La génétique, source de revenu supplémentaire mais sous conditions

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La génétique, source de revenu supplémentaire mais sous conditions
CAPRIN Développer le progrès génétique en caprins: c'est la-mission de Soléo Chevrettes.
Rencontre technique à Curzay-sur-Vonne (86), sur l'exploitation de Jérôme Clochard.
La génétique, source de revenu
supplémentaire mais sous conditions
C
vage caprin sur une exploita­
tion passe par un bon démar­
rage des chevrettes», prévient
omme pour d'autres
productions animales,
la génétique est un
investissement rentable
pour les élevages caprins.
Jérôme Clochard, éleveur
sélectionneur à Cuzay-sur­
Vonne. «L'élevage de ;eunes
«C'est un outil qui aide à
façonner un troupeau pour
faire plus de lait, plus de taux
protéique ... », illustre Lynda
demande de la rigueur. L'ani­
mal doit bénéficier de bonnes
conditions sanitaires, avec par
exemple un bâtiment ayant une
bonne ventilation». Limiter les
Jourdain, du contrôle laitier
des Deux-Sèvres. «Grâce à la
sélection, on a aussi amélioré
au fil des années, les aptitudes
à la traite, et donc le confort de
l'éleveur. Et demain, avec la
génétique, on pourra agir sur la
présence de cellules dans le
lait.» Ce qui signifie moins de
pénalités. A l'achat d'un trou­
peau, autant donc privilégier
l'utilisation d'animaux dont la
valeur génétique est connue:
«Selon les ob;ectifs de sélection
que l'on se fixe, il faut avoir à
l'esprit l'importance de la filia­
tion quand on achète des che­
vrettes.»
Soléo Chevrettes (1) commer­
cialise ce type de jeunes rer-
l'.élevage des chevrettes demande de la rigueur», insiste Jé­
rôme Clochard.
«
poducteur sélectionnés géné­
tiquement. «Nous ve1idons des
chevrettes à 5 nzois, à 7 mois
et à 9 mois (70 % des ventes),
gestantes certifiées pleines»,
précise Laurent Stefanini,
directeur de la branche rumi­
nant d'Alicoop, et chargé de
mission pour Soléo Dévelop­
pem,�nt. «On achète des ani­
maux à 30 ;ours chez des éle­
veurs sélectionneurs. On
connaît ainsi la carte génétique
des produits.• Les intervenants
de la journée sont d'accord
pour affirmer que la génétique
permet de valoriser les perfor­
mances techniques et écono­
miques d'un troupeau. Mais
elle ne sera source de revenu
supplémentaire que sil'éleveur
garde aussi un œil la gestion
sanitaire et la maîtrise de l'ali­
mentation. «L'avenir d'un éle-
contaminations microbiennes
et faire faire un diagnostic vété­
rinaire le plus précocement
possible en cas de soucis est
une autre condition à la réus­
site de l'élevage de chevrettes.
Soléo Chevrettes accompagne
les producteurs qui s'installent
ou qui choisissent d'agrandir
leur cheptel. Dans ces deux cas
de figure, des précautions sont
à prendre comme le rappelle
Xavier Pouquet, vétérinaire à
Secondigny: «Lorsque l'on
achète des chevrettes, on doit
veiller à ne pas introduire de
maladies d'élevage qui appor­
teraient des problèmes cli-.
niques graves, comme des
maladies avortives, la paratu­
berculose, des mycoplasmes... »
Des maladies qui peuvent pro­
voquer des catastrophes sani,
taires, mais aussi écono­
miques.
Le vétérinaire conseille de véri­
fier l'état sanitaire du cheptel
vendeur, de consulter le carnet
sanitaire du vendeur et de réa­
liser des analyses. Xavier Pou­
quet signale, à ce propos, que
pour sécuriser la vente, le GOS
et la Commission sanitaire
caprine régionale réfléchissent
à la possibilité accordée aux
éleveurs d'avoir recours à un
billet de garantie convention­
nelle. Davantage utilisé en
bovin, c'est un contrat signé de
manière volontaire entre un
acheteur et un vendeur qui
choisissent ensemble les mala­
dies recherchées et les consé­
quences engendrées par un
résultat positif ou douteux à
ces pathologies.
GUIUAUME DE WERBIER
(1) Soléo Chevrettes a été créée par
So/éo Développement (qui réunit Jes
coopératives Charentes Alliance,
Coréa, Cap Faye-sur-Ardin et Sèvre et
Belle), Terra Lacta, CLS, et Jérôme
Clochard.
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