Annuaire de l`EHESS | 2015

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Annuaire de l`EHESS | 2015
Annuaire de l’EHESS
Comptes rendus des cours et conférences
Annuaire 2009-2010
Écologie symbolique
Philippe Descola
Éditeur
EHESS - École des hautes études en
sciences sociales
Édition électronique
URL : http://annuaireehess.revues.org/20637
ISSN : 2431-8698
Édition imprimée
Date de publication : 1 janvier 2011
Pagination : 369-370
ISSN : 0398-2025
Référence électronique
Philippe Descola, « Écologie symbolique », Annuaire de l’EHESS [En ligne], | 2011, mis en ligne le 15 juin
2015, consulté le 03 octobre 2016. URL : http://annuaire-ehess.revues.org/20637
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EHESS
Écologie symbolique
Écologie symbolique
Philippe Descola
Philippe Descola, directeur d’études
Les critères du beau : études de cas
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L’OBJECTIF du séminaire était d’examiner la manière dont l’anthropologie comparée
pouvait contribuer au projet d’une esthétique générale affranchie des conceptions
européocentrées du beau. La multiplication des travaux ethnographiques et historiques
portant sur des esthétiques locales rendait moins incongru un tel projet puisque l’on
connaît désormais un peu mieux ce qui, dans une grande diversité de cultures, fonde les
jugements de goût. On explora donc l’hypothèse que certains objets se prêtent mieux que
d’autres, du fait de leurs qualités, à une activation de la relation esthétique, étant entendu
que celle-ci n’est jamais automatiquement liée à des propriétés intrinsèques de l’objet. Un
premier parcours a permis de mettre en évidence des critères très souvent mentionnés
dans les jugements esthétiques provenant de civilisations extrêmement diverses : la
symétrie, la répétition rythmique, l’inventivité dans les variétés de l’adéquation d’une
forme à une fonction, les qualités physiques des textures, notamment leur capacité à
réfléchir la lumière ; de fait, le brillant, le chatoyant, le rutilant, la transparence, sont des
qualités très souvent mentionnées comme sources de satisfaction esthétique.
L’énumération de ces qualités fait ressortir un paradoxe de la relation esthétique puisque
celles-ci sont appréciées pour des raisons antithétiques : certaines parce qu’elles
permettent d’emblée de reconnaître une perfection formelle (et la virtuosité qui
l’engendre), donc d’identifier du connu dans de l’inconnu, d’autres au contraire, parce
qu’elles suscitent la surprise du fait de leur nouveauté (qu’elle réside dans le motif ou
dans la fraîcheur d’exécution). Cela est explicable si l’on admet, comme Jean-Marie
Schaeffer (EHESS) l’a avancé dans un exposé, que le plaisir esthétique dérive de la
dynamique attentionnelle, laquelle est stimulée tout autant par la reconnaissance du déjà
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vu (permettant un traitement cognitif fluide) que par la perception de la dissonance
(permettant d’échapper à l’ennui).
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Une série d’exposés a ensuite permis d’examiner plus avant les critères du beau sur la
base d’études de cas. Ont tour à tour été abordés le beau et la grâce dans l’art de la
Renaissance italienne (Dimitri Lorrain, EHESS) ; les critères d’appréciation de la “World
Music” et, plus généralement, des musiques non familières (Denis Laborde, CNRS) ; les
canons esthétiques dans l’art médiéval (Pierre-Olivier Dittmar, EHESS) ; les définitions de
la beauté dans l’art de cour du Royaume d’Ife au Nigéria (Suzanne Preston Blier,
Université Harvard) ; les critères du beau dans l’art de la côte Nord-Ouest (Marie Mauzé,
CNRS) ; les définitions de la beauté corporelle en Afrique de l’Ouest, (Michèle Coquet,
CNRS) ; enfin, Brigitte Derlon (EHESS) et Monique Jeudy-Ballini (CNRS) se sont interrogées
sur ce qu’est le beau pour les collectionneurs d’art premier.
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Exposition : Commissariat de l’exposition « La Fabrique des images ». Musée du Quai
Branly, Paris, du 16 février 2010 au 17 février 2011.
Publications
• La Fabrique des images. Visions du monde et formes de la représentation, Paris, Somogy & musée
du Quai Branly, 2010, 224 p., 160 illustrations in-texte et hors-texte.
• « L’Envers du visible : ontologie et iconologie », dans Cannibalismes disciplinaires. Quand
l’histoire de l’art et l’anthropologie se rencontrent, sous la dir. de Thierry Dufrêne et AnneChristine Taylor, Paris, Institut national d’histoire de l’art et musée du Quai Branly, 2009, p.
25-36.
• « La doppia vita delle immagini », dans II fatto estetico. Tra emozione e cognizione, sous la dir. de
Fabrizio Desideri, Giovanni Matteucci et Jean-Marie Schaeffer, Pise, Edizioni ETS, 2009, p.
149-162.
• « Préface », dans Soil and culture, sous la dir. d’Edward R. Landa et Christian Feller, Dordrecht
et Heidelberg, printemps, 2010, p. XIII-XV.
• « Préface », dans Les conceptions du corps et de la personne dans un contexte amérindien : Indiens
toba du Gran Chaco sud-américain, sous la dir. de Florencia Carmen Tola, Paris, L’Harmattan,
2010, p. 11-13.
• « Vers une anthropologie comparée de l’húbris ? », dans Crise écologique, crise des valeurs ?
Défis pour l’anthropologie et la spiritualité, sous la dir. de Dominique Bourg et Philippe Roch,
Genève, Labor et Fides, 2010, p. 145-165.
INDEX
Thèmes : Anthropologie sociale‚ ethnographie et ethnologie
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