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A la une Avis croisés “Paris reste-t-il un passage obligé ?” Gaëtan de Sainte-Marie, Philippe Bouquet, Pdg de PME Centrale, centrale d’achats de 2 000 PME indépendantes en France et président du CJD Lyon président d’Atos Racks, administrateur du comité Richelieu “Difficile commercialement, possible industriellement” “Le contournement reste tout à fait possible” “Pour être fort il faut être gros”, ce credo est inscrit dans nos gènes en France, d’où l’attraction vers Paris. Mais le contournement reste tout à fait possible. Il s’agit d’une question de puissance financière, d’investissement, de capacité à recruter des talents,de tissu industriel plus ou moins large, de rela- pour élaborer des projets collectifs. Ils ont posé les jalons des pôles de compétitivité performants qui y existent aujourd’hui.Un creuset collectif est essentiel à l’émergence de places alternatives à Paris. Au CJD nous travaillons beaucoup sur la performance globale de l’entreprise, à savoir “Un creuset collectif est essentiel à l’émergence de places alternatives à Paris” tions avec les Ecoles et universités. Nous sommes assez gâtés à Lyon de ce point de vue. Mais l’élément crucial reste l’état d’esprit de tous les acteurs d’un territoire. Dans “Grand Lyon l’esprit d’entreprise”, des acteurs comme la CCI, le Medef, la CGPME, la chambre des métiers, les élus, les universités se sont mis autour d’une table la performance économique, sociale, environnementale et sociétale : les liens entre l’entreprise et le territoire doivent se développer. Avec le “GPS CJD”,nous permettons aux dirigeants de se benchmarker sur ces points essentiels. Ces pratiques se développent plus facilement dans les PME que dans les grands groupes à cause d’une “L’élément crucial reste l’état d’esprit de tous les acteurs d’un territoire” certaine proximité. Le dirigeant connaît le maire, le député, l’ancrage dans le territoire est plus fort. Bruno Retailleau, président du Conseil général de Vendée, auteur d’un rapport sur les ETI “La mondialisation permet de contourner la capitale” Le développement des ETI passe par l’extérieur de la France. Elles représentent déjà un tiers de ses exportations. Elles sont plus agiles que les grands groupes et atteignent tout juste la taille critique pour une représentation à l’international. Il leur est aujourd’hui possible d’aller pro- terre d’ETI avec Sodebo, Fleury Michon... est à ce titre un département où le nombre d’entreprises par habitant est le plus élevé, où le sentiment d’appartenance au lieu est très fort. On y constate une plus grande solidarité des chefs d’entreprise, ce qui est déterminant. “Le développement des ETI passe par l’extérieur de la France, à condition de s’appuyer sur un territoire” fiter de cette croissance extérieure sans passer par Paris, en s’appuyant sur le dynamisme et l’écosystème de son territoire d’origine. A l’heure de la mondialisation l’entreprise isolée est en danger, elle doit appartenir à un pôle, un cluster, une grappe, un territoire. La Vendée, qui est une 4 Comme l’explique Laurent Davezies, professeur de développement territorial à l’université Paris-Valde-Marne dans La République et ses territoires, les territoires évoluent beaucoup sous l’influence de la mondialisation. Or je pense que les régions qui réussissent en Europe, La société, devenue une ETI au CA de 41 millions d’euros, dispose d’un site industriel principal en Normandie et secondaire à Nice, ainsi que d’une implantation commerciale à Paris ; celle-ci pour être plus proche de nos clients grands comptes comme Thales. De même, la société est sous LBO et les investisseurs sont à Paris. Mais l’éloignement reste possible, nous ne nous rencontrons pas tous les jours. J’habite moi-même à Versailles et passe mon temps entre les sites. Il est cependant tout à fait possible de se développer en région industriellement parlant, sous certaines conditions essentielles. A commencer par les voies d’accès (routières, ferroviaires ou portuaires), car la marchandise entre et sort tous les jours à l’usine. Notre site dans le Sud est d’ailleurs très excentré par rapport à Nice. L’autre élément déterminant reste la capacité à attirer les cadres. Nos salariés habitent dans les trois vallées autour de Lisieux, à l’exception de quelques “Il ne nous dérange absolument pas, bien au contraire, qu’un de nos concurrents soit installé à moins de trois kilomètres de notre site.” crucial, et il est souvent pertinent de rechercher le pôle de recherche correspondant à l’activité développée pour contourner Paris. De cet écosystème naissent des échanges, des recherches communes, des re- “Si nous sommes seuls, les autorités locales vont favoriser d’autres activités” “A l’heure de la mondialisation l’entreprise isolée est en danger, elle doit appartenir à un pôle, un cluster, une grappe, un territoire.” “Parisiens” comme mon directeur commercial ou moi. La proximité avec une ville universitaire et avec le bord de mer ont pesé dans la balance et nous ont permis d’être attractifs. Enfin, last but not least, l’implantation en région n’est possible qu’à la condition d’un tissu industriel. Le réseau d’entreprises est lations business et en fin de compte du dynamisme. Mais il permet aussi d’attirer l’attention : si nous sommes seuls, les autorités locales vont favoriser d’autres activités. Il ne nous dérange absolument pas, bien au contraire, qu’un de nos concurrents soit installé à moins de trois kilomètres de notre site. comme la Galice, la Haute-Autriche ou le Bade-Württemberg, sont celles qui ont une forte identité, qu’elles n’ont pas dissoute dans le grand bain de la mondialisation. Le nouvel Economiste - n°1563 - Du 21 au 27 avril 2011 - Hebdomadaire A la une près de Lisieux. L’Etat ne doit donc pas “faire l’industrie”, mais diminuer les coûts de transfert. Il lui incombe de créer un environnement favorable. “Son défaut reste sa volonté de lecture homogène du territoire. Il faut accepter les différences, certains pôles de compétitivité sont de taille mondiale quand d’autres ne le sont pas, des régions sont plus riches que d’autres”, soutient Pascal Allizard, président du Conseil national des économies régionales (Cner) et de l’agence de développement Calvados Stratégie. “Think local” “Le défaut de l’Etat est sa volonté de lecture homogène des régions. Il faut accepter que certains pôles soient de taille mondiale quand d’autres ne le sont pas, que des régions soient plus riches que d’autres”, Pascal Allizard, président du Conseil national des économies régionales (Cner) et de l’agence de développement Calvados Stratégie. gnot. La meilleure façon d’aider une PME est de faciliter l’installation d’un grand groupe dans la même région. Le rapport Beffa évoque d’ailleurs les “locomotives”, ces sociétés qui ont un effet d’entraînement pour générer des écosystèmes en région.La création des pôles de compétitivité marque à ce titre une rupture. Mission accomplie ? Pas complètement. L’Etat central conserve un rôle de régulateur. Pour tissu industriel, il est bien difficile de savoir quelle activité doit être favorisée”, argumente Alain Rousset. Ce pilotage à distance semble dommageable à deux titres. Premièrement “il est plus facile de contourner les règlements européens à l’échelon local. Les Länder aident leurs entreprises à tous les niveaux. Le centralisme trop lisible ne permet aucune liberté de ce genre”, glisse un député. Deuxièmement, les autorités locales En Allemagne, les Länder sont actionnaires de référence des caisses d’épargne, orientant l’épargne des ménages vers les ETI de région faire avancer en région les notions d’horizontalité et de collaboration, le système utilise encore des circuits verticaux. Un paradoxe qui tire sa source de la méfiance de l’Etat vis-à-vis des structures locales d’accompagnement. “Nous sommes le seul pays à fonctionner de manière aussi centralisée dans l’accompagnement des activités économiques. Or qui est à Paris connaît mal le sont plus à même de résoudre les problématiques particulières des entreprises présentes sur leur circonscription. “Avec 400 salariés, nous sommes un employeur de premier plan dans la région. Des familles entières travaillent chez nous, les autorités locales font donc beaucoup plus attention à nous. A Paris nous ne serions rien”, relate Philippe Bouquet d’Atos Racks,ETI située L’Etat unitaire à la française La décentralisation n’est pas le fédéralisme En 2008, lors de l’ouverture de la conférence européenne “Recherche et PME, comment faire plus et mieux”, Josep Huguet, ministre espagnol de l’Innovation, des Universités et des Entreprises et Pia Elda Lacatelli, député italienne au Parlement européen, ont jeté un pavé dans la mare du centralisme jacobin en affirmant d’une seule voix que “seules les régions, fortes de leur grande proximité avec les entreprises, étaient à même de s’occuper des aides à l’innovation”. Peu étonnant qu’un Espagnol et France a réaffirmé son caractère unitaire tout en consacrant son organisation décentralisée. La voie du fédéralisme ? Pas vraiment. Certes dans les deux cas de figure il existe une superposition de deux niveaux d’organisation politique et juridique : comme dans le fédéralisme, l’Etat transfère certaines de ses attributions. Il existe aussi une hiérarchisation : le droit fédéral ou central s’impose au droit des entités d’un niveau inférieur. L’affirmation du principe d’autonomie est aussi présente à chaque fois : les collectivités terri- Une curiosité juridique tant le modèle de l’Etat fédéral se généralise : Etats-Unis, Canada, Suisse, Allemagne, Espagne, Belgique, Mexique, Inde et même Royaume-Uni une Italienne véhiculent haut et fort ce message, l’Espagne étant devenue une fédération en accordant toujours plus de pouvoir à ses provinces, et l’Italie étant en train de muter, transférant des compétences législatives à ses régions. L’Etat unitaire à la française, comportant un centre d’impulsion politique unique auquel la population est uniformément soumise sur tout le territoire, peut aujourd’hui apparaître comme une curiosité juridique tant le modèle de l’Etat fédéral se généralise : Etats-Unis, Canada, Suisse, Allemagne, Espagne, Belgique, Mexique, Inde et même Royaume-Uni, qui a accordé des compétences au Pays de Galles, à l’Irlande du Nord et à l’Ecosse… tous sont composés d’Etats fédérés. Mais avec la révision constitutionnelle de 2003, la toriales comme les Etats fédérés ont une personnalité juridique et des compétences propres. Mais les collectivités doivent cette liberté à une simple loi aisément modifiable, quand celle des Etats fédérés est inscrite dans la constitution fédérale, à l’élaboration de laquelle ils participent. Les provinces espagnoles ou les Länder allemands, qui détiennent des compétences en matières constitutionnelles et législatives, sont de véritables Etats à souveraineté limitée. Ils auront beau jeu de décliner investissements et infrastructures favorables aux particularités économiques de leurs territoires, quand l’absence d’autonomie fiscale rendra les collectivités territoriales dépendantes des dotations de l’Etat. J.T. Le nouvel Economiste - n°1563 - Du 21 au 27 avril 2011 - Hebdomadaire Les dispositifs nationaux semblent néanmoins faire leur preuve pour accompagner des activités d’expérimentation dans les régions. Les régions interviendront plutôt sur ce qui a plus de chances de marcher. “Il importe de leur transférer plus de leadership sur le plan économique, pour mailler le territoire en termes de PME/ETI”, soutient Christian Saint-Etienne. L’idée que les accompagnateurs doivent être proches des ETI et des pôles fait son chemin. Les mécanismes les plus efficaces ont souvent été le fruit d’initiatives des agglomérations, départements et régions en partenariat avec les entreprises. “Les clusters sont des initiatives locales à l’origine et l’idée a été reprise au niveau national”, remarque Pascal Allizard. “La décentralisation aux régions semble le bon échelon”, observe Frédéric Le Roy. A l’instar des Länder allemands ou des Communautés autonomes espagnoles, elles ont un rôle plus important à jouer : celui de plate-forme, de guichet unique qui traite la conditionnalité des subventions, les actions communes de formation ou de recrutement... Christian Saint-Etienne évoque plus de délégation de pouvoir et de budget. Mais la volonté de transfert, surtout financier, reste encore à concrétiser.La région de Hambourg est deux fois moins grande que l’Aquitaine, mais dispose de quatre fois plus de moyens. Les entreprises ont un problème de fonds propres également, et les fonds d’investissement régionaux auraient besoin d’être abondés. Des progrès en matière d’orientation de l’épargne des ménages vers ces ETI seraient également les bienvenus. En Allemagne, les Länder sont actionnaires de référence des caisses d’épargne, aiguillant cette manne vers les ETI de région. Les régions ont des arguments à revendre en matière de qualité de vie et de mise en valeur de leurs ETI. Mais la persistance des vieux démons jacobins et une certaine condescendance parisienne consistant à les percevoir comme un “Hinterland” empêchent encore d’en exploiter tout le potentiel. [email protected] CHIFFRES CLÉS Les bons élèves -4 600 ETI en France, souvent industrielles, n’emploient en moyenne que 500 salariés. Moins de 5 % d’entre elles seulement atteignent les 2 000 salariés. -3 200 ETI sont patrimoniales, dont le capital est détenu par une ou plusieurs personnes physiques nommément connues, supportant le risque capitaliste, exerçant la direction de l’entreprise, ne délocalisant pas. -73 % d’entre elles ont leur siège en province. -Les ETI nationales sont plus fréquemment exportatrices (38 % d’entre elles) que les PME hors micro-entreprises (14 %). Elles exportent 14 % de leur CA contre 8 % pour les PME hors microentreprises. (source : Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS)) Editorial L’aspirateur parisien Si la France avait été un Etat fédéral… Le gouvernement et le Parlement seraient à Nantes, la Sorbonne et les grandes écoles à Toulouse, les grands groupes industriels à Lyon, l’Opéra et le ministère de la Culture à Marseille. Mais il ne s’agit pas ici de débattre des bienfaits et méfaits de la centralisation dans son ensemble – vaste sujet, vaste débat -, Les effets pervers sur mais simplement de constala compétitivité de nos entreprises, ter les effets pervers sur la compétitivité de nos entrenotamment de taille intermédiaire, prises, notamment de taille d’un système trop centralisé intermédiaire, d’un système trop centralisé ; et d’essayer de comprendre si leur faible nombre ne s’explique pas précisément par ce centralisme historique, ce “top down” décisionnel, cet éloignement du terrain, ce parisianisme, aspirateur de talents. Au détriment de la fertilisation croisée, de l’effet agglomération, de la constitution de grandes régions, qui font la force des Länder allemands ou des Communautés autonomes espagnoles. Et de leurs “mid-caps”. Henri J.Nijdam Entreprises, Affaires publiques, Economie sociale “Le journal des Pouvoirs d’aujourd’hui” Politique, économique, social, administratif, judiciaire, intellectuel, spirituel, médiatique. 5, passage Piver - 75011 Paris Henri J.Nijdam, Président directeur de la publication [email protected] Gaël Tchakaloff, Directrice déléguée [email protected] E-mail: [email protected] Abonnements: [email protected] 1 an 149 € ht (152,13 € ttc) Editorialistes Philippe Barret, Alain Bauer, Michèle Cotta, Philippe Delmas, Pierre Kosciusko-Morizet, Henry Lauret, Pascal Lorot, Paul Henri Moinet, Sylvie Pierre-Brossolette, Xavier Raufer, Gaël Tchakaloff Rédaction- Tél. 01 58 30 83 63- Fax 01 58 30 64 65 Directeur de la rédaction: Henri J. Nijdam. Rédacteurs en chef: Patrick Arnoux (83 61), Philippe Plassart (8362). Rédacteurs en chef adjoint: Caroline Castets(8554), Jean-Michel Lamy (8789), JulienTarby (85 94). 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Le mouvement, l’impulsion sont toujours venus du centre vers les régions, la “Province”, qui étymologiquement désigne la contrée vaincue. tion récente des ETI est censée leur donner plus de visibilité et de considération. “Mais les grands groupes n’en ont cure et continuent d’adopter une vision beaucoup plus utilisatrice que partenariale”, dénonce Gaëtan de Sainte-Marie, président du CJD Lyon et PDG de Le mouvement, l’impulsion sont toujours venus du centre vers les régions, la “Province”, qui étymologiquement désigne la contrée vaincue “Le prisme parisien éclipse ces challengers provinciaux et rend leur marketing plus difficile. Le plus dur reste de faire déplacer les politiques en région, pour aller à la rencontre des ETI”, François Guignot, délégué général du Comité Richelieu. U n bien triste record que ce déficit commercial français de 6 milliards d’euros en janvier. “Alors que l’Hexagone enchaîne ce genre de contreperformances, les entreprises de taille intermédiaires (ETI) allemandes exportent et donnent des couleurs à la balance commerciale”,compare sans pitié Alain Rousset, président de l’Association des dée, auteur en 2010 d’un rapport sur les ETI pour François Fillon. Il n’en existe que 4 600 en France, souvent industrielles, n’employant en moyenne que 500 salariés. Quel dommage que ces bons élèves qui exportent,investissent, ne délocalisent pas et sont à 73 % situés en région,brillent par leur timidité.Les raisons ? “Leur grand tort est de ne pas peser par leur nombre comme les PME ou “Le grand tort des ETI de région est de ne pas peser par le nombre comme les PME ou par l’influence comme les grands groupes” régions de France.Car si l’Hexagone ne représente plus que 4 % du commerce mondial en 2010 contre 6 % en 1998, l’Allemagne a su jalousement préserver ses 10 %. Les ETI, entreprises de 250 à 5 000 salariés, plus dynamiques et exportatrices que les PME au-delà du simple effet de taille, n’y sont pas totalement étrangères. Les 11 000 ETI allemandes exportent autant que l’ensemble des entreprises françaises. “Elles sont d’ailleurs à juste titre devenues une cause nationale dans les discours politiques”, remarque Bruno Retailleau, président du Conseil général de Ven- par l’influence comme les grands groupes. Les ETI ne sont pas prises en compte par les radars, elles sont trop éloignées et discrètes”, déplore Bruno Retailleau. Il faut dire que l’organisation territoriale et publique ne leur a - doux euphémisme - pas vraiment fait de cadeaux. Les grands groupes à Paris “Si j’avais fait pour Dieu tout ce que j’ai fait pour cet homme, je serais sauvé dix fois !”, déclarait Colbert à propos de Louis XIV avant de mourir. C’est en effet sous son impulsion que l’Etat a Décentralisation des labos Le rayon de soleil Malgré la rémanence de ces vieilles pratiques jaconines, le système évolue. Ainsi, Philippe Bouquet, président de l’ETI Atos Racks, fabricant de tôlerie fine pour l’industrie électronique, apprécie qu’Oseo le renvoie sur son correspondant régional lorsqu’il est confronté à un problème. Mais surtout la décentralisation des laboratoires souffle le vent du changement, aidant à la création et à la spécialisation de pôles. Même si les équipes doivent se déplacer à Paris pour rencontrer de vient de remettre un trophée au laboratoire Femto-ST basé à Besançon pour son aptitude à collaborer avec des entreprises spécialisées dans la mécanique et l’automatique. “Notre proximité avec Lannion, alors que nous évoluions dans la sécurité de la fibre optique, a été déterminante”, illustre François Guignot. La filière nucléaire à Caen ou Sophia Antipolis à Nice sont les preuves que les pôles et les spécialisations sont le meilleur moyen d’armer PME et ETI dans la compéti- La décentralisation des laboratoires souffle le vent du changement, aidant à la création et à la spécialisation des pôles grands clients, c’est le choix de la proximité avec le laboratoire qui devient prépondérant. “S’établir dans les environs d’un pôle de compétence devient primordial. En Normandie ou en Isère pour les nanotechnologies, à Nice pour la sécurité informatique, en Bretagne pour l’optique. Dans leurs spécialités respectives ces sites sont préférables à Paris, où l’entreprise se retrouve noyée dans la masse”, soutient François Guignot pour qui “le chercheur performant à Paris, détourné des problématiques business, qui laisse ses idées aux investisseurs américains au lieu d’en faire profiter les PME, n’est plus qu’une image d’Epinal”. Ainsi, l’INPI 2 tion toujours plus internationale, comme l’illustre le président de l’association France Clusters Xavier Roy, avec Neopolia à Saint-Nazaire : “Ces sous-traitants des ex-chantiers de l’Atlantique voulaient être moins dépendants de cette activité difficile, où une commande de paquebots peut gonfler le business sur 10 ans pour ensuite laisser place à une période creuse de dépôts de bilans. Leur mise en réseau et leur logique de diversification a payé, puisqu’ils sont aujourd’hui présents dans l’offshore, l’éolien, l’aéronautique, le transport terrestre et les paquebots.” J.T. L’économie française s’est développée selon le même schéma à travers les siècles, et le jacobinisme, organisant le pouvoir de façon administrative et centralisée, a perpétué ce fonctionnement vertical. Paris n’est pas devenu une capitale, mais une hyper-capitale, centre des domaines politiques, administratifs puis économiques, ce qui va générer un certain nombre de spécificités toutes françaises. S’y côtoient un cinquième de la population, mais aussi toutes les institutions politiques et administratives, et la plupart des sièges sociaux des grands groupes. Bruno Retailleau évoque “une consanguinité”qui a contribué à mettre au point un environnement fiscal et réglementaire favorable aux grands groupes. Une proximité qui a permis de mener de manière cohérente la reconstruction d’après-guerre par de grands projets industriels, à l’exemple du TGV qui a PME Centrale, centrale d’achats de 2 000 PME indépendantes. Les relations sont bien souvent plus de dépendance que d’affaires. “Les donneurs d’ordre ont pris l’habitude d’écraser les marges des sous-traitants au lieu de participer à la création de filières. Or si les PME et ETI restent faibles, elles n’auront guère le temps de participer à des actions régionales et à constituer de puissants pôles”, regrette l’économiste Christian Saint-Etienne. La relation ne s’inscrit pas dans la durée et la fidélité, “alors que l’accompagnement dans les moments difficiles doit être réciproque”, soutient Philippe Bouquet d’Atos Racks, fabricant de tôlerie fine pour l’industrie électronique. Et le dirigeant d’ETI de rappeler que “le banquier hésite à prêter si l’entreprise n’apporte pas la garantie d’une bonne relation avec un grand compte”. Les grands groupes auraient tout à gagner à faire émerger des four- “Les relations restent verticales entre donneurs d’ordre et petites structures, et les collaborations horizontales entre pairs ne sont pas naturelles” vu le jour en moins de 7 ans. Les pouvoirs publics ont pu favoriser les concentrations industrielles dans les secteurs jugés stratégiques jusqu’en 2000. De ces mélanges des genres sont nés des champions de filière qui se sont appuyés sur des PME sous-traitantes, profitant de leurs succès internationaux. Une structure pyramidale qui se retrouve dans les circuits financiers. Les établissements bancaires, à quelques exceptions près, sont fortement centralisés. De même, la Bourse et tous les acteurs s’y rattachant sont regroupés sur la place parisienne afin de peser à l’échelle mondiale. Le centralisme s’exprime aussi dans les systèmes de communication et dans les réseaux de transport en étoile. Routes nationales, autoroutes, infrastructures, lignes aériennes et bien sûr TGV convergent vers Paris.Autre particularité lourde de sens : 75 % des journalistes français travaillent à Paris,et tous les grands médias nationaux s’y bousculent, à quelques exceptions près comme Euronews à Lyon ou Arte à Strasbourg.90 % des maisons d’édition se concentrent dans laVille Lumière et contribuent à son rayonnement. Celleci détient aussi le cœur de la recherche et de l’éducation française, regroupant instituts de recherche, grandes écoles et universités de premier plan. Cette organisation, à l’opposé de se qui se pratique outre-Rhin - où les Länder ont gardé une véritable identité régionale avec banques, universités et tissu industriel propres -, a fait ses preuves par le passé. Mais au regard de la réactivité et de la flexibilité qu’exige maintenant la mondialisation, elle semble prendre des tournures de sérieux désavantage. La sous-traitance en région Cette quasi-division du travail à l’échelle nationale qui a régi les relations entre grands groupes et structures intermédiaires a la vie dure - y compris dans les esprits de ceux qui en sont victimes. “Il n’y a rien à faire, les relations restent verticales entre donneurs d’ordre et petites structures, et les collaborations horizontales entre pairs ne sont pas naturelles”, déplore Roger Gubanski, élu à la CCIP, président d’AJtec et ex-président de Kärcher France. L’officialisa- nisseurs stratégiques qui évolueraient avec eux, comme ont su le faire les Bosch, Porsche, Mercedes ou Siemens en Bade-Württemberg,devenu un pôle puissant grâce à son tissu industriel. L’écosystème allemand trouve sa source dans cette coopération. L’association Pacte PME, qui facilite le portage de petites structures par les grands groupes, tente d’inverser la tendance. Mais ceux-ci voient encore souvent les ETI comme de futurs concurrents et s’empressent de racheter les entités qui émergent. “Ce sport national, pratiqué par Thales ou Alcatel, est tueur de technologies”,dénonce François Guignot, délégué général du Comité Richelieu. “Toutes ces habitudes orchestrent la désindustrialisation rampante de la France”, affirme Alain Rousset. L’aspirateur parisien Les acteurs intermédiaires en région, desquels dépend une grande partie du dynamisme économique national, comme l’exemple allemand le démontre, sont les grands perdants de cette configuration séculaire. “Paris et le désert français” énoncé par le géographe Jean-François Gravier dans l’après- ses innovantes se développent en ETI. Leur recrutement ne sera donc pas des plus aisés, et le recours à de grands cabinets comme prestataires les obligera une fois de plus à se tourner vers Paris. Deuxième substrat vital, le flux financier, classiquement alimenté chez les ETI patrimoniales par l’autofinancement et l’emprunt bancaire d’après la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS). Or les dossiers de financement doivent généralement remonter à Paris où se trouvent les centres de décision. Un chef d’entreprise auvergnat ou breton qui demande un crédit verra sa demande remonter à la direction nationale des risques ; un détour synonyme d’allongement des délais et d’une lecture déshumanisée, purement technique du projet. Or dans ce domaine la valeur des hommes est essentielle, comme le rappelle Xavier Roy, président de l’association France Clusters : “En Italie, les organisations bancaires de proximité “Confidi” ont été déterminantes, en ce sens où elles ont prêté selon des critères économiques comme le business plan, mais aussi selon les acteurs portant le projet, même si la rentabilité n’allait pas de soi au début.”Et pour les 25 % des ETI qui ont selon la DGCIS choisi au cours des 5 dernières années de faire appel à l’augmentation du capital ou à la vente d’obligations, il leur a fallu multiplier déplacements et rencontres à la capitale, puisque la corbeille n’est pas décentralisée,malgré les efforts de la région lyonnaise pour créer une bourse de province réservée aux entreprises moyennes. Enfin, last but not least, le fait que les grands médias soient concentrés dans la capitale accentue le phénomène d’occultation de ces ETI prometteuses. Le prisme parisien éclipse ces challengers provinciaux et rend leur marketing plus difficile. “Le plus dur reste de faire déplacer les politiques dans ces régions, pour aller à la rencontre des ETI”, soutient François Guignot. Dès lors celles de la région parisienne devraient être mises à l’honneur. Ce qui n’est pas le cas pour Roger Gubanski selon qui “une ETI francilienne,face à une telle densité d’entreprises, reste dans l’anonymat”. La survivance du “ top-down” Alors qu’ils ont recherché les concentrations jusqu’en 2000, les pouvoirs publics ont pris conscience de l’importance stratégique des petites structures pour l’innovation et le dynamisme du territoire.Les mesures ont donc fusé depuis 5 ans pour inverser la tendance, à l’exemple du programme Oséo ou des actions du FSI. Mais surtout, les énergies concourent à faire émerger une organisation territoriale en pôles, mettant en scène la triangulation PME-ETI / Centres de recherche “Les talents désertent les régions pour décupler salaires et responsabilités, surtout s’ils veulent intégrer de grands groupes” guerre n’est évidemment plus d’actualité, mais une ETI naît encore sous de meilleurs auspices à Paris qu’à Brive-la-Gaillarde, profitant de facto d’un écosystème de 12 millions d’habitants, mais échappant aussi à des difficultés que sa concurrente brivoise connaîtra : certaines pratiques vident encore les régions de leur substance alors que ces jeunes pousses n’ont jamais eu autant besoin d’engrais. A commencer par la ressource humaine. Les élites scolaires “montent” à Paris pour faire carrière, travailler dans une banque,un grand cabinet d’avocats, un siège de grand groupe.“Les talents désertent les régions pour décupler salaires et responsabilités, surtout s’ils veulent intégrer de grandes structures”, constate amèrement François Guignot, dont l’action vise à ce que les entrepri- / Grands groupes plutôt qu’en étoile autour d’un centre lointain.Le but ? Créer un “effet d’agglomération”, qui a joué à plein en Allemagne ou aux EtatsUnis : “Les entreprises déjà présentes en un lieu facilitent la croissance de celles qui s’installent. Les acteurs ont besoin de relations fortes pour faciliter les pratiques de cross-fertilisation, de réseaux, de business. La géographie prime encore, même pour les TIC où la virtualité était censée tout emporter”, observe Frédéric Le Roy, professeur à l’université de Montpellier I. Les ETI savent que plus il existe d’entreprises puissantes dans leur région, meilleur sera leur business et leur notoriété. “Nous avons fondé en 2004 une entreprise spécialisée dans la sécurité optique, et nous avons collaboré avec les laboratoires d’Alcatel ou de France Telecom”, illustre François Gui- Le nouvel Economiste - n°1563 - Du 21 au 27 avril 2011 - Hebdomadaire nouveleconomiste.fr Entreprises, Affaires publiques, Economie sociale 37e année - N°1563 Le journal des pouvoirs d’aujourd’hui Jeudi 21 avril 2011 LAURENCE HEZARD, directeur général de GrDF LIRE P. 50 Le gâchis d’une des plus belles places fortes maritimes d’Europe LIREP.45 “Ce que j’ai appris, c’est que l’économie est bel et bien mondialisée et qu’il n’y a pas de solution nationale. J’en étais convaincu de façon abstraite et théorique, maintenant je l’observe tous les jours.” Dominique Strauss-Kahn, cité par Stéphanie Antoine dans “DSK au FMI” Colbert m’a tuer Centralisme économique jacobin, l’atout devenu handicap Par Julien Tarby Le centralisme s’accommode mal du contexte de proximité, de coopération entre Politique Villepin en révolutionnaire p.6 PAR SYLVIE PIERRE-BROSSOLETTE Economie A quoi peuvent servir les dividendes ? p.7 PAR BERTRAND JACQUILLAT Bénéfices collatéraux des Opex p.8 PAR FRANCK BOUAZIZ PAR XAVIER RAUFER Lybie : en finir avec l’hypocrisie p.40 PAR PASCAL LOROT Du BRIC au BRICS p.10 PAR PHILIPPE BARRET Sénégal SIPA Allemagne: 5,4 € - Antilles/Guyane: 6 € - Cameroun/Congo/Côte d'Ivoire/Sénégal: 4200 CFA - Djibouti: 6 € - Italie: 4,8 € - Japon: 1080 JPY-Liban: 10 000 LBP - Madagascar: 5,2 € - Maroc: 40 MAD - Ile Maurice: 6,4 € - Réunion: 6 € - Tunisie: 5,3 € - Vietnam: 6,6 $ Mondialisation Eloge de la boussole qui marque le sud p.40 Dossier international p.15 L’échiquier moyen-oriental Chasseur de prime Réalisé par Veritas Communications DOSSIERS GESTION PRIVEE - Réglementation “Know Your Customer” Les banques privées face à la 3e directive antiblanchiment p.21 PREVOYANCE - Dépendance Inéluctable La prise en charge par l’entreprise p.27 ECONOMIE SOCIALE - Fundraising La chasse au don Concurrence oblige p.31 AFFAIRES PUBLIQUES Collectivités locales Le boomerang Le pouvoir d’achat est une affaire trop sérieuse pour être sacrifiée sur l’autel de la campagne Par Henry Lauret A un an d’une présidentielle, Nicolas Sarkozy n’est ni le premier ni le dernier à vouloir jouer les chasseurs de primes électorales. La petite histoire de campagnes est truffée de promesses et surenchères aussi savoureuses que coûteuses pour la République et ses ouailles. Mais enfin, si autrefois le genre “demain, on rase gratis” faisait fureur, aujourd’hui que les temps ont bien changé, ni le “Président du pouvoir d’achat” ni les enfants/petits-en- PAR LAURE DE CHARETTE p.42 Pour cette sociologue spécialiste des identités, la montée des nationalismes est le véritable talon d’Achille du projet européen Chiffres révélateurs Par Jacques Secondi Alors que les bonnes volontés se mobilisent pour sauver l’euro, Riva Kastoryano attire l’attention sur un phénomène plus inquiétant que les tiraillements de la monnaie unique pour l’avenir du projet européen : la montée des nationalismes. Malgré des spécificités locales, le mouvement forme, selon elle, un courant de repli identitaire homogène dans sa manière de s’opposer à l’esprit de l’Europe : “l’Europe a été créée sur le principe inverse à celui que défendent ces partis, d’aller au-delà des identités particulières et des nationalismes pour créer les conditions de la paix”, rappelle la sociologue. Comment Le nouvel Economiste - n°1563 - Du 21 au 27 avril 2011 - Hebdomadaire Le battement d’aile du papillon La fin du statu quo Par Jacques Secondi Dans les faits, le tableau n’a pas vraiment changé. Comme avant la chute du président Moubarak, ce sont toujours les militaires qui détiennent le pouvoir en Egypte. En réalité, le vernis s’est craquelé. On met désormais en doute la solidité des piliers qui assuraient jusque-là le statu quo entre Israël et ses voisins arabes, et même avec l’Iran... Lire p.10 Présidentielles “Cette bouffée de nationalisme n’est même plus dénoncée” Je vous écris de... Kuala Lumpur 3:HIKMLJ=VUZUU[:?l@f@g@d@k; rité le recul en bon ordre de la dépense publique. Persiflage un peu démago, on vous l’accorde ! Reconnaissons au moins à Nicolas Sarkozy une persévérance qui n’a d’égale que sa pugnacité, laquelle ne cède en rien à un inégalable culot. Car il en faut du culot pour revenir tel un Ovni, et par la cheminée, sur la question du pouvoir d’achat, une des toutes premières frustrations des Français... Lire p.7 RIVA KASTORYANO, directrice de recherche CERI-CNRS Lettre ouverte M 02191 - 1563 - F: 5,00 E fants de Mitterrand n’oseraient débiter leur flot de sornettes au bon peuple votant. Encore que… de méchantes langues soulignent qu’il y a peut-être, qui sait, quelque chose d’assez cocasse à parcourir le pseudo-programme du PS qui prévoit le financement de 300 000 emplois jeunes, et entendre le directeur du FMI, futur candidat à la candidature, se démener dans le vaste monde en prêchant avec célé- A voix haute Emprunts structurés et produits dérivés p.35 Bascule démocratique Moins de 40 pays de plus de 500 000 habitants étaient des démocraties en 1970 ; ils sont presque 100 aujourd’hui dans le monde, au point de devenir le régime politique le plus répandu, une première dans l’histoire. Source : Center for Systemic Peace de l’université George Mason en Virginie PME, grands groupes et laboratoires qu’il doit encourager dans l’industrie du XXIe siècle.Certes la “macrocéphalie” de l’Ile-de-France, attirant vers elle les forces vives du pays, a permis de mener à bien de grands projets industriels. Le plus radical des Girondins devrait bien admettre que de la proximité des sphères politiques, administratives et économiques, héritée d’une tradition jacobine que la décentralisation politique semble encore loin d’avoir effacée, sont nés de grands groupes nationaux, puis internationaux. L’Etat a su par le passé insuffler une dynamique dans les secteurs jugés stratégiques.Aujourd’hui, alors que ces géants se sont mués en multinationales, les pouvoirs publics sentent que leurs coups de pouce doivent se porter du côté des PME et de leurs grandes sœurs les ETI, plus aptes à innover, à exporter et à embaucher localement. Mais la verticalité, aussi bien dans les esprits que dans les pratiques, freine maintenant les bonnes intentions. Lire p.2 La verticalité, aussi bien dans les esprits que dans les pratiques, freine maintenant les bonnes intentions. Entre les lignes Le laboratoire du développement de l’Afrique € “Nous voulons être l’aiguillon consensuel de la filière” Le port de l’angoisse Le pouvoir selon moi Hebdomadaire 5 en est-on arrivé là ? “Ces partis ne s’affichent plus comme anti-parlementaires et ils ont trouvé un argument commun autour du rejet de l’Islam devenu légitime aux yeux des opinions publiques”, défend-elle. Pendant ce temps, “l’Europe, qui autrefois sanctionnait, même en douceur, l’Autriche de Jörg Haïder, reste sans voix tandis que, par réaction, les identités ethniques ou religieuses des minorités stigmatisées poursuivent leur cristallisation.”La solution, estime Riva Kastoryano : la construction d’une identité citoyenne européenne des Lumières et des droits de l’homme... Lire p.12 La roue tourne, faites vos jeux Ce sont les plus intérieurement déterminés qui resteront dans la course Par Michèle Cotta Pas un jour ne se passe, ou presque, sans qu’un nouveau candidat à la présidentielle ne fasse apparition. En quelques jours, quelle floraison ! Ce fut d’abord Jean-Louis Borloo, opération centre et centre gauche, l’autre semaine. Puis, celui dont on attendait qu’à peine élu au conseil régional de Corrèze, il fasse acte de candidature aux primaires socialistes. Et enfin, la semaine dernière, deux figures bien différentes ont sauté le pas à leur tour... Lire p.6 1