Dental Distance Education et e-learning pour médecins
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Dental Distance Education et e-learning pour médecins
L’actualité en médecine dentaire Dental Distance Education et e-learning pour médecins-dentistes Dr Ch. A. Ramseier, Médecin chef Clinique de parodontologie et de restauration prothétique de l’université de Berne Internet a fait son entrée dans de nombreux secteurs de notre vie. Dans le domaine médicodentaire, la majeure partie des sites Internet possède un caractère commercial et publicitaire. Le visiteur y trouvera la description d’articles destinés à la vente et d’applications de produits, parfois des photographies ou même des vidéo-clips. Le site de la société Geistlich Pharma AG (www.geistlich.ch) par exemple présente, entre autres, des informations sur des produits sous forme de photographies accompagnées d’explications, ainsi que des listes d’études scientifiques. Ce type de prospectus d’entreprise est bien établi sur Internet. Pour en comprendre la raison, il suffit de réfléchir aux économies potentielles considérables pouvant être réalisées sur les dépenses publicitaires. En Suisse, environ 10% des praticiens privés commandent leurs instruments et se réapprovisionnent en matériel en ligne via Internet. Consultez à ce propos www.kaladent.ch. Internet est devenu rentable pour le marché dentaire. Médecinsdentistes, nous profitons du confort offert par une actualisation permanente des listes de produits. A citer ici, la liste des produits d’hygiène buccale, disponible en ligne sur le site www.dental-education.ch/opl. Elle propose une sélection brièvement documentée des produits disponibles en Suisse pour les soins des dents, des gencives et des muqueuses buccales. Par ailleurs, Internet donne d’ores et déjà accès à de nombreux magazines scientifiques. Sur www.quintessenz.de, www.munksgaard.com, entre autres, des magazines et des articles peuvent être commandés en ligne, contre paiement. Les moteurs de recherche constituent un important secteur d’application d’Internet. Il existe différentes adresses www sur lesquelles le médecin-dentiste ne manquera pas de trouver ce qu’il cherche. Toutes les cliniques médico-dentaires de Suisse possèdent leur site Internet où figurent tous les cours de formation continue ainsi que les organismes de formation post-grade pour les médecins, et les cours destinés aux étudiants. Les sociétés spécialisées, comme la Société Suisse de Parodontologie SSP (www.parodontologie.ch) possèdent elles aussi leur site. A cela vient encore s’ajouter le fait que l’on peut, de plus en plus fréquemment, s’inscrire à des cours de formation continue via Internet. Les adresses Internet qui offrent des possibilités d’échanges d’opinions et d’expériences sont particulièrement précieuses. Elles servent de plates-formes de discussion pour les utilisateurs enregistrés. Chacun des membres peut poser des questions, soumettre des propositions ou faire part de son expérience à ses confrères. Parmi ces adresses, dans les pays de langue allemande, on peut citer www.dentoforum.ch et sa liste e-mail tenue de manière tout à fait exemplaire par notre confrère Dr Felix Stutz de Winterthur. Internet offre indiscutablement des avantages énormes dans le cadre de l’assistance entre confrères, de la «teledentistry». Les radiographies et autres documents cliniques sont parfaitement adaptés à ce type d’échanges. Dès que la radiographie numérique est réalisée, elle est envoyée à un confrère spécialiste qui peut alors, en se fondant par ailleurs sur les résultats des examens cliniques, poser son diagnostic – «periimplantitis» par exemple – et fournir des conseils quant à la thérapie indiquée. L’aspect juridique revêt ici un caractère critique. Aucun lien ne doit en effet être établi entre la radiographie transmise sur le mode numérique et l’identité du patient. Dental Distance Education et e-learning pour médecins-dentistes Internet est soumis à une évolution permanente. Le potentiel de développement du secteur des technologies de l’information est en effet énorme. Il est quasiment impossible de présager de ce que seront les choses d’ici un an ou deux. Toutefois, une tendance est d’ores et déjà manifeste. Sur l’ensemble du globe, de nombreux groupes de travail développent des sites Internet commerciaux proposant des environnements éducatifs. Nous sommes confrontés à deux défis: Dental Distance Education et e-learning pour médecinsdentistes. Distance education signifie formation à distance via Internet. Il existe des méthodes synchrones (chat, vidéoconférences, etc.) et des méthodes indirectes (forums de discussion, salles de classe virtuelles). Le terme e-learning (à comparer à e-mail, e-commerce), quant à lui, est aujourd’hui usité pour remplacer les anciennes abréviations WBT (Web Based Training), CBT (Computer Based Training) ou CAL (Computer Assisted Learning). Par e-learning, on entend de manière générale les programmes éducatifs assistés par ordinateur. Aujourd’hui, on ne sait pas encore exactement quelle est l’utilité du e-learning dans la formation de base, la formation post-grade et la formation continue. Prenons l’exemple d’un cours à l’université. Est-il préférable de suivre ce cours à l’université ou d’en travailler le contenu par e-learning à domicile? Des études d’évaluation sont actuellement effectuées pour clarifier ce sujet. L’évaluation des méthodes d’apprentissage de contenus médico-dentaires sur ordinateur est un vaste domaine d’existence récente dans la recherche sur la formation médico-dentaire. Sur le plan technique, beaucoup de choses sont réalisables. Il convient toutefois d’en apprécier l’utilité. Notre objectif est d’établir des recommandations fondées sur des résultats scientifiques concernant la mise en œuvre de e-learning. L’un des avantages connus de cette méthode est la facilité d’actualisation des contenus éducatifs. Chaque cours en ligne peut être remanié sur ordinateur pour être ensuite utilisé dans sa nouvelle version par tous les participants sans frais supplémentaires. Une comparaison s’impose ici avec les coûts issus de la publication des nouvelles éditions de livres. Néanmoins, il existe également certains inconvénients. Ainsi la vitesse de transfert des données sur Internet est-elle encore insatisfaisante. Formation continue SSO à distance La SSO a créé une sous-commission intitulée «Formation continue à distance» au sein de la commission «Formation complémentaire, formation continue et qualité». Cette sous-commission se consacre à la réalisation de contenus éducatifs adéquats pour la formation continue, sur CD-ROM, vidéo ou Internet. Elle élabore actuellement un concept de distribution ainsi que d’accréditation des heures de formation continue à distance. Le portail de la formation continue SSO à distance est accessible à l’adresse www.dentaleducation.ch/sso. La sous-commission «Formation continue à distance» assume les missions suivantes: 1. Réunion et vérification de contenus éducatifs provenant de différents secteurs spécialisés de la médecine dentaire Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 1439 L’actualité en médecine dentaire http://www.dental-education.ch/sso 1. Une institution (Clinique médico-dentaire par exemple) peut mettre le contenu de ses cours à disposition sur le serveur de la Formation continue SSO à distance et ce faisant, élargir et compléter l’offre de cours de formation continue traditionnelle. 2. Entretien d’une offre de programmes éducatifs en plusieurs langues pour la formation continue des personnels du secteur médico-dentaire, sur CD-ROM et Internet 2. Après vérification par la rédaction de la formation continue, les cours de formation continue en ligne sont intégrés dans le programme d’étude disponible sur le portail de la formation continue SSO à distance www.dental-education.ch/sso. En fonction de la demande, les contenus sont proposés en langue allemande, française et anglaise. La diffusion s’effectue par l’envoi de CD-ROM ou via Internet. 3. L’établissement de directives d’assurance qualité pour la formation continue SSO à distance, et leur mise en œuvre 3. De manière analogue à l’assurance qualité dans les disciples médico-dentaires, la sous-commission «Formation continue à distance» établit des directives de qualité et leurs critères d’évaluation. Ces derniers peuvent être utilisés tant par les auteurs de cours pour l’élaboration des programmes d’étude que par la sous-commission «Formation continue à distance» pour leur vérification avant l’intégration dans l’offre de programmes éducatifs. 4. Attestation des heures de formation continue 4. L’un des objectifs visés est l’accréditation de 10 à 15 heures de formation continue à distance par an. Des négociations sont encore en cours, la comptabilisation de ces heures n’ayant pas 1440 http://www.dental-education.ch/sso – Lien «Online Forum» encore été définitivement décidée. Pour les utilisateurs enregistrés, tous les programmes d’étude sont disponibles de manière illimitée. L’attestation du nombre d’heures de formation continue en ligne est envoyée par email après que l’utilisateur ait suivi ces cours de formation continue. Sites Internet de formation continue à distance Nombreux sont les sites Internet qui proposent des cours de formation continue en ligne en médecine dentaire. Ils peuvent se subdiviser en deux groupes: les sites commerciaux qui proposent des cours de formation continue contre paiement par carte de crédit et les sites non commerciaux dont l’offre de cours peut être utilisée gratuitement. Une nomenclature de ces sites Internet figure sous l’adresse www.dental-education.ch/sso et sous le lien «Distance Dental Education». Forum de discussion en ligne Sur le site précédemment cité, il est possible d’accéder sans enregistrement à un forum consacré à la discussion des thèmes de formation continue à distance. La sous-commission «Formation continue à distance» appelle ainsi les consœurs et confrères intéressés à faire part de leurs réflexions quant à la formation continue à distance réalisée par la SSO. Suite dans la prochaine édition du SMfZ. ■ Prêt de supports pour une campagne de prévention chez les personnes âgées Au sein de la division de prothèse amovible et de gérodontologie, nous réalisons des soins bucco-dentaires chez des personnes âgées vivant dans des EMS. Dans ce contexte, l’hygiène bucco-dentaire est un problème d’importance. A cet effet, nous avons donc préparé une «mini» campagne de prévention, à savoir: – Cours au personnel soignant – Possibilité pour les résidents d’avoir une consultation dentaire gratuite – Présence de médecin-dentiste et/ou hygiéniste devant la salle à manger des résidents à l’heure du repas de midi, avec distribution d’échantillons (dentifrices, brosses à dents, gelées, ...) aux résidents. Des panneaux ont également été réalisés pour cette campagne. Ils ont été financés par la SSO et ils sont à la disposition de tout médecin-dentiste intéressé. Ils sont au nombre de 8 et mesurent 70100 cm, dotés d’une armature métallique, ils se replient aisément et se rangent dans un sac en nylon (70100 cm) facilement transportables. Si vous souhaitez les emprunter pour une action de prévention auprès de personnes âgées, vous pouvez contacter: Professeur E. Budtz-Jørgensen 19, rue Barthélémy-Menn 1205 Genève, Tél. 022/382 91 31 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 L’actualité en médecine dentaire Etudes cliniques sur les brosses à dents électriques Jörg Scheffler, Professional Manager, Central Europe West, Braun Oral-B Depuis des dizaines d’années, on développe de nouvelles brosses à dents. Ceci n’a toutefois de sens que si ces brosses assurent un réel nettoyage des dents. Depuis 40 ans, cette question est de plus en plus étudiée scientifiquement, un des aspects étant la comparaison entre les brosses à dents électriques et les brosses à dents manuelles. Les études effectuées pendant les années 60 et 70 n’ont toutefois pas permis d’établir un classement clair. Au cours de ces années, les produits d’hygiène buccale, de même que les conceptions d’étude, se sont également nettement améliorés. Il est ainsi à présent prouvé que les brosses à dents électriques modernes telles que les «Braun Oral-B Plak Control» sont plus efficaces que les brosses à dents manuelles. Il n’est en fait en aucun cas facile de déterminer d’une manière scientifiquement correcte l’action d’une brosse à dents électrique et d’intégrer le facteur humain dans l’estimation globale. Cet article donne un aperçu de la méthodique des études scientifiques actuelles – et de l’interprétation correcte des résultats. Etudes cliniques à long terme; étude à «simple inconnue» comme condition minimale Malgré tous les progrès, il faut tout d’abord faire une limitation fondamentale: on attend en premier lieu dans le cas des études cliniques, qu’un produit testé soit comparé à un produit d’apparence identique (souvent un placebo). Ceci est pratiquement impossible dans le cas des brosses à dents. Et un placebo – c’est-àdire une brosse à dents sans effet de nettoyage – n’existe pas! Il est donc impossible de réaliser des essais «à double inconnue». Le médecin-dentiste, qui relève l’indice de plaque et l’indice gingival, ne devrait néanmoins pas savoir quelle brosse a été utilisée, ni par quel testeur. Ces conditions peuvent être facilement respectées en pratique. Une telle étude «à simple inconnue» est donc un standard obligatoire pour une bonne étude sur le nettoyage des dents. Un autre aspect à prendre en considération est un éventuel changement du comportement du testeur, appelé «effet Hawthorne». Ce dernier exprime que l’on porte une plus grande attention sur une nouveauté – une brosse à dents inhabituelle par exemple. De plus, il n’est pas impossible que les personnes effectuant le test pratiquent une hygiène buccale particulièrement approfondie, du moins peu de temps avant un examen de contrôle. Ceci explique entre autres pourquoi toutes les brosses à dents testées ont permis d’éliminer la même quantité de plaque dans certaines études. Santé des gencives comme paramètre majeur L’élimination des dépôts est à présent uniquement un critère minimal qu’un appareil moderne doit toujours remplir. Les brosses à dents ne peuvent être considérées comme réellement efficaces que si elles nettoient les endroits difficiles: les espaces interdentaires et le collet. C’est seulement ainsi que les phénomènes inflammatoires de la gencive par exemple peuvent être évités. La plaque est en cela un facteur de risque important, la gingivite est néanmoins une maladie clairement définie. Des études de bonne valeur informative quantifient donc non seulement les dépôts de plaque résiduels mais aussi l’état de la gencive. La santé de la gencive peut être ainsi estimée plus directement. Une période d’observation de plusieurs semaines est toutefois nécessaire. C’est pourquoi, dans tout concept sérieux, des études cliniques de longue durée font partie de l’évaluation d’une brosse à dents électrique. Ces études doivent se conformer aux standards stricts et généralement acceptés de la «bonne pratique clinique» (good clinical practice» [GCP]) ou aux directives de la norme EN540, définies dans la déclaration de Helsinki, les critères éthiques selon lesquels les études doivent être effectuées. Outre les études de longue durée, les mesures pures de la plaque, les études de laboratoire et cliniques de courte durée ont leur valeur intrinsèque: elles permettent de déterminer l’influence des différents paramètres de façon particulièrement reproductible. Ainsi, la configuration de la soie par exemple peut être optimisée ou la corrélation entre la durée de brossage et l’élimination de la plaque décrite. Des systèmes robotisés de nettoyage ont été développés afin d’approcher autant que possible la réalité et de standardiser le processus complexe du brossage des dents. Il a ainsi été possible de réaliser de larges séries de mesures avec des mouvements de brossage absolument identiques. Les résultats de ces études de laboratoire sont en très bonne corrélation avec les résultats des tests cliniques. Ils ne peuvent toutefois pas les remplacer. Une grande efficacité ne peut en aucun cas être liée à un risque pour les tissus durs et mous. Aucune altération ne doit se produire, même lors d’un usage prolongé. Les fabricants sérieux intègrent donc dans le développement, dès le début des études cliniques, la sécurité à long terme d’une brosse à dents électrique. Le mode de fonctionnement, préservant les tissus, d’un produit prêt à être lancé sur le marché est documenté. Les informations comprennent entre autres les données sur l’abrasion obtenues en laboratoire ainsi que les évaluations dans le cadre d’études cliniques. Concept global au lieu d’études indépendantes La multitude de modes d’études (laboratoire, études cliniques sur une courte durée, études longues) et le nombre de questions (comportement à l’abrasion, élimination de la plaque, état de la gencive) sous-entendent qu’une seule étude sur une nouvelle brosse à dents électrique ne peut pas saisir tous les paramètres importants dans la pratique. Seul un concept large, avec des objectifs d’études clairement définis et des méthodes adaptées, peut fournir des résultats d’une réelle valeur informative. Il faut en outre observer et documenter toute une série de facteurs pour garantir la validité de telles études. Même si la liste suivante ne contient pas tous les critères, loin s’en faut, elle met à la disposition du lecteur d’une publication, un petit guide qui lui permettra de faire une première estimation: – Indication s’il s’agit d’une recherche mandatée. – Les différents points des tests, comprennent-ils les questions suivantes: Le nombre de testeurs est-il adéquat? – En principe, 60 personnes au minimum doivent participer à une étude clinique. – Les personnes effectuant les tests sont-elles représentatives de la population ou sont-elles des étudiants en médecine très motivés? Les groupes constitués sont-ils homogènes quant à l’âge, le sexe, la culture et le mode de nourriture? Les données initiales, telles que l’état des dents, l’indice gingival et l’indice de plaque, ont-elles été prises en compte? Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 1443 L’actualité en médecine dentaire – Est-il assuré que la fumée, les médicaments ou des maladies ne conduisent pas à une altération des résultats? – Tous les groupes, ont-ils reçus les mêmes instructions sur l’hygiène buccale? – La durée de l’étude, est-elle suffisante? Quelle est la valeur informative des paramètres étudiés? – Des informations sur l’état gingival nécessitent par exemple une plus longue durée d’observation et un relevé séparé de l’indice gingival. – Peut-on être sûr que les testeurs respectent les instructions et n’appliquent pas d’autres mesures d’hygiène buccale (par exemple soie dentaire)? – Une brosse à dents témoin a-t-elle été employée à titre comparatif? – Dernier point qui n’est pas le moindre: la personne effectuant les examens, est-elle sûre dans le relevé des indices cliniques, souvent difficiles à évaluer, ou est-elle elle-même une source d’imprécision significative? – Quelles sont les proportions des études positives et des études négatives? L’acceptation de l’utilisateur est également un facteur capital Les études ne sont validées par les sociétés scientifiques spécialisées que si tous ces standards techniques sont satisfaits. De plus amples informations sont nécessaires pour une évaluation correcte de l’intérêt pratique d’une brosse à dents. «Contrôle dentaire» 2002 Comme par le passé, en 2002 aussi, vous pourrez aussi faire plaisir à vos jeunes patients en leur offrant l’autocollant «contrôle dentaire». Cet autocollant ressemble de près, par sa forme et sa couleur, à la vignette autoroutière, ce qui réjouit particulièrement les enfants. Comme chacun le sait, il s’agit de renforcer, au sein de la population, la prise de conscience de la nécéssité d’un contrôle annuel au moins chez le médecin-dentiste. Vous recevrez l’autocollant au prix de 10 centimes par pièce* (plus frais d’envoi), en passant votre commande à la Centrale romande de documentation, rue des Amis 5, case postale, 1018 Lausanne, fax 021/646 64 15. * Commande minimale de 50 pièces. Une brosse à dents efficace mais utilisée de mauvaise grâce, ne fera pas ses preuves dans l’utilisation quotidienne. Une enquête auprès des participants des études de longue durée et des observations séparées sur l’utilisation permettent d’intégrer le facteur de l’acceptation dans l’estimation générale, ou d’en tenir compte pendant le développement. Une bonne brosse à dents électrique doit être très maniable, motiver l’utilisation et laisser une sensation agréable de dents très propres. Dans ces conditions, l’utilisateur emploiera volontiers cette brosse à dents. Celle-ci doit être également en mesure de contrecarrer les faiblesses humaines – le manque de respect de la durée de brossage par exemple – et de Du 8 au 18 novembre 2001 L’AMDG à la Foire de Genève: «Venez voir vos dents!» Jacqueline Mayor-Schwegler C’est l’invitation qu’avait lancée l’Association des médecins-dentistes de Genève (AMDG), avec le soutien de la Société Suisse d’Odonto-stomatologie, et avec le concours de la Clinique dentaire de la Jeunesse, de l’Ecole de médecine dentaire et de l’Ecole d’hygiénistes et d’assistantes dentaires de Genève, Association qui avait pris ses quartiers dans l’une des maisons villageoises du secteur «Prévention et environnement» de la Foire de Genève. L’Association y avait installé une chaise, de toute évidence, et une caméra intrabuccale qui permit, comme son nom l’indique, de voir l’intérieur de sa bouche sur un écran, d’en réaliser une prise de vue, de l’imprimer et, de vérifier ainsi l’état de ses gencives. Pas question de consultation, aucun diagnostic n’a été posé, mais, à partir du cliché, de parler prévention avec les spécialistes. Des conseils ont été dispensés par un médecin-dentiste, présent en permanence au stand, de même 1444 que par une hygiéniste ou une assistante dentaire. Il s’agissait là, pour l’AMAG d’entrer en contact direct avec la population. L’approche du problème, par image et écran interposés, est intéressante et attractive. Elle permit de toucher un large public et de le sensibiliser à la nécessité d’une prévention adéquate. Des feuillets d’information et des échantillons de produits ont été généreusement distribués. Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 rendre ainsi toujours possible l’élimination effective de la plaque. De bonnes études résistent à un jugement indépendant Des sociétés sérieuses effectuent dès le développement d’un nouvel appareil d’hygiène buccal de nombreuses études. Leurs résultats sont certes en principe intéressants mais seule l’acceptation de ces études par des sociétés scientifiques spécialisées et la publication dans des journaux spécialisés de renommée internationale confirment leur qualité scientifique. La publication d’un résumé des résultats importants constitue la tâche de la presse spécialisée en médecine dentaire. ■ Un concours a également été proposé aux visiteurs. Un tirage au sort désigna, chaque jour, le gagnant de produits de prophylaxie dentaire pour une année d’une valeur de quelque 150 francs. Fort de son succès l’an dernier, le concours pour les enfants, «le plus beau sourire» a été à nouveau organisé par la Clinique dentaire de la jeunesse qui proposa cette animation le mercredi après-midi 14 novembre, sur la Place du Village «Prévention et environnement». Un lieu où gaieté et bonne humeur ont régné. Lors de leur passage à la Foire, les visiteurs n’ont pas manqué ce rendez-vous convivial avec les médecins-dentistes dont la prestation les a vivement intéressés. Signalons enfin que, durant cette période, des bons pour des contrôles dentaires ont à nouveau été distribués dans les écoles publiques et privées aux élèves de 9e année. Ces bons leur donnent la possibilité de faire effectuer gra- L’actualité en médecine dentaire L’inauguration du village a eu lieu le samedi 10 novembre, orchestrée par le «patron du village», le Dr Jean-Charles Rielle, en présence de MM. Robert Kramer, Conseiller d’Etat, Président du Département de l’intérieur, de l’agriculture, de l’environnement et de l’énergie, et Manuel Tornare, Maire de Genève, ainsi que de nombreuses autres personnalités politiques genevoises et même nationales. Côté médecine dentaire, avaient honoré cette inauguration de leur présence le Prof. Pierre Baehni, de la Clinique dentaire de Genève, le Dr Etienne Barras, Président de la Commission romande d’information de la SSO, les Drs Christian Robin, Président de l’AMDG et Yves Chatillon, organisateur et responsable de la maison villageoise des médecins-dentistes. tuitement, auprès des membres de l’AMDG, un contrôle dentaire et deux radiographies et de recevoir des instruc- tions d’hygiène buccale. Un beau cadeau s’il en est! ■ Lydia Mati, Bex Genève Ecole d’hygiénistes dentaires: dix-huit jeunes, diplôme en poche! La CRI décerne un prix pour la première fois Jacqueline Mayor-Schwegler Arrivées au terme de leur formation dix-huit hygiénistes dentaires, émanant de toute la Suisse romande et du Tessin, étaient réunies tout récemment ainsi que d’autres professionnels de la santé, au Centre médical universitaire (CMU), de Genève, pour recevoir leur diplôme. Elles furent accueillies par le Dr Daniel Pilly, du Centre d’enseignement des professions de la santé et de la petite enfance (CEPSPE). Et c’est à Mme Martine Brunschwig Graf, Conseillère d’Etat, chargée du Département de l’Instruction publique, assistée de Mme Graziella Dijkhuizen, maîtresse de formation professionnelle, qu’il appartint de leur remettre ce «précieux papier», en présence de nombreuses personnalités du milieu médical et paramédical parmi lesquelles le Dr Christian Robin, Président de la section genevoise de la SSO. Trois années d’un apprentissage exigeant, dont deux ans de cours théoriques à l’Ecole d’hygiénistes dentaires de Genève – la seule en Suisse romande – sous la direction de Mme Monique Gerdil, puis une année de stages pratiques en milieu professionnel et, enfin, l’examen, voilà le parcours de ces jeunes impétrantes pour obtenir ce diplôme tant convoité! Le Prix Perrelet, récompensant la meilleure présentation écrite d’un cas clinique, remis chaque année, a été décerné à M lle Phouthanaly Chanchaleune, du Mont s/Lausanne. Le Prix de la CRI La Commission romande d’information (CRI), de la SSO à l’heureuse initiative du Dr Mario Tacchini, médecin-dentiste, à Genève, a décidé, à son tour, de remettre un prix à une étudiante de 3e année, pour son mémoire de fin d’études «décrivant une action de promotion de santé publique dans le domaine de la santé bucco-dentaire et sa prévention». Neuf travaux ont été mis en concours. Et c’est celui de Lydia Matiz, de Bex intitulé: «Enquête comparative entre les classes de 9e année du canton de Vaud et Bex et sensibilisation aux problèmes de santé bucco-dentaire», qui a recueilli les suffrages du jury qui a également décerné une mention d’excellence aux Tessinoises Simona Cinelli, de Melano et Sara Santini, de Sorengo, pour leur mémoire «Deux hygiénistes dentaires au Bénin: le sourire», rédigé en commun. Par ce prix, comme l’a relevé le Dr Mario Tacchini, les médecins-dentistes de Suisse entendent aussi marquer leur soutien envers les hygiénistes dentaires qui, par leur travail quotidien, les aident dans leurs efforts de soins à la population et d’amélioration de la santé bucco-dentaire. Ecole d’hygiénistes dentaires, Genève Lauréates 2001 Abbe-Decarroux Collonges sous Evelyne, Salève Auderset Gabrielle Genève Beaud Séverine Montreux Bezençon Sabine Romont Chanchaleune Le Mont s/ Phouthanaly Lausanne Cinelli Simona Melano Circelli Annarita Sierre Girardbille Anouchka La Chaux-de-Fonds Gougliemetti Anouk Genève Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 1445 L’actualité en médecine dentaire Haldi Christine Marotta Maryline Mathyer Janique Matiz Lydia Mazzola Francesca Pasquier Carolle Ramuz Isabelle* Santini Sara Vazquez Naiara Aigle Bienne Boécourt Bex Onex Meyrin Leytron Sorengo Genève * ne figure pas sur la photo Prix de la Commission romande d’information de la SSO: Lydia Matiz, Bex Mention d’excellence: Simona Cinelli, Melano et Sara Santini, Sorengo Prix Perrelet: Phouthanaly Chanchaleune, Le Mont s/Lausanne ■ Dossiers médicaux et secret professionnel au moment de cesser sa pratique Dr Jean Martin, Lausanne A la demande de médecins-dentistes vaudois, nous apportons volontiers ici des précisions sur deux situations qui posent des questions liées au dossier médical et au secret médical/professionnel. En cas de fermeture du cabinet sans que ce dernier soit remis à un successeur Un cabinet peut être fermé sans être remis à un nouveau professionnel, le médecin ou médecin-dentiste libérant totalement les locaux où il était installé (il se peut que cela survienne après le décès inattendu du médecin). Se pose alors la question du devenir des dossiers médicaux. Les éléments suivants sont pertinents: – D’abord, en cas de décès, la succession du médecin a le devoir d’assurer la sauvegarde des dossiers et ne saurait les détruire. De plus, il convient de savoir que les héritiers n’ont évidemment pas le droit de consulter ces dossiers, couverts par le secret médical. – La règle générale veut que les dossiers médicaux soient conservés pour dix ans au moins au-delà des derniers soins prodigués. – Cela étant, l’expérience montre que dans certains cas, les circonstances pratiques rendent matériellement difficile pour le médecin et ses héritiers, d’assurer la conservation de ces dossiers sur une longue période. Il reste que la règle susmentionnée devrait être observée (N.B.: Elle ressort implicitement du droit fédéral qui prévoit un délai de prescription de 10 ans pour les actions en responsabilité contre les praticiens). Etant précisé qu’il s’agit là d’un usage qui pourrait être modifié ou codifié à l’avenir, les procédures décrites ci-dessous peuvent être envisagées. 1446 A. Modalité préférable: lettre adressée aux patients1 – Dans toute la mesure du possible, on adressera un courrier circulaire à tous les patients, signalant la fermeture du cabinet et précisant la possibilité pour chacun d’entre eux: – d’obtenir son dossier médical (les indications pratiques utiles pour se le voir remettre seront incluses); – de le faire transmettre à un nouveau médecin traitant; – La lettre précisera que les dossiers devraient être sollicités dans un délai de trois à six mois. Sans nouvelles du patient au terme de cette période, ils seront conservés pour une période de 10 ans à partir du dernier traitement, puis détruits. – De plus, les personnes responsables du devenir de ces dossiers (le médecin qui s’est retiré ou ses héritiers) tiendront compte de circonstances spéciales et/ou de caractéristiques de la pratique du médecin qui rendraient particulièrement important que les patients soient effectivement mis en possession de leurs dossiers. Le Service cantonal de la santé publique peut être consulté pour des aspects spécifiques. – S’agissant de l’éventuelle destruction des dossiers, elle s’effectuera en s’assurant qu’elle est effective, et en pre1 Avec l’informatisation rapidement croissante des cabinets et des dossiers médicaux et la facilité correspondante de saisie de toute la clientèle et d’adressage, cette manière de faire incluant un contact direct et personnalisé avec chaque patient doit devenir la règle. Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 nant toutes mesures pour éviter strictement qu’ils puissent parvenir en tout ou en partie à la connaissance de personnes non autorisées. B. Envoi de son dossier à chaque patient Nous l’avons vu pratiquer par certains confrères. C’est une bonne solution, sous réserve du fait qu’il s’agit de documents sensibles qui doivent parvenir en mains propres de la personne concernée (et que certains documents peuvent demander des explications adéquates). C. Modalité admissible: annonces dans la presse En cas de difficulté pratique majeure, nous demandons qu’une annonce, bien visible et bien compréhensible, soit mise deux fois au moins, à quatre semaines d’intervalle environ, dans un voire deux journaux de grande audience dans la région de pratique, indiquant que le Dr X cesse/a cessé sa pratique et que ses patients qui souhaitent obtenir leur dossier médical peuvent le demander à une adresse donnée. On donnera des précisions semblables à celles décrites sous A. ci-dessus (délai, éventuelle destruction ultérieure). D. Information combinée Dans un but de précaution supplémentaire, il est bien sûr possible (et le cas échéant apprécié) de combiner les modalités A et C ci-dessus: lettre à chaque patient + annonce dans la presse. Quand un médecin ou médecindentiste remet son cabinet à un successeur – Ces remises font l’objet d’arrangements de droit privé entre le médecin cessant sa pratique et celui qui le remplace. On voit à cet égard des annonces dans les journaux indiquant que le médecin qui se retire recom- L’actualité en médecine dentaire mande le successeur à ses patients. La coutume l’admet. – Quoi qu’il en soi, même si l’expérience montre que bon nombre des patients restent fidèles au cabinet, il doit être clair qu’ils gardent la pleine et entière liberté de décider de ne pas être suivis par le successeur. Par analogie avec ce qui est dit plus haut de la fermeture d’un cabinet, il convient donc d’informer adéquatement l’ensemble de la patientèle du changement du titulaire du cabinet et de la possibilité qu’elle a, soit de laisser son dossier chez le successeur, soit de se le voir remettre ou de le faire envoyer à un autre médecin traitant qu’elle choisirait. – Là aussi (cf. A. ci-dessus), la modalité préférable est d’envoyer à tous les patients une lettre circulaire. Si ce n’est pas réalisable, on recourra à la modalité par annonces (cf. ci-dessus). – En plus de ces mesures, et s’agissant des patients qui ne répondent pas dans le délai donné, le principe est que le médecin successeur s’astreigne à conserver séparément leurs dossiers jusqu’au terme de 10 ans après les derniers soins prodigués, pour le cas où ces personnes s’adresseraient à lui ultérieurement (ceci sauf si le médecin qui se retire décidait d’adopter une autre modalité). ■ CONGRÈS / JOURNÉES SCIENTIFIQUES Compte-rendu du 31e Congrès annuel de la Société Suisse de Parodontologie SSPP, les 28 et 29 septembre 2001 à Zurich Parodontite et maladies générales – quels risques pour le patient? Thomas Vauthier, Bâle Si certains sujets avaient déjà été abordés lors du congrès Europerio 2000 à Genève, où ils avaient malheureusement été quelque peu noyés dans la masse des présentations, c’est le mérite des organisateurs du 31e Congrès annuel de la Société Suisse de Parodontologie SSPP, qui a eu lieu les 28 et 29 septembre 2001 à Zurich, d’avoir consacré l’essentiel du programme scientifique de cette réunion à la question aussi troublante que fascinante des liens entre la parodontite et la santé générale. Anton Wetzel, président du comité d’organisation et Ulrich Saxer, président de la SSP ont eu le privilège d’accueillir les quelque 700 participants, spécialistes, non-spécialistes et hygiénistes dentaires dans le grand auditoire de l’Université de Hirzel dans les hauts de Zurich. La foule était telle qu’une retransmission vidéo dans une deuxième salle, également bondée, avait dû être installée. En une journée et demie, de nombreux conférenciers de renommée suisse et internationale ont ainsi procédé à une mise au point des connaissances les plus récentes concernant les liens complexes entre les maladies parodontales et certaines affections de l’organisme humain. S’il est un domaine de la médecine dentaire qui a connu de véritables changements de paradigme depuis les années 70, et surtout au cours de la dernière décennie, c’est bien la parodontologie. Bien entendu, pour ne citer que ces deux exemples, en médecine dentaire restauratrice, nous avons vécu l’abandon progressif des amalgames au bénéfice des composites et d’autres matériaux esthétiques. De même, l’avènement (au cours de la même décennie) de différents implants aux résultats fiables et prévisibles a modifié, si ce n’est révolutionné, notre manière d’aborder les stratégies thérapeutiques en prothèse dentaire. Or, la parodontologie a été chamboulée de fond en comble. Tout d’abord, certains vieux dogmes ont successivement été «démontés» et relégués aux oubliettes: la parodontite n’est pas une maladie à évolution linéaire au sort final inéluctable; le traitement purement mécanique par «grattage» systématique tous azimuts et à des intervalles aussi rapprochés fussent-ils ne suffit pas dans tous les cas pour interrompre la destruction tissulaire. L’influence de facteurs génétiques, microbiologiques, immunologiques, la susceptibilité de l’hôte, voire de certains sites, sont autant de paramètres qui influencent sensiblement le décours de la maladie parodontale. Ces nouvelles connaissances sur l’étiopathologie n’ont à leur tour pas manqué de se répercuter sur les moyens cliniques et thérapeutiques mis en œuvre en parodontie. Ont émergé ensuite de nouvelles hypothèses, fondées sur des observations épidémiologiques, cliniques et microbiologiques, qui impliquaient des interactions entre les maladies parodontales et certaines maladies générales ou vice versa. La prolifération des micro-organismes dans la cavité buccale et leur dissémination dans l’organisme ou les réactions immunitaires qu’elles provoquent seraient-elles responsables de maladies aussi diverses que les coronaropathies, le diabète, certaines affections rhumatologiques ou des accouchements prématurés? Mythe ou réalité: alors qu’un certain nombre de données cliniques et statistiques existent, et que certains résultats semblent étayer (ou invalider) quelquesunes des hypothèses évoquées, force est de constater que des preuves formelles, par des études prospectives ou interventionnelles font toujours défaut. En conclusion, ce congrès très intéressant et parfaitement organisé à réussi à répondre à certaines questions, tout en en suscitant d’autres. C’était une occasion idéale pour le praticien comme pour le spécialiste d’être parfaitement informé sur les changements de paradigme en parodontologie et sur les conséquences cliniques et thérapeutiques qui en découlent. L’occasion aussi de s’informer sur les dernières nouveautés de l’industrie et du commerce dentaires grâce à la magnifique exposition des grands distributeurs suisses dans le foyer, voire d’y rencontrer des consœurs et confrères pour des échanges d’idées pratiques ou informelles. Changing Paradigms in the Treatment of Periodontal Disease (Prof. R. G. Caffesse, University of Texas, Houston) Dans son exposé d’introduction, ce grand maître de la parodontologie a évoqué ce qu’il estime être une «révolution Copernicienne» en ce qui concerne les répercussions des nouvelles connaissances sur l’étiologie, la physiopathologie, la pathogenèse, la dynamique de la cicatrisation des plaies et les résultats à long terme des traitements de la maladie parodontale. Les changements de paradigme ne sont pas survenus du jour au lendemain, puisqu’il existe toujours, en médecine comme en médecine den- Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 1447 L’actualité en médecine dentaire taire, un hiatus entre l’établissement d’un nouveau concept et sa mise en pratique. Retournant quelques années en arrière, le Prof. Caffesse a ensuite rappelé les théories originelles formulées au milieu du siècle passé, ainsi que les dogmes de Ramfjord et de ses disciples qui ont régné dans les années 1960–70. Parmi celles-ci, l’opinion que la «pyorrhée» était une maladie universelle de la population adulte, causée essentiellement par le tartre, que la gingivite aboutissait inéluctablement à la parodontite et que la destruction tissulaire était continue, linéaire, sans aucun espoir de récupération. En se fondant sur ces théories, Ramfjord avait imposé un certain nombre de théories ayant valeur de dogmes, qui avaient cours jusqu’aux années 80. Parmi celles-ci notamment les concepts que les poches dépassant 3 mm de profondeur étaient forcément progressives, plus elles étaient profondes, plus mauvais serait le pronostic et que seul le remodelage des tissus au niveau le plus bas de destruction était susceptible d’arrêter la maladie. Depuis lors, de nouvelles études ont permis de mieux connaître les mécanismes de l’infection parodontale, le rôle des germes pathogènes spécifiques (A. a., B. forsythus, P. gingivalis, etc.) qui sont capables de constituer un «biofilm», formant de la sorte des réservoirs infectieux même en dehors des poches parodontales. Nous savons également qu’il y a des poches actives et des poches non actives, et que la pathogenèse dépend dans une large mesure non seulement de la flore microbienne, mais de la réponse immunitaire tant systémique que locale, tributaire de nombreux facteurs et d’enzymes comme les cytokines et les protéines métallo-matricielles, ainsi que de la susceptibilité de l’hôte et des sites, influencée à son tour par l’état général et les facteurs de risque, à l’instar du tabagisme ou de certaines maladies comme le diabète, par exemple. Dès lors, la maladie parodontale n’est désormais plus considérée comme une affection universelle, mais comme une maladie soumise à une progression par poussées; certains sites peuvent rester parfaitement stables même en l’absence de traitement agressif; des résultats à peu près identiques sont obtenus par différentes techniques thérapeutiques, l’objectif primaire et essentiel étant dans tous les cas la maîtrise de l’infection; et last but not least, il faut toujours tenir compte de la santé générale du patient. Ainsi, le traitement parodontal doit être «taillé sur 1448 mesure», associant le contrôle de la plaque (par une hygiène buccale adéquate), des mesures mécaniques (surfaçage radiculaire) pour briser le biofilm et, selon les besoins, le recours à des agents chimiques antimicrobiens. Contrairement à la chirurgie correctrice agressive prônée par le passé, les indications opératoires sont devenues plus électives, et les interventions sont actuellement préconisées surtout pour des raisons de régénération tissulaire ou de correction esthétique. Comme pour toute maladie chronique, la maintenance et le suivi régulier sont les piliers du succès thérapeutique à long terme. Relationship of Diabetes to Periodontitis (Dr Giovanni Salvi, Université de Berne) Remplaçant au pied levé le Dr Joseph Fiorellini, Boston, qui avait préféré ne pas voyager en raison des événements du 11 septembre, ce spécialiste SSP a tout d’abord passé en revue la physiopathologie du diabète sucré. Ce trouble métabolique entraîne non seulement des perturbations du métabolisme du glucose (hyperglycémie) mais également du métabolisme des lipides (hyperlipidémie); ces deux facteurs ont au long cours des répercussions générales sur de nombreux organes, dont la cavité buccale et le parodonte. Selon les connaissances actuelles, chez les diabétiques mal équilibrés, les poches parodontales dépassant 4 mm ont tendance à évoluer, alors qu’on n’a observé aucune différence concernant l’évolution de la maladie parodontale entre les diabétiques bien équilibrés et les personnes non diabétiques. De même, il n’existe pas de flore microbienne parodontale spécifique chez les diabétiques; elle est comparable à celle d’une population normale, et le niveau de contrôle de la glycémie ne semble pas influencer la composition de la flore. D’un autre côté, les troubles métaboliques caractérisant le diabète entraînent des modifications vasculaires considérables. Par la suite, les lésions macrovasculaires et microvasculaires entravent les échanges métaboliques tissulaires, voire cellulaires. Ce phénomène touche notamment le tissu conjonctif et provoque une diminution des capacités de cicatrisation. Au plan immunologique, on observe une perturbation des défenses dépendant des PMN et des réactions inflammatoires excessives par l’augmentation des taux de TNF (tumor necrosing factor), des interleukines (IL-1), des prostaglandines (PGE2), etc. Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 Le risque parodontal en cas de diabète dépend en premier lieu du contrôle métabolique (reflété par le taux de l’HbA1c), l’âge au moment du diagnostic, ainsi que la durée de la maladie, et la présence ou non de complications systémiques. Selon toute évidence, les résultats statistiques montrent clairement que le pronostic parodontal du patient diabétique, à condition que sa glycémie soit bien maîtrisée, n’est pas plus mauvais que celui du nondiabétique. Ainsi, le diabète à lui seul ne cause pas de lésions parodontales. En cas de maîtrise non optimale du diabète, les répercussions parodontales dépendent en grande partie du contrôle de la plaque et du suivi par des recalls réguliers. De même, la présence d’un diabète n’est pas une contre-indication à la pose d’implants, même si certaines études sur des animaux avaient fait suspecter une réduction des capacités d’ostéointégration, en raison de modifications du métabolisme osseux. Une étude récente de FIORELLINI et coll. a en effet démontré qu’il n’y pas de différence entre les taux de survie d’implants chez les diabétiques et les nondiabétiques, à condition que le contrôle de la glycémie et de la plaque soit adéquat. La place des antibiotiques dans le traitement de la parodontite (Prof. Andrea Mombelli, Université de Genève) La maladie parodontale étant d’origine multifactorielle, il existe en principe différents abords pour en influencer l’évolution. Alors certaines méthodes tentent de modifier les réponses tissulaires ou immunologiques de l’hôte, le conférencier s’est limité pour cette occasion à discuter les méthodes thérapeutiques ayant recours aux substances antibactériennes visant à influencer la flore microbienne. Les problèmes fondamentaux de l’antibiothérapie en général sont la déviation des résistances, les infections nosocomiales, les surinfections non-bactériennes (mycoses!) et la toxicité. En parodontologie en particulier se pose en outre le problème de la résistance des bactéries organisées sous forme de biofilms. La formation d’une barrière d’exopolymères constitue une barrière qui s’oppose à la diffusion des antibiotiques, la limitation du substrat pour les bactéries en réduit le métabolisme et les effets bioélectriques (distribution non homogène des charges ioniques dans le biofilm) inhibe l’efficacité des substances antimicrobiennes. De plus, l’action des gènes de résistance lors du contact avec L’actualité en médecine dentaire la surface entraîne une adaptation des germes dans la poche. Pour ces raisons, il faut en tout état de cause localiser les micro-organismes et détruire le biofilm par curetage et lissage radiculaire («surfaçage») avant d’intervenir avec des antibiotiques. Il faut en outre se rendre à l’évidence que la poche parodontale représente un système ouvert, susceptible de se réinfecter à la première occasion, d’où l’exigence d’une réduction maximale du nombre de germes dans la cavité buccale, par une hygiène poussée. L’antibiothérapie par voie systémique est en fait un non-sens, puisque lors de l’ingestion du comprimé, la substance active passe à moins d’un centimètre à côté du site d’action désiré! Par conséquent, les efforts actuels de l’antibiothérapie en parodontie sont ciblés sur les nouvelles méthodes d’application locale (local delivery systems, LLD), comme les gels à persistance prolongée, des «chips» ou des fils résorbables imbibés d’antibiotiques. Et les spécialistes de mettre en garde que le recours aux antibiotiques ne saurait en aucun cas compenser un manque d’efforts d’hygiène bucco-dentaire ou de traitement mécanique. Il existe toutefois des situations spécifiques dans lesquelles le recours aux antibiotiques est indiqué. Ainsi, des études ont démontré que contre Actinomyces actinomycetemcomitans, qui n’est pas une bactérie anaérobie stricte, la curette seule ne suffit pas. De même, plus nombreux sont les sites malades, plus difficile est le traitement et dans les poches profondes, l’éradication de toute la flore pathogène est pour ainsi dire illusoire. En cas de parodontite agressive, il faut toujours rechercher A. a. et, le cas échéant, P. gingivalis. Dans le premier cas, le protocole thérapeutique prévoit un traitement de 10 jours par 3250 mg/j d’ornidazole ou métronidazole en association avec 3375 mg/j de clamoxycilline. Si une antibiothérapie systémique peut être indiquée en cas de parodontite agressive généralisée, il faut se rendre à l’évidence qu’un tel traitement se répercute sur tout l’organisme, augmentant de ce fait le risque d’effets secondaires et un manque d’observation de la part du patient. En outre, les concentrations locales, dans les sites d’action escomptés, sont bien plus faibles, voire insuffisantes, comparées à celles qu’il est possible d’obtenir par une application locale. Les LLD permettent d’atteindre des concentrations sensiblement plus élevées et une meilleure efficacité sur le biofilm. Par contre, leur action circonscrite accroît le risque de réinfection du site par d’autres réservoirs. Ce risque peut cependant être sensiblement réduit par des rinçages à la chlorhexidine à des concentrations entre 0,1 et 0,2% Il s’ensuit que tout traitement par des antibiotiques à action locale doit être précédé par un assainissement dentaire et parodontal complet et d’une réduction, par une hygiène adéquate, du taux de germes présents dans la cavité buccale. En cas de réponse insuffisante au traitement par des antibiotiques, il faut tout d’abord contrôler l’hygiène buccale; le maintien est indispensable. Ensuite, il faut rechercher, hormis les causes locales, d’éventuels problèmes de santé générale susceptibles d’influencer le status microbiologique ou immunitaire du patient. Management of Infectious Risks (Prof. Arnie van Winkelhoff, Université d’Amsterdam) En introduction à sa présentation essentiellement axée sur la clinique, le spécialiste néerlandais a tenu à relever que la migration de germes pathogènes colonisant spécifiquement la cavité buccale, en direction d’autres sites dans l’organisme humain, est connue et démontrée depuis fort longtemps. Toutefois, dans certaines circonstances, les médecins ont tendance à ne pas suffisamment tenir compte de ce risque. Le conférencier a illustré ce propos par le cas d’un patient souffrant d’une conjonctivite chronique qui avait été vue par cinq ophtalmologues et traitée de différentes façons pendant plusieurs années, toujours sans succès. Une culture demandée par le Prof. van Winkelhoff, appelé à titre de consultant, a mis en évidence une infection oculaire par P. intermedia et de Peptostreptococcus, deux germes en général spécifiquement buccaux; l’analyse de l’ADN a par la suite permis de confirmer que les souches présentes dans la bouche du patient et dans ses yeux étaient identiques! Par ailleurs, le traitement par métronidazole et amoxicilline (le fameux «cocktail de Winkelhoff») a très rapidement maté l’infection ophtalmologique. Il convient de distinguer d’une part les manifestations à distance d’infections buccales, telles que les maladies focales (endocardite, abcès cérébral, infections pulmonaires), pour lesquelles il existe des preuves solides, et d’autre part des liens éventuels avec les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux et les accouchements prématurés et un faible poids à la naissance, pour lesquels il n’y a que des hypothèses, ou tout au plus quelques résultats préliminaires. La dissémination de germes buccaux dans la circulation est un phénomène quasi obligatoire, survenant lors de la mastication, du brossage des dents et lors d’interventions médico-dentaires (traitement endodontique, détartrage, curetage, extraction). Les germes incriminés sont nombreux: A. a., Eikenella corrodens, Capnocytophaga spp. Streptococcus milleri, Fusobacterium nucleatum et ainsi de suite. Ces souches ont été mises en évidence dans une série de maladies à distance, par exemple dans certains cas d’endophtalmite (A.a.) ou de cellulite orbitale (Prevotella), d’abcès cérébraux (A. a., Actinomyces meyeri, Peptostreptococcus micros, Fusobacterium), de même que dans des infections pulmonaires. Chez les patients porteurs d’endoprothèses (valvules cardiaques, pace makers, prothèses de la hanche ou implants dentaires) un monitoring serré de la santé buccale est impératif, de même que chez les patients immunodéprimés. Il est important que les médecins-dentistes, autant que les médecins, soient toujours vigilants et conscients du risque de répercussions extra-buccales des maladies parodontales. Arthrites réactionnelles – la parodontite n’est pas la vraie coupable (Dr Hans Schwarz, rhumatologue, Université de Bâle) Les arthrites réactionnelles se caractérisent par une atteinte mono-articulaire ou oligo-articulaire d’importance variable, stérile, accompagnant ou succédant à un foyer infectieux à distance, quel qu’il soit ou quel que soit le germe en cause. Il convient de les différencier des arthrites infectieuses ou septiques, et des arthrites d’origine auto-immune en cas de rhumatisme articulaire aigu ou de psoriasis, par exemple. Dans les arthrites réactionnelles, des micro-organismes (chlamydia, méningocoques, gonocoques) peuvent même être présents dans l’articulation, sans qu’ils ne prolifè- rent; en principe il n’est possible d’en mettre en évidence que certains composants. Par contre, la présence de telles particules est métaboliquement active et la réaction immunologique provoque l’inflammation articulaire. Les arthrites réactionnelles se rencontrent souvent chez les sujets ayant l’antigène tissulaire HLAB27, en cas de maladie de Bechterew (spondylarthrite ankylosante) et surtout en tant que manifestation accompagnant le syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter. Ce dernier comprend une série de symp- Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 1449 L’actualité en médecine dentaire tômes, dont une arthrite séronégative est souvent le premier, suivi par une urethrite, une balanite, des diarrhées et une conjonctivite. Toutes les arthrites réactionnelles entraînent des inflammations de la sphère buccale; en cas de syndrome de Reiter, elles prennent la forme d’une glossite ou d’une inflammation des muqueuses palatines. Parmi les diagnostics différentiels, il convient d’évoquer la maladie de Crohn et, surtout chez les patients d’origine turque, la maladie de Behçet. Se syndrome comprend notamment une aphtose buccale généralisée sévère, des ulcérations de la sphère génitale et une uvéite torpide récidivante à hypopion. En résumé, a conclu le spécialiste bâlois, bien qu’il n’existe pas encore de preuves formelles, certaines hypothèses plausibles évoquent la possibilité que des germes impliqués dans les maladies parodontales puissent susciter des arthrites réactionnelles chez des sujets génétiquement «programmés», voire de provoquer des poussées aiguës chez ceux souffrant d’arthrites chroniques. La parodontite provoque-t-elle des cardiopathies? (Prof. Thomas Kocher, Université de Greifswald, Allemagne) En raison d’observations cliniques indiquant que l’état parodontal chez les patients atteints de maladies cardio-vasculaires ou cérébro-vasculaires était souvent significativement moins bon que celui des groupes contrôle a fait émerger au cours des dernières années l’hypothèse d’un éventuel lien entre les deux tableaux pathologiques. En outre, il y a une étonnante concordance des facteurs de risque pour les parodontopathies et les maladies vasculaires (tabagisme, âge, diabète, dyslipidémies, etc.). Toutefois, les suspicions seules ne sont pas des preuves pour en établir un lien causal. En se basant sur les critères de Bradford-Hill (niveau d’association, consistance des données, spécificité, lien chronologique [l’exposition au facteur incriminé doit précéder la survenue de l’affection], relation dose-efficacité, plausibilité biologique, réversibilité en étude interventionnelle) l’expert allemand a soumise à une analyse critique une littérature sélectionnée. Cette revue critique a démontré que de nombreuses études ont été réalisées avec des définitions parodontales incomplètes ou d’autres erreurs. Même si des relations causales entre les parodontopathies et les maladies cardiovasculaires ne peuvent pas être exclues, 1450 seules des études d’intervention seraient à même d’en apporter la preuve finale. Or, en raison de considérations éthiques, il n’est pour ainsi dire pas possible d’envisager la réalisation de tels essais. Le Prof. Kocher est l’un des initiateurs de l’étude SHIP (Study of Health In Pomerania), qui inclut quelque 4000 sujets sélectionnés dans une population représentative en Poméranie. Faute de possibilité de démontrer la réversibilité en étude interventionnelle, cette étude est conçue de manière à collationner le plus possible d’autres données répondant aux critères de Bradford-Hill. Les premiers résultats de l’étude SHIP, encore en cours, sont attendus d’ici quelques années. Impact of Periodontal Disease on Pre-term Low Birthweight (Prof. Néstor J. López, Université du Chili) En gynécologie-obstétrique, il a été établi depuis longtemps que les infections jouent un rôle dans un pourcentage considérable de cas d’accouchements prématurés et de faible poids à la naissance (Pre-term Low Birthweight, PLBW). Il semblerait que des modifications de la régulation hormonale et des cytokines durant la grossesse seraient à l’origine de cette observation. La parodontite étant une maladie infectieuse, quoi de plus logique que l’existence de mécanismes similaires puisse être évoquée dans l’association de parodontopathies et de troubles tels que les accouchements prématurés (grossesse de moins de 37 semaines et un faible poids à la naissance (inférieur à 2500 grammes). Dans une étude randomisée longitudinale, López et coll. ont suivi 406 femmes enceintes présentant une simple gingivite et 233 une parodontite. Parmi les 351 femmes ayant terminé l’étude, 163 ont bénéficié d’un traitement parodontal, alors que 188 ont servi de cas témoin. Après analyse des résultats, il s’est avéré que la différence statistique entre les femmes souffrant de parodontopa- Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 thies actives ou traités était significative (p = 0, 0001) pour le critère PLBW. Sans constituer une preuve formelle satisfaisant à tous les critères de la médecine factuelle, il s’agit en l’occurrence de la première étude d’intervention ayant mis en évidence à un tel taux de probabilité que la maladie parodontale est un facteur de risque indépendant pour les accouchements prématurés et un faible poids à la naissance. La prévention orale permet-elle d’éviter des affections générales? (Prof. Thomas Imfeld, Université de Zurich) Dans son exposé remarquable de par sa rigueur scientifique et didactique, ce spécialiste de la médecine dentaire préventive a tout d’abord rappelé les changements bouleversants qui ont eu lieu dans les concepts de la maladie parodontale entre les années 1970 et actuellement. A l’époque, on partait de l’idée qu’il s’agissait d’une infection non spécifique, susceptible de toucher tous les adultes (seuls facteurs de risque: âge et hygiène buccale) et, une fois établie, toutes les dents. L’évolution était considérée comme étant linéaire, continue et dépendant quasi exclusivement de la quantité de plaque présente. Les nouvelles connaissances acquises depuis lors ont fait réaliser que la maladie parodontale est une infection à germes spécifiques, influencée par un grand nombre de facteurs de risque, individuels, qui évolue par poussées et dont la destruction tissulaire dépend dans une large mesure de la réponse de l’hôte, voire du site individuel. En outre, la guérison peut être contrôlée et de nouvelles techniques permettent dès lors également de régénérer les tissus perdus. Nous savons désormais que des facteurs génétiques, ou divers troubles immunologiques (chimiothérapiie, VIH), peuvent prédisposer certains patients à la maladie parodontale. Last but not least, il y a des données plausibles qui font suspecter que la parodontite est un facteur de risque pour certaines maladies générales. Au plan du système cardio-vasculaire, l’un des mécanismes pathogéniques serait la sollicitation chronique de l’organisme, chez le patient souffrant de parodontite active, par des bactéries à Gram négatif, par des antigènes et par des lipopolysaccharides, faisant intervenir les monocytes et activant de nombreux médiateurs de l’inflammation, tels que la prostaglandine PGE2, l’interleukine IL-1 ou le facteur nécrosant tumoral TNF alpha. En pneumologie, l’aspiration directe L’actualité en médecine dentaire à partir de l’oro-pharynx ou la dissémination par voie hématogène aboutiraient soit à une infection directe, soit à une infection par le filtrage alvéolaire. Une étude réalisée en 1996 par DERISO et coll. sur des patients devant subir une opération à cœur ouvert a démontré que des rinçages à la chlorhexidine permettent de réduire de 65% le taux des pneumonies postopératoires à bactéries à Gram négatif. D’autres recherches concernant les accouchements prématurés ou le diabète font également suspecter les relations entre la parodontite et la santé générale. Pour toutes ces affections, il existe des données rétrospectives, voire prospectives, et la pathogenèse peut être expliquée de manière plausible. Toutefois, pour plusieurs de ces maladies, la reproductibilité expérimentale et la réversibilité après intervention (les critères les plus importants de Bradford-Hill) font encore défaut. Compte tenu de ces observations, l’expert zurichois a répondu par l’affirmative à la question posée au début, à savoir si la prévention parodontale permet d’éviter des affections générales. De ce fait, il a terminé son exposé demandant si dans certains cas les prestations découlant du traitement parodontal ne devaient pas être prises en charge par la LAMal, par exemple lorsqu’un tel assainissement peur influencer le métabolisme d’un patient diabétique. Influence of Stress and Smoking on Periodontal Health (Prof. Denis F. Kinane, Glasgow) Au cours des quinze dernières années, de nombreuses recherches ont été menées pour élucider les relations postulées entre le tabagisme et la santé buccale. En effet, la littérature à ce sujet est abondante et les résultats d’études épidémiologiques tant transversales que longitudinales font apparaître une évidence de plus en plus importante de l’existence de tels liens. Ainsi, un fumeur court un risque 2 à 4 fois plus important de souffrir de lésions parodontales qu’un non-fumeur. En outre, la théorie est étayée par des observations comparant l’évolution parodontale chez les fumeurs et les patients ayant arrêté de fumer; les risques parodontaux de ces derniers retombent très rapidement à des taux similaires à ceux des patients non fumeurs. Parmi les explications de ces phénomènes, on peut d’une part évoquer la réduction des signes cliniques de la maladie parodontale chez les fumeurs, un phénomène qui a tendance à rendre plus difficile le diagnostic. D’autre part, les fumeurs seraient moins motivés pour l’hygiène buccale, ce qui constitue un désavantage d’ordre comportemental. Pour le facteur stress, les données épidémiologiques et les explications pathogénétiques sont moins évidentes. Les hypothèses avancées suspectent une diminution de la réponse de l’hôte et une moins bonne motivation pour les efforts d’hygiène buccale. D’autres auteurs ont évoqué des troubles immunitaires provoqués par l’excrétion massive d’hormones de stress, tant médullosurrénales que corticosurrénales. Côté pathogénèse, le tabagisme exerce des influences délétères non seulement par des modifications de la plaque et de la réponse immunitaire de l’hôte, mais également par des lésions directes sur les tissus, notamment par la réduction du flux sanguin et de la capacité de cicatrisation. L’expert a souligné que quelque 90% des patients réfractaires au traitement parodontal sont des fumeurs, alors que ce taux n’est que de 21% dans la population générale. En implantologie également, la cicatrisation et l’ostéointégration sont bien meilleures chez les fumeurs ayant cessé le tabagisme au moins 8 semaines avant l’intervention! Par ailleurs, les échecs des implants après 6 ans sont deux fois plus fréquents chez les fumeurs récalcitrants. Genetics of Periodontal Disease (Prof. Denis F. Kinane, Glasgow) Dans son deuxième exposé, le spécialiste écossais a présenté un aperçu très intéressant des évidences de la littérature soutenant la théorie d’une prédisposition génétique à la maladie parodontale. En effet, dans certains syndromes monogéniques, tels que la LAD (leucocyte adhesion deficiency) ou la maladie de PapillonLefèvre (PLS), les réponses altérées des neutrophiles et des macrophages entraînent des modifications importantes de la défense immunitaire et de ce fait une incidence accrue de parodontites. Dans la parodontite juvénile (early onset periodontitis, EOP, depuis peu rebaptisée agressive periodontitis, AP) des études sur un certain nombre de familles ont également démontré des liens étroits entre le polymorphisme génétique et le taux de parodontite. De même, d’autres études réalisées sur des paires de jumeaux indiquent que la parodontite chronique serait héréditaire dans 50% des cas. Le conférencier a toutefois précisé que toutes les données disponibles ne sont pas fiables et que d’autres recherches se- ront nécessaires pour en savoir davantage sur les influences génétiques sur les maladies parodontales, qu’il s’agisse de parodontie chronique ou l’EOP/AP. Une fois de tels liens solidement étayés, il serait ainsi possible de mettre au point des tests génétiques permettant de dépister ou de diagnostiquer à un stade précoce les patients à haut risque. Conséquences cliniques pour le médecin-dentiste praticien (Prof. Thomas F. Flemming, Université de Münster, Allemagne) C’est ce parodontologue allemand qui a eu le privilège de tirer les conclusions pratiques de ce programme scientifique passionnant. Il a tenu à préciser d’emblée que même si la gingivite est bien une infection d’origine bactérienne, elle n’a pas valeur de maladie, sinon l’être humain serait la seule espèce de la planète qui tombe malade lorsqu’il est privé de brosse à dents! Il en va autrement pour la parodontite qui doit clairement être considérée comme une maladie infectieuse, dont l’étiologie est multifactorielle et tributaire de nombreux facteurs de risque, tels qu’ils avaient été discutés par les intervenants précédents. En tout état de cause, le dogme de la plaque en tant que «vilain» principal est définitivement aboli. Les conséquences principales sont les suivantes: dès l’anamnèse et le diagnostic, le praticien doit obligatoirement rechercher et reconnaître les différents facteurs de risque, alors que son traitement doit viser à les réduire, voire les éliminer dans la mesure du possible. Le dépistage des germes pathogènes connus pour jouer un rôle important dans la pathogenèse a été facilité par les nouveaux kits de culture ou d’analyse ADN (fondées notamment sur la polymerase chain reaction ou PCR). La mesure du taux de glucose, même sur des échantillons prélevés dans la gencive ne pose pas problème non plus grâce aux glucomètres disponibles dans le commerce. Pour ce qui est du tabagisme, des appareils comme le Smokerlizer®, un petit appareil dont la fonction est comparable à celle de l’alcootest, permettent d’évaluer le taux de monoxyde de carbone dans l’air expiré, facilitant ainsi le contrôle, la surveillance et, le cas échéant, la motivation du patient. Bien entendu, le sevrage tabagique pose problème chez de nombreux patients fumeurs, mais le médecin-dentiste a un rôle important à jouer dans cette démarche préventive. Si l’association de traitements par des antidépresseurs de la der- Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 1451 L’actualité en médecine dentaire nière génération, comme le bupropion, des différents moyens de substitution et d’une thérapie comportementale peuvent contribuer à faire cesser de fumer certains patients, le chiffres restent hélas aussi accablants que frustrants. En effet, parmi les 30% des sujets qui se disent prêts à arrêter, seul un tiers reste non-fumeur à long terme, ce qui correspond à 10% seulement des fumeurs! Autre conclusion du Prof. Flemming: il faut promouvoir la formation de base et complémentaire des médecins-dentistes et les sensibiliser pour les problèmes relevant de la médecine générale. De plus, il faut renforcer l’information du grand public et du corps médical concernant les liens entre certains facteurs de risque reconnus et les problèmes de santé buccale et générale. De même, il est impératif de faciliter et de stimuler la coopération entre les médecins-dentistes et les médecins. Conclusions On ne peut que regretter que l’intérêt des quelque 2500 médecins auxquels la SSP avait envoyé des invitations ait été quasi nul. Face à ce problème, la SSP se dit dorénavant prête à proposer des programmes de formation spécifiquement pour les médecins. Il y a fort à parier que les nombreux participants de ce 31e Congrès annuel de la Société Suisse de Parodontologie SSPP sont rentrés chez eux et dans leur pratique quotidienne munis de précieux enseignements et de nouvelles connaissances après ce tour d’horizon très complet et intéressant sur les liens qui existent ou qui sont censés exister entre la parodontite et a santé générale. ■ Conseil des Etats: Oui à la suppression de l'obligation de contracter Peter Jäger Suite à l'approbation par le Conseil des Etats, au cours de la session d'automne, de supprimer l'obligation de contracter – c'est-à-dire la suppression du libre choix du médecin –, il s'agissait, au cours de la session d'hiver, de discuter les conditions pour la réalisation de ce projet. A l'avenir, les fournisseurs de prestations et les assureurs auront donc la liberté de choisir les partenaires contractuels avec lesquels ils veulent collaborer, et ceci sous réserve du respect des conditions suivantes: – les soins médicaux doivent être assurés; – la proportionnalité des coûts et la qualité des soins doivent être garanties; – les règles de la loi sur les cartels ne doivent pas être violées. Les indicateurs en vue de concrétiser les conditions de proportionnalité des coûts et de garantie de la qualité des soins doivent être élaborés en commun par les fournisseurs de prestations et les assureurs. Lorsqu'un contrat est refusé à un fournisseur de prestations, ce dernier peut déposer un recours auprès d'une commission paritaire qui décide en dernier ressort. Le Conseil des Etats a approuvé ces conditions avec trois voix d'opposition et l'ensemble du projet de révision par 37 voix contre 3. Le projet est maintenant en main de la Commission du Conseil national chargée de l'examen préalable. Le débat en plénum aura vraisemblablement lieu au cours de la session d'été. 1452 Une nouvelle «recette miracle»? Les médecins-dentistes ne fournissant qu'à peu près 15 pour cent des prestations dans le domaine des assurances sociales. Ils ne seront donc pas aussi largement touchés que les autres médecins par la suppression de l'obligation de contracter. Toutefois, les médecins-dentistes auront de la peine, sans contrat, à expliquer à leurs patients pourquoi ils ne peuvent pas les traiter lorsqu'il s'agit de soins dont la prise en charge est obligatoire. Si, pour un médecin, le refus de conclure un contrat équivaut à une «interdiction d'exercer», il représente certainement, pour le médecin-dentiste, un très important désavantage au niveau de la concurrence. Les discussions au Conseil des Etats ont donné l'impression que tous ont conscience de jouer avec le feu. Alors même que l'excellence du secteur suisse de la santé a été louée sur tous les tons, secteur qui ne doit et que l'on ne veut en aucun cas mettre en danger, il a parallèlement été déclaré que l'évolution des primes (à laquelle nota bene l'Etat participe largement!) rend pour ainsi dire obligatoire l'introduction de mesures aussi drastiques qu'efficaces. Même si la présiden- Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 te de la Commission, Christine Beerli, a attiré l'attention sur l'importance des travaux accomplis et sur les discussions menées avec les milieux concernés, les membres du Conseil des Etats semblent avoir été plus largement influencés par des réflexions théoriques sur l'économie libre du marché, le contrôle de la pléthore de l'offre, la prévention d'Euro-Docs etc. On a grandement déploré l'absence de connaissances profondes sur les processus qui se déroulent dans un soi-disant marché libre et sur les mécanismes spécifiques du secteur de la santé. Les espoirs se tournent maintenant vers le Conseil national Il semble bien que le Conseil national va aborder le sujet de la «Suppression de l'obligation de contracter» dans un esprit plus réaliste que le Conseil des Etats. Il est indéniable que des problèmes doivent être résolus: citons ici pour exemple la pléthore de l'offre, qui exerce sans aucun doute une influence négative, ou les activités de ceux que l'on nomme à juste titre les «moutons noirs» (et contre lesquels la loi en vigueur offre, maintenant déjà, suffisamment de possibilités d'agir). Espérons qu'il sera possible de démontrer au Conseil national qu'il existe des solutions pour éviter les dangers considérables que représente la variante du Conseil des Etats. Si tel n'est pas le cas, le risque existe que le secteur suisse de la santé évolue définitivement vers une médecine d'Etat. Cette tendance générale ne peut pas – et ne doit pas – laisser les médecins-dentistes indifférents. C'est pourquoi le Comité de la SSO a déjà décidé que la société participerait activement à un référendum contre une révision de la LAMal telle qu'elle est proposée par le Conseil des Etats. ■ L’actualité en médecine dentaire REVUES Parodontologie Daly CG et col.: Bacteriema due to periodontal probing: a clinical and microbiological investigation J Periodontol 72: 210–214, 2001 Une bactériémie générée par un traitement dentaire peut provoquer une endocardite infectieuse chez des patients présentant un vice endothélial congénital ou acquis, ainsi que chez des porteurs de prothèses cardiovasculaires. Un détartrage, un acte chirurgical ou d’autres mesures thérapeutiques sanglantes sont connus pour produire une bactériémie transitoire. Il n’a en revanche pas encore été établi qu’un sondage parodontal puisse en produire. Cette étude évalue la capacité qu’a un sondage bucco-dentaire complet de causer une bactériémie chez des patients atteints de parodontite et de gingivite. Ce travail comprenait 20 patients atteints de parodontite et 20 patients atteints de gingivite. Un sondage parodontal et une mesure des poches furent pratiqués chez chacun d’entre eux, à raison de 6 sites par dent. Un échantillon sanguin fut ensuite prélevé et soumis à une culture aérobie et anaérobie. Les échantillons positifs furent soumis à une sous-culture afin d’identifier le gène bactérien impliqué. Une bactériémie associée au sondage fut identifiée dans 40% des cas de parodontites et dans 20% des cas de gingivites. Les germes les plus fréquemment isolés dans les deux groupes étaient des streptocoques. Une analyse statistique permit d’indiquer qu’une bactériémie avait 6 fois plus de chances d’apparaître dans un cas de parodontite que dans un cas de gingivite. Sur la base d’une appréciation clinique, il fut constaté qu’une bactériémie était significativement plus fréquemment associée à un saignement au sondage. Elle était en revanche sans relation avec l’âge du patient, le nombre de dents sondées, le status de fumeur, l’indice de plaque ou la profondeur totale des poches. Le sondage parodontal peut être lié à une bactériémie, en particulier chez des pa- tients présentant une parodontite non traitée. Un examen radiographique préliminaire permettant de diagnostiquer une parodontite devrait être entrepris chez des patients présentant un risque d’endocardite infectieuse, avant d’effectuer un sondage. Une couverture antibiotique est de rigueur lorsqu’une parodontite est décelée. Le taux élevé de bactériémie associé au sondage parodontal est comparable aux taux enregistrés lors de détartrages et d’autres interventions sanglantes. M. Perrier, Lausanne Santé buccale des femmes Markovic N: Women’s oral health across the lifespan Dental clinics Noth Amer 45, 3: 513–521, 2001 Des facteurs biologiques, comportementaux et sociaux entrent en jeu dans l’étude de la santé féminine. La recherche biomédicale a montré la présence de différences entre les sexes dans la plupart des organes et des systèmes, notamment dans les risque de développer certaines maladies et dans la réponse aux traitements. Plusieurs aspects importants de la santé féminine sont associés au développement sexuel de la femme. Cet article passe en revue un certain nombre d’éléments qui peuvent affecter la santé bucco-dentaire des femmes pendant leur durée de vie. Dès la période embryonnaire apparaissent les structures liées au sexe. Dans la cavité buccale, les fentes labiales sont des anomalies du développement d’origine multifactorielle. Statistiquement, les fentes labiales (20%) sont moins fréquentes chez la femme, tandis que les fentes palatines sont plus fréquentes (67%). Chez la femme, la fusion des bourgeons s’effectue plus précocement que chez l’homme, ce qui expose plus longtemps cette étape à des facteurs environnementaux. Les différences liées au sexe sont plus faibles jusqu’à l’adolescence. Dès la puberté, la variation des taux de progestéro- ne et d’œstrogène déterminent des changements. La prévalence de la gingivite pubertaire augmente avec l’âge. L’affection parodontale la plus fréquemment associée à l’adolescence est la parodontite agressive, jadis appelée parodontite juvénile. Bien que sa prévalence reste basse (0,1%–0,4%), les jeunes Africaines présentent un risque plus élevé. La plus grande fréquence des traitements orthodontiques chez l’adolescente semble être plus liée à un souci d’apparence qu’à une plus forte tendance aux malocclusions. Après l’adolescence, les jeunes femmes aux USA présentent un intérêt plus marqué que les hommes à recourir à des traitements médicaux et dentaires. En outre, sachant que les taux de sérotonine sont moins élevés chez la femme que chez l’homme, le risque de dépression est trois fois plus élevé chez la femme. Diverses études ont mis en relation la dépression et les événements négatifs de la vie avec une augmentation d’accumulation de plaque. Les troubles de l’alimentation comme l’anorexie et la boulimie plus fréquentes chez l’adolescente et la jeune femme présentent une comorbidité avec la dépression. Les vomissements qui lui sont associés provoquent une érosion des faces dentaires linguales des dents maxillaires antérieures. Le tabagisme est lié à une plus grande susceptibilité aux parodontites. Les contraceptifs oraux qui préviennent l’ovulation en mimant une grossesse provoquent une plus grande réponse inflammatoire à l’accumulation de plaque. Pendant la ménopause, la femme est davantage exposée à une variété de pathologies comme les maladies autoimmunes, l’ostéoporose et les affections cardiovasculaires par diminution des taux d’oestrogènes. 75% des patients présentant un syndrome de Sjögren, une sclérodermie, un lupus érythémateux ou une sclérose multiple sont des femmes. L’ostéoporose peut, en général dans une faible mesure, influencer la résorption alvéolaire. La plupart des pathologies bucco-dentaires ne sont pas liées au sexe, mais plutôt aux conditions de vie qui affectent les femmes différemment. Les professionnels de la santé bucco-dentaire devraient prendre cette information en considération dans l’approche de leurs patientes. Michel Perrier, Lausanne Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001 1453 L’actualité en médecine dentaire Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Der hohe Qualitätsstandard der Arbeiten, Dank an die Begutachter die die SMfZ in «Praxis – Fortbildung» Remerciements à nos experts La RMSO a le privilège de pouvoir publier, dans sa veröffentlichen kann, Begutachter wird durch fachliche Remerciements Dank an die à nos experts Begutachtungen gewährleistet. Die SMfZ- rubrique «Pratique quotidienne – formation complémentaire», des travaux à d’un niveau de qualité Dank diesichBegutachter nos experts Redaktionan möchte für diese freiwilli- Remerciements très élevé. Ce niveau est notamment assuré par nos ge, oft zeitintensive Arbeit bei den nachDank an die Begutachter Remerciements à nos experts stehend genannten Persönlichkeiten ganz experts scientifiques, qui fournissent des efforts de relecture à titre bénévole ce qui demande souvent herzlich bedanken, solche Begutach- Remerciements Dank an diedie Begutachter à nos experts tungen im Lauf des Jahres 2001 vorgenom- un investissement considérable de temps. A l’occasion de cette fin d’année, la Rédaction de la Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts men haben: RMSO aimerait présenter ses sincères remercieDank an die Begutachter Remerciements à nosqui, experts ments aux personnalités suivantes, en qualité d’experts, ont relu des textes durant l’année 2001: Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Begutachter Dank an2001 die Begutachter Remerciements à nos experts Dank an die PD Dr. Andreas Filippi Begutachter Remerciements à nos experts Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Prof. Jörg Thomas Lambrecht Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Prof. Niklaus P. Lang Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dr. Dr. Jens Fischer Prof. Christoph Hämmerle Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dr. Gion F.an Pajarola PD Dr. Urs Gebauer Dank die Begutachter Remerciements à nos experts Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dr. Karl Dula Prof. Ulrich P. Saxer Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dr. Fred Barbakow Prof. Daniel Buser Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Prof. Dr. Adrian Lussi PD Dr. Urs Thüer Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Prof. Urs Brägger Prof. B. Guggenheim Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dank an Tonetti die Begutachter Remerciements à nos experts Prof. Maurizius Dr. Michael Bornstein Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Prof. Dr. Regina Mericske-Stern Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts Dr. Roland Glauser Dank an die Begutachter Remerciements à nos experts 1454 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 111: 12/2001