Immobilier : la liste des marchés qui résistent

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Immobilier : la liste des marchés qui résistent
Immobilier : la liste
des marchés qui résistent
Danièle Guinot
Mars 2009
Le Crédit foncier publie pour la première fois une échelle des risques de
la pierre dans les agglomérations françaises.
Comment se comporteront les marchés immobiliers cette année ? Quelle sera
l'ampleur de la baisse des prix ? Selon que vous habitez Toulouse, Lille, Rennes
ou Rodez, les situations devraient être très contrastées, car toutes les villes
françaises ne sont pas égales face à la crise de l'immobilier, selon l'étude
annuelle présentée ce matin par le Crédit foncier. «Celles situées dans les
régions à fort dynamisme démographique et économique sont les mieux armées
pour résister à la crise, voire pour rebondir», estime François Blancard, directeur
général du Crédit foncier.
L'observatoire du Crédit foncier vient d'établir le classement des risques de forte
baisse de prix, dans une centaine de villes françaises. Celui-ci tient compte des
prix et des stocks, mais aussi du dynamisme démographique et économique de
chaque ville ainsi que de l'offre et de la demande locale. À l'arrivée, «75% des
villes françaises présentent un risque assez faible» de forte baisse des prix,
estime le Crédit foncier qui table néanmoins sur un recul global des prix de
l'ordre de 10% en 2009.
L'établissement a attribué à chaque ville une note allant de A à D. Crise oblige,
aucune d'entre elles n'a obtenu la note A. Les mieux notées ont obtenu
B + (Toulouse, Caen, Strasbourg, Cannes, Nice, Montpellier, Lyon, Nantes). Ce
qui signifie que les biens situés en centre-ville devraient au plus reculer de 5% en
2009. Dans celles notées B (première couronne de Paris, Annecy, Marseille, Lille,
Bordeaux, Nîmes, Perpignan, Aix-en-Provence…), ils devraient baisser de 5 à
10%.
La situation devrait être plus critique dans les villes notées C + (Limoges,
Montauban, Beauvais, Saint-Étienne…) et C (Brive-la-Gaillarde, Périgueux,
Vesoul, Rodez) où les prix pourraient chuter de 10 à 20%. Les raisons ? Bon
nombre d'entre elles souffrent d'une offre très abondante de logements neufs,
alors que la demande locative y est faible.
Vers une stabilité des ventes
Le marché immobilier neuf, dont les ventes ont plongé de 37% en 2008, pourrait
pourtant, selon cette étude, relever la tête en fin d'année. Et ce grâce aux
nouvelles mesures gouvernementales, comme le doublement du prêt à taux zéro
(PTZ) qui peut être cumulé avec celui proposé par certaines régions (Nantes,
Hauts-de-Seine…) et le dispositif locatif Scellier. «Les promoteurs s'apprêtent à
lancer de nouveaux programmes, ce qui devrait permettre au marché du neuf de
repartir. À l'arrivée, les ventes de logements en France devraient rester stables
par rapport à 2008 (750 000 biens vendus l'an dernier)» , estime François
Blancard. «À condition cependant que l'offre s'adapte à la demande» , poursuit-il.
Car, dans le neuf, les prix de vente restent trop élevés pour la majorité des
acquéreurs. «Les promoteurs ont déjà pris la mesure de cette fracture en
renégociant les prix du foncier ou en abandonnant certaines opérations. Mais les
entreprises du BTP doivent encore trouver de nouveaux modes constructifs
beaucoup plus économes» , conclut François Blancard, qui attend un réveil plus
lent du marché de l'ancien.

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