Le muscle-5 - Comité de l`Oise de Judo
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Le muscle-5 - Comité de l`Oise de Judo
Le muscle-5 La série d’articles sur le muscle se ferme sur la traumatologie, un article est paru dans un Judo.com précédent, ce sera un simple rappel, et sur un chapitre moins connu, la sarcopénie. Traumatologie 1- Sans lésion anatomique. ¾ Les crampes : dues à une contracture brutale du muscle, entraînant une attitude irréductible avec douleur violente durant quelques minutes. ¾ Les courbatures : douleurs musculaires 12 à 24 heures après l’effort, moins violentes que les crampes, elles atteignent des groupes de muscles et durent de 4 à 7 jours. Le traitement passe par des bains chauds, les massages, les pommades décontracturantes et une reprise modérée de la pratique sportive. ¾ Les contractures : violentes, brutales, prolongées dans le temps (5 à 10 jours), elles atteignent un muscle qui est induré et douloureux, le muscle est fatigué. Traitement : vessies de glace, médicaments myorelaxants, les massages. 2- Avec lésion anatomique ¾ L’élongation musculaire : effilochage et déchirure de quelques fibres musculaires. Douleur brutale, modérée, diffuse avec une gène peu importante. L’étirement est douloureux alors que la contracture l’est peu. Traitement : pose d’un élastoplaste, vessie de glace, repos, anti-inflammatoires locaux. Si on pratique une échographie on trouve une zone hypoéchogène siège de l’hématome qui signe la rupture de faisceaux musculaires. ¾ Déchirure (ou « claquage ») : rupture de plusieurs fibres voire de plusieurs faisceaux dues à une contraction trop violente ou trop rapide ou à un choc sur un muscle contracté. Douleur brutale, bien localisée avec impossibilité de pouvoir bouger et apparition rapide d’un hématome. Traitement de 21 à 30 jours : contention avec attelle, glaçage, anti-inflammatoires locaux et oraux avec antalgiques. ¾ Rupture : le muscle est totalement déchiré dans sa partie charnue ou au niveau de son tendon. Même mécanisme que précédemment, après un effort trop violent, bref ou choc direct il y a une impotence complète et apparition immédiate de l’hématome. La rupture tendineuse a lieu, elle, non dans la partie charnue du muscle mais au niveau du tendon. Traitement de 45 à 60 jours avec immobilisation stricte et un avis chirurgical. La prévention de ces accidents est la même pour tous : - Une bonne alimentation, - Une hydratation abondante, avant, pendant et après l’effort. - Un échauffement musculaire de bonne qualité et d’une durée minimale. - Des étirements avant et après les efforts - Un effort adapté aux capacités et à l’âge du sportif, ce dernier doit évaluer ses capacités face au type et à l’importance de l’effort qu’il aura à fournir. Les lésions musculaires du sportif sont fréquentes quelque soit le niveau pratiqué, il est essentiel d’en faire un diagnostic le plus exact possible pour éviter des séquelles qui risquent de limiter les capacités du sportif. Surtout il est essentiel de les prévenir par des mesures simples qu’il ne faut jamais oublier d’appliquer avant l’effort. La sarcopénie 1- Définition de la sarcopénie La sarcopénie est une perte progressive de la masse musculaire associée au vieillissement. La “sarcopénie”, du grec signifiant littéralement “perte de chair” : plus on vieillit, plus on perd du muscle. C’est un phénomène physiologique inévitable. La perte cumulée de masse musculaire atteint 40% entre 20 et 80 ans. Sa prévalence est élevée, entre 10 et 24 % de la population âgée de 65 à 70 ans et jusqu'à plus de 30 % après 80 ans. 2- Causes de la sarcopénie ou les facteurs responsables de ce vieillissement musculaire Des modifications de la structure du muscle, L’évolution de la masse musculaire avec l’âge est associée à des modifications de la structure du muscle, notamment au niveau de la composition en fibres. La sarcopénie serait due principalement à l’atrophie des fibres musculaires de type II. La densité des fibres de type I, moins affectées, serait même plus importante dans les muscles des personnes âgées. Ces modifications se traduisent par une réduction de la force musculaire malgré un certain degré de préservation de l’endurance. Une altération du contrôle de la contraction musculaire par le système nerveux, par perte de fibres nerveuses qui peut être due soit à des altérations irréversibles, soit à une dénervation des fibres. Ce phénomène, associé à une stimulation musculaire moins forte, joue un rôle important dans le dysfonctionnement et l’atrophie musculaire observés avec l’âge. Des modifications de la sécrétion et de la régulation des hormones, conduisant à une diminution de la force et des capacités de contraction du muscle. Certaines hormones favorisent le gain de muscle. Elles sont communément appelées hormones anabolisantes. La production de certaines d’entre elles comme la testostérone, l’hormone de croissance (GH) et l’insulin-growth factor (IGF-1) diminue avec l’âge, ce qui pourrait expliquer la perte de muscle. La vitamine D agit sur les capacités fonctionnelles du tissu musculaire et sur la synthèse protéique, sa diminution serait une des causes de la sarcopénie. Des causes externes : • Sédentarité, • Des apports nutritionnels déséquilibrés, • L’apparition de nombreuses maladies, • La prise de médicaments, contribuent également à la diminution des fonctions musculaires liée à l’âge. 3- Impact fonctionnel du vieillissement musculaire : ¾ Les modifications du tissu musculaire vont retentir sur la performance et la force musculaire. Cette perte de force musculaire commence tôt, mais va rester insignifiante jusqu'à 50-60 ans. Chez la personne âgée, le déclin de la masse musculaire est associé à une augmentation de la masse grasse. C’est surtout la force musculaire isocinétique, concentrique et des membres inférieurs qui est initialement touchée. De plus, la perte de force musculaire est asymétrique au niveau des groupes musculaires antagonistes. ¾ Avec l'âge, la qualité musculaire ou mesure de force par unité de masse musculaire, se dégrade également. Une détérioration de la conduction de la voie corticospinale et une augmentation des co-contractions entre muscles agonistes et antagonistes parasitent le mouvement volontaire. ¾ On observe également une prolongation du temps nécessaire pour obtenir une contraction musculaire et une augmentation du temps de demi-relaxation. Une diminution de la raideur tendineuse va entraver la transmission de la force musculaire au segment articulaire. ¾ Lors d'un effort soutenu, le sujet jeune va d’abord utiliser les fibres de type II, puis les fibres de type I. La personne âgée fragile va mettre en jeu directement les fibres de type I, ce qui explique que son coefficient d'endurance reste proche de 1. 4- Prévention de la sarcopénie : ¾ Prévention par l’alimentation Apports alimentaires en protéines de l’ordre de 1 à 1,2 g/kg/jour Privilégier la consommation de protéines facilement assimilables et à teneur élevée en acides aminés essentiels ¾ Prévention par les hormones Des traitements substitutifs ont été envisagés et testés avec pour certains des résultats tout à fait encourageants. Cependant, leurs effets secondaires doivent être pris en considération et leurs contre-indications respectées. ¾ Prévention par l’exercice Les activités physiques d’endurance augmentent la synthèse des protéines musculaires mais contribuent peu à l’accroissement de la force musculaire : une fonte musculaire persiste même chez les sujets âgés les plus actifs. Néanmoins, elles permettent d’augmenter les capacités respiratoires, l’adaptation musculaire, et participent à l’amélioration de l’équilibre, de l’appétit et de nombreux facteurs de risque associés à l’âge. Les exercices physiques en résistance améliorent rapidement la qualité musculaire et n’augmentent que tardivement la masse. Le renforcement musculaire reste essentiel pour lutter contre la sarcopénie : c’est la méthode qui s’est montrée le plus efficace. Tous les types de renforcement musculaire sont appropriés, mais il faut adapter le mode d'exercice au patient. Conclusion La sarcopénie est corrélée à une augmentation de l’incapacité fonctionnelle, à une augmentation du risque de chute, à un syndrome de fragilité et à un état de dépendance. Un apport en protéines associé à la pratique régulière d’une activité physique pourraient prévenir la sarcopénie. « J’attache plus de prix à la qualité de ma vie qu’au nombre de jours qu’elle a compté ». Socrate Commission Médicale Dr Claude Cateloy