La lumière au bout du tunnel pour l`immobilier d`entreprise … La
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La lumière au bout du tunnel pour l`immobilier d`entreprise … La
Les cycles de l’immobilier d’entreprise Octobre 2010 La lumière au bout du tunnel pour l’immobilier d’entreprise … La demande entre dans un nouveau cycle haussier Le produit intérieur brut a reculé de 2,6% en 2009 soit la plus forte baisse depuis l'après-guerre, selon les chiffres de l'Insee. Pour rappel, les reculs observés en 1993 et en 1975 ont respectivement été de -0,9% et -1,0%. L’analyse de la demande placée sur une longue période montre clairement une croissance structurelle forte sur le long terme et des cycles d’une durée de 7 à 9 ans qui gravitent autour de cette dernière. Après une croissance de 0,2% au premier trimestre 2010, la croissance du PIB a atteint 0,7 % au deuxième trimestre. Elle devrait progresser à un rythme proche de 0,4% au troisième et quatrième trimestre ; l'activité progresserait ainsi de 1,6 % sur l’ensemble de l’année 2010. En cette rentrée, il apparaît clairement que 2010 sera un meilleur cru que 2009. Sur l’année, un retour du take-up au-dessus du seuil symbolique des deux millions de m² est attendu. En 2009, avec la récession, l’emploi total en France a fortement baissé. En raison de la « mollesse » de la reprise, il ne se redresserait que très légèrement sur le second semestre 2010. Ainsi, après 6 trimestres de hausse qui l’ont ramené à son niveau de 1999, le taux de chômage s’établit désormais à 9,3 % en France métropolitaine. Evolution du taux de chômage en France métropolitaine (% - au sens du BIT) : 11 % 10 Le « point haut » du cycle précédent a été atteint en 2006. A cette époque, la consommation de surfaces des entreprises s’est accélérée très fortement (+30% par rapport à l’année 2005), à l’instar des pics de 1989 et 2000. Sachant que la majorité des entreprises utilisatrices de bureaux qui ont fait le choix de la location restent dans leurs locaux en moyenne 6 ans, le tassement de la demande placée observé en 2001, 2002 et 2003 se reflète sur le marché depuis 2008, ce qui était induit par l’analyse des cycles au-delà de la crise économique. Evolution de la Demande placée en IDF depuis 1986 (m²) : m² 3 000 000 9 2 500 000 8 2 000 000 1 500 000 7 T2.1986 T2.1988 T2.1990 T2.1992 T2.1994 T2.1996 T2.1998 T2.2000 T2.2002 T2.2004 T2.2006 T2.2008 T2.2010 (p) Sources : Insee 1 000 000 500 000 Moyenne : 1 368 600 m² L’immobilier d’entreprise, fortement impacté par la crise, entrevoit le bout du tunnel. En effet, si les perspectives de croissance de l’économie et donc les besoins de surfaces supplémentaires des entreprises ne sont pas encore les premiers drivers de la demande, les utilisateurs arrivant en fin de bail vont sans nul doute profiter des opportunités de marché… Moyenne : 1 590 800 m² Moyenne : 2 211 100 m² 0 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 Sources : Jones Lang LaSalle / Immostat-IPD Compte tenu du ralentissement de l’économie consécutif à la crise des subprimes et des perspectives moroses qui en découlent, un essoufflement de la reprise pour 2011 voire 2012 paraît envisageable d’autant qu’avec la très forte progression des loyers suite aux indexations sur l’ICC, de nombreux utilisateurs ont renégocié leur baux pour revenir aux valeurs de marché en 2008 et début 2009, au plus fort de la crise. A horizon 2013/2014, l’analyse des cycles induit une poursuite graduelle de la reprise de la demande placée. Les cycles de l’immobilier d’entreprise – Octobre 2010 2 Vers un repli de la vacance Principe de base en économie, une baisse de la demande implique une augmentation de l’offre. Cette logique ne se retrouve pas dans l’analyse de l’offre immédiate de bureaux de 1986 à 2010. En effet, pour chacun des 3 premiers cycles de la période, la baisse des commercialisations n’a pas systématiquement entraîné un mouvement haussier de l’offre. Ceci s’explique par le fait que l’offre est liée à deux facteurs : d’une part la consommation de surface et d’autre part la création de surface. C’est seulement à partir de 1998 que le marché a réussi à absorber le surplus d’offres du cycle précédent. Les promoteurs et investisseurs ont relancé l’outil de production en 2000, trop tard pour nourrir la forte demande de 2000 issue de la « bulle internet ». De 2002 à 2008, l’offre s’est maintenue dans une fourchette de 2,5 à 3 millions de m². La baisse de la demande observée en 2008 et 2009 a entraîné une forte hausse de l’offre. A la fin du 2T 2010, l’offre immédiate s’établissait à 3,6 millions de m². Même si le niveau d’offre semble se stabiliser, un fléchissement de la reprise pourrait entraîner un retour du trend haussier. L’offre pourrait ainsi croître jusqu’en 2011 pour atteindre un niveau compris entre 3,6 millions et 4 millions de m² ; les taux de vacance poursuivraient alors la hausse entamée en 2008, pour atteindre une fourchette comprise entre 7% et 8% du parc francilien. Evolution de l’offre immédiate en IDF depuis 1986 (m²) : 4 500 000 Cette situation de sur-offre est néanmoins singulière. En effet, si le niveau d’offre a augmenté vivement, le stock d’offre de qualité, bien placée suit une tendance contraire. Les utilisateurs privilégient les programmes neufs, répondant aux critères de développement durable, offrant à la fois une maîtrise de l’enveloppe financière et une accessibilité aisée. Cette tendance devrait se poursuivre. Ainsi, les entreprises sont amenées à libérer des surfaces de seconde main, ce qui mécaniquement augmente l’offre de bureaux du marché francilien provoquant l’émergence d’un marché à deux vitesses … m² 4 000 000 3 500 000 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 Moyenne : 1 227 000 m² 0 1986 1988 1990 Moyenne : 2785 200 m² 1992 1994 1996 1998 2000 Moyenne : 2 667 791 m² 2002 2004 2006 2008 2010 Sources : Jones Lang LaSalle / Immostat-IPD Entre 1982 et 1990, la tertiarisation de l’économie apparaît. En 9 ans, ce sont près de 800 000 emplois qui sont créés. En moyenne annuelle, le tertiaire génère plus de 240 000 nouveaux emplois alors que l'industrie et l’agriculture enregistrent respectivement 64 000 et 61 000 destructions d’emplois. Ce bouleversement structurel permet la « renaissance » de l’immobilier d’entreprise. A partir de 1987, la demande placée dépasse pour la première fois le million de m² en Ile-de-France. Jamais plus la demande placée ne passera sous ce seuil. En 1989, soit à peine deux ans plus tard, elle atteint les 2 millions de m² ! La dynamique du marché convainc les promoteurs de construire abondamment; le parc croît très rapidement, d’autant plus que l’obtention des agréments n’est plus nécessaire. En 1991, la demande fléchit à la suite de la première guerre du Golfe tandis que les livraisons n’ont jamais été aussi abondantes : la crise est là. La croissance de la demande ne permet plus d’absorber les livraisons. Entre 1991 et 1994, l’offre immédiate est multipliée par 2,5 pour atteindre 3,8 millions de m². Après 1994, la croissance du parc est restée inférieure à 3 % par an, limitant tout risque de surproduction. Paris doit réhabiliter une large part de son parc de bureaux La construction du parc de bureaux francilien a été un moteur de croissance dans le passé. Or, aujourd'hui, une large partie de ce parc est obsolète. Evolution du parc francilien depuis 1986 (%) : % Ces surfaces obsolètes qui augmentent le niveau de l’offre ne seront pas aisées à recommercialiser. Cette abondance de produits inadaptés disponibles sur le marché peut être l’occasion pour entreprendre des restructurations massives où les nouvelles exigences environnementales seraient respectées. Cette voie permettrait de baisser la vacance en répondant à la demande future qui émergera à moyen terme … 7% 6% 5% 4% -3% 3% 2% 1% 0% 1986 1988 1990 1992 Sources : Jones Lang LaSalle / ORIE 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 De manière générale, si l’on considère qu’il faut en moyenne trois ans à un projet pour se concrétiser, les projets lancés en 2010/2011 sont ceux qui arriveront sur le marché en 2013/2014, une fenêtre de lancement optimale devrait s’ouvrir sous 18 mois pour les promoteurs et investisseurs. Les cycles de l’immobilier d’entreprise – Octobre 2010 3 Vers une reprise des loyers ? Plus récemment, le dernier croisement entre demande placée et offre immédiate a eu lieu au 2T2008 (comparaison entre la demande placée en année glissante et l’offre immédiate). L’ajustement des loyers a été acté par le marché au premier semestre 2009, le loyer prime est passé de 830€/m²/an à 700€/m²/an. Lorsque l’on conjugue baisse de la demande placée et hausse de l’offre immédiate, les loyers subissent inéluctablement une pression à la baisse. L’analyse des cycles de loyers depuis 1986 montre clairement que les niveaux de l’offre et de la demande impactent les loyers. A l’instar de la demande placée, les loyers prime sont en constante augmentation sur le long terme et oscillent autour de cette tendance. Malgré l’ampleur de la crise économique, les loyers prime faciaux ont commencé à progresser au deuxième trimestre 2010 sur les secteurs traditionnels que sont le QCA et La Défense, en raison de l’effet de rareté de produit « prime ». Cette vague de propagation des loyers devrait progressivement s’étendre à l’ensemble de la première couronne. Ce phénomène est déjà visible pour ce troisième trimestre 2010 sur la Boucle Sud. Evolution du loyer depuis 1986 (€/m²/an) comparée au niveau de la demande placée et de l’offre immédiate (m²) : €/m²/an 1000 A l’inverse, en raison de l’augmentation continue des produits de seconde main, la pression baissière sur les loyers pour ce type de produit devrait se poursuivre jusqu’à un retour à l’équilibre du marché. m² 4 000 000 Loyer prime Offre immédiate Demande placée 800 3 000 000 A moyen terme, une reprise du trend haussier des loyers est attendue, un retour au-dessus des 800 € pourrait intervenir sous 2-3 ans. Les mesures d’accompagnement devraient quant à elles diminuer sur l’ensemble de l’Ile-de-France pour les produits prime mais continuer d’augmenter ou au mieux se stabiliser sur la seconde main. 600 2 000 000 400 1 000 000 200 0 0 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 Preuve de la maturité du marché locatif parisien, la durée des cycles immobiliers se réduit ; le marché s’ajuste au mieux à la demande future… Sources : Jones Lang LaSalle / Immostat-IPD Lorsque les courbes de demande placée et d’offre immédiate se « croisent », une rupture dans l’évolution des loyers est observée. En 1991, l’offre immédiate dépasse la demande placée. La même année, les loyers entament une baisse qui durera 6 ans. En 1999, l’offre immédiate repasse en deçà de la demande placée et l’année suivante, les loyers bondissent. Entre 2001 et 2006, l’ajustement des loyers se fait encore plus rapidement. Analyse du cycle francilien sur l’horloge des loyers 3T 2008 - 4T 2008 4T 2001 2T 2008 1T 2009 1T 2008 1T 2002 2T 2009 Note : • Ce cadran représente l’estimation Jones Lang LaSalle du positionnement, dans le cycle locatif, du marché de bureaux haut de gamme en Ile de France. Ralentissement de la hausse des loyers 4T 2007 2T 2002 - 4T 2003 • Le sens et la rapidité de l’évolution cyclique est variable. Loyers en hausse • Ce cadran permet de visualiser le positionnement dans le temps du marché par rapport au cycle locatif. 2T 2007 - 3T 2007 • Les positionnements ne sont pas nécessairement représentatifs des perspectives d’investissements ou de développement du marché. • Le repérage du marché sur le périmètre du cadran est fonction du loyer facial haut de gamme par trimestre. Loyers en baisse Ralentissement de la baisse des loyers 3T 2009 1T 2004 4T 2009 1T 2007 3T 2006 - 4T 2006 1T 2010 2T 2004 3T 2004 2T 2006 2T 2005 au 1T 2006 2T 2010 1T 2005 4T 2004 Les cycles de l’immobilier d’entreprise – Octobre 2010 4 Bureaux Jones Lang LaSalle France : Paris 40-42 rue La Boétie 75008 Paris Tél. : + 33 (0)1 40 55 15 15 Fax : + 33 (0)1 46 22 28 28 La Défense Tétris - Immeuble Le Berkeley 19-29 rue du Capitaine Guynemer 92903 Paris La Défense Tél. : + 33 (0)1 49 00 32 50 Fax : + 33 (0)1 49 00 32 59 Saint-Denis 3, rue Jesse Owens 93210 Saint-Denis Tél. : + 33 (0)1 40 55 15 15 Fax : + 33 (0)1 48 22 52 83 Le Plessis-Robinson “La Boursidière” BP 171 92357 Le Plessis-Robinson Tél. : + 33 (0)1 40 55 15 15 Fax : + 33 (0)1 46 01 06 37 Lyon 55, avenue Foch 69006 Lyon Tél. : + 33 (0)4 78 89 26 26 Fax : + 33 (0)4 78 89 04 76 Contacts : Laurent Aillard Consultant Etudes et Recherche Paris +33 (0)1 40 55 18 97 [email protected] Jacques Bagge Directeur Département Agence Paris +33 (0)1 40 55 15 40 [email protected] www.joneslanglasalle.fr COPYRIGHT © JONES LANG LASALLE IP, inc. 2010 - Tous droits de reproduction, de représentation, de traduction et d'adaptation par tous procédés réservés pour tous pays. 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