Charlotte Moge

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Charlotte Moge
La construction d’une mémoire publique de la lutte contre la mafia de
1982 à 2002 autour d’un martyrologe : Pio La Torre, Carlo Alberto Dalla
Chiesa, Giovanni Falcone e Paolo Borsellino
Charlotte Moge
Entrer la fin des années 1970 et le début des années 1980, la mafia sicilienne voit sa
puissance financière s’accroître énormément grâce au trafic de drogue. Dans ce contexte, le
clan des Corléonais provoqua la deuxième guerre de mafia visant à redéfinir les équilibres
internes. Cosa nostra décide également de déclarer la guerre à l’Etat en s’attaquant à des
figures essentielles de l’antimafia : policiers, juges, hommes politiques…. L’année 1982
constitue le pic de cette crise de violence mafieuse : l’assassinat de Pio Latorre et du général
Dalla Chiesa.
Une partie de la société exprime son rejet des institutions et provoque la naissance d’une
conscience civile et républicaine. Ce nouveau souffle antimafia se répercute au niveau
judiciaire, les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino sont les symboles de la première
offensive qui se solde par la première victoire pénale contre la mafia.. Mais en 1992 les deux
juges sont assassinés. Les protestations sont nombreuses et par conséquent le mouvement
antimafia connaît un grand essor.
Cependant l’antimafia est encore un secteur inexploré par les historiens et les chercheurs en
sciences sociales. Ce sujet
de thèse se situe à la croisée de trois chantiers
historiographiques : l’histoire de Mezzogiorno, l’histoire de la violence politique et sociale et
l’histoire de la construction d’une ou de plusieurs mémoire(s) nationale(s) de l’Italie
républicaine.