GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies
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GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies Bonnes vacances ! Voici la Newsletter des vacances. Bonne lecture et à la rentrée, d’abord pour l’ESC à Londres, et ensuite plus important, à Nancy pour les JFIC ! R ésultats de l’enquête : Pronostic des patients en insuffisance cardiaque systolique Merci à nouveau à toutes celles et à tous ceux qui ont répondu à notre deuxième enquête. Le taux de réponse reste honorable mais il est un peu plus faible, à 47% contre 49% pour le premier opus. Il est fondamental de répondre dès la lecture du mail car les réponses sont toutes réalisées les deux premiers jours qui suivent l’envoi. Question 1: Evaluez-vous toujours le pronostic de vos patients? 85% de oui Question 2: Même après 75 ans ? 59% de oui Question 3: Utilisez-vous des scores ? 29% de oui Question 4: Quel score utilisez-vous ? HFFS : 27% des réponses Seattle : 40% ADHERE : 13% ACTION-HF : 0% MAGGIC : 13% ELAN-HF : 0% Question 5 :Faites-vous une épreuve d’effort métabolique ? 71% de oui Question 6 : Faites-vous : Un bilan de fer: 27% des réponses Une uricémie: 40% Une analyse du strain: 13% Une IRM : 74% Une scintigraphie à la MIBG: 18% Question 7 : Recherchez-vous un SAS ? Avant les résultats de SERVE-HF : 50% des réponses Depuis les résultats de SERVE-HF : 35% des réponses P ronostic Une évaluation indispensable pour la majorité mais une faible utilisation des scores de pronostic. Il faut toujours garder à l’esprit de n’utiliser ces scores que dans les populations spécifiques chez qui ces scores ont été développés. Le Seattle et l’HFSS sont les plus utilisés et concernent l’insuffisance cardiaque (IC) systolique stable. La population de l’étude MAGGIC comprend des patients avec une IC systolique et des patients avec une IC à fraction d’éjection préservée. Le score ADHERE a été développé chez les patients en IC décompensée à l’arrivée aux urgences. Parmi les explorations complémentaires, l’IRM arrive en tête, talonnée par l’épreuve d’effort métabolique. Très peu d’études ont évalué l’intérêt pronostique de l’IRM et les résultats sont controversés. A l’inverse, le pic de VO2 reste un des paramètres indépendants de pronostic les plus puissants, certes dans la population susceptible de la réaliser. L’analyse du strain du ventricule gauche et la scintigraphie à la MIBG pour évaluer le risque rythmique restent pour le moment anecdotiques, en raison soit d’un problème de disponibilité soit de leur intérêt non encore démontré. Enfin, l’évaluation du sommeil est mitigée, surtout depuis les résultats préliminaires de l’étude SERVE-HF. Cependant, plus d’un tiers d’entre vous recherche toujours un SAS, probablement pour la forme obstructive. 1 GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies Quoi de neuf dans la littérature ? SAS et IC : fin de l’histoire ? (Résultats de l’étude SERVE HF à venir…) Décidemment, les nouveaux concepts dans l’insuffisance cardiaque (IC) n’ont pas la vie facile ! Après l’anémie et l’EPO, l’hyponatrémie et les antagonistes des récepteurs à la vasopressine, c’est au tour du syndrome d’apnée du sommeil (SAS) central et de son traitement d’être mis en question. Comme vous le savez, puisque vous avez tous lu la newsletter d’avril 2015, on retrouve de façon fréquente chez les patients IC (30 à 50 % des cas) un SAS avec une nette prédominance d’une forme particulière, le SAS central, de physiopathologie complètement différente du « classique » SAS obstructif. Ce SAS central est surtout retrouvé chez les patients les plus sévères, notamment sous la forme de périodes de Cheynes- Stockes. Après des résultats mitigés d’essais thérapeutiques (CANPAP) avec une C-PAP classique, plutôt indiquée dans les SAS obstructifs, un appareil plus adapté, la ventilation auto-asservie (ASV), a été essayé avec succès sur les paramètres respiratoires. Une grande étude clinique (SERVE-HF) a été lancée en 2008 dans une population de patients IC chroniques symptomatiques (classe 2 à 4 de la NYHA) avec FE altérée (≤ 45 %) pour répondre à la question de l’intérêt de cet appareillage sur le pronostic. Les résultats étaient très attendus et c’est avec surprise que l’entreprise RESMED à l’origine de l’étude vient juste de publier un message d’alerte suite à des résultats préliminaires montrant un sur risque de décès cardio-vasculaires de 33,5 % dans le groupe traité (risque annuel absolu: 10% chez les patients du groupe ASV versus 7,5% dans le groupe contrôle). Aucune explication n’est donnée pour l’instant mais aucune anomalie n’a été retrouvée dans le fonctionnement du dispositif. La publication prochaine de l’étude devrait nous apporter des informations supplémentaires. En attendant, le laboratoire recommande l’arrêt immédiat de l’appareillage. (J. Dagorn, CH Pontoise) Diurétiques : Comment quantifier la réponse au traitement ? Valente MA: EJHF 2014; 35. 1284 La résistance aux diurétiques est classique et de mauvais pronostic chez les patients insuffisants cardiaques sévères. Cependant, il n’existe toujours pas de définition précise et consensuelle, et l’évaluation objective de la réponse au traitement reste délicate. Les auteurs de cette étude proposent un score intégrant à la fois la posologie des diurétiques et la variation du poids : Delta poids J4J0/multiple de 40mg de furosémide injecté de J0-J3. Ce score est proposé à partir d’une étude rétrospective de l’étude PROTECT (Massie : NEJM 2010; 363: 1419). La réponse médiane était de -0.38Kg/40mg de furosémide (-0.8 à -0.13). L’analyse en quintiles montre que les quintiles avec ratios les plus faibles (0 :0.04-0.18 et 0.18 : 0.24-0.13) ont un surrisque significatif de mortalité (HR: 1.42; 1.11– 1.81, p<0.005) et d’hospitalisation (HR: 1.57; 1.24-2.01, p<0.001). Ce score devra être validé de manière prospective, mais l’idée d’intégrer la variation de poids rapportée à la posologie de diurétiques, plutôt que chacun de ces 2 paramètres isolés, semble intéressante et permettrait une évaluation moins subjective. (F. Mouquet, Clinique du Bois Lille) Betabloquant chez les patients insuffisants cardiaques en FA, une remise en question? Kotecha D, Lancet 2014 ; 384 : 2235. Cette interrogation mérite réflexion suite à cette méta-analyse basée sur les données individuelles regroupant les 18254 patients des principales études princeps sur les bétabloquants dans l’IC (CIBIS, US-HF, MERIT2 GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies HF, COPERNICUS, BEST, SENIORS…). En comparant les 13946 (76%) patients en rythme sinusal aux 3066 (17%) en fibrillation atriale (FA), il apparaît que la diminution de mortalité n’est significative que pour les patients en rythme sinusal (hazard ratio (HR): 0·73, 0·67–0·80; p<0·001) et non pour les patients en FA (HR : 0·97, 0·83–1·14; p=0·73). Il n’y a pas non plus de bénéfice sur le risque d’hospitalisation pour IC cardiaque. Ainsi, même si le traitement bétabloquant est un bon bradycardisant pour les patients en FA, il ne semble pas apporter d’autres bénéfices que la simple amélioration des symptômes liée au contrôle de la fréquence. La méta analyse ne peut cependant pas dire s’il existe des différences entre la FA paroxystique ou permanente, ou entre FA et flutter par exemple… (F. Mouquet, Clinique du Bois Lille) Les points forts de l’HFA 2015 Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée (ICFEP) (J.C Eicher, CHU Dijon) Au cours du congrès Heart Failure 2015, à Séville, une belle session a été consacrée à une énigme encore non résolue : l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée, quel est le mécanisme clé ? Fibrose. J Diez Martinez (Pampelune, ES) a évoqué les 2 composantes régissant la rigidité diastolique du myocarde : la composante extra-cellulaire avec le collagène, la composante myocytaire avec la titine. La déphosphorylation de la titine est responsable de l’expression d’une isoforme courte et rigide à travers des mécanismes impliquant la baisse de l’activité de la protéine kinase G, ellemême médiée par une disponibilité diminuée du NO et un stress oxydatif élevé. Couplage excitation contraction. AR. Lyon (Londres, GB) a rappelé que les mouvements du calcium dans le cardiomyocyte résultent d’un équilibre dynamique mais délicat, régi par des systèmes d’interaction multiples. Des études ont montré que l’ICFEP était associée à une altération de l’homéostasie du calcium intracellulaire, un remodelage des canaux ioniques, avec pour résultat un niveau de calcium systolique diminué responsable d’une force de contraction diminuée, et un niveau diastolique trop élevé responsable d’une force diastolique résiduelle anormale. Interactions endothelium-myocyte. Selon C. Franssen (Utrecht, NL), le couplage endothélium- cardiomyocyte joue un rôle crucial dans l’homéostasie cardiovasculaire, et des anomalies des voies de signalisation liées à l’endothélium sont impliquées dans la physiopathologie de l’ICFEP; en particulier celles du NO, de l’endothéline, de la relaxine et de la neureguline-1. Les processus proinflammatoires favorisés par le vieillissement en sont probablement la cause. Hypertension pulmonaire. L’ICFEP est une cause fréquente et méconnue d’hypertension pulmonaire (HP). C. Lam (Singapour, SG) a rappelé que cette HP est souvent disproportionnée et n’est pas expliquée par une simple hypertension veineuse pulmonaire, suggérant un certain degré d’hypertension artérielle pulmonaire. La dysfonction endothéliale joue là encore un rôle certainement prépondérant.Conséquence de l’HP, la dysfonction ventriculaire droite est une manifestation fréquente de l’ICFEP et un marqueur de très mauvais pronostic. Ces considérations physiopathologiques ouvrent des perspectives thérapeutiques, plus particulièrement axées sur les voies du NO, du GMPc et de la PK, où des drogues telles que les inhibiteurs de la néprilysine ou des stimulateurs de la guanylate cyclase soluble semblent prometteuses. D’autres voies ciblant la matrice, le calcium intra-cellulaire et la régulation énergétique, se dessinent. Ce n’est encore que le début de l’histoire ! 3 GICC : Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies Actualités du groupe PHRC LEAD – Jean-Christophe EICHER : la resynchronisation inter-atriale dans l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée. ECAD – Damien Logeart : Intérêt ou non d’un suivi spécialisé après une hospitalisation pour une décompensation cardiaque. REGISTRES FRESH PHHF – Nicolas Lamblin / Thibaud Damy Péripartum – Frédéric Mouquet Grossesse et cardiomyopathie – Jean-Noël Trochu Toutes les données récentes sur le site internet de la SFC : http://www.sfcardio.fr/etudes-en-cours Agenda Journées Françaises de l’Insuffisance Cardiaque – Nancy 16-18 septembre 2015 Journées européennes de l’insuffisance cardiaque : 12 mai 2016 Commencez dès maintenant à réfléchir aux actions possibles Nos prochains rendez-vous Bureau du groupe : 16 septembre 2015 juste avant les JFIC à Nancy. 23 octobre 2015 : Journée des groupes (Paris, Eurosite) Journées Françaises de l’Insuffisance Cardiaque – Lyon 15-16 septembre 2016 Bureau du groupe Président : Past-président : Secrétaires : Pascal de Groote Richard Isnard Thibaud Damy, Florence Beauvais Site Internet du groupe Emmanuelle Berthelot Marie-France Seronde News-Letter Bureau Emmanuelle Berthelot Joël Dagorn Jean-Christophe Eicher Nicolas Lamblin Frédéric Mouquet Jean-Michel Tartière 4