90.2 ko - La France au Portugal

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Ambassade de France au Portugal – Service de presse
15 au 21 novembre 2012
PRESSE ECRITE PORTUGAISE
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive, mais une sélection ponctuelle, sous forme
de résumés synthétiques, de deux ou trois sujets de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle)
développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise, et non traités par l’ambassade par ailleurs
I – Tensions luso-angolaises : La justice portugaise demande de l’aide aux autorités angolaises ;
Portas défend les relations bilatérales (Expresso, 17 novembre) ; Si de l’argent public angolais
circule dans des affaires privées au Portugal, une enquête doit être menée (Público, 18
novembre) ; Le Jornal de Angola critique les élites portugaises (Diário de Notícias, 19
novembre) ; Le Jornal de Angola affirme être un ‘espace de liberté’ (Público, 19 novembre) ;
Luís Fazenda insiste sur la nécessité de savoir qui contrôle les médias au Portugal (Público, 20
novembre)
L’Expresso du 17 novembre révèle que le Portugal a demandé aux autorités angolaises leur
collaboration dans le cadre d’une enquête pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux. Celle-ci
vise trois personnalités angolaises proches du Président Eduardo dos Santos, à savoir le viceprésident angolais Manuel Vicente, le ministre d’Etat Hélder Dias Vieira ‘Kopelipa’, et le général
Leopoldino Nascimento. La demande officielle du Département central d’investigation et d’action
pénale (DCIAP) portugais, envoyée en octobre dernier, a provoqué une forte irritation à Luanda, qui
l’aurait exprimée au gouvernement portugais.
L’affaire a débuté en janvier 2012, avec les accusations d’Adriano Parreira, universitaire angolais et
ancien ambassadeur condamné par le tribunal suprême d’Angola à 4 ans de prison, qui accuse plus
de vingt hommes politiques angolais de détournements de fonds angolais, ainsi que de Rafael
Marques, journaliste angolais qui s’insurge de longue date contre les gouvernements de son pays.
Le ministre des Affaires étrangères portugais Paulo Portas tente prudemment de ménager les
relations bilatérales, dont il a précisé quelles avaient atteint un ‘niveau d’excellence’ qu’il était
nécessaire de préserver, et qui demeuraient une ‘priorité (…) de la politique étrangère portugaise’.
Le Público du 18 novembre accorde une interview de trois pages à Rafael Marques. Dans une
publication de novembre 2011 au Portugal, Rafael Marques avait dénoncé plusieurs généraux
angolais pour des crimes liés à la production de diamants, ce qui lui avait valu, de leur part, le dépôt
d’une plainte pour diffamation auprès de la justice portugaise. M Marques, qui vit entre les deux
pays, considère les relations bilatérales biaisées ; il dénonce une stabilité angolaise fondée sur la
corruption, et des investissements angolais purement politiques dans les médias et le secteur bancaire
portugais.
Le DN du 19 novembre fait état d’articles polémiques récemment publiés par le Jornal de Angola sur
les relations luso-portugaises. Suite à un premier éditorial spécifiant, le 12 novembre, que l’ouverture
d’une enquête criminelle autour de l’implication de hauts responsables angolais portait préjudice aux
relations bilatérales, le directeur du journal angolais José Ribeiro a affirmé que les élites portugaises
avaient une perception décalée de la ‘nouvelle réalité’ angolaise. Le Jornal de Angola critique aussi
la liberté de la presse portugaise (Público, 19 novembre).
Au Portugal, l’affaire relance la question d’un projet de loi du Parti socialiste sur la transparence de
la propriété des médias. Selon le social-démocrate Pacheco Pereira, la liberté de la presse portugaise
est affectée par ‘la manière dont les intérêts angolais (viennent) dominer et contrôler l’information’.
Luís Fazenda, du Bloc de gauche, commente que ‘l’intérêt des capitaux angolais dans beaucoup de
médias portugais n’est pas rassurant quant à la liberté de la presse’. Le groupe Controlinveste (Diário
de Notícias, Jornal de Notícias, TSF) est notamment en cours de vente à un groupe angolais non
identifié (Público, 20 novembre).
II – Les suites des violences du 14 novembre : La charge policière a-t-elle été ‘proportionnelle’
ou y a-t-il eu des abus et des illégalités ? (Público, 16 novembre) ; La PSP possède une liste de 30
radicaux à ‘chasser’ dans les prochains jours ; Un syndicaliste et deux ‘professionnels du
désordre’ dans le groupe des neuf détenus ; La CGTP refuse d’abandonner le Parlement
comme scène des manifestations ; La PSP demande que les pavés soient retirés (Público, 16
novembre) ; La PSP surveille les activistes avec des casiers et liés à des clubs de supporters de
football ; La contestation et la tentation sécuritaire (Público, 17 novembre) ; Le ministère public
utilisera des images des jets de pierre comme preuves (Diário de Notícias, 17 novembre) ; Le
cocktail-molotov fait avancer fait avancer la PSP ; La CGTP tente d’éviter les amalgames
(Expresso, 17 novembre)
Suite aux violences du 14 novembre qui ont provoqué 48 blessés (dont 23 policiers), après la
dégénération de la manifestation organisée devant le Parlement par la centrale syndicale CGTP, 21
personnes ont été détenues par les forces de police (PSP) pour être identifiées. Neuf d’entre elles ont
été inculpées, avec des profils professionnels variés - étudiants, artiste, informaticien, chômeurs,
retraités -, dont un Italien. Les responsables de la PSP ont assuré que leur réponse avait été
‘proportionnelle’. Le Premier ministre a souligné, de son côté, la nécessité de ‘dissuader de futurs
abus’ (Público, 16 novembre).
Dans les prochains jours, la police devrait identifier près de 30 suspects supplémentaires, sur la base
de preuves, notamment sur images, en cours d’analyse. Il s’agit selon elle d’individus liés à des
groupes radicaux marginaux d’idéologie anarco-altermondialiste. Face à ces évènements, diverses
personnalités du monde politique et social commentent que le niveau de contestation croît, mais que
ces violences inhabituelles sont le fait de groupes provocateurs minoritaires ; ceux-ci ont toutefois
brouillé l’action de la CGTP. Cette dernière entend maintenir la place du Parlement comme lieu de sa
prochaine manifestation le 27 novembre, tandis que la PSP va demander à la mairie de Lisbonne de
retirer les pavés à cet endroit (Diário de Notícias, 16 novembre).
Le Público du 17 novembre rapporte que les jeunes incriminés ont des casiers judiciaires pour vols et
trafic de drogue. Depuis le 24 novembre 2011, la PSP a détenu au moins 35 personnes dans le cadre
de protestations. L’éditorial du quotidien souligne que la violence n’a pas contaminé le pays,
regrettant que le ministère de l’Administration interne, le seul à avoir vu sont budget augmenter, cède
à la ‘tentation sécuritaire’. Le Diário de Notícias du 17 novembre précise que le Département
d’investigation et d’action pénale (DCIAP) procède aux enquêtes autour des neuf accusés.
L’Expresso du même jour revient, de son côté, sur la charge policière déclenchée après premier jet de
cocktail-molotov, précisant que la police était préparée pour faire face à ceux que le ministre de
l’administration interne Miguel Macedo a nommé des ‘professionnels du désordre’, dont une partie
était déjà répertoriée depuis le somme de l’OTAN en 2010. Au total, 12 groupes auraient été
impliqués, allant de jeunes marginaux à des supporters de football, des anarchistes, mais aussi des
dockers. Aucun groupe international ni d’extrême droite n’a été identifié. Malgré les protestations de
certains avocats, M. Macedo a précisé qu’aucune enquête ne serait ouverte autour des actions des
forces de police, dont il a fait l’éloge.
Un article d’opinion du Público du 18 novembre affirme que les violences du 14 novembre ne
marquent pas un quelconque tournant pour le pays. Elles ne sont pas représentatives des Portugais,
mais bien de l’irritation et du désespoir ambiants.
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