groupes québécois féminins
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groupes québécois féminins
Les Beatlettes LES GROUPES QUÉBÉCOIS FÉMININS (1) L’arrivée des Beatles en Amérique, début 1964, fait naître une quantité de vocations chez les jeunes Québécois épris de ce nouveau style. Quelques mois auparavant, le 25 novembre 1963, Capitol édite leur premier album, « Beatlemania ! ». Les premiers groupes à profiter de la manne sont les Baronets et les Classels... tous masculins. Mais, dans la foulée, on voit apparaître des formations féminines. Dans un premier temps il y a les ensembles vocaux de Québécoises qui éprouvent le désir de suivre les traces des girl groups américains. Puis, moins nombreuses, des filles musicienneschanteuses, soit les girls with guitars. Pour ce sixième volet de la saga des groupes québécois des années 60, Léo Roy retrace l’épopée méconnue de ces combos féminins de la Belle Province. BEATLETTES Les Beatlettes sont la première formation québécoise entièrement féminine. Leur nom ne laisse aucun doute sur l’identité de leur groupe préféré ! La beatlemania donne naissance à une multitude d’ensembles à travers le monde et le Québec n’échappe pas à ce tsunami britannique. Aux USA opèrent les Beattle-ettes (un simple en 1964 sur Jubilee), sans oublier les Female Beatles (aucun disque répertorié) qui parcourent les cabarets du Québec en 1965/66. Les Beatlettes canadiennes, originaires de Montréal, se forment en février 1964 autour de Denise Payette (chant), Claudette Faubert (guitare solo), Claire Fugère (guitare), Hélène Duguay (basse) et Mimi Jourdan (batterie). En tant que fans des Beatles, elles prennent tout simplement ce nom de Beatlettes. Leur répertoire comprend, en plus des Beatles, des titres du Dave Clark Five, des Beach Boys, de Dusty Springfield et Brenda Lee. Elles deviennent professionnelles et débutent au Café de l’Est, de Montréal, le 17 août devant une salle comble, suite à la promotion soigneusement préparée dans les semaines précédentes. Dominique Mandanice, propriétaire du Café de l’Est, s’occupe de la gérance des Beatlettes. L’hebo Photo Vedettes leur consacre leur première page le 5 septembre 1964 : Les Beatlettes font fureur. Un premier passage à la télé montréalaise CFTM (Canal 10) leur attire une critique sévère, la nervosité ayant nui à leur prestation. Elles intègrent le circuit des cabarets de la province. Québec (Le Baril d’Huître), Lachine, Sherbrooke, Shawinigan, Matane les accueillent à leur tour. Le 29 octobre elles partagent la scène du Forum de Montréal avec le Dave Clark Five, Pierre Lalonde, les Esquires, 4 Frenchmen, Bobsmiths et Mickey Day. La revue DisqueTon de décembre leur consacre aussi sa couverture : Le groupe féminin le plus controversé de l’heure. Les filles enregistrent « Ton Amour A Changé Ma Vie » qui figure sur une compilation multi-artistes de succès du moment. Co-écrit par Ben Kaye, « Ton Amour A Changé Ma Vie » par les Classels culmine en N°1 du palmarès québécois à l’automne 1964 et demeure l’un des classiques de l’époque. Les Beatlettes convainquent Les Beatlettes avec le Dave Clark Five en octobre 1964. 56 le gérant des Classels, Ben Kaye, de leur écrire des chansons car elles doivent entrer en studio chez StéréoSound, pour un premier 45 tours, publié par Jeunesse Franco en janvier 1965. Avec l’aide de Hal Stanley et Lucien Brien, Ben Kaye signe les deux titres et produit le disque avec Denis Pantis. « Ce N’Est Plus Un Rêve », la face A, est de la même veine que le second tube des Classels, « Ton Amour A Changé Ma Vie », alors que le verso, « Reste Encore », se compare à bien des tentatives dans le style liverpoolien. Le groupe entreprend une tournée en Ontario, avec des arrêts au fameux Coq d’Or (propriété du rocker Ronnie Hawkins) et à l’Embassy Room de Toronto. A leur retour, elles assurent la promotion de leur 45 tours à l’émission Jeunesse D’Aujourd’hui, plaque tournante de l’industrie du disque québécois. Au début du printemps, elles jouent de nouveau sur scène au Québec et en Ontario. Mais, alors que le groupe se rend à London (Ontario) pour remplir un contrat, l’une des deux voitures a un grave accident. Les deux passagères, Claudette Faubert et Mimi Jourdan, perdent la vie instantanément. C’est la fin des Beatlettes. Quelques mois plus tard, Claire Fugère, avec quatre nouvelles musiciennes, fonde les Guerrières qui sortent un 45 tours début 1966. L’aventure est de courte durée car, suite à un engagement au Café de l’Est, Dominique Mandanice fait part à Claire Fugère de son désir de relancer les Beatlettes. Elle accepte le défi et forme une nouvelle mouture avec Solange Dessailly (orgue), Thérèse Jolibois (batterie), toutes deux ex-Guerrières, plus Jackie Généreux (basse) et Peggy Johnson (chant). Elles partent en tournée en Ontario et font leur retour au Café de l’Est, leur endroit de prédilection. Puis Jackie Généreux et Peggy Johnson sont remplacées par Diane Gouin (basse) et Ginette Desjardins (chant). Le groupe signe un contrat avec la maison Première qui publie un ultime 45 tours début 1968, produit par Jean Beaulne, des Baronets, et Bob Lawrence. En face A figure « C’Est Grâce A Toi », d’après « You Can’t Hurry Love » des Supremes, étrenné en France par les Surfs, et au verso la ballade «Une Fille Sans Un Garçon», reprise inversée de « A Boy Without A Girl » de Frankie Avalon. Mais la réussite n’est pas au rendez-vous pour la rentrée des Beatlettes. Thérèse Jolibois s’en va et la batterie est reprise par Louise St-Jacques pour une dernière tournée avant la dissolution finale. Denise Payette a commis de son côté un simple sous son nom, en 1966, suite à son départ des Beatlettes. 1965 - Ce N’Est Plus Qu’Un Rêve/ Reste Encore. Jeunesse Franco JF 4024 1968 - C’Est Grâce A Toi/ Une Fille Sans Un Garçon. Première PR 903 1966 - Denise Payette : Ne Brise Pas Mon Cœur/ Notre Chanson D’Amour. Citation 9005