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Bilan et perspectives
L’ambition de la FFJDA est donc de permettre l’accueil
et l’accompagnement des personnes en situation de
handicap au sein des clubs tout en proposant une pratique
adaptée à leurs besoins. La FFJDA est particulièrement
vigilante à ce que cette intégration se fasse en harmonie
avec le projet fédéral global et en coopération avec les
fédérations spécifiques.
de la pratique, l’accompagnement du développement
des pratiques et l’accès aux compétitions internationales
sont autant d’enjeux par rapport auxquels le référentiel
propose des pistes de réflexion.
Dans ce cadre, l’exploitation du référentiel national pour
un développement maitrisé et durable des activités
sportives pour les personnes en situation de handicap
pourra permettre de faire un état des lieux régulier de
la pratique des personnes handicapées au sein de la
fédération, de définir les domaines de compétence
et de coopération possible des différents acteurs. La
structuration fédérale, l’organisation et le développement
Interview de Pierre MENAND, secrétaire général adjoint de la FFJDA, membre du
comité directeur et responsable de la Commission nationale « Judo et personnes
en situation de handicap »
PRNSH : Quel est le positionnement de la FFJDA
concernant le handicap et sa prise en compte dans
le projet fédéral ?
PRNSH : Comment voyez-vous l’avenir des relations
entre la FFJDA et les deux fédérations spécifiques ?
P. Menand : « Cet avenir est en grande partie déterminé
par le ministère via les délégations.
Nous devons nous préparer à toutes les options et veiller
à ne perdre ni les personnes ni leurs compétences, au
cas où, nous recevrions la délégation pleine sur ces
publics.
Nos relations avec les fédérations spécifiques doivent
être toujours approfondies afin de permettre que, quelles
que soient les décisions prises par le ministère, notre
action commune pour les personnes en situation de
handicap se construise au mieux de l’épanouissement
de ces populations ».
PRNSH : Quelles sont les actions fortes menées
récemment par la commission ?
P. Menand : « Elles sont de deux ordres. Cette année,
la FFJDA a créé un BP JEPS judo, au sein duquel
nous avons intégré 35 heures de formation spécifique
à la pratique du judo pour les personnes en situation
de handicap. C’est une réelle reconnaissance de notre
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secteur, je pense que c’est le seul BP sportif intégrant un
tel volume de formation dédié au handicap. Concernant
le domaine sportif, notre fédération a ouvert son PES aux
athlètes handisports et a nommé un entraineur fédéral,
chargé du suivi et de l’accompagnement de l’équipe de
France Handisport ».
PRNSH : Quels sont les objectifs à moyen et long
terme pour le Handijudo ?
LA LETTRE
P. Menand : « Le handicap est totalement intégré dans
le projet fédéral. Il doit être une des préoccupations
de l’ensemble des secteurs (formation, arbitrage,
sportif…) de notre fédération. C’est un des aspects
de l’individualisation de l’enseignement au même titre
que les autres publics (jeunes, seniors, vétérans…).
Côté sportif, ce secteur est pris en compte dans le PES
fédéral ».
La Fédération Française de Judo, jujitsu, kendo
et Disciplines Associées :
la commission nationale
«Judo et personnes en situation de handicap»
P. Menand : « Nous pouvons en citer au moins deux :
- la formation : mise en place de formations partagées
avec les deux fédérations spécifiques, permettant un
accès transversal aux différents diplômes de ce secteur
(fédéraux, professionnel et d’Etat).
- le secteur sportif : mise en place du Projet
Paralympique 2020 (détection, accrochage au PES
judo, professionnalisation de l’encadrement de l’équipe
de France...) ».
Crédits photos : FFH / FFJDA
Remerciements à Pierre MENAND, secrétaire général
adjoint de la FFJDA, membre du comité directeur
et responsable de la Commission nationale « Judo
et personnes en situation de handicap » et à Olivier
BUSNEL, Conseiller Technique National placé auprès
de la FFJDA.
Réalisation : PRNSH - Novembre 2014
Stéphane de Leffe, Chargé de mission
Coordonnées :
PRNSH - CREPS du Centre
48, avenue du Maréchal Juin - 18000 BOURGES
Tel : 02 48 48 06 15
[email protected]
www.handicaps.sports.gouv.fr
www.handiguide.sports.gouv.fr
Les origines
La commission handicap
La Fédération Française de Judo, jujitsu, kendo et
Disciplines Associées (FFJDA) a été créée en 1946.
La création de la commission spécifique judo et
handicap remonte à 1972.
La commission nationale « Judo et personnes en
situation de handicap » est au cœur de la politique de
la FFJDA dans le champ du handicap. C’est un organe
de réflexion, de conception et de mise en œuvre de la
politique fédérale.
La prise en compte du handicap par la fédération
est donc très ancienne et s’est structurée peu à peu,
tout d’abord par l’intermédiaire d’un plan d’actions
spécifique puis progressivement au sein du projet
fédéral. Parmi les éléments ayant contribué au
développement de l’action de la FFJDA dans le champ
du handicap, on peut notamment citer :
- la prise en compte de la loi 2005 pour l’égalité des
droits et des chances, la participation et la citoyenneté
des personnes handicapées
- la prise en compte du handicap dans la convention
d’objectifs avec le Ministère chargé des sports
- l’évolution du niveau de performance international
La fédération attribue des moyens humains et financiers
à la commission pour lui permettre de mener à bien
l’ensemble de ces actions. Cette commission nationale
a également signé une convention d’objectifs avec le
ministère chargé des sports et qui intègre notamment
le champ du handicap.
Cette commission se compose de :
- un responsable (secrétaire général adjoint)
- un représentant de l’exécutif, un référent national
(président de la FFJDA)
- un référent médical (membre du Comité Directeur)
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- un expert du handicap
- un représentant de la Direction Technique Nationale
(Conseiller Technique National et référent handicap de
la FFJDA)
- un représentant de la Fédération Française Handisport
(Directeur Sportif Fédéral judo)
- un représentant de la Fédération Française du Sport
Adapté (Directeur Sportif Fédéral judo)
handisport). Ces interactions dans le champ du haut
niveau pourront être encadrées par la signature
d’une convention spécifique. L’ensemble du Parcours
d’Excellence Sportive est accessible aux athlètes de
la Fédération Française Handisport, sous réserve de
remplir les critères et exigences sportives et scolaire/
professionnel.
Le projet fédéral
Dans ce cadre, La FFJDA a missionné un de
ses entraineurs à temps partiel sur une mission
d’encadrement et d’accompagnement de l’équipe de
France handisport, en partenariat avec la FFH.
La présence d’élus de la fédération aux côtés des
techniciens permet de faire le lien entre la phase
d’élaboration du plan d’actions et la phase de validation.
Les élus impulsent et suivent l’évolution progressive
de la réflexion et peuvent faire des retours à chaque
étape du travail de manière à ce que le plan d’actions et
les projets soient validés sans difficultés, par le comité
directeur, une fois finalisés.
La présence de représentants des fédérations
spécifiques, caractéristique de la commission mixte,
permet de travailler en synergie au développement de
la pratique sportive des personnes handicapées tout
en bénéficiant de l’expertise de ces 2 interlocuteurs
concernant les publics et l’adaptation des pratiques
aux différentes formes de handicap. Ces passerelles
avec les fédérations spécifiques permettent un suivi
concerté (de la part des 3 fédérations) des sportifs qui
pratiquent dans des clubs « valides » mais participent
aux compétitions proposées par ces dernières.
Le représentant de la Direction Technique Nationale
au sein de cette commission, référent handicap de la
FFJDA, est un cadre technique missionné à hauteur de
30% de sa lettre de mission sur ce dossier national.
La conception d’un projet propre à la fédération et mené
en partenariat avec les partenaires historiques que sont
la FFSA et la FFH est un mode d’action voulu par les
élus de la fédération.
1. Le sport de haut niveau
Cet axe ne concerne que le handicap sensoriel (mal
voyant, non voyant, mal entendant et sourd).
Les compétiteurs en situation de handicap participent
aux compétitions organisées par la Fédération Française
Handisport (FFH). La FFH, en tant que fédération
délégataire, constitue une équipe de France de judo
handisport et assure les sélections et engagements
internationaux. Cependant, au vu du niveau sportif
international, le soutien et l’accompagnement de la
FFJDA dans le projet de haut niveau est incontournable.
Ce partenariat se traduit notamment par :
- l’intégration des athlètes handisports dans les
structures du Parcours d’Excellence Sportive de la
FFJDA (Pôle Espoirs, Pôle France, …).
- l’accompagnement et l’entrainement de ces athlètes
par des entraineurs de la FFJDA, en partenariat avec
les cadres et entraineurs de la FFH.
- la coordination du projet par la commission mixte judo
et handicap
La FFJDA soutient activement la FFH dans l’accès à
la pratique sportive de haut niveau, la préparation
des athlètes aux compétitions et la formation de
l’encadrement. Cette organisation permet de tirer partie
des compétences de chacun et d’optimiser au mieux le
niveau des compétiteurs en situation de handicap.
La coopération avec la FFH est très marquée, avec
notamment l’implication de la FFJDA dans l’organisation
d’une pratique de haut niveau qui reste incluse dans
les prérogatives de la FFH (équipe de France judo
Une formation nationale est également inscrite au
catalogue national de la formation continue des
enseignants de la FFJDA.
Au niveau régional comme local, des formations
spécifiques « handicap » sont ainsi proposées aux
enseignants, dans le cadre de la formation initiale
comme de la formation continue.
3. Le développement et l’accès à la pratique
La FFJDA se donne pour objectif de favoriser l’accès et
l’accueil des personnes en situation de handicap dans
l’ensemble de ses structures.
Pour y contribuer, un label club « judo et handicap » est
en phase de développement. Il a vocation à valoriser
une offre de pratique « exemplaire » d’après plusieurs
critères (par exemple l’accessibilité des lieux de
pratique, l’adaptation de la pratique, la sensibilisation
de l’encadrement au handicap, les liens avec les
fédérations spécifiques…). La communication faite
par la fédération sur ce label sera un moyen de faire
connaitre son action à destination de ce public et
permettra aux structures détentrices du label de garantir
au public handicapé une qualité d’accueil et de prise en
compte reconnue au niveau national.
Le projet handicap de la FFJDA s’articule suivant
3 axes : le sport de haut niveau, la formation et le
développement. Des moyens humains et financiers sont
prévus pour permettre la prise en compte du handicap
dans ces différents champs d’action.
LA LETTRE
Cette commission nationale mixte se décline dans
les régions : chaque territoire a vocation à constituer
une commission régionale mixte sur le modèle de la
commission nationale. Ces commissions régionales
intègrent donc des élus et des techniciens, des
représentants des comités régionaux judo, handisport
et sport adapté. Ce mode d’organisation assure une
parfaite déclinaison de la politique fédérale en matière
de handicap, avec la possibilité de mettre en œuvre des
projets variés et structurants.
Concernant les relations avec la FFSA, il est important
de préciser que le judo adapté n’est pas une discipline
reconnue de haut niveau.
- la sécurité et l’accompagnement des pratiquants
- les outils de compensation (aides humaines et
techniques)
2. La formation
La commission nationale judo et handicap mène des
actions de formation dans le champ du handicap. Les
fédérations spécifiques sont très souvent sollicitées
pour intervenir sur le handicap dans les formations
fédérales.
Un réseau territorial est mis en place dans chaque
comité régional, constitué autour de « formateurs
régionaux judo et handicap ». Ce réseau handicap
interne à la fédération permet à chaque territoire d’avoir
un interlocuteur « judo et handicap » au-delà des
membres de la commission.
Au niveau national, un Brevet Professionnel de la
Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport mention
Judo a été instauré (Bulletin Officiel du MSJEPVA n°
5 – mai 2013), avec intégration dans le programme
de 35h concernant le handicap. Ce temps de travail
permet d’aborder l’ensemble des types de handicap et
de présenter des contenus concernant :
- l’arbitrage (code sportif)
- l’intégration des personnes handicapées dans les
séances de judo (conditions d’accueil, accessibilité des
pratiques, classification des handicaps)
- la pédagogie spécifique aux personnes handicapées
(par des mises en situation)
- l’adaptation des pratiques (notamment les katas)
Au niveau national, la FFJDA soutient et contribue à
l’organisation des championnats régionaux et nationaux
de la FFSA et de la FFH. Cela peut impliquer un travail
en partenariat avec les comités d’organisation, la mise à
disposition d’installations, de matériels et de personnels,
toute aide technique nécessaire à l’organisation.
Au niveau régional, le coordonnateur régional judo et
handicap a pour mission de :
- proposer et mettre en place les actions judo et
handicap, en partenariat avec les comités FFH et FFSA
- intégrer le handicap dans l’ensemble des projets de la
ligue et des comités départementaux
- créer et animer la commission mixte régionale judo et
handicap
La FFJDA a également une forte communication sur les
actions de la commission nationale judo et handicap.
Une page est notamment dédiée à la thématique
sur le site Internet fédéral. Les projets menés par
la commission sont diffusés dans les territoires à
l’ensemble des clubs et enseignants, notamment par
l’intermédiaire des supports fédéraux (Judo Mag, Judo
TV,…). Au-delà d’une organisation interne permettant à
chaque échelon territorial de s’impliquer dans la prise
en compte du handicap, la FFJDA souhaite donc que
le plus grand nombre soit tenu informé des actions
menées dans l’ensemble du territoire. Cette démarche
peut permettre à chacun de prendre exemple sur les
actions réussies des autres et ainsi optimiser la diversité
et l’impact de ses propres projets.