Medical Education€: Un mouvement de fond
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Medical Education€: Un mouvement de fond
Industrie Communication Medical Education Un mouvement de fond Face à des contraintes réglementaires durcies, les entreprises du médicament ont réadapté leurs stratégies promotionnelles. Le « MedEd » y a trouvé une place de choix. Décryptage. C omment définir le Medical Education (ou MedEd) ? Philippe Giraud, président de l’agence Re-Imagine Health Agency, considère que le MedEd s’appuie sur une communication hors marque et s’intéresse à la maladie et à son environnement, à la classe thérapeutique et aussi à la prise en charge globale du patient : « Il permet de créer un courant de pensée ou d’opinion favorable à un médicament, de la diffuser avec du sens et de faire évoluer ainsi les croyances et les pratiques. » Une récente enquête 1 menée en mai et juin 2008 auprès de 53 personnes issues d’équipes marketing, médicales, et d’autres fonctions des laboratoires pharmaceutiques, dresse l’état des lieux des pratiques du MedEd en France. Concept émergent Première bonne nouvelle, le MedEd en France n’est pas perçu comme un phénomène de mode, mais plutôt comme un mouvement de fond (45 %), émergent (43 %). 79 % des répondants considèrent qu’il est encore insuffisamment développé. Quant à en donner une définition exacte, il reste encore des incertains, puisque 15 % s’abstiennent de définir le terme. Pour deux personnes sur cinq, il s’agit de « formation », pour 25 % de « communication », pour 116 PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2008 28 % d’une « stratégie pour toucher les cibles ». Cependant, chacun sait dire de façon assez juste quels types d’actions s’intègrent dans le MedEd. Pour 90 % des répondants, le MedEd se réfère à une communication auprès des médecins et sur l’environnement du produit ; pour 38 % il est question aussi de communication auprès du grand public. Parmi les actions citées comme relevant du MedEd, arrivent en tête, pour 60 %, les programmes de développement des Key opinion leaders (KOL), suivis du projet scientifique d’environnement (60%), de la FMC (58 %), du cascade-meeting local (58%) et enfin du programme d’éducation thérapeutique (57 %). Seuls 26 % citent le mapping des KOL, pourtant un outil fondamental du MEdEd. Pratiques MedEd « à la française » Le MedEd à la française se différencie de la version américaine, puisqu’il est jugé très pertinent en phase de lancement d’un produit (70 %) et lors de l’obtention d’une nouvelle AMM/indication (70 %), tandis d’aux USA, il est largement employé en prélancement. La majorité des personnes interrogées ont mené au moins une action de MedEd au cours des deux dernières années. Ce sont en priorité PHILIPPE GIRAULT, PRÉSIDENT DE RE-IMAGINE HEALTH AGENCY. des actions peer-to-peer (symposium 81 %, RP locales 75 %, etc.), des actions avec les KOL, et un peu moins des actions grand public (éducation thérapeutique 47 %, partenariats associations du patients 43 %, etc.). La difficulté rencontrée concerne essentiellement la mise en place de ces opérations MedEd (36 %). Environ un tiers des répondants disent avoir une ou plusieurs agences conseil sur le MedEd. 36 % y réfléchissent ou sont en train d’en choisir une. Pour 25 %, aucune agence conseil n’a été élu et la réflexion n’est pas amorcée. Au total, 75 % envisagent d’augmenter leurs actions de MedEd en 2008-2009. Enfin, les répondants de l’enquête attendent de l’agence MedEd : une proposition opérationnelle originale et créative sur un projet donnée (70 %), une proposition stratégique globale (49 %), une mise en œuvre rigoureuse selon des process définis (49 %). n Emilie Soulez Barselo (1) « Enquête sur le Medical Education : Quelle situation en France en 2008 ? », menée par Re-Imagine / IFOP healthcare, juin 2008.