Semaine du 7 au 13 mars 2015 - E
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Semaine du 7 au 13 mars 2015 - E
Sélection TV du 7 au 13 mars 2015 Geopolitis Musulmans de Chine: la menace ouïghoure Le 7.3.2015 à 13h25 sur Durée: 14 minutes Quelles sont les revendications des Ouïghours? Quels sont les liens entre les groupuscules extrémistes du Xinjiang et d'autres organisations terroristes? Geopolitis décrypte cette question ouïghoure et la menace que représente le terrorisme islamiste en Chine. (RTS) Le doc nature Alpes, chroniques sauvages Film documentaire de Vincent Chabloz (Suisse, 2013) Le 7.3.2015 à 14h15 sur Durée: 51 minutes Sur les traces des animaux alpins… un parcours instructif et époustouflant au cœur des Alpes suisses, avec, comme fil rouge, la notion de survie qui guide toute vie en altitude. Images grandioses assurées, fruit de dix ans de tournage. Ce film propose une approche « émotionnelle » de la nature, dans les Alpes… Sur les traces des animaux sauvages qui y ont élu domicile ; du plus commun au plus rare, du plus visible au plus discret. Y apparaissent les grands corbeaux, l'aigle royal, les marmottes… ou les gypaètes barbus, qui, autrefois, avec leurs ailes immenses, effrayaient les bergers. Mais aussi le vautour des cimes, qui ne convoite que les os des carcasses et contribue sans le vouloir au sempiternel recyclage universel. On est emmené dans une balade au-delà des crêtes, au fil des saisons, où la notion de survie est partout présente. Dans les Alpes, y’a intérêt à avoir des affinités avec le système D. Des images fortes et originales, accompagnées de musiques poétiques pour des séquences qui se passent de commentaire. Entre deux, quelquefois, un texte épuré qui souligne l’esprit des lieux, mais délivre tout de même quelques informations naturalistes pertinentes. Une parenthèse enchantée. (RTS) Riot Grrrl Quand les filles ont pris le pouvoir Film documentaire de Sonia Gonzalez (France, 2014) Le 7.3.2015 à 22h20 sur Durée: 55 minutes « Publier des livres féministes dans un monde qui hait encore les femmes, il n’y a rien de plus punk.» C’est ce que déclarait Kathleen Hanna fin 2013, en recevant un prix littéraire décerné par l'association américaine The Feminist Press. Mais, avant de tremper la plume dans la plaie, c’est en chantant que cette militante a d’abord porté la voix des femmes. Au début des années 1990, avec son groupe Bikini Kill (quitté pour créer le combo électro-pop Le Tigre), elle a contribué à l’origine de Riot Grrrl, un mouvement punk - musical mais pas seulement - formé à Olympia, près de Seattle, d’où commençait à déferler la vague grunge. Coauteure en 2014 de Princesses, pop stars & girl power, salvatrice plongée dans les courants contradictoires de la « culture filles », la réalisatrice Sonia Gonzalez développe ici l’un des aspects qu’effleurait son précédent film : l’émergence - hélas momentanée - d’un rock ouvertement féministe, fer de lance d’ungir/ power bientôt récupéré et transformé en argument marketing par les girl bands, Spice Girls en tête. Conçu comme un retour aux sources du mouvement, ce documentaire éclaire les grandes figures et dessine les contours d’un univers qui, s’il est demeuré exigu, n’en a pas moins fourni du grain à moudre à toute une génération de musiciennes activistes, de Peaches aux Pussy Riot en passant par Gossip. Gossip, dont la chanteuse Beth Ditto (lancée par un label d’Olympia) monte aujourd’hui sur scène en culotte et soutien-gorge pour reprendre Rebel Girl, morceau manifeste de Bikini Kill... Punk is not dead! (Télérama) Humanités (7/12) Vents de sable, femmes de roc Film documentaire d’Emile Porry (France, 2014) Le 8.3.2015 à 14h35 sur Durée: 52 minutes «Humanités», c’est "Rendez-vous en terre inconnue” sans Frédéric Lopez : la possibilité de s’identifier, sans médiateur, à des tribus du bout du monde rattrapées par la modernité. La nouvelle collection documentaire aux ambitions ethnologiques de France 5 nous emmènera notamment aux Philippines, à la rencontre du dernier chaman de Palawan. Ou chez les Himbas, nomades de Namibie. Une fois par an, des femmes Toubou, nomades du Niger, partent en caravane à travers le désert pour récolter et vendre des dattes. Ce voyage est l'occasion de se détacher de l'emprise des hommes et de vivre une période d'indépendance. Cette épopée, dans des paysages somptueux mais hostiles, est aussi une confrontation des générations, entre la doyenne de 50 ans, les jeunes femmes mariées de force ou en quête de modernité, sous le regard d'une fillette de 8 ans. La réalisatrice, qui a fait plusieurs repérages et a su établir une relation intime avec les protagonistes, accompagne la caravane durant tout un été et fait vivre de l'intérieur cette aventure féminine, rythmée par la musique d'Anouar Brahem. (Télérama) Artistes femmes Film documentaire de Manuelle Blanc (France, 2015) Le 8.3.2015 à 17h35 sur Durée: 55 minutes À l’heure où les artistes femmes occupent une place de plus en plus importante dans le milieu de l’art, une lecture au féminin de l’histoire de l’art nous montre que, même entravées par la société, même ignorées par les historiens, d’importantes figures féminines ont pu émerger. De la Renaissance au début du XXe siècle et de Rome à Paris en passant par Londres, les artistes femmes ont lutté pendant des siècles pour accéder à la reconnaissance, entre petites avancées et longs moments d’exclusion. Il fallait la force d’une Artemisia Gentileschi pour se hisser dans le cercle des grandes peintres de son temps, le talent d’une Angelica Kauffmann pour séduire la cour d’Angleterre et devenir une des fondatrices de la Royal Academy of Arts ou la ténacité d’une Suzanne Valadon pour changer nos représentations du corps féminin. Par leur talent et leur courage, ces femmes ont souvent gagné l’estime de leurs pairs. Mais l’histoire officielle, considérant l’art au féminin comme mineur, les a largement oubliées. Au fil des tableaux, des styles et des époques, un film sur des femmes exceptionnelles, auxquelles les historiens d'art sont en train de redonner la place qu'elles méritent. (Arte) Histoire vivante Un œil sur vous ! Citoyens sous surveillance Film documentaire de Alexandre Valenti (France/Espagne, 2014) Le 8.3.2015 à 20h40 sur Durée: 90 minutes Ce film décrypte un phénomène de société planétaire qui remet profondément en cause nos libertés individuelles ; après les attentats terroristes du 11 Septembre 2001, les États-Unis se sont octroyés des pouvoirs de contrôle et de surveillance exceptionnels. Des milliards de citoyens connectés livrent en permanence et sans toujours s’en rendre compte - des informations sur leur vie quotidienne à des sociétés privées qui les stockent dans de gigantesques serveurs. Ces informations sont rendues accessibles aux États et vendues aux entreprises. Dans ce monde sous étroite surveillance, jusqu’où ironsnous en sacrifiant nos vies intimes et nos droits à la liberté individuelle ? Téléphones portables, ordinateurs, cameras : à travers ces technologies, les citoyens livrent au quotidien des informations sur leur vie privée et leurs habitudes. A qui profite cette gigantesque masse de données ? Cette révolution, qui bouscule les relations sociales, a été telle que la réflexion politique, sociologique et philosophique n’a pu suivre le rythme. Enquête sur une société sous surveillance. (RTS) Les femmes du bus 678 Film long-métrage de Mohamed Diab (Egypte, 2010) Le 8.3.2015 à 20h50 sur Durée: 100 minutes A chaque fois qu'elle monte dans le bus 678, au Caire, Fayza, une modeste fonctionnaire qui porte le voile, est certaine d'être harcelée. Elle finit par décider de rendre coup sur coup et le fait violemment. Ailleurs dans la capitale égyptienne, Seba milite pour les droits des femmes et dispense des cours d'autodéfense. La présence de son mari ne la préserve pas d'une violente agression, un soir, après un match de football. Une autre victime de violences sexistes, Nelly, trouve le courage de porter plainte contre son agresseur, brisant le tabou qui couvre de silence les crimes sexuels. Les trois femmes s'épaulent et appliquent la même stratégie punitive dans les bus. L'inspecteur Essam mène l'enquête... Attouchements, humiliations, violences. Au Caire, dans les bus, le harcèlement sexuel est un cauchemar ordinaire. Jeunes et moins jeunes, voilées ou sexy, peu importe : toutes les femmes sont des proies, des corps publics. Pour son premier long métrage, le réalisateur égyptien Mohamed Diab n'évoque pas la révolution qui bouleverse son pays, mais en soutient une autre, encore à accomplir, celle de ses compatriotes féminines, dans une société dominée par les mâles et étouffée d'interdits religieux, de tabous moraux. Inspiré de faits réels, le film croise les destins de Fayza, la mère de famille traditionaliste, de Seba, l'intellectuelle révoltée, et de Nelly, la jeune fille moderne. Récits parallèles et captivants de ce qu'elles subissent. Fayza se fait tripoter dans le bus sur le chemin du travail ; Nelly, malmener et renverser dans la rue par un automobiliste libidineux. Quant à Seba, elle échappe de peu à un viol collectif, après un match de foot. Ces scènes sont filmées à l'arrache, comme des flashs traumatiques, nauséeux. Un regard torve, un corps qui se colle ou bien des cris dans la cohue... C'est intense, mais sans la moindre complaisance. D'ailleurs, le cinéaste ne s'attarde pas : ce qu'il lui importe de montrer, ce sont les conséquences, la manière dont les événements détruisent le quotidien de chacune. Et puis la rage, qui monte comme une fièvre incontrôlable. Quelle réponse apporter à l'oppression ? Fayza, la plus humble, la moins « éduquée », choisit la violence, presque une forme de terrorisme. Les autres la soutiennent et la protègent, un temps, mais cherchent des réponses plus militantes, des voies plus structurées. De leur difficile cheminement naît ce film alarmant, lucide, mais résolument ouvert à l'espoir. (Télérama) Rwanda, la vie après Film documentaire de Benoît Dervaux, André Versaille (Belgique, 2014) Le 8.3.2015 à 22h30 sur Durée: 75 minutes Le génocide des Tutsi au Rwanda a pris fin en juillet 1994. Vingt ans après, six femmes rescapées des massacres racontent tour à tour leur calvaire. Violées, certaines ont ensuite été abandonnées par les leurs. Puis il y a eu la grossesse, l'accouchement, l'errance et la vie avec ces enfants nés de la barbarie. Ces derniers, devenus de jeunes adultes, témoignent également et évoquent ce difficile apprentissage pour s'accepter et vivre ensemble. (Télérama) La Semaine des médias à l'école 2015 (1/5) Radio : les coulisses de la matinale de RTS-La Première Le 9.3.2015 à 10h20 sur Durée: 13 minutes Océane, 13 ans, emmène les jeunes téléspectateurs dans les coulisses des médias pour découvrir leurs secrets de fabrication. Comment crée-t-on une matinale de radio ? Un journal télévisé ? Un quotidien régional ? Une émission jeunesse de télévision ? Ou un site Internet d'actualité ? Une journée durant, la jeune fille s'immerge au coeur de cinq rédactions de Suisse romande et raconte le travail de ceux qui les animent, heure après heure. Les journalistes de la radio se lèvent très tôt pour préparer, chaque jour, le Journal du matin, l'émission radio la plus écoutée de Suisse romande. À trois heures du matin, Océane plonge dans une rédaction bouillonnante, accueillie par le présentateur Simon Matthey-Doret. Entre préparation des journaux d'information et des chroniques, elle va découvrir les contraintes et l'excitation du direct… qui ne laisse pas de place à l'imprévu ! (RTS) En rediffusion : www.semainedesmedias.tv Serpico Film long-métrage de Sidney Lumet (Italie/USA, 1973) Le 9.3.2015 à 20h50 sur Durée: 130 minutes 1971, à New York. Grièvement blessé lors d'une rafle, l'inspecteur Frank Serpico revoit défiler sa vie sur son lit d'hôpital. Côté vie privée, ses relations sentimentales sont catastrophiques. Il habite dans un taudis au milieu d'un quartier populaire. Dès son entrée dans la police, il découvre un système entièrement corrompu. Refusant les pots-de-vin, il se retrouve vite isolé. Ses collègues le fuient comme la peste. Dégoûté, mais croyant encore en sa mission, il se fait muter de service en service et n'hésite pas à saisir la justice pour faire évoluer les choses. Il réalise bientôt qu'il n'est qu'un pion et qu'à force de vouloir lutter seul, il s'est laissé manipuler par plus fort que lui... Quand le policier Serpico est admis aux urgences avec une balle dans la tête, la seule question qui se pose dans les couloirs et les téléphones est de savoir si c'est un autre flic qui l'a buté. On ne peut pas dire qu'il soit aimé de ses collègues, Serpico. Trop intègre. Définitivement incorruptible. Sur son lit d'hôpital, il se souvient : onze ans auparavant, frais émoulu de l'école de police, il était gonflé à bloc, fier de sa mission. Onze années pour découvrir la gangrène de la police new-yorkaise, tenter de dénoncer un système entaché de pots-de-vin. Serpico sera un cow-boy solitaire, sans cesse menacé de lynchage, un justicier gâchant sa vie à hurler dans le désert politique. Tiré d'une histoire vraie, le plaidoyer de Sidney Lumet, le cinéaste citoyen, reste captivant, même après bon nombre de films sur la corruption policière. La réalisation nerveuse en décor urbain (New York fascine Lumet) épouse sans cesse la tension de son héros, dans ses moments de désespoir intime comme dans les scènes de rue ou de commissariat, qui se répètent, s'assemblent, pour former une chronique fébrile de l'impuissance. Dans ce qui n'était que son cinquième film, Pacino explose et impose une nouvelle image du flic de cinéma. Cela reste l'une de ses compositions les plus étonnantes. (Télérama) De la cuisine au parlement Film documentaire de Stéphane Goël (Suisse romande, 2012) Le 9.3.2015 à 21h45 sur Durée: 67 minutes La Suisse a été l'un des derniers pays du monde à accorder le droit de vote et d'éligibilité aux femmes. Grâce à des archives inédites de la RTS, balade à travers un siècle d'histoire, sur les traces des politiciennes et des militantes féministes suisses, qui se sont battues pour sortir de leur cuisine et pour l'obtention d'une égalité de droits dont la réalité semble parfois encore bien fragile. (RTS) Fiche pédagogique e-media En streaming La Semaine des médias à l'école 2015 (2/5) Télévision : les coulisses du 19:30 de la RTS Le 10.3.2015 à 10h15 sur Durée: 13 minutes Océane, 13 ans, emmène les jeunes téléspectateurs dans les coulisses des médias pour découvrir leurs secrets de fabrication. Comment crée-t-on une matinale de radio ? Un journal télévisé ? Un quotidien régional ? Une émission jeunesse de télévision ? Ou un site Internet d'actualité ? Une journée durant, la jeune fille s'immerge au coeur de cinq rédactions de Suisse romande et raconte le travail de ceux qui les animent, heure après heure. A la rédaction ACTU de la RTS, Océane suit la journée des équipes du 19:30, dans les pas de son présentateur-star, Darius Rochebin. Entre séances, montage, régie et studio, elle découvre qu'une rédaction entière, et des dizaines de métiers, se cachent derrière le célèbre visage du présentateur. Mais aussi que les images diffusées ne viennent pas toujours d'où elle croit... (RTS) En rediffusion : www.semainedesmedias.tv Sur la route avec Sócrates Film documentaire de Ludi Boeken, Niko Apel (France, 2015) Le 10.3.2015 à 20h50 sur Durée: 90 minutes Sur les traces d'une époque où football et politique étaient étroitement liés, Daniel Cohn-Bendit a repris la route à l'été 2014, pendant la Coupe du monde. A bord d'un van, il sillonne le Brésil et rencontre Wladimir, un ancien joueur de São Paulo, porteur de la mémoire libertaire des années 80, le chanteur Gilberto Gil, ancien ministre de la Culture, des poètes, des éducateurs, des paysans en lutte pour leurs terres, Raï, l'ancien joueur du Paris-SG, un ancien révolutionnaire et député fan de Che Guevara, deux filles championnes du monde de footvolley. L'ancien député européen doit faire face à un certain désenchantement lié à la corruption et au manque de moyens pour l'éducation et la santé. (Télérama) Opération Barbie Film documentaire de Bertrand Delais (France, 2014) Le 10.3.2015 à 22h30 sur Durée: 55 minutes Le 11 mai 1987, à Lyon, se tient le procès de Klaus Barbie, accusé de crimes contre l'humanité commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Détenu au fort Montluc, d'où il avait ordonné les exactions contre les juifs et les résistants, l'ancien chef de la Gestapo est condamné à la réclusion à perpétuité. Il aura fallu dix ans de traque et d'intrigues entre Etats pour en arriver là. En 1982, la France et la Bolivie collaborent pour mettre la main sur le criminel de guerre, avec l'aide de Serge et Beate Klarsfeld, qui avaient déjà monté une tentative d'enlèvement infructueuse. Des témoignages inédits lèvent le voile sur cette opération restée dans l'ombre de la République. (Télérama) Like Someone in Love Film long-métrage d'Abbas Kiarostami (Japon/France, 2012) Le 10.3.2015 à 23h50 sur Durée: 105 minutes A Tokyo, Akiko, une jeune et belle étudiante, propose occasionnellement ses charmes à des hommes plus âgés qu'elle. Dans un bar, au téléphone, elle ment à son petit ami, extrêmement jaloux. Elle lui cache ses activités parallèles. La jeune femme est, en effet, avec un homme, avec qui elle refuse de passer la nuit. Peu de temps après, prétextant un rendez-vous avec sa grandmère, la jeune femme se rend en taxi chez un homme, Takashi. Il s'agit d'un vieil universitaire chez qui elle doit passer la nuit contre rétribution. Mais le vieil homme préfère discuter. La soirée ne se passe pas du tout comme prévu pour Akiko... Abbas Kiarostami, qui ne peut plus tourner en Iran, trimbale de continent en continent ses fables ambiguës, soigneusement polysémiques. Il s'arrête ici à Tokyo. Sans doute faut-il prendre le titre au pied de la lettre : Like someone in love, « Comme quelqu'un qui serait amoureux »... C'est une ritournelle popularisée par Bing Crosby, qu'on entend ici chantée par Ella Fitzgerald et qui illustre avec ironie le propos : décrire les illusions de l'amour. Kiarostami multiplie les effets d'optique — de nombreux plans jouent du reflet des corps ou des visages —, dévoile les rôles endossés et trompeurs : car chacun s'illusionne sur ses sentiments et les situations qu'ils engendrent. Ainsi un vieillard croit-il s'offrir sa dernière passion, une jeunesse trompe-t-elle son amoureux en monnayant son corps, le fiancé en question pense-t-il qu'aimer c'est posséder. Ce dernier développe cette théorie archaïque lors d'une scène hautement kiarostamienne : dialogue dans l'habitat naturel du cinéaste — un habitacle de voiture —, entre un lettré (le vieux prof) et un manuel (le jeune est mécano). L'espace de quelques instants, on se croirait en Iran. Pour Abbas Kiarostami, moraliste discret, ce désordre amoureux dit aussi la dislocation de la famille dans la société moderne... In fine, la fable se précise, en un dénouement qu'on ne révélera pas. Sa morale tance l'imprudence des vieillards. Kiarostami est un moderne La Fontaine, et il écrit aussi bien. (Télérama) Fiche pédagogique e-media La révélation Film long-métrage de Hans-Christian Schmid (Allemagne/Pays-Bas, 2009) Le 11.3.2015 à 00h25 sur Durée: 95 minutes Goran Duric, un ex-général serbe, accusé de crimes contre l'humanité, doit comparaître devant le Tribunal pénal international de La Haye. La procureure Hannah Maynard est chargée de l'accusation. Alors qu'elle pense pouvoir facilement démontrer la responsabilité de Duric, la défense lui porte un coup fatal en discréditant son unique témoin. Elle réalise que Mira, la soeur du témoin, en sait plus qu'elle ne veut bien le laisser croire. Hannah tente de convaincre la jeune femme de témoigner. Celle-ci se montre réticente : elle mène désormais une vie tranquille en Allemagne. Les rouages juridiques du tribunal vont se révéler autant d'obstacles à la recherche de la vérité... Hannah, procureur au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, tient enfin le criminel de guerre qu'elle poursuit depuis longtemps : un général serbe, responsable de meurtres innombrables et de déportations massives lors du conflit avec la Bosnie. Mais, soudain, son principal témoin la trahit : elle doit en trouver un autre. Ce sera Mira, qui voulait oublier les horreurs qu'elle a vécues, mais décide finalement de parler... Quel film captivant ! Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu deux si belles héroïnes. La juge et son nouveau témoin - seules dans les arcanes de la justice et de la diplomatie internationales - sont le coeur de ce film. En justicière qui refuse toute compromission, Kerry Fox (Intimité, Bright Star) est magnifique. Face à elle, Mira (Anamaria Marinca, révélée par 4 Mois, 3 semaines, 2 jours, de Cristian Mungiu) bouleverse, vulnérable d'abord, puis d'une volonté indéfectible. La mise en scène de Hans-Christian Schmid évoque les thrillers politiques des années 1970, où chaque décor aseptisé transpirait le complot. Couloirs du tribunal, appartement impersonnel de protection des témoins, hall d'hôtel où les diplomates pactisent : oui, ce cadre déshumanisé est bien celui d'une justice prompte à trahir les victimes lorsque leur souffrance embarrasse la politique. Heureusement que Mira et Hannah sont convaincues que certains crimes ne méritent aucune « diplomatie »... (Télérama) La Semaine des médias à l'école 2015 (3/5) Presse : les coulisses du quotidien fribourgeois "La Liberté" Le 11.3.2015 à 10h40 sur Durée: 13 minutes Océane, 13 ans, emmène les jeunes téléspectateurs dans les coulisses des médias pour découvrir leurs secrets de fabrication. Comment crée-t-on une matinale de radio ? Un journal télévisé ? Un quotidien régional ? Une émission jeunesse de télévision ? Ou un site Internet d'actualité ? Une journée durant, la jeune fille s'immerge au coeur de cinq rédactions de Suisse romande et raconte le travail de ceux qui les animent, heure après heure. Océane suit, à Fribourg, la journée de la journaliste Samanta Palacios qui prépare un article pour le journal du lendemain. Préparation du sujet, reportage sur le terrain, photographies, rédaction de l'article; Océane en suit chaque étape, jusqu'à la mise en page finale du journal et son impression, au milieu de la nuit. (RTS) En rediffusion : www.semainedesmedias.tv Lire Délire - 140 ados romands réalisent des clips autour de 7 livres (1/7) "20 pieds sous terre", présenté par la classe genevoise de Dalila Choukri du CO Montbrillant (GE) Le 11.3.2015 à 13h55 sur Durée: 13 minutes Sept classes romandes – une par canton - participent à l’émission Lire Délire afin de réaliser un clip vidéo qui présente un des 7 livres en lice pour le Prix RTS Littérature Ados. Incitation à la lecture, sensibilisation à la littérature, initiation aux médias… Ce projet fait entendre la voix des jeunes sur des sujets qui les préoccupent. La série est animée et présentée pour la première fois par le comédien et humoriste veveysan Xavier Alfonso. La classe genevoise de Dalila Choukri du CO Montbrillant donne le coup d’envoi ! Nouvel élan pour Le Prix RTS Littérature Ados qui lance sa 10ème édition aux 4 coins de la Suisse romande. Les jeunes Romands qui participent à cette aventure sont désormais impliqués d’avantage dans la préparation du clip qui constitue l’émission. Comment mettre en image un livre et donner envie de s’y plonger ? Qui saura incarner au mieux les personnages ? Où dénicher les accessoires essentiels et improbables ? Pourquoi faut-il filmer la même scène trois ou quatre fois ? Quel cadrage et quel découpage choisir ? Pour quel objectif au montage ? Comment fait-on pour avoir un bon son ? Quelle musique ajouter pour un maximum d’émotions ? Lire Délire relate l’aventure de la réalisation du clip vidéo par les élèves. Un défi collectif qui demande à chacun de donner le meilleur de lui-même. Une expérience unique qui permet d’appréhender un livre d’une manière différente et de mieux comprendre comment marche la télévision en se glissant dans l’envers du décor. Pour mémoire, le prix a été fondé en 2005. Il a pour principale vocation de promouvoir la lecture auprès des 1517 ans et d'encourager la création littéraire qui leur est destinée. Il donne lieu aux émissions « Lire Délire ». Partenaires du projet, la CIIP (Conférence Intercantonale de l'Instruction publique de la Suisse romande et du Tessin) met en ligne des fiches pédagogiques sur chaque livre, sur son site d'éducation aux médias www.emedia.ch. Une incitation à étendre le cercle de lecteurs au-delà des 7 classes issues de tous les cantons romands. Lire Délire : un livre, une classe, une émission Chaque classe se voit remettre un des livres sélectionnés. Son défi : réaliser un clip présentant l’ouvrage. A l’enseigne de « Lire Délire », les 7 premières émissions animées par Xavier Alfonso présentent les 7 livres de la sélection 2015. La huitième est consacrée à la remise du prix qui est prévue au Salon du livre de Genève. L’auteur primé reçoit son trophée ainsi que la classe qui a réalisé le meilleur clip. Le Délire d’Or est décerné par les Internautes qui donnent des voix à leurs trois clips préférés sur le site www.liredelire.ch Fiche pédagogique de "20 pieds sous terre" L’oreille des kids Le Gravitropisme Le 11.3.2015 à 16h40 sur Durée: 12 minutes Comment une plante peut-elle savoir où est le haut et où est le bas puisqu'elle n'a pas d'yeux? Et pourquoi les racines d'un arbre poussent dans le sol et pas au-dessus? Ceci dépend du gravitropisme et c'est le sujet passionnant dont Chris d'ODK et Sandrine du Bioutils de l'UNIGE vont nous parler aujourd'hui. (RTS) Le burlesque Film documentaire de Henrike Sandner (Allemagne, 2014)) Le 11.3.2015 à 22h30 sur Durée: 55 minutes Max Linder fait ses débuts en 1905. La rumeur veut qu'il ait observé le matin les passagers du métro, écrit ses idées sur les manchettes de sa chemise pour les réaliser et les tourner à moindre coût dans un parc. En 1909, il fait fureur partout en Europe et en 1915, il est appelé à Hollywood pour remplacer Chaplin aux studios Essanay. Issu du music-hall, celui-ci reconnaissait volontiers l'influence de Linder, mais le dépassa bientôt en célébrité. Ce documentaire passe en revue plus d'un siècle d'histoire d'un genre qui continue d'enthousiasmer : le burlesque, ou «slapstick». Charlot inventant son costume en vingt minutes, Buster Keaton prenant des risques insensés jusqu'à s'accrocher à une horloge, sans oublier Jacques Tati : les plus brillants connaisseurs du burlesque ne sont pas avares d'anecdotes et d'informations. (Télérama) Le Renard Jaune Film long-métrage de Jean-Pierre Mocky (France, 2013) Le 11.3.2015 à 23h00 sur Durée: 90 minutes Charles Senac, auteur d'un unique roman à succès, est retrouvé mort chez lui. Senac était l'être le plus méprisé de tout le quartier et notamment des clients et du patron du Renard Jaune, un bar-restaurant où il avait ses habitudes. Tous avaient une bonne raison pour tuer Charles. L'inspecteur Giraud, un ancien champion cycliste tombé dans l'oubli mène l'enquête, faisant du bistrot sa salle d'interrogatoire. Et ça, Jean Virno ne l'avait pas prévu, lorsqu'il avait placé sa bombe dans le restaurant ce matin-là. Explosion prévue pour midi pile... Qui a tué l'ignoble, l'infâme Charles Senac (Richard Bohringer), auteur d'un seul roman réputé génial ? Sûrement l'un des habitués du Renard jaune, ce repaire pour esseulés alcooliques où il avait ses habitudes. Est-ce le patron du café à la tête coincée (Antoine Duléry) ou la belle défigurée (Béatrice Dalle) ? La vieille peau à gigolos (Dominique Lavanant) ou le peintre obscur et abscons (Frédéric Diefenthal) ? Un inspecteur pas très affairé (Jean-François Stévenin) mène l'enquête... Jean-Pierre Mocky a tourné en une semaine — ce qui est beaucoup, pour lui — cette adaptation d'un roman de David Alexander qui lui plaisait depuis des années. On y retrouve son amour des forts en gueule qui aboient pour ne pas mordre, son admiration pour les champions cyclistes (même s'ils se sont égarés dans des métiers peu convenables) et son goût pour les décors et les plans expressionnistes. Comme dans le bon vieux théâtre d'autrefois, un couple à la Giraudoux illumine par sa pureté illusoire ce café bourré de méchants désespérés, plaisamment situé face à deux boutiques que Mocky a baptisées Au clown triste et Dieu vous aime... Interprété par un Michael Lonsdale une fois de plus génial, le plus beau personnage est ce loufiat zozotant, bien décidé à délivrer ses frères humains de leur douleur inguérissable. (Télérama) Corpo celeste Film long-métrage d'Alice Rohrwacher (France/Suisse/Italie, 2011) Le 11.3.2015 à 23h25 sur Durée: 95 minutes Après avoir passé son enfance en Suisse, Marta, une jeune fille de 13 ans, revient vivre à Reggio di Calabria, sa ville natale, avec sa mère et ses soeurs. Elle n'a pas d'autre choix que de se plier aux coutumes locales, de suivre les cours de catéchisme et de préparer sa confirmation. Le prêtre de la paroisse, don Mario, est davantage préoccupé par les prochaines élections au sein du clergé que par ses ouailles. Dans ces conditions, Marta peine à s'acclimater à sa nouvelle vie. Elle prend la décision de se couper les cheveux... On pourrait être dans l'univers de Bernanos, qui inspira Robert Bresson (Journal d'un curé de campagne) et Maurice Pialat (Sous le soleil de Satan). La jeune Italienne derrière la caméra n'en est qu'à son premier film, mais elle ne craint pas de s'affronter à des questions intimidantes : la foi qu'on peut garder en la vie, ou le néant que le désespoir suscite... Dans le décor aride de l'Italie du Sud filmée par Alice Rohrwacher, la ville de Reggio di Calabria semble vouée à la disparition. Marta, une frêle adolescente, revient vivre avec sa famille après un exil au Nord. Devenue étrangère à ces gens du Sud, elle les observe en silence, toujours à l'écart, même en préparant sa confirmation avec d'autres adolescents. Le curé de la ville fait partie des potentats locaux. Il soutient un homme politique, pousse ses paroissiens à se prononcer en sa faveur. Marta, elle, cherche à comprendre qui était le Christ et finit par rencontrer un autre prêtre qui lui parle non de la bonté de Jésus mais de sa colère. Entre petits arrangements avec la foi et soif d'absolu, l'affrontement est constant. Mais rarement ouvert. Comme son héroïne, la cinéaste a tendance à se réfugier dans un cinéma mutique, à filmer en retrait. Elle convainc beaucoup plus quand elle s'engage dans le face-à-face entre le curé et Marta. Son réalisme rugueux se pare alors d'intensité, de violence, et nous donne accès aux conflits intérieurs des personnages, à leurs peurs. Peur qu'il y ait un sens dans ce qu'ils font, peur qu'il n'y en ait pas. Alice Rohrwacher ne juge pas, n'apporte pas de réponse. Elle filme l'ombre, la lumière, met peut-être un peu trop de cérébralité dans son approche du monde concret. Mais elle a une âme de cinéaste. (Télérama) Fiche pédagogique e-media La Semaine des médias à l'école 2015 (4/5) Télévision : les coulisses de l'émission jeunesse "L'Oreille des Kids" Le 12.3.2015 à 10h15 sur Durée: 13 minutes Océane, 13 ans, emmène les jeunes téléspectateurs dans les coulisses des médias pour découvrir leurs secrets de fabrication. Comment crée-t-on une matinale de radio ? Un journal télévisé ? Un quotidien régional ? Une émission jeunesse de télévision ? Ou un site Internet d'actualité ? Une journée durant, la jeune fille s'immerge au coeur de cinq rédactions de Suisse romande et raconte le travail de ceux qui les animent, heure après heure. Océane se faufile dans les coulisses de l'émission scientifique pour les enfants "L'Oreille des Kids". Chris , son présentateur, l'invite dans son étrange studio virtuel, tout bleu, où le décor sera incrusté en régie. Mais de vrais décors continuent à être créés par les menuisiers de la RTS. Et sont utilisés par exemple sur le plateau de "La Roue de la Chance" où Océane est accueillie par Jean-Marc Richard. (RTS) En rediffusion : www.semainedesmedias.tv Temps présent Accidents de train, les CFF passent au rouge ; A treize ans, ma vie était foutue Le 12.3.2015 à 20h10 sur Durée: 60 minutes Accidents de train, les CFF passent au rouge Un reportage de Florence Fernex et Dominique Botti Et si les trains suisses n’étaient pas si sûrs que cela ? Un père se bat contre les CFF depuis deux ans. En 2013, son fils est mort aux commandes de son train dans une collision frontale à Granges-Marnand (VD). Pour les autorités, c'est la faute du mécanicien survivant qui arrivait en sens inverse, après avoir grillé un feu rouge. Le père de la victime reconnaît l'erreur humaine, mais il met en cause la sécurité de la ligne. Il a déposé plainte contre les CFF fin 2014. Enquête sur le système de sécurité d’un réseau ferroviaire particulièrement sollicité. Dans l'histoire des chemins de fer suisses, il y a désormais un avant et un après le 29 juillet 2013. C’est en effet le jour de la collision frontale entre deux trains à Granges-Marnand (VD), qui a fait un mort, un jeune conducteur CFF, et 26 blessés. Sur la base du rapport technique du Bureau fédéral d’enquête sur les accidents ferroviaires, la justice vaudoise a rapidement privilégié l'erreur humaine, celle du mécanicien survivant qui arrivait en sens inverse après avoir grillé un feu rouge. Il est accusé d'homicide par négligence. Le père du défunt n'est pas de cet avis. Il prend acte de l'erreur humaine, mais elle n'explique pas tout. Selon lui, les CFF pourraient partager une part de responsabilité. Pour preuve: ce même rapport du Bureau fédéral soulève des questions auxquelles la justice ne répond pas. Pourquoi le système de sécurité de cette petite ligne était obsolète à l'époque des faits, demande-t-il. Pourquoi rien ne pouvait empêcher le choc mortel, une fois le feu rouge grillé? Le père et ses proches ont décidé de déposer une plainte pénale contre les CFF en décembre 2014. « On en veut à personne, justifie-t-il. On veut juste que la sécurité du réseau ferroviaire soit assurée ». Le procureur vaudois peut encore rejeter cette plainte. Dans tous les cas, le père jure qu'il se battra jusqu'au bout. Parce que selon lui, il le doit avant tout à son fils et à tous ses collègues conducteurs. A treize ans, ma vie était foutue Un reportage de Vania Paratte et Jacques De Charrière Quand on est mal parti dans la vie, comment peut-on s’en sortir ? Décrochage scolaire, conflits familiaux, problèmes de comportement : on connaît le mauvais cocktail qui conduit certains adolescents à la rupture. Mais que deviennent ces ados à problèmes en grandissant ? Un foyer valaisan, la Fontanelle, a été amené à reprendre contact avec des « anciens ». Temps Présent s’est associé à la démarche. Témoignages. La Fontanelle accueille des jeunes en rupture depuis 1987. En 2014, le foyer estime que son site Internet a besoin d’un rajeunissement. Il décide de réaliser un film de présentation sur la base de photos et de vidéos rassemblées au cours des années, mais aussi en demandant à un certain nombre d’anciens pensionnaires de raconter ce qu’ils sont devenus. La démarche est inhabituelle. Un foyer d’accueil n’est pas censé suivre le développement des ados qui lui ont été confiés. Mais l’établissement pratique une éducation particulière, une éducation sportive : marche, grimpe, camping sauvage. Les éducateurs vivent parfois plusieurs semaines, dans des conditions exigeantes, avec les adolescents. Ça crée des liens. Sur les réseaux sociaux, beaucoup d’entre eux gardent le contact. Du coup, le foyer n’a aucune peine à retrouver des anciens et à réunir des témoignages. Temps Présent avait réalisé un reportage sur place il y a huit ans. L’émission s’associe aujourd’hui à la démarche du foyer, suivant le parcours de deux jeunes filles, Amélie et Gaelle. Deux parcours qui avaient très mal commencé. Quand elle avait quatorze ans, Amélie était une jeune fille pleine de violence, surtout envers sa propre mère, qu’elle avait même agressé physiquement. Amélie est aujourd’hui une mère de 23 ans, souriante et réconciliée avec sa famille. Et s’il lui reste un retard scolaire et professionnel à combler, elle a trouvé un équilibre. Gaelle avait treize ans lorsqu’elle a décroché de l’école. Du jour au lendemain, elle n’avait plus ouvert un bouquin, passant ses soirées à sortir, à fumer, et à boire. Aujourd’hui, à 24 ans, elle a surmonté ses démons. C’est une femme indépendante et équilibrée. Deux témoignages positifs, donc, qui ne rendent sans doute pas compte de toutes les réalités. Mais l’adolescence est l’âge de toutes les surprises. Combien s’en sortent ? Il n’existe pas de statistique sur la question. On estime cependant à la Fontanelle que près de 80% des anciens ont surmonté l’essentiel de leurs problèmes. (RTS) The War R.A.S. (11/14) Film documentaire de Ken Burns (USA, 2007) Le 12.3.2015 à 20h45 sur Durée: 52 minutes En décembre 1944, les Américains sont las de cette guerre dans laquelle leurs jeunes hommes sont embourbés depuis trois longues années. Dans le Pacifique, l'avancée américaine est lente et coûteuse, chaque île étant plus farouchement défendue que la précédente. En Europe, personne n'avait prévu la contre-attaque massive que lance Hitler le 16 décembre dans les Ardennes belges et luxembourgeoises. Tom Galloway, Burnett Miller et Ray Leopold sont de ces Américains pris dans la plus vaste bataille du front de l'Ouest. Pendant ce temps, à Manille, au camp Saint-Thomas, des milliers de prisonniers, parmi lesquels Sascha Weinzheimer, s'efforcent malgré la faim de rester en vie assez longtemps pour être libérés. (Télérama) The War Des choix cruels (12/14) Film documentaire de Ken Burns (USA, 2007) Le 12.3.2015 à 21h45 sur Durée: 52 minutes A Yalta, les dirigeants alliés conviennent d'une stratégie de bombardement massif des infrastructures et villes allemandes dans le but de hâter la fin du conflit. Au cours du seul mois de mars, l'aviation alliée déverse 163000 tonnes de bombes sur l'Allemagne, presque autant qu'au cours des trois années écoulées. Dans le Pacifique, les Américains approchent de l'île d'Iwo Jima, étape sur la route de Tokyo. La résistance japonaise y est farouche. (Télérama) L'or rouge, la bataille du sang Film documentaire de Philippe Baron (France, 2015), Le 12.3.2015 à 23h10 sur Durée: 50 minutes Lorsque les armées alliées débarquent en Normandie en juin 1944, les soutes et les frigos de leurs cargos contiennent des dizaines de milliers de litres de sang humain. Les dons massifs de sang effectués à New York et Londres une semaine plus tôt permettent ainsi de transfuser les soldats anglo-saxons blessés sur les plages normandes. Le médecin militaire américain d'origine allemande Herbert Stern a participé au débarquement. Il a vécu les extraordinaires progrès scientifiques de l'entre-deux-guerres et s'est frotté aux blocages psychologiques associés au sang. Sur le front de Normandie, tandis que de nombreux nazis préfèrent mourir plutôt que d'accepter une transfusion, l'armée américaine se refuse à mélanger le sang des noirs et celui des blancs. (Télérama) Au nom de la race et de la science Film documentaire d'Axel Ramonet, Tancrède Ramonet, Sonia Rolley (France, 2013) Le 13.3.2015 à 00h00 sur Durée: 60 minutes En novembre 1944, les troupes alliées découvrent en franchissant les portes du sous-sol de l'Institut d'anatomie de l'Université de Strasbourg 86 corps mutilés. Ces corps sont ceux de déportés juifs, gazés au camp de Natzweiler-Struthof, en Alsace. Cette découverte lève le voile sur l'un des projets les plus méconnus du régime nazi : sous la direction d'Himmler en personne, une poignée de scientifiques reconnus, des aventuriers et des soldats fanatisés ont conjugué leurs efforts pour créer une collection de squelettes, dans le but de prouver l'existence des races et de conserver une trace du «spécimen» juif après son extermination. A l'aide d'images d'archives et de documents inédits, retour sur une terrible expérimentation. Ce documentaire n'est pas un film de plus sur les atrocités nazies, c'est une enquête admirablement menée sur un des projets les plus fous et les plus méconnus du régime nazi. Elle raconte comment, sous la direction de Himmler, une poignée de scientifiques et de soldats fanatisés ont conjugué leurs efforts pour créer une collection anatomique de « squelettes juifs ». Mis en oeuvre par un médecin réputé, August Hirt, ce projet avait pour vocation de prouver l'existence des races mais aussi de conserver, après la « victoire finale », une trace de la « race disparue du sous-homme juif ». Pour le mener à bien, quatre-vingt-sept femmes et hommes, réduits à l'état de cobayes, seront sélectionnés à Auschwitz, gazés dans le camp français de Natzweiler-Struthof, et stockés dans les sous-sols de la Reichsuniversität de Strasbourg, où opérait le Dr Hirt. Ce documentaire très bien écrit est construit comme une véritable enquête, non pour ménager un quelconque suspense mais pour nous faire entrer progressivement dans la logique d'un projet qui, en tout autre temps et en tout autre lieu, aurait été considéré comme fou, barbare et criminel. Les auteurs reconstituent minutieusement les faits, éclairent la personnalité des hommes qui ont participé à cette opération et, comme toute bonne enquête, reviennent sur les lieux du crime. Ils s'appuient sur des images d'archives pour partie inédites et des témoignages d'historiens et de scientifiques à la fois bons conteurs et pédagogues. Au bout du compte, ce documentaire est à l'exacte bonne distance de son sujet : des faits restitués dans leur horreur, sans pathos, et avec la mise en perspective et l'analyse nécessaires à leur entière compréhension. C'était important. Ce crime idéologique qui dépasse le cadre de la raison est indissociable de l'histoire du nazisme et de celle de l'extermination des Juifs. D'une certaine manière, il en est même un condensé monstrueux et emblématique. (Télérama) La Semaine des médias à l'école 2015 (5/5) Internet : les coulisses du site d'actualités "20minutes.ch" Le 13.3.2015 à 10h20 sur Durée: 13 minutes Océane, 13 ans, emmène les jeunes téléspectateurs dans les coulisses des médias pour découvrir leurs secrets de fabrication. Comment crée-t-on une matinale de radio ? Un journal télévisé ? Un quotidien régional ? Une émission jeunesse de télévision ? Ou un site Internet d'actualité ? Une journée durant, la jeune fille s'immerge au coeur de cinq rédactions de Suisse romande et raconte le travail de ceux qui les animent, heure après heure. Océane visite la rédaction du site Internet d'actualité le plus visité de Suisse romande, qui informe chaque jour 200'000 personnes. Ici, l'information va vite, très vite : quelques secondes suffisent à publier une information. Le responsable du site, Mathieu Coutaz, veille à ce que les informations en page d'accueil changent toutes les 2 heures. Entre agences de presse et lecteurs-reporters, Océane s'interroge sur les sources des journalistes. (RTS) En rediffusion : www.semainedesmedias.tv A bout de souffle Film long-métrage de Jean-Luc Godard (France, 1959) Le 13.3.2015 à 21h40 sur Durée: 90 minutes Après avoir volé une voiture à Marseille, Michel Poiccard est pourchassé par un motard pour excès de vitesse sur la route de Paris. Il se débarrasse définitivement de son poursuivant d'un tir de revolver. Parvenu dans la capitale, Michel dérobe un peu d'argent à une amie, puis retrouve une jeune étudiante américaine, Patricia Franchini, qui vend le «New York Herald Tribune» sur les Champs-Elysées. Amoureux, il voudrait partir avec elle à Rome. Patricia se laisse séduire par Michel et le rejoint dans sa chambre. Les jeunes gens évoquent leur dégoût de la vie et leurs angoisses. Ils s'interrogent sur leur amour. Mais la police recherche toujours Michel... « Après tout... j'suis con », dit le jeune homme en tweed et chapeau. Michel Poiccard vole une voiture, tue un motard, cherche à Paris un type qui lui doit de l'argent. Mufle charmeur, il drague Patricia, oiseau des Amériques qui vend des journaux sur les Champs... Ce premier film d'un ex-critique est d'abord un hommage aux petits polars secs made in Hollywood. Il exprime l'illusion collective de la Nouvelle Vague (Truffaut scénarise, Chabrol supervise), avec une légèreté au bord de la parodie. Godard marque son territoire : montage, bande-son, il donne un grand coup de neuf. Le charme d'A bout de souffle est à la fois celui d'un manifeste moderne et d'un truc à la mode, source de malentendu autour de son auteur. Avant de se voir taxer de trop d'intelligence, JLG avait su bricoler ce drôle de film, beau et (un peu) con à la fois. Qui trouve, de scènes de rue en scènes de chambre, la veine d'un documentaire sur son duo de jeunes acteurs. (Télérama) Dossier pédagogique e-media Le mépris Film long-métrage de Jean-Luc Godard (France/Italie, 1963) Le 13.3.2015 à 23h10 sur Durée: 100 minutes Scénariste à succès, Paul Javal travaille à une adaptation de «L'Odyssée», qui doit être tournée par Fritz Lang. Il remarque bientôt que Lang est en désaccord avec Prokosch, le producteur américain. Ce dernier voudrait financer un film épique alors que le réalisateur souhaite faire un film psychologique. Camille, la femme de Paul, le rejoint à Cinecittà. Tous deux sont invités chez Prokosch, qui manifeste un vif intérêt pour la jeune femme. Paul la laisse partir avec l'Américain, espérant se faire remarquer par lui. Camille, qui aime son mari, est déçue. Elle refuse de jouer le jeu et change brusquement d'attitude vis-à-vis de Paul... Paul est marié à Camille. Subitement, Camille le méprise, sans donner d'explication. Pendant que Prokosch, un producteur exubérant, tournicote autour de sa femme, Paul se plonge dans le travail : le tournage d'une nouvelle version de l'Odyssée, par Fritz Lang, en Italie. Godard aurait pu baptiser son film « La Nuit américaine », dix ans avant Truffaut. D'abord parce qu'il précède son confrère dans la dissection du cinéma, monde parallèle tenté d'en envahir un autre, jaloux et jalousé : la vie. Et surtout parce qu'il affirme que le cœur des hommes peut s'assombrir en plein soleil, comme on peut filmer la nuit en plein jour. Godard contemple les déclins du cinéma et de l'amour, irrémédiablement liés. Une scène mêle à merveille ces chutes abyssales : Prokosch attire Camille vers une minuscule fenêtre, qui ouvre sur la mer, réduite à quelques centimètres carrés. Inconsciemment, le producteur balourd signe l'arrêt de mort du cinéma, remplacé par la télévision, et celui de l'amour de Camille pour son mari, remplacé par le fourvoiement infidèle. Pourtant, jamais ne pointe l'amertume. Godard est un désespéré optimiste. La magie de ses images, bercées par les plus beaux échos de violon que Delerue ait composés, prouve qu'il ne croit pas à la mort du septième art. Godard a beau cacher ironiquement le visage de B.B. derrière des branchages alors qu'elle lit un ouvrage d'art, son sens du cadrage prouve combien il sut saisir les vertus rayonnantes de l'actrice. Déesse vivante, filmée au côté de statues de l'Antiquité, elle offre son rôle le plus envoûtant, le plus énigmatique. (Télérama) Accros au web Dans l'enfer des camps de désintox Film documentaire de Shosh Shlam et Hilla Medalia (Israël, 2013) Le 13.3.2015 à 23h15 sur Durée: 55 minutes Ils ont l'air de zombies en tenue de camouflage. Des ados hagards qu'on force à se mettre au pas. En Chine, la dépendance à Internet est devenue le problème de santé publique numéro un chez les jeunes. Le pays a donc créé quatre cents centres de réhabilitation psychiatrique, des sortes de camps paramilitaires pour les recadrer, line s’agit pas de simples accros aux mails ou à Facebook - comme dans le film rigolard et générationnel Digital Delox diffusé le mois dernier sur Canal+ - mais de joueurs compulsifs, capables de passer deux semaines sans se laver ni dormir pour finir leur partie de "World of warcrafl”. Ce film assez sombre suit leur rééducation (à l’efficacité pour le moins discutable) pendant plusieurs mois, captant les tensions entre le personnel médical et ces ados goguenards ou perdus qui ne pensent qu’à s’enfuir. La description de la thérapie n’est pas hyper flatteuse pour Pékin (à se demander comment les documentalistes ont réussi à obtenir l’autorisation de filmer), mais dessine en fin de compte une réalité complexe, confrontant les parents (souvent instables) et leurs enfants qui, pour la plupart, se sont im mergés dans les jeux virtuels pour se trouver une famille de substitution. Des frères et des soeurs partageant leur solitude au pays de l’enfant unique.