Procédés stylistiques/narratifs

Transcription

Procédés stylistiques/narratifs
Procédés stylistiques/narratifs
Les procédés littéraires sont tous les moyens utilisés par l’auteur pour enrichir le style de son
texte : figures de style, variation du narrateur, richesse du vocabulaire et de la syntaxe, emploi de
phrases complexes, manière de raconter l’histoire…
L’utilisation de ces pratiques d’écriture donnent du style, articulent un texte, apportent de la variété
dans l’écriture pour rendre le texte plus vivant, plus accrocheur lors de la lecture.
Procédé
Le dialogue
Description
Exemple
Le dialogue consiste à faire parler les personnages entre
eux sous la forme d’une conversation. C'est un entretien entre
deux personnages ou plus. La façon la plus courante
d'introduire un dialogue est d'exécuter un changement de
ligne et appliquer un tiret pour chaque interlocuteur.
- Tu n'aurais pas
dû.
- Pourquoi pas!
Tout le monde le
fait.
- Tu es ridicule...
L'utilisation d'une proposition incise peut parfois être très
utile dans les dialogues.
- Tu n'aurais pas
dû, lui répondit
Julie.
- Pourquoi pas !
Tout le monde le
fait, ajouta Jean.
- Tu es
ridicule...cria
Sophie.
Elle permettra aux lecteurs de savoir exactement qui intervient
à ce moment-ci de l'histoire, surtout lorsqu'il y a plus de deux
interlocuteurs.
Le
monologue
Il s’agit du discours d'une personne seule qui parle ou pense tout haut, sans répartie
d'un autre interlocuteur. C'est une suite de pensées, d'états de conscience que le
personnage est censé éprouver. La transcription de ces pensées se fait à la 1°
personne et est retranscrite soit en italique ou entre guillemet.
Les descriptions sont l'énumération de caractéristiques (détails pertinents) propres :
Les
descriptions
- à un lieu (paysage, etc.)
- à une émotion (la peur, la joie, la peine, etc.)
- à un fait, une situation, une action (la guerre, un divorce, etc.)
Ces caractéristiques évoquent la réalité concrète, l'atmosphère et les sentiments
dans lesquels se retrouvent les personnages et ce, afin de mieux comprendre et
percevoir de façon plus vivante l'intrigue du récit, de l'histoire.
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On peut décrire de deux façons:
1- de façon objective: à la manière d'une définition de dictionnaire, sans juger
ni rêver l'objet que l'on décrit.
2- de façon subjective: en donnant la perception que l'on a de l'objet décrit, en
projetant sur lui ses désirs, ses souvenirs, son imaginaire.
Tous les détails énumérés aident le lecteur à mieux se situer dans le temps et dans
l'espace, de figurer le tout comme si il en faisait partie et même d'en éprouver les
bouleversements. Dans ce cas, c'est mission accomplie !
* Si les détails énoncés ne servent aucunement l'histoire, il vaut mieux s'en abstenir
car ils amèneront confusion et ennui.
Le portrait
Le portrait est la description plus ou moins détaillée que l'on fait du personnage.
C'est l'énumération de ses principales caractéristiques qui le distingue d'un autre
personnage. Les caractéristiques du personnage se feront à 3 niveaux:
1- physiques (sa taille, son âge, son apparence générale, etc.)
2- sociales (son métier, son état civil, etc.)
3- psychologiques (ses qualités/ses défauts, ses valeurs, etc.)
Le
vocabulaire
L’apostrophe
L'auteur peut intentionnellement choisir un vocabulaire particulier dans sa narration
ou ses dialogues comme des anglicismes ou autre mot emprunté à une autre
langue, même des néologismes pour faire sentir des émotions ou faire ressortir un
personnage, son milieu social, sa classe, l'époque, l'origine, etc.
L’apostrophe est un procédé qui consiste à s’adresser
directement à une personne, un animal ou une chose en
l’interpellant. L’interpellation suscite un intérêt chez le
lecteur car elle arrête le discours (la narration) pour créer de
l’action. On retrouve souvent l’apostrophe dans le dialogue.
- Maman ! Attendsmoi.
- Luc, fais attention.
(personne)
- Fido ramène le
bâton. (animal)
- Ah! Hiver, sacre
ton camp! (chose)
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L’apposition
L’apposition est un mot ou un groupe de mot qui
désigne le même être ou la même chose que le
nom ou le pronom qui le précède. Elle se met
généralement entre virgules.
En utilisant ce procédé :
1- On accentue le rôle d’une personne.
2- On ajoute de l’emphase.
3- On donne une information supplémentaire
concernant ce qui précède.
L’inversion
L’inversion consiste à changer l’ordre habituel
des mots ou groupes de mots dans la phrase
(sujet-verbe-complément). L’inversion permet de
faire ressortir les éléments sur lesquels l’auteur
veut plus spécialement appuyer et ainsi attirer
notre attention.
1- Cet être extraordinaire, ma
mère, sera toujours dans mon
cœur.
2- Son père, grand musicien,
joua pour une œuvre de
charité.
3- Québec, ville qui sera
l’hôte des fêtes de la
francophonie, devra faire sa
part.
Structure normale de la phrase
(SVC) :
- Une atmosphère glaciale
planait là, dans cette salle
obscure.
Structure inversée :
- Là, dans cette salle obscure,
planait une atmosphère
glaciale.
L’alternance
L’alternance est un procédé qui consiste à
suivre deux ou plusieurs actions d’une façon
quasiment simultanée : c'est-à-dire, en
interrompant tantôt l’une, tantôt l’autre pour la
reprendre à l’interruption suivante.
En général, les histoires racontées en
alternance convergent vers un seul et même
point, vers un moment où le récit unique se
continue.
Un premier chapitre est
consacré à un personnage, le
deuxième à un autre et le
troisième, on revient au
premier et ainsi de suite…
L’illustration
L’illustration est le procédé par lequel le narrateur ou un personnage donne des
exemples, des explications, des éclaircissements sur un sujet donné, un objet,
un événement historique, etc.
L’ellipse
L’ellipse est l’omission volontaire d’un ou
plusieurs éléments habituellement présents
dans la phrase.
- Il chante mal, mais elle,
plutôt bien. (Elle chante plutôt
bien)
- Comment vas-tu?
- Moi? Bien. (je vais bien)
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Le point de
vue du
narrateur
Focalisation interne
Le point de vue est situé à l'intérieur d'un personnage. C'est à partir de lui que
se font les descriptions et le récit. L'auteur peut faire part des sentiments,
impressions, réflexions du personnage qui sert de point de vue. Le récit est dans
ce cas subjectif, contrairement à la focalisation externe. Dans cette situation, le
narrateur en sait autant qu'un des personnages (ils peuvent d'ailleurs être
confondus s'il s'agit d'une autobiographie).
L'un des effets peut être l'identification au personnage. Le récit peut être à la
première personne mais ce n'est pas une obligation : on trouve des récits en
focalisation interne à la troisième personne. Au cinéma, cela pourrait correspondre
à la caméra subjective.
Focalisation externe
Le point de vue est situé à l'extérieur des personnages. Le récit et les
descriptions, sont donc opérés de l'extérieur. L'auteur ne peut pas faire part des
sentiments, impressions, réflexions, intentions des personnages, sauf si on peut
« les lire » sur leur visage, et les déduire de leurs actions. La réalité est réduite à
ses apparences extérieures.
Le récit est dans ce cas plus objectif (plus neutre) qu'en focalisation interne. Dans
cette situation, le narrateur en sait moins que les personnages (contrairement à la
focalisation zéro). La focalisation externe permet d'entretenir un certain suspense,
puisqu'on va s'interroger sur l'identité des personnages, sur le sens de leurs
actions, etc.
Focalisation zéro
On parle de focalisation zéro (ou point de vue omniscient) lorsque le narrateur
sait tout, voit tout, connaît tout. En un mot, il est comme Dieu. Il en sait plus que
tous ses personnages réunis. Ce point de vue, très souvent utilisé dans le roman
réaliste, peut donner l'impression de dominer la situation. Il permet surtout de
donner de nombreuses informations en très peu de lignes.
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