Taxe sur les transactions financières
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Taxe sur les transactions financières
Taxe sur les transactions financières Qu’est-ce que la taxe sur les transactions financières ? La taxe sur les transactions financières (TTF) est un prélèvement appliqué à certaines catégories de transactions monétaires. Il y a d’excellentes raisons pour que les pays l’instaurent et l’appliquent non seulement aux opérations sur titres (actions, obligations, fonds de placement), mais aussi aux opérations sur produits dérivés. Pourquoi cette taxe et quels sont ses avantages ? Les économistes plaident en sa faveur depuis 1936. La TTF est un instrument permettant de réglementer les marchés financiers et de générer un complément de recettes substantiel que les pouvoirs publics peuvent imputer au financement du développement. La mise en place de cette taxe présente les avantages suivants : • Elle est économiquement viable et a force de loi. • Elle réduit la volatilité des marchés et la spéculation, minimisant ainsi le risque d’ajustements soudains ou d’effondrements. • Le choix de la TTF par rapport à d’autres formes d’imposition des marchés financiers diminue le risque d’évasion et de fraude fiscales. • La mise en œuvre de la TTF n’entraîne pas de fuite des capitaux et n’a pas d’impact négatif significatif sur les marchés financiers nationaux. • Elle est facile à mettre en œuvre du point de vue administratif et d’un bon rapport coût/efficacité. Quelle est l’expérience des pays qui mettent en œuvre la taxe sur les transactions financières ? En 2011, elle était en vigueur dans une quarantaine de pays et drainait 38 milliards de dollars (29 milliards d’euros) par an. Y ont recours tant les économies développées qu’émergentes, et notamment : • Le Royaume-Uni a prélevé un droit complétant le droit de timbre de 0,5 % sur les transactions portant sur des actions de sociétés britanniques, ce qui lui a rapporté 5,37 milliards d’euros en 2007-2008 (environ 0,3 % du PIB). • La Suisse perçoit un droit de mutation sur le transfert de titres nationaux ou étrangers, lequel a permis de générer 1,9 milliard de francs suisses en 2007 (0,37 % du PIB). www.unitaid.eu • Taïwan prélève une taxe sur les opérations sur titres, ainsi qu’une taxe sur les contrats financiers à terme, ce qui lui a permis de recueillir 2,4 milliards d’euros en 2009 (0,8 % du PIB). • Le 1er août 2012, la taxe sur les transactions financières est entrée en vigueur en France. Selon le Président François Hollande, la taxe devrait générer près de 170 millions d’euros de recettes supplémentaires pour 2012 et 500 millions d’euros pour 2013. Quelles recettes pourrait générer cette taxe ? • Le rapport d’UNITAID intitulé « Taxe sur les transactions financières – Mode d’emploi en France » (septembre 2011) estime que même à des taux très faibles (0,2 % par opération sur titre et de 0,001 à 0,01 % pour les titres de créance), la collecte estimée dans les pays du G20 s’établirait à plus de 265 milliards d’euros par an. En Afrique du Sud, l’apport représenterait plus d’1,7 milliard d’euros par an. • Le plan de TTF de l’Union européenne estime qu’un prélèvement de 0,1 % sur la valeur des transactions impliquant des actions et des obligations et de 0,01 % sur les transactions impliquant des produits dérivés pourrait générer 57 milliards d’euros (74,8 milliards de dollars) par an. Quel est le rôle d’UNITAID ? • UNITAID est acteur incontournable dans le domaine du financement innovant, qui apporte une contribution stratégique et assure la coordination avec le Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement (auquel sont affiliés plus de 20 pays africains et la Banque africaine de développement) et avec ses équipes spéciales. • Aux pays du Nord (en particulier les pays membres de l’Union européenne), UNITAID offre des connaissances et propose des méthodes reposant sur des bases factuelles pour mettre en œuvre la TTF. • Avec les pays du Sud, UNITAID continuera de prôner la mise en œuvre unilatérale de la TTF et d’allouer une partie des ressources à la lutte contre les problèmes mondiaux de développement. Le soutien des ministres des finances des pays membres africains est nécessaire. UNITAID demande solennellement aux pays de l’Union africaine d’envisager la mise en œuvre d’une TTF dans leur pays. Si l’Europe semble progresser dans cette voie et si plusieurs pays d’Asie appliquent déjà la TTF, il est essentiel d’avoir le soutien de l’Afrique : 1. pour générer un accroissement de recettes ; 2. pour diminuer l’évasion fiscale ; 3. pour veiller à ce qu’une part substantielle des recettes tirées de la TTF soit affectée au développement. Soucieux d’assurer une croissance plus juste et plus durable ainsi qu’un financement prévisible de la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, UNITAID prie instamment les pays africains qui mettent en œuvre la TTF de partager avec elle une partie des recettes encaissées compte tenu de son expérience antérieure avérée et de sa compétence en matière de gestion des produits financiers innovants au service de la santé. Pour plus d’informations sur les travaux d’UNITAID relatifs à la taxe sur les transactions financières, veuillez prendre contact avec Gulmira McHale, Mobilisation des Ressources et Relations avec les Donateurs, courriel : [email protected] et téléphone : + 41 79 509 06 56. JANVIER 2013 www.unitaid.eu