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ENTREPRISES 58 Le green IT, c’est aussi pour les PME Soucieuses d’écologie, les entreprises misent toujours plus sur une informatique éco-responsable. Coup de projecteur sur une mutation aux multiples bénéfices. Vanda Janka H ier encore, de nom breuses entreprises se contentaient de com muniquer sur leurs engagements environnemen taux plutôt que de passer à l’acte, admet Gaëlle Fumeaux, cheffe de projet Swiss Climate. Aujourd’hui, consommateurs et clients ne sont plus dupes et le temps du greenwashing est révolu. Les acteurs du marché ont par ailleurs pris conscience des potentiels d’économies induites par un comportement responsable et sont d’autant plus enclins à développer des stratégies concrètes et validées.» Swiss Climate en sait quelque chose. Spécialisée dans le conseil et la mise en œuvre de projets climatiques, la société bernoise a lancé «Swiss Cli mate CO2» en 2009. Un label suisse, contrôlé et certifié par la SQS (Association suisse pour système de qualité et de management), a déjà été décerné à 37 entreprises et institutions nationales. «Notre approche se fonde sur le volontariat, souligne Gaëlle Fumeaux. La première étape consiste à susciter la prise de conscience de l’entreprise au travers d’un bilan carbone, la seconde à planifier la réduc tion des émissions de gaz à effet de serre par le biais de processus simples, aisément quantifiables et faciles à implé menter. Le suivi de nos clients PME Magazine / octobre 2012 permet en outre de dégager des données fiables, détail lées et propres à convaincre de nouveaux candidats.» Et Swiss Climate de citer les mesures effectuées auprès de l’Assurance immobilière Berne (AIB). L’arrêt auto matique et centralisé de ses 120 postes de travail a généré une réduction de la consom mation d’électricité de 27% et une épargne annuelle de 1147 francs. En y ajoutant la diminution de la luminosité des écrans, la rationalisation des imprimantes et la vir tualisation des postes de tra vail, AIB économise jusqu’à 8350 francs par an. Virtualisation. La toile foi sonne de statistiques et autres études visant à quantifier l’intérêt des diverses techno logies vertes. Certains spécia listes s’accordent à dire qu’à puissance égale, un ordina teur vert consomme jusqu’à trois fois moins d’énergie qu’un PC standard. D’autres avancent que l’amélioration du taux d’occupation des serveurs et l’optimisation du refroidissement des machines conduisent à diviser la facture énergétique de moitié. Les champions à tous les niveaux sont la virtualisa tion et autres options de Cloud Computing. L’avantage du procédé est de faire fonction ner divers systèmes informa tiques sur un même serveur. Il augmente le taux d’utilisation du matériel, réduit le nombre d’entités physiques et facilite en outre la maintenance opé rationnelle. Pour rester vert tout en externalisant tout où partie de ses infras tructures, il faut choisir un four nisseur de services adéquats. Efficience énergé tique des datacen ters, performances des d isposit i fs informatiques, solutions de refroi d issement sont autant de critères à comparer. Pour réduire encore leurs émissions de CO2 et leur facture informa tique, les entreprises ont en outre tout intérêt à optimiser la gestion de leurs appli cations et de leurs données. Leur nombre et leur complexité influencent directe ment la consomma tion des équipements matériels destinés à assurer la qualité de leurs services. L a v i r t ua l i s at ion s’applique également aux postes de travail. Né des technologies du Web, le concept de Thin Client réduit les u ENTREPRISES Christian Meixenberger, membre de la direction de la BCF «Le développement durable intervient dans toutes nos réflexions» a Banque Cantonale de Fribourg (BCF) est passée maître dans l’art d’économiser du CO2. «Le développement durable intervient dans tous les processus et réflexions de l’entreprise, affirme Christian Meixenberger, membre de la direction de la BCF dont il dirige le centre de services. Malgré une constante croissance du volume d’affaires, notre consommation d’énergie et nos charges d’exploitation informatiques ont vraiment diminué.» En 2009, la BCF réalise son premier bilan carbone et obtient le label bronze de Swiss Climate. Trois ans plus tard, elle enregistre une baisse de sa production de gaz carbonique de 6%, et annonce le lancement du premier service e-banking neutre en CO2. Dans l’intervalle, la banque freine aussi sa consommation de papier, programme l’arrêt de ses ordinateurs en fin de journée ou adopte des imprimantes sans émission toxique configurées sur le mode recto verso. Et elle procède surtout à la virtualisation de 80% de ses serveurs divisant par 10 le nombre des machines désormais installées dans un centre de calcul à très haute performance énergétique géré par Swisscom IT services. Dans le même temps, l’établissement opère une réorganisation automatique de ses données et réduit de 40% ses besoins en espace de stockage. «La modernisation de nos infrastructures a stabilisé les performances de calcul et la consommation d’énergie de nos systèmes, et a permis d’économiser 35% des coûts d’hébergement, observe Christian Meixenberger. Nous avons en outre divisé la fréquence des mises à jour de nos logiciels, ce qui contribue à réduire les frais de maintenance et à allonger la durée de vie du matériel.» La BCF s’attache désormais à rendre son site Internet corporate compatible avec le développement durable. Elle collabore avec l’entreprise GreenIT consulting qui a recensé quelque 150 référentiels en matière d’écoconception logicielle. La banque a intégré quelque 75 critères d’écoconception à l’appel d’offres lancé auprès des concepteurs de site. «Nous avons été surpris de constater que nos exigences environnementales étaient réalisables et surtout peu onéreuses. Certification comprise, notre nouvelle version Web ne devrait coûter que 3 à 4% de plus qu’un site classique.» PME Magazine / octobre 2012 Illustration: A. Héritier, photo: DR L 59 ENTREPRISES u appareils à leur plus sim «17% d’énergie consommée en moins» L ’entreprise est certifiée ISO 14001 depuis 2004, relève Marcel Jörg, CEO de Packimpex. Au départ, nous souhaitions surtout nous démarquer de la concurrence, et l’obtention de la norme de management environnemental ne nous a pas beaucoup coûté. Nous avons procédé à son renouvellement durant six ans en nous concentrant essentiellement sur le recyclage et la consommation de papier.» Mais Packimpex ne veut pas se limiter au greenwashing. En 2010, cet acteur du marché de la relocation restructure ses activités et entame un processus de rebranding. Packimpex cherche alors à atteindre la neutralité carbone tout en dopant sa rentabilité. Fondée en 1977, la société bernoise a fait ses armes dans le déménagement international avant de se spécialiser dans les services de relogement de familles Publicité et d’entreprises. Leader de son secteur en Suisse romande, elle compte 12 bureaux répartis dans les plus grandes villes du pays, affiche un chiffre d’affaires de 47 millions de francs et emploie quelque 275 collaborateurs. L’entreprise collabore en outre avec une myriade de sous-traitants à l’étranger dans le secteur des transports notamment. En conséquence, le carburant ne représente que 1,3% de ses charges d’exploitation. Soucieuse d’accroître son efficacité, la PME modernise ses infrastructures et intègre par la même occasion les principes du green IT. Exit les vieilles centrales téléphoniques dans chaque succursale. L’entreprise opte pour un standard IP unique plus économique et respectueux de l’environnement. Afin de favoriser la mobilité des collaborateurs, elle virtualise une partie de ses serveurs, passant ainsi d’une trentaine à 15 machines seulement. Les 200 postes de travail sont remplacés par des laptop plus rapides et trois fois moins gourmands en énergie. Packimpex investit en outre dans le software et se dote de logiciels permettant de scanner et de classer automatiquement les documents identifiés par un code-barres. A la réduction de papier, d’encre et d’électricité s’ajoute une meilleure gestion des tâches. «Nous n’avons pas quantifié toutes les économies induites par ces changements, indique Marcel Jörg. Mais nous pouvons affirmer que la consommation d’énergie a été réduite de quelque 17% par commande. Et côté transport, nos chauffeurs suivent des cours de conduite écologique.» ple expression: un clavier, un écran et un adaptateur réseau. Peu gourmands en énergie et directement reliés aux serveurs de l’entreprise, ces postes utilisateurs per mettent de recycler les modèles de PC ou de laptop les plus anciens. Une stratégie qui limite les dépenses de l’entreprise et ses nuisances environne mentales. En 2010, l’infor matique a généré quelque 50 millionsdetonnesdedéchets d’équipements électriques et électroniques au plan mon dial dont seule une infime partie est collectée et recyclée. éco-conception. L’analyse du cycle de vie d’un ordina teur montre que la fabrica tion et la fin de vie du maté riel présentent un éco-bilan particulièrement négatif, confirme Christian Mar chand, fondateur de GreenIT consulting à Lutry. Il est donc judicieux d’allonger au maximum la durée d’utilisa tion des machines et des pro grammes. Une stratégie qui conduit notamment à abais ser la fréquence des mises à jour proposées par les fabri Photos: DR Marcel Jörg, CEO de Packimpex ENTREPRISES cants. L’architecture logicielle conditionne aussi l’efficience énergétique des ordinateurs et des serveurs. Désireux de répondre aux besoins des systèmes d’exploi tation PC tout en préservant l’autonomie des terminaux mobiles, les éditeurs de logi ciels travaillent à parfaire leurs applications. qualité. «Depuis l’avènement de Windows 98 / Office 97, chaque nouvelle version de Microsoft consommait deux fois plus de ressources que la précédente, rappelle Christian Marchand. Avec Windows 8, l’éditeur inverse la tendance. Il améliore la qualité du code, intègre de nouvelles fonction nalités moins énergivores et limite en outre l’accès aux res sources matérielles (proces seur, carte graphique, réseau, etc.) qui s’avère particulière ment gourmand en énergie. Les estimations tablent sur une économie de 30%.» Grâce à l’optimisation du codage, Facebook a pu réduire de moitié le nombre de machines visant à servir le milliard de pages vision nées chaque jour sur son réseau. Une économie subs Fabian Lucchi, cofondateur d’Infomaniak Network Le Green IT, un outil de croissance F ondée en 1996, Infomaniak Network affiche un chiffre d’affaires de 12,5 millions et caracole dans le trio de tête des principaux hébergeurs suisses. «L’électricité est notre premier pôle de charges d’exploitation, explique Fabian Lucchi, cofondateur de la PME genevoise. La soixantaine de racks répartis dans nos deux centres de calcul est alimentée par de l’énergie 100% renouvelable, ce qui alourdit une facture qui frôlait les 400 000 francs l’an dernier. Dans ce contexte, tout investissement matériel visant à une meilleure efficience énergétique a des répercussions écologiques et financières non négligeables.» Pour Infomaniak, le green IT est un véritable outil de croissance. «Nous investissons tantielle puisque, selon les estimations des experts, la facture électrique de l’en treprise se monte à plus de 20 millions de francs par an. en moyenne quelque 750 000 francs par an et misons sur un taux de rotation du matériel de trois ans, remarque Fabian Lucchi. Après utilisation, nos machines sont recyclées. L’acquisition de nouveaux modèles, qui induit un surcoût de 10 à 15%, contribue à optimiser le rendement énergétique des infrastructures.» La société a enregistré une augmentation de 33% du nombre de ses serveurs en 2010 et 2011. Grâce à la mise en service de machines de dernière génération, la croissance de la consommation électrique s’est limitée à 10%. Et une nouvelle gamme de produits, promettant 30% d’économie supplémentaire, est en phase d’introduction. L’entreprise modernise le système de refroidissement de ses deux centres de calcul genevois et prévoit l’aménagement d’une structure ne nécessitant aucune climatisation. Devisé à plus de 5 millions de francs, le projet devrait être opérationnel à mi-2013. L’investissement est d’autant plus justifié que la climatisation représente un tiers de la facture énergétique de l’hébergeur genevois. Il s’inscrit aussi dans une logique de communication bien rodée. Depuis 2009, Infomaniak Network compense l’intégralité de ses émissions de CO2 au travers de sa certification MyClimate. Développé au format open source, le concept est mis à la disposition des concepteurs de sites Internet. Les réfé rentiels de bonnes pratiques en matière d’ingénierie infor matique durable ne cessent par ailleurs de se multiplier. Ne reste plus aux entreprises qu’à se lancer. Publicité CALL CENTER OMNICOM Neuchâtel|Fribourg|Yverdon|Berne|Saint-Gall Prospecter Acquérir Fidéliser > Le contact direct est la meilleure approche pour déceler des attentes, mesurer un potentiel ou tester un marché. HEAD OFFICE | Omnicom SA | Puits-Godet 12 | CH-2000 Neuchâtel TEL 0848 720 720 | FAX 0848 720 721 | www.omnicom.ch