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Ambassade de France au Portugal – Service de presse
24 au 30 janvier 2013
PRESSE ECRITE PORTUGAISE
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive, mais une sélection ponctuelle, sous forme
de résumés synthétiques, de deux ou trois sujets de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle)
développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise, et non traités par l’ambassade par ailleurs
I – La dette de Madère : Un archipel submergé par la crise ; Le ministère des Finances échoue sur
l’évaluation du programme de Madère ; Les points cardinaux de l’ajustement ; L’enquête sur la
dissimulation de dettes est au point mort depuis septembre (Público, 27 janvier) ; Le Jornal da
Madeira coûte dix mille euros par jour (Diário de Notícias, 29 janvier)
Le Público du 27 janvier dédie plusieurs pages à Madère, dont l’Inspection générale des finances avait
évalué la dette globale à 6,32 milliards d’euros avant que ne soit découverte une dette supplémentaire
d’un peu plus d’un milliard d’euros à l’été 2011. Le 27 février 2012, le Président du gouvernement
régional, Alberto João Jardim, s’était engagé auprès du gouvernement portugais à mettre en œuvre un
programme d’ajustement contre un prêt de 1,5 milliard d’euros. Des 990 millions qui devaient être versés
la première année, seuls 650 millions l’ont été ; par ailleurs, un prêt de 1,1 milliards d’euros prévu dans
le cadre du budget rectificatif de 2012 n’a pas été débloqué. Le Público fait état des manquements de
l’archipel dans l’accomplissement de son mémorandum. Le rapport dévaluation du gouvernement
portugais pour le premier trimestre 2012 évoquait déjà des « risques significatifs », tandis que la
Commission européenne, dans le cinquième rapport d’évaluation du programme d’aide de la troïka au
Portugal, alertait sur le non-accomplissement du programme par Madère et confirmait que le
gouvernement du Portugal avait conséquemment suspendu ses transferts. Le journal cite le secrétaire
d’Etat régional du Plan et des Finances, M. Ventura Garcês, qui assurait que l’objectif du déficit serait
atteint en 2012 en dépit des difficultés, alors que le rapport d’exécution budgétaire relatif au mois de
décembre annonce le contraire. Face à cette situation, le parti socialiste des Açores demande au
gouvernement portugais plus de temps et moins d’intérêts, de même que le CDS-PP régional, qui
souhaite renégocier le programme d’ajustement. Le Público évoque aussi un échec du ministère des
Finances du Portugal dans l’évaluation du programme de Madère, affirmant qu’il n’aurait réalisé aucun
autre rapport que celui du premier trimestre 2012, divulgué le 11 mai 2012.
Selon un autre article du Público, les délais normaux de l’enquête autour de la révélation de la dette
cachée de Madère, d’abord niée puis défendue par M. Jardim, ont été dépassés. Un encadré résume la
situation de l’archipel de la façon suivante : en 2012, les impôts ont augmenté de 25%, et les recettes
fiscales diminué de 8,5% ; la dépense a augmenté de 21% au lieu de baisser de 32% comme le
gouvernement régional s’y était engagé ; le taux de chômage a atteint 24,9% ; les privatisations et les
coupes dans les partenariats publics-privés ont pris du retard. Un reportage du même quotidien
mentionne les difficultés de la population, précisant qu’en novembre dernier, 23 000 personnes étaient
inscrites à l’Institut pour l’emploi, 1889 famille bénéficiaient du rendement d’insertion sociale, et 1099
souscrivaient au Plan d’urgence alimentaire coordonné par la Sécurité sociale.
Le DN, de son côté, précise que malgré la situation économique et financière de Madère, M. Jardim a
maintenu sa subvention au quotidien Jornal da Madeira, gratuit et en faillite. Celle-ci s’élevait à 3
millions d’euros en 2011 et devrait atteindre 5 millions en 2013. Ses articles d’opinion sont
exclusivement rédigés par des membres du PSD et M. Jardim lui-même. Les dépenses du journal, en
augmentation, incluraient des frais juridiques liés à des plaintes, notamment émises par la Commission
nationale des élections lors de la dernière campagne électorale.
II – Promotion du tourisme résidentiel au Portugal : Le Portugal vend ses lieux de villégiature en
Russie, en Suède et en France (Diário de Notícias, 29 janvier) ; Trois ministres, une secrétaire
d’Etat, des impôts attractifs et 828 millions d’euros sur la table pour promouvoir la vente
immobilière aux retraités et aux riches de l’étranger (i, 29 janvier)
Le DN rapporte le lancement du plan d’action Living in Portugal, visant la promotion du tourisme
résidentiel, par l’entité publique Turismo de Portugal. Ce plan se prolongera jusqu’en 2014 avec un
budget de 828 millions d’euros [ndr : le gouvernement a publié un communiqué ce même jour].
Le but est d’«écouler» de 6000 à 10 000 résidences de loisirs, à travers un roadshow dans les pays
d’Europe traditionnellement intéressés par ces produits (Royaume Uni, Allemagne, France, Suède
Hollande). L’opération pourrait se poursuivre au Brésil, en Chine ou au Moyen Orient. Le ministre de
l’Economie Alvaro Santos Pereira explique le potentiel économique d’un tel pari ; générateur de 9%
de la richesse du PIB et de 8% de l’emploi, le secteur du tourisme résidentiel n’est « pas traité comme
il le devrait », d’autant qu’il a des répercussions sur des secteurs en difficulté comme la construction
et l’immobilier. M. Santo Pereira affirme que le Portugal ne détient que 4% de ce secteur florissant
dans les pays méditerranéens. Le gouvernement, pour stimuler les ventes, mise sur des mesures
incitatives juridiques et fiscales (attribution de visas de résidence aux étrangers achetant une maison à
plus de 500 000 euros, absence d’impôts de succession, régime fiscal attractif…). Ce programme
bénéficiera d’un portail internet dédié.
III – Réforme du secteur de la santé et propositions du FMI : L’augmentation des tickets
modérateurs jusqu’au tiers de la dépense réelle, pas avant l’an prochain (Diário de notícias, 10
janvier)
Le rapport du FMI [ndr : avis techniques sur les réformes structurelles de l’Etat, diffusé le 9
janvier] a fait l’objet de nombreux commentaires dans la presse tout au long du mois de janvier. Le
DN, parmi d’autres grands quotidiens, a notamment fait un point sur les propositions dans le secteur
de la santé. Selon la journaliste Fernanda Cancio, le FMI entend « réduire encore plus » ces dépenses.
Le gouvernement, selon lui, devrait aller plus loin sur les tickets modérateurs, car une redistribution
des coûts du Service National de Santé contribuerait à diminuer les excès de consommation. Il devrait
ainsi faire payer jusqu'au tiers des coûts réels certaines consultations, soit par exemple jusqu'à 50
euros pour les urgences (valeur réelle =147 euros), et jusqu’à 8 euros pour les consultations médicales
sans présence de médecin. D’autres propositions visent la réduction du paiement des heures
supplémentaires et des urgences superflues – ces dernières étant estimées à 25% -, ainsi que
l’extension des fonctions dévolues aux infirmiers. Le ministre de la Santé a affirmé qu'il ne
commenterait pas ce document de travail à ce stade. Il a en revanche garanti que l’augmentation des
tickets ne serait pas mise en place cette année, pour laquelle le budget de la santé, déjà ambitieux,
conserve la base les taux de remboursements actuels en prenant en compte l’inflation. Mais rien n'est
encore décidé pour 2014. La suggestion faite au gouvernement de déterminer les soins réellement
essentiels pourrait aussi inquiéter les professionnels – travail qui, selon une source du ministère de la
Santé, devra de toute façon être fait pour respecter la directive européenne sur les soins
transfrontaliers.
Les tickets modérateurs ont déjà beaucoup augmenté, plus du double dans certains cas par rapport à
l’année 2011, même s’ils sont encore loin d’atteindre le tiers des coûts (limite fixée par un document
du Tribunal constitutionnel). Le nombre de consultations aux urgences est déjà en diminution, de
même que le transfert de soins vers les centres de santé. Concernant les heures supplémentaires, les
médecins du secteur public ont un traitement plus favorable que le reste de l'administration.
Cependant, le nouvel accord avec les professionnels, qui prolonge les horaires hebdomadaires de 35 à
40 heures, va réduire le volume d’heures supplémentaires au fur et à mesure de son élargissement aux
médecins. Dans le cas des infirmiers, une augmentation des attributions est déjà à l'étude, notamment
avec la création des infirmiers de famille.
Le secteur médical a réagi de façon très négative. Le bâtonnier de l'Ordre des médecins, José Manuel
Silva considère la suppression de services au sein du SNS comme « inenvisageable ». « On peut
couper dans les dépenses, pas dans les soins. Le FMI voit les chiffres et non les personnes», regrette til. Selon lui, le système national de santé devrait plutôt «étendre ses remboursements, notamment en
médecine dentaire et digestive». Il affiche la même position s’agissant des tickets dont il estime qu’ils
ne peuvent plus être augmentés, soulignant que certains se privent déjà de consultations. Il précise
que selon l’UE, continuer sur cette voie risque même d’entraîner une croissance des dépenses de
santé. Miguel Oliveira da Silva, président du Conseil national d'éthique pour les sciences de la vie,
estime qu'il n'y a pas de soins non essentiels. Mais il condamne les doublons en termes d’examens,
consultations et analyses, qui pourraient être réduits par l’informatisation des données, et considère
que des réductions de dépenses sont envisageables dans le domaine de la chirurgie esthétique. Ces
deux médecins approuveraient l’augmentation des coûts pour les femmes répétant un acte
d’interruption volontaire de grossesse.
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