à Ora
8 ACTUALITÉ
a
Manger ita
L'investissement touristique en débat à Jijel
Le 23 décembre à Ziama Mansouriah
Saison estivale 2010 : le bilan
Une baisse notable du nombre d'estivants
Le Trattoria à
port
l'hôtel Eden aéro
3ème Salon des Vacances, des Loisirs et du Bien-être
Le rendez-vous des professionnels du tourisme … et
des loisirs
Les évènements qui ont marqué 2010
Rétrospective d'une “année touristique”
16 INTERVIEW
p
26
Jean-Louis et Odette Bernezat
“Un couple, ami et amoureux du désert algérien ".
22 HÔTELLERIE
Culture
Hôtel Belle-Vue à Skikda (Filfila)
Entre touche scandinave et amour du patrimoine
Salah Toutekhdidjet, directeur de l'hôtel Chobae
Un pionnier dans l'hôtellerie à Ziama Mansouriah
25 ART CULINAIRE
Salah Toutekhdidjet, directeur de l'hôtel Chobae
Un pionnier dans l'hôtellerie à Ziama Mansouriah
38 TOURISME
Des diplomates américains visitent Ghardaïa
Un voyage entre le rêve et les réalités
traque des
voleurs de
l' Histoire
À la
À la découverte de Lagouat
Une région aux grandes richesses touristiques
Assises du tourisme marocain
La vision 2020 dévoilée
45 FORMATION
Smaïl Mimoun rencontre les diplômés de l'ENST
L'association des diplômés de l'ENST en débat
DOSSIER
Investissement
touristique
Réalités
et perspectives
p
48
p
66
Reportage
p
28
Djanet
Baisse
notable
de l’activité
é
Photo : Trekking au coeur du Sahara
ditorial
Valoriser
le tourisme
Saharien
I
Édité par Interexpo
Directeur de la publication
Slimane SEBA
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Secrétaire de rédaction
Mohammed BOUDALI
Création - Infographie
Nassila AMRANI
Ont collaboré à ce numéro
Habiba GHRIB
Ramdane ABBAS
Reda ZEMMOUCHI
Saïd BOUKHELIFA
Djamila MENNAS
Yasmine JALLOUL
Aissa GHAZAL
Zaïd ZOHEIR
Fadéla KRIM
Abdellah SILI
Bouchra G
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Tél. / Fax : 021 93 33 27
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Impression
ED DIWANE
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Centre : INTEREXPO
Est - Ouest : El Khabar - Diffusion (KDP)
Création, Conception et Réalisation
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et d’exposition
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l ne suffit pas d'avoir un bon produit. Encore faudrait-il savoir le vendre. Et, le
nôtre, saharien s'entend, il est franchement bon. À tous points de vue. Pour
paraphraser Jean-Louis Bernezat, ami bien connu de l'Algérie, nous avons la
chance de “posséder un Sahara particulièrement vaste et varié,
puisqu'on y trouve des ergs aux dunes infinies, ainsi que des massifs
montagneux volcaniques, granitiques ou gréseux de toute beauté”. Et
ce n'est qu'un aspect de la magnificence du Sahara. La dimension culturelle, cet accès vers des temps immémoriaux qu'il ouvre, cette
impression qu'on a, à chaque fois qu'on y retourne, de voyager dans le
temps, cette dimension spirituelle inégalable que seul le Sahara dans
son immensité peut permettre d'atteindre.
Sur les prés de 9 millions de kilomètres carrés de territoires sahariens,
traversant 14 pays africains de l'est à l'ouest du nord de l'Afrique,
l'Algérie en occupe prés du cinquième. En plus de sa prédominance en
terme d'espace, l'Algérie se distingue par une plus grande diversité de
relief géographique, une plus grande richesse en faune et flore, du Nord saharien
jusqu'à l'extrême sud. Caractéristiques qui devraient faire de l'Algérie le leader dans le
domaine du tourisme saharien.
Et pourtant, loin s'en faut. Des pays voisins avec des espaces sahariens beaucoup plus
réduits et des atouts culturels, naturels de moindre envergure drainent dix, quinze et
même jusqu'à vingt fois plus de touristes étrangers que l'Algérie, en partant des 20.000
touristes ayant visité le Sud algérien en 2005, comme annoncé officiellement par le
ministre en charge du tourisme en cette période. Un chiffre considéré déjà, comme
ayant évolué de 5% par rapport à l'année qui l'avait précédé et qui, malheureusement,
est freiné progressivement pour les années suivantes dans son évolution par des causes extra-touristiques.
C'est peu de choses quand il est évident qu'il était et qu'il est possible de faire bien plus.
Même s'il n'est que justice que de reconnaître les efforts des professionnels de la
région, hôteliers et agences de voyage pour la promotion du tourisme saharien à
l'exemple de feu Hadj Khirani qui perdit la vie en pleine action de promotion touristique du Sud algérien.
Les actions de promotion et de communication devraient connaître un plus grand
élan, une plus grande vigueur, de plus grands moyens. Pour rappel, la Tunisie et le
Maroc consacrent respectivement 27 et 49 millions d'euros pour les actions de promotion. Pour reprendre de nouveau Jean-Louis Bernezat, et quoique l'on dise, “le Sahara
algérien reste peu connu, hormis les images, pratiquement les mêmes, que l'on voit
dans les dépliants publicitaires”
Il faut réoccuper les espaces perdus, réinvestir les salons internationaux avec plus de
conviction, plus de moyens, des équipes de commerciaux plus outillés, et plus d'arguments avec un double objectif. Dire la valeur de notre produit et faire face à la désinformation que ne cesse de développer des médias étrangers et qui ne rencontre pas
encore les contradicteurs qu'elle mérite.
Slimane SEBA
évènement
11ème Salon International du Tourisme et des Voyage
Valoriser le tourisme
domestique
D
Photo : Smail HAMZAOUI
ans sa 11ème édition, le
salon international du
tourisme et des voyages
s'est voulu une occasion pour
mettre au devant la construction
de la destination “Algérie”, et le
développement du tourisme
domestique. La manifestation
qui s'est tenue du 8 au 11
décembre dernier, au palais des
expositions des Pins Maritimes
(Safex) a drainé prés de 200
exposants, entre opérateurs du
tourisme, agences de communication, écoles de formations et
organismes étatiques.
ais contrairement aux attentes
de beaucoup de participants, la
manifestation n’a pas répondu à
toutes les attentes. Plus d'un exposant a
insisté pour dire qu'on ne peut faire de
salon internationale de tourisme sans
ramener “les tours opérateurs étrangers”.
En effet, la touche “Internationale” n'y
était pas contrairement aux grandes
annonces et coups de publicité, lancéespar l'organisateur, en l'occurrence l'office
national du tourisme (ONT). ce dernier,
il faut le préciser a mis les grands moyens
matériel et humain pour cette édition.
M
Hormis la rencontre internationale sur le
développement du tourisme domestique,
le Workshop et un éductour en faveur de
la presse étrangère uniquement, le programme de cette édition a été très pauvre
en conférences et rencontres thématiques. Les rencontres presses annoncées
n'ont pas eu lieu.
L'événement a été marqué le premier
jour, par la présence du Ministre du secteur du Tourisme et de l'Artisanat M
Smail Mimoun pour la cérémonie d'inauguration. Lequel a, pour l'occasion,
annoncé la signature de 49 accords de
principe pour de nouveaux projets dans
l'investissement touristique. S'intéressant
de prés à la manifestation, le Ministre qui
a présidé la rencontre internationale sur
le tourisme domestique qui a eu lieu à
l'hôtel Hilton, a refait un autre passage au
salon. Cela à la grande joie des exposants
qui n'ont pas eu l'honneur d’avoir sa visite
à leurs stands le premier de l'inauguration.
Le Ministre, très présent
M. Mimoun a fait une troisième virée au
salon au quatrième jour, en vue de clôturer la manifestation. la cérémonie de clôture, s'est déroulée dans l'espace réservé
à l'exposition des tableaux et affiches
publicitaires marquant l'âge d'or du
SITEV.
Sans sonorisation aucune, le ministre a
annoncé la fin de la manifestation et a
pris du temps pour écouter les doléances
de quelques exposants présents. Le large
public présent était plus intéressé à chaparder gâteaux et jus offerts à la collation.
Les attestations de participation ont été
TOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
distribuées aux exposants par le D.G de
l’O.N.T lui-même à travers les stands. La
plupart ont exprimé “le regret de ne pas
avoir eu droit à une rencontre plus cérémoniale avec le premier patron du secteur”.
Danses et artisanat pour le large
public
Les quatre journées qu'a duré le SITEV
ont été une occasion pour beaucoup d'exposants et participants d'établir des
contacts et d'échanger des coordonnées.
Certains ont même signé des conventions
de partenariat.
La troisième journée du SITEV (le vendredi) a été la plus animée avec la forte
affluence du large public. Plus intéressés
par les tarifs des séjours au sud, jugés
malheureusement trop cher pour la
majorité des bourses, les visiteurs ont
trompé leur déception en amassant le
maximum de dépliants et brochures vantant les diverses destinations touristiques.
Faute de pouvoir voyager, le rêve existe…
La grande attraction qui a suscité l'intérêt
du large public a été les stands des arti-
2011
évènement
sans et traiteurs, mais surtout les différents shows et danses présentées par les
quelques troupes folkloriques présentes
au SITEV. Cette animation qui s'organisait de façon cyclique à longueur de journée, plongeait alors le salon dans une
véritable atmosphère de fête foraine.
H.G
En marge de la 11ème édition du SITEV
Une rencontre internationale sur le développement du
tourisme domestique
n marge de la 11ème édition du SITEV,
une rencontre internationale sur le
développement du tourisme domestique s'est tenue le 09 décembre 2010 à l'hôtel
Hilton. La conférence, animée par des experts
internationaux et des
professionnels du tourisme était l'occasion de
débattre du tourisme
domestique et son rôle
dans le développement
du tourisme international.
E
Photo : Smail HAMZAOUI
Photo : M.B
Dans son allocution
d'ouverture, le Ministre
du Tourisme et de
l'Artisanat
Smaïl
Mimoun a insisté sur le
développement de cette
catégorie de tourisme de
par ses retombées sociales et économiques au
niveau local. “Le tourisme domestique présente plusieurs avantages. En plus de satisfaire
le besoin du touriste
local en matière de
vacances, il contribue à
la dynamisation de l'activité locale, à l'épanouissement des régions et à favoriser les
liens de solidarité et d'amitié entre les communautés d'un même pays”, dira-t-il.
Pour sa part, Frédéric Perret, Directeur
Exécutif de l'OMT et représentant personnel
de son Secrétaire Général, a exposé les caractéristiques du tourisme domestique et son
impact sur le développement touristique local
en présentant quelques pistes d'amélioration
de cette catégorie de tourisme au niveau
national. Quant à M. Jean Marc Mignon, président de l'Organisation Mondiale du
Tourisme Social, il a présenté deux modèles
qui ont propulsé le tourisme domestique respectivement en France et en Espagne. Il s'agit
du Travler Chèque pour la première destination et du programme Turismo Señor pour la
deuxième.
Plusieurs autres sujets ont été débattus lors de
l'atelier organisé à l'occasion de la rencontre.
Des sujets qui ont notamment porté sur le
tourisme éducatif des jeunes, la demande
pour le produit camping, le thermalisme au
profit des nationaux ainsi que sur le développement de formules de vacances spécifiques à
la demande interne.
M.B
Entre nous !
Un workshop pour et par les Algériens
oujours en marge du 11ème Salon
International du Tourisme et des
Voyages, un workshop a été organisé le 10 décembre 2010 à la salle Dar El
Djazaïr, au palais des expositions PinMaritimes. Une cinquantaine d'opérateurs touristique ont participé à cette
importante manifestation avec seulement
quelques étrangers qu'on pouvait compter
sur les doigts d'une seule main.
T
notre interlocuteur.
Hormis un opérateur espagnol qui semblait s'intéresser de prés à la Destination
Algérie, et qui avait suscité l'intérêt de
beaucoup de nos participants nationaux,
le workshop organisé par l'Office National
du Tourisme a été une occasion pour ces
derniers de tenter de trouver des partenariats entre eux et de consolider ceux qu'ils
avaient déjà avec les Tunisiens.
“L'ambiance qui règne dans ce workshop
est en deçà de ce que nous attendions”
nous a avoué un agent de voyage présent
dans la salle. “Les tour-opérateurs étrangers sont quasi-inexistants. Les seuls
voyagistes étrangers présents sont intéressés seulement par prendre les Algériens
en Turquie et en Tunisie”, a encore déploré
Enfin, il est à signaler que le seul chinois
présent à l'événement et que beaucoup
avaient pris au départ pour un opérateur
du pays du levant n'était autre qu'un
représentant d'un média chinois, venu
couvrir le SITEV 2010.
Photo : M.B
Y.J
TOURISME MAGAZINE
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2011
actualité
Rencontre d'évaluation des investissements
touristiques
Des mesures financières et
fiscales propices à l'investissement
L
e Ministre du Tourisme et
de l'Artisanat, M. Smaïl
Mimoune, a présidé, le 12
janvier passé, à l'hôtel El-Riadh
Sidi Fredj, une rencontre nationale d'évaluation des investissements touristiques. Plus de
300 investisseurs se sont déplacés depuis les quatre coins de
l'Algérie pour assister à la rencontre et exposer leurs situations.
Photo : Le Djurdjura - Kabylie
ans son allocution d'ouverture, Smaïl
Mimoun a rappelé l'importance du secteur touristique dans l'économie mondiale, notamment en matière de chiffre d'affaires
et d'emploi, affirmant la volonté, voire même une
véritable dynamique du gouvernement algérien
pour développer le secteur touristique. Le
Ministre a, de même, réitéré l'engagement des
pouvoirs publics à aider et accompagner les
investisseurs touristiques dans les différents projets lancés dans ce domaine d'activité. “Nous
sommes disposés à vous aider et à vous accompagner (…) en renforçant notre concertation
basée sur la confiance et la transparence”, a-t-il
affirmé.
D
M. Abderrahmane Benkhalfa, Délégué Général
de l'Association des Banques et Établissements
Financier (ABEF), a rappelé pour sa part que “la
viabilité de l'industrie touristique au niveau
macro ne signifiait pas la viabilité des projets touristiques au niveau micro”. À ce titre, il a préconisé la création d'un centre d'accompagnement
technique et managérial des investissements et le
lancement d'ateliers régionaux communs qui
auront pour mission “de regarder à la loupe les
projets d'investissement touristique”.
M. Benkhalfa a également signalé que les projets
d'investissement touristique ne doivent pas être
considérés comme des projets immobiliers. “Il
ne faut pas négliger les études prévisionnelles
d'exploitation” a-t-il signalé, rappelant qu'il ne
faut pas, non plus, négliger les investissements de
moyenne gamme (hôtels 2 et 3 étoiles). “Il ne faut
pas oublier que les marchés actuels ne concernent pas tous des clients de haut de gamme”,
ajoutera-t-il.
ristiques dans les programmes de l'ANDI qui
prévoient d'autres mesures de facilitations.
En marge de cette rencontre, trois ateliers thématiques ont été programmés, en l'occurrence, un
atelier sur le foncier touristique, un atelier sur le
financement des projets touristiques et un atelier
sur les procédures administratives. La journée
s'est soldée par la lecture, en séance plénière, des
différentes remarques et recommandations tirées
lors des trois ateliers.
M.B
TMezhoud
ÉMOIGNAGE
Zoheir
Quant à M. Brahim Benali, représentant la
Direction Générale des impôts, a pour sa part
rappelé les mesures fiscales destinées à encourager l'investissement touristique citant comme
référence, la loi de finances complémentaire LFC
2009. M. Benali citera notamment le taux réduit
de la TVA (à 7% au lieu de 17 %), le taux réduit
de l'IBS (19% au lieu de 27%) et l'exonération de
la TAP sur les recettes en devises, (qui concerne
aussi les agences de voyages). M. Benali citera
aussi les avantages prévus dans l'ordonnance 0103 du 20 août 2001, relative au développement de
l'investissement outre l'éligibilité des projets touTOURISME MAGAZINE
8
N°27/JAN-FEV
2011
Investisseur de
Tindouf
“Je pense qu'un point
crucial n'a pas été
abordé lors de la rencontre, il s'agit de la formation. Le
représentant de l'ABEF a signalé le
point important de l'exploitation, or, il
n'y a pas d'exploitation efficace sans
personnel qualifié. Nous, investisseurs
du sud, avons des difficultés à trouver
du personnel qualifié du moment où il
n'existe aucune école de formation spécialisé dans le sud. Les ressources
humaines au sud sont insuffisantes.”
actualité
L'investissement touristique en débat à Jijel
Le 23 décembre
à Ziama Mansouriah
Photo : H.G
L
e séminaire relatif aux investissements touristiques organisé le 23 décembre dernier à
la wilaya de Jijel, sous le thème
“l'investissement et développement touristique réalités et perspectives”, a eu lieu à l'hôtel
“Chobae” dans la commune de
Ziama Mansouriah. Organisé par
direction du Tourisme de la
wilaya de Jijel, le séminaire a
regroupé un panel d’acteurs du
tourisme de la région, des représentants de l'ANDT, de l'ANDI,
ainsi que les représentants de
l'APW, des Daïra et des APC de la
wilaya.
a rencontre a été une occasion
pour les organisateurs et les
conférenciers de présenter les
potentialités touristiques dont recèle la
wilaya de Jijel, d'expliquer les modalités, et les facilités octroyées par l'État
pour aider à l'investissement. Elle a été
aussi une opportunité en or pour les
investisseurs de débattre quant à eux
des problèmes qu'ils rencontrent en la
matière. Leurs soucis, doléances et
interrogations avaient été dûment enregistrés et seront exposés lors des prochaines rencontres, régionale et nationale qu'organise le Ministère sur l'investissement touristique en Algérie.
L
À ce propos et lors d'une déclaration à
la presse, M. Sili a indiqué que “les suggestions des opérateurs économiques
ont été enregistrées et seront remises à
qui de droit”. A Jijel a-t-il ajouté “beaucoup de choses ont été faites, notamment la réactualisation des lois réglementant le secteur du tourisme pour se
mettre au diapason du nouveau plan
d'investissement. Le ministre a donné
des directives pour que ces lois soient
mises en application dans le but d'encourager l'investissement et de rehausser le niveau des prestations, et ce dans
le cadre d'une action rapide basée sur
des résultats stimulants”.
Ainsi et selon la communication présentée par le Directeur du Tourisme de
la wilaya, M. Sili Abdellah, la wilaya de
Jijel dispose de 19 Zones d'Extension
Touristique (ZET). Elle recense actuellement 43 projets touristiques, d'un
montant estimé à 20 milliards de
dinars. Il s'agit aujourd'hui de finaliser,
“au plus vite, les études concernant les
cinq ZET pour ouvrir la voie aux
enchères, et celui qui présentera un
projet porteur et de qualité l'emportera,
l'administration étant là pour l'accompagner”, a confié le Directeur du
Tourisme de Jijel.
Djamila représentante de l'Agence
Nationale
du
Développement
Touristique (ANDT) et qui a porté sur
les lois et décrets régissant l'investissement touristique en Algérie.
C'est ainsi qu'on apprendra par la
conférencière “que la ZET de Tassoust
dans la wilaya de Jijel sera la première
ZET à faire l'objet de vente aux enchères publiques de terrains pour l'investissement touristique. Cela après la
signature d'une convention interministérielle entre les Ministères des
Finances et celui du Tourisme et
Artisanat, cela en plus de l'élaboration
d'un cahier des charges sur le même
sujet. Cette opération sera lancée à titre
d'expérience pilote”.
La Zet de Tassoust aux enchères Deux communications académiques
publiques
ont suscité à leur tour l'intérêt de l'auRevenant à la rencontre, M. Droua
Samir, représentant de l'ANDI de la
wilaya de Jijel a présenté quant à lui
une communication portant sur “le
foncier touristique et les avantages
accordés aux investisseurs”. Une autre
communication aussi intéressante a été
celle présentée par Mlle. Menass
TOURISME MAGAZINE
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0
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ditoire présent à la salle de conférence
de l'hôtel Chobea. Il s'agit de celle présentée par le Dr Chakour Saïd Chaouki,
professeur d'université et portant sur
“la durabilité de l'activité touristique”
et la communication du Dr Grimes
Saïd sur “l'écotourisme”.
2011
H.G
actualité
Saison estivale 2010 : le bilan
Une baisse notable du
nombre d'estivants
D
urant la saison estivale 2010,
“95 millions” d'estivants ont
été enregistrés dans les plages algériennes autorisées à la baignade, contre 105 millions pour
l'année 2009. Ainsi, le nombre des
estivants a baissé de 10 millions
comparativement à l'année dernière, comme l'a indiqué M. Smaïl
Mimoun, Ministre du Tourisme et
de l'Artisanat, lors de la rencontre
bilan et évaluation, du 10 septembre à l'hôtel El-Aurassi.
Selon le bilan de la Gendarmerie nationale,
“les dispositifs déployés dans le cadre de la
mise en œuvre du plan Delphine 2010 ont
particulièrement favorisé une action préventive de proximité qui a conduit à la
prise en charge des préoccupations sécuritaires des populations et des estivants”.
Photo : M.B
ette baisse est imputée selon le
Ministre du Tourisme à “la coïncidence de la saison estivale avec le
mois du ramadhan et aux compétitions de
la Coupe du monde de football”. Mais hormis cette baisse, le nombre de plages autorisées à la baignade a connu quant à lui une
augmentation passant de 344 plages en
2009 à 354 plages en 2009. “Le nombre de
concessions de parcelles de plages a, lui
aussi augmenté, a ajouté M. Mimoune, passant de 369 en 2009 à 382 en 2010”.
C
En matière de protection des plages et dans
le cadre du plan Delphine 273 plages ont
été sécurisées par la Gendarmerie
Nationale, soit un taux de 77% du nombre
global des plages autorisées à la baignade.
La saison estivale 2010 a vu aussi le renforcement des postes de surveillance et de
sécurité dans les plages. Les postes de la
Protection civile sont passés de 316 en
2009, à 369 en 2010. Les postes de la
Gendarmerie nationale de 205 en 2009 à
215 en 2010. Les agents chargés du nettoyage des plages ont, vu eux aussi, leur
nombre augmenté : Ils ont été 5.050 agents
en 2010, contre 4.700 en 2009.
De son côté, M. Ali Setti, CES au Ministère
du Tourisme et de l'Artisanat, a indiqué à la
presse en marge de la rencontre que le budget alloué en 2010 à la réhabilitation des
plages s'élevant à 05 milliards de dinars
(contre 02 milliards en 2008 et 03 milliards
en 2009), reste quand même insuffisant.
Abordant par ailleurs, les préparatifs de la
prochaine saison estivale, le Ministre du
Tourisme et de l'Artisanat a appelé au renforcement de la coordination intersectoTOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
rielle entre les différents intervenants et qui
sont : “les collectivités locales, les directions de tourismes, les services de santé, de
commerce, de transport de travaux publics,
ainsi que les éléments de police, de gendarmerie, et de la protection civile”. Une première réunion de travail entre le secteur du
tourisme et les P/APC et des collectivités
locales des wilayas côtières est déjà annoncées.
Parmi les mesures initiées par son département pour la prochaine saison M. Mimoun
a évoqué “l'instauration de projets relatifs à
une banque de données du tourisme, et le
SIG,
(système
d'Information
Géographique)”. Il a par ailleurs recommandé l'encouragement de la formule
hébergement du touriste chez l'habitant,
l'investissement dans l'hôtellerie, et l'accélération dans les schémas d'aménagement
des plages.
La journée bilan et évaluation a été aussi
une occasion pour revenir sur les lacunes
enregistrées en matière de non-professionnalisme du personnel bénéficiant de
concessions de plages et le manque d'infrastructures d'accueils.
2011
H.G
actualité
3ème Salon des Vacances, des Loisirs et du Bien-être
Le rendez-vous
des professionnels
du tourisme … et des
loisirs
L
a troisième édition du
Salon des Vacances, des
Loisirs et du Bien-être fera
son grand retour du 20 au 23
avril 2011 au palais des expositions aux Pins maritimes à
Alger. Cette année, l'organisateur hisse au rang d'honneur
“le tourisme de loisirs”, une
forme qui intéresse autant les
touristes nationaux qu'internationaux.
rganisé par l'entreprise de
communication “Interexpo”, ce
rendez-vous “pré estival” réunira les principaux professionnels du
tourisme, des loisirs et de la détente
dans un espace de communication et
d'échanges. En 2010, le salon a enregistré plus d'une soixantaine de participants.
O
Ce salon créé en 2008 par Interexpo,
agence de communication spécialisée
dans le tourisme et l'événementiel,
propose un panorama particulièrement étendu des possibilités proposées
sur le marché national et méditerranéen sur le plan du tourisme de loisirs
et de bien-être.
Pour sa 3ème édition, Interexpo continue de faire de ce salon “le lieu incontournable, à l'orée de la saison estivale
2011, pour bien préparer ses prochaines vacances”. Le public pourra ainsi y
découvrir de nouvelles tendances, de
nouvelles destinations et surtout les
diverses possibilités de loisirs et de
sports offertes aussi bien en Algérie
qu'à l'étranger.
A u x
côtés des
tours opérateurs algériens, agences de
voyages, hôtels et complexes touristiques, plusieurs exposants sont attendus de Tunisie, du
Maroc, de France, de Dubaï et de
Turquie et proposeront, spécialement
à l'occasion du salon, toutes sortes de
nouveautés en matière de vacances
avec en prime des offres promotionnelles originales à des prix très attractifs.
Ainsi, durant quatre jours, le Salon des
Vacances, des Loisirs et du Bien-être
sera la plus grande agence de voyages
TOURISME MAGAZINE
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2
N°27/JAN-FEV
de l'Algérie
où les plus de
10.000 visiteurs
attendus auront tout
le loisir de faire le plein
d'idées pour leurs vacances et
rencontrer en direct les prestataires de
services pour s'informer, voire choisir
leur destination pour 2011.
En marge du salon, plusieurs tables
rondes seront animées par des professionnels du secteur touristique et des
universitaires autour de la thématique
des loisirs et des sports et leur rôle
dans l'accomplissement de soi et
l'amélioration de la qualité de la vie.
2011
M.B
actualité
Les évènements qui ont marqué 2010
Rétrospective
d'une “année touristique”
Avril 2010
Juin
Juillet
2010
Ouverture de la saison
D
epuis la fin du deuxième
trimestre de l'année
2010, le secteur du tourisme a connu des changements et des mutations qui
s'inscrivent dans la politique
de l'État pour développer le
tourisme algérien et repositionner la destination Algérie
dans les catalogues internationaux. Voici un flash-back sur la
majorité de ces événements
marquants.
2ème Salon des Vacances,
des Loisirs et du Bien-être
estivale 2010
a 2ème édition du Salon des
Vacances, des Loisirs et du Bienêtre s'est déroulée du 20 au 23 avril,
aux palais des expositions des Pins
Maritimes (Safex). Ce salon dédié
plus particulièrement aux professionnels du tourisme nationaux et internationaux a été organisé par l'agence
de communication INTEREXPO, la
même qui édite Tourisme Magazine.
L
Mai 2010
50e réunion de la commission de l'OMT pour l'Afrique
'Algérie, en sa qualité de vice-président a arbitré du 17 au 19 mai 2010 à
L
l'hôtel Sheraton la 50ème réunion de la
Commission de l'Organisation Mondiale
du Tourisme pour l'Afrique dans laquelle
siège tous les ministres Africains du
Tourisme, haut fonctionnaires et experts
pour examiner la situation et les perspectives de développement du tourisme dans
le contient africain.
La déclaration des Andalouses
a 1ère rencontre des agences de voyages et hôteliers s'est tenue les 26 et 27
Mai 2010 au complexe touristique des
“Andalouses” à Oran, à l'initiative de M.
Hassane Bahlouli, Directeur Général de
l'EGT “Les Andalouses” et de la FNAT
(Fédération Nationale des Associations
L
d'Agences de Voyages), sous le patronage
de la SGP GESTOUR et en présence de
représentants du Ministère en charge du
tourisme. Cette rencontre, s'est soldée par
la signature d'une convention entre les
représentants des Hôteliers et des agents
de voyages.
Smaïl Mimoun est nommé Ministre du Tourisme
et de l'Artisanat
1953 à M'Sila, et est membre du parti
e 29 mai 2010, M. Smail Mimoun est
nommé Ministre du Tourisme et de
l'Artisanat en replacement de M Cherif
Rahmani qui avait alors le portefeuille
du tourisme en plus de celui de
l'Environnement
et
de
l'Aménagement du Territoire.
M. Mimoune est né le 3 juin
L
le Mouvement de la
société pour la paix
(MSP).
TOURISME MAGAZINE
14
4
N°27/JAN-FEV
a saison estivale 2010 a été ouverte officiellement le 03 juin 2010 à la plage “El
Wardania” (Aïn -Témouchent), en présence du
Ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M.
Smail Mimoune. Le Ministre a visité à cette
occasion les différentes structures de sécurité
(gendarmerie nationale), de la protection civile
et de la santé, appelées à encadrer cette saison
estivale.
L
Une nouvelle réglementation de l'activité des ATV
e 21 juillet 2010 a été rendu public le nouveau décret exécutif réglementant l'activité
des Agences de Tourisme et de Voyage (ATV)
agréées. Il s'agit du décret exécutif Nº 10-186
du 14 juillet 2010, modifiant et complétant le
décret exécutif du 1er mars 2000 fixant les
conditions et les modalités de création et d'exploitation des Agences de Tourisme et de
Voyages, publié dans le Journal officiel Nº 44
du 21 juillet 2010.
L
Août 2010
Le mois de Ramadhan compromet la saison estivale
l a avancé de 11 jours, cette année. Le
Ramadhan 2010 s'est déroulé du 11 août
au 12 septembre, soit durant la haute saison
touristique et la période de vacance de la
majorité des Algériens. La question s'est
posée : le tourisme et le ramadhan ne peuvent-ils pas coexister ? Les professionnels
du tourisme commencent alors à trouver
des formules spéciales été durant le mois de
Ramadhan.
I
2011
actualité
Décembre 2010
Septembre 2010
Octobre 2010
L'Algérie a célébré la Journée
Mondiale du Tourisme
Les agents de voyages
contestent le nouveau
décret réglementant leur
activité
a journée mondiale du tourisme coïncidant
avec le 27 septembre de chaque année, a été
célébrée par le Ministère du Tourisme et de
l'Artisanat, à travers la tenue d'une journée thématique consacrée à l'interactivité entre le tourisme et
la biodiversité à l'hôtel El
Djazair (Saint-Georges). La
journée visait la sensibilisation des professionnels du
secteur et les touristes sur le
rôle du tourisme dans la protection des écosystèmes.
L
Lancement de la saison
touristique du sud
e Ministre du
Tourisme et de
l'Artisanat a déclaré lors
d'une conférence tenue
le 07 octobre à Ghardaïa, l'ouverture officielle de
la saison touristique saharienne pour l'année
2010/2011. Affirmant que l'État a mis tous les
moyens pour permettre le redécollage de cette
activité, il met en avant le dégagement d'une
cagnotte de 02 milliards de DA par le Trésor
public pour la réhabilitation de 09 hôtels dans le
Sud et la création de 06 villages touristiques sahariens.
L
L'Algérie a participé à l'exposition universelle de Shanghai
11e édition du SITEV
ans sa 11e édition, le salon international du tourisme et des vacances s'est
voulu une occasion pour mettre au devant
la construction de la destination “Algérie”, et
le développement du tourisme domestique.
La manifestation s'est tenue du 8 au 11
décembre au palais des expositions des Pins
Maritimes (Safex) et a drainé la participation de prés de 200 exposants.
D
Smaïl Mimoun rencontre
les diplômés de l'ENST
es agents de voyage n'avaient plus que
trois mois pour se soumettre aux 27
obligations du nouveau décret 10-186 du
14 juillet 2010. Un décret qu'ils jugent
“confus et prématuré”, et qui risque plus
de nuire à leur activité, qu'à la réglementer. Les corporations d'agences se manifestent. Le Ministre du Tourisme et de
l'Artisanat décide alors de rencontrer les
agents de voyagent pour les rassurer.
L
Novembre 2010
e Ministre du Tourisme et de l'Artisanat,
M. Smaïl Mimoun, a participé le 25
décembre au siège de l'École Nationale
Supérieure du Tourisme, à une rencontre
spéciale qu'il a initiée en faveur des anciens
diplômés de l'ENST (Ex. : ISHT / CNFT.
Plus de 250 diplômés représentant une
vingtaine de promotions ont participé à
cette rencontre. Lors de cette rencontre,
Smaïl Mimoun a appuyé l'idée de créer une
association des diplômés de l'actuelle
ENST..
L
1er Séminaire sur le Marketing Les hôtels publics ne seront
pas vendus !
du Tourisme
e Ministre du Tourisme et de l'Artisanat,
Smaïl Mimoune a annoncé que les établissements hôteliers publics ne seront pas
vendus au cours d'une visite d'inspection,
menée récemment d'Oran. M. Mimoun a
déclaré à la presse que “ce qui est public restera public” et que la formule “location-gestion” ou “contrats de gérance”, sera adoptée
afin d'assurer des prestations de qualité au
niveau de ces structures hôtelières.
L
a participation de l'Algérie à l'exposition
Universelle de Shanghaï a enregistré les résultats escomptés, selon les déclarations du Directeur
Général de l'Office National du Tourisme M.
Ahmed Bouchedjira. Du 18 au 22 septembre, le
pavillon algérien a abrité les journées promotionnelles du “ tourisme et des voyages”. Un riche programme a été élaboré à l'occasion.
L
e premier séminaire intitulé “marketing
et tourisme : la grande mutation”, s'est
déroulé les 07 et 08 novembre à l'hôtel El
Aurassi à l'initiative de la société RH
International Communication. Plusieurs
communications ont été animées par des
experts nationaux et internationaux. En
dépit d'une petite déception de la part des
participants, l'initiative était très louable.
L
TOURISME MAGAZINE
15
N°27/JAN-FEV
2011
interview
A
nciens guides de
la Haute-Savoie,
Odette et JeanLouis Bernezat, deux
pionniers du tourisme
saharien avaient déjà
comme leitmotiv le
principe de protéger le
patrimoine naturel
saharien, bien avant le
concept du tourisme
durable. En parallèle,
ils formaient beaucoup
de guides pisteurs
touaregs. Jean-Louis
revient dans cet entretien sur son histoir
avec le Sahara
Jean-Louis et Odette Bernezat
“Un couple, ami et amoureux
du désert algérien depuis 44ans”
Tourisme Magazine : Que représente pour vous
la date du 17 octobre 2007 ?
quand Odette prit la parole pour remercier les
gens du Hoggar pour tout ce qu'ils nous avaient
donné et appris, et lorsque Moussa Ag Abergali,
parmi nos plus anciens compagnons, se leva
pour prendre la parole au nom de tous. Il nous
répondit que c'était aux Touaregs de nous remercier de leur avoir permis de travailler dans un
domaine qu'ils aimaient et de leur avoir fait
découvrir une culture qu'ils ignoraient.
Tourisme Magazine : En 1969, vous aviez créé
l'organisation “Hommes et Montagnes”. Dans
quel but ?
Jean-Louis Bernezat : Notre première expérience saharienne a commencé à Djanet, en
Jean-Louis Bernezat : Je crois que j'étais prédisnovembre 1967. À l'époque, on nous avait dit à
posé à cette venue au Sahara ! Enfant, mon père
Alger qu'il n'était pas prudent de nous rendre
me faisait beaucoup lire de récits d'expéditions
aussi loin au sud, car nous allions nous retrouver
lointaines ou de romans d'aventures et je me
chez les sauvages ! 2007 a donc marqué le quadélectais en particulier de ceux qui se passaient
rantième anniversaire de nos débuts sahariens.
au Sahara. Plus tard, en même temps que des étuNous aurions aimé fêter
des de géographie, je
cette date avec nos amis, Il est indéniable que l'on parle à l'étranger de l'intérêt et de la beauté du devins guide de haute
ceux des pays sahariens où
Sahara algérien, mais il est en fait peu connu, hormis les images, pratique-montagne. Quant à
nous avions voyagé et trament toujours les mêmes, que l'on peut voir sur les dépliants publicitaires. Odette, qui avait fait des
vaillé, mais c'était matérielétudes de sciences de la
lement impossible de les
terre, elle était une alpiréunir tous. Puisque c'est au Hoggar que nous Je crois que l'émotion fut à son comble, lorsque, à niste de première force. Puisqu'il était d'usage
comptons le plus grand nombre d'amis, la fête a ma demande, une prière collective fut récitée en pour les alpinistes de venir grimper dans les
eu lieu dans cette région à laquelle nous sommes mémoire de tous ceux -j'en avais préparé la liste- montagnes du Hoggar au moins une fois dans
avec lesquels nous avions travaillé et qui avaient leur vie, c'est ce que nous fîmes en 1968.
si profondément attachés.
maintenant disparu. Ce fut un Chérif, venu de
Nous tenions à ce qu'elle n'ait pas un caractère Ghât pour représenter nos amis libyens, qui diri- Mais le Sahara est un piège et, après deux ans de
officiel, et qu'elle nous permette de voir, peut-être gea cette prière. La fête, organisée grâce à l'aide de voyages en amateurs au Hoggar et dans l'Ajjer,
une dernière fois, la plupart des personnes avec nos amis du Hoggar, a eu lieu à une quarantaine j'avais pensé que ma clientèle de montagnards
lesquelles nous avions travaillé pendant tant d'an- de kilomètres de Tamanrasset et a réuni environ pourrait être intéressée par des voyages avec des
nées et avec lesquelles nous restions particulière- cent personnes. Nous nous sommes quittés en chameaux. En 1969, naissait donc “Hommes et
ment liés. Au cours de cette réunion, il y eut de sachant que nous ne reverrions plus jamais un tel Montagnes”. Le terme “méharée”, existait déjà,
grands moments d'émotion. Spécialement rassemblement !
“
“
TOURISME MAGAZINE
16
6
N°27/JAN-FEV
2011
interview
attribué au géologue Conrad Kilian. Il signifie
“voyage sur un chameau de selle”. Odette créa
l'expression “randonnée chamelière”, voyage à
pied avec des chameaux portant les bagages.
Nous nous sommes spécialisés tout de suite dans
ce qui nous tenait à cœur : proposer des voyages
tels que nous les aimions, en parcourant le pays à
pied et à chameau, accompagnés par de vrais
nomades.
reg, assez de tamacheq pour prendre part aux
discussions et donner mon avis quand il le fallait
; savoir ce qu'un chameau mange, ce qu'il boit, les
efforts qu'il peut fournir en montagne, sur le plat
ou dans les ergs, etc. Cartes, lectures et discussions avec nos guides et chameliers - qui, au
Hoggar, au début des années 1970 étaient presque tous d'anciens caravaniers - allaient m'aider à
monter et à proposer de vrais programmes
d'aventure. Je m'étais d'ailleurs rendu compte
qu'une partie de notre clientèle n'attendait que
cela !
Des méharées et autres randonnés chamelières
Très vite, nous ne nous sommes plus contenté
pas de nous rendre à l'Assekrem en suivant plus
ou moins la piste routière avec nos chameaux,
comme c'était la tradition à l'époque, ou, à
Djanet, de monter à Tamghit et à Séfar par l'akba
Tafelelet ! Le désert était vaste. Nous avions à le
découvrir !
Tourisme Magazine : Vous êtes connus pour être
de grands spécialistes de méharées et de randonnées chamelières, pour lesquelles vous êtes
même considérés comme étant les meilleurs du
Sahara. Citez-nous les principales que vous avez
réalisées, leur durée, leur distance.
Jean-Louis Bernezat : Lorsque je dirigeais des
stages d'alpinistes dans les Alpes, je m'arrangeais
pour renouveler continuellement le programme
des ascensions. Il en fut de même des programmes de randonnées à skis que je proposais et qui
se devaient d'offrir chaque année un maximum
d'itinéraires nouveaux.
Devant l'immensité du Sahara, très vite, il m'a
fallu présenter de grands itinéraires à notre clientèle. Pour cela, j'ai dû acquérir de vraies connaissances sahariennes et montrer aux équipes locales que j'étais capable de choisir des itinéraires, de
m'occuper de l'intendance pour un groupe de
quinze personnes, de cuisiner, de trouver du bois
pour le feu, de consommer un minimum d'eau,
de monter à chameau correctement, d'apprendre
à charger et à décharger les bêtes, et, au fil des ans,
de ne plus être seulement un “accompagnateur”
mais aussi le guide des voyages engagés que je
proposais. Tout cela ne s'invente pas du jour au
lendemain. Il m'a fallu apprendre, en pays toua-
a première grande méharée qu'Hommes et
Montagnes a présentée était la traversée
Tamanrasset - Djanet, en 1974. À cette époque, ce fut un évènement d'importance majeure :
600 Km, réalisés en 20 jours et avec un groupe
touristique. Les grands voyages allaient ensuite
s'enchaîner. Voici la liste des principaux. Tous ont
été organisés et réussis avec des groupes de touristes allant jusqu'à 15 personnes :
L
1975. Méharée de Tamanrasset aux salines de
l'Amadror et retour. 590 Km, 25 jours.
1982. Méharée de Tamanrasset à In-Salah. 650
Km, 26 jours.
1988-1989. Algérie-Niger. Traversée nordsud du Sahara à chameau, d'El Abiodh Sidi
Cheikh à Agadez (Niger). Du 13/11/1988 au
21/02/1989, 2.500 Km environ, 89 jours de méharée.
1992. Traversée du Grand Erg occidental d'est
en ouest, d'El Goléa à Béni-Abbès. 500 Km, 30
jours de randonnée chamelière sans quitter les
dunes.
1993. Traversée à pied des hauts plateaux de
l'Immidir. 250 Km, 17 jours.
1995.
Traversée nord-sud du Grand Erg
oriental tunisien, de Nefta à Bordj El Khadra. 520
Km, 33 jours de randonnée chamelière.
TOURISME MAGAZINE
17
N°27/JAN-FEV
2011
1997.
Mauritanie. Traversée Tagant-Adrar.
360 Km, 19 jours de randonnée chamelière.
1997. Libye. Méharée Ghât-Ghadamès. 650
Km, 21 jours.
1997.
Libye. Méharée. Traversée Sud de
l'Egédé (erg) de Mourzouk, de l'Akukas au Col
d'Anaï et à l'oasis de Tidjeri. 460 Km, 16 jours.
1998/1999. Libye. Traversée de l'Egédé de
Mourzouk, du Nord-est au sud-ouest, d'Anou
Cheraba, au puits d'Anaï (Algérie). 330 Km, 16
jours de randonnée chamelière. Cette traversée,
tentée en 1946 par le célèbre géographe d'Alger, le
Professeur Robert Capot-Rey, assisté d'une équipe
de méharistes militaires français, n'avait pu réussir. Sa réussite, en tant que guide, a été pour moi,
mon “Everest saharien” ! Les dunes avaient en
général plus de 200 mètres de hauteur. Nous en
franchissions environ cinq par jour, soit 1.000
mètres de dénivellation, ce qui n'avait jamais été
accompli par des chameaux.
1999-2000. Libye. Traversée Ouest-est de
l'Egédé d'Oubari. 525 Km, 17 jours de randonnée
chamelière.
2001. Niger. Méharée. Traversée de la Ténéré,
des montagnes de l'Aïr aux salines de Fachi et de
Bilma. 485 Km, 15 jours.
interview
Tourisme Magazine : Vous aviez découvert en
1982 une très belle région méconnue, le Tassili de
l'Immidir. Racontez-nous.
lant français les accompagnent, qu'ils puissent
changer certains de leurs chameaux dans leurs
campements de l'Immidir, enfin qu'ils puissent
emprunter non pas la piste des gens du Hoggar,
mais la leur qui traversait les plateaux de
l'Immidir. J'acceptai bien entendu leurs conditions puisque mes amis Abdallah Ag Khabti et
“
Autre point d'importance sur lequel il convient de se pencher : la formation de
guides et d'accompagnateurs de méharée et de randonnée chamelière (...) c'est sur
le terrain que cette formation (doit) se faire
“
Moussa Ag Abergali accompagneraient la méharée et que ce voyage me ferait découvrir un tassili
dont je ne connaissais que le nom. Il faut préciser
que le Hoggar, tout comme l'Ajjer, possède ses
tassilis, il y a bien sûr l'Immidir (Mouydir en
arabe), mais aussi l'Ahnet et l'Ahelakan.
Jean Loui BERNEZAT
Jean-Louis Bernezat : Ce fut une découverte fortuite. En automne 1982, j'avais prévu de présenter à notre clientèle la méharée Tamanrasset - InSalah. En avril, les chameliers du Hoggar concertés avaient été d'accord pour l'encadrer, mais, en
juillet, une lettre m'annonçait qu'ils se récusaient,
car ils estimaient ne plus connaître la piste, les
possibilités de pâturage et l'état des points d'eau.
J'allais annuler le voyage quand notre correspondant à Tamanrasset, Mohamed Rouani, qui
venait de fonder l'agence Méro-n-Man, sauva la
situation en engageant des Touaregs Isseqamaren
venus à chameau se ravitailler à Tamanrasset,
depuis leur lointain Immidir.
Ils posaient toutefois trois conditions : que deux
Touaregs du Hoggar habitués au tourisme et par-
C'est en arrivant au puits d'Ahohar, au pied des
falaises de l'Immidir, que j'allais me rendre
compte que les hauts plateaux de ce tassili, situé
approximativement entre les gorges d'Arak, au
sud-ouest, et la piste routière In-Salah-Amguid,
au nord-est, avaient été pratiquement laissés pour
compte par le monde de la préhistoire et du tourisme. J'appris ultérieurement par les Touaregs
locaux que seuls les méharistes de l'armée française faisaient monter autrefois leurs chameaux
sur le plateau d'Ifetessen (le plus haut point du
massif) lorsque le pâturage y était abondant.
Au puits d'Ahohar, où nous fîmes boire nos chameaux, nous avons croisé un nomade d'Arak
venu lui aussi abreuver ses bêtes et prendre de
l'eau pour son campement. Appliquant le dicton
touareg “Ma ilamed wer isisten ? Que peut
apprendre celui qui ne demande pas ?”, J'ai
engagé la conversation avec lui. Il m'apprit que
dans cet
TOURISME MAGAZINE
18
N°27/JAN-FEV
Immidir, il y avait des peintures rupestres
“comme à Tamghit dans l'Ajjer”. Il me promit de
me montrer celles qu'il connaissait si je revenais,
et m'assura qu'il y en avait certainement beaucoup d'autres à découvrir. Ce nomade s'appelait
Mohamed Ag Ahmadou Khamdani, dit Zatel.
Me rendant compte que l'Immidir représentait
une immense région touristique à mettre en
valeur, j'y revins dès février 1983 pour y découvrir
de vastes canyons, de magnifiques forêts de
pierre et, avec Zatel les abris peints qu'il avait
découverts. Dès l'automne de la même année,
nous avons lancé les premiers voyages touristiques dans ce tassili, à la grande joie des Touaregs
locaux heureux de pouvoir enfin travailler sur
leur terrain avec leurs chameaux comme les
Touaregs du Hoggar central et de l'Ajjer. Zatel a
donc été le père de la découverte des peintures
rupestres en Immidir et, son frère aîné,
Bahaman, celui des peintures du petit massif tassilien voisin de Ti-m-Meskis, très fréquenté
actuellement par le tourisme en 4x4.
Depuis ce premier voyage en Immidir, nous y
avons organisé pour nos clients de très nombreux
voyages qui nous ont permis de parcourir pratiquement tous les hauts plateaux de ce tassili et
leurs canyons dont celui de I-n-Téhadawin, dont
2011
interview
la partie immergée fut descendue à l'aide de canots Tourisme Magazine : Dans vos périples sahariens innombrables, au fil des années, vous
pneumatiques en 2002 !
avez certainement tissé beaucoup de liens
Il faut ajouter qu'en 1994, accompagnés de d'amitié fidèle. Des hommes et des femmes
Monsieur Chékib Bendimred, alors directeur de vous ont probablement marqués. Pourriezl'Office du Parc National de l'Ahaggar, et de son vous nous en citer juste quelques-uns, sachant
équipe, nous avosn fait, Odette et moi, une superbe que la liste nominative est très longue.
traversée à pied du plateau d'Ifetessen aux gorges
d'Arak. Nous avons participé ensuite, en avril 2007, Jean-Louis Bernezat : C'est bien entendu, vous
à une nouvelle mission de l'OPNA, avec Messieurs le comprenez, en Algérie que nous nous somFarid Ighilahriz et Ahmed Aouali, directeur et mes fait le plus grand nombre de vrais amis.
sous-directeur respectifs de cette administration. Vous avez raison de penser que nous ne pouCe fut un voyage " musclé ", avec de longues jour- vons pas les citer tous. Certains sont dans nos
nées de marche. Elle nous permit de visiter non cœurs, car ils sont maintenant partis. De ces
seulement les sites majeurs de peintures et de gra- derniers, je dois nommer Abdelkader Ben
vures de la région d'Ifetessen, mais aussi d'en Ahmed Chellali, Ouksem Ag Midi et le guide
Châanbi 'Ammi Cheikh Aïchaoui.
découvrir de nouveaux.
Des ouvrages sur le Sahara algérien
Jean-Louis et Odette Bernezat ont écrit huit
livres sur le Sahara.
Pour Odette :
“Hommes des Montagnes du Hoggar. La
Boussole, Grenoble, 2004. Paru pour la première fois en 1974 aux Éditions des 4
Seigneurs, Grenoble.
“Touareg au fil du temps. Préface de Théodore
Monod. O. Bernezat éditeur, Voiron, 1982.
“Mémoires sahariennes. La Boussole,
Grenoble, 2004.
“Campements touaregs. Moment de vie avec
les nomades du Hoggar. Glénat, Grenoble,
2008.
Pour Jean-Louis
“La caravane. Glénat, Grenoble, 1991.
Ouvrage collectif écrit avec Odette, J. Bisson,
A. Morel, N. Degrémont, A. Guiraud, avec des
photos d'A. Wellenreuther.
“Immidir. Le Tassili oublié. Glénat, Grenoble,
2004.
“Sahara, Le Grand Erg tunisien. Éditions Non
Lieu, Paris, 2007.
“Guides des déserts. Une vie au Sahara. Édi-
tions Guérin, Chamonix, 2009. Un livre sur
ma jeunesse, ma carrière d'alpiniste, mon
apprentissage du désert et les grands voyages
que j'ai organisés comme professionnel en en
devenant peu à peu le guide.
Ces livres sont effectivement des témoignages
d'aventures vécues, non seulement par nousmêmes, mais aussi par des amis sahariens avec
lesquels nous avons passé de longues années.
Leur lecture peut bien entendu aider les amateurs de désert à préparer leurs voyages et leur
donner l'envie d'entreprendre d'autres de plus
d'ampleur. Quant aux populations locales, ces
livres démontrent leur importance et l'intérêt
que leur portent les voyageurs étrangers. Le
livre d'Odette, Campements touaregs, a été
très apprécié des Touaregs du Hoggar, car ils
s'y sont retrouvés grâce aux photos de leur jeunesse.
Heureusement, la plupart sont bien vivants et
nous avons toujours beaucoup de plaisir à
échanger des nouvelles et à nous revoir. Il y a le
guide Abdallah Atanouf Ag Khabti auquel j'ai
consacré un chapitre dans le livre Guide des
déserts. Et aussi les guides Moussa Ag Abergali,
Entayent Hafsi Ag Mana, Ramran Ilachen, Hadj
Rabdou El Messik. Le directeur de l'agence
Méro-n-Man, Mohamed Rouani et sa femme
Marie-Jo. Et puis nos vieux amis du tourisme
Algérien Abdelkrim Kettani, Bob Taïri et
Ahmed Bensaïdi avec lesquels nous formons
un véritable quintet !
Parmi les guides qu'il ne faut pas oublier, il faut
citer le tunisien Ali Ben Slimane qui, lors d'un
voyage dans le Grand erg tunisien, avait glissé à
Krimo Kettani : " Que n'aurions-nous pas fait,
Bernouze (mon surnom) et moi, si nous nous
étions rencontrés quand nous avions 40 ans
tous les deux ! ". Nous sommes enfin restés très
attachés à la direction de notre ancienne agence
correspondante libyenne, Azjar Tours, de Ghât,
avec laquelle nous conservons des liens étroits.
Le tourisme nous a amenés à rencontrer de
nombreuses autres personnes exceptionnelles
qui nous ont aidées à des titres divers dans notre
travail ou dans nos centres d'intérêt. Elles sont
devenues, elles aussi de vrais amis, ainsi la préhistorienne Malika Hachid ; Marceau Gast, ethnologue spécialiste du Hoggar ; Ali Djéraba,
actuellement Secrétaire Général de la Cie Air
Algérie que nous avions connu et beaucoup
apprécié quand il était Délégué régional de la
Cie à Lyon ; les Petits Frères de Jésus, de
Tamanrasset et de l'Assekrem ; et bien d'autres
qu'il serait long de citer…Je n'oublie pas quelques-uns de nos clients avec lesquels nous sommes restés très liés. L'un d'entre eux a par exemple participé à plus de 25 de nos voyages sahariens !
Tourisme Magazine : De vos 43 années de
découverte, d'exploitation et de traversées
sahariennes, vous en avez tiré une riche expérience et des enseignements fort utiles. Pour la
partie algérienne, pourriez-vous nous indiquer
quels sont les aspects positifs à développer et à
consolider, et les aspects négatifs à élaguer, car
ils freinent l'essor du tourisme saharien dans
un cadre durable ?
Jean-Louis Bernezat :
Si les Touaregs n'étaient pas intéressés autrefois
par des photos d'eux-mêmes et de leurs
parents, les choses ont beaucoup évoluées. Ils
nous demandent désormais de rechercher des
photos de personnes disparues.
TOURISME MAGAZINE
19
9
N°27/JAN-FEV
“Pêle-mêle, quelques idées !”
Il est indéniable que l'on parle à l'étranger de l'intérêt et de la beauté du Sahara algérien, mais il
2011
interview
nos 40 ans de Sahara au Hoggar. Une fête entre
amis. Toutefois, Monsieur Chérif Rahmani avait
tenu à ce que Madame Harchaoui, représente
discrètement le Ministère à cette manifestation,
avant de fêter, cette fois officiellement, cet anniversaire à Alger.
Rencontre, à l’hôtel El Aurassi avecs des cadres et amis du tourisme algérien.
est en fait peu connu, hormis les images, pratiquement toujours les mêmes, que l'on peut voir
sur les dépliants publicitaires. L'Algérie a la
chance de posséder un Sahara particulièrement
vaste et varié, puisqu'on y trouve des ergs aux
dunes infinies, ainsi que des massifs montagneux
volcaniques, granitiques ou gréseux de toute
beauté.
Dernier point capital, sur lequel il est urgent de se
pencher - il est facile à régler - est le respect des
lieux de passage : arrêts déjeuners et bivouac.
L'expérience montre qu'ils restent la plupart du
temps insalubres. Un effort certain doit être
consenti par tous les acteurs. Rien ne doit rester
sur place, pas même les épluchures, les peaux
d'oranges et de bananes, les os rongés ! Encore
Tourisme Magazine : Un dernier mot sur votre
dernière expédition dans le désert, de la minovembre à la mi-décembre 2009. Elle était
beaucoup plus scientifique que touristique,
paraît-il ?
“rement
L'Algérie a la chance de posséder un Sahara particulièvaste et varié, puisqu'on y trouve des ergs aux
“
dunes infinies, ainsi que des massifs montagneux volcaniques, granitiques ou gréseux de toute beauté.
Favoriser, par des spécialistes de ce type de film,
le tournage d'une série de documentaires de qualité sur les régions les plus caractéristiques de ce
grand désert, me semblerait être la meilleure des
publicités pour le faire connaître. Il est bien
entendu que quelques documentaires sur la préhistoire saharienne dont l'Algérie est si riche,
commentés par des spécialistes, ne devraient pas
être oubliés.
Autre point d'importance sur lequel il convient
de se pencher : la formation de guides et d'accompagnateurs de méharée et de randonnée
chamelière. Ébauché, il me semble au début des
années 1990, elle n'a malheureusement pas été
poursuivie. À cette époque, elle s'était passée à
Tamanrasset, mais c'est sur le terrain que cette
formation aurait dû se faire lors d'une méharée et
d'une randonnée chamelière, chaque postulant
amenant son chameau de selle et un chameau de
bât. Pour les chauffeurs de voiture (guides
accompagnateurs), une autre formation pourrait
être envisagée. Le contenu des formations restant
à définir.
Le 24 novembre, nous avons eu donc l'honneur
d'être reçus par Monsieur le Ministre qui nous
remit une superbe plaque dorée, placée dans un
coffret, " en témoignage de reconnaissance pour
leur passion et leur attachement aux déserts ".
Inutile de dire que nous sommes très fiers de
cette reconnaissance officielle ! Des cadeaux
nous furent également offerts. Invités par le
Ministère du Tourisme, nous avons passé deux
jours à Alger, à l'hôtel El Aurassi, où lors d'un
déjeuner, nous avons eu la surprise de retrouver
plusieurs de nos vieux amis algérois, dont Malika
Hachid, Athmane Sahnoun, Saïd Boukhelifa,
Bob Taïri, Abdelkrim Kettani, Bachir Djeribi, Ali
Djeraba et beaucoup d'autres … Cette délicate
attention du Ministère du Tourisme nous a remplis de joie et les conversations allèrent bon train
autour de la table … La plaque offerte par
Monsieur le Ministre est depuis en bonne place
dans notre salle de séjour, à Voiron.
moins les coquilles d'œufs, les papiers, les
mégots, les bouteilles en plastique et les boîtes de
conserve. Les premiers doivent être enterrés profondément et les seconds emportés.
Il est intolérable de voir dans quel état se trouve
actuellement le plateau qui domine Djanet. Tout
le monde réprouve son état de saleté, mais personne n'ose le dire à la municipalité. Il serait si
facile à quelques équipes de rassembler les ordures (plusieurs tonnes certainement) et de les
redescendre dans la vallée par hélicoptère. Le plateau est peut-être le plus célèbre lieu de tourisme
de toute l'Algérie, il mérite de ne plus ressembler
à un dépotoir.
Jean-Louis Bernezat : En octobre-novembre
2009, avec deux de nos amis, nous avons tout
d'abord voulu traverser directement, à pied et à
chameau, l'erg Issowan, entre Illizi et Timassinin.
Malheureusement, le manque de pâturage, nous
a obligés à modifier notre itinéraire et à longer
l'erg plus qu'à le traverser ! Le projet reste donc à
reprendre dans de meilleures conditions.
Nous avons ensuite participé à une mission
Tourisme Magazine : Vous aviez été reçus en
décembre 2007 par Monsieur Chérif Rahmani,
Ministre de l'Aménagement du Territoire, de
l'Environnement et du Tourisme. C'était à quelle
occasion ?
Jean-Louis Bernezat : Comme je l'ai dit précédemment, le 17 octobre 2007, nous avions fêté
TOURISME MAGAZINE
20
N°27/JAN-FEV
2011
Odette BERNEZAT
interview
franco-algérienne de préhistoire sur le plateau Pour terminer ce tour d'horitassilien de la région de Djanet. Cette mission, zon déjà bien long, j'aimerais
dirigée, pour l'Algérie, par Malika Hachid encore ajouter que nous
(CNRPAH) et, pour la France, par Jean-Loïc Le avons eu beaucoup de chance
Quellec (CNRS), comprenait de nombreux avec les agences de tourisme
chercheurs de différentes spécialités, et bien locales avec lesquelles nous
entendu du personnel de l'Office du
avons travaillé
Parc du Tassili (OPNT), dont le
que ce soit en
Directeur,
Monsieur
Salah
Il est intolérable Algérie, en
Amokrane, reçut tous les membres de de voir dans quel Tunisie, en
la mission.
Libye,
en
état se trouve Mauritanie et au Niger. Aucune
Le but de cette mission, qui faisait actuellement le ne s'est jamais mise en travers de
suite à une précédente mission réali- plateau
qui nos projets de voyage engagés qui
sée en novembre 2008, est de parvedépassaient pourtant de loin tout
domine Djanet
nir, par différentes méthodes, à une
ce qui avait été auparavant prédatation aussi précise que possible des
senté à la clientèle étrangère et qui
peintures rupestres des sites de
pouvait paraître irréalisables et
Tamghit, de Ta-n-Zoumaïtek, de Ti-n-Tazarift et dangereux. On nous a toujours fait confiance.
de Séfar. Les premiers résultats de l'important
travail accompli sur le terrain seront très bientôt À ce sujet, j'aimerais chaleureusement remercier
publiés dans un article et le travail se continue.
pour l'Algérie :
Une caravane imposante d'ânes (40) monta sur L'ATA et l'ONAT (Tamanghasset), lorsque ces
le plateau le matériel et la nourriture nécessaire à agences étaient dirigées par Moulay Abdallah,
la mission, plus de 400 kg. Une récompense très pour la première, et Bob Taïri, pour la seconde,
appréciée fut offerte à ceux des membres restés Méro-n-Man (Tamanghasset) et son directeur
près d'un mois en montagne : la descente du pla- Mohamed Rouani,
teau dans deux grands hélicoptères de l'armée Algériatour (Timimoun) et son directeur
aimablement mis à la disposition par le colonel Ahmed Bensaïdi.
de la plateforme de ces appareils basés à Djanet, AVAS (Alger) dont les directeurs ont été souvent
à la demande du Ministère de la Culture.
cités : A. Kettani et Bob Taïri
“
“
TOURISME MAGAZINE
21
N°27/JAN-FEV
Enfin, l'homme de l'ONAT à l'aéroport d'Alger,
'Ammi Saïd, dont le dévouement inaltérable a
permis de résoudre tant de problèmes chez les
touristes en perdition.
Je dois ajouter à ces remerciements ceux que je
réitère à Monsieur Berrouane, ancien directeur
général de l'ATA, à Monsieur Zaoui, ancien
commissaire de la police des Frontières à
Tamanrasset et à Monsieur Nassereddine
Oubah, ancien wali d'Illizi qui, dans différentes
circonstances difficiles, ont su immédiatement
apporter leur concours à notre organisation de
voyages. Nous avons passé des années merveilleuses dans le désert algérien, ce n'est pas fini
d'ailleurs. Nous ne pouvons que remercier
l'Algérie de nous avoir accueillis.
2011
Réalisé par Saïd Boukhelifa
hôtellerie
Le “TAHAT” DE TAMANRASSET
hôtel où
“le client est roi”
B
Un
lotti à l'orée de la ville
de Tamanrasset. L'hôtel
TAHAT s'insère naturellement dans la continuité des
paysages magnifiques du
Hoggar. Avec son architecture
en harmonie avec le paysage
saharien, l'hôtel offre toutes
les possibilités de confort
pour un agréable séjour au
sud.
chambres singles. Toutes les chambres sont
climatisées et dotées de Télévision à réception satellite et de réfrigérateurs.
Soucieux du bien-être de leurs clients, le personnel de l'hôtel “Tahat”, lui propose comme
services : une salle de restaurant d'une capacité de 150 couverts, une salle de conférence
de 30 places et un salon propice aux rencontres et la détente après les longs circuits touristiques.
R
D'ailleurs, l'hôtel dispose aussi de sa propre
agence de voyages “Tahat Tours” qui propose
différents circuits dans l'immensité du
Sahara, dans les paysages féeriques d'un des
plus célèbres Tassilis du monde, le Hoggar.
L'hôtel “Tahat” dispose d'une capacité de 148
chambres, qui totalisent 296 lits. Il est question de 3 suites, 4 tours, sous forme de
duplex, de 78 chambres doubles et de 63
Pour les réunions, séminaires et colloques, la
salle de conférence qui est insonorisée, est
équipée d'un écran amovible, d'un rétroprojecteur, et d'un projecteur de diapositives à la
grande faveur des séminaristes. L'hôtel est
aussi doté de coffres-forts pour les objets de
valeurs personnelles et d'un parking gardé.
éalisé en 1978, l'hôtel “Tahat” a été
conçu par le très célèbre architecte
Pouillon. L'hôtel offre une structure
fonctionnelle judicieuse, mais aussi les bonnes prestations de services d'un personnel
qualifié et bien formé … en plein milieu du
Sahara.
TOURISME MAGAZINE
22
N°27/JAN-FEV
“La passion de la qualité” est une devise chez
le personnel de l'hôtel. Au fil de leur contact
avec le client, cette passion est devenue tradition, que tout un chacun s'efforce d'honorer
continuellement, en mieux et plus encore, en
prenant à cœur les exigences et le repos du
client. Un seul mot d'ordre à l'hôtel Tahat :
“aucun effort n'est ménagé pour satisfaire le
client”.
Pour informations ou
réservations
Adresse : Bd Emir Abdelkader Tamanrasset.
Tél : (029) 34.42.72 (029) 34.44.74
Fax
: 029-34-43-25
Email : [email protected]
Site web : www. Tahat-hotel.com
2011
hôtellerie
Salah Toutekhdidjet, directeur de l'hôtel Chobae
Un pionnier dans l'hôtellerie
à Ziama Mansouriah
O
riginaire de Ziama
Mansouriah dans la
wilaya de Jijel, où il a
grandi, M. Salah Toutekhdidjet
est le premier qui s'est lancé
dans l'investissement touristique dans cette belle commune
aux sites paradisiaque. Là où il
a toujours investi son temps,
sa passion, son argent, son
savoir-faire dans le tourisme
et la restauration et surtout
son amour pour la nature et le
bien-être, cela malgré toutes
les contraintes et les obstacles
qu'il a rencontrés.
Hamadites” à Bejaïa, où il exerça pendant 07 ans
en tant que chef cuisinier. Après un passage de
trois années en tant qu'économe à la Sonatrach,
M Toutekhdidjet, s'installe enfin à son propre
compte, revient à Ziama Jijel et ouvre un petit
restaurant qu'il baptise la “Presqu'île” et où pendant quatre ans, il ravira les papilles de ses clients
avec son talent de cuisiner.
Investir dans l'hôtellerie
M
. Salah Toutekhdidjet, que tout le
monde surnomme “Ami Salah” pour
sa sympathie et sa grande générosité évoque son
parcours et celui de son investissement, l'hôtel
Chobae, le nom d'un comptoir commercial
romain.
“J'ai fait une formation d'hôtellerie au Centre de
Formation de Benaknoun en 1972, et une autre
en 1973 à l'Institut National de Tourisme et
d'Hôtellerie INTH de Tizi-Ouzou” , a-t-il
déclaré. Ses premiers pas dans le domaine du travail, il les fera en tant qu'ouvrier à l'hôtel SaintGeorges (actuel El Djazair). “J'ai assisté à l'inauguration de l'hôtel El Aurassi en 1975. En 1978 le
Saint George a fermé ses portes, j'ai alors repris
en gérance un hôtel urbain privé à Alger”, dira-til.
Il réintégra l'hôtel Mazafran dès sa réouverture,
avant de demander une mutation à l'hôtel “les
“En exerçant au restaurant, j'ai remarqué alors
qu'il n'existait aucune infrastructure d'accueil à
Ziama Mansouriah et par conséquent, j'ai tenté
ma chance en me lançant dans le projet d'en
construire une. L'idée avait coïncidé avec les facilités et encouragements qu'accordait l'État pour
l'investissement touristique” raconte M.
Toutekhdidjet.
C'est ainsi que le projet de l'hôtel Chobae, d'une
capacité d'accueil initiale de 25 chambres verra le
jour, en juin 1992. L'hôtel ouvrira ses portes pour
une saison seulement. Le 31 décembre 1993, c'est
le début de la galère avec les multiples problèmes
sécuritaires. Il s'exila en France pendant cinq ans
et ne revient que vers 1999 pour trouver son
hôtel squatté par des indus occupants et qui avait
subi une flagrante dégradation.
Ami Salah prit alors le pari de le retaper à neuf et
d'être ouvert pour la prochaine saison estivale.
Un pari qu'il gagna avec succès puisque l'activité
reprend le 15 juillet de la même année. Et depuis,
TOURISME MAGAZINE
23
N°27/JAN-FEV
l'hôtel affiche toujours complet durant la saison
estivale.
Carte technique de l'hôtel Chobae
Tirant son nom d'un ancien comptoir romain,
l'hôtel renferme aujourd'hui 72 chambres avec
une capacité d'accueil 156 lits, une piscine, et
trois Bungalows (F2 et F3) pieds dans l'eau.
Amoureux de la nature, Ami Salah a fait des
espaces verts de son hôtel un véritable éden exotique. On y trouve des plantes, des fleurs et des
arbres fruitiers de tout genre. Il y'a même des palmiers dattiers qui donnent des fruits comestibles.
Il faut le voir pour le croire. On y trouve dans ce
beau décor des ruines et vestiges romains que
Ami Salah a récupérés un jour de la décharge
publique.” Ils sont là pour rappeler un volet
important de l'histoire de la région
Depuis 2009, des travaux d'extension ont été lancés. Ami Salah
compte les réceptionner l'été 2011. Il
s'agit, nous confie-til “de la réalisation
d'une salle de conférence et d'un relais
routier dont manque cruciellement la
région”.
H.G
2011
art culinaire
Journée nationale des produits du terroir
Du 100% algérien
à Dar Lahlou
Photo : M.B
E
Photo : M.B
n marge de la 11ème
édition du Salon
International du
Tourisme et des Voyages,
une journée nationale des
produits du terroir a été
organisée le 09 décembre
2010, au sein du restaurant
Dar Lahlou, sis au Palais des
Expositions (SAFEX), à
Alger. L'honneur de cette
initiative revient à M. Sid-Ali
Lahlou, unique représentant algérien du mouvement Slow Food, qui milite
pour préserver la cuisine
régionale de qualité.
Lahlou, propriétaire du restaurant et fondateur
du label, le couscous Lahlou nous a déclaré "
qu'elle s'inscrit dans le souci de faire connaître
les particularités, la diversité et la richesse de
l'art culinaire de chez nous ".
Des plats divers souvent à base de couscous
aux multiples saveurs sont présentés avec des
sauces à bases de produits Bio. C'est sur cette
particularité qu'insiste le plus M. Lahlou, dans
l'organisation et la présentation de ce type d'exposition. Des légumes, herbes et fruits des vergers kabyles ont été exposés, ajoutant une note
de fraîcheur et de couleur au décor rustique du
restaurant Dar Lahlou.
les étales des commerces et qu'il est vivement
conseillé d'en découvrir la saveur.
Une autre exposition qui donne elle aussi l'eau
à la bouche, est celle présentée par une dame
de Tlemcen qui s'est évertue a préparer différents pains, gâteaux traditionnels et galettes sur
la base des bonnes recettes des grands-mères.
Cette exposition donnait bien le change aux
produits Dar Lahlou, les 14 types de couscous
sont le dernier inventé et celui à base de romarin. Enfin, l'artisanat berbère, la poterie, la
tapisserie et les bijoux n'ont pas été en lest lors
de cette journée spéciale produits du terroir.
H.G
Le partage de ce repas typiquement algérien
agrémenté de sauces, de lait callé, et d'huile
d'olive a été un véritable régal pour les papilles
des convives de Dar Lahlou.
uoi que boudée par les officiels, cette
journée qui a été aussi une occasion
pour des traiteurs, artisans et fabricants nationaux de présenter leurs produits, a
connu un engouement assez particulier d'une
foule de personnalités VIP.
Q
Du pourquoi de cette journée M. Sid-Ali
En plus de la présentation de divers plats à
bases de couscous, de pattes et légumes et viandes, la journée nationale des produits du terroir a été aussi une occasion pour la société "
Dar Kemiche " et la SARL Golf Sainte Gouraya
de présenter au public leurs produits en l'occurrence l'huile d'olive de marque Ifli olive et le
thon en conserve baptisé " Thon Gouraya ".
Des produits 100 % algériens qu'on trouve sur
TOURISME MAGAZINE
25
N°27/JAN-FEV
Photo : M.B
Sid-Ali LAHLOU
2011
Guide Gourmand Guide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide Gourmand
Dar Gnnawa
Ouvert seulement le soir, le restaurant est
idéal pour un repas d'affaire, une sortie
entre amis ou en couple. Décoration
raffinée. Accueil et service impeccables.
La carte est largement inspirée de la cuisine
marocaine. Pensez à réserver !
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Romane Réservation : 021 94 77 81
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Restaurant de spécialité “poissons” qui
propose une variété de plats à base de
produits “frais “. Atmosphère calme et paisible et décoration adaptée. Parfait pour les
amateurs de fritures et de grillades marines.
149, rue Colbert El Djamila
(Ex la Madrague)
Tél : 07 97 49 41 57
Le trattoria
Le Caaracooya
Cuisine à l'accent de la méditerranée. Le
décor un peu désuet mais l'ambiance feutrée
est baignée d'une lumière douce en journée
et d'un éclairage tamisé en soirée, qui contribuent à créer une atmosphère cosy. L'accueil
est aimable et le service de qualité. Idéal
pour un dîner en été !
3, rue Pierre (perpendiculaire à la rue
Didouche Mourad) -Alger
Réservation : 021 73 39 44
TOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
2011
dGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide Gourma
Le “Fanntaasia”
Mang
gerr italien à Oran
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Cuisine raffinée, alliant parfaitement fraîcheur et délicatesse. Personnel empressé et
souriant dont le but principal est avant tout
de vous satisfaire. Un endroit idyllique pour
passer une soirée des plus réussie. parfait
aussi pour un déjeuner sur le pouce à midi
140 bd Krim Belkacem - Télemly (à côté
de l'école des Beaux Arts)
Réservation : 021 74 71 27
Le Trattorria à l’h
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Où goûter aux bons
plaisirs et à la saveur
particulière de la cuisine italienne à Oran?
Une bonne adresse à
vous conseiller : c'est
le tout nouveau restaurant Italien le
“Trattoria” de l'hôtel
Eden Aéroport.
L'A
Auberge du Moulin
Spécialité méchoui. Cuisine classique mais
de très bonne qualité dans une ambiance
très conviviale et raffinée.
Possibilité de manger à l'extérieur durant
les beaux jours.
24, rue Abane Ramdane- Chéraga
Réservation : 021 36 10 74
n endroit agréable, joliment décoré, où se mêle style
rustique et senteurs méditerranéennes et où on peut
manger à la carte avec les compliments du chef. Le
“Trattoria”, a ouvert ses portes au mois de juillet dernier. Il
sert 70 couverts et connaît déjà la fidélité de ses premiers
clients. Le restaurant est idéal pour les rencontres en familles, entre collègues et amis mais aussi pour les déjeuner et
dîner d'affaires. Le “Trattoria” est ouvert chaque jour de midi à
minuit (12h-00h). Des mets à goûter impérativement au
“Tratorria” : le Capaccio de boeuf comme entrées, les légendaires spaghettis bolognaise, ou l'escalope milanaise.
Comme désert le Tiramisu et le succulent fondant au chocolat. Pour les amateurs de pizza italienne, le choix est vaste,
mais l'on vous conseillera de commander la “Divina” ou la
“Marinera”. Le Trattoria propose aussi sa carte de vins italiens.
U
L''hyppopotamus
Midi ou soir, l'ambiance y est très agréable.
Le service est parfait et la cuisine de très
bonne qualité. Les viandards y trouveront
forcément leur bonheur ! Parking gardé.
Centre commercial du Hamma, 107 Bd
Hassiba Ben Bouali
Réservation : 021 67 92 53
Le Tortillia vient s'ajouter aux autres lieux de restauration
que compte l'hôtel Eden Aéroport. À citer : le buffet de
grande qualité du restaurant “le DIWAN”, de 150 couverts,
idéal pour des menus séminaires, le buffet varié et équilibré
au coffee shop “EL YASMINE” et le bar américain “ABOU
NAWAS”.
Pour toute réservation au “Trattoria” : +213 0661 20 80
G.G
TOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
2011
Reportage
Baisse notable
du tourisme à Djanet
réalisé par Abbas Ramdane
n dépit d'une paix
totale, et d'une sécurité quasi parfaite,
assurée par, en permanence, par les forces de
sécurité, la capitale du Tassili
N'Azdjer, Djanet, comme
bien, d'autres régions touristiques du Sahara, paie les frais
de l'alarmisme des autorités
françaises, mais aussi, et surtout des tours opérateurs français, Point Afrique en tête,
après le tragique enlèvement
de leurs ressortissants au ...
Niger
E
Reportage
Photo: Ab.R
S
ale temps pour le tourisme
à Djanet. Si ce n'est pas
encore le désert, on y est
presque. Image inédite qui en
dit long sur la “malédiction” qui
frappe, ces jours-ci, de plein
fouet le cœur battant de l'activité économique et sociale de la
région : les Toyota 4X4 encombrent, à longueur de journée,
l'artère principale de la ville,
guettant des touristes qui se
font bien désirer. La raison ?
“Cette diabolique cabale politico médiatique menée outremer, contre la région, après
l'enlèvement des cinq ressortissants français dans le nord du
Niger” tempête, Abdelkader
Ahmid, patron de la puissante
Tadrart Voyages. “Qu'à t-on à
voir, nous, dans cette affaire ?
s'interroge-t-il. Bien que souveraines, les mises en garde adressées par les services du Quai
D'Orsay [Ministère français des
Affaires étrangères] à leurs ressortissants désirant se rendre
dans le Sahara, ne correspondent, alors pas du tout à la réalité du terrain. Au risque de me
répéter, il règne au Tassili
n'Azdjer, et dans tout le sud du
pays une paix totale”
Désert au Sahara !
Assurance retirée
ne paix totale, unanimement soutenue ici, mais qui n'a pas drainé
encore les flux touristiques, comme
cela s'est toujours passée dans la capitale du
Tassili N'Azdjer. Les services de l'Office du
Parc National du Tassili (OPNT) organisme
dépendant du ministère de la Culture, ayant
à sa charge la gestion, la préservation et la
valorisation de ce musée à ciel ouvert, classé
patrimoine mondial de l'humanité par
l'Unesco, parlent de quelques 4.958 touristes
étrangers qui ont visité le Tassili n'Azdjer
jusqu'au mois de novembre. Chiffre plutôt
timide, même si l'on n'est qu'au début de la
saison touristique. En tout cas, on est encore
loin des 8.000 touristes enregistrées en 2009.
U
Il faut bien dire que l' “affolement” qui a
marqué la réaction officielle de la France au
lendemain de cette triste affaire, et la surmédiatisation de l'événement, voire parfois la
désinformation qui en a suivi, n'a pas vraiment aidé les affaires du tourisme local.
“L'activité a chuté de 75%” observe
Abdelkader, qui compte, la mort dans l'âme,
le nombre de circuits qu'il a du annuler à
cause d'un événement dont l'Algérie n'en a
avoir ni de près ni de loin. “En cette semaine
seulement, j'ai du annuler une sortie avec 80
TOURISME MAGAZINE
30
N°27/JAN-FEV
2011
Canadiens” lâche-t-il abattu.
Le directeur de l'OPNT n'est pas d'un avis
contraire : “Il y a effectivement une baisse
sensible des flux touristiques, mais cela est
du malheureusement à un fait sécuritaire
qui n'existe pas, du moins chez nous” explique doctement Salah Amokrane pour qui la
gestion du parc et l'évolution des choses à
l'intérieur se passent le plus simplement du
monde. “Notre parc, au même titre de celui
de l'Ahaggar, et tout le Sahara algérien est
sécurisé à 100%. Je me déplace régulièrement, y compris dans les coins les plus reculés, sans ressentir la moindre crainte” tranche-t-il en accusant, ni plus ni moins, la
presse française de faire dans l'alarmisme, et
de porter toute sa colère contre le tour opérateur français, Point Afrique d'être le responsable de cette baisse, après avoir dissuadé, à coups de maladresses et de mensonges, ses clients de se rendre à Djanet.
“Après avoir bénéficié des largesses de l'État
algérien, voilà comment Point Afrique nous
rend son bien” rage Abdelkader. En effet,
après l'enlèvement des otages français, le
tour opérateur français, qui travaille le circuit algérien depuis 2008, a dû annuler cinq
Reportage
de ses sept destinations sahélo-sahariennes, dont l'Algérie. Un retrait
qui n'a pas été sans conséquence sur
les voyagistes des Kel n'Azdjer, lesquels dénoncent en chœur : une
décision arbitraire, établie sur des
arguments fallacieux. D'aucuns
que nous avons approchés, s'interrogent sur les véritables raisons qui
ont motivé l'attitude française.
L'argument du terrorisme ne tient pas
debout : “Le Niger, ce n'est pas l'Algérie. Grâce
aux efforts déployés par les forces de l'ordre,
nous vivons dans la paix totale” explique, Lyes
Mokhtar, gérant de l'agence Azelouaz. Même
avis du directeur de l'OPNT : “L'État a mis
tous les moyens pour garantir la sécurité de la
région, et ce, depuis bien avant l'enlèvement
des ressortissants français” précise-t-il.
Force est toutefois d'admettre que l'alarmisme
qui a émaillé la position française, et relayé, en
boucle, par les médias outre-mer a fini par
avoir raison de la relative prospérité touristique qui prévalait jusque-là dans le Tassili, et
dans une plus grande mesure, dans le grand
sud du pays. Le secteur est en berne. Les touristes, bien que désireux de visiter l'un sinon
les plus beaux Sahara du monde, avec toute la
valeur patrimoniale universelle qu'il incarne,
ils rebroussent chemin, devant les consignes
et autres avertissements brandis par les plus
hautes autorités de leur pays. Les vols charter
qui pleuvaient, il y a juste quelques mois, ont
T ÉMOIGNAGES
été
quasiment annulés. Sinon détournés vers
d'autres pays. Le peu de touristes qui ose
encore fouler le sol tassilien, suscite une
concurrence rude entres les trentaines de
voyagistes qui activent dans le secteur, qui
rivalisent en prestance en qualité de produit.
La situation est inquiétante.
Le tourisme est le poumon de l'économie
locale. C'est la mamelle nourricière de nombreuses familles. Les voyagistes les moins lotis
ne sauront tenir trop longtemps le coup face à
cette chute brutale. Salah Amokrane, au
même titre que la quasi-totalité des agenciers,
plaide pour la diversification des pays émetteurs de touristes en vue d'échapper à la main
mise des tours opérateurs français et européens, sur le Sud algérien. “Il est grand temps
d'aller chercher des touristes en Asie, dans les
pays arabes ou encore dans l'ancien bloc de
l'est en Europe” suggère, non sans raison, le
directeur de l'OPNT, en plaidant encore, pour
le renforcement des tours opérateurs publics,
appelés à desserrer l'étau des sociétés françaises.
Laurence
“Là où je suis, je n'ai
vu aucun touriste
quasiment. Je pense
que cela est essentiellement dû aux assertions rapportées
notamment en
France à propos
d'une dégradation de la situation sécuritaire, qui, à mon avis, ne sont pas du tout
fondées. Je crois que les touristes ont cédé à
la panique des médias.
Personnellement, j'ai fait 10 jours dans la
Tadrart et une semaine auparavant à
Iherir, et sur les plateaux et je peux vous
dire que je n'ai constaté aucun souci particulier.”
Henri
“C'est la 3ème fois
que je viens à
Djanet. Je vois cette
année qu'il n'y a
vraiment pas de touristes étrangers.
D'habitude c'est une
centaine qui débarquent, surtout en ce moment. Cela dit,
même si je ne suis pas un expert en sécurité internationale seulement, je peux vous
affirmer qu'après avoir fait trois semaines
dans la Tadrart, on est aussi bien et aussi
tranquille que d'habitude. Vraiment aucun
sentiment d'insécurité.”
Salah Tekkaoui, l'artisan mythique de Djanet
Le Mâalam en colère
À soixante-seize ans, Salah Tekkaoui,
garde bon pied, bon œil. Pas question
d'abandonner au diable sa boutique. Haut
lieu de l'artisanat local, où il officie depuis
trente-cinq ans, sous le prestigieux titre de
Maâlam. Indétrônable. Une posture presque politique, a-t-on envie de reconnaître,
avec quoi il pèse de tout son poids dans la
vie publique à Djanet. Mais reste néanmoins impuissant devant la chute touristique qui frappe la capitale du Tassili
N'Azdjer depuis quelques mois et qui se
répercute tragiquement sur son commerce.
“Je ne vends presque rien. Cette histoire
mensongère d'insécurité nous a quasiment bousillés” rage-t-il en accusant la
France et sa presse d'être derrière cette
situation catastrophique. “Je ne com-
prends pas pourquoi ils ont mis
l'Algérie en rouge. Je suis désolé, chez
nous règne une sécurité parfaite. C'est
là bas, au Niger et au Mali qu'ils
devraient focaliser leurs craintes, pas
chez nous” tonne-t-il, avec hargne.
Photo: Ab.R
Baisse ou pas Aâmmi Salah n'a pas
l'intention de baisser les rideaux. rière, de grandes personnalités à l'aura
L'artisanat, c'est sa vie. Sa raison d'être. Il planétaire.
exerce ce métier depuis son enfance. Lui, Soucieux de la préservation de son métier,
descendant d'une famille d'artisans origi- Salah Tekkaoui, s'est toujours dit disposé à
naire du Tidikelt. “Je suis prêt à aller ven- aider les jeunes artisans dans leur formadre mes produits, même en dehors de tion à cette profession qui fut, jadis,
Djanet juste pour maintenir en vie ce source de richesse et de prestige. Mais
patrimoine si cher à nous” assure, le vieux déplore l'indifférence dont il fait l'objet de
Salah qui a eu l'honneur à servir le thé la part des autorités locales qui, à l'en
légendaire du Sahara à tous les présidents croire, ne lui prêtent plus main forte
Algériens, de Benbella à Bouteflika. Et comme ce fut le cas dans le passé.
AB.R
rencontrer, tout au long de sa longue car-
TOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
2011
Reportage
Les Kel Djanet l'ont fêté dans la joie et la sérénité
Sebeiba, héritage culturel
de toute l'humanité
C
'est parce qu'elle incarne une
profondeur culturelle, identitaire
et historique unique au monde
que le Ministère de la Culture a décidé
depuis l'année dernière d'institutionnaliser la Sebeiba, à travers la mise sur
pied d'un Commissariat, chapeauté
par l'Office National du parc du Tassili,
qui a pour tâche de réunir toutes les
conditions possibles pour le bon
déroulement de ce rituel ancestral. En
prêtant notamment main-forte à l'association locale Sebeiba qui a eu,
jusqu'ici, l'exclusive charge de l'organisation. C'est parce que la Sebeiba
reste une expression culturelle exceptionnelle, que la même tutelle entend
la souscrire au classement de
l'Unesco, comme patrimoine culturel
immatériel de l'humanité. Décryptage.
'est tout Djanet qui fête sa fête.
Femmes, hommes, vieux, moins
vieux, jeunes, enfants, venant du
Tassili, de l'Ahaggar, du nord du Niger, de
la Lybie touristes étrangers, universitaires
journalistes … accourent en masse, dans
une joie indescriptible, en ce jour tellement
particulier, vers l'Oued Edjeriou, au pied du
massif rocailleux qui cerne l'enchanteresse
oasis, pour admirer ce que la culture berbère des Touaregs a de plus prestigieux : La
Sebeiba. Ce rituel ancestral
que les habi-
C
tants de cette terre de civilisations préhistoriques pérennisent depuis les temps immémoriaux. Ce patrimoine culturel qui
incarne l'âme du Tassili, et pas seulement.
C'est de toute l'humanité que la Sebeiba se
revendique. Rendez-vous avec l'histoire,
mais aussi et surtout avec l'identité. Il n'y a
qu'à Djanet, et nulle part ailleurs, où l'on
célèbre l'événement. D'où l'obsession des
Kel Djanet de mettre à l'abri de l'usure et de
la modernité marchande, l'héritage sacré.
“Sebeiba est décrit par ses détenteurs
comme étant la coutume ou la tradition la
plus importante de la région ; il est ce
ciment qui lie les tribus de Djanet et dont le
maintien et sa restauration s'effectuent chaque année à l'occasion de l'Achoura”
résume-t-on, dans le petit livret didactique,
édité pour l'occasion par l'Office du Parc
National du Tassili (OPNT), auquel le
ministère de la Culture a confié depuis
l'année passée l'organisation de l'événement.
TOURISME MAGAZINE
32
N°27/JAN-FEV
Une histoire, une légende, un héritage
Selon la légende, la célébration de la
Sebeiba a pris effet lors de la victoire de
Moïse sur le Pharaon. Une thèse qui ne
semble pas trop emballer la communauté
des archéologues et autres scientifiques,
même si ces derniers, au nom de la préservation de ce mythe fondateur, plaident
pour le maintien de la théorie. Une autre
légende par ailleurs explique que la Sebeiba
a pour origine “l'émanation de la cosmologie touareg interprétant la naissance de
l'univers ; et la répartition de l'année en
douze mois lunaires ; caractéristique de
l'héritage culturel amazigh à travers tout le
Maghreb”.
Quoi qu'il en soit, que la Sebeiba frappe ses
racines aux temps pharaoniques ou non, les
Kel Djanet eux, ne sont pas prêts, pour tout
l'or du monde, de laisser dépérir une identité qui les distingue bien du reste des quidams. À preuve, cette marrée humaine, qui
envahi, tôt la matinée, la scène sableuse où
les femmes, hommes et enfants, des deux
ksars protagonistes, à savoir ceux d'El
2011
Reportage
Mizan et de Zelouaz s'adonnaient dans un
savoir-faire patent, à ce rituel chargé d'histoire et d'esthétique aussi. C'est, comme
l'expliquent les scientifiques de l'OPNT,
l'incarnation vivace d'une tradition guerrière séculaire. D'où la tenue bariolée, le
Takembout (le célèbre masque), l'Aguded
(représentation de plumes) qui demeurent
les principaux attributs de la tenue du guerrier amazigh, que l'on peut admirer sur les
peintures et autres gravures rupestres dont
est tellement célèbre le Tassili N'Azdjer.
D'où aussi la notoriété guerrière qui a fait
des habitants du lieu des maîtres en la
matière, connus dans toute l'Afrique du
Nord et, dans une plus grande mesure,
dans le bassin méditerranéen. Sur scène, les
femmes vêtues de leurs plus beaux habits et
bijoux veillent scrupuleusement à l'harmonie de la représentation, au moment où les
hommes exécutent dans un ordre minutieusement établi des gestes millénaires
déclinés en plusieurs étapes.
Du Timoulaouin au Tililine
La représentation donnée lors de la
Sebeiba, pour la petite explication, ne se
fait pas en un seul jour. La préparation du
rituel débute dès le premier jour du mois
de Mouharram dans les deux ksours d'El
Mizan et de Zellouaz. La préparation et les
représentations pour le jour J (Tililine) se
déroulent dans le Dag Zaouia pour El
Mizan et la place de Kheila pour Zellouaz.
Les femmes décrètent le coup d'envoi de
Timoulaouin qui durera dix jours, lors de la
première nuit en battant le Ganga ou le
tambourin. C'est la phase qui connaît la
préparation des participants au rituel, mais
c'est aussi l'occasion où se fait la sélection
des heureux élus qui auront l'honneur de
porter la tenue sacrée, le Takembout, le
jour de la représentation finale.
La Sebeiba Tililine, comme signalé dans la
présentation de l'OPNT, est le jour J entre
les deux ksour. Une première rencontre se
tient entre les Imgharen (ksour) pour vérifier le lieu du rituel (Loghya), un lieu sacré
situé au milieu du oued d'Edjeriou. La
représentation dure toute une journée. Les
deux groupes arrivent chacun du côté de
son ksar respectif, aux rythmes des tambours et des poèmes déclamés par les femmes. Une fois sur scène, les deux troupes
font des demi-cercles en tournant pour
rejoindre leur position initiale. Puis vient la
Sebeiba Tenfar : les deux pôles se déplacent
en groupes compacts, suivis de femmes
chantant en jouant le Ganga, comme dans
une déferlante. Symbolisant ainsi celle qui
emporta Pharaon. La Sebeiba Tikemisine,
est un moment très fort du rituel. C'est un
déploiement des tenues connues sous le
nom de Tikemisine (Tikamist au singulier).
Ce sont des tenues en manche larges, cousues dans des tissus nobles chers aux
Touaregs, à savoir le Kora ou l'Alechou. À
la fin, c'est le tour de Sebeiba Aghlay n'awatay, qui symbolise la fin de l'année. Elle est
interprétée par les deux groupes dans un
mouvement d'opposition en tournant sur
le lieu sacré.
De notre envoyé spécial à Djanet
Abbas Ramdan
TOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
T ÉMOIGNAGES
“Je suis venue la première à Djaneten 1981.
Cela dit, c'est la première que fois que j'assiste à la Sebeiba. Je
suis éblouie par les costumes magnifiques portés par les danseurs et toute l'ambiance qui
y règne”
“Moi par contre, je suis
une habituée de
Djanet. Je suis déjà
venue une dizaine de
fois. C'est la seconde
fois que j'assiste à la
Sebeiba. Et jamais je
ne me lasserai d'admirer la qualité des costumes, la musique, les danses, la poésie, les
joutes tous ce beau monde qu'il y a tout
autour”
“Même si je ne comprends pas le sens de la
poésie déclamée, je
peux vous dire que la
qualité du spectacle, les
costumes et les danses,
me laissent tout étonnement. C'est très beau.
Alors, non seulement le spectacle est extraordinaire, mais il y a aussi les spectateurs
qui font partie aussi du rituel. Ils sont
beaux et très bien habillés. J'ai profité pour
prendre pleines de photos que je ferai
découvrir à mes proches”
2011
Reportage
Tadrart Voyages (agence et camping)
Rêvez, vous êtes
chez Abdelkader !
À
Djanet, n'est pas voyagiste qui veut. Ils sont
tout juste quatre ou
cinq à s'élever au-dessus
d'une bonne trentaine. C'est
la clique à chic. À fric aussi.
Hammou de Timber,
Khaïrani de Ténéré, et, bien
sur, Abdelkader Ahmid.
L'inénarrable, l'incontournable… ou tout ce que vous
voulez, patron de Tadrart
Voyages. Des voyages, il vous
offre le Tassili sur un plateau,
y compris le plateau du
Tassili !
'homme par qui- et chez qui- les touristes
étrangers passent par centaines. Sa spécialité. Le national, à proprement parler, n'est
pas son truc à lui. Pour les raisons que vous devez
savoir. Money money ! Il ne s'en cache pas outre
mesure. Même si parfois, au gré des circonstances, l'ingénieux Travel Producer lève le pied. Là
aussi c'est la loi Money Money !
L
Passer plus de trente ans à émerveiller les
Européens assoiffés d'aventures et d'exotisme, à
travers des voyages édéniques dans le Tassili unique, voilà ce qu'a fait,
jusqu'ici, Abdelkader.
Après avoir fait asseoir à
Djanet, mais aussi en
Europe, une notoriété en béton, celle d'un
voyagiste avec tous
ce cette désignation revendique comme
attributs,
revoilà l'entreprenant
e nt re pre -
Photo: Ab.R
neur, réinvestir toute son expérience, son génie,
mais aussi son argent dans l'hébergement.
C'est en 2006 qu'il donna corps à un vieux rêve.
En vérité besoin pressant du au manque flagrant
en infrastructures touristiques : un camping de
luxe. Officiellement baptisé Tadrart, village saharien, qu'il fait bâtir à la sortie de la ville de Djanet,
à Ifri. Histoire d'offrir tout le calme dont ont
besoin des clients stressés à qui mieux. C'est,
reconnaissent tous les visiteurs du lieu, une merveille architecturale, entièrement puisée dans l'art
saharien, avec des accents africains très manifestes. Une nuée de huttes en béton, de toute beauté,
d'une capacité d'accueil de 120 lits. " Tout ce que
vous voyez là, c'est moi qui l'est conçu " clame-tTOURISME MAGAZINE
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4
N°27/JAN-FEV
il, pas du tout fier le gars !
Il est vrai qu'en exotisme, Abdelkader s'y connaît
mieux que quiconque. On y trouve, dans son village, tout ce qu'un étranger désire : dépaysement
total, une nature qu'on se garderait mieux d'étaler
ici, faute, vous l'aurez compris, d'espace typographique, un accueil algérien : c'est dire chaleureux
à n'en plus pouvoir… " Chez moi, il n'y a ni télé,
ni radio, ni presse " tranche-t-il sec. Disons que
dans un coin qui abrité tant de civilisations préhistoriques, le mot technologie n'est pas le plus à
même pour séduire les descendants de la révolution industrielle.
Cela tomberait sous le sens, convenons-en.
2011
Reportage
Même si, notre ami le voyagiste, ne badine, alors
pas du tout, avec les ancêtres et tout ce qui se rapporte, de près ou de loin, aux origines, à l'identité.
“J'ai opté pour le système des Zriba (huttes), pour
perpétuer la tradition des Touaregs sédentaires,
dont je suis descendant. D'ailleurs, même
aujourd'hui à Iherir, à Tourset ou à Tamadjout
beaucoup de familles logent dans des huttes”
explique en Tergui, trop fier de l'être. Il y a de
quoi, dirions-nous.
En plus des chambres qu'il propose, déclinées
selon les besoins des profils des clients (des
chambres simples pour jeunes, des étudiants, des
aventuriers, des VIP pour les hommes d'affaires,
pour les couples…toutes portent es noms de
célèbres sites du Tassili) le camping d'AEK offre
toutes les commodités exigées par les séjours au
pays du Tassili N'Azdjer : Jardins, Khaïmas, une
salle d'artisanat, terrasse dotée d'une cafétéria, un
cybercafé, deux salles de sauna accompagnées,
cerise sur le gâteau, d'une chambre de massage
via infra rouge. Excusez du peu ! “Après des jours
à parcourir le Tassili, mes clients ont besoin de se
remettre en forme à la veille du retour” remarque-t-il avec beaucoup de bon sens.
Des voyages, Abdelkader vous offre le Tassili sur
Photo: Ab.R
un plateau, y compris le plateau du Tassili. “Je
vends une cinquantaine de circuits, même si la
plupart de mes clients optent pour les voyages
classiques, c'est-à-dire dans la Tadrart,
l'Issendilène, le plateau et d'autres encore”. Des
escapades de toute merveille, il faut bien le dire,
que les touristes ont le choix de faire que soit à
pied, en méhari, en 4X4, ou même à dos d'âne.
N'est-ce pas un rêve ?! Alors qu'attendez-vous
pour venir l'exhausser?
AB.R
Reportage
Essendilene-Tikoubaouine-Tililine
Récit
d'un
voyage
Par Abbas Ramdane
9 h30. Si
i èg
g e de l'O
O PNT. Djane
Siège
l'OPNT.
Djan
neett.
t.
L'escapade a de quoi faire rêver. Y compris
ceux qui n'ont pas l'aventure dans le ventre :
Issendilene, Tikoubaouine, Tililine. Soit l'un
des circuits les plus “touristiques” de la
région. Rien que ça. La virée est prévue dans
la foulée de la seconde édition du Festival
local culturel Sebeiba, que la capitale du
Tassili N'Azdjer Djanet a abrité du 15 au 19
décembre derniers. Grand événement que
l'OPNT organise, depuis 2009, sous la férule
du ministère de la Culture.
Tout le monde au rendez-vous. Une dizaine
de véhicules 4X4 se massent au pied du siège
de l'office. Universitaires venus de Tunisie,
de Libye, de Mauritanie, représentants de la
tutelle, journalistes, et d'autres passionnées
du pays des Kel Djanet, bichent à l'idée de
découvrir- ou redécouvrir pour d'autres- de
quelle beauté- culturelle et naturelle- ce
patrimoine culturel de l'humanité classé en
tant que tel par l'Unesco en 1982, se pare.
Parmi ces aventuriers d'un jour, l'on peut
citer des noms célèbres : Mahmoud Guettat,
grand musicologue tunisien, de renommée
planétaire, Dida Badi, un authentique
Targui, anthropologue au CNRPAH*,
Hocine Ambes, directeur de la Culture de
Tipaza, qui repart en vadrouille nostalgique
en sa qualité d'ancien directeur de l'OPNT.
Cela, sans oublier, bien sur le “Mister”patrimoine culture, l'un peu trop dynamique
Mourad Batrouni, venu dans le coin, prêter
main forte aux responsables de l'office dans
leur démarche de classement de la Sebeiba
dans le giron du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'instance onusienne.
Départ ve
e rs Isse
e nd
d ilee nee
vers
Issendilene
Même écrabouillé, rien ne dissuadera ce
monde de prendre l'asphalte qui mène à
Issendilene. La virée vaut bien le coup. On y
découvre, toujours émerveillé, une nature à
vous crever les yeux. Et que vous ne verrez
nulle part ailleurs. Même pas dans vos plus
beaux rêves. La chaine dorée de l'Erg
d'Admer, longue de ses 160km, s'offre à ses
invités à mesure que nous fonçons dedans.
De gauche, comme de droite, la flore tassilienne, jaillit du fond des rocs volcaniques
disséminés ici et là. On admire l'Accacias.
Cet arbre qu'aucune terre au monde, fut-elle
la plus fertile, ne saurait élever. C'est l'une
des richesses naturelles dont se targue le parc
du Tassili. Une pause s'impose.
Les caméra-
men sont déjà à pied d'œuvre. On braque.
On zoome. Que de plans à prendre. À filmer.
Vert Issendilène. Jadis, El Hadj El Anka, le
fondateur de la chanson Chaâbi, décrétait à
son propos : “Mieux que moi, vous en trouverez à coups sûrs. De même que pullulent
ceux qui y sont en dessous. Mais comme
moi, pas la peine de chercher. Ça n'existe
pas”. Dès lors, on a beau emprunter toute
l'esthétique syntaxique ou vocabulaire pour
dire tout ce que suscite en nous la découverte
de la vallée d'Issendilene, mais en vain. C'est
trop beau pour être décrit. Parfois les mots
sont impuissants. Enfin, nos touristes maghrébins, n'ont pas caché leur émerveillement.
“Issendilene est une vallée entaillée dans la
formation tassilienne. C'est une entaille très
ancienne. L'oued coule vers le sud-ouest du
plateau. C'est aussi un patrimoine naturel
de la flore. Le pâturage y est pratiqué depuis
les temps préhistoriques. Ce qui fait d'elle
une zone protégée. Des agents du parc qui y
veillent” explique Salah Amokrane, le directeur de l'OPNT.
D'une verdure éclatante, avec une richesse
floristique variée, grâce, bien sûr, à une
TOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
eau abondante, donnant sur une multitude
de Gueltas (point d'eau) Issendilene est vraiment l'un des joyaux naturels des 135.000
km2 qui forment l'étendue tassilienne.
2011
Reportage
R
e ncc o ntt ree ave
e c lee vvie
iee uxx B
o uk
k hen
Rencontre
avec
Boukhe
en
nii
Du fond de sa zériba (hutte) en pierre, le
vieux sage accueille ses hôtes avec son sourire légendaire. On dirait que ses muscles
faciaux sont incapables d'autres expressions. C'est l'homme au Hamdoulah. “Une
fois, au cours d'une discussion, il a répété
le mot 135 fois !” nous interpelle un habitué des lieux. Hadj Bouhani vit à
Issendilene depuis 1978. Contrairement à
beaucoup de Touaregs, il y a fondé famille
et descendance. Sa connaissance clinique
du coin, a poussé les responsables de
l'OPNT à le nommer comme un agent de
veille et de protection. Il s'acquitte de sa
tâche avec sérieux et dévotion, en dépit
d'une santé qui parait plus fragile
qu'avant.
Après la rencontre avec le vieux sage, la
troupe prend repos pour une pause- déjeuner bien méritée.
T
ikoubb aoo uine
Tikoubaou
u inee
Tikoubaouine. Une forêt de sable et
de pierre. C'est l'heure des braves.
Tout le monde embarque pour
Tikoubaouine. Une énième merveille
naturelle. Rien à voir avec
Issendilene. Ici, c'est l'incroyable
union du sable et de la pierre. De l'erg
et du reg. Rarement les blocs volcaniques, les masses rocheuses réussissent
une telle esthétique. On y voit de toutes les sortes, mais c'est surtout la
célèbre Arche qui porte d'ailleurs le
nom du lieu qui retient l'attention.
On dirait sculptée par un
génial artiste. D'une main divine.
“Tikoubaouine, c'est le nom pluriel de Takouba, l'épée” nous
apprend, M. Amorkrane, pour
qui cette région désertique fut
habitée par l'homme depuis que
le monde est monde. En témoigne le
monument funéraire d'une construction bien particulière, érigé sur le
flanc d'une plaine
Ti
i liline,
Tililine
e,
le ccoucher
o u c h er qui en
soo l eill
en
nsole
e illllee le
l e cœur
c œ ur
L'heure du crépuscule approche à
grand galop. Les 4X4 foncent bruyamment dans le sable. Nous arrivons à
Tililine pour admirer un coucher de
soleil qu'on ne saurait trouver ailleurs.
Toute la clique se précipite sur le haut
d'une grande dune, élevée tel un balcon. Appareils photo en main, caméras
braquées, yeux écarquillés… pour vivre
un moment intense. Un instant de
paix. À bon admirateur… salut !
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N°27/JAN-FEV
2010
tourisme
Des diplomates américains visitent Ghardaïa
Un voyage entre
le rêve et les réalités
U
ne trentaine de touristes
américains, des diplomates travaillant à l'ambassade des “United States of
America”, ont fait l'expérience
inoubliable d'un week-end à
Ghardaïa. Le groupe conduit
par Sofiane Boukert, manager
de l'agence de voyage “Liberté
Tours”, a eu à découvrir l'authenticité de la vie mozabite et
les splendeurs d'une infime
partie du grand désert algérien. Sofiane Boukert a
concocté un joli petit programme qu'il tentera de faire
respecter malgré les aléas du
réceptif en Algérie. Un programme qui respectera pardessus tout le conservatisme
de la société Mozabite.
Par Yasmine Jelloul
e départ vers Ghardaïa a e u lieu dans la
soirée du mercredi 10 novembre 2010, à
partir de l'aéroport Houari Boumediene
d'Alger, sur le vol de 18h45 qui démarre à
20h15. Sofiane essaye de nous expliquer comment “la compagnie nationale a tellement de
considération pour ses passagers qu'elle préfère
les attendre un à un”. Génial ! “Les retardataires
peuvent donc prendre leur temps … et le
nôtre!”.
L
Une fois à bord, les hôtesses de l'air nous servent
des gâteaux et des rafraîchissements. Sofiane
Photo : M.B
nous suggère de ne pas y toucher, car un repas
nous attendait à Ghardaïa. Arrivés à l'aéroport
Moufdi Zakaria, un bus nous attend pour nous
conduire vers notre lieu de séjour, la résidence
d'hôte “M'zab Tours”, située en pleine palmeraie
de Béni Isguen.
Dans la résidence d'hôtes
“L'avantage de séjourner dans une maison
d'hôte”, nous explique notre accompagnateur
est “de découvrir le cadre typique qu'elle offre”.
Là-bas, les chambres sont très simples, mais ne
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N°27/JAN-FEV
manque pas de confort. Toutes les commodités
sont disponibles. Ici pas de restaurant, tout le
monde mange dans une grande salle à manger,
ornée de tapisserie et de décors traditionnels.
Ambiance originale garantie !
Les membres du groupe se retrouvent pour le
dîner. Le repas est très appétissant, léger et diététique. Au menu : salade algérienne et aubergine braisée comme entrée, haricots sautés et
viande de mouton comme plat principal et
fruits de saison pour le dessert. Un vrai régal !
Nabil, le fils du propriétaire de la résidence
2011
tourisme
nel marché de Ghardaïa. Sofiane se
dirige vers l'épicier et achète ce qui
semble être des écorces. Il offre à chacun de nous une écorce et nous
demande de la mâchouiller. Il nous
explique ensuite que cette racine, au
nom d'”erg' essous”, est un genre de
canne à sucre. Son goût ? Une saveur
partagée entre la réglisse, la cannelle
et le poivre ! “Si vous sucez du citron
juste après avoir goûté votre écorce, le
résultat dans votre bouche est impressionnant”, nous indique Sofiane. Une
expérience gustative inoubliable !
Une excursion à photographie
limitée
Bakir, notre guide local, nous présente les consignes à respecter lors de la visite : “il est strictement interdit de prendre les femmes en photo,
à Ghardaïa comme dans le reste des ksour d'ailleurs”. Nous empruntons une allée exiguë qui
monte jusqu'à la mosquée, en passant par une
petite place que Bakir nous présente comme un
ancien marché. Nous redescendons ensuite en
écoutant attentivement notre guide nous parler
tantôt d'architecture, tantôt de traditions et leurs
origines.
C'est à notre résidence que nous déjeunons en
attendant la ballade de l'après-midi. Certains
décident de faire une petite sieste, d'autres préfèrent profiter de l'air frais et de la splendeur du
jardin luxuriant en plein cœur de la résidence,
et se balader entre les citronniers, les rosiers et
les palmiers dattiers. Notre hôte a même eu
l'amabilité de disposer des grappes de dates sur
les palmiers nains. Il n'y avait qu'à tendre la
main pour se servir !
Photo : M.B
d'hôtes nous apprend que le chef qui a concocté
le repas n'est autre que sa mère. Respects !
La nuit tombée, faute d'admirer le jardin, situé
au cœur de la résidence, l'immense ciel étoilé
imposait la contemplation. Pas un nuage. Pas
un bruit. Juste une brise nocturne qui faisait frémir les plus frileux, et un doux parfum de citron
embaumant l'air nocturne.
Et débute la visite du Ksar !
Le lendemain, on se lève de bonheur pour visiter le premier des Ksour de la pentapole, celui
même qui a donné son nom à la wilaya, Ksar
“Taghardaït” ou (Ghardaïa). Départ à 08h30
pétante. Tout le monde doit respecter le timing.
Dans le bus, Sofiane nous distribue des petits
citrons qu'il gratouille avec ses clefs. Pourquoi ?
“Sentez-moi ça !” nous demande- t-il. Une
odeur qui n'a pas son pareil, comme s'il y avait
dans chaque fruit, tout un verger.
Nous nous dirigeons ensuite vers le cimetière, la
dernière demeure de chacun. Une magnifique
vue du ksar de Ghardaïa s'offre à nous. Une
opportunité à saisir pour prendre de belles photos-souvenirs. Là-bas, nous découvrons aussi, le
mausolée de Ammi Saïd. Une plaque à l'entrée
du petit édifice nous signale qu'il date du XVIe
siècle, et qu'il est inscrit dans le patrimoine universel de l'humanité depuis décembre 1982, au
même titre que tout le M'zab.
Petit bémol, “il n'y a pas de guide agréé qui maîtrise l'anglais” nous apprend Sofiane, ce qui le
contraint à faire lui-même l'interprète. “C'est
malheureux !” déplore-t-il encore rappelant à
titre comparatif que dans les pays voisins, de
simples jeunes vendeurs de petits souvenirs
parlent, en plus de l'anglais, l'italien, l'allemand
ou encore le russe. Plus d'ouverture dans l'autarcie ghardaoui ne serait que plus bénéfique pour
son tourisme !
Nous débutons notre excursion par le tradition-
Photo : M.B
TOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
Photo : M.B
2011
tourisme
Photo : M.B
marchant garantit “laitière”. Pour le prouver, il
exerce une petite pression sur sa mamelle et
tend sa main montrant du lait aux touristes et
acteurs potentiels. Une scène mémorable !
Du lot de touristes participant au voyage, un se
distingue en particulier. John, flashe sur une
“gandoura” chez le brocanteur du coin qu'il
achète à 1.000 DA. Lorsqu'il la met, la transformation est remarquable. Ces compatriotes
éblouis l'applaudissent en lui lançant une pluie
de “waw, that's beautiful !”. Pris de joie, il décide
d'acheter la “chachia” qui va avec et là, tout le
monde assiste à la naissance d'un nouveau
John. Un John qui s'intéresse de près à la culture
locale et tente de placer un mot ou un groupe de
mots en arabe à chaque fois que l'occasion se
présente.
Et que les photos soient !
Chambre nupsiale mozabite
L'après-midi, c'est le ksar de Béni Isguen que
nous découvrons, le plus conservateur de la
pentapole. Notre deuxième guide local, Bakir,
oui un deuxième du nom, nous explique les
consignes : encore plus de restrictions concernant la photographie. À présent, prendre une
photo est soumis à la permission du guide. Pour
rappel, il est strictement interdit de se pavaner
dans les ruelles de cette “ville sainte” sans être
accompagné d'un guide local.
Édifié dans le même style que le ksar précédent,
nous montons en direction de la mosquée par
la porte est qui date, selon une pancarte, du
XVIIIe siècle. Au fur et à mesure que nous
montons, l'impression de voyager dans le temps
s'accentue. Bakir nous confirme cette étrange
sensation en expliquant que plus nous montons, plus anciennes sont les allés et les édifices.
Nous accédons enfin à Bordj Boulila, qui date
lui aussi du XVIIIe siècle.
Tel le gardien des lieux, notre guide sort une
ancienne clef de sa poche et nous ouvre la porte
de la tour. Nous empruntons alors un escalier
en colimaçon sur plusieurs étages jusqu'à son
sommet où … La vue est indéfinissable. Un seul
mot nous vient à l'esprit “Waw !”. Depuis une
terrasse de trois mètres sur trois, on domine
tout le M'zab. La pentapole, ses ksars et ses palmeraies défilent devant nos yeux émerveillés le
temps d'un tour sur soi. Un instant saisissable
pour saisir l'insaisissable !
autre chemin pour arriver à la place du marché
d' “At' Isgen” (Béni Isguen). Une vente aux
enchères s'y déroule. Notre guide nous explique
alors, avec l'aimable traduction de Sofiane, que
les ventes aux enchères se tiennent régulièrement entre la prière du “Dhor” et celle du
“Maghreb”. Les femmes, ne pouvant pas vendre
elles-mêmes certains biens, les confient au
commissaire priseur contre une commission.
Ce jour-là, une balance Roberval centenaire
était mise en vente. Prix initial : 1.900 DA. Prix
de vente 5.200 DA … cinq minutes plus tard.
Une combustion instantanée ! D'autres biens
étaient aussi en vente dont une chèvre, que son
Photo : M.B
Visite au Ksar de Beni Isguen
Nous avons le temps d'effectuer une dernière
visite avant de quitter Béni Isguen : le musée à
l'entrée de la ville où … Il est permis de prendre
des photos : super chouette ! Ayant l'allure d'un
musée des arts et traditions populaires locales,
nous avons pu y découvrir, d'anciennes pièces
de poteries, des tapisseries artisanales, des
ustensiles de cuisine, des pièces en métal, de
vielles serrures, des balances, le Kit de la parfaite
tapissière et … une reproduction de la chambre
nuptiale. Le petit nid d'amour du bon ménage
mozabite !
En fin d'après-midi, le groupe désire prendre un
pot … Toutefois, ce n'est pas dans la ville sainte
de Ghardaïa que l'alcool risque de couler à flot.
“Où prendre un verre ?” devient la question à
un million de dollars. La notion de “bar” est
exclue du vocabulaire ghardaoui et le “maître”
de la résidence d'hôte est catégorique : “Pas de
boissons à bord !“. La solution se trouve à hôtel
…
Sofiane, rentre pour vérifier le lieu. L'hôtel dispose bel et bien d'un bar que le concierge nous
déconseille. Pourquoi ? Vous n'aimerez pas le
savoir ! Il nous recommande toutefois de passer
au restaurant qui se transforme en bar occasionnel en dehors des heurs de service. Nous
traversons alors l'hôtel en passant par un couloir mal éclairé, puis la terrasse d'une grande
piscine vide. Nous aboutissons enfin vers la
porte du restaurant … fermée.
Ce soir “Mechoui Party !”
Au retour à la résidence, Sofiane réservait au
groupe une belle surprise. Il nous annonce : “Ce
soir, Mechoui Party !”. Nous nous installons
Un américain dans une gandoura
Nous redescendons ensuite, empruntant un
TOURISME MAGAZINE
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0
N°27/JAN-FEV
2011
tourisme
dans la salle à manger où deux grandes tables y
sont dressées au milieu.
Comme le veut la tradition ancestrale du
méchoui, on débute le repas par une “chorba” et
un assortiment de crudités. On se met ensuite
autour du mouton pour se servir. Pas besoin de
couvert, le charme, c'est d'utiliser ses mains “à
l'ancienne”. Enfin, en guise de dessert : couscous
au miel, et, comme le dit si bien Sofiane, “Un
tonneau de thé pour digérer”. À consommer
avec modération !
Après le succulent dîner, nous entendîmes des
bruits de castagnettes émanant du jardin.
Lorsque nous sortons, nous découvrons une
troupe folklorique locale venue animer la soirée.
Quel cachottier ce Sofiane ! Les membres de la
troupe nous invitent à rejoindre la danse. C'est
ainsi que le luxuriant jardin de la résidence se
transforma le temps d'une soirée en spectacle à
la belle étoile. Un spectacle où le silence de la
nuit laisse place aux rythmes de la musique et
où de la fraîcheur de novembre naît une chaleur
humaine exceptionnelle.
Alors on danse !
Sofiane, accompagné du maître de la résidence
nous invite à re-rentrer au salon pour continuer
la fête. La sonorisation est installée et la troupe
se place au milieu du salon de façon à ce que
tout le monde puisse admirer le spectacle. Au
milieu de la scène, un home s'installe muni de
son “Goumbri” (instrument à cordes algérien)
que tout le monde appelle le “Chikh”. La soirée
peut continuer !
La danse s'organise en rituel. À chaque fois que
quelqu'un intègre la danse, il doit “saluer le
cheik” en posant sa main à près de l'endroit où
il est assis. Quelques membres de la troupe regagnent la dense, et invitent les participants à les
rejoindre. L'ambiance se détend. Les soucis de la
vie s'oublient. Tout le monde s'adonne à la
dense d'une manière naturelle, sans complexe.
Pas besoin de bière pour faire la fête. Le thé suffit.
En quête de petits souvenirs
Impossible d'aller à Ghardaïa sans se procurer
quelques souvenirs, et quel meilleur endroit
pour le faire que la place du marché. Pour notre
dernière journée en ville, matinée “Shoping” au
programme. Arrivé au marché, Sofiane nous
annonce que nous avons une heure pour faire
des achats. Un temps largement suffisant pour
baliser les différentes boutiques juxtaposées en
rectangle. Un large choix d'objets modernes et
artisanaux s'offre à nous, du “chèche” classique
au tapis authentique, en passant par des porteclefs, des portefeuilles, des bibelots, des bijoux
fantaisie, des sacs,… chacun ses moyens, chacun ses goûts.
Un pique-nique au pied des dunes
Sofiane et son équipe nous installent dans un
campement improvisé et nous servent des plateaux repas avec de la salade, du riz, du poulet,
des fruits, du jus, de la limonade, du pain fait
maison et de l'eau. Un repas sain et équilibré
que nous savourons dans une ambiance joviale
au pied des dunes. Deux véhicules de sécurité
nous rejoignent. Le quartier libre est déclaré.
Au Sahara, face à l'immensité des dunes, on
redevient tout petit. On veut jouer dans ce bac à
sable géant que nous offre la nature. On joue
aux explorateurs. On escalade les dunes. On fait
des galipettes et on se laisse aller. On a du sable
plein les chaussures et on aime ça. On se sent
bien et en sécurité dans les bras de mère Nature
et … on cherche du bois pour allumer un feu.
“Le thé au Sahara” s'annonce pour admirer le
plus beau des spectacles : le coucher du soleil.
Y.J
Pour le déjeuner, nous ne rentrons pas à la résidence.
Sofiane nous réserve une dernière surprise avant le grand
départ, un pique-nique en
plein désert … Nous prenons
donc notre bus, en direction
de “Sebseb” à une centaine de
kilomètres de Ghardaïa. En
route, nous contemplons le
défilement des paysages qui
changent à mesure que nous
avançons. La végétation se fait
de plus en plus rare et les premiers espaces ensablés se dessinent. Nous arrivons enfin à
“Sebseb” où nous empruntons
un chemin sablonneux jusqu'à
ce qu'à ce que nous atteignons
les dunes.
Photo : M.B
Photo : M.B
TOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
2011
tourisme
À la découverte de Lagouat
Une région aux grandes richesses
touristiques
E
n contraste saisissant
avec le Nord du pays,
des étendues plates,
immenses, apparemment
vides, apparemment monotones, et pourtant, il y a là
toute une vie, active, variée,
passionnante. Riche de ses
oasis, de sa culture, et de ses
sites préhistoriques, la wilaya
de Laghouat située à 430 km
au sud d'Alger, représente un
important pôle touristique en
pleine expansion et prometteur pour susciter l'intérêt
des touristes.
es oasis constituent un peu des musées
des formes de vie traditionnelle, où
l'on peut retrouver tout le combat permanent des hommes contre les contraintes
du désert, et une ingéniosité remarquable
des populations sahariennes, aussi bien dans
la mobilisation de l'eau que dans la construction de leur habitat.
L
Mais le Sahara oriental a aussi la particularité d'avoir été fortement transformé par
la découverte du fabuleux héritage géologique emmagasiné au cours des temps
dans ses assises sédimentaires : pétrole, gaz,
eau profonde. Ils expliquent la mise en place
d'un réseau routier conséquent, le gonflement des agglomérations, le dynamisme de
la mise en valeur agricole.
Des racines historiques profondes
À quelque 400 km d'Alger, la wilaya de
Laghouat s'étale sur une superficie de 25.052
km2, constituée de deux zones naturelles
distinctes : les monts du Djbel Amour et les
vastes étendues steppiques…
Le climat est de type continental au nordouest, avec des chutes de neige et de type
saharien et aride dans la région des hauts
plateaux. Les hivers sont caractérisés par des
gelées blanches et les étés par une forte chaleur accompagnée de vents de sable.
Laghouat est très riche en sites préhistoriques et monuments historiques, et renferme
d'énormes potentiali-
tés
culturelles,
artistiques, artisanales et culinaires et qui
invitent le visiteur à y passer un séjour agréable vu la diversité de ses paysages (palmeraie,
steppe, paysages sahariens, lots de verdures).
La région était habitée, à l'origine, par des tribus berbères telles qu'évoquées dans les
œuvres d'Ibn Khaldoun, où il a défini le nom
de Laghouat comme étant le pluriel de
"Ghout " qui signifie maison entourée de jardins. Ces Berbères s'étaient concentrés au
niveau des deux rives du plus important
TOURISME MAGAZINE
42
2
N°27/JAN-FEV
oued de la région, l'oued M'zi.
Les arabes sont arrivés dans la région par
vagues successives jusqu'à celle des Beni
Hillal au XVI siècle (1502). La première personnalité qui s'était illustrée dans l'histoire de
la région est El-Kheir Mohamed, dit Ben
Khazar Ez'zenati, lequel a participé d'une
manière effective à l'émergence de la dynastie fatimide.
La région de Laghouat servit de refuge aux
Zianides au moment où ils étaient en difficulté face à leurs ennemis les Mérinides. En
1548, Laghouat était comprise dans le Beylik
du Titteri organisé par Hassan fils de
Kheireddine et en 1785 dans le Beylik de
l'ouest à l'époque du Bey Mohamed ELKebir. Elle passa sous la coupe du Beylik de
l'Est avec Salah Bey en 1789. Depuis l'indépendance, la ville n'a cessé de se développer
sur tous les plans culturel, social et économique.
Tourisme urbain et scientifique
Avec son vieux Ksar de "Zgag El-Hadjadj" et
le fort Morand classé monument historique
en 1950, le fort Bouskaren, les places de
2011
tourisme
l'Étoile et Si l'Haouès, le tombeau de Sidi ELHadj Aïssa (saint tutélaire de la ville) et enfin
le vieux quartier du Schettet dans l'Oasis
Sud, Laghouat recèle d'importantes potentialités pour le tourisme urbain.
À 06 km au Nord,
dans un cadre de jardins irrigués par
source au pied du Kef
Djebel, s'élève Dar Si
Ahmed
Tidjani,
somptueuse demeure
où
vécurent
au
XIXème siècle ce chef
de la confrérie, et son
épouse,
Aurélie
Picard. Visite possible.
Kourdane - Laghouat
Une région de fêtes et de festivités
La Zaouïa Tidjania est classée monument
historique depuis 1999. À quelques kilomètres de la Zaouïa Tidjania ont peut visiter le
palais de " Kourdane ", résidence privée de
Hadj Amar Tidjani et son épouse Aurélie
Picard, la jeune Bordelaise arabisée et islamisée.
À la découverte de la préhistoire
Pour le tourisme scientifique Maadna, à
Hassi Delaa, est le nom d'un lieu exceptionnel situé à 49 km du chef lieu de la commune
de Hassi Delaa. C'est le point de chute d'un
météorite, formant ainsi un cratère parmi les
150 existant dans le monde. Son âge est de
trois millions d'années, son diamètre est de
1.765m alors que sa profondeur est de 65m
À El-Guicha on y trouve deux stations de
gravures rupestres localisées aux lieux dits
“El-Khaetara” et “Ain-Sfisifa”. Ces stations
ont été classées sites historiques et touristiques en 1913. En plus des gravures rupestres,
El-Guicha recèle des sites naturels extraordinaires (cascades, moulins à eau).
La région de Sidi Makhlouf est très connue
par ses multiples stations préhistoriques sur
les falaises gréseuses du Djebel El-Hasaïa et
oued Remaïtia.
Parmi les festivités célébrées à Laghouat, le
printemps de Laghouat (mars et avril),
mêlant les courses hippiques, les fantasias,
les expositions et autres activités artisanales
et artistiques.
Il faut compte aussi les Ziarates (Ziarate Sidi
Abdellah à Tadjemout, Ziarate Sidi
Makhlouf, Ziarate Sidi Ennacer), organisées
autour de fantasias, troupes folkloriques,
récitals de poésie populaire…).
Enfin, un détour au Musée de Laghouat en
vaut le coup. Ouvert en 2004, il recèle une
véritable palette d'objets archéologiques qu'il
abrite dans une ancienne cathédrale. Ex
Sainte Hilarion construite en 1900, suivant le
cachet architectural de la région. Ce musée
contient des pièces préhistoriques, des gravures rupestres et des outils et ustensiles de
cuisine découverts dans cette région.
Aissa Ghezal
El Ghicha - Laghouat
Des Zaouïas et du tourisme spirituels
Laghouat est aussi célèbre par ses Zaouïas et
ses confréries mystiques. Située À 66 km à
l'ouest de Laghouat, Ain-Madhi est une
plaine en contrebas du Djebel Amour. Le
ksar abrite la zaouïa mère de la grande
confrérie Tidjania, fondée au XVIIIème siècle par Abou Al-Abbas Tidjani, et qui
rayonna sur tout le Sahara jusqu'au Mali et
en Mauritanie.
En 1838, l'Émir Abdelkader, en opposition
avec le chef de la confrérie, mit le siège pendant 8 mois autour de Sidi Mahdi, mais en
vain. La zaouïa conserve les tombeaux des
chefs de la famille. Lieu de pèlerinage important.
TOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
2011
tourisme
Assises du tourisme marocain
La vision 2020 dévoilée
Photo : Place Djemaa el-fna -Marrakech-
L
a Vision 2020 du tourisme
marocain a été dévoilée
lors des 10èmes Assises du
Tourisme le 30 novembre 2010,
à Marrakech. Un examen réussi
pour Yassir Znagui, le Ministre
marocain du Tourisme, qui a
présenté devant le roi Mohamed
VI, les détails du nouveau plan
de développement touristique
du royaume, baptisé le “VingtVingt”. Une vision très ambitieuse qui nécessite un investissement estimé à plus de 140
milliards de dirhams soit 13 milliards d'euros.
près la projection d'un film évoquant
le bilan plutôt positif de la vision 2010
engagée par le Maroc en janvier 2001
(9 millions de touristes, 60 milliards de dirhams de recettes, l'opensky, création de
130.000 emplois directs…), Yassir Znagui a
présenté les grandes lignes de la vision 2020
qui reposera sur 4 axes : développement durable, régionalisation, soutient de l'investissement et formation. Le Maroc entamera un
nouveau chantier ambitieux dont l'objectif est
de se hisser parmi les 20 premières destinations touristiques mondiales avec la création
de 200.000 lits supplémentaires d'ici 2020.
A
La destination ambitionne de doubler ses
parts de marché au départ d'Europe, de capter
1 million de touristes dans les pays émergents
et de multiplier par trois le nombre de visiteurs internationaux. Pour y arriver, le tourisme marocain se réorganise en prenant en
considération les évolutions du tourisme
international. C'est ainsi que six grands projets structurants soutenus par l'État et les
investisseurs, seront très vite mis en place.
Azur 2020 verra la continuité et l'accélération
dans la création de nouvelles stations balnéaires, Patrimoine et Héritage impulsera l'ouverture de musées de niveau international et
l'aménagement en hébergement haut de
gamme d'anciens ksar et kasbah, Eco & Green
valorisera les ressources naturelles du pays et
favorisera le développement d'éco-resorts,
Animation et Loisirs verra la création de centres sportifs et de parcs d'attractions, Niches
mettra l'accent sur le bien-être et le Mice et
enfin Biladi fera de la promotion du tourisme
interne et familial une des priorités du ministère.
Au sujet des investissements, le Ministre
marocain du Tourisme, a annoncé trois principales mesures, notamment la création d'un
fonds marocain pour le développement touristique (FMDT) fiancé par l'État et les fonds
Hassan II pour le développement social et
économique pour une enveloppe de 15 milliards de dirhams par an (1,5 milliards d'euros) avec le financement des pays amis du
Golf et des établissements financiers, et
comme objectif majeur une capitalisation de
100 milliards de dirhams (10 milliards d'euros), ainsi que l'octroi de primes substantielles
pour soutenir l'investissement et l'orienter
vers des zones touristiques moins développées ou émergentes au niveau marocain.
Sa Majesté le Roi a par ailleurs présidé, la cérémonie de signatures de 10 conventions de
partenariat public/privé relatives au développement du secteur touristique. La plus importante demeure la convention du contrat “proTOURISME MAGAZINE
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N°27/JAN-FEV
gramme national de la stratégie vision 2020”,
co-signée par 11 ministres, le président de la
confédération générale des entreprises du
Maroc, le président du groupement professionnels des banques du Maroc (GPBM), le
président de la fédération nationale du tourisme.
Aussi, il s'agit, entre autres d'une convention
relative à la création de la fondation des festivals de tradition. Une autre concernant
“Ouarzazate”, première destination “carbone
neutre 2015”. Une convention relative au partenariat d'investissement des pays du Golfe
dans les projets touristiques “Vision 2020”.
Une convention portant création de la société
de revalorisation touristique des Ksour et des
Kasbahs. Une convention relative à l'accompagnement de l'organisation mondiale du
tourisme (OMT) pour l'amélioration de la
qualité de services dans les structures hôtelières. Une convention à travers un mémorandum d'entente relatif à la création d'une école
d'excellence en management hôtelier avec
l'école de Lausanne (Suisse) et enfin une
convention pour la création d'un centre de
recherche et de développement en tourisme
durable (CRDID) en partenariat avec les universités de Harvard et Toronto.
2011
Saïd.B
formation
Smaïl Mimoun rencontre les diplômés de l'ENST
L
Photo : M.B
e Ministre du Tourisme et de
l'Artisanat, M. Smaïl
Mimoun, a participé le 25
décembre dernier à une rencontre
spéciale qu'il a initiée en faveur
des anciens diplômés de l'École
Nationale Supérieure du Tourisme
(Ex. : ISHT / CNFT), toutes promotions confondues, au siège
même de l'école. Plus de 250
diplômés représentant une vingtaine de promotions ont participé
à cette rencontre.
I
l l'a déclaré à deux reprises, les 09
et 10 novembre derniers. Smaïl
Mimoun voulait “rencontrer le
"produit de la formation” algérienne
en matière de Tourisme, afin de voir
où en est-il et écouter ces préoccupations”. À ce titre, il initie le MEET
ENST 2010, la plus grande réunion
d'anciens étudiants de L'École
Nationale Supérieure du Tourisme
(Ex. : ISHT / CNFT).
diplômés
Photo : M.B
L'association des
de l'ENST en débat
Dès son annonce par le Ministre, une
compagne d'inscriptions a été lancée
pour contacter et inviter ces diplômés
“perdus dans la nature” depuis leur
sortie de promotion, et c'était loin
d'être une tâche facile. Par chance, les
éléments se sont réunis pour transmettre l'information, d'abord grâce à
deux groupes sur le réseau social
Facebook, l'ENST Club créé il y a trois
ans et le Comité des Étudiants de
l'ENST créé deux ans après. Le Salon
International du Tourisme et des
Voyages était aussi l'occasion d'informer les plus anciens de la tenue de la
rencontre. Plus de 250 diplômés
représentant une vingtaine de promotions ont pu être réunis.
Le 25 décembre représentait donc une
date très attendue pour l'ensemble des
sortants de l'ENST. C'était alors à bras
ouvert qu'ils ont accueilli M. Mimoun,
saluant grandement son initiative et le
submergeant d'une pluie de remerciements pour ce geste inédit.
Dans son allocution d'ouverture, le
Ministre du Tourisme et de l'Artisanat
a rappelé l'importance d'établir une
carte de la formation et d'évaluer les
besoins du secteur en matière de ressources humaines sur le plan quantitatif et qualitatif. Smaïl Mimoun a
TOURISME MAGAZINE
45
N°27/JAN-FEV
ensuite appuyé l'idée de créer une
association des diplômés de l'actuelle
ENST avant de donner la parole aux
anciens étudiants pour expliquer leurs
situations.
Plusieurs thèmes ont été abordés lors
du débat avec en prime la considération et l'estime des diplômés dans le
milieu professionnel, les séminaires et
formations complémentaires en faveur
des anciens étudiants ainsi que les statuts des inspecteurs principaux de
tourisme dans la fonction publique.
Smaïl Mimoun a promis de régler tout
ce qui est à l'administration de régler
pour remédier aux préoccupations des
participants les remerciant d'avoir
adopté un langage franc et sincère.
Le Ministre du Tourisme et de
l'Artisanat a clôturé sa rencontre en
demandant aux anciens étudiants de
lui faire confiance et d'être patients.
“Les thèmes que vous avez abordés
sont tous des dossiers consistants et
nécessitent du temps pour pouvoir les
traiter” a-t-il avoué. Il a par ailleurs
annoncé qu'une rencontre concernant
les inspecteurs de tourisme sera prochainement organisée.
M.B
2011
périscope
World Travel
Awards
and the
La Russie veut construire
un hôtel pour les
winners are touristes de l'espace
…
e n'est pas nous qui le disons,
mais les votes du World Travel
Awards : Londres est la meilleure destination du monde. Elle bat
des villes comme New York, Cape
Town
ou
Rio
de
Janeiro.
C
Baptisés les oscars du voyage par le
Wall Street Journal, les World Travel
Awards valident l'avis d'agents de
voyages du monde entier. Parmi les
heureux gagnants : Kuoni qui remporte le titre de meilleure Destination
management company (Réceptif)
dans le monde. Le prix de la meilleure
campagne mondiale de premier plan
est allé à l'OT du Yorkshire.
Accueillant le WTM en 2010, Excel à
Londres a été nommé meilleur centre
de conférence, Etihad Airways, meilleure compagnie aérienne pour la
seconde année consécutive, l'aéroport
Changi de Singapour, meilleure plateforme aéroportuaire et Oneworld,
meilleure alliance. Montego Bay en
Jamaïque remporte le plus grand
nombre de votes pour la meilleure
destination
balnéaire,
Royal
Carribean pour celui de la meilleure
compagnie de croisières, P&O du
meilleur opérateur de Ferry et
Intercontinental Hotels & Resort de
meilleur groupe hôtelier. Tous les
résultats sont disponibles sur le site
www.worldtravelaward.com.
n hôtel spatial confortable, conçu
essentiellement pour les touristes de
l'espace, sera mis sur orbite vers le
début 2016. Selon Sergueï Kostenko, le
directeur de la compagnie russe “Orbital
Technologies”, initiatrice de ce projet ambitieux, l'hôtel disposera de quatre cabines et
pourra accueillir jusqu'à sept personnes en
même temps. Les spacio-touristes, vont être
emmené l'hôtel, qui portera le nom de
Station spatiale commerciale (CSS), grâce à
des vaisseaux spatiaux russes de type
“Soyouz”. Les produits d'alimentation vont
être acheminés par des vaisseaux cargo
Progress.
U
Les hôteliers londoniens vont
doubler leurs prix durant
les
JO 2012
ne étude de Rubicon révèle
sans grande surprise que les
prix moyens des chambres
d'hôtels dans la capitale anglaise
doubleront durant les JO de Londres
en 2012. Premières conséquences de
cette hérésie tarifaire : une baisse
attendue de 80% de la fréquentation
touristique durant les deux mois
d'été, doublée d'une chute de la
clientèle affaires dans les hôtels. “Le
prof it que les hôteliers entendent
réaliser en augmentant leurs tarifs
durant cette compétition seront forcément érodés par la baisse de leur
clientèle d'habitués qui évitera la
capitale durant l'évènement international” analyse le bureau d'études qui
prévoit que les TO étrangers mettront également le Royaume-Uni
entre parenthèses à cette occasion.
Le prix
du visa pour le
Kenya va doubler
n avril 2009, le Ministre du Tourisme
kenyan avait annoncé que les frais de
visa seraient divisés par deux le temps
de redresser la destination. Une mesure qui
est effective jusqu'à la fin de l'année 2010.
Mais dès le 1er janvier 2011, les prix des
visas vont doubler à nouveau : alors qu'en
2010 un adulte payait 20 euros et un moins
de 16 ans entrait gratuitement sur le territoire, en 2011 ce sera à nouveau 50 dollars
(40 €) pour tout le monde. La hausse du
prix des visas intervient ainsi en même
temps que la hausse du prix de l'entrée aux
parcs nationaux, annoncée en août
E
Abu Dhabi veut concurrencer
Dubaï dans les croisières
U
TOURISME MAGAZINE
46
6
N°27/JAN-FEV
bu Dhabi ambitionne de devenir un hub
international de croisières en attirant des
compagnies en tête de ligne. MSC a été la
première à sauter le pas en positionnant le MSC
Lirica, navire de 784 cabines (2 199 passagers), au
départ de l'émirat pour 19 croisières d'une
semaine programmées de novembre 2011 à mars
2012. L'Abu Dhabi Tourism Authority (ADTA)
estime à 26 M€ les retombées locales induites par
la présence du MSC Lirica au cours de cette première saison. Pour compter sur “l'échiquier international du tourisme de croisière”, Abu Dhabi veut
toutefois aller plus loin en se dotant d'un terminal
digne de ce nom qui abritera l'ensemble des services aux passagers ainsi qu'une galerie commerciale.
A
2011
périscope
Le
Mali
sécurité
renforce la
des touristes
our rassurer les visiteurs étrangers et les professionnels, le
ministère malien de la sécurité
intérieure a décidé de renforcer la
sécurité des touristes. Il a notamment
demandé le renforcement de la présence des forces de l'ordre dans les
postes de sécurité actuels avec
patrouilles dans les zones de Koro,
Bankass,
Madougou,
Bamba,
Bandiagara, route Sévaré-DouentzaTombouctou, Nimiyaama, Djenné,
Sévaré, Hombori. Il a également mis
en place de patrouilles ou gardes
armés devant les hôtels la nuit et renforcé la sécurité à l'aéroport de Sévaré.
P
Oman:
La
augmente ses frais des
visas
our l'obtention d'un visa tourisme en arrivant à l'aéroport
de Mascate ou aux postes frontières, il faudra désormais débourser
20 rials omanais, soit environ 40
euros. Le visa valable pour une
entrée et pour un séjour sur place ne
doit pas excéder 30 jours. Le passeport doit être valide plus de 6 mois
après la date de sortie du territoire
omanais. Par ailleurs, seuls les ressortissants des pays européens et
d'un certain nombre d'autres pays,
comme la Tunisie, peuvent obtenir
leur visa tourisme sur place à leur
arrivée. En dehors de ces cas là, en
particulier pour les clients marocains et algériens, il faut faire la
demande avant de partir auprès du
service consulaire de l'ambassade du
Sultanat d'Oman à Paris.
P
France , pre-
mière destination mondiale
a France garde en
2010 sa place de
première destination touristique dans le
monde. La Chine, quatrième en 2009, pourrait ravir la troisième
place à l'Espagne. En
2009, l'Hexagone avait
reçu 74,2 millions de
touristes internationaux, les États-Unis
54,9 millions, l'Espagne
52,2 millions et la Chine 50,9 millions. En
2010, la Chine “pourrait dépasser l'Espagne”,
même si les chiffres actuels la donnent
encore 4e, mais très près du podium. L'OMT
publiera le classement officiel en janvier. Une
chose est sûre, d'ici 2020, la Chine sera la première destination mondiale aussi bien en
réceptif qu'en outgoing.
L
Baromètre
Les visas ont coûté
de recettes
touristiques à l'Europe
500 M €
elon l'Association Européenne des
Tour-opérateurs (ETOA), les réticences des pays de l'Union Européenne à
délivrer des visas aux visiteurs issus des
marchés émergents lui coûtent cher. “Des
statistiques officielles de refus de visas
circulent” et certains consulats se félicitent des taux de refus de visas avance
l'ETOA dans un communiqué. “Aucune
étude ne permet d'estimer le nombre de
visiteurs potentiels qui ne voyagent pas du
fait de la complexité des demandes de
visa” détaille l'ETOA. Rien que pour le
marché chinois, elle estime que 26% des
touristes potentiels vers l'espace
Schengen européen et 30% pour l'espace
britannique, abandonnent leur projet de
voyage.
S
Plus de 61% des touristes
900€
Français dépassent les
pour leur budget voyage
ors d'un sondage adressé aux
abonnés français de Travelzoo fin
2009, seulement 22% pensaient
excéder la barre des 900 euros par personne pour l'année 2010 complète en
terme de budget voyages. Mais selon la
dernière enquête de ce site de bons
plans, réalisée cet automne, 61% des
abonnés auront largement dépensé plus
: 16% entre 1000 et 1500 euros, 11%
entre 1500 et 2000 euros, 13% entre
2000 et 2500 euros, et 6% entre 2500
et 3000 etc). L'étude montre aussi que
les voyageurs prennent leur temps :
94% des abonnés qui comptent voyager
en 2011 n'ont pas encore réservé leurs
vacances, et 65% d'entre aux prévoient
de réserver à partir de janvier 2011.
L
TOURISME MAGAZINE
47
N°27/JAN-FEV
Le voyageur sera plus riche
et plus vieux en
!
2020
ne étude mandatée par Amadeus
auprès de Oxford Economics fait
état des évolutions majeures du
voyage d'ici 2020. L'Asie sera le premier acheteur de voyages d'ici dix ans,
à l'origine de 32% des dépenses mondiales,
contre
seulement
21%
aujourd'hui. L'Europe restant à la
traîne, malgré une croissance mondiale
au rendez-vous … L'étude laisse entrevoir aussi un renouveau du mode de
vente en face-à-face proposé par les
agences de voyages, stimulé par les
nouvelles technologies et un besoin
croissant de conseils personnalisés.
Les agents de voyages devraient évoluer pour devenir des gestionnaires de
style de vie. Le segment des voyageurs
“plus riches, plus vieux et en déplacement” offre de nouvelles opportunités
de revenus également.
U
2011
dossier
Investissement touristique
Réalités et Perspectives
l est dit que le secteur du tourisme en
Algérie est un créneau très prometteur.
Beaucoup d'investisseurs nationaux et
internationaux y croient. Grand nombre,
c'est lancé dans l'aventure depuis des décennies. Ils ont connu des hauts et des bas, ont
tenu bon et comptent continuer, rare sont ceux
qui ont préféré jeter l'éponge. De son côté,
l'État algérien a mis en place toute une batterie
de dispositifs, mais aussi de mesures incitatives pour encourager l'investissement dans ce
domaine. Aujourd'hui le gros des chantiers
concerne surtout l'hôtellerie avec comme principal mot d'ordre : “booster la capacité et la
qualité de l'accueil touristique” pour répondre
aux normes du tourisme international. Des
milliers et des milliers de lits à réceptionner
dans, un court, moyen et à long terme, mais
aussi des milliers et des milliers de postes
d'emploi à créer à travers ses projets d'investissement.
I
C ap sur de l'investiss ement tour istique en Algér ie.
dossier
L'investissement touristique comme prévu dans
le SDAT
Des facilités et autres mesures
d'encouragements
L
e Schéma Directeur
d'Aménagement
Touristique “SDAT” 2025
constitue le cadre stratégique
de référence pour la politique
touristique de l'Algérie. À sa
faveur l'État affiche sa vision
du développement touristique
national aux différents horizons à court terme (2009),
moyen terme (2015) et long
terme (2025) dans le cadre
d'un développement durable
afin de faire de l'Algérie un
pays récepteur. Il définit aussi
les instruments de sa mise en
œuvre et précise les conditions
de sa faisabilité.
moyen terme (horizon 2015), le SDAT
s'est fixé comme objectif la réalisation
de 75.000 lits dont 42.000 en haut
gamme et la formation de 40.000 professionnels
dans le secteur. Le SDAT préconise de sélectionner et de hiérarchiser des sites sur lesquels
seront concentré les flux touristiques. Sept pôles
d'excellences ont alors été définis, réunissant
des ingrédients pour une production touristique de qualité qui confirme les atouts de chaque
région : Nord-Est, Nord-Centre, Nord-Ouest,
Sud-Est, “Oasien”, Sud-Ouest, “Touat-Gourara”,
Grand Sud “Tassili N'Ajjer” et Grand Sud
“Ahaggar”
À
défini la
ZET comme
suite : “peut être
déclarée
Zone
d'Expansion Touristique ZET,
toute région ou étendue de territoire jouissant
de qualités ou de particularités naturelles, culturelles, humaines ou récréatives propices au tourisme, se prêtant à l'implantation ou au développement d'une infrastructure touristique, et
pouvant être exploitée pour le développement
d'au moins une, sinon plusieurs formes rentables de tourisme”.
Qu'est-ce qu'une ZET ?
Des arrêtés du Ministre chargé du tourisme ont
précisé la situation géographique et la délimitation territoriale de certaines zones qui ont
reçues des investissements touristiques : C'est le
cas, à titre d'exemple, des complexes touristiques de Sidi Fredj, Zéralda, Tipasa, CET et de
certaines stations thermales comme Hammam
Righa Aïn Defla, Hammam Salihine de Biskra,
etc.
On ne peut parler de foncier touristique sans
définir la Zone d'Expansion Touristique (ZET).
Cette définition remonte à 1966 avec la promulgation de l'ordonnance n° 66-62 du 26 mars
1966 relative aux Zones d'Expansion
Touristique et de son décret d'application, n°
66-75 du 04 avril 1966. L'article 1er de décret
TOURISME MAGAZINE
50
0
N°27/JAN-FEV
Combien de
ZET existe-t-il ?
En 1988, il y eu la déclaration de
174 ZET à travers le territoire national, par
le décret n° 88-232 du 05 novembre 1988 portant déclaration des zones d'expansion touristique. Ce n'est qu'en 2003 avec la promulgation
de la loi n° 03-03 du février 2003 que la ZET a
été redéfinie. Cette loi a défini les modalités de
protection, d'aménagement et de la gestion des
zones d'expansion et sites touristiques et surtout
la constitution du foncier touristique. À cet
effet, il y a eu en plus des 174 ZET la création de
33 nouvelles ZEST (Zones d'Expansion et Sites
Touristiques) à travers le territoire national.
Le portefeuille touristique est composé actuellement de 205 ZET avec une superficie totale de
54.377,82 ha dont :
160 ZET Balnéaires ; totalisant une superficie
de 38.182,60 ha
22 ZET en Hauts-plateaux totalisant une
2011
dossier
sud. Une bonification du taux d'intérêt aux
prêts bancaires pour les investissements touristiques est, quant à elle, de l'ordre de 03 % dans
les wilayas du nord contre 4,5 % dans les
wilayas du sud.
Pour encourager ce créneau, l'État a mis en
place un dispositif d'aide à l'investissement à
travers le “Fonds d'Appui à l'Investissement, à la
Promotion et à la Qualité des Activités
Touristiques”. L'investisseur est aussi exempté
du droit d'enregistrement lors de la constitution
de sociétés activant dans le tourisme ainsi que
les augmentations de capital.
(Extrait de la communication de Djamila Mennas
Représentante de l'ANDT)
Photo : Projet d'un hotel à Blida
superficie de 6.464,83 ha
23 ZET au Sud, totalisant une superficie de
9.728,19 ha
Le foncier touristique constructible est constitué de terrains prévus par le plan d'aménagement touristique (PAT), il comprend de terrains appartenant au domaine privé de l'État, au
domaine public de l'État et ceux appartenant
aux particuliers. Pour ces derniers, l'État peut
exercer le droit de préemption en application
des articles 21 et 28 de la loi 03-03 du 17 février
2003, les modalités d'élaboration du PAT sont
définies par le décret exécutif n° 07-86 du 11
mars 2007.
tères contenus dans le cahier des charges pour
le site concerné.
Les conclusions de cette commission qui sont
sanctionnées par un procès verbal établi, serviront à l'élaboration par l'administration des
domaines de l'acte concession. Enfin, la concession est accordée pour une durée de trente-trois
(33) années, susceptible d'être renouvelée à
deux (02) reprises soit une durée de quatrevingt-dix-neuf ans.
523 projets lancés depuis
2008
epuis l'année 2008, 523 projets d'investissement touristique (nationaux
propriétaires et disposant d'autofinancement) ont été lancés. Ils totalisent une
capacité globale de 50.860 lits et qui se
répartissent selon les filières suivantes :
D
L'investissement, côté finances et fiscalités.
Tourisme urbain : 70,4 %
Tourisme balnéaire : 21,5 %
Tourisme de bien-être : 4,4 %
Tourisme saharien : 2,2 %
Tourisme climatique : 1,5 %
Des abattements sur le coût foncier touristique
Comment bénéficier des concessions ? sont accordés à des taux de 50% dans les wilayas
des hauts plateaux, et 80 % dans les wilayas du
L'accès au foncier destiné à l'investissement se
fait par le biais de concession conformément à
l'ordonnance n° 08-04 du 1er septembre 2008,
fixant les conditions et les modalités de concession des terrains privés de l'État, destinés à la
réalisation de projets d'investissement et le
décret exécutif n° 09-152 du 2 mai 2009, constituent le support principal de cette procédure.
Les terrains concernés par la concession relèvent du foncier touristique constructible tel que
défini par le plan d'aménagement touristique
(PAT) dûment approuvé. La concession aux
enchères publiques est autorisée par arrêté du
ministre chargé du tourisme sur la base d'un
cahier des charges qui définit le concept du projet et les critères qu'il devra réunir.
Les terrains identifiés après procédures d'usage,
sont mis en adjudication après une large publicité. Ainsi et à la date convenue, le bureau d'adjudication se réunit pour permettre à la commission d'ouverture des plis de statuer sur les
offres et particulièrement sur le respect des cri-
TOURISME MAGAZINE
51
N°27/JAN-FEV
2011
dossier
Jijel, une région propice à l'investissement
potentialités et des
atouts majeurs
J
Des
Corniche Jijilienne
ijel est l'une des régions
du pays qui offre de par
son relief, sa côte et des
spécificités multiples une
des plus grandes opportunités pour l'investissement
touristique et para- touristique. 19 Zones d'Expansion
Touristique sont réservées à
cet effet.
n plus des paysages féeriques dont recèle
la wilaya, les paramètres de rentabilité
des produits touristiques sont directement liés à, un réseau routier dense et
moderne favorisé par la RN 43 longeant la
côte, en voie de dédoublement, la RN 77 qui
traverse perpendiculairement la wilaya et un
nouveau tracé dédoublé, reliant l'autoroute
EST-OUEST au port de Djendjen.
E
Ajouté à cela, l'aéroport international, avec sa
nouvelle aérogare aux standards requis, les
ports de pêche Ziama, Boudis et bientôt celui
d'El-Aouana, mixte, de pêche et plaisance et
surtout le grand port de Djendjen, appelé à se
développer pour constituer une plaque tournante commerciale méditerranéenne avec sa
zone extra portuaire.
Il ne faut oublier alors une agriculture où les
primeurs en culture maraîchère et autres fruits
sont dominants et constante progression, et un
pôle culturel intégré avec une maison de culture, un théâtre de plein air, un conservatoire
de musique et autres activités ludiques et de
spectacles. Plus particulièrement, encore la
corniche jijelienne, élargie, aménagée et ponctuée de sites touristiques de renommée, tels
que les grottes merveilleuses de Ghar El-Baz et
le parc animalier qui rencontre un succès audelà du régional.
Où investir à Jijel ?
La wilaya enregistre une demande importante
en matière d'investissement touristique. À cet
effet, il est à noter que des projets sont en cours
de réalisation et concernent la mise en place
d'équipements d'hébergement touristique de
classe supérieure et vise la création d'une capacité supplémentaire en lits en milieu urbain et
particulièrement le balnéaire qui se taille une
grande part du fait de l'existence de 19 ZET le
long du littoral de 120 KM. Il est donc possible
d'investir dans les ZET (zones d'expansion
touristiques) prioritaires, mais aussi dans les
ZEST ou sites touristiques de Montagnes.
Plusieurs ZET disposent déjà de levés topographiques et d'enquêtes parcellaires ce qui
constitue un gain, en temps et moyens, substantiel. À titre d'exemple, la ZET Oued Z'hor,
commune El-Milia constitue un site d'importance nationale très sensible avec plus de 1.300
ha et l'impact sur l'environnement reste capital
pour toute étude, qui se doit d'être globale et
intégrée.
Le Schéma Directeur d'Aménagement
Touristique de la wilaya identifie plusieurs
sites à promouvoir et cela à travers toutes les
communes en dehors du littoral dans les zones
montagneuses. Enfin, le programme 20092013 prévoit différentes opérations à même
d'enrichir et de venir comme appoint au bal-
TOURISME MAGAZINE
52
2
N°27/JAN-FEV
néaire, notamment des centres artisanaux, des
gîtes, des sites de chasses, l'exploitation des
plans d'eau des barrages, etc. …
Extrait de la communication de M Sili Abdellah
Directeur du Tourisme et de l'Artisanat de Jijel
Parc hôtelier de Jijel
es capacités actuelles de la wilaya de
Jijel sont à 23 hôtels totalisant 1.377
lits. 04 hôtels sont entièrement remis à
niveau, avec une capacité améliorée et une
prestation à la mesure des exigences
(Kotama, Chobea, le Glacier et ElRayane). Deux hôtels récents et de très
bonnes factures sont venus enrichir le
parc actuel (El-Jazira et Barbarousse).
Enfin, deux autres hôtels structurants et
de classe internationale sont en projet. Il
s'agit d'Ibis et Novotel de SIAHA.
L
2011
dossier
De Annaba à El-Tarf
Des projets touristiques
en attente d'investissements
L
es plans de développement
touristiques établis dans le
cadre du SDAT 2025 tendent vers la consolidation de
l'ensemble des facteurs qui
favoriseraient la réémergence du
tourisme en Algérie : localisation
de pôles d'excellence, plans
Qualité, réhabilitation des structures hôtelières publiques,
encouragement à la rénovation
des hôtels privés, vaste programme de formation dans les
métiers du tourisme et de l'hôtellerie, etc. autant d'objectifs
lancés pour tenter de rattraper
des retards accumulés et ne plus
avoir à considérer le tourisme
comme le parent pauvre de
l'économie nationale.
ependant, “la décennie noire” aura
fait régresser ce secteur au point
que la destination Algérie fut trop
longtemps considérée comme “destination
à risques” par tous les voyagistes du
monde. Aujourd'hui il est question également de tourisme national pour permettre
d'abord aux Algériens de redécouvrir leur
pays à travers ses mille facettes, mais toujours aux conditions préalables de mettre à
leur portée de nouvelles structures d'accueil adaptées à leurs moyens financiers en
même temps que de combler un déficit du
parc hôtelier.
C
Car ni les anciens complexes touristiques
que l'on rénove actuellement à grands
frais, ni les hôtels “classés” aux tarifs prohibitifs, et encore moins ceux plus modestes
qui ne proposent que l'hébergement et une
restauration “standardisés” ne pourront ni
absorber, ni satisfaire les flux saisonniers
d'une clientèle désormais exigeante en
matière de confort et de divertissements
ANNABA Waterfront Project - Village Touristique
modernes. C'est là qu'intervient le problème de l'investissement privé en termes
de financement, de prêts bancaires, de
concessions foncières à “dénicher” et surtout de rentabilité attendue. Car comme le
dissent si bien les Américains : “A hotel is
not a building, it is a business”.
Dans ce contexte, la décision prise par
l'État Algérien de ne plus investir comme
dans les années 70, mais d'encourager le
privé à réaliser les structures hôtelières
dans le respect d'une réglementation
stricte : (localisation des ZET, montages
financiers, création d'emplois, etc.). En
contrepartie, l'État consent des avantages
fiscaux, participe aux crédits, améliore l'ac-
TOURISME MAGAZINE
54
N°27/JAN-FEV
cessibilité aux transports et aux VRD,
assure la sécurité, etc. À cet effet, nous
avons choisi d'évoquer de deux projets
d'investissement : l'un à Annaba et l'autre
dans la région d'El-Kala, pour leur originalité.
Le village de vacances et de loisirs du Cap
de Garde (Ras El Hamra) à Annaba
Les ZET programmées constituent les
meilleures perspectives d'aménagement
touristiques dans sa région : il s'agit
notamment de la ZET de Chétaibi
(Herbion) dont la baie a été désignée
parmi les plus belles au monde, fit l'objet
d'une étude espagnole restée sans suite
2011
dossier
pour absence de gros investisseurs. La ZET
de Oued-Bokrat a elle aussi attiré les
faveurs d'un groupe français (ISIS) puis fut
abandonnée. Aussi, les ZET de Sidi-Salem
et surtout de Ain-Barbar considérée
comme “la perle de la côte Bonoise”, dans
l'écrin du majestueux massif forestier de
l'Edough qui domine la baie de Annaba.
avec un BET belge est finalisée depuis 2005
et n'attends que sa réalisation. Étalé sur une
surface de 18 Ha, ce complexe totalisera
2.500 lits et dans l'estimation avoisinait 300
milliards de centimes.
Conçu “en jeu de terrasse-jardin”, il
englobe des structures d'accueil, de commerces et d'animations en plus d'un centre
de balnéothérapie, qui intégrera harmonieusement le paysage montagneux environnant. Il représente à notre avis un
modèle d'aménagement touristique de
référence.
La Corniche Bonoise compte pour l'instant des établissements hôteliers (complexes de Chems-Les-Bains, Sabri, Rym,
Nassim …) et des centres de loisirs (Club
hippique et de Tennis) qui tentent de satisfaire une clientèle plutôt aisée durant l'été.
Le projet d'intégration territoriale de la
ZET de La Messida (El Kala) dans la
Wilaya d'El-Tarf.
Il n'est plus besoin de présenter le potentiel
touristique de cette Wilaya : Lacs, forêts,
sources thermales, sites archéologiques et
proximité avec la Tunisie (l'aéroport de
Tabarka n'est qu'à une demi-heure de
route d'El Kala.). Ici le parc hôtelier s'élève
à 18 hôtels (balnéaires et urbains) et totalise 1.400 lits auxquels il faut ajouter les
camps familiaux, deux auberges de jeunes
et quelques centres de colonies de vacances d'été.
Quant au projet du village de vacances et
de loisirs du Cap de Garde (Ras El Hamra)
à l'ouest d'Annaba, dont le promoteur est le
BET-URBAN, l'étude faite en partenariat
Quatre ZET sont programmées pour
accroitre ces capacités et étoffer plusieurs
types de tourisme. Comme l'a laissé entendre un architecte Italien (Danielo Racujja)
qui a participé aux études d'aménagement
du littoral Algérien comme “autant de scénarios méditerranéens” pour y appliquer
un principe fondamental de symbiose
entre les réalisations touristiques et leur
environnement naturel.
L'étude dite “d'intégration territoriale de la
ZET de la Messida” a donc été élaborée
dans cette optique pour définir “un tourisme durable selon une flexibilité de l'offre
à court terme et impulser les flux touristiques dans une région jusque-là isolée …
car il ne suffit pas de créer un hôtel et une
belle plage pour faire du tourisme, mais de
proposer au touriste la connaissance participative du lieu, pour s'imprégner de son
identité”. Ce même architecte qui milite en
faveur d'un agro-tourisme en Italie espère
bien que son idée sera appliquée un jour en
Algérie.
Pour le moment, l'ANDT (Agence
Nationale du Développement Touristique)
à travers la programmation des ZET retenues dans les deux wilayas évoquées tente
de préserver ce patrimoine foncier en participant plus tard à leur aménagement.
Cependant, de nouvelles formules d'accueil à travers d'autres structures légères
d'hébergement (campings, chalets…etc.) et
d'animations doivent être adaptées pour
développer un tourisme national souhaitable. Enfin, il devra s'établir une cohabitation saine entre les populations résidentes
et les visiteurs où le civisme et la préservation de l'environnement seront de rigueur,
le temps que durera le “rush” de l'été.
Lac de Tonga - EL-TAREF
TOURISME MAGAZINE
55
N°27/JAN-FEV
2011
Z.M.R
dossier
Investissements touristiques à Constantine
Du
public au service du privé
S
on histoire millénaire, sa
situation sur un rocher
mythique, ses ponts suspendus et son patrimoine culturel constituent sa meilleure
carte de visite. Cependant au
fil des ans, Constantine croule
sous le poids de l'urbanisation,
et constitue un réceptacle pour
toute une population environnante. La saturation de son site
a laissé finalement peu de
place à des infrastructures de
tourisme et de loisirs que l'on
tente de réaménager hors de la
ville. De nombreux projets y
sont inscrits.
Projet: nouvelle ville de Constantine
Des investissements publics …
Deux projets sont inscrits dans le cadre
d'un développement des zones naturelles
par le Ministère de l'Aménagement du
Territoire : l'aménagement d'un parcsuburbain à Djebel-El-Ouahch qui a toujours représenté une forêt récréative et une
réserve de la biosphère à 03 kilomètres de
Constantine, en plus d'un parc d'attractions voisin à réhabiliter.
Le second projet dit “le jardin citadin” de
30 Ha est situé à la cité Zouaghi, doit
constituer une zone écologique et un
espace d'éducation environnementale entre
Constantine et la nouvelle ville d'AliMendjli. D'autres opérations sont inscrites
également pour rehausser le Tourisme
comme la rénovation de l'ancien “Chemin
des Touristes”, la piscine de Sidi-Msid ou
l'ascenseur de l'abime …
Et d'autres, privés.
Le déficit en structures d'accueil à
Constantine a fait l'objet d'un constat établi
depuis longtemps. Un ancien parc hôtelier
hérité de la période coloniale regroupe 23
hôtels qui totalisent 1.445 lits parmi lesquels 07 établissements (700 lits) sont classés de 1 à 3 étoiles.
Pour pallier à cela, 05 nouveaux projets ont
reçu le soutien des fonds publics au bénéfice d'investisseurs privés qui ont amélioré
de nouvelles capacités d'accueil (1.492 lits)
et autant de prestations pour pouvoir prétendre au classement de 03 à 05 étoiles. Ces
hôtels qui seront mis en exploitation au
cours de l'année 2011 sont ceux du Groupe
Accord-Mehri à savoir un Novotel 5* de
234 lits et un Ibis 3* de 344 lits réalisés au
centre-ville de Constantine. Il s'agit aussi
des hôtels de Boulefkhad (4*, 200 lits) dans
la nouvelle ville de Ali-Mendjli, de Annani
(4*, 200 lits) à Ali-Mendjli, mais aussi, les
hôtels de Benfissah un 5* de 400 lits à Aïn
Smara et celui de Ramdani, un ??? (114 lits)
à El Khroub (l'hôtel : Arc-en-ciel).
Parmi ceux-là, l'investissement de la
famille Boulefkhad touche à plusieurs créneaux : en plus de l'hôtel, le groupe gère un
centre de loisirs à Ain Smara, un restaurant
gastronomique (les platanes), une école
TOURISME MAGAZINE
57
N°27/JAN-FEV
hôtelière, et un atelier de confection spécialisé dans le prêt-à-porter et les tenues professionnelles.
Néanmoins, ces exemples d'investissements privés concernent de toute évidence
un type d'hôtels urbains destinés à une
clientèle d'affaires et de touristes étrangers.
Chaque année, d'autres structures moyennes se construisent dans les principales villes de la Wilaya de Constantine. Cela interpelle aussi l'urgence d'une localisation plus
judicieuse de ces hôtels à proximité de l'aéroport, des gares routières et ferroviaires,
etc. ainsi que l'introduction d'un système
moderne de réservation pour les voyageurs
au niveau de ces stations.
En guise de conclusion, il faut rappeler
d'autres opérations liées au développement
et à la promotion touristique à
Constantine, comme la restauration de certains monuments classés de la Médina, de
sites historiques tels que la Résidence d'été
de Salah-Bey à Hamma Bouziane et surtout le haut lieu archéologique de Tiddis
dans la commune de Beni- Hmidène.
2011
Z.M.R
dossier
Investissement touristique à Skikda
contrainte foncière en
attendant le SDAT
La
Boulevard SKIKDA
L
'indisponibilité foncière. Le
terme sonne vrai présenté
comme contrainte primordiale de l'investissement touristique. L'aveu est unanime au
sein de la Direction du Tourisme
de la wilaya de Skikda. Il y a
aussi la rareté des investisseurs,
selon Abdallah Ayadi, directeur
de l'Office du Tourisme de la
ville de Skikda. Cela dit, est-ce le
Schéma Directeur
d'Aménagement Touristique
(SDAT), financé à hauteur de 15
Millions de DA dans le cadre du
programme décentralisé du
plan quinquennal 2010-2014,
qui y remédiera ? Il y a des
chances que ça soit le cas.
D
nistratif, juridique et réglementaire. Il
n'est pas à écarter que 05 d'entre eux
puissent connaître prochainement un
dénouement heureux de leur sort.
Contentieux juridique avec la BDL au
sujet d'un crédit non remboursé, décès
du promoteur, refus de financement,
telles sont les causes à l'origine de l'interruption des travaux, qui présentent
divers degrés d'avancement (entre 40 et
70%). Quant aux projets agrées non
lancés, ils sont au nombre de 13, d'une
capacité totale de 1.157 lits. Les retards
liés à leur lancement sont d'ordre admi-
Le nombre de demandes d'investissement (dossiers constitués conformément à l'instruction du 27/10/2007) est
de 05. Le coût total des projets est de
l'ordre de 2.137.266.649.00 DA, pour
une capacité de 1.636 lits. Le nombre
d'emplois à générer est de 246 emplois.
Ceci en théorie. Les projets en question
sont les suivants : un village touristique
dans la baie de Collo de Bouchebcheb
Abdelhamid (45% comme apport personnel, capacité de 500 lits, cout du
projet 177 Millions de DA), l'Hôtel de
Saadi Nadir, hors la ZET de Larbi Ben
M'Hidi-les platanes (20%, 540 lits,
665.475.700,00) ; un hôtel+résidence
touristique de Meddouda Hocine, à
ans la wilaya de Skikda, trois
projets d'investissement touristiques agréés sont à l'arrêt. Les
causes sont liées au financement, au
décès de l'investisseur et à un contentieux administratif. Deux grands projets d'investissement furent interrompus durant les années 80, le troisième
en 1994. Outre cela, 04 projets lancés
durant la décennie 80-90 sont également à l'arrêt.
TOURISME MAGAZINE
58
N°27/JAN-FEV
l'intérieur de la ZET Larbi Ben M'Hidiles platanes (15% apport personnel, 328
lits, 504.125.949,00 DA) ; l'hôtel de
Latoui Noureddine (20% d'apport personnel, 268 lits, 490.665.000,00 DA) et
l'aqua parc de Ramdani Abdelkarim
(extension du projet initial), à l'intérieur de la ZET Larbi Ben M'Hidi
(capacité prévue de 600 visiteurs/jour,
cout de l'investissement 30 Millions de
DA).
Si on compte celui de Djeghiour
Noureddine, gérant de la SARL
Splendid, un hôtel de 180 lits, on aura
sur le tapis 06 projets. Ce dernier, a été
agréé récemment par les services du
tourisme, l'investisseur étant propriétaire du terrain acquis auprès de
l'agence foncière, est évalué à 250 millions de DA (soit 25 milliards de Cts) et
contribuera à la création de 110 postes
2011
dossier
Projet: SKIKDA Hôtel de La Garre
d'emplois. Il sera situé sur le plateau II
de l'agence foncière, à Oued G'Sob,
plage dépendant de la commune de
Filfila.
côte également, trois hôtels sont opérationnels, le Titanic, Righa et Belle-vue.
Asphyxie à la côte Larbi Ben
M'Hidi ?
15 millions de DA ont été consacrés
dans le cadre du plan centralisé 20102014 au SDAT, le Schéma Directeur de
l'Aménagement du Touristique. Le
sésame. Il a pour objectif, selon les
explications fournies par un cadre à la
direction du tourisme de la wilaya de
Skikda, " d'établir un état des lieux sur le
plan touristique, de formuler une batterie de propositions et de répartir rationnellement les différentes affectations
retenues. ", une manière d'éviter de mettre la charrue avant les bœufs. Cela en
sus du projet d'étude et d'aménagement
de 04 ZET, pour une enveloppe financière de 18 Millions de DA. Il s'agit de
Teleza (la baie de Collo), Guerbes
(Commune de Djendel-Mohammed
Saadi) (déjà cité), la station balnéaire de
Larbi Ben M'hidi (commune de Skikda)
(déjà cité) et la Grande-Plage (commune de Ain Zouit). Au total, on estime
à 2082 ha, dont 295.369 HA, la superficie des 09 ZET existantes.
Le hic est dans leur emplacement. Cinq
des six seront implantés à l'intérieur de
la ZET de Larbi Ben M'Hidi les platanes.
Après leur livraison, la côte longue
d'une dizaine de kilomètres, la plus
importante de la wilaya, disposera ainsi
de 10 hôtels. Une saturation ? Et il n'est
pas à écarter que ce chiffre ira grandissant après l'éventuelle approbation de la
ZET de Larbi Ben M'Hidi, et ce, dans le
cadre de l'étude d'aménagement de 04
ZET, pour un montant de 18 millions de
DA.
Des 04 hôtels en voie de réalisation (le
dernier, le motel de Guerfi Djamel, sera
implanté dans la commune d'Aïn
Bouziane, Daïra de Sidi Mezghiche), 03
y seront affectés. Il s'agit de la construction du complexe touristique de
Ramdani Abdelkarim, (catégorie 5*, 3.2
Milliards de DA, taux d'avancement de
70%, 470 lits) ; la résidence touristique
de Mehri Othmane (non-classé,
205.630.000,00, 10%, 168 lits) ; l'hôtel
balnéaire de Meddouda Hocine (réaménagement d'une construction en cours
de réalisation en hôtel), catégorie 1*,
30.200.000,00 DA, 95%, 160 lits). Sur la
Le SDAT : le sésame !
La vision de la direction du tourisme est
de cibler également les régions non
côtières. Selon les orientations en la
matière, Skikda a été scindée en quatre
régions, l'est, l'ouest, le centre (Skikda)
et le sud. Cette dernière englobe les
régions de Béni Béchir, Hamadi Krouma
TOURISME MAGAZINE
59
9
N°27/JAN-FEV
et Hamrouche Hamoudi. L'objectif est
de doter ces dernières d'infrastructures
d'hébergement (motel, relais routier… )
à même de permettre une dynamique
économique. Tout autant que, si on
prend l'exemple de Hamrouche
Hamoudi, relevant de la commune de
Hamadi Krouma, est frappant. La localité, ancienne commune, dispose d'une
zone de dépôt, une importante zone
industrielle qui renfloue le budget communal, alors qu'il n'y existe aucune
structure d'hébergement.
Le cadre de vie : le préalable à
l'investissement
Une problématique s'impose : comment
faire rentabiliser tous ces projets ? Bien
sûr en attirant le maximum d'estivants.
L'afflux de ces derniers est conditionné,
quant à lui, par une meilleure prise en
charge des conditions de séjour ou
d'aménagement des plages. Le bon
entretien des routes, la lutte continue
contre les tentes anarchiques qui pullulent comme des champignons, l'aménagement des plages, à travers le renforcement des équipes d'intervention de
l'APC territorialement compétente et
celle du projet blanche-Algérie, la continuité de la stratégie sécuritaire qui a
déjà été pour beaucoup dans le réconfort des plagistes, sont, entre autres, les
actions à entreprendre.
2011
Zoheir Zaïd
dossier
Potentialités touristiques à Skikda
À la
conquête de l'Est
L
a région Est de Skikda, qui
comprend les communes
de Djendel-Mohammed
Saadi (la plage de Guerbes),
Ben Azzouz (Kef-Fatma) et la
Marsa, longue d'une quarantaine de Kilomètres, mérite
plus de considération. Elle
recèle, et le mot n'est pas
excessif, d'indéniables ressources à même de booster le secteur touristique dans divers
volets.
e ces ressources et potentialités, on
peut en citer 04 : le balnéaire avec
plus de 40 kilomètres de côte, le
saharien avec 55.000 m de cordon dunaire
au niveau de la zone humide GuerbesSanhadja, le culturel avec le site de la zone
Toraicha “ancienne cargaison romaine” de
04 Hectare à Aïn Nechma, Ben Azzouz, et
l'écotourisme avec la zone humide de
Guerbes-Sanhadja (la réalisation de parcs
naturels est en cours, 03 sur les 05 ateliers
prévus ont été installés, avec quelques
retards).
D
Région cloitrée dans deux vocations : touristique et agropastorale, qui cohabitent
imperturbablement, la Marsa, à l'extrême
reste la mieux nantie en matière de prise en
charge par les pouvoirs publics. Sa ZET
d'une superficie de 120 Ha est désormais
exploitable (83.35 Ha de superficie aménageable) suite à l'achèvement de l'étude réalisée par des espagnoles succédant à une
autre, résiliée par des Italiens. L'attente
dure depuis 2009, nous apprend le directeur de l'office du tourisme de Ben Azzouz,
Maameri Farid, date à laquelle les premières levées topographiques ont été effectuées. Les Espagnoles, selon les termes de
l'étude, ont scindé la ZET en 07 lots. Un
deuxième site, à Sidi Akkacha, d'une superficie de 110 ha, dont 17 aménageables,
attend l'approbation pour constituer une
ZET.
Le dossier de la ZET de Guerbes (les ruines
saintes, 180 HA), relevant de commune de
Djendel-Mohammed Saadi, Daïra de
Azzaba, n'est pas encore, quant à lui, clôt.
L'étude socioéconomique s'est faite d'une
manière superficielle, apprend-on. En
revanche, la ZET de Kef-fatma, plage relevant de Ben Azzouz, la daïra homonyme,
d'une superficie de 150 Ha, s'est vue confier
l'étude au BET d'El Hadjar. Le dossier est
TOURISME MAGAZINE
60
0
N°27/JAN-FEV
actuellement au niveau de la direction
régionale de l'agence nationale du développement touristique (l'ANDT).
Il y a lieu de souligner qu'un facteur aurait
dû plaider depuis longtemps à l'épanouissement de la région. Il s'agit du facteur
sécuritaire. La région a toujours enregistré,
même durant la décennie noire, une
constante accalmie. Des familles installaient des campings sauvages, notamment à
Guerbes 4 et 5, pourtant, ce sont des plages
sauvages et ceinturées par une densité
forestière sans pareil. Elle a eu le privilège
également, depuis 2003, de retenir l'attention des délégations étrangères. Quatre
délégations : syrienne, italienne, saoudienne et française, y ont foulé les pieds en
vue de prospecter des possibilités d'investissement. Le représentant de la délégation
française, ISOTEC, que nous avons rencontré à Djendel, l'été 2008, nous a manifesté son émerveillement quant aux potentialités de la côte, allant de Guerbes
jusqu'au cap de fer de la Marsa.
2011
Zoheir Zaïd
dossier
“
Tellement je voyageais
beaucoup et dormais
dans des hôtels, l'idée
m'est venue d'en construire
un, sur fonds propres, et d'y
finir mes jours.”, c'est en
ces termes que M.
Djeghiour Noureddine,
gérant de la SARL SPLENDIDE, expliquait la motivation essentielle l'ayant
poussé, en compagnie de
son frère, Hassen, à vouloir construire un établissement hôtelier.
L'investisseur en parle.
Établissement hôtelier de Noureddine Djeghiour
“splendide”
sur la côte de Skikda
Un projet
Je ne suis nullement motivé par le
gain” avoue l'investisseur. “D'ailleurs,
j'ai refusé de céder l'assiette où sera
affecté le projet à des boites, pour un montant dépassant l'entendement. Mon grand
souhait est d'assister à l'édification de l'hôtel. C'est tout !”, ajoute-t-il.
Noureddine Djeghiour est propriétaire du
terrain depuis le 12 / 11/ 1996. Un terrain
qu'il a acquis auprès de l'agence foncière de
la wilaya de Skikda. Il est implanté au
niveau du plateau II, dans la commune de
Filfila, à une vingtaine de Kilomètres du
chef-lieu. Il s'étend sur une superficie de
prés de 5.000 m2 (4.988 m2). Des entreprises étrangères en seront sollicitées, pour un
délai de réalisation de 24 mois. Manière
d'assurer la perfectibilité de l'opération.
Le coup d'essai devra être un coup de maître au vu de la somme annoncée de l'investissement : 250 millions de DA. Prés de 170
millions de Da (167.287.653,53) seront
réservés à la construction de la bâtisse,
alors que le restant du montant, soit 80
Millions de Da, est prévu pour les équipements.
L'établissement R+5 disposera de 48 chambres, 6 suites, de deux piscines pour adultes
“
et pour enfants et d'un parking. Le rez-dechaussée d'une superficie de 783 M2, sera
doté d'une cafeteria, d'un restaurant et
d'une salle de réception. Les trois autres
étages constitués des chambres sont d'une
superficie de 548 m2 pour chacun d'eux.
Des perspectives d'extension en longueur
et en hauteur de la bâtisse, conditionnées
par des aides bancaires, ne sont pas également à écarter. “On peut encore élever la
bâtisse de deux étages si des facilités nous
seront accordées.” , nous explique
Djeghiour Noureddine.
Au dernier étage, on y trouve une salle de
réunion et une autre polyvalente. Un panorama vert et bleu sera offert aux yeux.
TOURISME MAGAZINE
61
N°27/JAN-FEV
Ceinturée par une dense forêt, l'infrastructure est dotée également d'une vertigineuse
vue sur mer, la plage de Oued El Gatt.
D'ailleurs, pour y accéder à travers une
pente bien verdâtre, il est prévu la réalisation d'un escalier de plus de 150 mètres.
L'ambition étant exponentielle, M.
Djeghiour envisage d'acquérir un bateaumouche, destiné aussi bien pour les clients
de l'hôtel que pour les plagistes.
En matière de création d'emplois, il est
prévu 110 postes. “La sélection des candidats sera rigoureuse. Pour cela, je compte
beaucoup sur l'apport du gérant, cumulant
une longue expérience en la matière, pour
que l'objectif, soit atteint.”.
Djeghiour Noureddine, reconnaissant le
soutien multiple de beaucoup d'intervenants, dira que les aides qui lui “ont été”
apportées par le Ministère du Tourisme et
de l'Artisanat, la direction du tourisme de
la wilaya de Skikda et l'Office du Tourisme
de la Commune de Skikda, ont été indispensables pour le lancement du projet.”.
Aux dernières nouvelles, l'agrément a été
accordé par les services du Ministère du
Tourisme et de l'Artisanat.
Z.Z
2011
dossier
Projet: SIDI FREDJ El Rihad Hotel
Les investissements émiratis dans le tourisme
projets de grande
envergure
Deux
B
eaucoup d'investisseurs
étrangers ont éxprimé
l'intention d'investir dans
le secteur du tourisme en
Algérie. Certains d'entre eux
ont réussi même à poser leurs
jalons comme les Français avec
le groupe d'hôtellerie Accor et
les Américains avec le groupe
Group Marriott (leur premier
hôtel sera ouvert à Tlemcen
2011). Des Libanais et des
Koweïtiens ont investi quant à
eux dans l'achat d'hôtels étatique dans le cadre de la privatisation. D'autres investisseurs
ont opté alors pour le secteur
de la restauration et des agences de voyages à l'instar des
Turcs pour le premier et les
Tunisiens pour le second.
eaucoup de projets lancés avaient été gelés.
Certains comme ceux entrepris par le
groupe Émirat International Investments
Company (EIIC) ont été relancés après un gel de
nombreux mois. Au mois d'octobre dernier, le
Conseil national des investissements (CNI), avait
débloqué deux importants projets touristiques.
Le premier projet d'une valeur de 41 milliards de
B
Projet: DOUNIA Parc
dinars soit, 401, 31 Millions d'euros, a été initié
par une société mixte algéro-émiratie. Situé près
de Sidi Fredj, le projet représente une station balnéaire située sur la côte ouest d'Alger. Elle se
compose d'un hôtel 5 étoiles, de tours résidentielles, d'un centre commercial et d'une marina. Le
projet devra générer 1.500 emplois.
Le second projet débloqué par le Conseil national des Investissements n'est autre que celui du
fameux Dounia Parc du Group Émirat
International Investments Company (EIIC).
Estimé à une valeur de 5 milliards de dollars, le
projet est situé au sud-ouest de la capitale.
Situé sur une assiette foncière de 800 hectares,
Dounia Parc devra compter pas moins de 13 000
logements de standing, une tour de 47 étages, un
hôpital international et 500 chambres d'hôtel
ainsi qu'une piscine, le tout occupant 19 % de la
surface totale.
Les activités commerciales devaient quant à elles
TOURISME MAGAZINE
62
N°27/JAN-FEV
se répartir sur 4% du terrain. Enfin, le gros de la
surface, soit 77%, était consacré à un parc avec
des jardins botaniques, et à un amphithéâtre de
5.000 places, à des aires de jeux, un golf de 18
trous… et un parking de 8.000 places. Le projet
va permettre la création de quelque 778 emplois.
Il est à signaler que les investissements émiratis
qui avaient été décidés en 2007, ne sont pas
concernés par les mesures relatives à l'investissement, introduites par la Loi de finances complémentaire, LFC 2009. Selon les informations
transmises par les médias nationaux au mois
d'octobre dernier que les investissements émiratis avaient été décidés dès 2007, et donc comme
l'avait précisé le ministre des Finances, Karim
Djoudi : “Ils ne seront donc pas concernés par le
partage des parts à hauteur de 59% pour le partenaire algérien et 41% pour l'investisseur étranger”.
2011
Bouchra G.
dossier
Village touristique Talemzane - Hassi Delaa
(Laghouat)
Une idée de projet
qui cherche finance
L
e village touristique
talemzane à Hassi
Delaa est l'idée
ingénieuse d'un amoureux du tourisme dans
sa ville natale Laghouat
Aissa Ghezal. Il s'agit
d'un grand projet qui,
selon lui, aidera à la
promotion et au développement du tourisme
dans cette région.
par Bouchra G.
Commune de Madna - HASSI DELAA - LAGHOUAT
ous parlons du projet ce professionnel du tourisme qui est aussi un
guide local agréé de la région : “le
Village touristique Talemzane se trouve à 10
km de Hassi Delaa, elle-même située à 125
km au sud de Laghouat et à 75 km de l'est de
Hassi R'mel”, dit-il. “Hassi Delaa est riche en
lacs, elle est à vocation agro- pastorale, et
compte près de 1.000 éleveurs propriétaires
environ 140.000 têtes d'ovins”.
N
Hassi Delaa compte plus de 15.000 habitants.
L'arbre le plus répandu dans la région est le
pistachier. L'artisanat de la région se caractérise par la tapisserie. M Aissa Ghezal ajoute
que ce “qui fait la renommée de la région, est
le cratère météoritique de Maadna. Ce pôle
d'attraction de touristes nationaux et étrangers et plus particulièrement les scientifiques”.
Ce projet qui comprend des résidences touristiques, des restaurants et cafétérias, une
salle de fêtes et un amphithéâtre, un centre
commercial, des jardins et salles de sport…
générera près de 250 emplois.
M. Ghezal nous confie qu'il a soumis son projet aux autorités locales de la wilaya de
Laghouat et a reçu leurs encouragements. “Je
suis aujourd'hui à la recherche d'un montage
financier et de crédits pour le concrétiser”,
ajoute-t-il.
Le cratère de Madna, situé dans la commune
de Hassi Delaa (Laghouat), provoque l'intérêt
tant des touristes que des chercheurs, guidés
par la curiosité de percer le secret de cette
dépression terrestre. Selon des chercheurs en
histoire de la région, ce cratère a été formé il y
a près de trois millions d'années suite à la chute
d'une météorite d'une masse de 1 à 2 tonnes,
voir plus.
Subissant de multiples contraintes dues au
dépôt de sédiments, d'amas, naturels et à d'autres facteurs climatiques, en plus de l'absence
d'études et de moyens techniques appropriés,
mérite plus d'attention en vue d'une valorisation scientifique et touristique de la région,
estime-t-on.
Selon un chercheur en histoire de la région, le
site de Maadna qui a été découvert pour la première fois en 1928 a fait l'objet de plusieurs études scientifiques dont la dernière expédition en
date remonte à 1985 par l'association d'astronomie El-Battani de la wilaya d'Oran en compagnie de son homologue française Novae.
B.G
VILLAGE TOURISTIQUE Talemzane
(Maadna)
Administration + centre d'accueil (09 postes) et
de réservation. (09 postes).
Résidence touristique familiale. (50 postes).
Restaurant au rez-de-chaussée (20 postes).
Nombre total des postes : 250
TOURISME MAGAZINE
63
N°27/JAN-FEV
2011
dossier
1,9 MDS Da pour retaper 3 hôtels du Sud
Hôtel Gourara - Timimoun-
A
près le succès de l'opération “réhabilitation de
l'hôtel Kerdada”, transformé en véritable perle
oasienne par l'hôtel El Djazaïr,
l'État décide de confier trois
unités hôtelières du Sud algérien à la chaîne pour les mettre
aux standards de l'hôtellerie
internationale. La nouvelle
chaîne El Djazaïr comptera
donc, en plus du Saint-Georges
et du Kerdada, les hôtels “El
Caïd” de Boussâada, “le
Gourara” de Timimoun et “le
Taghit” dans la wilaya de
Bechar. M. Hamamouche, PDG
de la chaîne nous en parle …
Le nouveau challenge de la
chaîne El Djazaïr
Kamel HAMAMOUCHE PDG de la chaine El-Djazair
Tourisme Magazine : Pouvez-vous nous parler
de l'opération de modernisation de l'hôtel
Kerdada de Bousâada ?
“El Caïd” de Boussâada, “le Gourara” de
Timimoun et “le Taghit” de e Bechar. Dans
quel contexte s'inscrit cette extension ?
Kamel Hamamouche : En fait, l'acquisition de
l'hôtel “Kerdada” était une opération qui, au
départ, n'avait séduit personne. En 1995, les responsables de l'hôtel El Djazaïr avaient eu l'idée
de rattacher cet hôtel, qui appartenait à la
CNAT (Compagnie transatlantique). Chose
qu'ils firent. Les différents successeurs au poste
de 1er responsable ont pris ensuite le train en
marche, et nous, nous nous sommes dit qu'il
faut mettre le paquet sur le “Kerdada”. Nous
avons investi donc la somme de 250 millions de
dinars pour réhabiliter cet hôtel et le rendre aux
normes internationales. Le nouveau El-Djazaïr
Kerdada, a été inauguré en 2005 et l'idée de le
racheter, qualifiée au départ comme étant “un
excès d'optimise” s'avère être fructueuse
puisqu'aujourd'hui, il affiche complet toute l'année.
Kamel Hamamouche : Cette opération s'inscrit
dans un souci de redynamiser le tourisme dans
le Sud algérien. Tout le monde sait que l'infrastructure hôtelière dans le Sud est jugée insuffisante, voire dans plusieurs cas, en deçà des standards internationaux en matière d'accueil et de
prestations de services. C'est dans ce sens que
l'État, représenté par le CPE, a décidé de rattacher ces trois unités hôtelières à des structures
comme le Saint-Georges ou encore El Aurassi.
Aussi, durant le dernier SITEV, le Ministre a
exprimé son vœu de rattacher aussi l'hôtel
“Rostomides” de Ghardaïa à la chaîne. Nous
avons pris acte de cela, mon équipe et moi, et
nous avons déjà commencé à œuvrer dans ce
sens.
Tourisme Magazine : Trois autres unités vont
rejoindre la chaîne El Djazaïr, en l'occurrence
TOURISME MAGAZINE
64
N°27/JAN-FEV
Tourisme Magazine : Comment se déroule
l'avancement des travaux de réhabilitation ?
Kamel Hamamouche : Nous avons, pour une
2011
dossier
première phase, désigné par voie d'appel d'offres la maîtrise d'œuvre à savoir différents les
bureaux d'études et trois bureaux d'études ont
été choisis. Nous avons aussi déterminé les budgets en fonction de ce qui a été préconisé dans
le cadre du projet. Si cela reste très exhaustif, le
budget total est estimé à 1,9 milliards de dinars,
soit respectivement 800, 600 et 500 millions de
dinars pour chaque projet. En fait, toute la
phase de mise en place relative au respect des
procédures issues du code des marchés publics
prend du temps. Pour l'hôtel El Caïd par exemple, entre janvier et décembre 2010, nous avons
installé l'entreprise qui doit réaliser l'hôtel et
oeuvré à l'installation à certains corps d'état
(cuisine, portes, fenêtres, menuiserie et climatisation) … Notre objectif, est de mettre sur pieds
des hôtels 4* (3* pour le Gourara) qui répondent aux standards internationaux. Les trois
hôtels seront réceptionnés d'ici 15 mois.
Tourisme Magazine : Pourquoi faut-il attendre
autant pour voir les hôtels sur pieds ?
Kamel Hamamouche : C'est à cause des
contraintes qui sont d'ordre financier, mais surtout, administratif. Je vous donne un exemple :
pour chaque unité il faut lancer un appel d'offres, attendre 21 jours, recevoir les offres, passer
le projet à la commission d'évaluation, puis à la
commission des négociations. Une fois que
l'entreprise est choisie, des négociations sont de
rigueur. Il faut aussi que la banque accepte le
montant du crédit, sans oublier qu'il faut tout le
temps rester dans le cadre des nouvelles dispositions régies par le code des marchés publics.
C'est donc cela qui va un petit peu nous retarder. Sur le plan financier, nous allons utiliser des
crédits bancaires qui seront garantis directement par l'unité mère (le St. Georges).
Tourisme Magazine : Et pour le suivi des chantiers de réhabilitation ?
Kamel Hamamouche : Les équipes sont obligées d'être sur deux fronts en même temps.
D'une part, ils doivent veiller à l'exploitation des
structures d'une manière quotidienne et d'autre
part, suivre ce qui va être réalisé au niveau des
unités … et entre Timimoun et Alger il y'a 1.500
km. Ce n'est pas la porte à côté, on n'en peut
donc pas aller vérifier l'avancement des travaux.
Au départ, nous voulons mettre à la disposition
du personnel tous les outils et les commodités
nécessaires pour atteindre une concrétisation
des objectifs fixés dans les diverses prestations.
Ce sera en quelque sorte une exigence intransigeante. Il va falloir aussi assurer le rembourse-
ment des crédits et ça ne sera pas une
sinécure, mais nous voyons cela plutôt
comme un challenge que l'équipe “El
Djazaïr” est décidée à relever.
Tourisme Magazine : Quelle sera la
politique appliquée, en matière de
recrutement et d'emploi, dans ces nouvelles structures ?
Kamel Hamamouche : La priorité sera Hôtel El-Djazair -Saint-Georgesaccordée aux compétences locales. La
Kamel Hamamouche : Pour les hôtels les plus
main-d'œuvre locale sera prioritaire du éloignés, nous allons essayer de travailler avec
moment où il est aussi question, dans ce cadre- des allotements. Nous allons monter un busilà, de créer des emplois. Nous allons donc nous ness plan dont s'inspire un plan marketing et ce
rapprocher des structures concernées pour la plan marketing va s'adresser directement à des
formation de cette main-d'œuvre. Le personnel groupes en privilégiant la collaboration avec les
recruté devra aussi passer par l'unité centrale opérateurs de voyage comme l'ONAT et les
(en l'occurrence le Saint-Georges) pour un trai- structures étatiques comme l'ONT et le
ning afin de s'acclimater aux nouvelles techni- Ministère. Pour Bousâada, où nous avons déjà
ques. Nous allons aussi désigner l'encadrement, un hôtel, nous allons essayer d'équilibrer entre
après, c'est à lui-même, en fonction d'un le “Kerdada” et le Caïd. Ce dernier, étant plus
schéma organique préétabli (un organigramme moderne, il absorbera l'élite de la clientèle du
type) de continuer le travail avec les effectifs qui “Kerdada” (composé de corps diplomatiques,
seront transférés.
des hommes d'affaires représentant des entreTourisme Magazine : Quelles catégories de
clientèle comptez-vous cibler pour optimiser la
rentabilité dans ces structures ?
prises étrangères oeuvrant en Algérie, des couples, des familles qui prennent des moments
d'évasion). Je pense que la cohabitation des
deux structures se fera dans l'harmonie.
Entretien réalisé par Mohammed BOUDALI
474 projets d'investissements hôteliers totalisant 45
502 lits ont été lancés de 2008 à novembre 2010
Pôle nord Ouest
120 projets : 11853 lits
80 hôtels urbains : 7985 lits
38 hôtels balnéaires : 3448 lits
02 hôtels de santé et bien être : 420 lits
Pôle nord centre
144 projets : 15 979 lits
99 hôtels urbains : 11 038 lits
37 hôtels balnéaires : 4187 lits
07 climatiques : 324lits
01 hôtels de santé et bien être : 420 lits
Pôle nord Est
135 projets : 13 00 5 lits
107 hôtels urbains : 88 39 lits
03 climatiques : 372 lits
19 hôtels balnéaires: 3186 lits
06 hôtels de santé et bien être : 608 lits
Pôle Touat-gourara
25 projets : 1300 lits
Pôle Oasien
45 projets : 3203 lits
Pôle Ahaggar
02 projets : 88 lits
Pôle Tassili N'Ajjer
03 projets : 74 lits
Saïd.B
TOURISME MAGAZINE
65
N°27/JAN-FEV
2011
culture
La Brigade Centrale de Lutte contre les Atteintes du
Patrimoine Culturel National
À la traque des
l'Histoire
utter contre le vol et la dilapidation du patrimoine culturel,
archéologique, historique et
artistique est une grande mission
que prend en charge depuis 1996, la
Brigade Centrale de Lutte Contre les
Atteintes au Patrimoine Culturel
National.
L
par Habiba GHRIB
résents à la 11e édition du Salon
International du Tourisme et des
Voyages (SITEV 2010), les éléments
de la Brigade et à leur tête le commissaire
Moulay Achour ont durant les quatre jours
du salon sensibilisé les visiteurs sur l'importance et la valeur des biens culturels et
du patrimoine algérien et surtout sur le
P
voleurs de
pourquoi de leur préservation de tout acte
de vandalisme ou de pillage.
Crée par la Direction Générale de la Sûreté
Nationale (DGSN), cette brigade comme
nous l'explique le Commissaire Moulay est
“chargée des enquêtes opérationnelles liées
aux différents actes d'atteintes au patrimoine culturel et artistique, à savoir : le vol
et le trafic illicite des objets archéologiques,
d'antiquité et œuvres d'art, La dégradation
et pillages des sites archéologiques et enfin
la contrefaçon artistique”.
La brigade qui relève du service de la police
judiciaire de la Sûreté de la Wilaya d'Alger
a été créée suite au constat de trois vols perpétrés aux musées de Skikda, Guelma, et
sur le site archéologique d'Hippone. Il
s'agit, ajoute le commissaire Moulay “de
TOURISME MAGAZINE
66
N°27/JAN-FEV
pièces uniques d'une valeur inestimable,
représentant des personnages historiques
romains. Citant : le buste de Marcus Orélus,
empereur romain, qui a été retrouvé aux
USA en 2004 et a été rapatrié en Algérie Fin
2007”.
La Brigade, 5ème au monde de par sa
création
Soucieuse de la valeur universelle de son
patrimoine, et du besoin vital de lutter
contre cette forme de criminalité qui relève
le plus souvent du crime organisé, l'Algérie
a été le 5ème pays au monde à crée sa
Brigade Centrale de Lutte contre les
Atteintes au Patrimoine Culturel National.
Dans l'exercice de ses fonctions à l'échelle
nationale, cette dernière coordonne et
oriente les investigations diligentées par les
2011
culture
autres services de police judiciaire. Cela en
vue d'élaborer la stratégie de lutte contre
cette forme de criminalité. Elle a aussi pour
rôle d'établir mes statistiques, ainsi que
l'analyse des données inhérente à ce phénomène criminel.
“La brigade travaille en étroite collaboration avec les départements du Ministère de
la Culture, l'office de gestion et d'exploitation des biens culturels, le centre national
d'archéologie, les conservateurs de musées,
les archéologues, les professeurs et spécialistes des beaux arts, notamment en
matière d'échange d'informations sur la
situation du patrimoine culturel
et expertises”, explique encore
le commissaire
Moulay
Achour.
Sur le plan
i nte r n at i o nal, il existe
ajoute-il “une
étroite collaboration entre la Brigade et l'OIPC/
Interpol, par le biais du BCN/Alger, en
matière d'échange d'informations et de
renseignements sur le trafic illicite de biens
culturels, les modes opératoires des réseaux
versant dans cette forme de criminalité et
l'établissement de notices internationales
de recherches pour les biens culturels volés
au niveau national”.
Plus de 750 pièces volées, récupérées
Depuis sa création, la brigade spécialisée a
réussi, en collaboration avec d'autres servi-
ces de police judiciaires, à résoudre plusieurs affaires d'atteinte au patrimoine culturel national et de récupérer plusieurs
œuvres et objets anciens, provenant de vols
commis dans des musées et sites archéologiques, ainsi que des objets archéologiques
et artistiques contrefaits, destinés à l'exportation vers l'étranger. Ainsi et selon les statistiques, la brigade a résolu jusqu'alors 78
affaires. “Le nombre restant demeure en
cours et pour lesquelles des dossiers ont été
formalisés et transmis, en l'état, aux parquets compétents”, explique le commissaire
Moulay Achour.
À savoir par ailleurs, que le nombre de
biens culturels ayant fait l'objet de vols et
ou de trafics illicites et de contrebande est
de l'ordre de 788 œuvres et objets antiques.
Ces œuvres sont en marbre, en céramique
et en terre cuite et datent de différentes
époques anciennes, notamment romaine et
byzantine. 756 de ces pièces ont été récupérées. 53.079 pièces de monnaie datant des
époques historiques romaine, byzantine et
ottomane, en or, en bronze et en argent,
parmi lesquelles 5779 ont été récupérées.
Rendre à l'Algérie ce qui lui appartient
Toujours selon les données avancées 1314 pièces de monnaie, en bronze
et argent, ont fait l'objet de
tentatives d'exportation vers l'étranger.
Parmi les objets volés et récupérés, deux
œuvres appartenant au Musée de Guelma,
dérobés en 1996, ils ont été récupérés en
Photo : Commissaire Mouley Achour
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Souk Ahras - Madaure
Tunisie en 1999.
En 2010, la Brigade a réussi la récupération
en Allemagne d'une tête en marbre représentant une femme romaine faisant partie
des pièces archéologiques volées à Skikda.
En 2002, deux toiles de peinture “la
béquée” de la “biche morte” respectivement oeuvre des artistes Millet et Courbet,
ont été retrouvées en France. Ces œuvres
d'art avaient été subtilisées du Musée
d'Oran en 1985. Les deux toiles
ont fait l'objet d'une diffusion internationale de
recherche Via Interpol.
15 sections régionales
ont vu le jour
La stratégie de lutte contre la dilapidation
et le vol du patrimoine culturel national
que suit la DGSN, repose sur deux volets :
la formation et la sensibilisation. Mais
avant, La DGSN a veillé à l'extension de la
lutte contre cette forme de criminalité à
travers la création de sections régionales.
Ainsi en 2008, il y'a eu la création de 15
sections au niveau des régions abritant des
musées et sites archéologiques, chargées de
lutter contre toutes formes d'atteintes au
patrimoine culturel et artistique.
Côté formation un intérêt accru est
accordé à la Formation et la Sensibilisation
des fonctionnaires de police sur l'évolution
inquiétante de cette forme de criminalité.
À ce propos, les éléments de ces services
ont bénéficié en 2009 d'un stage de formation avec le FBI sur le thème “le vol et le
trafic illicite des biens culturels protégés et
non protégés”.
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Le salon national du bijou traditionnel
en décembre à Tamanrasset
„ Le salon national du bijou traditionnel s'est tenu du 4 au 10
décembre à Tamanrasset. Coïncidant avec la célébration de la
journée nationale de l'artisanat, cette rencontre, initiée par la
chambre locale de l'artisanat, a regroupé une soixantaine
d'artisans issus de 14 wilayas du pays connues pour être des
régions spécialisées dans la fabrication du bijou traditionnel.
Des découvertes archéologiques à valoriser à Boumerdès
„ D'importants vestiges et sites archéologiques ont été mis au jour durant ces deux dernières années à Boumerdès, et nécessitent
valorisation et prise en charge. La plus importante de ces découvertes se trouve dans la
région de Zemmouri El Bahri, dont le soussol " regorge de vestiges " remontant aux différentes époques historiques. Pour protéger ce
site, une clôture a été érigée tout autour dans
l'attente du lancement d'études et fouilles
pour en découvrir les trésors cachés.
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Restauration de 12
vieilles mosquées
dans la wilaya de
Tlemcen
„ Douze vielles mosquées font l'objet de
travaux de restauration dans la wilaya de
Tlemcen dans le cadre des préparatifs de la
manifestation " Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011 ". Un montant global de 330 millions de DA a été consacré
pour concrétiser ces opérations visant à
réhabiliter les vielles maisons de culte et
leur conférer leur lustre d'antan. Ces travaux ont touché la Grande Mosquée du
centre-ville de Tlemcenet et les anciennes
mosquées " Zahra " et " Khemis " de la
commune de Béni Snouss, la mosquée "
Sidi Mendil " de la ville de Nedroma, ainsi
que les vieilles mosquées situées dans des
derbs et ruelles de la vieille Médina, capitale des Zianides.
Travaux de restauration de la
basilique SaintAugustin
„ Les travaux de restauration de la basilique SaintAugustin seront lancés au
courant du mois de février
prochain. D'un coût de 420
millions de dinars, cette
opération vise à maintenir
la valeur symbolique et
interculturelle de cet édifice
religieux du patrimoine
algérien qui se trouve au
coeur de la méditerranée.
Restauration de la cathédrale d'El Kala
„ Un
financement de 70 millions de DA a été consenti pour la restauration de la cathédrale d'El Kala qui se trouve dans un état de " dégradation
avancée ". Construite durant la période coloniale, au début du XIXe siècle,
cette cathédrale, située au centre de cette ville côtière qui surplombe le
port de pêche, avait été classée en 1930, puis en 1967, monument historique. Une consultation sera prochainement lancée pour sélectionner des
bureaux d'études spécialisés dans la restauration de tels monuments.
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Des empreintes de dinosaure
découvertes à El-Bayadh
„ Adrar est sans doute la wilaya qui
abrite le plus de festivité de fin d'année, ce qui fait d'elle un pôle d'attraction touristique important. En 2009,
ils étaient plus de 42.000 touristes à se
déplacer vers la wilaya pour assister à
la 3e édition de “Ahellil” à Timimoun
et son défilée de troupes folkloriques,
au festival des peuples des déserts du
Monde à “Tinerkouk” initié par le
fondation “déserts du monde” ou
encore à la fête du Chameau à Bordj
Badji Mokhtar.
Promotions au Ministère du Tourisme et de l'Artisanat
„ Plusieurs promotions ont eu lieu au
sein du Ministère du Tourisme et de
l'Artisanat. M. Ahmed Kaci a été nommé
Secrétaire Général. M. Bachir Kechroud a
été installé dans les fonctions de
Directeur Général du Tourisme. Quant à
M. Rachid Chelloufi, il a été nommé
Directeur de l'Aménagement Touristique
et des ZET. M. Saïd Rebache est promu
Directeur de la Qualité et de la régulation
des Activités Touristiques. M. Abdelkader
Gouti est nommé Directeur de la
Coopération Internationale et M. Ahmed
Sid Nouredine a été installé dans les fonctions de Directeur du Thermalisme.
Nécessité de se concentrer sur le tourisme thermal à Mascara
„ Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Smaïl Mimoune, a
insisté lors de sa dernière visite à Mascara, sur la nécessité de s'intéresser davantage au tourisme thermal en lui conférant la place
qu'il mérite en vue d'attirer plus d'investisseurs … La ville thermale de Bouhanifia, incluse dans le programme de sa visite, a
bénéficié de 17 projets, notamment des hôtels qui sont en voie de
réalisation, ce qui permettra d'augmenter la capacité d'accueil de
3.000 lits actuellement à 3.500.
L'ONT envisage l'ouverture de
représentations à l'étranger
„ Le DG de l'ONT, Ahmed Bouchedjira, a déclaré que
son organisme envisageait d'ouvrir des représentations à
l'étranger dans les pays d'où provenait sa clientèle à
savoir le marché européen, celui d'Asie, avec la Chine et
la Corée et celui de la Russie.
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Amadeus prédit un bel avenir aux agences
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Nuage de cendres : l'OMT veut
une législation mondiale
„Une
étude publiée par le cabinet
Oxford Economics pour Amadeus
dresse un horizon prometteur aux agences de voyages traditionnelles capables
d'apporter des services personnalisés à
leurs clients. Sans dénier le rôle croissant des ventes sur Internet, cette étude
met en lumière plusieurs opportunités
pour les agences traditionnelles : professionnalisme, confiance, dialogue,
expertise dans son domaine permettant
de répondre à des demandes complexes.
" En fournissant des services à haute
valeur ajoutée et sur-mesure à leurs
clients, dans leur pays d'origine ou en
déplacement, les agences pourront certainement devenir des " lifestyle managers " imagine Oxford Economics.
„ Parmi les sujets abordés lors de la 89e session du
conseil exécutif de l'OMT s'est tenue sur l'île de
Kish, en Iran, la fermeture de l'espace aérien européen en avril dernier. Selon l'OMT, les répercussions du nuage de cendres sur l'activité touristique
ont mis en lumière " les graves inconvénients liés à
l'absence de réglementation de portée mondiale
concernant le secteur du tourisme, en particulier de
règles internationales sur les droits et les obligations
des touristes ". L'Organisation travaille donc à l'élaboration d'un instrument juridique qui garantisse "
la protection des touristes " et portera essentiellement sur " l'harmonisation des questions directement liées aux droits et aux obligations des touristes
et des intervenants du secteur ".
Aux Etats-Unis, les clients
retournent en agences physiques
„ En 2010, quelque 28% des Américains ayant
acheté un voyage en ligne déclarent qu'ils
pourraient apprécier d'aller dans une bonne
agence traditionnelle, selon une étude de
Forrester Research évoquée par le journal
USA Today dans un article titré " Las des
réservations en ligne, les clients reviennent
dans les agences ". Ce chiffre est en hausse : ils
n'étaient que 23% à souscrire au même propos
deux ans auparavant. Déjà en 2008, le
Forrester Research annonçait que la part de
voyageurs aimant réserver sur le Web (46%)
était en baisse par rapport à 2007 (53%).
Le Ferrari World inauguré
à Abu Dhabi
„ Le plus grand parc d'attractions couvert au monde, " le Ferrari World ", a
été officiellement inauguré le 4 novembre passé. L'inauguration devait se faire
le 28 octobre, mais elle a été reportée
en raison d'un deuil officiel aux
Emirats-Arabes Unis, après la mort du
souverain de l'un des sept membres de
la fédération. Le parc compte plusieurs
attractions, dont deux trains en forme
de voitures Ferrari qui vont à grande
vitesse. Mais le l'attraction phare reste
la Formula Rossa, un simulateur de
pilotage d'une voiture de course allant
à 240 km/heure.
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positions Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposition Exposi Exposi
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expositions
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Calendrier 2011
Salons Internationaux du tourisme
Janvier du 19 au 23.2011
Feria Internacional de Turismo
Madrid - Espagne
Mars du 16 au 19.2011
Moscow International Travel
& Tourism Moscow - Russie
Février du 03 au 07. 2011
Salon des Vaccances de Bruxelles
Bruxelles - Belgique
Mars du 17 au 20.2011
Le Monde à Paris (MAP)
Paris - France
Février du 08 au 09.2011
Travel Technology Show
Londres - Royaumes-Unis
Mars du 23 au 25.2011
Ukraine International Travel
& Tourism Kiev - Ukraine
Février du 17 au 20.2011
Borsa Internazionale del Turismo
Milan - Italie
Mars du 24 au 26.2011
Guangzhou International
Travel Fair Guangzhou - Chine
Février du 23 au 27.2010
F.RE.E
Minich - Allemagne
Avril du 20 au 23.2011
Salon des Vaccances, des Loisirs
et du Bien-être Alger - Algérie
Février du 23 au 27.2011
Bolsa de Turismo Lisboa
Lisbone - Portugal
Mai du 03 au 06.2011
Arabian Travel Market
Dubaï - Émirats Arabes Unis
Mars du 09 au 13.2011
ITB Berlin
Berlin - Allemagne
Juin du 09 au 12.2011
ITE MICE Hong Kong
Hong Kong - Hong Kong
Mars du 14 au 16.2011
British Travel Trade Fair
Londres - Royaumes-Unis
Juin du 17 au 19.2011
Bejing International Tourism
Expo Pékin - Chine
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ISSN N° 11127139.
PRIX ALGÉRIE : 100 DA
Jan - Fev 2011 n°
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n° 21 Nov/Dec 2009
n° 22 Jan/Fév 2010
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n° 23 Mars/Avr 2010
n° 24 Juin 2010
n° 25 Aout/Sept 2010
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n° 26 Nov/Dec 2010