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ENTREPRISES
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Le green IT, c’est
aussi pour les PME
Soucieuses d’écologie, les entreprises misent toujours
plus sur une informatique éco-responsable. Coup de
projecteur sur une mutation aux multiples bénéfices.
Vanda Janka
H
ier encore, de nom­
breuses entreprises se
contentaient de com­
muniquer sur leurs
engagements environnemen­
taux plutôt que de passer à
l’acte, admet Gaëlle Fumeaux,
cheffe de projet Swiss Climate.
Aujourd’hui, consommateurs
et clients ne sont plus dupes
et le temps du greenwashing
est révolu. Les acteurs du
marché ont par ailleurs pris
conscience des potentiels
d’économies induites par un
comportement responsable
et sont d’autant plus enclins
à développer des stratégies
concrètes et validées.»
Swiss Climate en sait quelque
chose. Spécialisée dans le
conseil et la mise en œuvre de
projets climatiques, la société
bernoise a lancé «Swiss Cli­
mate CO2» en 2009. Un label
suisse, contrôlé et certifié par
la SQS (Association suisse
pour système de qualité et
de management), a déjà été
décerné à 37 entreprises et
institutions nationales.
«Notre approche se fonde sur
le volontariat, souligne Gaëlle
Fumeaux. La première étape
consiste à susciter la prise de
conscience de l’entreprise au
travers d’un bilan carbone, la
seconde à planifier la réduc­
tion des émissions de gaz à
effet de serre par le biais de
processus simples, aisément
quantifiables et faciles à implé­
menter. Le suivi de nos clients
PME Magazine / octobre 2012
permet en outre de dégager
des données fiables, détail­
lées et propres à convaincre
de nouveaux candidats.»
Et Swiss Climate de citer les
mesures effectuées auprès
de l’Assurance immobilière
Berne (AIB). L’arrêt auto­
matique et centralisé de ses
120 postes de travail a généré
une réduction de la consom­
mation d’électricité de 27%
et une épargne annuelle de
1147 francs. En y ajoutant la
diminution de la luminosité
des écrans, la rationalisation
des imprimantes et la vir­
tualisation des postes de tra­
vail, AIB économise jusqu’à
8350 francs par an.
Virtualisation. La toile foi­
sonne de statistiques et autres
études visant à quantifier
l’intérêt des diverses techno­
logies vertes. Certains spécia­
listes s’accordent à dire qu’à
puissance égale, un ordina­
teur vert consomme jusqu’à
trois fois moins d’énergie
qu’un PC standard. D’autres
avancent que l’amélioration
du taux d’occupation des
serveurs et l’optimisation du
refroidissement des machines
conduisent à diviser la facture
énergétique de moitié.
Les champions à tous les
niveaux sont la virtualisa­
tion et autres options de Cloud
Computing. L’avantage du
procédé est de faire fonction­
ner divers systèmes informa­
tiques sur un même serveur. Il
augmente le taux d’utilisation
du matériel, réduit le nombre
d’entités physiques et facilite
en outre la maintenance opé­
rationnelle.
Pour rester vert tout
en externalisant
tout où partie
de ses infras­
tructures, il
faut choisir
un four­
nisseur de
services
adéquats.
Efficience énergé­
tique des datacen­
ters, performances
des d isposit i fs
informatiques,
solutions de refroi­
d issement sont
autant de critères
à comparer. Pour
réduire encore leurs
émissions de CO2 et
leur facture informa­
tique, les entreprises
ont en outre tout
intérêt à optimiser la
gestion de leurs appli­
cations et de leurs
données. Leur nombre
et leur complexité
influencent directe­
ment la consomma­
tion des équipements
matériels destinés à
assurer la qualité de
leurs services.
L a v i r t ua l i s at ion
s’applique également
aux postes de travail.
Né des technologies
du Web, le concept de
Thin Client réduit les u
ENTREPRISES
Christian Meixenberger,
membre de la direction de la BCF
«Le développement durable
intervient dans toutes nos
réflexions»
a Banque Cantonale
de Fribourg (BCF) est
passée maître dans l’art
d’économiser du CO2. «Le
développement durable
intervient dans tous les
processus et réflexions
de l’entreprise, affirme
Christian Meixenberger,
membre de la direction
de la BCF dont il dirige le
centre de services. Malgré
une constante croissance
du volume d’affaires,
notre consommation
d’énergie et nos charges
d’exploitation informatiques
ont vraiment diminué.»
En 2009, la BCF réalise son
premier bilan carbone et
obtient le label bronze de
Swiss Climate. Trois ans plus
tard, elle enregistre une
baisse de sa production de
gaz carbonique de 6%, et
annonce le lancement du
premier service e-banking
neutre en CO2. Dans
l’intervalle, la banque freine
aussi sa consommation de
papier, programme l’arrêt
de ses ordinateurs en fin
de journée ou adopte des
imprimantes sans émission
toxique configurées sur
le mode recto verso.
Et elle procède surtout à
la virtualisation de 80% de
ses serveurs divisant par 10
le nombre des machines
désormais installées dans un
centre de calcul à très haute
performance énergétique
géré par Swisscom IT
services. Dans le même
temps, l’établissement
opère une réorganisation
automatique de ses données
et réduit de 40% ses besoins
en espace de stockage.
«La modernisation de nos
infrastructures a stabilisé les
performances de calcul et
la consommation d’énergie
de nos systèmes, et a permis
d’économiser 35% des coûts
d’hébergement, observe
Christian Meixenberger.
Nous avons en outre divisé
la fréquence des mises à
jour de nos logiciels, ce
qui contribue à réduire
les frais de maintenance
et à allonger la durée
de vie du matériel.»
La BCF s’attache désormais
à rendre son site Internet
corporate compatible avec le
développement durable. Elle
collabore avec l’entreprise
GreenIT consulting qui
a recensé quelque 150
référentiels en matière
d’écoconception logicielle.
La banque a intégré quelque
75 critères d’écoconception à
l’appel d’offres lancé auprès
des concepteurs de site.
«Nous avons été surpris de
constater que nos exigences
environnementales étaient
réalisables et surtout peu
onéreuses. Certification
comprise, notre nouvelle
version Web ne devrait
coûter que 3 à 4% de plus
qu’un site classique.»
PME Magazine / octobre 2012
Illustration: A. Héritier, photo: DR
L
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ENTREPRISES
u appareils à leur plus sim­
«17% d’énergie consommée en moins»
L
’entreprise est certifiée
ISO 14001 depuis 2004,
relève Marcel Jörg, CEO
de Packimpex. Au départ,
nous souhaitions surtout
nous démarquer de la
concurrence, et l’obtention
de la norme de management
environnemental ne nous
a pas beaucoup coûté.
Nous avons procédé
à son renouvellement
durant six ans en nous
concentrant essentiellement
sur le recyclage et la
consommation de papier.»
Mais Packimpex ne veut pas
se limiter au greenwashing.
En 2010, cet acteur du
marché de la relocation
restructure ses activités et
entame un processus de
rebranding. Packimpex
cherche alors à atteindre
la neutralité carbone tout
en dopant sa rentabilité.
Fondée en 1977, la société
bernoise a fait ses armes
dans le déménagement
international avant de se
spécialiser dans les services
de relogement de familles
Publicité
et d’entreprises. Leader
de son secteur en Suisse
romande, elle compte 12
bureaux répartis dans les
plus grandes villes du pays,
affiche un chiffre d’affaires
de 47 millions de francs
et emploie quelque 275
collaborateurs. L’entreprise
collabore en outre avec une
myriade de sous-traitants à
l’étranger dans le secteur des
transports notamment. En
conséquence, le carburant
ne représente que 1,3% de
ses charges d’exploitation.
Soucieuse d’accroître son
efficacité, la PME modernise
ses infrastructures et
intègre par la même
occasion les principes du
green IT. Exit les vieilles
centrales téléphoniques
dans chaque succursale.
L’entreprise opte pour un
standard IP unique plus
économique et respectueux
de l’environnement. Afin
de favoriser la mobilité des
collaborateurs, elle virtualise
une partie de ses serveurs,
passant ainsi d’une trentaine
à 15 machines seulement.
Les 200 postes de travail sont
remplacés par des laptop plus
rapides et trois fois moins
gourmands en énergie.
Packimpex investit en
outre dans le software
et se dote de logiciels
permettant de scanner et
de classer automatiquement
les documents identifiés
par un code-barres. A la
réduction de papier, d’encre
et d’électricité s’ajoute une
meilleure gestion des tâches.
«Nous n’avons pas quantifié
toutes les économies induites
par ces changements,
indique Marcel Jörg. Mais
nous pouvons affirmer que
la consommation d’énergie
a été réduite de quelque
17% par commande. Et côté
transport, nos chauffeurs
suivent des cours de
conduite écologique.»
ple expression: un clavier,
un écran et un adaptateur
réseau. Peu gourmands en
énergie et directement reliés
aux serveurs de l’entreprise,
ces postes utilisateurs per­
mettent de recycler les
modèles de PC ou de laptop
les plus anciens.
Une stratégie qui limite les
dépenses de l’entreprise et
ses nuisances environne­
mentales. En 2010, l’infor­
matique a généré quelque
50 millionsdetonnesdedéchets
d’équipements électriques et
électroniques au plan mon­
dial dont seule une infime
partie est collectée et recyclée.
éco-conception. L’analyse
du cycle de vie d’un ordina­
teur montre que la fabrica­
tion et la fin de vie du maté­
riel présentent un éco-bilan
particulièrement négatif,
confirme Christian Mar­
chand, fondateur de GreenIT
consulting à Lutry. Il est
donc judicieux d’allonger au
maximum la durée d’utilisa­
tion des machines et des pro­
grammes. Une stratégie qui
conduit notamment à abais­
ser la fréquence des mises à
jour proposées par les fabri­
Photos: DR
Marcel Jörg, CEO de Packimpex
ENTREPRISES
cants. L’architecture logicielle
conditionne aussi l’efficience
énergétique des ordinateurs et
des serveurs.
Désireux de répondre aux
besoins des systèmes d’exploi­
tation PC tout en préservant
l’autonomie des terminaux
mobiles, les éditeurs de logi­
ciels travaillent à parfaire
leurs applications.
qualité. «Depuis l’avènement
de Windows 98 / Office 97,
chaque nouvelle version de
Microsoft consommait deux
fois plus de ressources que la
précédente, rappelle Christian
Marchand. Avec Windows 8,
l’éditeur inverse la tendance.
Il améliore la qualité du code,
intègre de nouvelles fonction­
nalités moins énergivores et
limite en outre l’accès aux res­
sources matérielles (proces­
seur, carte graphique, réseau,
etc.) qui s’avère particulière­
ment gourmand en énergie.
Les estimations tablent sur
une économie de 30%.»
Grâce à l’optimisation du
codage, Facebook a pu
réduire de moitié le nombre
de machines visant à servir
le milliard de pages vision­
nées chaque jour sur son
réseau. Une économie subs­
Fabian Lucchi, cofondateur d’Infomaniak Network
Le Green IT, un outil de croissance
F
ondée en 1996, Infomaniak
Network affiche un chiffre
d’affaires de 12,5 millions et
caracole dans le trio de tête
des principaux hébergeurs
suisses. «L’électricité est notre
premier pôle de charges
d’exploitation, explique
Fabian Lucchi, cofondateur
de la PME genevoise. La
soixantaine de racks répartis
dans nos deux centres de
calcul est alimentée par de
l’énergie 100% renouvelable,
ce qui alourdit une facture
qui frôlait les 400 000 francs
l’an dernier. Dans ce contexte,
tout investissement matériel
visant à une meilleure
efficience énergétique
a des répercussions
écologiques et financières
non négligeables.» Pour
Infomaniak, le green IT
est un véritable outil de
croissance. «Nous investissons
tantielle puisque, selon les
estimations des experts, la
facture électrique de l’en­
treprise se monte à plus de
20 millions de francs par an.
en moyenne quelque 750 000
francs par an et misons sur un
taux de rotation du matériel
de trois ans, remarque
Fabian Lucchi. Après
utilisation, nos machines
sont recyclées. L’acquisition
de nouveaux modèles, qui
induit un surcoût de 10 à
15%, contribue à optimiser le
rendement énergétique des
infrastructures.» La société a
enregistré une augmentation
de 33% du nombre de ses
serveurs en 2010 et 2011.
Grâce à la mise en service
de machines de dernière
génération, la croissance de
la consommation électrique
s’est limitée à 10%. Et une
nouvelle gamme de produits,
promettant 30% d’économie
supplémentaire, est en phase
d’introduction. L’entreprise
modernise le système de
refroidissement de ses deux
centres de calcul genevois
et prévoit l’aménagement
d’une structure ne nécessitant
aucune climatisation.
Devisé à plus de 5 millions
de francs, le projet devrait
être opérationnel à mi-2013.
L’investissement est
d’autant plus justifié que
la climatisation représente
un tiers de la facture
énergétique de l’hébergeur
genevois. Il s’inscrit aussi
dans une logique de
communication bien rodée.
Depuis 2009, Infomaniak
Network compense
l’intégralité de ses émissions
de CO2 au travers de sa
certification MyClimate.
Développé au format open
source, le concept est mis à
la disposition des concepteurs
de sites Internet. Les réfé­
rentiels de bonnes pratiques
en matière d’ingénierie infor­
matique durable ne cessent
par ailleurs de se multiplier.
Ne reste plus aux entreprises
qu’à se lancer. 
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