N°317 - janvier - Site des Compagnons du Tour de France.

échos muscadiens
Le staff n’a plus de secret pour Christophe Cretin,
plâtrier à Loulle (39)
À 20 ans, un des meilleurs apprentis
de la région réalise des corniches, plafonds, meubles et autres statues en
staff.
Il est tout jeune et passionné par
une pratique pas franchement connue
dans les contrées rurales.
Christophe Cretin, qui a découvert le
métier de plâtrier plaquiste (et bien
d’autres…) dans l’entreprise du paternel à Loulle, s’est pris
de passion pour le
staff au cours de sa
formation
à
Mouchard. « Le staff
est en fait un mélange
de plâtre et de filasse,
détaille le connaisseur. Au début de la
manipulation, il est
quasiment à l’état
liquide mais il faut le
travailler rapidement
car il prend en un
quart-d’heure ».
Ce
matériau
modulable à souhait
s’applique à toutes
sortes de travaux… et
de créations. « Il est
surtout connu pour les
corniches, les éclairages indirects sous plafond, mais on peut
en faire un tas de choses : des petites et
grandes statues, des meubles, des colonnes… Les possibilités sont infinies d’autant qu’on peut aussi le teinter dans la
masse avec une palette de couleurs très
large qui va du pastel au plus foncé. » Lui
a commencé sa carrière de staffeur avec
une plaque anniversaire pour les 50 ans
de son papa. Et depuis, il « tente des
choses » différentes. Les projets sont
légion : « Dans notre maison que nous
rénovons actuellement, je vais faire un
plafond à vague, une sorte d’océan à l’envers. Histoire de m’exercer et aussi de
montrer au client ce que permet le staff. »
Une autre idée lui a été proposée par la
caserne de Mont-sur-Monnet : réaliser
un casque de pompier géant pour la
caserne.
Un plus spécifique à l’entreprise
Le principe est simple, en tout cas en
théorie : « La première chose à réaliser,
c’est le moule. C’est souvent l’opération la
plus complexe et la plus coûteuse, souligne Christophe Cretin. Il peut être réalisé
en bois, en zinc ou tout autre assemblage
de matériaux. Ensuite, on « traîne » la corniche (par exemple) sur la table où est
posée le moule et on laisse prendre le
tout. »
Il faut trois semaines pour que le
staff soit totalement sec. « Dès septembre, le staff sera le plus de notre entreprise.
Il est surtout utilisé dans les rénovations
de maisons, de châteaux ou belles
demeures. Pour l’instant, ça reste une passion plus qu’un métier, mais si on trouve
un marché conséquent, cette activité se
développera. »
Un meuble TV à partir de quatre
colonnes
En attendant, le jeune homme va
continuer à se perfectionner, à expérimenter de nouvelles formes : « J’ai
prévu de réaliser un meuble TV à partir de
quatre colonnes agrémentées d’étagères
en verre. » Et à faire passer son savoir
aux apprentis attendus dans l’entreprise familiale cette année.
Au grand bonheur du patriarche :
« C’est vraiment un plaisir de voir qu’il y
aura une suite après moi », dit Romain
Cretin, très ému. Pour sa société qui travaille à 90 % avec des particuliers, la
spécialisation de son fils pourrait créer
une nouvelle dynamique.
Une voie déjà toute tracée
Christophe Cretin sait où il va. À 20
ans, il a déjà une solide expérience de
cinq années dans le
métier de plâtrier plaquiste. D’abord aux
cotés de son père (qui
a crée son entreprise
après une longue carrière en tant qu’ouvrier), puis sur les
bancs de l’Institut des
Compagnons
de
Mouchard…
« J’ai
suivi deux CAP de plâtrier et plaquiste à
Mouchard et c’est mon
formateur
Franck
Proust qui m’a fait
découvrir le staff. »
Curieux, le jeune
homme n’a pas hésité
à quitter la maison
familiale pour suivre
son apprentissage
par alternance : après une année à
Loulle, direction Saint-Clar vers
Toulouse pour apprendre à travailler la
brique puis Strasbourg pour parfaire
ses connaissances dans le staff. Son passage dans la ville alsacienne lui permet
de faire « pas mal d’objets différents et
d’apprendre des techniques de travail ».
Dès la rentrée, il retournera sur les
bancs de l’école à Mouchard pour suivre un Brevet professionnel : « Ce sera
surtout pour acquérir des bases solides
en gestion d’entreprise car j’envisage,
quand mon père sera en retraite, de
reprendre la société », dans quelques
années.
Propos recueillis par Jérôme Martinet
échos muscadiens
Fête de la science du Val d’Amour
La 19ème édition de la fête de la
Science s’est déroulée du 21 au 24 octobre 2010 sur l’ensemble du territoire
français. La communauté de communes
du Val d’Amour et l’association Défi Bois
ont décliné le thème de la Biodiversité
sur Mouchard et ses environs en organisant différents types de manifestations
en direction des scolaires et du grand
public.
effets. ATHENAS est le seul centre en
France habilité à accueillir les félidés
(chat forestier, lynx). Une de ses activités
est de recueillir les animaux blessés, en
provenance de la Franche-Comté, de la
Dans ce cadre, les élèves de 1ère
année de l’Institut ont bénéficié (en
exclusivité) d’une intervention spécialement conçue pour eux et dont le
contenu fait partie intégrante des formations de Bac Pro Intervention sur le
patrimoine bâti.
Deux intervenants de l’association
ATHENAS, Cathy Poimbœuf et Gilles
Moyne, ont rencontré les élèves par
petits groupes sur 2 jours afin de les
sensibiliser à la prise en compte de la
biodiversité dans les travaux de
construction ou de réfection, dans le
cadre professionnel et dans le cadre
privé.
ATHENAS est un des 41 centres de
sauvegarde de la faune sauvage répartis sur le territoire français avec les
objectifs de cerner et d’étudier les causes de destruction de la faune et de ses
milieux et de tenter d’en réduire les
tion, pour chaque élément de bâti, des
espèces concernées avec les mesures à
prendre pour limiter les destructions.
Un échange-débat a clôturé la séance.
Les élèves se sont montrés dans
l’ensemble très intéressés et ont fait des
remarques et des propositions tout à
fait pertinentes. La plupart ont été étonnés par le nombre d’espèces protégées
qu’on peut détruire sans le vouloir au
cours d’une réfection de bâtiment,
oiseaux mais également hérissons, salamandres, lézards, etc. L’espèce qui les a
le plus intrigués est la Pipistrelle, petite
chauve-souris d’environ 4 grammes,
capable d’ingurgiter 2 g d’insectes en
une nuit. Quel anti-moustique ! Mais le
plus étonnant a été d’apprendre que
depuis l’arrêté du 29 octobre 2009, l’enlèvement ou la destruction des nids est
un délit puni par la loi.
Côte-d’Or, de la Saône-et-Loire et d’une
partie de l’Ain, de les soigner puis de les
relâcher dans la nature.
Les résultats de cette intervention
sont très positifs : les élèves ont entrevu
les risques encourus par l’Homme à
rompre l’équilibre naturel de la faune et
de la flore. Ils connaissent désormais
quelques pratiques simples et de bon
sens à appliquer pour préserver la biodiversité dans le cadre de leur métier
comme dans leur vie personnelle.
L’intervention s’est articulée autour
de la réglementation puis de la descrip-
L’expérience est donc à renouveler
l’année prochaine.