Fiche du film

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Fiche du film
Fiche n° 1339
SUBURRA
Du 30 décembre au 5 janvier
Réalisateur : Stefano Sollima
Acteurs : Pierfrancesco Favino, Elio Germano, Claudio Amendola
Nationalité : Italien –Français
Date de sortie : 9 décembre 2015
Durée : 2H15 mn
Synopsis : La Suburra, quartier malfamé de Rome, est le théâtre d’un
ambitieux projet immobilier. L’Etat, le Vatican et la Mafia sont
impliqués. En sept jours, la mécanique va s’enrayer : la Suburra va
sombrer, et renaître.
Le Nouvel Observateur
Un polar d’enfer, exceptionnel. Dans la lignée de "Gomorra", une plongée hallucinante dans les bas-fonds du crime
organisé à Rome : comme jadis Francesco Rosi dans "Main basse sur la ville", Stefano Sollima démonte les
réseaux de corruption, de débauche, de financement, de crapulerie, qui agissent dans la perspective de reconstruire
un quartier de la ville, nommé Suburre.
Un député est piégé par la mort d’une pute, un capo est offensé, un petit chef de gang poignarde un voyou, un
gangster tsigane cherche à se venger, tout se noue en quelques jours, l’apocalypse est au bout de cet enchaînement
inéluctable.
Tiré d’un roman de Carlo Bonini et Giancarlo de Cataldo, le film est superbe : images de la nuit romaine, engluée
dans une obscurité dangereuse ; visages creusés par les néons des bars noyés de musique ; assassinats crapuleux,
sordides ; complicité des hauts responsables du Vatican… On en redemande.
Le Parisien (Hubert Lizé)
Le réalisateur des séries « Gomorra » et « Romanzo criminale » poursuit son oeuvre pour dénoncer la gangrène de
la société italienne par l'économie criminelle. Ce thriller tout aussi terrifiant que palpitant voit les politiques se
compromettre avec un caïd en prise avec les familles mafieuses du Sud, des gangs de tziganes pratiquer le racket et
l'enlèvement d'enfants, des tueurs toxicomanes, un évêque — méconnaissable Jean-Hugues Anglade — investir les
deniers de l'Eglise dans le business illégal... La violence est partout. L'appât du gain seul dicte sa loi. Un grand
film.
Les fiches du cinéma (Nathalie Zimra)
Le portrait implacable et glaçant d'une société structurellement corrompue.
Télérama (Frédéric Strauss)
Ce polar montre une Italie au bord de l'apocalypse. La nuit qu'un homme politique passe avec une prostituée et une
mineure qui y laisse sa peau annonce une suite de vengeances sans fin... Venu de la télé, où il a dirigé les séries
Gomorra et Romanzo criminale, le réalisateur connaît son sujet et donne une réelle force à ce panorama à la fois
actuel et éternel de la Mafia.
20 minutes (Caroline Vié)
Inspiré de la réalité, ce polar en forme de puzzle passionne par son intelligence et sa complexité…
Avoir-Alire (Sébastien Uguen)
Ce n’est pas un hasard si Suburra fait grandement penser à la mafia romaine décrite dans le film Romanzo
Criminale. Les deux productions sont adaptées des romans éponymes de Giancarlo De Cataldo, homme politique
italien également devenu écrivain et scénariste. L’ouvrage Suburra, a été coécrit en 2013 avec Carlo Bonini, qui
pour sa part fut écrivain et scénariste des films L’ange du mal, puis A.C.A.B également réalisé par Stefano Sollima.
Le metteur en scène italien poursuit avec force et réalisme son incursion dans le milieu de la pègre, entamée par la
réalisation des séries TV Romanzo Criminale et Gomorra.
J-7 avant « l’apocalypse ». Sous la forme d’un énigmatique compte à rebours, le réalisateur nous montre une Rome
telle une pieuvre aux tentacules aussi inévitables que destructrices. Une semaine durant laquelle la capitale est au
bord d’un effondrement politique, religieux, économique et sociétal. On navigue ici à travers les différentes strates
de la société, à la manière d’un film choral. Le monde de la nuit, la mafia, le gouvernement ou encore l’Eglise
s’entrecroisent dans les méandres d’un gigantesque empire du crime.
On arpente avec curiosité et crainte les coulisses de chaque univers, liés par une corruption généralisée, où le
chantage, les menaces et les crimes régissent le fonctionnement. Chaque personnage essaye de se faire sa place en
poursuivant ses intérêts : argent, pouvoir, reconnaissance, femmes … Stefano Sollima ne fait pas ici une apologie
de la violence. Bien au contraire, il fustige les faits commis par les principaux acteurs. Ceux-ci, vivant en dehors
des lois, sont inévitablement rattrapés par la réalité des faits et les conséquences de leurs actes
Visuellement, Suburra ne sort pas du schéma propre au genre. Cela ne lui dessert pas pour autant. La photographie
bien calibrée de Paolo Carnera remplit pleinement son contrat en nous plongeant dans une atmosphère urbaine et
menaçante. Dès la tombée de la nuit, les néons de la ville viennent symboliquement éclairer une société peu
reluisante. La pluie presque omniprésente s’abat sur tous les êtres sans exception. Sa connotation n’est pas de
nettoyer la ville de ses péchés mais de souligner un monde oppressant, décadent et pourri de l’intérieur.
La musique, quant à elle, ancre Suburra dans une certaine modernité. La bande-originale se compose
majoritairement de tracks du groupe d’électro/post-rock français M83. L’association s’avère judicieuse, tant les
sonorités sont à la fois cinématiques et imprégnantes. Cela participe grandement à l’ambiance du film, aussi bien
pour décrire le magnétisme du monde de la nuit, que pour esthétiser des moments plus dramatiques.
A l’inverse d’une grande partie de films sur la pègre, les personnages ne virent jamais au cliché. Cela est dû à un
scénario millimétré mais aussi à l’interprétation toujours juste des acteurs tels que Pierfrancesco Favino (Romanzo
Criminale) ou Alessandro Borghi. Tantôt imprévisibles, vulnérables, glaçants, ou empreints de lâcheté, ils sont ici
happés par l’enchaînement des péripéties et subissent leur destin respectif sous le joug du cercle interminable de la
criminalité. La violence ne fait qu’engendrer davantage de violence, et les personnages récoltent ce qu’ils ont semé.
En ce sens, le film fourmille de subtiles scènes symboliques et allégoriques. La possibilité d’une renonciation du
pape, sur laquelle débute le film présage métaphoriquement une perte des croyances face à un monde qui se veut de
plus en plus décadent. Suburra séduit donc par son approche sans les habituels strass et paillettes ou la classique
ascension dans la hiérarchie du pouvoir, caractéristiques des films sur la mafia.
AlloCiné : Secrets de tournage :
Le tournage de Suburra a démarré le 29 septembre 2014 et a duré neuf semaines. Il s'est entièrement déroulé dans
la ville de Rome et ses environs.
La Suburra (nom qui signifie zone habitée sous la cité) était l'un des quartiers les plus mal fréquentés de la Rome
antique et c'est aussi l'endroit où a grandi Jules César. Stefano Sollima explique : "Dans l'Antiquité, ce quartier
était accessible à pied du mont Palatin, un ghetto où se côtoyaient les bordels et les tavernes, un point de rencontre
entre la sphère politique et la mafia, deux mondes, à première vue, inconciliables.
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