Moniteur de force
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Moniteur de force
Sommaire Introduction 1. Les trois mouvements 2. Le répertoire gestuel 3. Initiation/démarche pédagogique 1 La force athlétique, aussi appelée “power lifting” en anglais est basée sur trois mouvements fondamentaux en musculation: la flexion de jambe (squat), le développé couché (bench press), et le soulevé de terre (dead lift). La discipline s’est peu à peu développée vers une pratique compétitive à part entière. Nés au cours du siècle dernier, les trois mouvements qui la composent (le soulevé de terre, le développé couché, et la flexion de jambe), permettront aux pratiquants de s’affronter dans des compétitions officielles dès les années 70, jusqu’à aujourd’hui, où la discipline est reconnue de “haut niveau” (depuis 2005). Introduction Introduction La pratique loisir et sportive est également très dynamique, puisque de nombreux adeptes des poids tentent pour leur simple plaisir, ou dans le cadre d’une préparation physique, de repousser les limites de leur propre force. On a souvent pensé que ce type d’activité était réservé aux jeunes hommes. Mais les techniques d’entraînement progressant sans cesse dans le domaine de la protection des sportifs, la limite d’âge de pratique semble peu à peu s’estomper. Mieux encore, une pratique intelligemment dosée et préventive des disciplines de force peut améliorer le quotidien des pratiquants, quel que soit leur âge ou leur niveau: meilleure stabilité articulaire, densification musculaire des zones accidentogènes ou pathogènes, muscles “intelligents”, capables d’adapter leur contraction à une contrainte inhabituelle, mais aussi goût de l’effort, confiance en soi... Chaque personne peut trouver de nombreuses raisons de développer sa force. Ce guide vous donnera les bases pour guider les pratiquants dans leur initiation, et leur donner les fondamentaux techniques pour une pratique efficace et sure. 2 Les trois mouvements 1 Les trois mouvements 1.1 Définition La force athlétique est un sport à catégories (âge, poids de corps) dont les compétiteurs peuvent obtenir un statut de haut niveau. Il se compose de trois mouvements: la flexion de jambes, le développé couché et le soulevé de terre. La performance en compétition s’exprime par la mobilisation d’une charge maximale sur chaque mouvement. L’athlète dispose de trois essais par mouvement : le meilleur des trois essais est retenu pour le « total » des performances, cumulé sur les trois exercices. C’est le meilleur total qui détermine le vainqueur de la catégorie. 1.2 Présentation des mouvements La flexion de jambe ! ! ! Le développé couché ! ! 3 ! ! ! ! Le soulevé de terre Une des plus anciennes maximes des salles de musculation, c’est que si vous ne faites pas de squat, vous ne faites pas réellement de musculation. C’est dire l’importance de ce mouvement dans le monde de la force athlétique ! 2.1 Description Cet exercice consiste en une flexion suivie d’une extension des membres inférieurs avec la barre sur l’arrière des épaules. Pendant l’exercice, l’articulation de la hanche doit passer par un point plus bas que l’articulation du genou. La position de l’athlète doit être stabilisée avant et après le mouvement. Important ! Comme en tout apprentissage, l’assiduité, la volonté et la détermination sont incontournables pour progresser. Mais plus que jamais, la qualité de l’exécution technique du geste est déterminante pour stabiliser les améliorations et surtout préserver l’intégrité physique du pratiquant. 2.2 Croquis descriptif Les trois mouvements 2 La flexion de jambe (“squat”) ! "A" représente le sommet des genoux "B" représente la surface supérieure des cuisses à l'articulation de la hanche. 4 Les trois mouvements 5 2.3 Sollicitation musculaire du squat De tous les exercices de force athlétique, le squat est celui qui sollicite le plus de muscles (plus de 250!). Il sollicite également les plus imposants: prioritairement les quadriceps (droit antérieur, vaste externe et interne, crural), les fessiers (petit, moyen et grand, fascia lata et son tenseur), ainsi que les muscles spinaux. Dans un rôle fixateur et stabilisateur les ischios-jambiers (demi-tendineux, demi-membraneux, biceps fémoral) et les mollets (jumeaux, soléaires) interviennent également. N’oublions pas le rôle du gaînage dorso-lombaire et de la sangle abdominale. Les 10 points clefs du squat 1) L'écartement des mains sur la barre: Elles sont positionnées légèrement à l'extérieur des épaules. Les mains sont fixées sur la barre, s’étendent comme pour accélérer sur une moto, pouces verrouillant la barre, mains, poignets et avants bras alignés. Les coudes reculent légèrement et pointent vers le bas. 2) La position de la barre sur le dos: Posée sur l’arrière des trapèzes, les deux omoplates en se joignent formant un support parfait, sur le deltoïde postérieur. 3) L'écartement des pieds: Variable, mais toujours identique des deux côtés. 4) La sortie de la barre des supports: Avant de charger la barre, celle-ci est dans son support, légèrement au-dessous de la ligne des épaules. La sortie de barre s’effectue en se redressant dessous, parfaitement gainé. Une fois la barre chargée, reculer d’un pas en restant à proximité du support. 5) La position de la tête: La tête dans le prolongement de la colonne vertébrale, chercher un point d’ancrage visuel droit devant. 6) La flexion des jambes: Mettre genoux et hanches simultanément sous tension pour abaisser légèrement le centre de gravité. Maintenir le ventre plat sans trop exagérer la cambrure lombaire. Descendre l’articulation de la hanche sous l’articulation du genou. Les genoux sont dans le même plan que les cuisses et les pieds. Conserver les talons à plat au sol. 7) L'extension des jambes: Les extensions des genoux, des hanches et du tronc doivent être synchronisées, tout en évitant de resserrer les genoux. La remontée doit être symétrique, et sans temps d’arrêt. 8) Le point critique: Lorsque le fémur et le tibia forment un angle de 90°, les tensions musculaires sont maximales. A cet instant la gestuelle doit être parfaite. 9) La vitesse d’exécution: Plusieurs techniques existent. Globalement la descente doit être contrôlée, et la recherche de vitesse d’exécution se fait essentiellement lors de la montée. 10) La respiration: Prendre une inspiration à l’amorce de la flexion, puis expirer de manière forcée à la fin de l’extension. On distingue 3 formes conventionnelles utilisées en compétition ou à l’entraînement. Chacune comporte ses spécificités physiques et techniques propres. Squat traditionnel Technique la plus courante, elle constitue la base de l’apprentissage. Squat semi-sumo Les appuis au sol sont plus écartés, ce qui permet souvent d’améliorer les performances. Les trois mouvements 2.4 Les trois techniques de squat Squat sumo Technique la moins conventionnelle, elle n’est utilisée que par une minorité d’athlètes. Les difficultés techniques et physiques qu’elle implique la destine à des experts et des pratiquants dont la morphologie et la mobilité articulaire ne perturbent pas l’exécution du mouvement. ! ! ! 6 Les trois mouvements 2.4 Habiletés techniques fondamentales en squat 2.4.1 Equilibre - Le couloir de poussée : L’équilibre est essentiel pour contrôler la charge en toute sécurité. La maîtrise totale de la trajectoire corporelle dans la flexion constitue un préalable à l’exercice du squat. Les éducatifs seront utilisés lors de l’apprentissage et de l’échauffement. - Equilibre latéral: Incontournable pour garantir une posture sécuritaire et efficace, et ne pas développer de déséquilibre dans les niveaux de force des jambes droite et gauche. - Maîtrise de la charge: Le contrôle de la barre, dans sa gestion et son équilibre, est nécessaire à la flexion efficace. 2.4.2 Gainage et posture - Placement du bassin: Garant du placement efficace et préventif de la colonne vertébrale. - Stabilité et placement avant la remontée: Moment technique clé pour pouvoir produire les niveaux de forces nécessaires à la seconde partie du mouvement. 2.5 Educatifs Squat bâton Permet de corriger les placements techniques et la trajectoire corporelle, le bâton se substitue à la barre pour améliorer la technique sans charge additionnelle. Squat nuque Exercice le plus traditionnel, permet la découverte du couloir de poussée et de la posture du squat. Il peut s’effectuer en squat traditionnel, semi-sumo ou sumo. Squat barre clavicules Exercice pour le placement du bassin et du dos vertical: pour que la barre ne tombe pas, le placement doit être parfait. Squat une jambe 7 Adapté pour l’entraînement, la prévention et bien sûr pour la technique, cet exercice permet d’améliorer l’équilibre latéral. Afin de perfectionner le placement du dos, l’équilibre, la posture avant la montée et la trajectoire corporelle, un squat sans charge ou très faiblement chargé peu s’effectuer sur tapis mous ou ballons plats. Ce type de travail favorise par ailleurs le renforcement articulaire des chevilles et genoux. Les erreurs techniques à éviter... 1. Mauvais placement de la barre - Barre non centrée sur le dos, entraînant un déséquilibre latéral - Barre placée trop en arrière des épaules - Barre non verrouillée avec les pouces 2. Posture inadaptée - Perte de “l’appui visuel”: regarder le sol, ou le plafond - Dos “rond”, bassin en rétroversion lors du mouvement - Cambrure exagérée (lordose et antéversion accentuées): anteversion extrême lors du mouvement Les trois mouvements Squat proprioceptif 3. Gestion de la flexion/extension - Resserrer ou écarter les genoux lors de la flexion ou de l’extension - Se laisser tomber à la descente, sans contrôle de charge - “Double rebond” à la flexion - Contact entre les coudes et les cuisses à la flexion - Freinage exagéré lors de la descente, ou contrôle de charge excessif - Incliner le buste vers l’avant pour compenser le manque de flexion des jambes - Modifier l’écart des pieds ou des mains lors de la flexion - Extension incomplète des genoux au départ et à l’arrivée du mouvement - Rétroversion du bassin en fin de mouvement - Perte de l’alignement des épaules, du bassin, des genoux et des chevilles au départ et à la fin du mouvement 8