Plan de Sauvegarde de l`Emploi
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Plan de Sauvegarde de l`Emploi
Plan de Sauvegarde de l’Emploi : Les prérogatives du CE Fin 2011, les chiffres du chômage sont très mauvais ! Les entreprises n’embauchent pas, au contraire les plans de licenciements économiques touchent de plus en plus de salariés. Certains économistes voient 2012 comme une année catastrophique pour l’emploi. C’est ce qui nous conduit à souligner, à nouveau, le rôle important du CE dans les situations de restructurations. Licenciement économique et plan de sauvegarde l’emploi Un projet de licenciement pour motif économique amène l’entreprise à gérer deux procédures de consultation distinctes. La première porte sur l’argumentaire économique justifiant le projet de restructuration (Livre II du Code du travail). L’employeur doit démontrer au CE l’existence d’un motif économique justifiant les licenciements. Dans le cas contraire, la procédure Livre II n’a pas de sens et le juge peut l’annuler (arrêt VIVEO de la Cour d’Appel de Paris du 12 mai 2011). Dans les entreprises de 50 salariés et plus, lorsqu’au moins 10 licenciements sont envisagés sur une période de 30 jours, l’employeur a l’obligation d’élaborer un Plan de Sauvegarde de l’Emploi. La seconde consultation porte ainsi sur les licenciements projetés et sur le PSE (Livre I du Code du travail). Le CE peut pour cela se faire assister d’un expert comptable de son choix. L’objectif est triple. Analyser la réalité du motif économique et la pertinence des mesures envisagées par la Direction ainsi que leur capacité à redresser durablement la situation : il s’agit pour les élus du CE d’apprécier la nature et la gravité des difficultés rencontrées par l’entreprise, de vérifier que les objectifs de redressement voire de développement de l’activité et des résultats affichés par la Direction s’appuient sur des hypothèses réalistes, que les mesures présentées sont en cohérence et en lien direct avec la stratégie envisagée… Les élus seront alors en capacité de discuter le bien fondé du projet de la Direction, de l’alerter sur le caractère opportuniste de certaines dispositions, de proposer des amendements voire des solutions alternatives permettant de limiter le nombre de licenciements. que consultatif, l’employeur fera bien ce qu’il veut ». Bien sûr, il ne sera pas facile de modifier le D’apprécier la cohérence entre les objectifs de développement de la Direction et les organisations envisagées : l’objectif premier d’une Direction qui met en œuvre une restructuration est la recherche d’économies, la baisse des coûts (baisse de 15% des frais de personnel par exemple), l’amélioration de la productivité… sans se soucier, dans bien des cas, des conséquences sur l’organisation du travail. Les élus pourront ainsi démontrer les risques de certaines suppressions de postes pour le fonctionnement futur des services (perte de compétences, surcharge de travail pour les équipes restantes…), les incohérences entre les objectifs stratégiques poursuivis et la nouvelle organisation projetée. La pertinence des arguments développés par le CE pourra remettre en cause l’externalisation de certaines tâches ou la suppression de certains emplois prévues par la direction. plan projeté par l’entreprise et la tâche des élus est d’autant plus ardue qu’elle n’est pas toujours comprise par les salariés ! Et pourtant, les élus du CE peuvent ouvrir d’autres perspectives, d’autres pistes de réflexion et formaliser des contre- propositions permettant de réduire le nombre de licenciements envisagés et de faire respecter les obligations de reclassement de l’employeur. Analyser les mesures sociales du PSE : les élus proposeront des améliorations pour les rendre plus efficaces et mieux adaptées aux caractéristiques des salariés. Pour cela le CE doit bien connaître la situation des personnels, leurs attentes et leurs contraintes (obstacles à la mobilité fonctionnelle ou géographique par exemple). Les possibilités d’actions du CE A l’annonce d’un PSE, les élus sont trop souvent persuadés que tout est déjà joué : « notre avis n’est 60 rue du Faubourg Poissonnière – 75010 Paris Tél : 01 55 42 22 32 – email : [email protected] – www.tandemexpertise.com Toutes les mesures doivent être envisagées, et en particulier les reclassements internes et toutes celles qui visent à éviter les licenciements (passage à temps partiel, réduction du temps de travail…). Les mesures destinées à favoriser le reclassement externe doivent être concrètes et précises ; le niveau des mesures proposées doit être en adéquation avec les moyens financiers de l’entreprise et du groupe d’appartenance ; les différents dispositifs doivent respecter l’égalité de traitement... autant de sujets que le CE devra vérifier et amender. En conclusion, le CE à un rôle très important à jouer car plus que jamais l’emploi est au cœur des préoccupations sociales et politiques, des bassins d’emplois, des branches d’activités, du pays tout entier. Nadine Péronnet Tandem Conseil & Formation Média CE – Janvier 2012 60 rue du Faubourg Poissonnière – 75010 Paris Tél : 01 55 42 22 32 – email : [email protected] – www.tandemexpertise.com