Propositions de l`Union de Quartier Arago Jean

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Propositions de l`Union de Quartier Arago Jean
Commission urbanisme/ version 10 avril 2013 Union de Quartier
Arago Jean Macé Martyrs
1bis, rue Lyonnaz 38000 Grenoble
[email protected]
Propositions de l’Union de Quartier Arago Jean‐ Macé Martyrs sur l’aménagement du terrain Mory‐Team et la rue Durand Savoyat Grenoble, 18 avril 2013 Introduction  Objet du document : Ce document formule des propositions sur l’aménagement du secteur Mory‐Team et de la rue Durand‐Savoyat, pour contribuer à l’avenir et l’évolution de notre quartier. Il est destiné à nos élus pour susciter un travail participatif et orienter favorablement les décisions d’urbanisme. Ce document est rédigé dans l’intérêt premier des personnes qui habitent ou vont habiter dans notre quartier, mais aussi dans l’intérêt bien compris d’une ville et d’une agglomération durable. Par « durable » nous signifions sous ce terme une ville active économiquement, riche socialement et attentive écologiquement. En effet, ce quartier est en situation charnière entre le vieux centre‐ville, la Presqu’île et l’Esplanade. Il doit trouver une identité et ne pas être simplement une zone dortoir que l’on densifie pour répondre à la demande de logements, sans réflexion d’ensemble.  Notre vision sur l’avenir de ce quartier, résumée en quelques principes directeurs : Nos propositions sont basées sur une vision plurielle du dess(e)in de ce quartier, avec six principes qui nous semblent essentiels : 1) Quartier mêlant habitats et activités économiques ou de service, en ne réduisant pas cette dimension économique aux seuls commerces de proximité ; 2) Quartier disposant d’équipements publics pour les pratiques culturelles et sportives, la vie sociale, l’éducation et l’accueil des enfants (écoles et crèches) ; 3) Quartier donnant sa place au végétal, à l’eau, et à la biodiversité en général, pour le plaisir de vie et les jeux d’enfants, tout en adaptant la ville aux effets du réchauffement climatique ; 4) Quartier bien connecté avec les secteurs mitoyens et la ville : en premier lieu l’Esplanade, via un pont urbain et des passerelles piétonnes et cyclables, mais bien relié aussi à la Presqu’île et à la gare, dans un cadre général soigneusement traité et cohérent ; 5) Quartier vivant mais calme, avec des voies internes de circulation douce prioritaire (marche à pied, vélos, zones 30), et assurant un déplacement aisé aux personnes à mobilité réduite. 6) Quartier avec des formes architecturales qui ne privilégient pas uniquement les immeubles mais également les maisons jumelées ou autre type d’habitat collectif mais plus horizontal. 1 Commission urbanisme/ version 10 avril 2013 Listage des activités ou équipements qui manquent au quartier : De l’échange entre habitants du quartier, il ressort les manques et besoins suivants : ‐
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Activités de service, d’artisanat, de dépannage ou de réparation : plomberie, électricité, réparation cycles, pressing, bureau de poste, guichet bancaire ou DAB, etc. La taille du quartier ne se prête pas à l’implantation de grandes entreprises. Mais des entreprises diversifiées de taille moyenne ou petites sont à favoriser. Une formule de pépinières d’entreprises aurait toute la faveur des habitants du quartier. Etablissements de santé : dentiste, pharmacie, kinésithérapeute, etc. Salle culturelle, théâtre ou salle de spectacle, Centre sportif : gymnase ou salle de sport MJC, bibliothèque, antenne école musicale 1 ‐ Que disent les documents d’urbanisme ou de projets sur notre secteur ? 1°) SCOT ou Schéma de cohérence territoriale/ Document d’orientation et d’objectifs (DOO/pp 92 à 100 ; pp. 254 à 256) : ‐
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Adapter la ville au changement climatique Conforter les coulées vertes et la trame végétale en milieu urbain dense Densité de population : au minimum, en ville centre, 1m² de plancher pour 1m² de superficie de l’unité foncière, soit un COS de 1. Application sur le terrain Mory‐Team : 9 000 m² au sol, donc au minimum 9 000 m² de plancher, soit par exemple 140 logements de 65 m². 2°) PLU (Plan local d’urbanisme) : ‐
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Plan des formes urbaines : o pour Mory‐Team est prescrit un « linéaire discontinu », donc le bâti peut être non continu sur les limites de la parcelle. Par ailleurs, la façade côté gare peut être R + 6 (+ 2) = 8 étages, soit une hauteur < 21,5 m. Sur les côtés et en arrière (rue de la scierie par exemple), la hauteur doit être < 16,5 m (R + 4 + 2) = 6 étages. o Pour Durand‐Savoyat, seule la possibilité de pouvoir élever des bâtiments d’une hauteur de 30 m est prévue. Classement : Mory‐Team et Durand‐Savoyat sont en zone UE‐C. Il s'agit d'une zone urbaine économique couvrant principalement des sites en mutation. Cette zone est destinée en priorité aux activités économiques, mais elle peut accueillir des habitants. Dans le cas de la révision du PLU, argumenter le classement en UM (urbaine mixte, car mixité logements, activités, etc.), et notamment UM‐B : zone dont les fonctions et la morphologie urbaine ont un caractère de centralité qu’il convient de conforter et de développer en accueillant une pluralité d’occupations : habitat, services, équipements, commerces, artisanat, bureaux, etc. Le bâti s'implante sur limite d'espace public et en ordre continu. Pas de linéaires d’activité indiqués. En effet, aucune activité commerciale en pied d’immeubles n’est présente à ce jour. 3°) Orientations du projet Presqu’île Notre quartier fait partie de la ZAC Presqu’île. Les équipements scientifiques et universitaires, ainsi que les entreprises issues des activités de recherche, resteraient localisées sur le polygone scientifique, de l’autre côté des voies ferrées. Selon les documents consultés, notre quartier garderait sa dominante habitat. Seules des grandes lignes de circulation sont dessinées, notamment le pont sur l’Isère et le tracé de la rue Durand‐Savoyat qu’il nous semble important de traiter comme un espace urbain véritable et non comme un axe de circulation rapide. A l’exception de commerces de proximité, aucune proposition n’est faite pour y développer des activités, ce qui est absolument nécessaire pour rendre le quartier vivant et attractif. 2 Commission urbanisme/ version 10 avril 2013 2 ‐ Propositions de l’Union de quartier pour le terrain Mory‐Team (surface : 7 500 m²) 
Il est indispensable que ce secteur soit animé dans la journée par l’implantation d’activités économiques diversifiées et de taille moyenne à petite. Les personnes travaillant la journée sur ce site donneraient de l’activité aux commerces locaux (boulangerie, épicerie, marchands de presse, coiffeur, réparation automobile, etc.), en complément des dépenses des riverains. Les commerces existants en seraient donc confortés. 
L’édification de bâtiments à destination d’activités le long de la rue Tarze (voir schéma de principe) constituerait un « écran anti‐bruit », en quelque sorte, face au futur pont qui enjambera (s’il est confirmé) les voies ferrées, en prolongement de la rue des martyrs, et vis‐à‐vis de la circulation ferroviaire elle‐même. La plus grande harmonie architecturale sera à rechercher avec l’immeuble « La Licorne » voisin, par une élévation en proportion égale. Ce(s) bâtiment(s) doivent avoir une vocation économique affirmée, car le bruit du trafic véhicules et ferroviaire déconseille d’y prévoir des logements. Le matériau bois pourrait être favorisé, comme derrière le Stade des Alpes. Aménagement du terrain Mory-Team : les propositions de l’Union de quartier
SCHEMA DE PRINCIPE 
Sur les côtés donnant sur la rue de la scierie et la rue de Mens, une frange verte serait à créer, d’une largeur suffisante (20 à 30 m au minimum) pour accueillir un jardin collectif, des composteurs de quartier et une zone dédiée à des jeux d’enfants. L’implantation d’arbres fruitiers et de ruches permettrait des activités collectives de quartier. Cette frange verte créerait une continuité écologique avec le parc du clos des fleurs et le petit parc proche du foyer Tarze (à maintenir absolument). Elle serait un espace de respiration et un embellissement pour les habitants riverains des rues de la scierie et de Mens. Un cheminement piéton serait à prévoir pour relier transversalement la gare à la cité Jean Macé, en passant par Mory‐team et le Clos des fleurs, y compris le parc Tarze. Une trame végétale continue pourrait ainsi traverser tout notre quartier. 
Sur le côté rue de la Mure, des bâtiments à vocation résidentielle ou scolaire (nouvelle école primaire du quartier par exemple) peuvent être prévus, mais de hauteur modeste pour ne pas écraser les immeubles existants qui font face. Il est aussi envisageable d’y implanter des équipements de quartier (voir liste en introduction). 
L’aménagement du terrain Mory‐Team doit se concevoir dans un périmètre plus large englobant la requalification de la place Huillier, la rue de Mens et la rue de la Mure. 3 Commission urbanisme/ version 10 avril 2013 3 – Propositions pour le secteur Durand‐Savoyat (surface : 3,5 ha) Les grands principes que nous défendons L’Union de quartier a développé des propositions dans son rapport « modes doux » de septembre 2011. Elles sont reprises ci‐dessous et approfondies. Fondamentalement, l’union de quartier demande que la conception d’ensemble de ce secteur évite que la rue Durand‐Savoyat soit une voie rapide reliant le polygone à l’autoroute, mais qu’elle soit au contraire traitée comme une voie urbaine, un lieu de vie et de ville à part entière. La circulation doit donc être calme et favoriser les divers modes de mobilité, dont le vélo et la marche à pied. Des commerces, bureaux, ateliers artisanaux et autres services ou équipements de quartier doivent inciter les véhicules et personnes à s’y arrêter. Les bâtiments, de type R+3, ont aussi vocation à confiner le bruit de la circulation motorisée, avec des façades assurant la meilleure atténuation acoustique possible. En arrière de ces immeubles, vers Jean Macé et le Clos des fleurs, la végétation doit largement y avoir ses droits, en combinant différentes formes et fonctions : ludiques (jeux, sport), paysagères (repos, contemplation) et productives (jardins ou vergers collectifs). Des logements peuvent y être prévus, mais en faible nombre, considérant la densité déjà très élevée du secteur. On est en ville, donc possibilité de carrefours ou ronds‐points avec feux et passages piétons, mais pas d’échangeurs, ni de bretelle d’accès. Telle est en synthèse la vision de l’Union de quartier pour ce secteur. a) Projet de « Pont aval » : L’UQ demande qu'il n'y ait que trois voies de prévues sur le pont, deux dans le sens de la sortie de la ville (Ouest‐Est), dont l'une serait liée à la voie Corato et au quai de la Graille (circulation interne au quartier) et l'autre à la rue Durand‐
Savoyat, et une seule dans le sens Est‐Ouest, reliée uniquement à la voie Durand‐Savoyat. L’UQ demande aussi que le pont soit prévu pour la circulation des vélos, avec des pistes dédiées, et une circulation tout aussi aisée et agréable des piétons. L’ouvrage devra être de type urbain pour favoriser le lien entre les quartiers et non de type autoroutier ou routier. Une liaison mode doux par le parc pour rejoindre le centre‐ville et le projet quai « cœur de ville, St Laurent » est à penser. b) rue Durand‐Savoyat : A l'inverse, l’UQ demande que la rue Durand‐Savoyat soit limitée à deux voies, Est ‐ Ouest, dont l'une serait doublée à partir de la voie Corato (direction est), et l'autre desservirait le pont Nord et le quai de la Graille pour l’accès au quartier. L’espace de voirie ainsi économisé permet de créer une ou deux pistes cyclables et des cheminements piétons confortables qui se prolongent sur le pont, vers le quartier de l’Esplanade et la Presqu’île scientifique, et desservent par ailleurs le quartier par un cheminement piéton vers le parc du Clos des fleurs. 4 Commission urbanisme/ version 10 avril 2013 Un passage piétons et vélos, large et très sécurisé (feux de passage), est à bien penser pour relier les zones nord et sud quartier et éviter que la rue Durand‐Savoyat soit une barrière, une insécurité et une nuisance au sein du quartier en raison d’une circulation automobile trop intense et rapide. Autrement dit, le tronçon autoroutier supprimé (à terme) vers l’Esplanade ne doit pas se retrouver sur la rue Durand‐Savoyat. C’est au contraire un axe de vie et de ville qui est à concevoir. Dans cet esprit, la rue est à mettre en pente régulière depuis le pont, ce qui impose de remblayer de chaque côté sur la moitié de la longueur pour rejoindre en pente douce la cité Jean Macé et le Clos des fleurs. Ce reprofilage ne doit pas impacter le terrain de jeu qui reste en l’état (sauf à déplacer si école neuve ?), en face de l’école actuelle, et aussi les terrains existant le long de l’Isère. En terme d’affectation des bâtiments, leur vocation doit être principalement économique ou de service publique. L’implantation de logements n’est pas souhaitable, sauf en façades arrière, dans la mesure où le trafic sur cet axe, même apaisé et régulé, sera important dans tous les cas. A cet égard, le traitement acoustique des façades devra être soigné. Pour éviter un effet « couloir », la hauteur des bâtiments doit rester modeste (R+3). Un dessin architectural de haute qualité est à produire pour créer de la ville, rendre attractives les activités économiques, et inviter les voitures à ralentir, s’y garer et utiliser les services offerts. c) Espaces verts et de loisirs Dans le cadre de cet aménagement, les espaces de loisirs de proximité (Parc Paul‐Louis Merlin, Tennis, Boules, Skate Park) ne doivent pas être impactés. Il est important que ces espaces soient conservés au sein du quartier pour l’animation du quartier et le bien‐être des familles et habitants. L’Union de quartier suggère aussi qu’une continuité végétale soit créée, par‐delà l’Isère, entre les deux berges. Ainsi le parc Paul‐Louis Merlin pourrait « répondre » au parc de l’Esplanade en projet et se prolonger vers la Presqu’île scientifique, en une sorte de corridor vert. Le « pont aval » envisagé pourrait d’ailleurs aussi être conçu dans cet esprit de continuité végétale : un pont « végétalisé » ? Pourquoi pas ! ? L’adaptation de la ville au changement climatique et les recommandations du SCoT impliquent de favoriser systématiquement le retour du végétal et de l’eau dans les zones habitées pour atténuer et rendre plus supportables les épisodes estivaux caniculaires. Conclusions et Perspectives L’Union de quartier demande aux élus que les propositions de ce texte contribuent aux décisions d’aménagement de ce secteur et les orientent. Elle entend que les élus ne se limitent pas à des rendez‐vous consultatifs pour un semblant de démocratie participative mais prennent en compte les suggestions et les besoins de ses administrés pour une vie urbaine agréable dans ce quartier à l’instar des projets prévus dans les quartiers périphériques. Un « atelier d’urbanisme » est à créer avec l’Union de quartier, les élus et les équipes d’ingénierie pour concevoir les projets et suivre leur réalisation. L’Union de quartier se pose par ailleurs la question de l’avenir de la zone industrielle Siemens ‐ Schneider, au nord de la rue Bertier. Il y a là un espace de 11 ha environ dont on devine que dans l'avenir il pourrait devenir une nouvelle zone urbaine. Quelles prospectives, et quels projets, même lointains sont imaginés ou à imaginer sur cette zone ? Si des habitants doivent s'y installer, il y aura à nouveau un doublement de la population du quartier. Il faudra alors définir les besoins d'équipements nécessaires : crèches, écoles, services, commerces, espaces verts, équipements ludiques et culturels, équipements sociaux. Ces estimations de besoin sont à faire de manière très globale, sans doute, mais elles permettront de définir avant tout projet les effets de seuil et d'éviter la confiscation des surfaces par des intérêts strictement mercantiles. 5 

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