Les champions d`Hitler La face cachée de Rome - E

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Les champions d`Hitler La face cachée de Rome - E
Semaine du 21 au 27 mai 2016
Les champions d'Hitler
Film documentaire de Jean-Christophe Rosé (2016)
Le 22.5.2016 à 00h20 sur
Durée: 102 minutes
Sous le Troisième Reich, Joseph Goebbels,
ministre de la Propagande, saisit très vite
que le sport peut servir sa cause. Il aryanise
les activités physiques et tente de rallier les
champions du pays au régime.
Sympathisants ou suiveurs, ces
ambassadeurs se prêtent au jeu sans
réfléchir. A commencer par le boxeur Max
Schmeling, champion du monde des poids
lourds, ou le pilote automobile Bernd
Rosemeyer. Les moyens mis à disposition
de ces sportifs sont exceptionnels. Mais, à
force de surenchère, ils vont rapidement
atteindre leurs limites, et révéler que les
autoproclamés surhommes sont faillibles.
Cela aurait dû ressembler à une ascension vers l'Olympe. La fulgurante épopée des athlètes de l'Allemagne
nazie s'est plutôt muée en ronde éphémère et n'a jamais culminé que pour les caméras de Leni Riefenstahl.
Entretenue par Goebbels, ministre de la Propagande, l'exaltation de la victoire sportive devint un levier pour
propager le goût de l'excellence et du combat. Des expéditions himalayennes de 1934 et 1936, qui se soldèrent
par des avalanches meurtrières, à la grand-messe des J.O. de Berlin, ce documentaire soigné débusque derrière
la pompe et la mise en scène une quête de grandeur perdue.
Pointant le paradoxe de l'ambition totalitaire, les réalisateurs soulignent combien les dirigeants nazis ont dévoyé
un idéal dont ils n'avaient cure. Le Führer, qui ne savait ni conduire ni nager, considéra longtemps l'olympisme
comme « l'invention des Juifs et des francs-maçons ». Associant images d'actualité et de propagande à un
commentaire subtilement ironique, le film déjoue les supercheries de Leni Riefenstahl : plongeons montés à
l'envers, succès des concurrents noirs minimisé... Et montre comment le régime a inféodé et enrôlé ses
champions — le boxeur Max Schmeling et l'aviateur Ernst Udet rejoindront la Luftwaffe. Il omet cependant de
préciser que l'instrumentalisation des masses par le sport est un point commun à toutes les dictatures.
(Télérama)
La face cachée de Rome
Film documentaire de Harvey Lilley (GBR, 2015)
Le 22.5.2016 à 11h25 sur
Durée: 52 minutes
Pendant un millénaire, Rome a été le coeur
du monde antique. Mais les images
familières de la ville éternelle ne racontent
que la moitié de son histoire.L'autre reste à
découvrir, sous sa surface. L'exploration de cet
extraordinaire centre d'activité à l'origine de
Rome se fait en compagnie de spécialistes et
d'experts. (RTS)
Football : des milliards pour gagner ?
Le 22.5.2016 à 12h15 sur
Durée: 15 minutes
Avoir un grand club de football coûte cher, très cher si on en croit la tendance actuelle aux rachats de
grands clubs européens pour des sommes astronomiques. Hommes d’affaires asiatiques, oligarques
russes, émirs du Golfe ou businessmen américains, des investisseurs de taille ont prouvé leur capacité à
injecter des sommes colossales pour acquérir une équipe de football. Chelsea, Manchester City, Monaco
ou le Paris Saint-Germain: chacun de ces clubs est, comme bien d’autres, la propriété d’un milliardaire.
L’investissement dans le sport dépasse même le cadre des grands clubs européens. Récemment le groupe
Wanda, appartenant à l’homme le plus riche de Chine, est devenu le principal sponsor de la FIFA. Le pays
investit dans la formation de milliers de jeunes footballeurs. Comment expliquer ces investissements colossaux
dans le monde du football? Observe-t-on des résultats sur le plan sportif? Ou politique? Alors que va se disputer
la compétition reine du football européen, Geopolitis examine ces affaires de gros sous dans le monde du ballon
rond.
L’invité: Raffaele Poli, responsable de l’Observatoire du football, Centre international d’études du sport, Université
de Neuchâtel. (RTS)
Caravage
Film documentaire de Jean-Michel Meurice (France, 2015)
Le 22.5.2016 à 18h30 sur
Durée: 50 minutes
La caméra filme comme si la scène se déroulait en direct. Le sang gicle, les têtes tombent, les pieds sont
boueux et les trognes, peu avantageuses. Dans la peinture de Michelangelo Merisi da Cara-vaggio, dit le
Caravage, tout semble vrai. Même la Vierge, représentée morte, a la peau verdâtre : pas étonnant, l'artiste
se serait servi d'une prostituée noyée comme modèle. Cette peinture fit scandale. Comme toute la vie et
l'œuvre de ce météorite de la peinture italienne, mort tragiquement à 3S ans sur une plage près de Rome,
après des mois de cavale à la suite du meurtre d'un homme lors d'une rixe.
Bagarreur, flambeur, surdoué, Caravage a tout osé, tout brûlé. Il envoie balader les canons académiques, choisit
ses modèles dans la rue, ne dessine pas mais esquisse au stylet les grandes lignes de sa composition sur la toile
enduite d'un apprêt sombre. De ce brouet caramélisé, le peintre a fait surgir les plus belles toiles de l'histoire de
l'art, éclairées d'une lumière de soupirail - le fameux «clair-obscur». Pour apprivoiser les ténèbres de cet homme
pressé et tourmenté, Jean-Michel Meurice a choisi la délicatesse. Une réussite. Filmant les tableaux avec
douceur, détail après détail, suivant en parallèle les traces du Caravage jusqu'à la plage terminale. Là-bas, un
monument lui rend hommage. Ce film apporte sa pierre à l'édifice, sous les pins et accompagné du chant des
cigales.
Mise au point plonge dans les poubelles des Suisses
Le 22.5.2016 à 20h10 sur
Durée: 50 minutes
Chaque année, ce sont 250 kilos de nourriture par personne qui sont jetés en Suisse. Des produits
qui partent à la poubelle alors qu’ils sont encore totalement consommables et même parfois très
appétissants. Pour tenter d’enrayer ce méga-gaspillage, les initiatives se multiplient en Suisse
romande.
Bon à jeter
Chaque Suisse jette l’équivalent d’un repas complet par jour ! Un tiers des denrées alimentaires destinées à la
consommation sont tout simplement jetées à la poubelle, soit deux millions de tonnes ! Les ménages seraient
responsables de près de la moitié de ce gâchis. Quant au commerce de détail, il génère 100’000 tonnes de
déchets par an, et la restauration 290’000 tonnes. Pour lutter contre ce gaspillage, les initiatives fleurissent un
peu partout en Suisse. Ainsi, les associations « Partage » et « Table Suisse » collectent les invendus de la
grande distribution pour la donner aux plus pauvres. Nous avons suivi la chaîne des produits éjectés des rayons
qui parfois finissent dans les cuisines des meilleurs chefs ou dans les gamelles de nos animaux !
Un reportage réalisé par Anne-Frédérique Widmann
Un film suisse à Cannes
Cela fait dix ans qu’il travaille sur ce film, aujourd’hui il le présente au Festival de Cannes. Le valaisan Claude
Barras est sur le tapis rouge avec toute l’équipe de « Ma Vie de Courgette », un film d’animation poignant qui
défendra les couleurs de la Suisse sur la Croisette. Pour la production, c’est le grand test, après un travail
titanesque. Donner vie aux marionnettes a pris des mois, à raison de trois secondes tournées chaque jour par
animateur. L’accueil qui lui sera réservé à Cannes va peser de manière cruciale sur la carrière du film et de son
réalisateur. (RTS)
Picasso, l'inventaire d'une vie
Film documentaire de Hugues Nancy (France, 2013)
Le 22.5.2016 à 22h45 sur
Durée: 52 minutes
Le 8 avril 1973, lorsque Pablo Picasso s'éteint à 91 ans, dans sa maison de Mougins, en Provence, il ne
laisse aucun testament. Peu de temps après, dans les différentes demeures du peintre, la famille
plusieurs fois recomposée qui est la sienne découvre un héritage fabuleux et insoupçonné : des dizaines
de milliers d'oeuvres de toute nature. Le peintre les a conservées toute sa vie, de ses premières
esquisses d'enfant surdoué, à Malaga, jusqu'à ses ultimes toiles. Le commissaire-priseur que les héritiers
chargent de l'inventaire, Maurice Rheims, pense avoir plusieurs mois de travail devant lui. Il mettra, en
réalité, plus de trois années à répertorier un total de 120 000 pièces... Quand Maurice Rheims,
commissaire-priseur chargé d'estimer l'ensemble des biens de Pablo Picasso, pénétra en 1974 dans La
California, à Cannes, l'une des onze propriétés de l'artiste, il eut un choc en entrant dans une maison
remplie de dessins, tableaux, sculptures, lithos et céramiques, pour la plupart jamais recensés.
Rheims fut troublé de déambuler dans une villa aux cendriers encore pleins, comme habitée par le peintre, qui
n'allait pas manquer de surgir sur le perron... Pourtant, Picasso s'était bien éteint, le 8 avril 1973, sans laisser de
testament. L'estimation des 120 000 pièces, les procès en reconnaissance de droit à l'héritage pour ses enfants
nés hors mariage (Maya, Claude et Paloma), la donation à l'Etat ainsi que la création du musée Picasso, à Paris,
vont durer jusqu'en 1985. Un inventaire colossal, unique dans l'histoire de l'art.
S'il est largement question de femmes, d'enfants et d'amours défuntes dans ce film coécrit par Olivier Widmaier
Picasso, petit-fils de l'artiste, la puissance du processus créatif, hanté par l'amour et la violence de la sexualité,
est au coeur de ce portrait. Foisonnant d'images inédites (comme celles de Pablo avec sa femme Olga), le film
fait la part belle aux propos de ses enfants (Maya et Claude), de sa femme Françoise Gillot et de ses amis (Pierre
Daix, Roland Dumas...). La vie de Picasso éclaire son oeuvre. Et son oeuvre, filmée de façon dynamique, loin
des cimaises des musées, révèle quelques-uns de ses secrets. (Télérama)
La vie d'Adèle, chapitres 1 & 2
Film long métrage de Abdellatif Kechiche (France, 2013)
Le 22.5.2016 à 22h50 sur
Durée: 179 minutes
La vie d'Adèle, 15 ans, se partage entre sa famille et ses amis du lycée. Convaincue qu'une fille doit être
avec un garçon, elle accepte de sortir avec le séduisant Thomas, avant de comprendre qu'elle n'a pas
envie de lui. Sa vie bascule le jour où elle croise le chemin d'Emma, séduisante étudiante en arts
plastiques, aux fascinants cheveux bleus. Les deux jeunes femmes se retrouvent un peu plus tard, et
entament une histoire d'amour passionnelle et fusionnelle, d'abord cachée. Les années passent et Adèle
construit peu à peu sa vie avec Emma, sa vie de femme, tout simplement...
C'est un visage qui nous happe, d'autant plus intensément que la caméra ne cesse de le scruter : celui d'Adèle,
ses bonnes joues, sa bouche comme un four qui dévore avec boulimie la vie, les spaghettis bolognaise ou les
lèvres de son amante, cette bouche qu'elle laisse à moitié ouverte, la nuit, quand elle s'abandonne au sommeil,
grand bébé épuisé par la difficulté de grandir... Ce visage, Abdellatif Kechiche le montre dans tous les états, joie
et peine, relief dévoré par les flots quand les émotions fondent sur lui : larmes et salive inondent l'épiderme au gré
des expériences — et certaines seront des raz de marée.
La façon dont le cinéaste travaille la durée est unique : trois heures (le film aurait pu en durer six et on en
redemanderait), dont une bonne partie à ce point fixée sur le visage de son héroïne qu'elle nous fait découvrir son
état d'esprit. La durée permet cette précision dans les détails, qui enrichit follement l'empathie avec le
personnage, voire l'impression de connaître la personne. Un exemple : la façon récurrente qu'a Adèle de
remonter son pantalon, comme on se retrousse les manches : geste banal dessinant peut-être une attitude face
au monde... Abdellatif Kechiche tient la chronique hors norme d'un amour passionnel : celui qui unit Adèle,
lycéen-ne, puis institutrice, à Emma, apprentie artiste-peintre. Ce roman d'apprentissage nous bouleverse.
(Télérama)
Fiche pédagogique e-media
A l'ombre de la montagne magique
Film documentaire de Danielle Jaeggi (Suisse, 2007)
Le 23.5.2016 à 00h20 sur
Durée: 67 minutes
Après 1933, date de l'arrivée au pouvoir des nazis, l'univers factice des sanatoriums de Davos, sur les
sommets ensoleillés de la Suisse, s'assombrit peu à peu. De la marche vers la guerre au partage de
l'Europe entre vainqueurs de 1945, la «Montagne magique» immortalisée par Thomas Mann devient le
miroir d'une Suisse officiellement neutre, mais qui entretient avec l'Allemagne des relations ambiguës.
S'appuyant sur les lettres écrites alors à sa mère par son père, atteint de tuberculose et pensionnaire
obligé des palaces de Davos, la réalisatrice fait apparaître un aspect méconnu de ces sanatoriums,
envers du décor où s'infiltre, déformé, le tumulte du conflit mondial. Le sujet s'y prête, mais le
commentaire est tout de même très lent. Une femme part à la découverte de son père, malade de la
tuberculose et patient au sanatorium de Davos, commune de l'est de la Suisse. A la lecture des lettres
que celui-ci écrivit à sa mère, elle reconstitue peu à peu l'univers de cette maison luxueuse, accueillant
une population riche et cosmopolite.
Elle cherche aussi à deviner le quotidien de son père, trimbalé de siestes en promenades, de goûters en repas,
d'attentes en angoisses. L'air pur et frais, seul remède connu contre la phtisie, est recommandé, et Davos est le
lieu idéal, loin des miasmes des villes. Mais pas loin de la politique.
A partir des années 30, Davos accueille des militants nazis, et le sanatorium s'imprègne d'une atmosphère
nauséabonde, au grand désespoir du père de la réalisatrice, qui l'écrit à sa femme. Le Schatzalp, nom de
l'établissement, est de plus en plus habité par les communautés allemande ou suisse proches de l'idéologie
nazie. Un indice qui s'ajoute aux autres pour révéler que la Suisse, exportant son aluminium pour la machine de
guerre allemande et, accessoirement, cherchant à endiguer les réfugiés juifs, ne fut pas ce pays à la neutralité
inviolable. Mais Davos accueillit pourtant des pilotes alliés puis, après guerre, des rescapés des camps.
Ce film a le rythme lent d'une nature morte, avec de superbes images du lieu et images d'archives, et des
commentaires d'historiens. Un rythme finalement au diapason de ces vies suspendues entre la vie et la mort.
(Télérama)
Fiche pédagogique e-media
Nadia Comaneci, la gymnaste et le dictateur
Film documentaire de Pola Rapaport (USA, 2015)
Le 23.5.2016 à 20h45 sur
Durée: 52 minutes
Prodige de la gymnastique, Nadia Comaneci a obtenu en 1976, à Montréal, le premier 10 de toute
l'histoire de Jeux olympiques. Elle a aussi vécu sous la dictature de Ceausescu et a mené de front une
carrière sportive exceptionnelle et une autre bataille, jusqu'à sa fuite de Roumanie en 1989 : celle de
décider de sa vie et de son destin malgré l'emprise écrasante d'un dictateur tyrannique et le dévolu que le fils de
celui-ci avait jeté sur elle. (Télérama)
Sport : le revers de la médaille
Film documentaire de Xavier Deleu, Yonathan Kellerman (France, 2014)
Le 23.5.2016 à 21h45 sur
Durée: 54 minutes
Incarnation de l'effort, de l'excellence et de la réussite, les athlètes de haut niveau sont devenus des
icônes modernes. A l'échelle mondiale, les compétitions qu'ils disputent constituent le plus fédérateur
des spectacles. Pesant 3% du commerce mondial, à l'égal des secteurs du textile ou de l'automobile, le
sport de haut niveau est entré depuis trois décennies dans l'ère du marché. Conséquences : recours au
dopage, surmédicalisation, accélération des rythmes d'entraînement, réduction des temps de
récupération, obsession du record. Combien de temps la performance à tout prix passera-t-elle avant la
santé des athlètes ?
Les sportifs sont des travailleurs comme les autres. C'est une vérité souvent oubliée dans le flux des
performances et des commentaires que vient rappeler ce documentaire remarquable.
On peut difficilement faire fonctionner une industrie de 700 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel (3 % du
commerce mondial) sans y sacrifier quelque chose. Pour Maurizio Vasino, ancien footballeur professionnel
italien, ce sont les muscles, dont il perd l'usage depuis qu'il souffre d'une sclérose latérale amyotrophique
(maladie de Charcot), causée par les microchocs à répétition sur la tête et l'abus de médicaments antidouleur.
Pour Jutta Gottschalk, ex-championne de natation est-allemande, qui avalait parfois trente pilules dopantes par
jour, c'est une fille née aveugle d'un oeil. Pour Laurent Brochard, ancien cycliste français retraité depuis 2007,
c'est plus simplement le fait, à 46 ans, de ne plus trop savoir quoi faire de sa vie.
On n'écoute jamais vraiment les sportifs : la première qualité du film de Deleu et Kellerman est de leur donner la
parole. La quantité de témoignages, tous passionnants pour ce qu'ils disent de ce qu'il en coûte d'être au
sommet, est impressionnante, de la joueuse de tennis Marion Bartoli au footballeur Gennaro Gattuso en passant
par la sprinteuse Christine Arron. A leurs récits s'ajoute la richesse des informations et des explications
scientifiques fournies par les réalisateurs. Et puis, il y a cette question qui nous vient à la fin, devant des images
de Messi marquant un but : que sommes-nous prêts à accepter pour la beauté du spectacle ? (Télérama)
Djihad, les contre-feux
Film documentaire de Laetitia Moreau (France, 2016)
Le 24.5.2016 à 20h55 sur
Durée: 52 minutes
Si le gouvernement français parle surtout de sécurité, la radicalisation de certains jeunes ne pourra pas
être endiguée sans un travail de prévention et d'anticipation. Les discours des recruteurs djihadistes
s'engouffrent en effet dans les failles de la société : crise de la famille, ratés de la politique d'intégration,
absence de projet collectif. Comment stopper cet engrenage ?Comment aider les parents ? Pour les acteurs
de terrain, il faut combattre sur trois fronts : la prévention des départs, la prise en charge des jeunes qui
reviennent, et l'émergence de contre-discours religieux. Des hommes et des femmes, qui tentent de déjouer le
piège tendu par les réseaux djihadistes, témoignent. Est ainsi filmée une cellule de déradicalisation mise en place
dans les Bouches-du-Rhône.
L'Oreille des kids / Les leviers
Le 25.5.2016 à 14h10 sur
Durée: 15 minutes
Comment faire pour soulever une lourde charge sans se fatiguer? Comment ouvrir un coffre de pirates
scellé depuis des années? Réponse : Avec un levier. Céline de L'UNIGE va montrer à Chris comment ouvrir son
coffre à jouets à l'aide d'un pied-de-biche. (RTS)
Specimen / Je suis moral et c'est pas si mal !
Le 25.5.2016 à 20h15 sur
Durée: 61 minutes
Il nous titille, qu’on le veuille ou non; il nous fait sentir ce qui est bien ou mal ce qu’il faut faire ou ne
pas faire. Il s’agit du sens moral qui nous accompagne depuis notre plus tendre enfance. Qu’est-ce
qui le favorise ? Comment se transmet-il ? Peut-on faire le mal au nom du bien ? Regards croisés
sur le thème au gré de nombreux témoignages, expériences et petits jeux de transgression.
Mais pourquoi consacrer une émission au sens moral ? « Eh bien, parce que nous nous sommes rendus compte
que lorsque nous sommes confrontés aux guerres, au terrorisme, aux migrations et au lot de détresse qui les
accompagnent, la question du sens moral, de notre aptitude à juger ce qui est bien ou mal, à se montrer
empathique ou à s’indigner pose question », relève Laurence Mermoud, productrice de l’émission.
Les violences du monde d’aujourd’hui incitent en effet à réouvrir un débat centré sur la question des valeurs, sans
craindre d’être ringard ou enfermé dans quelque dogme religieux. D’autant que le sens moral a des bases
biologiques. Il est aussi important que nos cinq autres sens, puisqu’il nous permet de vivre en société depuis la
nuit des temps ! Bien avant les règles édictées par les religions ou les cultures, nous possédons, en effet, une
disposition fondamentale à être moraux, c’est-à-dire empathiques et partageurs. Un test révèle que nous avons
cette propension dès le berceau.
De nombreux spécialistes croisent leur regard sur le thème : le philosophe André Comte-Sponville, le généticien
André Langaney, le professeur en psychologie sociale Laurent Bègue, deux jeunes chercheurs, Nicolas Baumard
qui signe « Comment nous sommes devenus moraux » et le biologiste Stéphane Debove qui a créé une
simulation pour prouver que la morale est favorisée par l’évolution, le spécialiste en éthique des affaires Guido
Palazzo ou encore le professeur John Antonakis qui a mené une recherche sur la tricherie.
Spécimen fait aussi la part belle à certains qui, par choix moral, ont décidé de vivre autrement comme Gilles
Vernet, ancien trader devenu instituteur et documentariste, auteur de « Tout s’accélère ». Il y aussi Berthet One,
pur produit des banlieues et ancien taulard devenu bédéiste, ou encore Aurélia Fischer qui porte secours aux
migrants hors de toute institution ou ONG.
Sans oublier les expériences, dont une, un dilemme atroce, qui fait froid dans le dos… (RTS)
L'île aux enfants de l'exode
Film documentaire de Sarah Lebas, Cyril Thomas (France, 2016)
Le 25.5.2016 à 21h10 sur
Durée: 52 minutes
Le 3 septembre 2015, en quelques heures, la photo du petit Aylan, échoué sur une plage, a fait le tour du
monde. Cette vision insoutenable a montré avec violence que, parmi les migrants qui tentent de gagner
l'Europe, il y a de nombreux enfants. La politique, la guerre et les médias sont des affaires d'adultes, mais
ces enfants sont là, pour qui veut les voir, ballotés dans cet exode aux dimensions bibliques, dans cette
odyssée qu'ils n'ont pas choisie. Par centaines, ils débarquent chaque jour de Syrie, d'Irak ou encore
d'Afghanistan. Lesbos, cette île mythologique à 8 kilomètres du littoral turc, est leur principal point d'entrée en
Grèce. Ce documentaire leur donne la parole. Mention spéciale du jury au Figra 2016. (Télérama)
Génération what ?
Moi et l'amour (1/4) - Moi et mes amis (2/4)
Film documentaire de Simon Bouisson et Pierre Bourgeois (France, 2016)
Le 25.5.2016 à 22h00 sur
Durée: 104 minutes
Nés dans les années 1980 ou peu après la chute du mur de Berlin, ils ont grandi en pleine crise.
Tourmentés par la peur du chômage, les cent millions d'Européens âgés de 18 à 34 ans sont-ils plus
résignés ou plus révoltés que leurs aînés? De CardifTà Berlin, en passant par Athènes ou Monopoli, dans
les Pouilles italiennes, cette série documentaire sonde leurs aspirations et leurs envies. Autoportraits
croisés, les films captent les errances d'une génération et son désir diffus de rebâtir un système arcbouté sur l'individualisme et la concurrence.
De la relation passionnée entre la Fribourgeoise Angelina et son amoureux Saher, jeune Kurde irakien réfugié en
Allemagne, aux doutes de la Bruxelloise Margaux, engagée sur la voie de l'accumulation des diplômes, les
épisodes alternent questionnements intimes et réflexions cruciales. Lucides ou ingénus, les témoins se livrent
sans fard ni tabous. La réalisation, en revanche, prise les effets clinquants. La multiplication de travellings et de
ralentis sur les embardées de skateurs, les vues aériennes virevoltantes et l'usage immodéré de la
géolocalisation par écrans interposés entraînent un endettement. Comme si les auteurs avaient voulu insuffler de
la vigueur à une volubilité qui n'en manquait pourtant pas. (Télérama)
Quand la RDA faisait son cinéma
Film documentaire d'André Meier (Allemagne, 2016)
Le 25.5.2016 à 22h10 sur
Durée: 55 minutes
Voilà un pan méconnu du cinéma allemand. Entre 1946 et 1992, la Delà, studio d'Etat en RDA, a produit
environ sept cents longs métrages. Si, parmi eux, beaucoup sont tombés dans l'oubli (parfois
injustement), d'autres ont franchi le rideau de fer, comme Jacob le menteur 1, sélectionné aux Oscars en
1977- Quand il évoque le contexte historique, en compagnie de vieilles gloires de la Defa et avec de
nombreux extraits de films, le documentaire est captivant. Il l'est un peu moins lorsqu'il énumère les
«people» de l'époque. Pour promouvoir ses productions, le studio avait en effet une stratégie quasi
hollywoodienne : présence de stars et recours au cinéma de genre, il se targuait de tourner, non pas des
westerns, mais des «films d'Indiens», qui prenaient parti pour les autochtones confrontés à l'impérialisme
américain.
Dans ces œuvres de propagande, antimilitaristes après la Seconde Guerre mondiale, obsédées par
l'affrontement Est-Ouest ensuite, la transgression et la liberté artistique n'étaient pas totalement absentes. A partir
de 1965, cependant, la moindre critique des conditions de vie en RDA devient « contre-révolutionnaire », la
moindre expérimentation, synonyme de «décadence occidentale». Joli hasard de l'Histoire, le libérateur
Corningout (Heiner Carow), premier long métrage est-allemand sur l'homosexualité» est projeté pour la première
fois le 9 novembre 1989. jour delà chute du Mur.
Temps présent / La fin des bons docteurs
Un reportage de Steven Artels et Jacques de Charrière
Le 26.5.2016 à 20h15 sur
Durée: 23 minutes
Le système de santé suisse est l’un des meilleurs du monde, mais il repose tout entier sur une
profession menacée : les médecins généralistes. Dans les dix ans qui viennent, 48% d’entre eux
vont atteindre l’âge de la retraite. Et la relève n’est pas assurée. Dans certaines régions
périphériques, la pénurie se fait déjà sentir. Temps Présent est allé dans le Jura découvrir une situation
qui préfigure sans doute celle du pays tout entier.
C’est l’histoire d’un généraliste de Courroux, dans le Jura. Il s’appelle Claude Gogniat. Il a 67 ans. A l’heure où
commence notre reportage, il travaille toujours. Voilà pourtant trois ans qu’il cherche un successeur. Il a approché
des étudiants en médecine de la région, mais ils ne sont pas intéressés. Car le salaire du généraliste est inférieur
à celui de la plupart des spécialistes. Il doit par ailleurs assurer de nombreuses gardes, et de façon générale, la
situation du médecin de campagne n’est, semble-t-il, pas très attirante pour la génération montante. Le docteur
Gogniat n’est cependant pas au bout de ses surprises. Une solution inattendue pourrait se présenter…
Autre histoire : celle d’une généraliste de Courtelary, dans le Jura bernois. Joëlle Michel est une exception dans
la région : elle n’a que 45 ans. Mais sa consultation déborde et son cabinet a déjà connu un épisode difficile,
lorsqu’un confrère est décédé dans un village voisin. Ce dernier suivait des milliers de patients. Du jour au
lendemain, tous ces gens sont partis à la recherche d’un nouveau docteur. Secrétariat pris d’assaut, urgences
impossibles à différer… Joëlle Michel et ses collègues encore en exercice ont subi un déferlement auquel ils
n’étaient guère préparés. Pourtant, dans le Jura bernois, on sait depuis longtemps que la pénurie de généralistes
représente une menace sérieuse. De nombreuses initiatives ont vu le jour. Dernière en date, la création d’un
Réseau-Santé-Social, regroupant tous les professionnels du secteur. Avec l’objectif, notamment, de faciliter
l’installation de jeunes médecins.
Les efforts du corps médical sauront-ils éveiller l’intérêt des étudiants en médecine ? Là encore, on pourrait avoir
quelques surprises… (RTS)
Temps présent / Infertilité, le drame des hommes
Un reportage d'Alexandre STERN
Le 26.5.2016 à 20h15 sur
Durée: 23 minutes
L’infertilité masculine reste un tabou. Et
pourtant, un quart des jeunes hommes en
Suisse est touché par cette maladie, comme
le confirme une étude menée sur plus de
3'000 d’entre eux. Suspectés comme
première cause de cette épidémie, les
perturbateurs endocriniens. Quatre
Romands ont accepté de se confier sur
cette maladie qui touche en profondeur la
masculinité.
L’infertilité, c’est - selon la médecine - plus
d’une année de rapports sexuels sans
naissance d’enfants. Dans 30% des cas, elle
est due à un problème chez l’homme, dans
30% chez la femme et dans 30% à
l’incompatibilité des deux partenaires. Les 10% restant sont à ce jour inexpliqués.
Selon une étude menée en Suisse, depuis 2008, sur trois mille recrues, un conscrit sur quatre a une quantité de
spermatozoïdes en-dessous des normes fixées par l’organisation mondiale de la santé. Cette étude suisse se voit
corroborée par d’autres programmes de recherche du nord de l’Europe, qui démontrent dans leur grande majorité
une baisse très nette de la fertilité masculine. Ces études ciblent les perturbateurs endocriniens comme étant la
cause majeure de cette infertilité croissante. Le lien de cause à effet est cependant très difficile à démontrer. Les
preuves scientifiques nécessiteront plusieurs dizaines d’années avant d’être validées.
Les scientifiques en appellent donc aujourd’hui à l’application d’un principe de précaution. Ils demandent
aux pouvoirs politiques que soit limitée la production des produits contenant ces molécules chimiques
nocives. Les enjeux économiques sont énormes car les perturbateurs endocriniens sont présents en
masse dans de nombreux pesticides, plastiques et cosmétiques.
Un combat politique de longue haleine s’engage pour arrêter la chute constante de la fertilité. Un combat d’autant
plus difficile à mener que l’infertilité reste encore aujourd’hui un tabou. Cette maladie est souvent associée à la
virilité ou à l’impuissance dans l’inconscient collectif. Autant de non-dits qui pèsent sur les hommes infertiles.
Temps Présent lève le voile sur la vie de ces hommes et sur l’avenir problématique de la fertilité en Suisse. (RTS)
Roi du Maroc, le règne secret
Film documentaire de Jean-Louis Pérez (France, 2016)
Le 26.5.2016 à 23h20 sur
Durée: 65 minutes
Il a fallu des décennies pour qu'à coups de témoignages de victimes, d'investigations journalistiques, se
lézarde l'image du roi du Maroc Hassan II. Pour qu'affleure enfin le vrai visage d'une dictature assise sur
les emmurés à vie du bagne de Tazmamart, les récalcitrants torturés de Kénitra, les détentions
arbitraires, les exécutions. Il en faudra peut-être moins pour écorner la légende, vendue par ses
communicants, d'un Mohammed VI «ouvert, humble et modeste».
C'est aux parts d'ombre du «roi des pauvres», arrivé sur le trône marocain en 1999 à la mort de son père,
Hassan II, que s'attache l'enquête. Initiateur de grands travaux, modernisateur de l'économie, Mohammed VI va
très vite montrer son appétit pour les affaires. Par le biais de sa holding royale, il investit à tour de bras dans les
secteurs clés de l'économie : l'agroalimentaire, la banque, la télévision, les assurances, les mines. En quelques
années, il double sa fortune personnelle, au point, selon le magazine Forbes en 2009, de devancer l'émir du
Qatar cheikh Hamad ben Khalifa AlThani. Tandis que 20% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et
affiche deux tiers de personnes analphabètes. Mais, au-delà du volant économique, le documentaire éclaire les
ressorts d'un régime qui, très vite, va renouer avec les pratiques des années de plomb : corruption, justice aux
ordres, musellement de la presse, violation des droits de l'homme, recours à la torture.
Si elle crédite un peu vite le pouvoir de «nouveaux droits» pour les femmes et survend les vertus de l'instance
Equité et réconciliation, l'enquête, arrimée aux témoignages de journalistes, de militaires, de sportifs en exil et de
personnalités marocaines demeurées au pays, est un formidable exercice de liberté et de dessillement. Un pied
de nez télévisuel au tabou qui entoure la famille royale. Au nom de la lutte contre le terrorisme, la France peutelle continuer de fermer les yeux sur les dérives d'un régime autoritaire?
Avec le sang des hommes
Film documentaire de Raphaël Girardot et Vincent Gaullier (France, 2016)
Le 27.5.2016 à 23h20 sur
Durée: 54 minutes
A une époque où la souffrance animale fait plus que jamais parler d'elle, où le discours ambiant sur les
conditions d'élevage et d'abattage favorise le végétarisme, s'intéresser à ce qu'endurent les hommes
dans les usines à viande a quelque chose d'insolent. Là réside la première vertu de ce documentaire
tourné dans un abattoir d'Ille-et-Vilaine et consacré au «sang des hommes», non à celui des bêtes.
C'est que découper une vache ou un mouton pour en faire de la viande met à mal le corps et le psychisme de ces
ouvriers, exposés plus que d'autres aux troubles musculo-squelettiques et aux accidents du travail, dans un
environnement des plus stressants. Un monde méconnu, généralement fermé aux caméras, dans lequel Raphaël
Girardot et Vincent Gaullier ont réussi à faire entrer la leur. En toute transparence, ils ont saisi les gestes et les
mots de ces «prolétaires oubliés» dans le vacarme assourdissant du travail à la chaîne. S'il opte pour une
esthétique qui frise la rigidité et restreint en partie le déploiement de son propos, Avec le sang des hommes
excelle à nous rendre sensible par le travail de l'image et du son un monde de sensations qui restera
probablement gravé dans nos mémoires.