La vie devant nous - Mutualité chrétienne
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La vie devant nous - Mutualité chrétienne
La vie devant nous Le journal des invalides de la Mutualité chrétienne Prendre un nouveau départ numéro 4 Sommaire Éditorial Éditorial: On prend un nouveau départ! p. 2 Un nouveau départ... Le regard de l’autre est un miroir p. 3 Eh bien oui, la vie est ainsi faite. Ça m’est tombé sur la tête comme J’ai mal tout le temps p. 4 Productivité - Rentabilité. La pilule a été dure à avaler. Malgré toutes Docteur, rien ne va plus p. 5 j’étais persuadé que j’allais pouvoir repartir comme avant. J’étais Le maintien à domicile p. 7 parfois plusieurs fois par jour chez l’épicier, je remettais un peu de La défense des membres p. 8 mon entourage et ma pauvre épouse, qui était déjà invalide elle- Pratiquer un sport, pourquoi pas! p. 9 la foudre. Me voilà invalide, je ne suis plus «R.P.R.», Rendement les douleurs, je croyais que cela allait passer, grâce à tous les soins, comme un fauve en cage, je tournais en rond, j’étais mal. J’allais peinture à la maison, et puis... J’étais devenu un emmerdeur pour même, devait me supporter. Un jour, en lisant le journal «En Marche», j’ai été interpellé par un La mutualité à votre service p. 10 article qui parlait d’Altéo, mouvement social de personnes malades, Pour en savoir plus p. 11 et d’activités sportives, j’ai voulu en savoir plus et je les ai appe- valides et handicapées. L’article parlait de groupes de rencontres lés. Ce jour-là, j’ai franchi une porte merveilleuse. Je ne connais plus le mot «ennui». Je vous dirais que j’ai oublié mon mal en m’occupant l’esprit et les mains. Chaque semaine, nous organisons des activités diverses: des jeux de scrabble, d’échecs, des jeux de cartes, des activités artisanales telles que la peinture sur soie, la poterie... Nous prévoyons également des excursions, nous mettons sur pied des repas et des fêtes. Nous pouvons discuter de nos problèmes et apprendre à défendre nos droits en tant que personnes malades ou handicapées. Nous apprenons à ne pas nous laisser manger et comment faire pour bien nous soigner. J’ai le bonheur d’avoir une épouse qui m’épaule dans tout ce que j’entreprends. Elle parvient à trouver des idées fantastiques, que l’on peut discuter et mettre en pratique ensemble. Si elle n’était pas là, je serais rudement perdu. «La vie devant nous» est une publication de l’Alliance nationale des Mutualités chrétiennes réalisée par Infor Santé, le service de promotion de la santé. Responsable de la publication: Maryse Van Audenhaege. Réalisé avec la collaboration du Service social, de la Direction médicale de l’ANMC, d’Altéo, mouvement social de personnes malades, valides et handicapées. Merci au Service Indemnités pour son aide précieuse. Mise en page: Muriel Logist. Éditeur responsable: Jean Hermesse, chée de Haecht 579 BP 40, 1031 Bruxelles. Adresse de la rédaction: Infor Santé, chée de Haecht 579 BP 40, 1031 Bruxelles. Tél.: 02 246 48 51. Courriel: [email protected] Édition - Janvier 2012 Les photos utilisées pour illustrer les articles ne présentent pas nécessairement des personnes invalides. Connaissez-vous quelqu’un à qui «La vie devant nous» serait utile? Donnez-nous ses coordonnées et nous lui ferons parvenir la revue gratuitement. 2 Je vais m’arrêter ici en disant qu’au sein d’Altéo, je me change les idées en participant à des activités qui me plaisent. J’y fais de nombreuses rencontres et je parviens même à en oublier mes problèmes de santé. Jean-Pierre, 61 ans Le regard de l’autre est un miroir Je ne me reconnais pas comme handicapé mais je sens parfois une pitié déguisée chez les autres. Ils ont peur de se voir dans la même situation. Face aux amis, ce n’est pas facile non plus. Qui suis-je devenu pour eux? Que pouvons-nous encore leur offrir? Comment être moimême avec ce qui m’arrive? Nous ne voulons pas de leur pitié. Comment accepter leur aide sans nous sentir dévalorisés, diminués? Stéphane, 38 ans Qui suis-je pour les autres? Que suis-je aux yeux de la société? Comment ma famille me voit-elle? Autant de questions que se pose la personne invalide. De ce regard posé sur nous va dépendre la manière dont nous nous voyons nousmêmes. Dans les relations conjugales et familiales, dans les rapports avec le monde extérieur, la manière dont les autres me voient est primordiale. Un courageux qui fait face? Un malheureux qui a besoin d’aide? Un enfant à soigner? Un profiteur? Quelqu’un qui n’est plus dans le coup? Une personne à ménager? Nous pouvons cependant influencer ce regard par notre attitude, notre façon de réagir, notre optimisme ou notre pessimisme, notre ouverture vers les autres ou notre repli sur nous-mêmes. Comment les enfants voient-ils leur père ou leur mère invalide? Comment faire si la maman n’est plus capable de s’occuper d’eux parce qu’elle est dépressive? Ils doivent se débrouiller tout seuls et ils souffrent d’être délaissés. Comment réagir si le papa est dans une voiturette, handicapé et toujours de mauvaise humeur? Il ne peut plus jouer au foot avec ses garçons ou faire des balades en famille. Cela nous manque à tous. Le statut social change: nous étions des «travailleurs», maintenant nous sommes hors course, en convalescence permanente, au repos. Les autres travaillent, et nous, que faisons-nous? Moins d’argent signifie qu’il faut se serrer la ceinture: supprimer le restaurant, ne plus partir en vacances, garder sa vieille voiture, renoncer au projet de rénovation de la maison... Dans une société où tout est basé sur la consommation et le bienêtre matériel, nous ne pouvons plus dépenser comme les autres, nous ne pouvons plus vivre sur le même pied qu’avant, nous ne pouvons plus participer à la «vraie» vie comme tout le monde. L’essentiel est de parler, de partager ce que nous vivons et ce que nous ressentons. Un échange suppose aussi que nous écoutions ce que les autres ont à nous dire ou à nous demander. L’important est de rester actif, d’échanger même si nous sommes très dépendants. Nous pouvons toujours faire quelque chose pour les autres, pour le conjoint, les enfants, les amis, les anciens collègues. Même si ce n’est pas toujours facile! Étant invalide, mon image d’homme a changé. J’ai tendance à être plus autoritaire et cela provoque des problèmes dans le couple. Robert, 47 ans Photo: Delvaulx Maintenant je profite davantage du temps présent. 3 J’ai mal tout le temps La plupart des affections et des maladies entraînent des douleurs qu’il est important de comprendre, de soulager ou de faire disparaître quand c’est possible. Il existe différents types de douleurs: ı les douleurs aiguës provoquées par exemple, par une sciatique, une rage de dents ou une appendicite. Dans ce cas, elles sont un signal d’alarme et doivent être traitées en fonction de la cause; ı les douleurs faisant suite à une intervention chirurgicale, maîtrisables avec les antidouleurs adéquats; ı les douleurs chroniques et lancinantes, qui ne diminuent pas, qui s’installent et durent des semaines, voire des mois. Des douleurs persistantes, difficilement contrôlables et envahissant toute la vie! Comprendre La douleur n’est pas qu’une manifestation purement physique et objective puisqu’elle déborde sur le moral. Ce n’est pas seulement une simple sensation ou une perception, mais un état émotionnel, et parfois même une véritable souffrance psychologique faite d’inquiétudes, de tensions, de peurs, de tristesse. Le médecin ne se contentera pas de se centrer uniquement sur le symptôme mais il considérera globalement la personne et la manière dont elle «vit» cette douleur. Quelle que soit l’importance de la part psychique et subjective de la douleur, elle mérite d’être traitée par des moyens appropriés. La grande majorité des douleurs peut être soulagée. Il faut refuser d’entendre: «C’est normal d’avoir mal avec ce que vous avez!». Il ne faut pas renoncer, il faut continuer à chercher. Évaluer Une mise au point du phénomène douloureux avec ses différents aspects s’impose: localisation, intensité, fluctuation dans le temps, réactions aux traitements déjà essayés. Des examens complémentaires seront parfois utiles (radio, scanner, biopsie, etc.) mais souvent il ne sert à rien de les répéter. Il est parfois difficile d’évaluer la douleur, surtout quand elle prend toute la place. «Je bois de l’alcool pour oublier mes problèmes et fuir la douleur. Quand je m’arrête, tout redevient trop pénible. Mon médecin me recommande de diminuer ma consommation. Je suis bien d’accord avec lui, mais moi, je n’ai plus que ça!» Jean-Pierre, 42 ans Une échelle de la douleur, qui se présente comme une règle graduée, permet à la personne de mieux repérer l’intensité de sa douleur et d’en évaluer les modifications et l’évolution en fonction du traitement. Cet outil, qui est centré sur la perception que la personne a de son mal, est aussi un moyen de communication utile entre le malade et son médecin. Photo: Cois Van Roosendael Le dialogue avant tout, voilà ma devise. 4 Traiter Il est important d’être partie prenante de son traitement et d’en discuter avec son médecin. Ensemble, on est plus malin et plus fort! Les traitements actifs sont nombreux: il y a bien entendu des médicaments (antidouleurs et anti-inflammatoires), qui peuvent être administrés par voie orale, par voie transcutanée (patchs), par injections intramusculaires ou intraveineuses, ou parfois par infiltrations locales, mais aussi le traitement par le froid ou par le chaud, la kinésithérapie ou l’ostéopathie, etc. N’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant. Il pourra vous aider à prendre en charge votre douleur et trouver une solution en fonction de votre cas. N’oubliez pas de lui mentionner les effets secondaires des médicaments que vous prenez déjà. En cas d’inconfort ou d’intolérance, il pourra chercher autre chose de plus approprié ou vous orienter vers un spécialiste. Les antidouleurs peuvent parfois engendrer des douleurs, paradoxalement, s’ils sont pris à tort et à travers. de leurs spécificités et de leurs compétences, ils pourront proposer une prise en charge à la fois spécialisée et globale. Pour les cas plus difficiles à gérer, le médecin décidera d’avoir recours à la morphine ou à un de ses dérivés. Il ne faut pas avoir peur de ce traitement, car il est efficace lorsque son administration est médicalement encadrée. Ce type de médicament peut se prendre par la bouche, ou par voie transdermique, ou en injection. Parfois une pompe à morphine est proposée. Vivre avec sa douleur Malgré tout, il arrive que la douleur ne soit pas totalement maîtrisable. Alors, on n’a pas le choix, il faut bien s’en accommoder. On apprend à «faire avec», on s’habitue, elle finit par faire partie de notre vie. Il faut éviter de se focaliser sur elle et essayer de se distraire, de se concentrer sur autre chose, de la dépasser. La manière dont on vit cette douleur est importante. Quand on est tout seul, quand on se sent incompris et exclu, quand on sait que la maladie est incurable, on a encore plus mal, on «se sent» encore plus mal. Traiter, mais pas n’importe comment Il existe, dans certains hôpitaux, des cliniques de la douleur spécialisées dans la maîtrise de la douleur (centres d’algologie). Comme la douleur touche souvent plusieurs organes et qu’elle peut être provoquée par des causes différentes, il est en effet parfois nécessaire d’avoir une approche pluridisciplinaire. Par exemple, dans le cas de douleurs que votre médecin traitant ne parvient plus à soulager (migraines ou autres), il pourra vous proposer de consulter un de ces centres. Il s’agit d’une équipe de spécialistes qui travaillent ensemble: un neurologue, un psychiatre, un interniste, un anesthésiste, un psychologue, un sophrologue, etc. En fonction Parler permet de diminuer l’angoisse et la solitude. Pensez aux Groupes de parole d’Altéo asbl, qui peuvent offrir une aide morale appréciable. Par ailleurs, certains groupes de malades chroniques se penchent plus régulièrement sur le thème de la douleur. Contactez l’animateur d’Altéo de votre mutualité (ou surfez sur www.alteoasbl.be) Une souffrance partagée est déjà moins lourde à porter! Docteur, rien ne va plus «Le ressort est cassé, je me sens vide et inutile. Je ne dors plus, je suis continuellement fatigué, je n’ai plus d’énergie, je maigris ou je mange sans arrêt. J’ai des idées noires et la vie ne m’intéresse plus. Je n’ai plus envie de rien.» Cette personne est fort probablement en dépression. Comment savoir si nous-même, ou une personne de notre entourage, est atteinte d’une dépression? Car la dépression peut prendre différents visages. Elle a aussi ses masques, derrières lesquels elle se cache parfois. La personne n’est plus comme avant, elle est toujours triste, négative, pessimiste, elle souffre d’une douleur morale, elle a de grandes angoisses. Sa capacité à ressentir du plaisir diminue progressivement, elle refuse de pratiquer son activité favorite, elle renonce aux sorties amicales, se referme sur elle-même, elle perd son intérêt au travail. La sensualité et la sexualité sont aussi atteintes. Toute activité lui est devenue difficile et lui demande un effort plus important qu’avant. Parfois, la mémoire et la concentration n’y sont plus. Elle a perdu confiance en elle, elle se dévalorise et se culpabilise car elle se sent un poids pour les autres. Elle se réfugie parfois dans l’alcool. S’ajoutent à ces aspects mentaux, des douleurs physiques diffuses, mal au dos ou à la tête. «Avant, je prenais un petit verre de temps en temps pour me remonter le moral. Depuis ma maladie, c’est devenu une habitude, un réflexe. Aujourd’hui, je ne peux plus m’en passer. J’ai besoin de boire pour me sentir bien.» Corinne, 54 ans 5 La plupart du temps ces plaintes physiques n’ont pas de cause précise: on ne trouve rien, même après des examens médicaux approfondis. Une aide spirituelle, une conviction religieuse peuvent aussi être bénéfiques. Et les médicaments? Tous ces symptômes ne sont pas tous présents chez la même personne. Ils peuvent fluctuer dans le temps, augmenter puis diminuer, disparaître et revenir après une période de répit. «J’avais tendance à boire de plus en plus jusqu’au jour où ma femme m’a parlé des AA. J’y suis allé et j’y ai trouvé un groupe de soutien formidable. Sans eux, je ne sais pas ce que je serais devenu.» Bernard, 40 ans Pour certaines déprimes passagères ou pour des dépressions qui surviennent suite à un choc émotionnel (divorce, décès, accident...), les médicaments ne sont pas toujours nécessaires. En revanche, si la dépression s’installe ou s’aggrave, le médecin traitant ou le psychiatre peuvent estimer que le recours à un médicament antidépresseur est devenu nécessaire, et choisir au sein de la gamme de ces médicaments celui qui conviendra le mieux en fonction du cas particulier du patient concerné. Les effets bénéfiques de ces médicaments ne se font sentir qu’après plus ou moins trois semaines de traitement. Il faut persévérer, malgré l’apparition éventuelle d’effets secondaires qui peuvent être, par exemple, une bouche sèche, ou des tremblements. Que faire? Que la dépression soit à l’origine de l’invalidité ou qu’elle soit provoquée par le fait de se retrouver invalide, et de ce fait parfois plus isolé socialement, malade et limité dans ses mouvements, il existe des solutions. Si vous êtes en dépression, cela ne sert à rien de vous en vouloir. De même, il est inutile et culpabilisant de secouer une personne dépressive. Elle ne peut pas réagir puisqu’elle est sans force, sans envie et sans plaisir. Il est essentiel de parler, d’oser dire ce qui ne va pas, d’exprimer ce que vous ressentez. Les autres ne peuvent pas le deviner, souvent ne comprennent pas ce qui arrive et ne savent pas comment réagir. Un antidépresseur doit être pris le temps nécessaire pour venir à bout de la dépression, en général plusieurs mois, et à la dose prescrite par le médecin. Dans le cas contraire, le risque de rechute est élevé. Si vous vous sentez mieux, n’arrêtez pas spontanément le médicament sans en parler à votre médecin. Prendre un médicament, tous les jours, pendant longtemps, peut être indispensable. Il est important de faire le bilan et d’évaluer le traitement par un dialogue avec son médecin. Est-il bénéfique? A-t-il des effets secondaires insupportables? Est-il prescrit à la bonne dose? Votre médecin généraliste, votre psychiatre, votre psychologue sont là pour vous écouter. Non seulement pour faire le diagnostic mais aussi vous soulager et vous aider à vous libérer. Une prise en charge psychologique peut vous aider à trouver et dépasser le nœud du problème: manque d’assurance, mauvaise image de soi, problème de couple, surmenage, traumatisme du passé... Demandez à votre médecin l’adresse d’une personne de confiance ou les coordonnées d’un centre de santé mentale près de chez vous. Depuis mon invalidité, cela ne va plus. Mon moral est mauvais, j’ai l’impression d’être inutile, je me sens honteux de ma déchéance physique et humilié de devoir circuler en voiturette. Je ne vois pas ce que je pourrais faire. René, 60 ans J’ai besoin de parler. Je me sens si seul dans ma maladie et je n’en peux plus. Les journées sans personne sont longues, et les nuits encore plus. Et puis, je souffre tellement. José, 55 ans Le support du conjoint, de la famille et de l’entourage est vital. Mais comme ce n’est pas évident de vivre avec un dépressif, les membres de la famille ne doivent pas hésiter à chercher des lieux pour se ressourcer. 6 Pour une écoute téléphonique dans l’anonymat: Télé-Accueil, une personne vous écoute 24h/24h, numéro unique dans tout le pays 107 Ou SOS Solitude, 02 548 98 08 Le maintien à domicile Comme je suis à moitié paralysée, j’ai développé un travail intellectuel. Je lis les journaux, je m’initie à l’informatique, je m’intéresse aux questions de société, je participe aux activités de l’Unicef. Ça fait du bien de se retrouver chez soi. Claudine, 55 ans Un objectif prioritaire Photo: FASD Véronique Vercheval L’aide dans le cadre du maintien à domicile fait partie des missions essentielles du service social mutualiste. Il s’agit avant tout d’un travail d’équipe au service de la personne malade souhaitant rester à domicile ou quittant l’hôpital, et au service de son entourage lorsque celui-ci existe. L’assistante sociale de la mutualité, l’infirmière, l’aide familiale sont amenées à se coordonner pour garantir la qualité de la prise en charge du patient. La tâche de coordination est alors assumée par l’intervenant choisi par la famille. Je veux rester chez moi! Mais est-ce possible? Est-ce raisonnable? La situation doit être évaluée au cas par cas. Une personne très handicapée peut réussir à se débrouiller de manière autonome, alors qu’une autre, souffrant du même problème, n’en sortira pas toute seule. Il faudra trouver des solutions pour les travaux ménagers, les repas, les déplacements... Tout dépendra du type de maladie et des soins qu’elle entraîne, de l’aide dont la personne pourra disposer et de la disponibilité de son entourage très souvent indispensable à un maintien à domicile dans la durée. Une histoire vécue Marguerite est hospitalisée suite à une thrombose dont elle a gardé plusieurs séquelles. Au bout d’un mois d’hospitalisation, elle est orientée vers un centre de revalidation. Son mari, qui a une leucémie stabilisée, ne peut pas s’occuper de sa femme pour le moment. Pourtant Marguerite se bat, elle fait les exercices prescrits, elle récupère de plus en plus d’autonomie. Elle souhaite de tout cœur quitter le centre et rentrer enfin chez elle. Une prise en charge à domicile est mise en place: 3 fois par semaine une aide familiale entretient la maison, une infirmière vient faire des soins régulièrement et le kiné passe tous les jours. Ce qui paraissait impossible il y a quelques semaines est maintenant une réalité! Concrètement ASD, Aide et Soins à Domicile, s’occupe de la prise en charge du malade à domicile et de la coordination générale des aides et des soins nécessaires: aides familiales et aides soignantes, service social de la mutualité, CPAS pour les repas, centre hospitalier ou hôpital du malade, centrale de télévigilance, médecin, kiné et autres soignants. Le rôle de l’assistante sociale est d’accompagner la personne et son entourage dans l’ensemble des difficultés qu’ils rencontrent (sortie de l’hôpital, convalescence, revalidation...). Elle pourra aussi envisager avec le patient et son entourage des solu- tions alternatives à un retour à domicile devenu trop difficile pour ceux-ci. Le matériel adapté doit également être prévu: lit d’hôpital, matelas anti-escarres, cadre de marche, chaise percée, etc. Qualias est le service de prêt de matériel de la Mutualité chrétienne et peut vous fournir le matériel adapté à moindre frais. Cet organisme est également habilité pour vous conseiller dans l’aménagement de votre logement en fonction de vos nouveaux besoins. Dans certains cas, un système de télévigilance devra être prévu. Il s’agit d’un appareil que la personne malade porte en permanence sur elle comme un pendentif. Il est muni d’un bouton sur lequel elle pousse en cas de malaise. Il est relié à une centrale (VITATEL) qui transmet l’appel «au secours» à une voisine ou un proche. Et de toute façon, la personne malade reste en contact avec la centrale de la télévigilance. Vous aurez plus d’informations sur ce dispositif en appelant le 081 41 29 29. Des interventions financières peuvent aussi être obtenues auprès de votre mutualité, de votre Commune, de votre Province ou de votre Société de logement social. Et le coût? Il n’est pas possible ici de donner un prix exact et unique concernant ces différentes prises en charge: tout dépend de la pathologie, du coût des soins et des médicaments... Aide et Soins à Domicile 7 participe à l’évaluation des besoins de la personne et de son entourage. Elle est particulièrement attentive à l’aspect financier et au coût du maintien à domicile. Le service social de la mutualité pourra quant à lui rechercher toutes les possibilités légales ou autres de répondre aux difficultés des familles confrontées aux coûts qu’entraîne la prise en charge globale du patient à domicile. Il est possible par exemple, d’obtenir certains avantages comme une exonération de la taxe Radio-TV ou un tarif téléphonique social pour des personnes qui ne peuvent quitter leur domicile sans l’aide d’une tierce personne. Pour connaître les coordonnées du service le plus proche de votre domicile, contactez la F.A.S.D., la Fédération de l’Aide et des Soins à Domicile, tél.: 02 735 24 24 ou notre centrale d’appels: 0800 10 9 8 7. Je vis au jour le jour tout en espérant toujours une solution médicale. Je suis handicapée, c’est vrai, mais j’ai la chance de vivre. Et ça, c’est extraordinaire. La radio et la télévision peuvent être un moyen de rester en contact avec le monde extérieur et donc un facteur de bien-être. Arlette, 48 ans La défense des membres Le service «Défense des membres» assiste les affiliés exclusivement dans leurs difficultés juridiques avec les tiers extérieurs à la mutualité, c’est-à-dire les hôpitaux, les médecins, d’autres institutions de sécurité sociale, etc. Elle se limite aux domaines des législations sociales axées sur les soins de santé (AMI), le droit des patients et la réparation des atteintes à l’intégrité physique. Elle assure donc une assistance juridique individualisée aux affiliés. Mieux vaut connaître les règles du jeu pour s’y retrouver. En cas de litige Si une facture d’hospitalisation a été mal tarifée ou si un dommage physique a été causé à la personne, l’assistant social, Solimut (assurances hospitalisations) ou le délégué de mutualité l’orientera vers le service «Défense des membres». Celui-ci examinera le dossier et fera une enquête. Ce service s’occupe notamment des plaintes en cas de séquelles physiques suite à un accident thérapeutique, des litiges avec les prestataires de soins, des contestations des décisions de différents organismes tels que le Service public fédéral Sécurité sociale, l’AWIPH, la Caisse d’allocations familiales ou le CPAS. Les accidents de travail et les maladies professionnelles peuvent également être de son ressort. En revanche, le service «assistance juridique pour un accident thérapeutique» n’interviendra pas si l’affilié bénéficie déjà de l’intervention d’un avocat ou d’une assistance juridique (syndicat ou assurance privée). 8 Photo: Fotolia L’assistance juridique comprend une enquête préalable par nos services, la mise en place et le suivi d’une procédure amiable (expertise médicale amiable...) ainsi que si nécessaire et sur base d’un avis positif de nos services les frais de procédure, d’expertise judiciaire et d’avocat, quelle que soit l’issue de l’action en justice. Si la procédure réussit, une participation financière est demandée aux affiliés en cas d’accident thérapeutique (max. 10% de l’indemnisation obtenue). Pratiquer un sport, pourquoi pas! Plus facile à dire qu’à faire quand on est invalide! Pourtant, quel que soit le problème, il y a des solutions. On peut adapter le sport au type de handicap de la personne, en modifiant les règles ou en trouvant du matériel spécifique. Et comme le handicap ou la maladie peuvent évoluer avec l’âge, il est parfois nécessaire de repenser l’activité sportive en fonction de ces nouvelles données. De la gym... en douceur et en groupe Une maladie, un handicap, n’empêchent pas de bouger! ı ils proposent différents sports, des plus classiques comme la natation, la marche, la pétanque, le tennis de table, la relaxation, aux plus osés comme la plongée sous-marine, l’escalade en salle, la cyclodanse; ı le sport s’y pratique en toute sécurité et est couvert par une assurance; l’encadrement est assuré par des moniteurs compétents (kinésithérapeutes, professeurs d’éducation physique ou brevetés ADEPS) et par des bénévoles qui aident à l’encadrement; ı une aide polyvalente est offerte (déplacement, habillage); ı des activités extra-sportives sont prévues (cafétéria, soupers). Elles permettent de renforcer la cohésion du groupe et de proposer un loisir équilibré en toute convivialité. Photo: Isopix C’est le mot d’ordre de l’Essor, la Fédération Sportive des Invalides et Handicapés. Celle-ci organise des cercles sportifs un peu particuliers: Attention cependant, dans ce cas, à ne pas vous mettre en danger par rapport aux réglementations sur l’incapacité de travail. Parlez-en au médecin-conseil. Le sport, une mine d’or Le cercle sportif est un lieu de vie Faire du sport tout seul n’est pas très motivant surtout pour des personnes qui n’en ont jamais fait ou qui ont un handicap lourd (mobilité très réduite) ou «stigmatisant» (problème de peau, de poids, déformation). Il faut parfois affronter le regard de l’autre: en groupe c’est plus facile, on se sent plus fort. Il est important de s’y sentir bien. Pour cela il est conseillé de discuter avec le moniteur et de faire de temps à autre une mise au point: étapes, nouveau défi, adaptation, régression. Il ne faut pas surestimer ses capacités. En revanche, savoir que les autres nous attendent est une motivation supplémentaire pour se rendre au club les jours de flemme ou de découragement. La vie de groupe, le plaisir partagé ne sont-ils pas des stimulants à l’effort? Certains handicaps sont cachés, il faut en parler, l’autre ne peut pas deviner vos limites. Et si cela va moins bien, les solutions existent qui vont toujours dans le même sens: s’adapter, composer, se débrouiller, créer, mais en tout cas, continuer! Une activité sportive procure un bien-être immédiat mais développe aussi la force physique et la mobilité. l’Essor, fédération sportive d’Altéo chaussée de Haecht 579, bte 40, 1031 Bruxelles, tél.: 02 246 42 28, fax: 02 243 20 59, courriel: [email protected] Site: www.alteoasbl.be Grâce à l’acquisition de ces atouts supplémentaires, la personne pourra augmenter son autonomie et ses compétences. Une activité sportive à soi permet d’avoir un territoire propre, un lieu de vie et de rencontre en dehors de la famille. C’est aussi un lieu d’épanouissement personnel: cette fois c’est l’invalide qui devient le moteur et entraîne les autres à participer à une activité qu’il aime et qui a du sens pour lui. Certains parmi les plus dynamiques s’investissent dans l’organisation du cercle sportif. Cette fonction de responsable les valorise et les sort de leur statut de simple consommateur. Le sport en soi me suffit. Pourquoi vouloir à tout prix gagner? Sophie, 42 ans 9 La mutualité à votre service Altéo asbl, mouvement social de personnes malades, valides et handicapées Ce mouvement s’adresse à plus de 10.000 membres confrontés à des problèmes de santé ou de handicap plus ou moins importants. Mouvement social reconnu dans le champ de l’éducation permanente, Altéo propose aux personnes en incapacité de travail de se rencontrer, de partager leurs difficultés et d’être actives sur le plan social, culturel, mais aussi politique. Le mouvement a également pour mission d’encourager l’insertion professionnelle et sociale des personnes invalides et handicapées. Altéo asbl, c’est aussi l’organisation de séjours et pèlerinages pour des personnes malades, handicapées ou en perte d’autonomie. Ces séjours se déroulent dans des centres parfaitement adaptés. Les activités sont encadrées par des équipes de volontaires et des infirmier(e)s. Ils apportent l’aide nécessaire à la vie quotidienne. Le mouvement dispose en outre d’équipes d’intervenants bénévoles pouvant répondre aux besoins quotidiens au domicile de la personne: faire les courses, tenir compagnie, accompagner chez le médecin, etc. Par ailleurs, Altéo asbl est toujours à la recherche de volontaires, valides et moins valides... Service social Quand les problèmes de santé sont importants, des difficultés financières, professionnelles, familiales... peuvent survenir. Le Service social de votre mutualité est là pour vous conseiller, vous informer, vous aider. Ce service est gratuit et accessible à tous. Défense des membres Ce service assiste les affiliés exclusivement dans leurs difficultés juridiques avec les hôpitaux, les médecins, les prestataires de soins...: facture incomplète, montants facturés paraissant anormaux, négligence fautive dans les soins ayant entraîné un dommage physique causé à la personne (pour plus de détails, voir p. 8). Contactez votre délégué de mutualité qui pourra vous informer et si nécessaire, transmettre votre demande. Biotélévigilance Centrale d’alarme VITATEL (P.S.D.) Relié en permanence à une centrale, un appareil sonore se déclenche au moindre malaise de la personne qui le porte. Ce service permet l’intervention rapide d’un tiers (voisin, membre de la famille, médecin...). En Marche, le journal de votre mutualité Pourquoi pas vous? Pour toutes ces activités et services, adressez-vous toujours à votre mutualité. Service convalescence Une convalescence suite à une intervention chirurgicale ou à une maladie aiguë grave, est souvent nécessaire pour reprendre ses activités dans les meilleures conditions. Nous répondons à ce besoin en intervenant financièrement sous certaines conditions. Si vous êtes affecté d’une maladie chronique et qu’un séjour en convalescence se justifie médicalement, nous répondrons également à votre demande. Adressez-vous au service social de votre mutualité pour les formalités à remplir le plus tôt possible (de préférence avant votre sortie de l’hôpital). Qualias: location et vente de matériel Ce service est ouvert à tous et offre un vaste choix de matériel d’aide et de soins: voiturette, béquilles, cadre de marche, matériel d’incontinence, aérosols... Aide et soins à domicile (A.S.D.) Pour vous aider à passer un cap difficile comme une maladie, le surmenage, un handicap grave... vous pouvez bénéficier de soins infirmiers et/ou d’une aide pour vous seconder dans les tâches ménagères et familiales. 10 En tant qu’affilié à la Mutualité chrétienne, vous recevez ce journal deux fois par mois. Il contient une mine de renseignements! Y sont développés des sujets d’actualité sociale, des articles en rapport avec la santé mais aussi des informations relatives aux tarifs des soins de santé, aux adaptations tarifaires des allocations sociales... Si vous voulez suivre de près ces informations ou même y participer par le biais du courrier des lecteurs, le journal En Marche vous attend. Contactez votre mutualité régionale pour vous mettre en contact avec le service souhaité (voir p.12). Pour en savoir plus Connaissez-vous nos publications? Infor Santé est le service de promotion de la santé des Mutualités chrétiennes. Ses missions ı ı Mettre à disposition du grand public et des professionnels des dépliants, des brochures, mais aussi le mensuel Education Santé (avec l’appui de la Communauté française), revue spécialisée au service des intervenants en promotion de la santé, des enseignants, des infirmiers ou encore des travailleurs du secteur social... Réaliser des programmes de prévention et de sensibilisation sur différents thèmes, pour un public d’adultes, d’enfants ou de professionnels. Infor Santé vous propose des animations locales propres à votre région, autour de l’alimentation, les médicaments, l’hôpital... et il peut aussi vous procurer des outils pédagogiques pour la réalisation d’un projet santé dans votre école, votre association... Les publications ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ı ABC Déjeuner. Pour une journée pleine de vitalité Bienvenue à la maison. Prévention des chutes chez la personne âgée Cancers du sein. Le dépistage Cholestérol. Tout est dans la mesure Diabète: Le diabète suis-je concerné? Diabète: Le pied du diabétique Diabète: Vivre le diabète... au quotidien Diabète: Vous êtes diabétique? Du nouveau: le passeport du diabète Dormez sur vos deux oreilles Incontinence urinaire. Osons en parler La constipation. Stop aux intestins paresseux Les allergies, faisons le point Notre santé à table Nous les femmes (petits et gros problèmes gynécologiques) Tabac. Et si j’arrêtais? ... Pour obtenir l’une ou l’autre brochure, un seul numéro: 0800 10 9 8 7. Liste complète des publications sur www.mc.be. 11 La Mutualité chrétienne à votre service Vous avez des questions, des problèmes, des réactions ou des demandes, une équipe de professionnels est à votre service: médecin-conseil, Service social, Service indemnités. Vous avez besoin de matériel sanitaire ou d'équipement adapté, vous êtes coincé à la maison et souhaitez la visite d'un bénévole, vous aimeriez connaître les avantages de votre assurance complémentaire, vous cherchez des vacances organisées pour les personnes à mobilité réduite, vous désirez des informations ou de la documentation sur les problèmes de santé, l'hôpital, le prix des soins, la prévention (dépliants, brochures), votre «mutu» est à l'écoute. N'hésitez pas à téléphoner ou à vous rendre sur place. Votre conseiller mutualiste se tient à votre disposition. MC de Liège place du XX Août 38, 4000 Liège T 04 221 73 11 [email protected] MC de Verviers-Eupen rue Laoureux 25/29, 4800 Verviers T 087 30 51 11 [email protected] MC du Brabant wallon boulevard des Archers 54, 1400 Nivelles T 067 89 36 36 [email protected] Visitez aussi le site web de la Mutualité chrétienne: www.mc.be, ou le site d’Altéo: www.alteoasbl.be. MC Hainaut oriental Ou appelez notre centre d'appel au numéro de téléphone gratuit: 0800 10 9 8 7. rue du Douaire 40, 6150 Anderlues T 071 54 83 11 [email protected] MC de la Province du Luxembourg MC Hainaut-Picardie rue de la Moselle 7-9, 6700 Arlon T 063 21 17 11 [email protected] rue Saint Brice 44, 7500 Tournai T 069 25 62 11 [email protected] MC de la Province de Namur Mutualité Saint-Michel rue des Tanneries 55, 5000 Namur T 081 24 48 11 [email protected] boulevard Anspach 111-115, 1000 Bruxelles T 02 501 58 58 [email protected] Les autres numéros Si vous n’avez pas reçu l’un des numéros de la brochure «La vie devant nous», n’hésitez pas à nous le demander: Infor Santé, tél. 02 246 48 51, Courriel: [email protected] Contenu du no 1 Contenu du no 2 Contenu du no 3 Ce numéro vous a envoyé il y a 9 mois. Un invalide témoigne Entre nous: conseils des anciens aux «nouveaux» Devenir invalide, cela peut arriver à tout le monde Le Service social Médicaments: amis ou ennemis? Quel est le rôle du médecin-conseil? L’incapacité de travail selon la loi Bon à savoir Ce numéro vous a été envoyé il y a 6 mois. L’histoire de Robert: main dans la main avec la mutualité Le Service indemnités Financièrement, c’est la galère Aide d’une tierce personne Indemnités et salaire Comment évaluer l’incapacité de travail? Le médecin-conseil est toujours dans le coup Respecter la règle du jeu Un cap à franchir Ce numéro vous a été envoyé il y a 3 mois. Invalide dites-vous! Mille et une facettes de l’invalidité Partager pour être moins seul La reprise du travail La réadaptation professionnelle Personne n’est à l’abri du surendettement Du bon usage des médicaments... Parfois la maladie cache d’autres problèmes Ensemble avec... Altéo 4510BRO04/12