1946 marcel petiot

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1946 marcel petiot
1946
MARCEL PETIOT
Marcel André Henri Félix Petiot, est né le 17 janvier 1897 à
Auxerre.
En 1920, Marcel Petiot exerçait à l’asile d’Evreux en qualité
d’interne de médecine générale ; il avait alors 23 ans et paraissait déjà
comme un exalté, très certainement déséquilibré. On se demande
comment il put se trouver dans cet établissement, alors qu’en 1914, il se
trouvait réformé pour débilité mentale ; aurait-il simulé afin d’échapper à
son devoir ? (Il est blessé deux fois, en 1916 et 1918, il a donc été quand
même sur le front !)
En 1936, le docteur Petiot se trouve interné à la suite d’un rapport
médico-légal d’un médecin-expert.
Après avoir été arrêté pour un fait bien minime en soi, c'est-à-dire
pour le vol d’un simple manuel d’électricité ; l’état du docteur Petiot parut
si grave au médecin-expert, le Dr Ceillier, que celui-ci fit part, dans son
rapport de son déséquilibre et de ses idées d’invention.
En effet, Petiot croyait avoir découvert le mouvement perpétuel ;
il cherchait en outre à construire une pompe aspirante et foulante,
destinée
à
aspirer
les
matières
fécales,
à
leur
faire
subir
des
transformations chimiques, puis à les refouler dans l’intestin. Quand on lit
ceci, on ne peut plus guère s’étonner de l’état mental de Petiot.
A partir de 1943, il propose à des personnes menacées par la
Gestapo, de les faire passer à l’étranger. Ces personnes se présentent rue
Le Sueur avec bagages et bijoux ; il organise un réseau et recrute des
rabatteurs. Ces personnes disparaitront bien sûr.
Ce réseau finit par être découvert par les Allemands, Petiot est
arrêté et torturé, mais ne parle pas … que pourrait-il bien avouer, il n’a
aucun lien avec la résistance! Faute de preuve il est libéré.
Le Matin du 15 mars 1944, 18 & 19 mars , 22 mars (Paris. 1884). 1884-1944.
1946
MARCEL PETIOT
C’est le 11 mars 1944, que les voisins, incommodés par des
odeurs de chair grillé, alertent les pompiers. Passant par une fenêtre qu’ils
défoncent, ils se dirigent vers la cave où une chaudière tourne à plein
régime… des restes humains attendant d’être incinérés. On retrouve une
grande quantité de valises et une non moins grande quantité d’objets
divers.
Petiot disparaît… il s’engage dans les forces françaises. En
septembre 1944, un article de journal titré « Petiot, soldat du Reich », le
fait bondir ; il répond à ce journal, se mettant à découvert et le 31
octobre, il est arrêté.
Le 14 mars 1944, le chef de la police judiciaire arrivait à Coursonles-Carrières afin d’interroger la femme de Petiot qui avait été arrêtée en
gare d’Auxerre au moment où elle s’apprêtait à quitter la ville. Passons sur
le détail de ses déclarations ; les vérifications de la police devaient établir
qu’elle avait fait une fausse déclaration, elle est donc arrêtée avec son
beau-frère, rabatteurs sans doute.
Une battue est déclenchée sur tout le territoire de l’Yonne ; un
signalement est parallèlement diffusé : le docteur se sait maintenant
traqué, mais il a jusqu’à présent déjoué les recherches policières.
Mais l’hôtel particulier de la rue Lesueur révèle de bien curieuses
constations. Dans cette ancienne écurie, au centre d’une construction
visiblement récente, Marcel Petiot avait fait poser dans le mur, une
lentille. Par cet « œil », l’assassin pouvait examiner celle de ses victimes
qu’il venait d’emprisonner dans son oubliette.
Depuis le début de l’enquête, la rue Le Sueur connaît la grande
foule des curieux alors que juge, docteurs et policiers entrent dans
l’immeuble. Une pièce triangulaire avec fausse porte retiennent d’abord
l’attention, puis dans le garage attenant, une lessiveuse, aurait pu être
Le Matin du 15 mars 1944, 18 & 19 mars , 22 mars (Paris. 1884). 1884-1944.
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MARCEL PETIOT
utilisée par l’assassin pour se rehausser au niveau de l’oculaire afin de
suivre l’agonie de ses victimes.
Dans la pièce, aucune trace de sang apparent ; Petiot aurait-il fait
usage de gaz toxique ? Au fond de la pièce, les fossoyeurs tamisent la
chaux
vive
et
retrouvent
des
fragments humains,
permettant
de
dénombrer au moins neuf corps.
Mais en grattant au fond de ce trou, d’autres restes retrouvés
donnent aux magistrats la conviction que le nombre de victimes dépasse
de beaucoup le chiffre de neuf avancé préalablement.
Lors de son procès en avril 1946, jugé pour 27 assassinats, il en
revendiquera 63, chiffre correspondant plus au nombre de valises
découvertes qui était d’environ 70.
En juillet 1942 et janvier 1943, des corps dépecés sont découvert
dans la Seine ; une dizaine avait été soumise à la même méthode de
dépeçage que les victimes du docteur Petiot.
Le 25 mai 1946, Petiot est condamné à mort et guillotiné à la
prison de la Santé à paris.
Le Matin du 15 mars 1944, 18 & 19 mars , 22 mars (Paris. 1884). 1884-1944.