Photo ou illustration - Ambassade de France en Espagne

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Photo ou illustration - Ambassade de France en Espagne
Nº 145 - mai 2012
© DG Trésor
Sommaire
Edito
Dossier ……………………….p. 1
Avec les contributions de Roumanie,
Italie, Espagne, Irlande, Pologne, et
Allemagne.
Actualité ……………….…….p. 10
- Espagne : Sècheresse : Le
gouvernement espagnol annonce des
mesures d’ordre financier.
- Pologne : Bio polonais : Nouvelle mise
en cause du développement
exponentiel du secteur.
- Irlande : Les syndicats agricoles et
l’industrie appellent à voter ‘oui’ au
traité de stabilité.
- Allemagne : Conférence de printemps
des ministres de l’agriculture du Bund
et des länder.
Politiques agricoles
nationales …………………….p. 11
-Espagne : Réduction importante du
budget du ministère de l’agriculture, de
l’alimentation et de l’environnement.
- Italie : l’extension des ‘vouchers’ : Les
syndicats de salariés craignent une
dérégulation excessive.
Au printemps 2009, le prix du lait décrochait fortement dans toute
l'Europe. La rentabilité de la production laitière était menacée en
de nombreuses régions sans que des mesures d'intervention contra
cycliques suffisantes soient rapidement mises en place. Sous
l'impulsion de la France, cette crise laitière marqua le début de
plusieurs initiatives telles que le déblocage d'un fonds laitier
européen de 280 millions d'euro et la mise en place d'un groupe à
haut niveau dont les travaux ont débouché récemment sur
l'adoption du "paquet laitier".
Plus globalement, elle contribua à justifier l'inscription du thème
de la régulation (tempérer les à-coups des marchés) à l'ordre du
jour de la réforme de la PAC.
Dossier
Roumanie
Trois ans après le déclenchement de cette crise, ce numéro de
Sillons propose un panorama des filières laitières dans nos pays
d'accueil.
Jean CHIBON
Conseiller agricole - Rome
Les filières laitières européennes
Fortement atomisée, la filière laitière doit encore
achever sa mise aux normes européennes et mieux se
structurer pour faire face à l’avenir
Une production laitière traditionnelle, fortement atomisée, en déclin
ces dix dernières années mais une légère amélioration notée en 2011.
En 2007, la Roumanie possédait 6% des effectifs européens de vaches
laitières (l’Allemagne et la France respectivement 17 et 16%). Avec 1,312
millions de vaches laitières recensées en 2011 (1,282 en 2010), le cheptel
serait en légère croissance par rapport à 2010 mais reste inférieur à
l’effectif observé avant l’adhésion à l’Union européenne (entre 1,7 et 1,8
millions de têtes). Le secteur est caractérisé par de très petites
structures : le ratio observé en 2007 est de moins de deux vaches par
ferme, le plus bas de l’Union européenne. Ce sont majoritairement des
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Cheptel et fermes de vaches laitières
dans l’UE (2007)
Etats
Membres
Nbre de Nombre
fermes vaches
Ratio
laitières laitières
(x1000) (x 1000)
5,4
0,2
545,4 101,4
22,7 94,4
5,6
416,5
74,1
27,5
24,5
7,1
21,3
0,2
93,1
101,1
13,3
Luxembourg
1,1
Italy
62,8
Spain
37,3
Hungary
12,2
Finland
14,4
Portugal
13,5
Greece
8,0
Estonia
6,1
Slovakia
11,5
Austria
49,5
Slovenia
19,2
Poland
651,1
Latvia
43,7
Lithuania
123,2
Bulgaria
120,8
Romania
1012,4
1952,7
1468,3
369,7
1058,2
8,1
3814,6
4076,4
523,7
40,0
1890,9
974,9
265,4
296,1
272,7
157,4
107,8
177,2
521,7
124,2
2767,8
182,3
398,4
350,2
1586,7
71,0
59,9
52,1
49,6
42,5
41,0
40,3
39,3
36,7
30,1
26,1
21,8
20,6
20,2
19,6
17,7
15,4
10,5
6,5
4,3
4,2
3,2
2,9
1,6
Denmark
Cyprus
Czech
Republic
United
Kingdom
Netherlands
Sweden
Ireland
Malta
France
Germany
Belgium
Source : Eurostat
Utilisation des quotas laitiers en
Roumanie depuis l’adhésion à l’UE
(quotas en Mt)
CamQuota
%
pagne livraisons utilisé
2007
2008
2008
2009
2009
2010
2010
2011
Campagne
2007
2008
2008
2009
2009
2010
2010
2011
1,32
72%
1,43
70%
1,48
63%
1,50
57%
Quota
%
ventes
utilisé
directes
1,74
82%
1,69
75%
1,67
62%
1,69
57%
Source : Apia
structures tournées vers l’autosubsistance. En 2007, on recensait 190
élevages ayant 100 vaches ou plus (5180 en Allemagne, 2190 en France
la même année). La production laitière en Roumanie, relativement peu
concernée par les programmes de collectivisation, est donc
essentiellement le fait de petites exploitations familiales, localisées dans
tout le pays, dans des zones de collines ou de montagnes et caractérisée,
encore aujourd’hui, par une très forte atomisation. Une transition vers
des exploitations de taille moyenne semble cependant en cours (850.000
fermes en 2010). Les rendements laitiers progressent (3529 litres/tête en
2011) mais restent limités par rapport aux pays de l’Europe de l’Ouest. La
production de lait de vache (42,8 Mhl en 2010, 43,8 Mhl en 2011)
représente près de 90% de la production de lait totale.
La mise aux normes sanitaires européennes du lait produit s’améliore
mais continue de bénéficier d’une dérogation jusqu’au 31 décembre
2013.
En 2006, la Roumanie ne produisait que 10 % de lait aux normes
sanitaires européennes. L’enjeu majeur du secteur laitier lors de
l’adhésion était donc de produire un lait aux normes de qualité
européennes avant la fin 2009, fin initialement prévue pour la période de
transition ce qui implique une modernisation des exploitations, des points
de collecte et une restructuration de la filière. En novembre 2011, la
Roumanie a obtenu l’extension de la période de transition au 31
décembre 2013. A la fin 2011, il était estimé que 19% du lait livré aux
laiteries n’était pas encore conforme.
L’utilisation des quotas laitiers en régression depuis l’adhésion de la
Roumanie à l’Union européenne en 2007.
A la suite des négociations avec l’Union Européenne, la Roumanie
dispose d’un droit à produire de 3,2 Mt de lait par an environ, dont 1,7 Mt
sont alloués pour la vente directe et 1,5 Mt pour les livraisons aux
industriels laitiers. La très forte atomisation de la production, les
difficultés rencontrées pour la mise aux normes, conduisent à un taux de
collecte inférieur à 25% de la production totale. L’utilisation des quotas
est d’ailleurs en régression depuis l’adhésion de la Roumanie à l’UE.
Le gouvernement roumain est favorable à l’abolition des quotas laitiers
tout en prônant des mesures spécifiques pour la production dans les
régions défavorisées et de montagne.
Un secteur de la transformation largement contrôlé par des
investisseurs étrangers et une filière qui souhaite une meilleure
structuration de l’amont vers l’aval.
Le secteur de la transformation laitière en Roumanie est largement
contrôlé par des investisseurs étrangers. 7 groupes laitiers occidentaux :
Lactalis, Frieslandfoods, Danone, Tyras, Nordex, Hochland et Tnuva sont
présents localement. D’autre part, le capital de plusieurs opérateurs
laitiers roumains est détenu, partiellement ou en totalité, par des
investisseurs privés étrangers. Le président de la Fédération des éleveurs
de bovins Claudiu FRANC a déclaré en mars dernier que les producteurs
devraient s’associer pour obtenir un meilleur prix auprès des
transformateurs, notamment au regard de l’adoption récente du paquet
lait par le Parlement européen et le renforcement du pouvoir de
négociation des producteurs de lait pour obtenir des prix équitables pour
le lait cru. Les représentants de l’Association Patronale roumaine de
l’Industrie Laitière plaident pour la constitution d’une organisation
interprofessionnelle dans le secteur et ainsi aider à se préparer pour la fin
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des quotas laitiers en 2015.
Italie
Locomotive de l'agroalimentaire italien, le secteur
laitier reste confronté à des coûts élevés
Allemagne
COLLECTE
LAIT
(mil.Ton.)
29.339
France
24.657
Royaume
Uni
13.804
Pays Bas
11.627
Italie
10.260
UE à 27
138.310
PAYS
Sources Eurostat
Avec environ 11 millions de tonnes, soit à peine la moitié de la
production française, la production laitière italienne (lait de vache et de
bufflonne) place le pays au cinquième rang européen après l'Allemagne,
la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. En valeur, le lait est la
première production agricole italienne : 4 Mds d'euros départ ferme
(source INEA 2009). Quatre régions du Nord du pays produisent les trois
quarts du lait italien (Lombardie, Emilie-Romagne, Vénétie et Piémont).
Environ 45 000 exploitations produisent du lait, dont quelques milliers
sont plus particulièrement importantes, avec des dimensions d'élevage très
au dessus de la moyenne italienne (30 vaches par élevage).
Le secteur laitier est également leader au niveau de la transformation.
Avec un chiffre d'affaire de 14,5 Mds d'euros, l'industrie laitière
italienne représente 12% de la valeur totale des fabrications alimentaires
du pays. Le secteur reste cependant émietté en de nombreux intervenants
(1 650 acheteurs de lait de premier niveau et environ 1 500 entreprises
transformatrices). Dans ce paysage, l'entreprise française Lactalis, acteur
important de l'industrie laitière en Italie depuis une quinzaine d'année, a
changé d'échelle en 2011 avec l'acquisition de l'italienne Parmalat,
devenant le numéro 1 mondial de l'industrie laitière et le premier
collecteur de lait italien et européen.
Malgré son importance dans l'économie agroalimentaire, la production de
lait italienne est loin de satisfaire les besoins de la consommation et de la
transformation nationale. Le pays importe sous diverses formes (lait
vrac, ingrédients laitiers, lait conditionné, fromages…) des produits
représentant en "équivalent lait" une quantité presque équivalente à la
production nationale. Le lait produit en Italie est majoritairement dirigé
vers des fabrications spécifiques tels que des fromages sous appellation
(les plus emblématiques sont le Parmigiano-Reggiano et le Grana Padano,
la Mozarella di Buffala Campana…) où le lait de consommation frais. Les
fabrications plus "industrielles" sont souvent réalisées avec du lait ou des
produits laitiers importés. Une majorité du lait UHT consommé en Italie
est également d'origine étrangère. Les 3 pays voisins que sont
l'Allemagne, la France et l'Autriche sont les principaux fournisseurs en
lait frais ou de conserve.
Dans le contexte de son déficit laitier, l'Italie a longtemps connu le
phénomène de la production hors quota. Les gouvernements successifs
ont du s'accomoder de cette situation malgré les pénalités considérables
qui en découlaient. Le lent retour vers la normalité prend depuis des
années l'allure d'un interminable chemin de croix sur lequel trébuchent les
gouvernements successifs, en particulier sur la question du
remboursement par les plus gros dépasseurs à l'Etat italien des amendes
qui ont être versées à Bruxelles. Pour cette raison, la "rallonge" de 5% du
quota italien obtenue dans le cadre du bilan de santé de la PAC en 2008
fut un trophée pour le Gouvernement et un ballon d'oxygène pour les
producteurs qui en ont bénéficié.
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La crise laitière de 2009 a été durement ressentie en Italie où le
sentiment dominant fut celui de la considérer comme une crise dont
l'origine était extérieure. Les coûts de production du lait étant élevés en
Italie, les importations en provenance d'autres pays ont été vues comme
des importations à bas coût, ce marché domestique s'étant construit en
grande partie sur des productions de "haute qualité", mais aussi dans des
conditions d'organisation et d'efficience économique inférieures à celles
rencontrées dans les pays voisins.
L'Italie affiche une forte satisfaction concernant l'adoption du "paquet
lait" européen. Cette satisfaction est notamment motivée par les
avancées obtenues concernant le rôle des organisations de producteurs et
la programmation de la production puisque les fromages italiens
emblématiques et directeurs sur le marché pourront mettre en place une
telle programmation. L'amélioration des relations entre les différents
maillons de la filière est aussi un axe de travail très intéressant pour
l'Italie mais sa concrétisation est d'autant plus délicate qu'il n'existe pas
d'interprofession.
La sortie programmée du régime des quotas laitiers est, a priori, une
opportunité pour une Italie très déficitaire en lait mais il faut reconnaître
qu'à ce stade, hors du créneau des fromages AOP, l'Italie n'a pas démontré
de capacité ou d'intention particulière pour valoriser à grande échelle une
augmentation substantielle de la production nationale qui reste pénalisée
par les charges de structures et d'organisation élevées.
Espagne
Filière laitière espagnole : un très léger mieux en
2011
Historiquement déficitaire en lait depuis l’adhésion à la CEE en 1986,
l’Espagne consomme près de 10 MT de lait pour un quota légèrement
supérieur à 6 MT. Ce déficit structurel constitue un handicap majeur pour
la filière locale, soumise à la concurrence des pays voisins, mal
rémunérée, et encore trop peu organisée.
Même si les livraisons de lait ont augmenté sur les neufs premiers mois de
l’actuelle campagne de près de 2% par rapport à la campagne précédente,
l’Espagne peine à atteindre son quota et voit disparaître régulièrement un
nombre important d’exploitations laitières. Et si le prix du lait de vache
payé au producteur espagnol s’est situé à 33,80 €/100 kg en décembre
2011, en augmentation de 3,31 €/100 kg par rapport au mois de juin 2011,
il reste inférieur au prix du lait communautaire d’environ 0,8 €/100 kg
(35,59 €/100 kg en novembre et 34,59 €/100 kg en décembre).
Malgré ce frémissement sur les prix, les organisations agricoles
continuent de dénoncer les pertes de revenus enregistrées par les éleveurs
en 2011, dues notamment à une hausse considérable des facteurs de
production : augmentation de l’aliment du bétail de plus de 20 % du fait
de la sécheresse, assortie d’une augmentation des tarifs d’électricité, du
gazole agricole (passé de 0,80 €/l à 0,92 €/l, soit +12,5 %) ainsi que des
frais de financement (+30%). Face à cette situation, les producteurs
espagnols réclament au nouveau gouvernement en place des mesures de
soutien au secteur de l’élevage (aides à l’achat d’aliments, moratoire pour
le remboursement des prêts, etc…) et l’application immédiate de mesures
spécifiques au secteur laitier.
Suite à l’adoption du paquet lait au Parlement européen le 15 février
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2012, l’interprofession laitière INLAC (composée des syndicats agricoles
espagnols ASAJA, COAG, UPA, de la fédération des coopératives, CAA,
et de l’association des industriels, FENIL) fait pression auprès du
Ministère pour une mise en œuvre la plus complète possible dudit
Règlement. Ses principales priorités sont la lutte contre les pratiques
abusives des opérateurs de pays étrangers, tels la France ou l’Allemagne,
qui utilisent le lait comme produit «d’appel », ainsi que l’adoption de la
Loi sur l’amélioration de la chaîne alimentaire. Dénonçant les pertes de
parts de marché à hauteur de 35 % subies par le secteur dans un marché
chaque fois plus libéralisé, les professionnels demandent « la
collaboration active du ministre pour défendre le lait et les produits
laitiers espagnols ».
Les autres priorités des professionnels sont l’adaptation du Décret royal
460/2011 d’avril dernier relatif à la reconnaissance des organisations de
producteurs de lait et des organisations interprofessionnelles du secteur et
à la contractualisation, ainsi que l’extension de la norme pour la gestion et
le contrôle des contrats qui deviendront obligatoires en octobre. L’INLAC
a rappelé à cette occasion que 7.000 contrats homologués ont déjà été
signés en Espagne dans le secteur laitier, ce qui représente 33 % de la
production nationale. L’INLAC a présenté officiellement sa demande
d’extension de norme, accompagnée des modifications statutaires
nécessaires à l’adaptation de l’interprofession aux laits de vache, brebis et
chèvre, qui devrait aboutir début octobre selon le ministère.
Très réceptif aux demandes des professionnels, le Ministre a annoncé la
création d’un groupe de travail sur la filière lait. Mais avant même les
premiers résultats de ce groupe, et à la surprise de nombreux experts, le
Ministre a indiqué publiquement qu’il entendait défendre au niveau
communautaire le maintien du dispositif des quotas laitiers après 2015. Si
tel était le cas, l’Espagne revendiquerait alors la prolongation des trois
outils de régulation communautaires menacés de disparition à terme,
droits de plantation viticoles, quotas sucriers et quotas laitiers !
Irlande
On dénombrait 18 000 exploitations
laitières en Irlande en 2010, et 1 million
de vaches laitières, soit un troupeau
moyen de 55 vaches. Le lait représente
la production agricole la plus importante
en valeur (1,8 Mds€, prix payé au
producteur, soit 30% de la production),
devant la production de viande bovine.
5,6
5,2
4,8
Collecte laitière irlandaise, milliards de
litres. Source : Eurostat
L’Irlande fixe à sa filière laitière des objectifs
ambitieux à l’horizon 2020
Dans une économie en difficulté, et très dépendante des investissements
directs étrangers, le gouvernement irlandais redécouvre le potentiel de sa
seule véritable industrie indigène : l’agroalimentaire. La filière laitière en
particulier voit l’abolition des quotas laitiers comme une formidable
opportunité de se développer.
Le lait irlandais représente une part modeste de la collecte européenne
(5,3 millions de tonnes, soit 3,9% de la collecte européenne en 2010),
mais avec une consommation domestique réduite, le pays exporte 80%
de ses produits laitiers. Ce poste représentait, en 2011, 20% de la valeur
des exportations agroalimentaires, soit 1,8 Mds€. Les produits exportés
sont en grande majorité des produits basiques (beurre, cheddar, poudre de
lait), car la très forte saisonnalité de la production, due au système de
production basée sur l’herbe, empêche les transformateurs de mieux
valoriser le lait. C’est donc sur le marché compétitif des commodités
que l’Irlande doit trouver sa place.
Le bras exportateur de l’industrie laitière, affaibli par des conflits
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On compte au total 13 transformateurs
laitiers en Irlande, dont seuls les deux
plus grands (Kerry et Glanbia), sont des
sociétés à responsabilité limitée. Elles
sont détenues respectivement à 17% et
54% par la coopérative dont elles sont
issues : Kerry Co-op et Glanbia Co-op.
Quatre groupes transforment les trois
quarts du lait collecté en Irlande:
Part de la
collecte
nationale
CA, ttes
activités
(Mds €)
Kerry
19%
5,3
Glanbia
25%
3,2
Dairygold
17%
0,76
Lakeland
14%
0,47
d’intérêts.
La tradition coopérative est forte en Irlande, et plus particulièrement dans
le secteur laitier. Ce type d’organisation est considéré comme la meilleure
garantie d’obtenir un prix du lait rémunérateur, et de protéger l’économie
locale. Bien qu’un mouvement de fusions soit observé depuis les années
90, il subsiste à l’heure actuelle 13 transformateurs, dont seuls les deux
plus grands présentent un statut juridique de type société anonyme. Une
autre particularité de la filière en Irlande est la prise en charge d’une
grande partie des exportations (60%), par l’Irish Dairy Board,
coopérative « fédérée », c’est-à-dire elle-même détenue par les
transformateurs laitiers, à l’exception du groupe Kerry. Cette structure, de
grande ampleur, représente toujours un atout pour les petites coopératives,
ainsi que pour écouler les produits à faible valeur ajoutée, arrivant en
grande quantité lors du pic de production, entre mars et septembre. Il
existe cependant des conflits d’intérêts au sein de son conseil
d’administration : les plus gros transformateurs (Glanbia, Dairygold
notamment) ayant peu à peu acquis la capacité de développer leurs
propres canaux de distribution, ils entrent désormais en compétition avec
l’Irish Dairy Board.
Objectif +50% à l’horizon 2020
Le rapport Food Harvest 2020, publié par le gouvernement en juillet
2010, établit une série d’objectifs à atteindre à l’horizon 2020, parmi
Sources : rapports annuels
lesquels l’augmentation du volume de lait produit, de 50%, par rapport
au niveau 2007-2009. Déterminée à profiter de la fin des quotas laitiers
pour développer son industrie laitière, l’Irlande devra, pour ce faire,
adapter une filière de transformation morcelée, et régler les problèmes de
gouvernance et de conflits d’intérêts qui gênent son développement.
Le site internet de la marque phare de La profession dans son ensemble s’est approprié cet objectif : les
l’Irish Dairy Board, le beurre Kerrygold,
très bien implanté en Allemagne et aux agriculteurs et les transformateurs préparent leur stratégie de croissance et
d’exportation. Le système des quotas est, dans ce contexte, de plus en
Etats-Unis : http://www.kerrygold.com/
plus perçu comme un carcan. Le ministre de l’Agriculture Simon
Coveney s’applique régulièrement à rappeler à la Commission et aux
Etats Membres les difficultés qu’éprouve l’Irlande à respecter son quota
et plaide pour obtenir un assouplissement du système.
A l’échelon de la production, malgré des faiblesses non négligeables
(fragmentation des exploitations, réticence à former des groupements, à
partager le matériel, coût élevé du foncier), il existe des marges de
manœuvre importantes, qui devraient permettre aux exploitations
d’augmenter significativement leur production post-quota. La relation
entre producteurs et transformateurs commence à évoluer elle aussi, en
prévision de la fin des quotas, pour permettre aux agriculteurs de mieux
supporter la volatilité des prix. Les transformateurs commencent ainsi à
proposer différents types de relation contractuelle. Enfin, les plus grands
changements interviendront probablement à l’échelon de la
transformation. Le secteur devrait poursuivre sa mutation : trouver les
sources de financement pour augmenter sa capacité de transformation,
s’implanter durablement sur les marchés en voie de développement.
De nouvelles fusions pourraient s’opérer, peut-être en s’affranchissant de
l’Irish Dairy Board.
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Pologne
POLOGNE
(2011, sauf mention contraire)
Nbre d’élevages
Cheptel bovin
Vaches laitières
Vaches / élevage
Production /
vache
Production
laitière
Autoconso
Vente aux
laiteries
Vente directe
Quota 2011/2012
Utilisation quota
Valeur de la
production
(2010)
427,7 milliers
5 500 milliers
2 446 milliers
5,8
4840 litres
12,06 M
0 litres
2,300 M
litres
8,990 M
litres
770 M
litres
9,858 kt
> 97 %
3 282 M €
Laiteries
Production de :
Laits liquides
200
2616 M
litres
482 M
litres
329 M
litres
368 kt
179 kt
Yaourts
Crème
Fromages frais
Beurre et
graisses
Poudre de lait
Fromages affinés
Valeur de la
production
(2010)
115 kt
274 kt
5 644 M €
Export (volume)
2160 M éq
lit
915 M éq
lit
1390 M €
519 M €
Import (volume)
Export (valeur)
Import (valeur)
Source : GUS
Evolution de la production agricole et
agro-alimentaire (M €) :
6000
4000
lait
produits laitiers
Source : Eurostat
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
0
2003
2000
Structures de production et de transformation encore
hétérogènes, mais bons résultats des plus
performantes
Le secteur de la production et de la transformation du lait représente en
valeur 15,6 % de la production agricole et 13,8 % de la production de
l’industrie agro-alimentaire en Pologne.
L’élevage laitier constitue 95 % de l’élevage bovin en Pologne, qui
détient le 3ème cheptel laitier de l’UE, mais n’est que le 4ème pays en
production, et le 6ème en collecte (près de 20 % est encore autoconsommé
à la ferme). La Pologne laitière présente une très grande hétérogénéité
dans ses structures de production. La moitié des élevages possèdent un
quota de livraisons et 57 % des élevages ont moins de 3 vaches laitières. 7
% d’élevages de + de 20 vaches ne détiennent que 40 % du cheptel. Les
très grands élevages ne sont guère plus de 2 000, mais ont un pouvoir
économique et professionnel important. Depuis 10 ans, le nombre de
vaches laitières a diminué de 20 % en Pologne, baisse compensée par une
augmentation de production par animal de 25 % ; la livraison en laiterie a
elle aussi connu une hausse de 25 %. Très tôt après l’adhésion, la quasitotalité des laits collectés était conforme aux normes européennes, ce
qui explique que le marché européen ait attiré très tôt les fabrications
polonaises de produits industriels et tiré les cours intérieurs, qui sont en
hausse tendancielle depuis l’adhésion bien qu’encore inférieur de
10% au prix moyen de l’UE 27 (29,4 € HT / 100 l en 2011). Depuis
2009, sous l’effet cumulé de la crise laitière et de l’abolition de la
régionalisation dans les prêts / vente de quotas laitiers, les élevages des 3
régions du nord-est les plus productrices s’agrandissent au détriment des
petits troupeaux du sud-est.
Les coopératives polonaises, dont 3 dominent le marché (Mlekpol,
Mlekovita, Lowicz), transforment 60% du lait commercialisé. 30% sont
transformés par des sociétés privées à capitaux étrangers (Danone, Zott,
Hochland, Lactalis, Bongrain) qui réaliseraient 60% de la valeur ajoutée
du fait de spécialités fabriquées (yaourt, boisson lactée). Le reste revient à
des laiteries artisanales, en perte de compétitivité. L'industrie laitière
s’est beaucoup modernisée grâce aux investissements privés étrangers,
relayés par les fonds européens, mais elle compte encore 200 laiteries et
la restructuration est lente. En 2011, les ventes des industries laitières ont
atteint 6 Mrds €, en hausse de 9% par rapport à 2010.
La gamme de produits est déjà très diversifiée et la consommation
intérieure, encore en hausse, est fortement porteuse de croissance. La
production polonaise se tourne de plus en plus vers les marchés exports
(25% en 2011), grâce à des coûts de production compétitifs (prix du
lait, main d’œuvre) : à 77 % vers l’UE et CEI ne constituant que 5 à 10 %
des exports. Toutefois, le volume des exports n’a pas varié depuis 2009,
la hausse en valeur étant due à celle des prix sur le marché international,
et à une hausse des exports de produits à plus forte valeur ajoutée, tels que
fromages et beurres.
Malgré la transformation partielle de son quota « ventes directes » en
« livraison » et l’utilisation de sa réserve de restructuration, la Pologne est
vite arrivée à la limite de son quota livraison, négocié trop bas lors de
l’adhésion en raison de référence basse dans les années 90 liée à la forte
autoconsommation. La libéralisation du marché des quotas a été
initialement un objectif des autorités pour permettre aux producteurs de
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Evolution du commerce extérieur des
produits laitiers (en M €) :
Source : IERiGZ d’après GUS
Allemagne
continuer à se développer. Mais le ministre Sawicki, depuis le
retournement de conjoncture de 2009, défend le maintien des quotas (et
autres outils de gestion de l’offre, dont la Pologne vient de demander,
sans succès, le déclenchement au Conseil d’avril), en l’absence de solide
analyse d’impact (une étude de la Commission montre cependant que la
fin des quotas entraînerait une hausse de la production polonaise et de
certaines de ses exportations, et une baisse de prix modérée) et de
proposition alternative satisfaisante. Les Services disent cependant
travailler à un « après-quota » avec, pour les exploitations du Sud-Est, un
soutien (par tête) du type de celui mis en place dans le cadre de l’article
68 en 2010/12. La Pologne semble peu intéressée par les outils du
« paquet lait », compte tenu de son industrie aux mains des coopératives
et l’absence d’interprofession
L’élevage laitier, fer de lance de l’agriculture
allemande
L’Allemagne est le premier pays laitier d’Europe : elle détient le
premier cheptel laitier avec 4,18 millions de têtes et la production laitière
allemande livrée aux laiteries en 2011 est d’environ 29,8 millions de
tonnes, soit 30% de la production de l’UE à 27.
Les exploitations laitières allemandes sont au nombre de 89 000, soit près
d’une exploitation agricole allemande sur 3. Le troupeau moyen est de
47 vaches laitières, ce chiffre ayant doublé en 20 ans. Les grandes
exploitations (plus de 100 vaches laitières) représentent 33% de
l’ensemble du cheptel laitier. Le nombre d’exploitations laitières est en
baisse (-4,3% de 2010 à 2011), ces exploitations sont toujours moins
nombreuses mais toujours plus grandes et plus productives. Ainsi les
rendements laitiers par vache sont en constante augmentation, ils ont
gagné plus de 7% de 2003 à 2010 pour atteindre 7085 kg/an. L’an
dernier, après une baisse régulière du troupeau, le cheptel a augmenté
(+0.3%) pour saisir les opportunités de marché.
Les Länder les plus importants en termes de production sont la Bavière,
avec 7,4 millions de tonnes en 2011, la Basse-Saxe (5,9 Mt), la Rhénanie
du Nord-Westphalie (2,9 Mt) et le Schleswig-Holstein (2,6 Mt). Les
structures agricoles sont cependant très diverses, les exploitations du
Nord-ouest de l’Allemagne sont de plus grande taille (en moyenne 58
vaches par exploitation) que celles de Bavière (30 vaches par
exploitation), où le modèle familial est majoritaire. L’Est compte de très
grandes exploitations (230 vaches en moyenne) mais ne représente que
22% de la production laitière. Une part importante des éleveurs laitiers
allemands se tournent également vers la production d’électricité (biogaz,
solaire, éolien) compte tenu de tarifs de rachat élevés qui constituent le
3ème pilier de la politique agricole allemande.
La production laitière allemande a progressé d’environ +1,8 Mt entre
2006 et 2011. Cela est notamment dû à l’augmentation des quotas laitiers
mais aussi à la possibilité introduite en 2007 de vendre ceux-ci entre
Länder. Cela a permis à certains Länder, et notamment ceux du NordOuest de voir leur production progresser au détriment de la Bavière et des
Länder du Sud-Ouest.
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Le secteur laitier est le deuxième secteur des IAA allemandes après la
viande avec un chiffre d’affaire d’environ 22 milliards d’euros, soit 14%
du chiffre d’affaire total des IAA. Il est dominé par le groupe DMK
(Deutsches Milchkontor) issu de la fusion en 2011 de Humana et de
Nordmilch. Cette coopérative traite 6,7 millions de tonnes de lait par an
pour un chiffre d’affaire de plus 4 Mds€.
Le nombre de laiteries, comme celui d’exploitations laitières diminue
conformément à une stratégie de concentration. Les exploitants laitiers
allemands considèrent que face à la disparition du système des quotas, la
seule issue est l’augmentation de la production de lait car des études
montrent que ce sont les exploitations de grande taille qui résisteront à la
libéralisation. Autrement dit, les exploitations du sud de l’Allemagne et
notamment de Bavière risquent de subir plus de pertes que celles de
Basse-Saxe et du Schleswig-Holstein.
La restructuration des laiteries se poursuit également. Afin de conserver
leur compétitivité, ces entreprises de collecte et de transformation du lait
peuvent choisir de s’agrandir (la fusion de Humana et de Nordmilch en
est un bon exemple), de se diversifier ou de se tourner davantage vers
l’exportation vers les pays tiers. En effet, les industries laitières
allemandes se placent surtout sur le marché des produits standards et
principalement à destination des pays de l’UE.
Le commerce extérieur allemand est excédentaire dans le domaine
des produits laitiers, les exportations atteignent 7,4 milliards d’euros et
les importations 5,1 milliards d’euros. Les principaux produits exportés
sont le lait et le fromage, les importations concernent principalement le
fromage.
En 2011, le prix moyen du lait au producteur atteignait 35 centimes
€/kg. Les producteurs laitiers allemands s’inquiètent actuellement de la
tendance à la baisse du prix. Ainsi, fin avril, le prix sur le marché spot est
tombé à 25 centimes€/kg. Un échange a eu lieu lors de la dernière
conférence entre les ministres de l’agriculture des Länder tenue à
Constance entre le 25 et le 27 avril qui a montré la préoccupation des
ministres à la suite de la récente chute des prix du lait. Si les ministres de
l’opposition (Verts et SPD) ont plaidé pour une limitation volontaire de
l’offre assortie de compensations financières et la nécessité de maintenir
un filet de sécurité dans un marché du lait libéralisé, les ministres de la
majorité (CDU) ont rejeté le retour à des instruments du passé. A leurs
yeux, les perspectives restent positives et il faut éviter d’adresser aux
agriculteurs des signaux erronés. Un accord s’est toutefois dégagé sur la
transcription du paquet-lait afin de renforcer la position des producteurs
au travers d’une loi favorisant le regroupement des producteurs.
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Actualité
Espagne
Sécheresse : le gouvernement espagnol annonce des
mesures d’ordre financier
De nombreuses régions et filières espagnoles ont été touchées par le
problème de la sécheresse ; les éleveurs laitiers de Galice notamment, ont
déjà été contraints de complémenter leurs animaux et les cultures
céréalières de Castille sont en grande partie affectées. La presse souligne
par ailleurs une augmentation du prix de la paille de près de 40%.
Suite aux tables rondes organisées sur ce sujet et aux pressions exercées
par les professionnels, le Ministère espagnol de l’Agriculture a annoncé
des mesures d’ordre financier, applicables sur l’ensemble du territoire
national, pour faire face aux difficultés rencontrées par les agriculteurs et
éleveurs. On note ainsi l’augmentation de l’enveloppe de garantie de prêts
aux agriculteurs et l’allongement de la durée des prêts en cours pour les
exploitations d’élevage. De son côté, Agroseguro (société regroupant les
compagnies d’assurances agraires) a accepté d’avancer 13 M€ à titre
d’indemnisations pour les pâturages victimes de la sécheresse au cours de
la période du 1er décembre 2011 au 30 mars 2012.
Pologne
Bio polonais : nouvelle mise en
développement exponentiel du secteur
cause
du
Nouvelle mise en cause du secteur dans la presse. Les journalistes parlent
de cultures biologiques « fantômes » éligibles aux soutiens du
développement rural. Après l’épisode des noyers, que les autorités
polonaises ont dit avoir clôt, c’est maintenant les framboises (750 € d’aide
par hectare) qui se développent rapidement, sans que l’on voit les
framboises biologiques sur le marché. Le nombre d’exploitations
certifiées biologiques en Pologne est passé de 3.700 à 21.000 (519.000
ha) depuis l’adhésion. On compte parmi elles les plus grandes
exploitations bios de l’UE. Il semblerait cependant que beaucoup soient
des « chasseurs de primes ». Les entreprises de certification bio attestent
que l’agriculteur n’utilise pas de pesticide mais ne se prononcent pas sur
l’existence ou non d’une production. L’agence de paiement est au courant
du problème mais n’aurait pas de base juridique pour refuser le paiement.
Irlande
Les syndicats agricoles et l’industrie appellent à voter
‘oui’ au traité de stabilité
Les derniers sondages en vue du référendum sur le traité de stabilité,
révèlent l’indécision du peuple irlandais. Bien qu’avec des intentions de
vote en faveur du traité supérieures aux intentions défavorables (47%
contre 35%), 18% des électeurs sont toujours indécis.
La profession agricole est appelée à voter ‘oui’ au traité par ses
représentants : syndicats majoritaire et minoritaires, jeunes agriculteurs,
représentants de l’industrie se sont réunis à Dublin le 1 er mai pour plaider
en faveur du oui. Ce vote est, selon ces représentants, essentiel pour
maintenir l’influence irlandaise au sein de l’Union européenne,
notamment dans la perspective des négociations agricoles, ainsi que pour
assurer la stabilité de l’euro. Le référendum aura lieu le 31 mai.
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Allemagne
Conférence de printemps des ministres
l’agriculture du Bund et des Länder :
de
Cette conférence a été marquée par les reproches des Länder sur la
proposition de la ministre fédérale concernant le verdissement. A leurs
yeux, cette proposition transmise à Bruxelles s’écarte de la position
arrêtée lors de la conférence de Suhl en octobre. Si les ministres de
l’opposition (Verts et SPD) sont particulièrement critiques, peu de
ministres sont intervenus pour soutenir Mme Aigner dans sa démarche.
Politiques agricoles et
nationales
Espagne
Selon un rapport du Ministère des
Finances espagnol, le projet de
budget du ministère en matière
d’agriculture, de pêche et
d’alimentation est de 8.510, 63M€
(- 0,8 % par rapport à 2011), dont
6.427,22M€ sont consacrés à la
régulation des marchés agricoles
(+ 4,4%), 1.520,98M€ au
développement du milieu rural
(0,0%) et 252,66M€ à la
prévention des risques en
agriculture et pêche (-10,1%). Les
dotations dédiées au
développement rural durable, à
l’amélioration des structures et des
marchés de la pêche et à la
protection des ressources de pêche
et de développement durable
diminuent respectivement de
85,9%, 36,8% et de 31,4% par
rapport à l’exercice antérieur.
Italie
Réduction importante du budget du Ministère de
l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement
Le budget de très grande austérité adopté par le Conseil des ministres
espagnol fin mars prévoit une diminution de près de 17% en regard de
2011, avec certains ministères touchés dans des proportions plus
importantes (Affaires étrangères et Equipement notamment), et
particulièrement le Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et de
l’environnement dont le budget est amputé de plus de 31% (contre 25%
prévus initialement). Globalement, en tenant compte des fonds
communautaires (FEAGA et FEADER) transitant par les comptes du
ministère, la diminution n’atteint que 5,2% sur l’exercice précédent, mais
l’enveloppe UE étant comparable à celle de 2011, la réduction budgétaire
est considérable en matière de financement des politiques nationales, en
premier lieu celles relatives à l’environnement (politiques de l’eau,
changement climatique, biodiversité, développement rural durable), mais
également fonctionnement et dotations des organismes rattachés. Les
organisations professionnelles agricoles comme les associations relevant
de l’environnement s’inquiètent de telles coupes budgétaires, paralysant
selon elles la capacité d’intervention du ministère, mais le Ministre s’en
défend et soutient que les politiques essentielles (agriculture, mesures
cofinancées et assurances agricoles) sont préservées.
L'extension des "vouchers" : les syndicats de salariés
craignent une dérégulation excessive.
Actuellement, sur environ un million d’employés agricoles, seuls 117 000
ont un contrat à durée indéterminée. Pour faciliter le travail occasionnel
ou saisonnier, un dispositif dit de "voucher" a vu le jour en 2008. Il a
rencontré de plus en plus de succès, surtout dans les régions du Nord pour
la récolte des fruits. 1,8 millions de ces bons ont été utilisés en 2011 en
agriculture, d'une valeur de 10€ bruts l'unité. Ces bons, qui sont acquis par
les employeurs et qui sont attribués aux salariés comme rémunération,
sont payables à la poste. Ils n'ouvrent pas de droit au chômage agricole, ni
aux indemnités de maladie, d’accidents du travail ou de maternité. Le
projet de loi de la réforme du marché du travail prochainement à l’examen
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au Parlement a récemment provoqué l'inquiétude et la mobilisation des
syndicats qui craignent une extension excessive d'un dispositif, certes
utile dans les activités économiques saisonnières, mais dérogatoire au
droit du travail.
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sauf autorisation expresse du Service
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Revue par : Jean Chibon
Version du 11 mai 2012
Version originelle du 9 septembre 2003
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