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13 au 19 septembre 2012
PRESSE ECRITE PORTUGAISE
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive, mais une sélection ponctuelle, sous forme
de résumés synthétiques, de deux ou trois sujets majeurs de l’actualité (politique, économique, sociale ou
culturelle) développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise, et non traités par l’ambassade par
ailleurs.
I – Inégalités : Le Portugal est l’un des trois pays de l’UE avec le plus d’inégalités sociales
(Diário de Notícias, 13 septembre) ; Le Portugal est l’un des trois pays les plus inégalitaires de
l’UE (Público, 14 septembre)
Une étude réalisée par le cabinet Accenture, présentée à l’occasion des rencontres organisées par la
Fondation Francisco Manuel dos Santos les 14 et 15 septembre à Belem, constate que le Portugal
arrive troisième après la Lettonie et la Lituanie au classement des pays les plus inégaux.
Les 20% de Portugais les plus riches ont un revenu six fois supérieur aux 20% les plus pauvres,
même si les écarts se sont légèrement réduits par rapport à la décennie 1995 – 2005. Selon le
coefficient de Gini (ndr : mesure du degré d'inégalité de la distribution des revenus dans une société
donnée, 0% signifiant l'égalité parfaite des revenus, 100% l'inégalité totale), les écarts entre riches et
pauvres s’évaluent à 33,7% au Portugal, contre une moyenne européenne de 30,5%. La pauvreté
touche 17,9% des Portugais après prise en compte des aides sociales, sans lesquelles elle atteindrait
43,4%.
Des inégalités notoires entre les zones urbaines et les zones rurales sont rapportées, sachant que le
Grand Lisbonne et le Grand Porto, qui ne représentent que 2,4% du territoire national, concentrent
31,5% de la population. La densité est de moins de 7 hab/km2 à Alcoutim, Mértola, Idanha-a-Nova,
et supérieure à 5000 hab/km2 dans les deux plus grandes villes du pays. Dans le secteur de la santé,
l’on recense 1 médecin pour 145 personnes dans le Grand Porto, contre 1 pour 757 dans l’Alentejo
littoral. Les personnes âgées sont inégalement réparties (179 pour 100 jeunes dans l’Alentejo, 118
pour 100 jeunes dans la région de Lisbonne). La répartition des 558 écrans de cinéma, que se
partagent, seules, 110 des 308 municipalités du Portugal, est également cité comme indicateur. Le
dépeuplement des zones rurales a contribué à la réduction du nombre d’exploitations agricoles,
passées de 785 000 à 1979 à 305 000 en 2009, et l’abandon des campagnes y a notamment augmenté
les risques d’incendies de forêts (2349 en 1980 pour 22 026 en 2010).
II – Economie souterraine : L’économie parallèle a dépassé 25% en 2011 (Público, 14
septembre) ; L’ Observatoire (de l’économie et de la gestion de la fraude) accuse le monde de la
finance de dévier un quart de la richesse (Jornal de Negócios, 14 septembre) ; L’économie
parallèle vaut déjà cinq fois le déficit budgétaire (Diário Económico, 14 septembre) ; Une
économie parallèle aux dimensions du Mont Everest (Expresso, 15 septembre)
L’Observatoire de l’économie et de la gestion de la fraude (OBEGEF) de la Faculté d’économie de
Porto décrit une économie souterraine portugaise en hausse. Les statistiques des années 2010 et 2011
atteignaient respectivement 24,8% et 25,4% du PIB ; celles de 2012 devraient enregistrer, selon
Oscar Afonso, vice-président de l’OBEGEF, une nouvelle augmentation, suivant la même tendance
que le chômage et la charge fiscale, et en l’absence de mesures supplémentaires contre la fraude et
l’évasion fiscale. Un calcul appliquant une taxe de 20% aux montants de l’économie souterraine
révèle qu’en son absence, le budget portugais serait à l’équilibre, voire légèrement excédentaire à
hauteur de 0,7%.
Avec un indice aligné sur celui de la moyenne des pays de l’OCDE, qui est de 16,4%, le budget du
Portugal bénéficierait de 4,1 milliard d’euros supplémentaires, ce qui ramènerait son déficit à 2,2%
(Público). En termes sectoriels, les services sont les plus affectés (17,76% du PIB), suivis de
l’industrie (5,93%) puis de l’agriculture (0,69%) (DE).
Selon l’Expresso, 43,4 milliards d’euros échappent annuellement au contrôle fiscal, montant qui
représente, sous la forme de billets de 100 euros superposés, une hauteur de 8,5 km. L’hebdomadaire
précise que d’après l’étude de l’OBEGEF en 2011, l’économie souterraine portugaise a presque triplé
depuis 1970, date à laquelle elle représentait 9,4% du PIB. Pour M. Afonso, « la rupture de la
relation de confiance entre la population et l’Etat » est un facteur déterminant.
L’OBEGEF précise que les fuites ne sont pas tant le fait des petits commerces, « cobayes » de la
facture obligatoire dès 2013, que de grandes entreprises qui abusent de schémas à la frontière de la
légalité (opérations frauduleuses, blanchiment de capitaux, accès à des informations privilégiées,
commissions…). Pour Carlos Pimenta, président de l’observatoire, « l’inversion de ce phénomène se
gère à partir du haut, et non du bas au niveau des cafés et des taxis ». Il cite l’exemple du récent
« pardon fiscal », concédé à « ceux qui ont fui avec des millions » via une taxe de 7,5%, processus
qu’il qualifie de « blanchiment d’argent supervisé par l’Etat » (JN) ; les solutions passeraient
notamment pas la mise en œuvre de « mesures de criminalisation de l’enrichissement illicite, le
combat à la manipulation comptable, une meilleure surveillance des entreprises fantômes » (DE).
III – Violence domestique : 32 femmes sont mortes cette année, victimes de violence domestique
(Público, 17 septembre) ; Un cas supplémentaire de femme victime de son ex-mari, atteinte par
arme à feu (Diário de Notícias, 18 septembre)
Selon l’Observatoire des Femmes Assassinées de l’UMAR (Union des femmes Alternative et
Réponse), l’année en cours compte déjà 5 victimes de plus que 2011, qui en recensait 27. L’année
2010 en totalisait 43 ; l’année 2009, 29 ; l’année 2008, 46 ; et l’année 2007, 22. Les homicides sont
de plus en plus violents, malgré des campagnes de sensibilisation et une législation renforcées. Les
mois les plus critiques sont août et septembre, durant lesquels les couples passent le plus de temps
conjointement.
La crise compte parmi les facteurs expliquant partiellement ce phénomène complexe, transverse à
différentes réalités et cultures. Elisabete Brasil, directrice exécutive du secteur de la violence
conjugale de l’UMAR, précise qu’il n’existe pas de relation directe avec les difficultés économiques
et sociales, mais que celles-ci contribuent à l’atteinte à la dignité des femmes. La sociologue Elza
Pais, chercheuse à l’Universidade Nova de Lisbonne et présidente de la sous-commission de l’égalité
à l’Assemblée de la République, admet de même que la crise peut accélérer certains processus
familiaux, dans un sens ou dans l’autre au demeurant. Ce possible lien transparaît également dans des
profils criminels établis par la police judiciaire.
Dália Costa, professeur à l’Institut de Sciences sociales et politiques (ISCSP) à Lisbonne, préconise
de renforcer l’application du cadre légal pour dépasser l’idée d’impunité qui subsiste chez les
agresseurs, et de valoriser les interventions des partenaires qui permettent de travailler en réseau
autour de ce grave problème.
Le contenu du Focus presse n’engage pas la responsabilité de l’ambassade.
Pour toute utilisation du texte, même partielle, merci de vous adresser au service de presse.

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