La perspective narrative ou focalisation

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Français automne 2014
Mathieu Roduit
La perspective narrative ou focalisation
La narration implique la présence d’un narrateur, ce dernier impliquant à son tour un point
de vue ou perspective narrative. Le narrateur peut en effet :
• adopter un point de vue omniscient (il sait tout et voit tout)
• adopter le point de vue d’un personnage (il sait et voit ce que sait et voit le personnage)
• adopter le point de vue d’un observateur témoin de la scène (il ne fait que voir la scène)
On appelle également le point de vue focalisation en référence au cinéma où le choix de la focale est également très important. Pour illustrer ces trois points de vue ou focalisations, nous
avons pensé aux films suivants :
• Jean-Pierre JEUNET, Le fabuleux Destin d’Amélie Poulin, 2001
• Steven SPIELBERG, Il faut sauver le soldat Ryan, 1998.
• Jacques TATI, Mon oncle, 1958.
La focalisation zéro (narrateur > personnage)
La focalisation zéro consiste en réalité en une absence de focalisation,
c’est-à-dire qu’il n’y a aucune « restriction de champ ». La perception est illimitée. On parle alors d’omniscience narrative. Le narrateur peut ainsi être
comparé à Dieu, puisqu'il connait le passé, le présent et l'avenir, mais encore
les pensées et les émotions de chacun de ses personnages.
La focalisation interne (Narrateur = Personnage)
En focalisation interne, le narrateur se confond avec le personnage. Il n’est
donc pas décrit de l’extérieur et ses pensées ou ses perceptions ne sont pas
analysées par le narrateur. Le lecteur perçoit le monde à travers le filtre de la
conscience du personnage. Les perceptions et les pensées de ce dernier comprennent ainsi des traces de sa subjectivité ou de sa sensibilité. On relève souvent des verbes de perception (vue principalement, mais également ouïe,
toucher, etc.), des éléments qui facilitent le regard (comme une fenêtre) et des
repères spatiaux (à droite, en face, etc.). Ce procédé est fréquemment utilisé
au cinéma ou dans certains jeux vidéos, on parle alors de caméra subjective.
La focalisation externe (Narrateur < Personnage)
En focalisation externe, le personnage agit sans que le lecteur ne connaisse
jamais, ni ses pensées ou ses sentiments, ni son vécu. Le lecteur n’est qu’un
témoin qui assiste à la scène à distance. Ses perceptions sont exclusivement
auditives ou visuelles et au présent.